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jeansaisrien

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Tout ce qui a été posté par jeansaisrien

  1. bonsoir, je constate avec la question du réchauffement climatique les mêmes pratiques que l'industrie du tabac, l'industrie pharmaceutique ou les industriels de l'amiante : attaques personnelles contre les scientifiques qui soutiennent des thèses non favorables pour les discréditer, création de polémiques sur des points particuliers pour généraliser une suspicion sur tous les travaux, financement de recherche aux postulats de départ directement contraires aux thèses combattues, intense lobbying auprès des acteurs politiques et sociaux afin d'orienter les avis à coup "d'aides" ou de "soutiens". Le but n'est même pas de chercher à "gagner", mais simplement de créer le doute chez les opinions publiques et les décideurs. Le doute paralyse, stérilise la réflexion, empêche toute décision, renvoie à plus tard, toujours plus tard la question des mesures. Et oui, les industries liées aux hydrocarbures ont tout intérêt à ce que rien ne bouge et que les réglementations n'évoluent pas, comme pour le tabac, comme pour l'amiante, comme pour certains médicaments. Et oui on entend toujours les mêmes accusations d'esprit rétrograde, d'anti science, d'obscurantisme, ... quand les dangers de ces domaines sont soulevés. Même sans parler du réchauffement climatique, est il sein et censé de continuer à balancer dans l'atmosphère tous ces gaz liés à l'activité humaine ? Faut il se réjouir du brouillard de pollution qui transforme Beijing en ville fantôme, de l'épaisse couche de pollution qui recouvre toutes les villes que l'on distingue facilement en observant l'horizon ? J'aimerais bien un jour que les climato-sceptiques expliquent en quoi les rejets humains dans l'atmosphère sont bénéfiques pour l'homme et l'environnement. Jusqu'où iront les arguments pour légitimer d'exploiter sans limite la planète ? Au même niveau que ceux de 1986 expliquant que le nuage de Tchernobyl n'a jamais survolé la France ? Les états communistes, au nom de l'idée marxiste de transformation de la nature par l'homme, avaient déjà poussé le curseur loin dans la mise en danger de l'environnement (souvenir en particulier des pluies acides), la leçon ne semble pas avoir été retenue. Pas besoin d'être un fondu de régression ou de rêver renvoyer l'homme à l'âge de pierre pour avoir conscience des dangers pour l'environnement. Mais il est vrai que notre confort personnel n'est pas touché pour le moment, alors pourquoi s'en faire.
  2. bonjour, un exercice qui devrait faire frémir d'effroi ou d'envie certains en France : http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/09/29/un-exercice-militaire-suisse-simule-l-attaque-d-une-france-surendettee_3486756_3214.html reste à savoir si c'est de l'uchronie, du wargame, ou du probable ... PS : trop lent avec l'âge, déjà évoqué sur le fil de l'armée suisse
  3. bonjour, qu'il serait simple et confortable de se dire que l'homme n'est responsable de rien, que dame nature est bien faite et corrigera tout cela. Les milieux scientifiques reconnaissant le réchauffement climatique sont nombreux, divers, ne parlent pas toujours d'une seule voix. Cela laisse de très nombreuses ouvertures pour critiquer telle personne, tel point de détail, tel élément théorique. Le débat, scientifique aussi bien que social, est nécessaire, ne serait ce que pour tester et vérifier les travaux, pour approfondir et nourrir la réflexion. La controverse, la polémique, les pour, les contre, c'est sain et constructif. Pourquoi cependant quand on gratte un peu l'opposition au réchauffement climatique retrouve t on souvent les intérêts pétroliers ? Pourquoi serait il plus sein de se dire qu'il faut faire confiance à dame nature pour absorber et digérer tout ce que l'homme rejette plutôt que d'adopter des attitudes et développements avec moins de rejets ? Il y a quelques années, la mer était présentée comme une poubelle merveilleuse, immense, aux fonds abyssaux, avec une capacité naturelle de tout digérer, regardez ce qu'il en est aujourd'hui avec "continents" de déchets flottants, la pollution aux fragments de plastique. L'atmosphère serait capable de réussir mieux que la mer ? J'ai souvent entendu l'argument "les volcans font pire, et ils sont naturels" comme le Pinatubo. Encore un argument réconfortant pour ne rien faire. Alors faut il se laisser alarmer par le GIEC, ou jeter aux orties toutes ces billevesées ? Je n'ai pas dû être le seul à entendre fin mai Laurent Cabrol, en charge de la météo sur Europe 1, annoncer fin mai 2013 que l'été sera pourri à 80%, avec l'argument s'il y a des orages, il ne peut y avoir de temps chaud calme et ensoleillé ... dommage, j'ai connu un été très très chaud, avec des orages précédés et suivis d'un temps très calme et ensoleillé. Il se dit maintenant "enchanté" de s'être trompé. J'ai regardé par curiosité ses interventions dans les média depuis l'automne dernier, il n'a de cesse de présenter le climat du moment comme une variation non significative d'une quelconque évolution du climat, au point de contester que l'arrivée du 21 mars dans le calendrier puisse correspondre à un quelconque radoucissement du climat, ou en affirmant qu'en météo il n'existe que l'hiver et l'été ... Il doit avoir raison puisqu'il le dit, qu'il s'occupe professionnellement de météo et pas moi. De mon humble point de vue, je constate depuis mon enfance, plus tout récente, que les intersaisons, printemps et automne, on tendance à s'effacer, mais ce n'est qu'un ressenti. Dans mon jardin, les cultures sont de plus en plus souvent contrariées par le temps, mais ce n'est que mon jardin. A quelques dizaines d'années d'écart, je suis frappé par la différence entre la ville et la campagne, surtout l'hiver, la ville me semblant bien plus chaude, mais ce n'est que ma ville. J'ai vu en France évoluer les limites nord de certaines espèces végétales, des drôles d'insectes s'acclimater sur la Côte d'Azur, des amis me raconter leur étonnement d'avoir croisé des espèces des mers plus chaudes en Méditerranée, mais ce ne sont que des observations locales. D'autres amis m'ont raconté leur surprise de la transformation du grand nord entre 2 croisières, mais ca devait être une année exceptionnelle. Je n'ai pas reconnu le bas du glacier de la mer de glace tel que je l'avais vu dans mon enfance, mais ca doit être ma mémoire. Avec le recul du temps, je ressens ce changement. Mais je dois être aveuglé par un aberration statistique pluri séculaire.
