Vol de Miramas: le ministère de la Défense fait "un constant accablant"

eclair001.pngSur l'enquête et la traque des voleurs d'explosifs de Miramas, c'est à la justice de parler.

Sur l'enquête de commandement diligentée par le ministre de la Défense et le rapport dont la rédaction a été confiée à la DPID (direction de la protection des installations, moyens et activités de la Défense, dirigée par l'amiral Renaudeau), c'est au ministère de la Défense.

Et le ministère a choisi de reconnaître les responsabilités autant individuelles que collectives qui ont permis le vol sur le dépôt du SIMu (Services interarmées des munitions) dans la nuit du 5 au 6 juillet.

Pour faire court, le "constat est accablant". Un exemple: des failles dans la clôture avaient été signalées depuis plusieurs semaines, obligeant, la nuit, à attacher les chiens de garde alors qu'ils auraient dû pouvoir se déplacer dans la zone sécurisée. Qui a fait (ou pas) remonter cette information? Qui devait prendre la décision de faire effectuer des travaux? Quel budget était disponible? Autant de questions dont les réponses ne sont absolument pas satisfaisantes selon le cabinet de Jean-Yves Le Drian et l'EMA.

Il y a des "responsabilités individuelles incontestables qui ont été identifiées" et qui conduiront le CEMA  à présenter au ministre "les sanctions qui s'imposent".

Il y a aussi des responsabilités collectives qui obligent le ministère à repenser sa politique de protection de ses installations, à revoir sa chaîne de décisions, à lancer un plan d'urgence et à travailler sur un plan global à 3 ans pour optimiser la gouvernance de la protection des sites.

Le plan d'urgence se décline triplement:
- une centaine de militaires déployés sur 10 sites majeurs de stockage de munitions,
- des crédits immédiats pour installer des systèmes de vidéo-surveillance et améliorer ceux qui existent (coût anticipé: 6 millions d'euros)
- une reconstruction de certains magasins de stockage, dès 2016, et d'un coût d'une soixantaine de millions d'euros.

Le plan global dont la mise en œuvre débutera en 2016 et pourrait s'étaler sur 2/3 ans coûtera plusieurs centaines de millions d'euros (300 millions probablement, à prendre sur le budget Infras). Il devra au moins poser la question des moyens du SIMu: moyens humains et matériels qui doivent lui permettre d'assurer sa mission et la sécurisation de ses sites de façon autonome. Avec quels effectifs militaires? En externalisant la protection? Rien n'est tranché; tout est ouvert. Comme le grillage...

 

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Publication : jeudi 30 juillet 2015