Du nouveau dans le monde des agressors tricolores avec l'alliance de SDTS et SECAERO

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Ares? On connaît dieu de la guerre, le fils de Zeus et de Héra.

Ares, c'est aussi Advanced Redair European Squadron. Cette nouvelle société française vient de voir le jour avec la fusion de SDTS et de SECAERO (ex filiale de Secamic), deux acteurs reconnus du secteur de l'aéronautique militaire. 

Cette fusion va donner naissance à un nouvel opérateur français autour de trois métiers complémentaires: 
- l’entrainement aérien opérationnel de type REDAIR ou ADAIR pour adversary air services (un type de prestations dont ce blog parle régulièrement)
- la maintenance aéronautique de type MRO/MCO 
- le développement et la fabrication d’équipements optroniques.

Implantée sur l’aéroport de Nîmes-Garons, SDTS est un spécialiste des missions d’entrainement opérationnel et des missions de type "REDAIR – Aggressor Squadron". Cette société bénéficie d’un savoir-faire et d’une performance opérationnelle reconnus, en particulier par la Marine nationale (voir mon récent post). Cette société dispose actuellement une flotte de 9 avions MB 339 auquel s'ajoutent un Cessna et un ULM totalisant plus de 3 000 heures de vol réalisées en mission opérationnelle au profit du ministère des Armées depuis 2015.

Implantée pour sa part sur l’aérodrome de Valence-Chabeuil, SECAERO est spécialisée dans la maintenance, la modernisation d'avions et d'hélicoptères, et la formation des mécaniciens.

La nouvelle société dispose actuellement de
- 9 Aermacchi MB339
- 1 Cessna 337
- 1 CTSW (ULM)
- 2 Merlin en location

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Dans un communiqué de presse, Ares affiche son ambition: "ARES projette d’investir, en liaison avec le constructeur Dassault-Aviation, le motoriste Safran & l’équipementier Thalès, dans la modernisation de sa flotte avec des Mirage 2000, avions de 4e génération, supersoniques équipés de radar, pour répondre et s’adapter avec le plus haut niveau de réalisme aux besoins d’entrainement opérationnel grandissants des Forces armées françaises & européennes."

Ce qui est le plus intéressant dans cet extrait, c'est l'annonce de la présence de trois industriels: Dassault pour les avions, Safran pour les moteurs, Thales pour les radars. Leur rôle ne sera pas anodin et leur implication témoigne de leur confiance dans cette fusion.

C'est qui aussi très notable, c'est le projet d'acheter des avions supersoniques avec des radars. Ce sera des Mirage 2000, 4 dans un premier temps puis 14 autres. Objectif: disposer d'une dizaine d'appareils opérationnels. La provenance de ces avions? Ares reste discrète mais ces Mirage 2000 pourraient venir de Taïwan, des EAU, de Grèce (Ares n'est-il pas un dieu grec?)... 

Enfin, cette fusion marque la consolidation du secteur tricolore des services aériens de plastronnage et de simulation (les ADAIR Services anglo-saxons) et l'avènement d'un acteur majeur capable d'intervenir en France (où l'armée de l'Air et de l'Espace est demandeuse) mais aussi en Europe. Dans ce créneau est présent Avdef et il y a quelques années encore Apache Aviation.

Des pays comme la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont déjà recours à des ESSD offrant ce type de prestations. Mais à une échelle réduite. Or, en Europe, le potentiel en heures de vol annuelles est prometteur et attise déjà l'appétit des ESSD américaines comme Top Aces et ATAC (voir mon post ici). 

 

 

 

 

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Publication : jeudi 22 avril 2021