  4. bonjour, Si le Harrier a été expérimenté, on ne peut pas dire que le Royaume Uni en ait fait un usage réel très innovant depuis 82, même si les contraintes de contrôle budgétaire que vivent leurs forces armées ne leur laisse pas beaucoup de marge. Pareil chez les autres utilisateurs. Les Harrier ont été retirés du service fin 2010 au Royaume Uni par soucis d'économie, quelques mois plus tard ils auraient largement pu servir, avec ou sans porte-aéronefs de disponibles, au large de la Libye (voir même depuis la Libye en tordant un peu les résolutions, mais c'est vrai aucune troupe au sol n'est jamais intervenue sur le sol libyen officiellement).
  5. bonsoir, grand plaisir à revoir le B-58 qui m'a valu, il y a très longtemps, un grand moment de solitude dans une discussion avec un américain qui ne pensait pas du tout à de l'aéronautique pour le même nom ... Sinon, pour le décollage vertical, il procure des avantages extraordinaires qui malheureusement connaissent des limitations importantes et contraignantes difficilement contournables. Je ne suis pas sûr que les Britanniques aient jamais envisagé d'utiliser le Harrier comme un nouveau spitfire pour défendre le Royaume Uni. Dans leur esprit, du temps de la guerre froide, la menace sur leur pays aurait principalement été le fait de bombardiers cherchant à larguer des bombes ou des missiles, nucléaires ou non, sur la flotte, les installations militaires, les intérêts vitaux, les cibles civiles symboliques, le chapeau de la reine, etc ... Le paramètre du nucléaire imposait de plus d'essayer d'intercepter les ennemis le plus loin possible des côtes afin de minimiser les risques sur le Royaume Uni. Pour cet objectif, même si un temps l'administration britannique se laissa séduire par l'hypothèse du tout missile (ce qui donna par exemple en Allemagne les réseaux fixes de lanceurs de nike-hercules, peut être même des ajax de la génération précédente), les avions chargés du boulot furent les javelin, lightning, phantom ou tornado, capables de croiser, de repérer de loin avec un gros radar, d'accélérer et de tirer des missiles anti bombardiers. Le Harrier n'est pas du tout né de cette optique, lui répondait plutôt à l'idée de disposer d'un appareil tactique capable d'opérer au plus près du front, sur des terrains sommaires, ravagés ou inexistants (un champ), avec une infrastructure de soutien mobile et légère, en gros ce qui est aujourd'hui pensé et organisé pour les unités héliportés, version air land battle années 80 pour ceux qui pensent american is beautiful, ou version armée française années 60 pour les amoureux des alouettes. A l'époque de la guerre froide années 60, l'Ouest était persuadé qu'en quelques minutes/heures/jours selon l'optimisme ou le pessimisme la très grande part des installations militaires de l'OTAN seraient détruites par les forces soviétiques, d'une manière ou d'une autre. Les Suisses ou les Suédois réfléchirent à ce soucis en développant une aviation capable d'opérer à partir du réseau routier (la fascination totale à l'époque pour les bases aériennes suisses "secrètes" cachées sous les Alpes et les mirages décollant d'un bout d'autoroute). En France il me semble qu'il existait tout un plan d'utilisation de pistes en dur de longueur suffisante à travers le pays pour y disperser les appareils militaires, en plus des mesures de protection sur les bases avec les alvéoles dispersées autour des pistes. Dans un contexte qui vit un nombre incalculable de projets souvent plus originaux les uns que les autres (et les délices des scénaristes de films ou de BD), le seul développement abouti fut celui issu du croisement d'un ingénieur français et d'une firme anglaise, donnant l'ancêtre du Harrier. J'ai jamais trop compris l'acharnement, pas seulement français, sur la solution des réacteurs verticaux fixes et indépendants, avec même l'utopie de faire décoller et atterrir des avions comme la fusée lunaire de Tintin. Le seul "concurrent" viable fut le Yack 38 qui trimbala sa misère et son anémie sur quelques croiseurs soviétiques. Le Harrier, dans son usage tactique en Allemagne (puisque le sort du monde libre à l'époque se jouait en Allemagne), avait à décoller très court sur un bout de piste ou verticalement, rejoindre le front, lâcher ses roquettes, ses bombes et ses obus sur les blindés et troupes adverses et tenter de revenir faire le plein de carburant et munitions et rebelote, en espérant que sa capacité à voler bas, à épouser le terrain et à jouer sur ses capacités de vol inédites lui permette de survivre et d'agir (un petit peu) plus longtemps que les avions tactiques à décollage classique. Dans la série télé "les chevaliers du ciel", de mémoire, on peut voir dans un épisode cette utilisation tactique du Harrier. Reste que la mécanique délicate du Harrier n'en faisait pas un appareil aussi rustique et robuste qu'un Jaguar, A10 ou Su25. A sa conception, le Harrier n'était pas destiné au monde maritime. Il y eu bien le projet HS P 1154, mais là ce n'était plus un Harrier de base, c'était un projet de chasseur de classe mach 2, et un projet plutôt utopiste pour l'époque et avorté (une sorte de F35 passé à la moulinette des comptables du budget britannique...). La navalisation du Harrier est venue, dans un premier temps par les Etats-Unis qui ont vu en lui un outil