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Messages posté(e)s par Wallaby

  1. il y a 50 minutes, GOUPIL a dit :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/22/desastreuse-retraite-occidentale-au-sahel_6229179_3232.html

    Désastreuse retraite occidentale au Sahel

    Éditorial - Le Monde

    Le départ des troupes américaines du Niger, exigé par la junte militaire au pouvoir, confirme une tendance lourde d’éviction des Occidentaux, orchestrée par la Russie, qui prend leur place au Sahel.

    Non, elle n'est pas "orchestrée par la Russie". La Russie se contente de profiter de nos incohérences. Le souverainisme est un mouvement politique interne à l'Afrique et qui n'est pas forcément hostile à la démocratie et à l'État de droit, comme semble l'indiquer le cas sénégalais.

    Pierre Lellouche :

    30:11 Que Poutine s'amuse à exploiter nos faiblesses, c'est la règle du jeu. Moi, je ne me suis jamais attendu à ce que ce soit un État facile à gérer. Les empires qui se disloquent, en général le font rarement gentiment, sauf peut-être l'Italie, mais c'est toujours très délicat et dangereux. Dans le cas du Sahel, pardonnez-moi. J'ai été missionné au Mali, j'ai vu toutes les erreurs que nous avons faites, pendant des années. Qui c'est qui a transformé Serval en Barkhane ? Qui c'est qui a fait que 3000 soldats français étaient supposés tenir un territoire grand comme l'Europe ? C'est une absurdité pendant 10 ans, on a dépensé 11 milliards d'euros, on a fait tuer des gens pour rien. Après on s'étonne si on est mis dehors et si les Russes en profitent. Évidemment qu'ils en profitent ! Je suis pas surpris.

    Le 04/02/2024 à 01:02, Wallaby a dit :

    31 janvier 2024.

    Pierre Lellouche

    https://responsiblestatecraft.org/us-niger-russia/ (11 avril 2024)

    L'influence russe est omniprésente dans le discours occidental sur le Sahel et informe désormais la politique et la prise de décision des États-Unis dans des pays comme le Niger. C'est une erreur. La focalisation excessive sur la Russie ne permet pas de comprendre l'ampleur et la portée de la présence de Moscou.

    Plus important encore, elle ignore les schémas de gouvernance de longue date et nie le rôle des Africains dans les mouvements et les blocs politiques émergents en faveur de la souveraineté
    [1]

    Sans stratégie claire, la Russie réagit de manière opportuniste aux événements sur le terrain. Et si Moscou a récemment mieux réussi que l'Amérique à exporter la sécurité en Afrique, elle manque d'une expérience et de capacités comparables dans le domaine humanitaire.

    [1] comme on le voit au Sénégal :

    Le 17/03/2024 à 20:52, Wallaby a dit :

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaires-etrangeres/senegal-la-democratie-sur-la-braise-2211382 (16 mars 2024)

    08:22 Jean-François Bayart : Ousmane Sonko représente comme d'autres figures dans le reste de l'Afrique de l'Ouest, une espèce de remontée d'huile nationaliste, une affirmation de volonté d'indépendance nationale, notamment mais pas exclusivement, par rapport à l'ancienne métropole coloniale, en l'occurrence, la France, et Ousmane Sonko représente un petit peu cette sensibilité anti-impérialiste, que je vais immédiatement qualifier de révolutionnaire conservatrice, au sens où on l'entendait en Europe entre les deux guerres [1]. Ce qui est frappant, en effet, dans le discours de Sonko, entre autres, c'est une forme de ressentiment et je prends vraiment le terme au sens de Max Scheler, de Nietzche, tel qu'il a été utilisé précisément entre les deux guerres en Europe, une forme de ressentiment à l'encontre de la colonisation, à l'encontre de la traite esclavagiste, mais également un ressentiment à l'encontre de tout l'establishment qui, grosso-modo, a dominé la vie politique sénégalaise, depuis plus d'un siècle. Je crois que le tournant fondamental, c'est au début du XXe siècle, autour de 1905, lorsque vous avez un compromis historique, entre d'une part l'administration coloniale française et d'autre part les confréries islamiques qui religieusement dominent à l'époque la Sénégambie. Et ce compromis historique s'est reproduit à travers toute la colonisation, y compris pendant le moment très douloureux et très compliqué de la première guerre mondiale, il s'est reproduit sur le mode du nationalisme notamment sous la houlette du premier président de la République indépendante du Sénégal Léopold Senghor, et aujourd'hui ce à quoi nous assistons, c'est le très très fort tangage de cette formule qui repose sur un compromis historique entre les confréries islamiques et la classe politique établie, voir un petit peu rassise. Et bien entendu, la jeunesse est partie prenante de cette remise en cause de l'establishment qui fonctionnait beaucoup par cooptation, et qui aujourd'hui, manifestement a de la peine à renouveler cet exercice. Ousmane Sonko, pour le dire d'un mot, il représente l'ébranlement de ce compromis historique, d'une part par son positionnement anti-impérialiste, mais également très conservateur sur le plan des valeurs, en particulier avec la stigmatisation de l'homosexualité, et l'une des dimensions conservatrices de son positionnement, c'est son ancrage dans l'islam réformé et non pas dans l'islam confrérique. Et ça, je crois que c'est un élément clé de la formule Sonko dans le contexte politique sénégalais actuel, mais qui n'est pas sans contrepartie dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger.

     

     

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  2. Il y a 15 heures, FATac a dit :

    Oui.

    Qu'est-ce que cette juxtaposition est censée nous démontrer ?

    Tu as l'air de souligner une évidence qui m'échappe pour le moment. :unsure:

    Je me réjouis que les Ukrainiens soient parvenus, s'agissant des réacteurs atomiques, à un discernement vis à vis de la période soviétique qu'ils n'ont pas eu dans d'autres domaines.

    Je pense à l'effarant fanatisme iconoclaste dont ils ont fait preuve au sujet de l'art de la période soviétique, y compris lorsque cet art s'inspirait de la culture et de l'histoire ukrainienne locale.

