Putsch au Burkina Faso ? L’armée de nouveau dans la rue

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La situation est extrêmement confuse depuis l’aube dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, où des tirs ont été entendus, notamment près d’un des grands camps militaires de la ville.

Cette situation volatile fait poser plusieurs questions.

Un coup d’État ?
S’agit-il d’un nouveau putsch, le second cette année après celui de janvier ?Des militaires lourdement armés ont pris d’assaut certains bâtiments officiels et contrôlent des axes stratégiques. La primature serait encerclée. Le signal de la télévision nationale est interrompu. Le sort du président, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a pris les rênes du Burkina Faso, en janvier dernier est inconnu. On se souviendra que Damiba a limogé son ministre de la défense, Barthélémy Simporé, et l’a remplacé à ce poste le 12 septembre, assumant ainsi « les fonctions de ministre de la défense nationale et des anciens combattants »​.
Une incursion djihadiste ?
Dans ce pays miné par les violences djihadistes, une attaque directe d’éléments d’un groupe armé terroristes n’est pas impossible. Rien, cependant, n’indique que ce scénario est le bon. Pourtant, les GAT (Groupes armés terroristes) sont en mesure de lancer des attaques d’envergure. 
Lundi, pour la deuxième fois en ce mois de septembre, une attaque majeure contre un convoi de ravitaillement en route pour la ville de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, a causé la mort d’au moins 11 soldats. Une cinquantaine de civils sont quant à eux portés disparus. Cette attaque, que l'escorte militaire n'a pu enrayée, a ulcéré une partie de la population qui critique de plus en plus ouvertement la junte et son chef.
Les groupes djihadistes intensifient leur stratégie d’asphyxie sur les villes du nord et de l’est du pays, détruisant des ponts, établissant des check-points, afin d’isoler les villes et d’affamer les populations. Plus de 40 % du territoire est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels.

Moscou en embuscade ?
Y aurait-il une main russe derrière les événements de ce matin ? On sait que la Russie tente de s’implanter dans le pays, copiant ce qui se fait en RCA et au Mali. Des vols d’avions russes ont été signalés ces derniers jours, à Ouagadougou, nourrissant des rumeurs d'arrivée d'éléments de la SMP Wagner.
Le directeur général de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (la COSI), Alexandre Ivanov, avait d’ailleurs ouvertement fait une offre de service le 25 janvier. La COSI déploie des instructeurs en RCA et elle se disait prête à « partager l’expérience acquise en RCA […] afin de constituer une armée prête à combattre et à maîtriser la situation sécuritaire en peu de temps »​. Ivanov dans son communiqué rappelait que des « officiers de l’armée ont exigé les ressources nécessaires pour combattre les militants »​. Seraient-ce ces mêmes officiers qui ont pris les armes ce matin et sont descendus dans la rue ?

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Publication : vendredi 30 septembre 2022