tactique pour le corps des Marines opérant à partir de navires sans avions classiques, les porte-hélicoptères. Là encore, le but du Harrier était de fournir un appui feu tactique de proximité aux troupes au sol dans ce qui est le coeur de métier des Marines, le débarquement. Quand le Royaume Uni fut face à la contrainte de devoir lourdement moderniser ses porte-avions, de toute façon trop petits, et d'en construire un plus grand, pour utiliser le phantom, les porte-avions furent sacrifiés budgétairement, ce qui fit la joie de la RAF. Pour la Royal Navy, avec un Ark Royal en fin de vie programmée avec ses quelques phantom et des porte-avions trop petits condamnés à ne recevoir que des hélicoptères, le Harrier était la seule planche de salut pour garder une aéronavale à minima. Sauf que sur mer les données ne sont plus mêmes question distance et armement. 250 à 350 km de rayon d'action maximum en action proche du front terrestre européen ou d'un débarquement ca peut suffire, en pleine mer c'est court, très très court. Et si un appareil tactique à centrale inertielle (comme le jaguar ...) se débrouille bien au dessus des verts pâturages allemands, un appareil d'aéronavale des années 70 sans radar et à courtes pattes a une utilité très faible, surtout en couverture aérienne. D'où par la suite la version Sea Harrier avec radar et surtout le tremplin, innovation cruciale rendant au Harrier quelques couleurs point de vue consommation de carburant au décollage, mais sans faire de miracle. Dans une logique aéronavale britannique des années 70, il était impossible de chercher à faire un appareil plus grand, plus puissant, plus autonome etc, il n'aurait jamais pu opérer sur les nouveaux porte-aéronefs de la classe invincible (l'Entreprise, à la même époque, c'est dans les 340 m de long, dans les 80 000 tonnes en charge, les Invincibles c'est dans les 200 m et 20 000 tonnes tout mouillé). En dehors même déjà de tout questionnement technique, plus gros était impossible. Après, la seule manière de décoller verticalement et efficacement d'un point de vue consommation de carburant c'est comme une fusée. Y en a qui ont essayé, mais la solution miracle n'a jamais été trouvée. De plus, quand on voit les dégâts fait aux ponts d'envol par les F35 et les Osprey, je n'ose pas imaginer ce que cela donnerait avec des avions fusées à décollage à 90°. On pourrait imaginer des reservoirs supplémentaires ou des CFT pour le Harrier, mais la capacité en plus servirait à alimenter la poussée plus forte nécessaire pour décoller verticalement, ou serait un poids en plus pris sur la charge utile, donc peu d'intérêt. En fait, un avion comme le Harrier est à penser et à utiliser comme il est déjà et avec ses limites et avantages. On pourrait le faire opérer facilement d'un porte-conteneurs, d'une plate-forme de navire ou d'un plate-forme naturelle ou artificielle, de manière cachée ou discrète, ..., les possibilités sont vastes, mais pas comme un appareil capable de tout faire et uniquement à courte distance. Il est clair de plus que son utilisation comme aéronavale "au rabais" chez tous les utilisateurs sauf les Marines, ainsi que les limites montrées aux Malouines, biaisent quelque peu l'image d'un appareil aux capacités extraordinaires (surtout avec des mécanos qui ne comptent pas leurs heures).
  6. bonsoir, peut-être parce que cette île est concernée par une procédure de classement en réserve naturelle et qu'il existe une candidature pour celle île pour un classement "patrimoine mondial de l'humanité" auprès de l'UNESCO ?
  7. jeansaisrien

    Suède : Char S / Strv 103

    bonsoir, j'ai été un peu vite avec l'amx13, je l'ai tellement croisé en fixe vers l'avant que j'ai un peu vite condamné sa tourelle. Mais avec son dispositif de pointage assez particulier canon - tourelle, il restait dans des domaines de pointages correspondant aux limites du char suédois. D'où l'association d'idée dans ma mémoire.
  8. Bonsoir, je sais s'il faut être aussi optimiste sur les capacités "occidentales" à réagir. Une vingtaine d'assaillants bien organisés et équipés dans un grand centre commercial de Nantes ou de Strasbourg ferait très mal aussi. Face à une prise d'otage comme à Beslan ou dans le théâtre de Moscou, les services occidentaux seraient face à une situation infernale, malgré toutes leurs compétences. La différence vient peut être de tout le travail humain en amont qui permet souvent de "neutraliser" ce genre de projet avant qu'ils en arrivent à l'exécution. Mais ce protéger à 100% de ce genre d'attaque est une utopie, regardez les morts de na navy recemment.
  9. bonsoir, en théorie placer des points d'emport sur l'aile en complément de dessous permet d'augmenter la charge emportée. Les Anglais ont été des expérimentateurs sans retenues jusqu'aux années 80, depuis, faute de crédit ils se calment un peu plus. Pour ce rail missile sur le dessus de l'aile du Jaguar, c'est aérodynamiquement assez particulier, les contraintes de tir sont bien plus lourdes, et si l'ont a besoin de larguer la charge il faut voler à l'envers. C'est tordu, mais les Français à l'époque se sont bien laissés convaincre, et l'aéronautique seraient plus terne et ennuyeuse sans les Britanniques ... (qui n'a jamais admiré le Nimrod AEW ne peut comprendre la célèbre citation de Marcel Dassault).