    L'Union soviétique a été le cadre de vie, le cadre de travail de leurs parents, de leurs grand-parents, de leurs arrière-grand-parents. Tout rejeter en bloc est faire preuve d'une étroitesse d'esprit assez minable.

    Le 24/02/2023 à 19:03, Wallaby a dit :

    Volodymyr Priadka, auteur de mosaïques, a pu s'exprimer dans les limites des commandes officielles à l'époque soviétique, mais il n'a jamais été autant censuré qu'aujourd'hui, or il est un artiste ukrainien exprimant une sensibilité ukrainienne :

    https://www.arte.tv/fr/videos/063825-001-A/ukraine-l-histoire-effacee/ (2015)

    18:25 Des oeuvres monumentales qui ne portent presque jamais les symboles du communisme

    18:38 Volodymyr Priadka : "Ces mosaïques ont été mises sur la liste des oeuvres à détruire, alors qu'elles représentent des épisodes glorieux de l'histoire de Kiev. Je ne comprends absolument pas pourquoi cette décision a été prise. Franchement, qu'est-ce qu'ils ont bien pu trouver de communiste dans cette oeuvre ? C'est pas de la propagande, c'est de l'art.

    19:05 Toute sa vie, il a combattu pour préserver sa liberté d'artiste, contre la censure soviétique. Priadka : "Les gens qui sont au pouvoir aujourd'hui ne comprennent rien à l'art. Ils n'ont aucune éducation, et ils prétendent vouloir gérer la culture d'un peuple entier ? Ils vont détruire la culture de cette époque élaborée par nos ancêtres.

    20:17 Priadka : "ça ce sont les esquisses de deux travaux qui doivent être aussi détruits. Je l'ai fait en 1980. C'est un travail ornemental de la période Tripoli. C'est un dessin de l'époque de la Rous de Kiev. La Rous ancienne. Aujourd'hui ces oeuvres empêcheraient de construire une nouvelle Ukraine. C'est pour ça qu'ils les ont mises dans la liste".

    21:19 Priadka : "Ils leur ont donné des marteaux, des haches et ils ont tout découpé, ils ont tout détruit. C'est du vandalisme. Ces gens sont des barbares".

    21:54 Priadka : "Vous comprenez, l'histoire, on ne peut pas la corriger. On ne peut pas réécrire nos vies. Ni celles des générations passées. C'est comme si on condamnait nos pères à l'oubli".

    22:44 Priadka : "Quand cette oeuvre a été réalisée c'était la fête, parce que l'art a commencé à renaître après la seconde guerre mondiale. Kiev avait été détruite, la ville avait beaucoup souffert, et puis elle a été reconstruite. Quand ce genre d'oeuvre apparaissait, il y avait beaucoup de joie. Ce qui est fou c'est qu'aujourd'hui la nouvelle génération détruit notre travail, avec le même enthousiasme".

    L'interview est interrompue par la police. "C'est les vieilles habitudes".

    https://www.mediatheque.merignac.com/Default/doc/SYRACUSE/1349570/arte-reportage-ukraine-l-histoire-effacee-gwenlaouen-le-gouil-real?_lg=fr-FR

    https://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/11/l-ukraine-veut-effacer-sa-memoire-sovietique_4614283_3214.html

    Plusieurs historiens ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’appropriation par le législateur de l’écriture de l’histoire par des textes qui rappellent les lois russes interdisant la « propagande nazie ». Les écrits académiques abordant la période soviétique sous l’angle « non criminel » seront-ils qualifiés de propagande, tombant ainsi sous le coup de l’interdiction ?

    « Cette plongée brutale dans le passé est tout sauf une invitation au consensus national »

    https://krytyka.com/en/articles/open-letter-scholars-and-experts-ukraine-re-so-called-anti-communist-law (avril 2015)

    Pétition d'intellectuels majoritairement américains et britanniques :

    Non seulement cela criminaliserait le fait de questionner la légitimité d'une organisation (UPA) qui a massacré des dizaines de milliers de Polonais dans l'un des actes les plus odieux de nettoyage ethnique dans l'histoire de l'Ukraine, mais aussi cela exempterait de critiques l'OUN, l'un des groupes politiques les plus extrêmes en Ukraine occidentale entre les deux guerres, et qui a collaboré avec l'Allemagne nazie au début de l'invasion soviétique en 1941. Elle a également pris part à des pogroms anti-juifs en Ukraine et, dans le cas de la faction Melnyk, est restée alliée avec le régime d'occupation pendant la guerre.

    Quelle que soit la noblesse de l'intention, la condamnation globale de l'ensemble de la période soviétique comme une période d'occupation de l'Ukraine aura des conséquences injustes et incongrues. Toute personne attirant l'attention sur le développement de la culture et de la langue ukrainiennes dans les années 1920 pourrait se retrouver condamnée. Il en va de même pour ceux qui considèrent la période Gorbatchev comme une période progressiste de changement au profit de la société civile ukrainienne,  des groupes informels, et des partis politiques, y compris le Mouvement pour la Perestroïka (Rukh).

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  3. Le parallèle avec Notre Dame de Paris est accentué par le fait qu'il s'agit également d'un incendie survenu durant une réparation :

    https://en.wikipedia.org/wiki/Construction_and_renovation_fires

    https://www.theguardian.com/world/live/2024/apr/16/europe-live-fire-copenhagen-old-stock-exchange

    https://de.wikipedia.org/wiki/Børsen_(Gebäude)#Brand_2024

    À partir du début de l'année 2024, le Børsen a été restauré afin de réparer les dommages causés par une rénovation antérieure et de redonner à la façade son état d'origine, avec le soutien de la Fondation A.P. Møller.

    https://da.wikipedia.org/wiki/Branden_i_Børsen

    Les pompiers ont été alertés à 7h36. Dans son rapport de 24 heures, Hovedstadens Beredskab a indiqué qu'il y avait un "feu violent sur le toit et dans les étages sous-jacents"[2] et a immédiatement déployé des forces massives pour éteindre l'incendie.

