Des "game-changers" encore inédits sont nécessaires en Ukraine ou le syndrome des "Tigres volants"

flamme.pngDe la réalisation du MCO au pilotage des F-16 dont l'armée de l'Air ukrainienne sera dotée, le probable/futur "game changer" sera celui du personnel étranger projeté sur le sol ukrainien par les Etats qui soutiennent Kiev et lui fournissent une large (et hétéroclite) gamme d'armes et de matériel. 

Actuellement, Américains et Européens ont localisé leurs experts et maintenanciers, tant militaires que civils, hors d'Ukraine. On les retrouve, par exemple en Pologne et en Roumanie. Voir ce texte du 19 octobre 2023 sur Amentum en Pologne ou mon post sur l'équipementier US Lockheed Martin qui  contribue à la formation des pilotes et des maintenanciers ukrainiens en Roumanie et qui assure aussi la maintenance des F-16 néerlandais utilisés pour la formation.

Il s'agit toujours de ne pas officiellement s'engager aux côtés de l'Ukraine en engageant du personnel sur le sol ukrainien. La subtilité est hypocrite quand on connait les aides occidentales fournies à Kiev pour que les forces ukrainiennes résistent au Russes.

Or, une décision de déployer du personnel militaire et civil en Ukraine constituerait un vrai "game changer", en réduisant les indisponibilités du matériel à réviser ou à réparer, en permettant de former les Ukrainiens au plus près du champ de bataille, en augmentant les capacités des équipementiers étrangers de produire localement et en envoyant un signal très fort aux Ukrainiens que la "tour de Babel" capacitaire occidentale désespère un brin.

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Des pilotes de F-16
Si l'Ukraine perçoit cette année de 45 à 60 F-16, il y a fort à craindre que le nombre de pilotes formés et capables d'effectuer des missions d'appui au sol, de défense antiaérienne et de supériorité aérienne, soit bien inférieur. La filière de formation de pilotes ukrainiens mise en place par les Britanniques et les Français ne forme actuellement que dix pilotes. Ils ont terminé la phase au Royaume-Uni (voir mon post) et quatre d'entre eux ont débuté la formation sur simulateur et sur Alphajet "sur une base du Sud-Ouest", comme le dit pudiquement l'armée de l'Air et de l'Espace.  

Certes d'autres sont en formation aux USA (12 en 2024 selon l'Arizona National Guard dont 4 seront prêts en juin). Mais on sera loin du nombre optimal de pilotes pour que le F-16 devienne, lui, un "game changer". 

Alors? On en revient aux Tigres volants! A ces pilotes américains, démissionnés de l'USAF pour rejoindre les rangs chinois et se battre contre les Japonais bien avant 1941. Aujourd'hui, pas besoin d'aller piocher dans les rangs de l'USAF: des pilotes de F-16 sont disponibles au sein des ESSD comme Top Aces et d'autres dans les unités de l'Air National Guard. Ces pilotes pourraient intervenir sous le même statut que les volontaires étrangers de l'International Legion qui se bat aux côtés des Ukrainiens. 

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Publication : vendredi 26 avril 2024