  10. bonsoir, rien de surprenant si on se souvient quel fut l'homme politique français le plus attaché à défendre Saddam Hussein en 1990 et jusqu'à sa mort. On peut diriger un parti dont les sympathisants expriment leur désir de voir certaines populations originaires d'au delà de la Méditerranée partir, et avoir les meilleures relations du monde avec les dictateurs de ces pays d'outre Méditerranée. Avec le nombre d'acteurs de la 2nde guerre mondiale qui ont trouvé refuge dans les années 50-60 en Syrie pour notamment mettre leurs compétences au service des régimes locaux, certains membres de l'extrême droite française ont pendant longtemps pu partager avec eux les mêmes goûts musicaux. Au passage lire et entendre que m Assad est un rempart contre l'Islam radical, quand on constate qui le soutient à bout de bras et lui envoie hommes et équipements pour combattre c'est faire preuve d'une lecture très partiale et partisane des faits. PS : si vous voulez un exemple des étranges rassemblements pour défendre le régime syrien actuel, explorez le site du réseau voltaire.
  11. jeansaisrien

    Suède : Char S / Strv 103

    bonsoir, ce char original était issu des réflexions des Suédois sur ce que pourrait être un combat moderne dans un affrontement d'envergure avec un adversaire s'appuyant sur de grandes formations blindées, dans un contexte qui n'a rien à voir avec la célèbre (à l'époque) trouée de Fulda. Les analyses prenaient en compte les expériences retirées des combats en 1939-1940 et 1944 en Carélie, entre les Finlandais et les Soviétiques. Dans les plaines allemandes l'enjeu était l'affrontement de masses blindées se portant au devant l'une de l'autre, en Scandinavie l'enjeu (côté scandinave ...) était plutôt de réaliser une action de retardement et d'attrition de l'attaque adverse, en s'appuyant au mieux sur les avantages du milieu naturel . Ce char aurait eu à combattre essentiellement en position d'embuscade et à se mouvoir en marche arrière de poste de tir en poste de tir. Dans un environnement très forestier avec des axes de pénétration fortement contraints, le canon fixe n'est pas forcément une idée saugrenue. Pour un pays neutre dont l'armée a pour seul but de préserver le territoire national de toute ingérence, les capacités offensives et de grandes manoeuvres de corps blindées étaient secondaires. Ce ne fut pas le seul char sans tourelle, il y a eu le bon vieux amx13 en France, mais ce dernier avait des choix techniques et de design qui rappelaient moins les années 40.
  12. bonjour, au vu des chiffres un jaguar ne semble pas plus mal loti en moteurs qu'un A-7 corsair II. C'est sûr que si on regarde le jaguar d'origine avec les yeux d'aujourd'hui embués de rafale et de F22, il semble pauvrement équipé et de performances pures étriquées. Mais il est entré en service à l'époque des fiat G 91, des A-4 et autres Hunter. Sa mission était en France de frapper à coup de roquettes et de bombes lisses les hordes de chars venant de l'Est. Dans le Quid, au début des années 80, on pouvait lire l'évaluation de la capacité française à repousser une attaque du pacte de Varsovie avec le potentiel de destruction d'un escadron de jaguar armés de roquettes face à des T62 ou T72. C'était encore l'âge d'or du rustique. Il ne faut pas oublié qu'en 1967, quelques années avant l'entrée en service du jaguar, la vague d'attaque des Israéliens contre les aéroports égyptiens comprenait des mirages mais aussi un bon nombre de SMB2, il y avait même des fouga magister en appui sol, des ouragan et des vautour. Pour avoir assisté à des journées portes ouvertes de bases aériennes de ces temps là, la démonstration de la capacité de décollage court d'un mirage F1 était impressionnante, en quelques centaines de mètres, tandis que le jaguar n'en finissait pas de rouler, il me faisait l'impression au décollage d'un boeing 707 pépère qui prend son temps pour s'envoler d'Orly. Par contre, en vol basse altitude, autant les mirages IIIE ou les F1 restaient au niveau moyen des crêtes des collines et du relief, autant les pilotes de jaguar plongeaient dans le moindre creux et épousaient le relief en saute mouton. Pour un promeneur, le mirage III explosait les oreilles mais passait relativement au dessus, le jaguar lui faisait bien moins de bruit mais on le voyait plonger sur soi de manière impressionnante. Je ne sais pas si c'était très autorisé de voler si bas, mais je me rappelle de pilotes de jaguar qui s'en donnaient à coeur joie dans les monts du Beaujolais. Idem, les rares fois où j'ai croisé par hasard un jaguar en action sur champ de tir (certains de ces champs de tir commençaient quelques dizaines de mètres après la route, superbe vue), les mirages donnaient une impression de puissance mais le jaguar semblait lui une plateforme de tir plus stable et précise, en tir canon et roquette. (on voyait nettement de la route le résultat des tirs sur les cibles). Le jaguar n'a pas été l'appareil le plus chouchouté de l'armée de l'air pour les évolutions, il a quand même été la bête de somme de l'action française en Afrique. C'en était même devenu une image de la politique française : dans les années 70-80, en cas de crise au moyent orient le président envoyait le Foch ou le Clemenceau, si c'était en Afrique c'était les jaguar. Et mine de rien, c'est avec lui que la France a exploré l'usage tactique du ravitaillement en vol, les projectiles guidés, etc ... En 91, ca faisait mal au coeur pour les pilotes français de les voir attendre l'aurore pour partir en mission en jaguar parce qu'ils ne disposaient pas sur leurs machines des équipements se trouvant sur les jaguar d'autres pays participants aux opérations contre l'Irak et permettant le vol de nuit, sans compter le nombre de missiles et de bombes guidées ridicule disponibles dans l'arsenal français. Les images et les reportages de l'époque, de ce qui fut une sorte de salon du Bourget de l'aviation militaire en action réelle, mettaient une claque à l'égo français, tant en richesse de moyens, capacités montrées des appareils et mise en valeur médiatique.