    Il a été déterminé qu'un incendie s'était déclaré autour de la tour et a donc bloqué les rues environnantes[1]. À 8 heures du matin, il a été signalé qu'il n'y avait plus personne dans le bâtiment, qui était en cours de rénovation, et qu'il y avait donc dix artisans au travail lorsque l'incendie s'est déclaré[1]. C'est autour de la zone où les artisans travaillaient que l'incendie s'est déclaré[3]. [On ne sait pas encore pourquoi l'incendie s'est déclaré, mais les pompiers pensent qu'il pourrait être lié aux travaux de rénovation en cours[1][3]. Cependant, la police indique qu'il faudra peut-être plusieurs mois avant de trouver une cause[4].

    La Chambre de commerce danoise a décidé peu après l'incendie que le bâtiment devait être reconstruit[10]. Tous les maires de Copenhague ont annoncé le même jour que la municipalité soutiendrait le projet[6]. Selon le vice-président du Bygnings Frednings Foreningen, l'architecte restaurateur Jørgen Overby, il faudra cinq à dix ans avant qu'une flèche avec des queues de dragon ne soit érigée[6]. Overby estime que la planification pourrait prendre quelques années et que l'ensemble du projet coûtera entre un demi-milliard et un milliard de couronnes danoises. 6] Overby estime également que la reconstruction est possible, car le bâtiment est parfaitement enregistré et documenté en raison de la rénovation qui était en cours jusqu'à l'incendie. Ils ont même les dessins de travail de la création de la flèche de 1777, qui était une copie de l'original.

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  4. https://legrandcontinent.eu/fr/2024/04/07/le-pis-est-en-tete-des-elections-locales-en-pologne-mais-la-coalition-gouvernementale-reste-majoritaire/

    Le PiS est en tête des élections locales en Pologne, mais la coalition gouvernementale reste majoritaire

    A priori, même en étant classée deuxième, la Coalition civique devrait être en mesure de gouverner dans 10 régions sur 16, contre 8 actuellement.

    Le maire [Coalition civique de Varsovie], Rafał Trzaskowski, en poste depuis 2018, vient d’être réélu dès le premier tour, avec 60 % des voix.

    https://www.telos-eu.com/fr/les-cent-jours-de-donald-tusk-ou-la-deconstruction.html (19 avril 2024)

    En simplifiant, deux thèses sont en présence. Ceux qui, conscient que la forte légitimité du pouvoir issue des urnes peut être éphémère, préconisent un démantèlement rapide de l’emprise du PiS sur les institutions, quitte à froisser certains principes de l’État de droit. C’est le point de vue d’un professeur de droit respecté, Wojcech  Sadurski[3], qui va jusqu’à préconiser une dissolution de facto de la Cour constitutionnelle contrôlée par des juges nommés par le PiS par une procédure irrégulière. D’autres, tels l’ancienne juge constitutionnelle Ewa Letowska ou certains experts de la fondation Batory favorables à la création d’une Commission qui piloteraient les changements dans les institutions judiciaires, recommandent une approche plus gradualiste de la réforme.

    Ne pas tenter d’emblée de rétablir les fondamentaux de la démocratie libérale, c’est risquer l’enlisement et l’échec ; le faire en transgressant les principes de l’État de droit, n’est pas seulement risquer d’être pris dans ses contradictions mais surtout de perpétuer une logique : les perdants d’aujourd’hui seront tentés de prendre leur revanche à la prochaine alternance au pouvoir.

    Faire prévaloir une logique partisane, c’est (...) renforcer la polarisation et la partitocratie.

  5. https://www.euractiv.fr/section/ukraine/news/lukraine-et-la-bulgarie-discutent-de-lachat-de-reacteurs-nucleaires-russes-avec-des-fonds-de-lue/ (10 juillet 2023)

    L’Ukraine a entamé des discussions sérieuses en vue d’acheter deux réacteurs nucléaires bulgares fabriqués par la Russie avec l’argent de l’UE afin de pouvoir mieux faire face aux futures pénuries d’électricité, a déclaré le Premier ministre bulgare Nikolay Denkov après la première visite du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy en Bulgarie jeudi (6 juillet).

    Les deux réacteurs achetés à la Russie il y a plus de cinq ans devaient être utilisés pour le projet de centrale nucléaire de Belene, qui a été abandonné car la Russie ne participe plus à l’assemblage des réacteurs et car la Bulgarie n’est pas en mesure de payer, seule, la facture.

    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/malgre-la-guerre-l-ukraine-veut-construire-quatre-nouveaux-reacteurs-nucleaires-en-2024-20240131 (31 janvier 2024)

    L'Ukraine a annoncé lundi prévoir la construction de quatre nouveaux réacteurs nucléaires dans sa centrale de Khmelnitskiï, à l’ouest du pays, afin de compenser la perte de celle de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par les forces russes depuis mars 2022.

    Avec quatre réacteurs additionnels, la centrale de Khmelnitskiï deviendrait «la plus grande d'Europe et encore plus puissante que celle de Zaporijjia», a assuré German Galuchtchenko.

    L’annonce suscite le scepticisme de plusieurs experts français de l’atome civil. Deux des futurs réacteurs seraient des VVER-1000, de conception soviétique. Ils seront construits avec des équipements de fabrication russe que Kiev souhaite importer de Bulgarie. Les onze réacteurs encore opérationnels en Ukraine sont tous de la famille VVER. «Les Ukrainiens ont montré leur savoir-faire en modernisant eux-mêmes les VVER de Zaporijjia après la catastrophe de Fukushima au Japon, note un expert français de l’atome civil, qui s’interroge toutefois sur leur capacité à en construire de A à Z.

    Les deux autres réacteurs seront des AP1000 de l’Américain Westinghouse. La société américaine fournissait déjà le parc nucléaire ukrainien en combustible et, avant la guerre, était en discussion avec Kiev pour la fourniture de réacteurs. Les Ukrainiens pourraient bénéficier de pièces d’un projet d’AP1000 abandonné aux États-Unis en 2017, celui de VC Summer en Caroline du Sud, note l’expert français.

