Le militaire, tout comme le policier (mais aussi le fonctionnaire, et ça on l'oublie trop) ne s'appartient pas.
En cela que ses actes, ses dires ne sont pas les siens mais ceux du gouvernement. C'est le propre des fonctions régaliennes. Il est inadmissible que l'on puisse manifester publiquement ses opinions en se revandiquant des armées, de la police, de toute fonction publique.
J'ai vu une unité sauter de joie à l'annonce d'un résultat d'élection. Même si cela ne se prépare pas, c'est spontané, cela reste inadmissible. Dans la même veine, c'est pour cela que je suis contre les mouvements de manifestation externe comme ceux des gendarmes dernièrement.
Le coups du bandana au Mali est différent car tient plus de la circonstance que d'autre choses. Les chefs ont juste à faire valoir le mauvais goût ici. Rien d'autre.
À titre personnel, j'ai toujours pu parler politique très librement au sein de l'institution. J'ai même eu des hommes qui venaient me voir avant les élections pour comprendre les programmes politiques. Tant que c'est au sein des l'unités, que c'est voulu par les hommes, que tu annonces ta position tout en conduisant une analyse, cela passe très bien. Mais, il faut être conscient que ton interlocuteur ne partage pas tes vus et que si tu es son chef, tu dois être neutre dans ton jugement professionnel. Or ce dernier point n'est pas toujours réalisé. Attention, il ne faut pas seulement penser aux petits échelons mais aussi aux hauts gradés pour lesquels des luttes politiques existent.