  13. bonsoir, faut-il absolument qu'une organisation qui développe des actions secrètes ou clandestines soit elle-même secrète ? Dans ce type de métiers, aux contours souvent beaucoup plus flous et larges que dans les fictions TV, le plus important est la discrétion, pas d'obtenir un niveau de secret total qu'aucun service secret d'état de la planète n'est jamais parvenu à atteindre. D'ailleurs, plus c'est secret, plus cela se remarque, il n'y a qu'à le vérifier avec les zones militaires plus ou moins secrètes de la France floutée sur google earth : ainsi, c'est tellement secret qu'on ne voit plus qu'elles ! Ils existent de par le monde une quantité innombrables d'officines, allant du statut quasi public au totalement privé, qui se livrent à des activités de surveillance, espionnage, contre espionnage, renseignement, sécurité, etc ... Cela va des anciens fonctionnaires de services de police ou de sécurité qui mettent à profit leurs compétences et leurs réseaux de connaissances pour des petits boulots pour des particuliers ou des entreprises (cas récent d'Ikea) à des multinationales du business des activités privées de défense qui touchent un peu à tout, du moment qu'il y a des profits à réaliser (petite larme de ces multinationales sur les temps bénis que furent l'Irak et l'Afghanistan ...) recrutement : "soldier of fortune" ;) plus sérieusement comme beaucoup de ces officines depuis très longtemps, recrutement souvent par cooptation de gens qui se connaissent et ont servis dans les mêmes services, unités, opérations etc ... Il y a même des carrières toutes tracées pour les anciens responsables de haut niveau des services importants. Même en France. Après, le soucis est moins tant de trouver des postulants que de trouver des employés compétents et fiables. Ces officines agissent souvent en sous traitance d'organismes plus officiels, et la sous-traitance, c'est comme dans le bâtiment, ca éloigne les responsabilités et ca permet de coûter moins cher, sauf qu'au dernier niveau de la sous-traitance la qualité est rarement au top niveau, on approche plutôt le niveau pieds nickelés ou barbouzes de bas étage (l'exemple des pseudo taupes chez Renault). comment financer : avoir des clients qui ont les moyens, donc rarement travailler pour la veuve et l'orphelin (souvent fauchés), mais plutôt pour des organisations riches ou des états, souvent méchants avec les veuves et les orphelins d'ailleurs, mais l'argent n'a pas d'odeur. Certains états ou certaines sociétés sont prêts à payer très chers pour des résultats sans se salir les mains. comment l'équiper : pour les moins débrouillards, on trouve de tout sur internet. Pour ceux se trouvant aux Etats-Unis, au drugstore ou supermarché du coin, pour les autres, si un ado de 17 ans arrive à s'équiper d'une kalashnikov avec tout ce qui va bien avec et pas vous, changez de métier. Y a pas si longtemps, on trouvait des publicités pour des matériels de surveillance et d'écoute dans les journaux télé (pour la ménagère de moins de 50 ans qui a des doutes ou son mari qui se demande pourquoi subitement elle devenue souriante et heureuse). comment dissimuler les éventuelles pertes d'hommes au combat : dans certaines régions du sud paraît qu'on affectionne le béton (penser à préférer les fondations ou les dalles en fond de sous-sol, avec du béton plus épais et bien feraillé, risquant moins de se dégrader dans le temps avec la présence d'éléments non prévus pour, sinon les semelles de béton par 1000 m de fond restent une valeur sure). Rien qu'en France, plus de 15 000 disparitions d'adultes par an, quelques uns de plus ou de moins, surtout s'ils sont tout le temps par monts et par vaux et à l'étranger ... Dans les séries TV le personnage qui disparaît laisse toujours une enveloppe ou un dossier prévu comme assurance vie (méthode qui ne marche jamais puisque les personnages qui font cela meurent tout le temps) à leur meilleur ami/petite amie/grand mère/caniche/concierge etc ... pouvant révéler des secrets mettant en péril l'organisation secrète. Bof, pourquoi s'en faire, tout est déjà certainement sorti chez wikileaks ou sur un site conspirationniste depuis longtemps. où et comment la loger : les activités administratives dans des bêtes bureaux, de préférence dans un pays sympa, avec des forces de sécurité sympas et des dirigeants sympas. A titre d'exemple, la France a des conventions d'extradition avec une cinquantaine de pays, cela veut dire qu'il n'en existe pas avec presque 150 autres ! Rien ne sert d'avoir d'immenses hangars souterrains ultra secrets pour armes, gadgets, véhicules ou autres dispositifs technologiques, le matériel de base se trouve au kiloutou spécialisé du coin où la société doit intervenir. A quoi bon prendre des risques à faire passer les frontières à des tas d'objets dangereux à transporter et qui pourraient vous faire passer pour de vulgaires terroristes quand 99 fois sur 100 on peut tout trouver sur place ou pas loin ? Est ce que tout cela reste du pur fantasme ou du vent ? A chacun son opinion ... Voyez le SAC, et sur ce que l'organisation est devenue avant et après sa dissolution (les organisations qui lui ont succédé existent toujours et sont actives), pour un exemple franco français. Pour un exemple oeuvrant à l'international, Blackwater devenue Academi est souvent la plus décriée et citée, mais ce n'est pas tout le monde qui arrive à avoir des appuis au plus sommet de la maison blanche. Sinon, pour terminer, ces activités sont rarement glamour et roccambolesque. Pour reccupérer des infos ultra confidentielles et importantes, pas besoin d'une nikita ou autre mannequin ambulant trimbalant son 90 60 90 de poupée barbie sur les toits pour un infiltration type mission impossible, mieux vaut passer par les services de gertrude, 1m50 1m50 1m50 pareil à l'autre jambe, femme de ménage anonyme et totalement invisible, mais qui aura accès à tous les locaux sans devoir faire un triple salto sur une corde raide au dessus de 100 m de vide. On m'objectera Madame Claude, mais c'est un autre cadre.