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  6. https://www.quarterlyessay.com.au/essay/2022/06/sleepwalk-to-war/extract

    Hugh White :

    Deux membres éminents de la nouvelle équipe de Biden ont écrit - également en janvier 2021 - que la politique de Washington en Asie devrait "commencer par s'éloigner de sa focalisation singulière sur la suprématie". Ils ont affirmé que l'Amérique devrait chercher à équilibrer la puissance de la Chine en Asie et ont suggéré que l'ordre stratégique européen du XIXe siècle serve de modèle à l'ordre que l'Amérique pourrait chercher à promouvoir en Asie. Cette réflexion s'est reflétée dans la stratégie indo-pacifique de l'administration, curieusement discrète, qui a été diffusée très discrètement en février 2022.

    Dans mon premier Quarterly Essay, Power Shift, publié en 2010, et dans le livre qui en est issu, The China Choice, j'ai soutenu que l'Amérique devrait chercher un moyen de partager le pouvoir avec la Chine en Asie. Mais cet objectif pose aujourd'hui deux problèmes.

    Le premier est à Washington, où l'on reste profondément attaché à l'idée de la primauté américaine comme seule base possible de la stratégie américaine en Asie. L'alternative consistant à partager le pouvoir de manière significative avec la Chine dans le cadre d'un système d'équilibre des pouvoirs ou de concert des pouvoirs à l'européenne doit nécessairement impliquer de traiter la Chine sur un pied d'égalité. Lorsque j'ai suggéré cela il y a dix ans, cette idée a été accueillie à Washington au mieux avec une perplexité polie, et souvent avec une incrédulité incompréhensible.

    Si certains penseurs sérieux, tels que Green et Colby, commencent à se rallier à cette idée, rien n'indique que Washington dans son ensemble ait commencé à penser de la sorte. Rien n'indique non plus qu'ils aient commencé à réfléchir à ce à quoi cela ressemblerait, comment cela fonctionnerait, ce que cela signifierait pour les alliés des États-Unis et comment cela pourrait être soutenu. Ceux qui ont défendu cette approche - y compris notre Kevin Rudd - ont sérieusement sous-estimé les concessions qu'il faudrait faire à la Chine pour qu'elle fonctionne. Ils s'attendent, par exemple, à ce que la Chine accepte de relâcher la pression sur Taïwan si l'Amérique respecte plus strictement la politique d'une seule Chine. Cela pourrait fonctionner si l'objectif de la Chine était de préserver le statu quo dans ce pays, mais la Chine veut bien plus que cela. Elle veut récupérer Taïwan et n'acceptera pas une présence stratégique américaine en Asie si l'Amérique ne l'accepte pas - ce que personne à Washington n'est prêt à faire, car cela reviendrait à renoncer à la suprématie des États-Unis. Et personne n'est prêt à l'envisager. En bref, il n'existe à Washington aucune vision cohérente du rôle des États-Unis en Asie autre que la suprématie.

    [Les propositions de M. Rudd] supposent que la Chine pourrait accepter la présence stratégique de l'Amérique en Asie afin de réduire le risque de guerre. Mais il n'y a aucun signe en ce sens. Au contraire, la Chine veut utiliser le risque de guerre pour forcer l'Amérique à quitter la région, tout comme l'Amérique espère que le risque de guerre obligera la Chine à accepter la primauté des États-Unis.

    Le deuxième problème se situe à Pékin. L'Amérique ne sait peut-être pas ce qu'elle veut, mais la Chine, elle, le sait. Elle veut que l'Amérique se retire de l'Asie en tant que puissance stratégique. Il y a dix ans, lorsque la Chine était plus faible et que l'Amérique semblait plus forte, Pékin aurait pu être persuadé de faire un compromis et de permettre à l'Amérique de rester dans la région en tant que puissance d'équilibre plutôt que dominante. Mais aujourd'hui, la Chine a une meilleure main, elle a donc peu de raisons de faire des compromis maintenant et encore moins de le faire dans les années à venir. Elle n'a aucun intérêt à conclure un accord, de sorte que l'Amérique aura autant de mal à conserver un rôle de contrepoids en Asie qu'à préserver sa primauté.

    La réalité est que l'Amérique n'a pas d'objectif clair et déterminé dans son conflit avec la Chine. Des slogans tels que "un Indo-Pacifique libre et ouvert" tentent simplement de masquer cette omission critique.

  7. https://www.bfmtv.com/international/europe/espagne/greve-de-la-faim-manifestations-des-habitants-des-iles-canaries-protestent-face-au-surtourisme_AD-202404200338.html (20 avril 2024)

    Des habitants des îles Canaries protestent depuis plusieurs mois contre le modèle de tourisme de masse que connaît l'archipel espagnol depuis plusieurs décennies. Ils réclament une meilleure prise en compte des populations et de l'environnement.

    Selon la police ou les organisateurs, entre 20.000 et 50.000 personnes ont ainsi défilé.

    Les manifestations anti-tourisme se sont multipliées ces derniers mois dans toute l'Espagne.

  8. Le 19/04/2024 à 16:31, capmat a dit :

    L'Argentine se retrouverait, via l'OTAN, une alliée du Royaume Uni dont dépendent les Falkland (ou Malvinas)....:biggrin:

    Le président Javier Milei oppose son indifférence à l'agitation patriotique traditionnellement de mise lors du quarantième anniversaire de la guerre des Malouines :

    https://apnews.com/article/malvinas-milei-war-falklands-britain-argentina-f483a2de4861a4317419208f679b6f9b (3 avril 2024)

    Au nom de la rigueur, il a annulé le projet d'un grand défilé de la Journée des Malouines, qui devait coïncider avec l'anniversaire du début de la guerre.

