Pour mémoire l’AUF1 a été conçu et réalisé autour de quatre spécifications fondamentales pour l’époque.(elles ont été émises par l’EMAT au début des années 70 et le premier prototype achevé en 1973) ;
une mobilité quasi égale à celle d’un MBT
possibilité de traiter très vite des objectifs différends sur 360° d’azimut (à toutes les portées)
haute cadence de tir avec une munition à performance suffisante
protection TOTALE de l’équipage dans un milieu NRBC et devant un feu d’armes portatives
Avant tout aspects techniques, je crois que la question est d’abord de se demander si aujourd’hui le successeur à l’AUF1 doit faire l’objet des mêmes spécifications, et plus généralement si nous avons besoin d’une artillerie d’assaut (étant entendu que l’artillerie d’assaut est au contact). A ce titre, et même dans la bande qui s’étend jusqu’à vingt kilomètres au-delà des premiers contacts, bien des objectifs familiers aux artilleurs subsistent (notions traditionnelles de destruction, neutralisation et interdiction). Mais ces valeurs impliquent dès lors l’impératif de barèmes de consommation, de volumes en « jour de feu », bref d’approvisionnement en unité de feu. De mémoire l’unité de feu peu allé jusque 45 tonnes (en fait entre 25 et 45 selon le matériel).
Pour moi ici commence une première notion d’asservissement et de volume sur le successeur de l’AUF1. L’image du tir de contre batterie avec ses 8 coups/minutes est une fixette qui ne doit pas faire oublier que la densité des feux dans la durée est d’abord une des qualités premières recherché pour l’appui d’artillerie. La densité inclue donc le volume de feu et la durée la notion de temps.
Pour se faire, le projet du successeur devra donc être totalement asservi automatiquement, j’inclus dans cet asservissement le réapprovisionnement en munitions. Actuellement il se fait à la main par les servants de l’AUF1 (pour info, regarnir les râteliers c’est une trentaine de minutes à rythme très soutenu pour trois hommes). Au passage et à ce stade, réduire sensiblement la pénibilité des servants doit être une quête de tous les instants. Quand je vois une mise en batterie flash sur CAESAR (changement de position, séquence de tir et réapprovisionnement), je reste très réservé sur justement les acquis dans ce domaine.