  14. bonjour, après réflexion j'aurais bien une hypothèse totalement révolutionnaire expliquant l'endettement des états .... parce qu'ils dépensent bien plus qu'ils ne perçoivent de recettes ? amicalement
  15. bonsoir, la question des armes à feu est une question de contexte et de culture très complexe. Prenez 2 pays anglo-saxons, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, vous trouverez des bobbies sans arme dans l'un et par endroit des rambos dans l'autre. La détention d'un fusil d'assaut par les citoyens soldats suisses n'aboutit pas aux mêmes conséquences sur la société que la libre circulation d'arme de guerre dans d'autres pays. J'ai souvenir en France la veille des commémorations du bicentenaire de la révolution française d'une tuerie ayant causé la mort de 14 personnes, et pas besoin d'armes de guerre complexes pour cela. Les massacres de masse au Cambodge, au Rwanda, ... ont rarement nécessité beaucoup d'armes à feu, une bonne machette des bâtons bien solides suffisent. La NRA et ses fidèles ont toujours comme argument que ce n'est pas l'arme qui tue mais celui qui la tient. C'est totalement vrai. Mais ils oublient de dire que pour booster la vente des armes le matraquage idéologique et publicitaire joue à fond sur la peur de l'autre, le sentiment de puissance que procurerait une arme, et le pouvoir de vie ou de mort que l'arme confère : c'est comme arroser la société de gasoil et lancer des allumettes dessus. Les mêmes lobbies qui oeuvrent en permanence pour limiter l'action des pouvoirs publics américains mettent en cause les carences de celui-ci pour justifier la détention privée d'armes et leur utilisation. A chaque pays ses contradictions (aux yeux des autres). Ensuite il reste les chiffres et les querelles qui vont avec, délinquance, homicides, niveau de violence, etc ... Je ne suis pas sûr que la criminalité du Bronx dans les années 70-80 ait été réglée par le surarmement de certaines populations de Floride, du Midwest ou des Rocheuses.
  16. bonsoir, Les nombreux exercices chinois de l'année, et notamment le dernier présenté ci-dessus, me font à chaque fois penser aux capacités que les dirigeants politiques et militaires chinois auraient aimé avoir à disposition en 1979. De cet épisode, toujours considéré comme victorieux officiellement par la Chine, était née en partie la prise de conscience que l'armée chinoise se devait d'évoluer et de se moderniser pour répondre à ses futurs défis. Les forces armées chinoises s'entrainent très dur, et surtout en coopération inter armes. Les seules compétences qui semblent encore nécessiter à la fois des matériels plus adaptés et un travail d'entrainement prolongé sont le ravitaillement en vol et les opérations de nuit. De là à imaginer qu'on pourrait assister à une ré édition de l'affrontement de 1979, mais avec une toute autre physionomie militaire, il y a un pas que je m'empresserai de ne pas franchir. Le Cambodge n'est plus un enjeu central pour la Chine, par contre en mer plus à l'Est sont réunies les conditions d'une utilisation d'une coopération terre - air - mer pour assurer la pleine souveraineté sur des territoires très contestés, loin des démonstrations de plusieurs pays autour de quelques cailloux de mer de Chine orientale. amicalement
  17. jeansaisrien

    Du PA au PM

    bonsoir, je cite Clancy comme l'anti modèle de réflexion prospective par excellence, beaucoup trop de monde l'a pris à un moment comme une référence incontournable, je me souviens même d'analystes sérieux et reconnus déclarant au sujet d'un nouveau matériel US "on verra dans le prochain Clancy ce que donnera ce matériel tactiquement" parce que les livres de Clancy étaient censés refléter les retex des militaires américains. Depuis de l'eau a coulé dans les mers et ces analyses ont retrouvé leur valeur réelle. Et les analyses économiques de Clancy sont aussi simplistes que son admiration pour la diplomatie du "big dick" à l'international. La question de l'âge est importante car vous et moi n'avons pas le même vécu, les mêmes références et les mêmes repères. mine de rien, cela change souvent de manière importante l'appréhension d'une question identique. Je suis forgé par le contexte de la guerre froide, de la mémoire reconstituée de la seconde guerre mondiale. Des promesses de technologies incroyables toutes plus extraordinaires les unes que les autres ont défilé et ont fini au placard. L'initiative de guerre des étoiles de Reagan, que reste t il concrètement maintenant ? L'annonce des chasseurs tout temps dans les années 70, quelle belle blague, en effet ils n'étaient plus obligés d'avoir un ciel bleu et un beau soleil pour trouver leur chemin et d'avoir une chance de détecter l'adversaire. Les industriels sont très doués pour vendre du rêve, avec le temps on apprend à croire ce que l'on voit. Vous tenez beaucoup au Japon, j'ai simplement souligné que la situation que vous donniez de ce pays dans votre premier message était erronée. les riverains de la mer de Chine s'arment et s'équipent car il existe des contentieux, une longue histoire et des enjeux. Si l'on transpose au cas européen que vous décriez, le contexte n'est pas du tout le même. Quelle marine sera en mesure de contester la souveraineté européenne sur ses eaux territoriales et économiques, en Europe, et même dans les Caraïbes, dans les 10, 20 ou 30 prochaines années ? Quels sont les intérêts maritimes des Européens ? Une fois ces questions défrichées on se rend compte que comparer la situation du Japon, de la Chine, de la Corée et de l'Europe n'a pas grand chose à voir. Les terres rares ne sont pas rares. Si