    À l'occasion d'une fête nationale qui déborde typiquement de patriotisme, les attaques contre la position britannique sont pratiquement parole d'évangile. Mais Milei n'a pas mentionné le Royaume-Uni dans son discours, se contentant de promettre une vague "feuille de route pour le retour des Malouines aux mains de l'Argentine".

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  9. 8 juillet 2022. Hugh White.

    08:34 [Au sommet de Madrid de juin 2022] l'OTAN a déclaré que la Chine - elle n'a pas dit qu'elle était une "menace" - mais un "défi" pour l'OTAN, y compris pour la sécurité de l'OTAN.

    01:01:04 L'OTAN tend à voir toute cette question [de la montée de la Chine] d'une manière bien plus sombre que moi, et c'est en partie à cause de ce qui s'est passé en Ukraine, mais ils se trompent. L'OTAN se trompe tout le temps. Ils se sont lancés dans l'expansion de l'OTAN, qui fut une erreur majeure. Ils s'étendent pour inclure la Finlande et la Suède, ce qui est à mon avis une erreur encore plus grande. Et c'était eux, les types qui pensaient qu'essayer de reconstruire l'Afghanistan était une brillante idée.

    01:08:30 Question : vous avez dit que nous avons besoin d'une Russie forte en tant que partie d'un monde multipolaire, comment obtenons-nous une Russie forte ?

    01:08:36 Je ne suis pas sûr que ce soit le problème. Je crois que nous avons une Russie forte et que nous devons élaborer une manière de vivre avec, et cela n'est pas facile. Cela va être un peu délicat. La manière dont la Russie a tenté d'établir sa zone d'influence sur l'Ukraine est littéralement inexcusable. À la fois parce qu'elle a envahi, et parce qu'elle l'a fait d'une manière si brutale (...) mais la proposition que la Russie va avoir, et que nous ne pouvons pas l'empêcher d'avoir une sphère d'influence dans son étranger proche est, je pense, une chose avec laquelle nous devons apprendre à vivre.

    Laissez moi faire une analogie vraiment effrayante : la dernière fois que le monde a essayé de construire un monde multipolaire était en 1945. Personne ne pensait qu'il y aurait un monde unipolaire, ni d'ailleurs bipolaire. Ils pensaient que ce serait un monde multipolaire avec cinq puissances, celles du Conseil de Sécurité. (...) Et pour que cela fonctionne, Roosevelt a dû faire de vraies concessions à Moscou. C'est ce qui s'est passé à Yalta.

    01:12:01 Les Américains allaient-ils déclarer la guerre [à l'URSS] pour défendre la Pologne, une guerre qu'ils ne pourraient pas gagner, et qui dévasterait la Pologne ? Est-ce que cela aurait été mieux pour la Pologne ? Non.

    Donc c'est le même problème que nous avons en Ukraine. La Russie s'est conduite de manière répugnante, mais l'idée que nous pouvons repousser la Russie d'Ukraine et l'humilier, et la transformer en puissance moyenne, ce n'est pas ce qui va se passer. Donc nous devons apprendre à vivre avec une Russie puissante, et cela va nécessiter de faire des compromis que nous ne voulons vraiment pas faire, de la même façon que vivre avec une Chine puissante va nécessiter de faire des compromis que nous ne voulons vraiment pas faire en Asie, y compris des concessions sur l'avenir de Taïwan.

    Et si cela vous semble malsain et moralement compromis, eh bien, bienvenue dans le monde de la politique des grandes puissances. Parce que, souvenez-vous, que l'alternative est la guerre nucléaire. Et la paix est une valeur également.

    01:16:38 Je pense que [la Russie] est assez forte pour résister à l'hégémonie chinoise, quelles que soient ses autres faiblesses.

  10. daly4janfig3.png?itok=J0TQJcKy

    Les plus grandes économies du monde (mesurées en USD). Source : https://cepr.org/voxeu/columns/path-2075-slower-global-growth-convergence-remains-intact & https://www.goldmansachs.com/intelligence/pages/gs-research/the-path-to-2075-slower-global-growth-but-convergence-remains-intact/report.pdf (6 décembre 2022)

    Donc les économies chinoise et américaine, mesurées en dollars, se croisent entre 2022 et 2050.

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  11. il y a 16 minutes, Polybe a dit :

    Sabre (plus ancien que Serval en fait).

    Sabre est le nom de l'opération au Burkina Faso :

    https://www.la-croix.com/Monde/Fin-loperation-Sabre-quinze-ans-presence-militaire-francaise-Burkina-Faso-2023-02-20-1201255994

    Fin de l’opération Sabre : quinze ans de présence militaire française au Burkina Faso

    Composée de 300 et 400 soldats, cette unité militaire a mené des opérations ciblées au Sahel dans la lutte contre le djihadisme depuis 2009.

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  12. Il y a 1 heure, MIC_A a dit :

    On pourra s'interroger sur les buts des uns et des autres en qualité d'alliés et ce qu'il va advenir de ce coin alors que nous y étions présent depuis plus de 40 années.

    La présence militaire française au Niger qui s'est terminée en 2023 ne datait que de dix ans :

    https://www.opex360.com/2023/12/22/sahel-les-derniers-militaires-francais-ont-quitte-le-niger/

    En effet, ce 22 décembre, une cérémonie organisée à Niamey a officiellement marqué la fin de dix ans de présence militaire française dans ce pays.

    Après il faut remonter à avant 1974 :

    Le 28/09/2023 à 12:33, Wallaby a dit :

    https://afriquexxi.info/Entre-le-Niger-et-la-France-un-air-de-deja-vu (8 septembre 2023)

    En mai 1974, le nouveau chef de l’État exigera en effet le retrait des troupes françaises et la fermeture du camp Leclerc.

  13. Il y a 4 heures, Coriace a dit :

    Maintenant @Wallabytu te contentes de cette partie de l'argument mais explique nous en quoi une membre du congrès peut justifier son choix politique de ne pas supporter l'Ukraine par la non conscription des autres membres du congrès ? La fermeture de potentiels bio-labo ?

    Je réagissais uniquement à la phrase du tweet de @JayinKiev disant "The notion that Hungarians are being persecuted in Ukraine is insane" et je lui oppose la phrase du Guardian : "Les plaintes concernant les droits linguistiques ne sont pas totalement dénuées de fondement".

    C'est une bonne chose qu'une sénatrice américaine fasse pression sur Kiev pour qu'il respecte les droits des minorités, tout comme le font "les organes européens" suivant la phrase suivante du Guardian : "les organes européens ont critiqué à plusieurs reprises l'Ukraine pour ses politiques en matière de langues minoritaires, en particulier après l'adoption d'une loi de 2017 qui a limité l'utilisation de langues autres que l'ukrainien".

    Je n'ai pas soutenu les autres positions de cette sénatrice.

  14. https://www.eurotopics.net/fr/318505/l-ancienne-bourse-de-copenhague-detruite-par-les-flammes (17 avril 2024)

    L'ancienne Bourse de Copenhague détruite par les flammes

    A l'instar de Notre-Dame de Paris, le bâtiment historique doit renaître de ses centres, écrit Berlingske :

    « La reconstruction de la Bourse et de sa flèche est un devoir national. ... Notre but doit être de la restituer en restant le plus fidèles possible à son expression originelle. Nous allons devoir rassembler les architectes les plus talentueux du pays pour prendre les décisions difficiles qui se poseront pour faire retrouver à l'intérieur de la Bourse l'aspect qu'elle avait il y a 400 ans. Aujourd'hui, il nous faut laisser libre cours aux larmes et à la tristesse de voir disparaître l'ancienne Bourse, legs de Christian IV. Demain, la Première ministre Mette Frederiksen et Dansk Erhverv s'attelleront à la reconstruction.»

    Surprise ! ils n'ont pas l'air de s'enflammer pour l'idée de greffer sur le monument une verrue d'art contemporain...

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  15. il y a une heure, olivier lsb a dit :

    Moi je suis admiratif, c'est quand même un boulot à plein temps cette mauvaise foi de qualité soviétique. 

    La "mauvaise foi" "à plein temps" "de qualité soviétique" du Guardian :

    https://www.theguardian.com/world/2023/dec/08/ukraines-hungarians-in-spotlight-as-orban-threatens-to-block-eu-accession

    La Transcarpatie a changé de mains à de nombreuses reprises au fil des ans, mais sa population est hongroise depuis des siècles. Depuis l'indépendance de l'Ukraine en 1991, les Hongrois locaux entretiennent une relation difficile avec leur patrie.

    Contrairement à ce qui se passe dans presque toutes les autres régions d'Ukraine, beaucoup de gens ici ne se sentent pas concernés par la guerre qui fait rage dans l'est du pays. "Ce n'est pas notre guerre", s'accordent à dire János et Béla, deux hommes robustes d'une soixantaine d'années, alors qu'ils dégustent des verres de pálinka, un soir récent, dans la maison où Béla a vécu toute sa vie. C'est une phrase qui revient souvent en Transcarpatie.

    Pour de nombreux Hongrois, la résurgence de la fierté nationale ukrainienne risque d'entraîner l'intégration forcée de leur communauté. "Nous sommes des citoyens ukrainiens, mais nous voulons pouvoir parler notre langue maternelle. Nous ne sommes pas des touristes ici", a déclaré Zoltán Babják, maire de Berehove, une ville de 25 000 habitants à majorité hongroise.

    Les plaintes concernant les droits linguistiques ne sont pas totalement dénuées de fondement, et les organes européens ont critiqué à plusieurs reprises l'Ukraine pour ses politiques en matière de langues minoritaires, en particulier après l'adoption d'une loi de 2017 qui a limité l'utilisation de langues autres que l'ukrainien, une mesure visant à réduire l'influence de la langue russe qui a également affecté les communautés hongroises et roumaines.

    Vendredi, le parlement ukrainien examinera une loi qui répond à de nombreuses préoccupations de Budapest en matière de droits linguistiques, dans le cadre d'un accord visant à faciliter le processus d'adhésion à l'Union européenne. Cette loi permettra aux écoles des régions hongroises d'enseigner tous les cours en hongrois, à l'exception de la langue, de la littérature et de l'histoire ukrainiennes.

    David Pressman, l'ambassadeur américain à Budapest, a déclaré qu'il avait proposé à plusieurs reprises à divers responsables hongrois "au plus haut niveau" de les aider à dialoguer avec le gouvernement ukrainien sur la question des minorités. "Pour une question aussi importante dans la communication politique du gouvernement hongrois, il est remarquable que pas un seul fonctionnaire n'ait accepté l'offre des États-Unis de l'aider à la résoudre", a-t-il déclaré.

    La Transcarpatie est l'une des régions les plus pauvres d'Ukraine, bien qu'elle soit située aux portes de l'Union européenne. "Cette ville existe depuis 970 ans et, figurez-vous, nous n'avons pas réussi à construire un système d'égouts digne de ce nom", a déclaré M. Babják, accusant le gouvernement central de manquer de fonds. Selon lui, seuls 60 % des foyers de Berehove ont accès à un système d'égout centralisé, et aucun des villages environnants n'y a accès.

    Des Ladas de fabrication soviétique, des immeubles délabrés et les carcasses abîmées d'anciens complexes industriels parsèment le paysage de la Transcarpatie. Certains des seuls bâtiments intelligents sont ceux qui ont été rénovés avec l'argent de Budapest.

    Si le soldat que l'on croise occasionnellement dans la rue rappelle que le pays est en guerre, le conflit peut sembler très lointain. La Transcarpatie est la seule région ukrainienne à ne pas avoir été frappée par des missiles russes depuis le début de la guerre, et Berehove est plus proche de Vienne, de Venise et de Berlin que des lignes de front dans l'est de l'Ukraine.