la Chine c'est retrouvée avec un moment plus de 90% du commerce mondial des terres rares ce n'est pas parce qu'on ne peut pas en trouver ailleurs, c'est purement par recherche des prix les plus bas. Le chantage économique sur l'achat de dette n'a pas besoin de casser le système pour être efficace. Les dirigeants chinois et japonais savent très bien être très joueurs sans être des gros bourrins. Il suffit parfois d'une annonce de la recherche du rééquilibrage de la composition des réserves de change vers d'autres monnaies que le dollar. La FREMM est une réalité, le SMX-25 est un concept. Dans les Caraïbes, en Méditerranée, dans l'océan Indien, etc ... les missions de police de la mer et d'intervention reposent beaucoup sur l'utilisation de l'hélicoptère, composante essentielle des moyens d'intervention des marines. A ce jour, je ne vois pas quel dispositif pourrait remplacer son efficacité, sa capacité d'adaptation aux multiples missions qu'on lui demande. Pour ce qui est du carburant avion, c'est un élément dangereux comme un autre, pas pire que les risques posés par la manipulation des armements ou la question des propergols de missiles. Pour ce qui est des avions, tant qu'un missile ne sera pas capable de partir et si nécessaire de revenir, de se mettre en attente, de vérifier sa cible, de s'adapter seul à sa mission, bref d'avoir toute la souplesse et les capacités d'un avion et de son équipage, les missiles resteront des compléments. Déjà qu'avec les drones armés pilotés depuis très loin on voit se développer le problème de la prise en compte de la complexité du terrain, difficile d'imaginer passer à 100% missiles. Concevoir et construire des navires bourrés de missiles, les grands pays maritimes savent faire. Américains comme Russes semblent en revenir. N'ont ils rien compris ou l'évolution et l'efficacité se trouvent elles peut être ailleurs que dans le toujours plus. Lagardère et son groupe sont le symbole d'un naufrage d'une ambition industrielle de défense. GIAT n'a pas été victime d'un complot américain, ni la DGA, le naufrage de Thomson et de l'informatique française non plus. L'évolution du complexe militaro industriel européen ne se résume pas à un complot de pacifistes et de puissances étrangères contre l'Europe. Il y a beaucoup de glose sur les conséquences des contrats liés au F-35, mais il y a eu avant les F-16, et les F-104. Défense et Europe sont 2 mots qui ne finissent pas de faire des étincelles depuis des décennies. Je n'aurais pas l'outrecuidance de demander qui sur le forum a connu le vote sur le CED ! amicalement
  18. jeansaisrien

    Du PA au PM

    bonjour Rémy, - vous avez vous même évoqué l'exemple du Japon en indiquant qu'il n'était jamais sorti de sa stagnation économique des années 90, l'évolution de son PIB montre que cette affirmation est erronée. De plus, l'équipement actuel et futur de la marine japonaise ne donne pas l'impression d'une marine moribonde dépendant de finances moribondes. - critiquer l'endettement du Japon quand on préconise le recours massif à la planche à billet et qu'on met en avant les abenomics ne peut que me faire sourire. Souvent jeunesse varie dit on. Au passage la dette japonaise est détenue à ce qu'il me semble à plus de 90% par des résidents japonais. Elle est encore d'un coût ridicule, stable, bien notée, l'inflation est poussée à 2%... la dette japonaise est un ovni financier. Il est paradoxal de dénoncer la titrisation, les subprimes et l'argent facile de la FED et en même temps voir comme seul salut la planche à billet. De plus, c'est rarement bon signe qu'un état finance ses efforts de défense par de la fabrication de monnaie, cela se termine rarement bien (pour les citoyens). - mur budgétaire américain = simple real politic, la FED subtilement contrôlée par le pouvoir exécutif, j'ai l'impression de lire du Clancy. Le système politique, économique et financier ne peut se résumer à une partie de poker ou une simple question d'avoir le bon sens de prendre des décisions simples. Les dirigeants américains rêveraient d'un système économique et financier aussi basique à gérer que chez Clancy. - le problème du nuke réglé. L'existence d'une dissuasion nucléaire est très largement acceptée et partagée en France. Comment la mettre en œuvre, je ne suis pas sûr que ce soit aussi consensuel. - des menaces asymétriques d'une ampleur toute récente : ah bon ? Pour qui ? La France ? Examinez les conflits auxquels la France a été mêlée depuis 1945. A part la guerre de Corée, il n'y a eu que de l'asymétrique, et quasi en permanence. Pour la première guerre du golfe, demandez donc aux Irakiens s'ils l'ont trouvée très symétrique. - la gestion des programmes financiers : les Américains ont longtemps été habitués à se payer quelque soit le prix le top du top, les Français ont depuis longtemps l'habitude de faire avec ce qu'ils peuvent se payer. Les Américains pensent la guerre telle qu'ils aimeraient qu'elle soit, les Français gèrent la guerre comme ils le peuvent avec leurs moyens. Moralité, 2 douzaines de mines marines dans le détroit d'Ormuz et la 1ere marine du monde se retrouverait totalement paralysée. - les immenses richesses des fonds marins cela fait 30 ou 40 ans que c'est annoncé comme la révolution de demain. Mais au delà des effets d'annonce, le concret se fait attendre. Et il existe encore tellement de richesses africaines en matières premières pillables tranquillement quasi gratuitement par tous les conglomérats d'état ou privés des grandes puissances que les fonds marins ont encore bien des années devant eux. Par contre, les eaux françaises se font