    László Zubánics, professeur d'histoire et chef de la Fédération démocratique hongroise en Ukraine, a déclaré que, malgré le stéréotype selon lequel les Hongrois ne sont pas prêts à se battre, il y a en fait environ 300 à 400 Hongrois ethniques qui se battent actuellement sur les lignes de front. L'un d'entre eux, Fedir Shandor, a été nommé prochain ambassadeur d'Ukraine à Budapest. Une trentaine de Hongrois sont morts, selon M. Zubánics.

    Une ville mixte est Vynohradiv, qui est majoritairement ukrainienne mais qui compte une importante minorité hongroise. Autrefois chef-lieu de district dans l'empire austro-hongrois, Vynohradiv a accueilli le compositeur hongrois Béla Bartók pendant plusieurs années au début du XXe siècle. Ses rues centrales, croulantes mais belles, reflètent le passé multiculturel de la ville, avec des églises de cinq confessions différentes et une synagogue.

    Borys Vashkeba, 50 ans, avocat et directeur d'une organisation communautaire hongroise basée dans la ville, a tenu à préciser que tous les Hongrois n'étaient pas des partisans d'Orbán. "Lorsque M. Orbán a déclaré, après son élection, qu'il avait fermé la porte au communisme et ouvert la porte à l'Europe, j'étais vraiment pour lui, mais aujourd'hui, je ne partage pas ses opinions", a-t-il déclaré.

    Il a écrit une lettre à la Commission européenne pour l'assurer que tous les Hongrois d'Ukraine ne soutiennent pas les politiques "anti-ukrainiennes et anti-européennes" d'Orbán. La plupart des Hongrois locaux sont favorables à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.

    Néanmoins, des tensions subsistent. Un serveur de 22 ans à Berehove, issu d'une famille mixte ukrainienne et hongroise, a déclaré qu'il avait eu des altercations avec d'autres jeunes Hongrois au cours des premières semaines de la guerre. "Une femme avec qui je travaillais disait que l'Ukraine n'existerait bientôt plus et que tout ici serait la Hongrie. J'avais envie d'appeler les services de sécurité pour qu'ils s'occupent d'elle", raconte-t-il.

    Même Zubánics, qui s'est rendu cet été sur la ligne de front dans l'est de l'Ukraine et qui est considéré comme une personnalité politique hongroise pro-ukrainienne, a une photo d'Orbán dans son bureau et est resté évasif lorsqu'on lui a demandé s'il possédait un passeport hongrois. "Je ne répondrai pas à cette question. Personne ne répondra à cette question", a-t-il déclaré.

    Zubánics a déclaré que de nombreuses personnes à Budapest pensaient qu'il avait trahi le peuple hongrois, tandis que de nombreuses personnes en Ukraine se méfiaient de tous les Hongrois et de leur loyauté. Pour la communauté locale, il peut être difficile de naviguer entre les demandes concurrentes de Kiev et de Budapest. "C'est comme essayer de danser sur une corde raide", dit-il en soupirant.

     

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  16. Il y a 1 heure, olivier lsb a dit :

    Moi je suis admiratif, c'est quand même un boulot à plein temps cette mauvaise foi de qualité soviétique. 

    La "mauvaise foi" "à plein temps" "de qualité soviétique" du New York Times :

    https://www.nytimes.com/2018/10/05/world/europe/ukraine-hungary-ethnic-languages.html

    Le mois dernier [avril 2018], lorsque l'Opéra d'État hongrois s'est rendu dans une ville située juste au-delà de la frontière, dans l'ouest de l'Ukraine, pour y présenter un opéra patriotique, 3 000 personnes se sont levées pour écouter l'hymne national ukrainien, puis l'hymne national hongrois.

    Ce qui a suivi, cependant, a été une démonstration frappante d'allégeances discordantes.

    Le public, réuni dans la ville ukrainienne de Berehove dans un amphithéâtre en plein air, est resté muet pendant l'hymne ukrainien, avant d'entonner avec ferveur l'hymne de la Hongrie, un pays étranger.

    Ce spectacle explique pourquoi, que ce soit le long de la frontière de l'Ukraine avec la Russie à l'est ou à l'ouest avec l'Union européenne, les liens linguistiques et culturels entre les deux pays font qu'il est si difficile pour l'Ukraine de s'unir en tant qu'État unique et unifié.

    La ville de Berehove, comme le public de l'opéra, est composée en grande partie de Hongrois ethniques qui parlent surtout le hongrois, et non l'ukrainien, que beaucoup ne parlent pas du tout, et qui règlent leur montre en fonction de l'heure en Hongrie, et non en Ukraine, qui est en avance d'une heure.

    https://www.nytimes.com/2022/06/16/world/europe/ethnic-hungarians-ukraine-war.html

    Les couronnes n'étaient pas décorées du jaune et du bleu du drapeau ukrainien, mais du rouge, du blanc et du vert du drapeau hongrois. Et la nation qu'ils ont honorée ce mois-ci n'était pas leur pays assiégé, mais une patrie de leur histoire collective, déchirée il y a plus de 100 ans.

    La Transcarpatie - aujourd'hui une région misérable de l'Ukraine limitrophe de la Hongrie - a abrité jusqu'à 150 000 Hongrois ethniques qui, à la suite de marchandages complexes, de conquêtes et d'ajustements de frontières au cours de plus d'un siècle de géopolitique européenne, se sont retrouvés à l'intérieur des frontières de l'Ukraine.

    La Hongrie et l'Ukraine n'ont pas toujours été rivales. Dans les derniers jours de l'Union soviétique, elles étaient partenaires dans les luttes nationalistes pour plus d'autodétermination. La Hongrie a été l'un des premiers pays à reconnaître l'Ukraine, en échange du droit des Hongrois ethniques vivant à l'intérieur des frontières de l'Ukraine à préserver leur langue et leur culture.

    Le sentiment d'altérité s'est intensifié lorsque l'Ukraine, sous la menace constante de la Russie, a adopté une loi exigeant que davantage de cours soient dispensés en ukrainien dans les écoles publiques. Cette loi visait principalement à limiter l'utilisation de la langue russe, mais pour la communauté hongroise conservatrice, où beaucoup apprennent et prient encore presque exclusivement en hongrois, la loi a été perçue comme une atteinte injuste aux droits constitutionnels.

    Dans les villages qui parsèment les plaines verdoyantes des Carpates, la vie est depuis longtemps un mélange d'influences hongroises et ukrainiennes. Même l'heure de la journée n'est pas certaine. Pour les habitants, il y a toujours deux possibilités pour fixer un rendez-vous : L'heure de Kiev ou l'heure de Budapest.

    Dans les villes à majorité hongroise, certaines personnes ont déclaré avoir été harcelées par de mystérieux messages textuels en ukrainien : "Ukraine pour les Ukrainiens. Gloire à la nation ! Mort aux ennemis !" Ces messages se terminaient par une menace utilisant un autre mot pour désigner les Hongrois de souche : "Les Magyars au couteau".

    Les responsables des services de renseignement ukrainiens ont affirmé publiquement que les textes provenaient d'une ferme de robots située à Odessa et utilisant des logiciels russes, et ils ont qualifié ces textes de tentative russe de déstabilisation de l'Ukraine, mais ils n'ont pas fourni de preuves.

    Les tensions en Transcarpatie ont éclaté publiquement après l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014. Ces dernières années, des nationalistes de droite ont défilé dans les rues d'Uzhhorod, scandant parfois "Les Magyars au couteau".

    Un centre culturel hongrois de la ville d'Uzhhorod a également été incendié à deux reprises en 2017. Dans les deux cas, les autorités ont déclaré que les auteurs avaient des liens pro-russes. Dmytro Tuzhankskyi, directeur de l'Institut pour la stratégie de l'Europe centrale à Uzhhorod, qui promeut l'alignement de l'Ukraine sur l'Occident, dit qu'il pense que Moscou est derrière d'autres provocations locales. Selon lui, Moscou voudrait semer la discorde entre la Hongrie et l'Ukraine, afin de causer davantage de problèmes à l'alliance occidentale qui s'est alignée contre M. Poutine.

    Pourtant, pour de nombreux Hongrois de souche, l'Ukraine n'est pas irréprochable.

    László Zubánics, dirigeant de l'Union démocratique hongroise d'Ukraine, a déclaré que les habitants de la région regardaient la télévision hongroise en partie parce qu'aucune chaîne câblée ukrainienne n'atteignait les zones frontalières, ce qu'il considérait comme une forme de négligence politique. Il a toutefois reconnu que les Hongrois de souche choisissaient souvent de regarder les chaînes satellites hongroises, et non ukrainiennes.

    De nombreux Hongrois ethniques disent qu'ils ne peuvent se permettre de rester dans la région des vignobles et des fermes familiales que grâce aux fonds hongrois. C'est pourquoi de nombreux Hongrois ethniques sont sceptiques quant aux affirmations de l'Ukraine selon lesquelles elle souhaite les aider à s'intégrer dans la société, a déclaré M. Zubánics : La plupart des enfants et des parents disent : "Pourquoi ai-je besoin de la langue d'État ? Je ne vois pas où est ma place dans ce pays".

    Bien que les Soviétiques aient réprimé et exilé les nationalistes hongrois, certains Hongrois de souche ont commencé à considérer le régime soviétique comme une période de relative liberté culturelle. Selon M. Zubánics, c'était une époque où les Hongrois se souvenaient d'avoir occupé des postes officiels importants, contrairement à ce qui se passe dans l'Ukraine actuelle.

    Pour des habitants comme Zoltan Kazmér, 32 ans, le présent est plus compliqué. Il se sent loyal envers l'Ukraine, dit-il. Mais ce sont les fonds hongrois qui lui ont permis de transformer en entreprise la tradition viticole centenaire de sa famille.

    "Lorsque nous allons en Hongrie, nous nous sentons ukrainiens", a-t-il déclaré. "Lorsque nous sommes en Ukraine, nous nous sentons comme des Hongrois.

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  17. https://www.tf1info.fr/international/ivg-interruption-volontaire-de-grossesse-etats-unis-l-arizona-valide-une-interdiction-quasi-totale-de-l-avortement-2295027.html

    Mardi 9 avril, la plus haute juridiction de l'Arizona a pris une décision symbolique en réinstaurant une loi sur l'avortement vieille de 160 ans. Appliquée en 1864, elle interdit la quasi-totalité des IVG.

    Dans les faits, cela ne veut pas dire que cette loi sera respectée. La procureure générale d'Arizona, la démocrate Kris Mayes, a prévenu de longue date qu'elle n'engagerait aucune poursuite.

    • Confus 1
  18. https://www.thecut.com/2023/03/4b-movement-feminism-south-korea.html (8 mars 2023)

    À partir de 2013, le taux d'inscription à l'université des femmes coréennes a dépassé celui des hommes ; aujourd'hui, près de trois quarts des femmes sont inscrites dans l'enseignement supérieur, contre moins de deux tiers des hommes. Auparavant, on s'attendait à ce que les femmes quittent le marché du travail après s'être mariées ou avoir eu des enfants. Aujourd'hui, les jeunes hommes considèrent leurs homologues féminines comme des concurrentes pour des emplois de plus en plus rares. (Plusieurs universitaires avec lesquels j'ai discuté m'ont fait remarquer que la Corée est largement homogène sur le plan ethnique et racial, ce qui fait du genre la ligne de fracture par défaut et centrale de la société). Dans les forums en ligne et les médias sociaux, les hommes mécontents ont commencé à qualifier les femmes diplômées d'université de kimchinyeo, ou "femmes kimchee", donnant un nom au "stéréotype des femmes coréennes égoïstes, vaniteuses et obsédées par elles-mêmes tout en exploitant leurs partenaires", a écrit l'universitaire féministe Euisol Jeong dans sa thèse de doctorat sur le "féminisme troll".

    La Corée présente l'écart de rémunération entre hommes et femmes le plus important du monde riche, les femmes gagnant 31 % de moins que les hommes, et les femmes sont toujours confrontées à une discrimination généralisée sur le marché du travail.

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