piller par des navires de pêches indélicats, et là, ce n'est pas avec un porte missiles ou un porte-avions qu'on fait respecter efficacement la protection des richesses halieutiques. - pib du chili et moyens amphibies : 4300 km de long, 180 de large, adossé à la cordillère des Andes, et vous vous étonnez que leurs moyens amphibies soient une priorité ? Faites la comparaison avec l'Argentine, l'Irlande ou l'Afrique du Sud, cela ne donne plus la même chose. Il faut aussi prendre du recul sur la pertinence de la comparaison. On peut se faire plaisir en imaginant le Chili montant une opération militaire pour s'emparer de Clipperton et de ses réserves stratégiques de guano, avec réplique de la France envoyant un corps de bataille naval pour reprendre l'île, cela restera je pense une discussion de wargame. Quoique le guano pourrait être un bon juge de paix pour départager blindés à roues et blindés à chenilles. - attaque d'une vedette suicide contre un porte-avions : il sera toujours plus facile d'atteindre un navire seul que de se faufiler et de traverser tout un GAN. - USA et « planche à billet » : le jour où Japonais ou Chinois décideront d'être joueurs et de ne plus acheter de dette américaine il pourrait y avoir un grand moment de solitude outre atlantique. - Combien d'helico dans un SMX 25 ? aucun, donc aucune utilité pour remplacer une FREMM. - silos et réservoirs à carburants : les questions de place ne sont pas les mêmes dans une Horizon que dans un bidule qui fait la taille du Kirov. Le carburant nucléaire est moins encombrant que le fioul, mais un tantinet plus problématique à gérer. Une fuite de fioul c'est navrant pour les oiseaux et les poissons, une fuite de réacteur nucléaire ... - Vous mettez des Hélicos sur un navire sans réservoir pour carburant aviation et donc pour hélico : l'équipage pédale ou moteur solaire ? - vous évoquez vous-mêmes des silos de plus en plus grands au court de la vie de votre porte missiles : quand ca grandit, ca dépasse, c'est mécanique. - le Zumwalt sera opérationnel de toute façon dites vous : on en reparlera quand il sera en service, comme les LCS ? Bon ok c'est facile de tapper sur les LCS. - l'obligation d'acheter chez nos amis américains : l'industrie de défense n'a pas besoin d'un complot ourdi par les Américains pour souffrir, quand on a un capitaine d'industrie comme Arnaud Lagardère y a pas besoin d'ennemis. - il existe des études d'îles flottantes militaires convainquantes sur le papier. - un nostradamus qui vise juste et précis à 2000 km basé sur un navire sur l'océan (le truc qui bouge avec de la houle et des vagues et des tempêtes) faudrait demandé à Clancy il paraît qu'il a toujours les infos avant tout le monde.
  19. jeansaisrien

    Du PA au PM

    bonsoir, à lire les interventions du sujet, je me demande si c'est du simple "what if" pour rire ou si cela se veut plutôt sérieux. Dans le premier cas, partir dans un délire du mega navire ultime devastator, pourquoi pas, amusons nous à libérer l'imagination, puisque le sujet est dans la rubrique technologie, on pourrait l'imaginer avec la capacité de se déplacer sous les mers, de déployer des drones satellites, d'utiliser des armes ou des propulseurs utilisant la super cavitation, etc ... (cf tous les divers dadas de jean pierre petit par exemple). si l'objectif de fond du sujet se veut par contre plus "réaliste" et "prospectif", je suis un peu plus embarrassé par un ensemble d'approximations ou d'affirmations bien péremptoires fréquemment répétées, mais je suis peut être débordé par la fougue de la jeunesse. alors quelques réactions plus précises : évolution du PIB du Japon : source : http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=2&codeStat=NY.GDP.MKTP.CD&codePays=JPN&codeTheme2=2&codeStat2=x&langue=fr bien des pays auraient aimé être autant en stagnation que le Japon entre 2006 et 2012 Il semble y avoir une certaine méconnaissance du système monétaire américain. La "planche à billet" n'est pas maîtrisée par l'état fédéral mais par la FED. L'état n'a en aucun cas la possibilité de créer de la monnaie pour lui même (dans le sens d'imprimer des dollars qu'il dépenserait ensuite). Il est donc erroné de penser que l'exécutif américain peut financer gratuitement ses dépenses en créant de la monnaie. Les Etats Unis ont tellement mieux "dilué" le problème que les Européens que cela donnait cette perspective en février : http://www.opex360.com/2013/02/22/le-pentagone-va-droit-dans-le-mur-budgetaire/ 800 000 emplois contractuels au chômage partiel, menace sur 40% des effectifs des brigades de combat, 70% des avions menacés d'être cloués au sol, report et annulations de commandes de navires, etc ... des broutilles en cas de crise de la dette, crise évitée en mars et qui se reposera de nouveau ... maintenant http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5N0HD2G520130917 voir si dessus si les Américains se moquent de rembourser leur dette. Quant à la pression constante de la prime de risque sur la dette française, est ce une allusion à la perte du célèbre AAA ? un exemple de l'évolution des taux d'emprunts français : source : http://france-inflation.com/taux_10ans.php La question des choix budgétaires lourdement contraints par la question de la dissuasion est loin d'être nouvelle, cela fait un bien longtemps que des voix s'élèvent, même au sein de l'armée, pour réclamer une remise à plat des dogmes de la dissuasion nucléaire. Le poids budgétaire de celle-ci est régulièrement remis en cause, mais cette dissuasion est toujours sanctuarisée budgétairement. Si l'on observe l'historique de la dissuasion nucléaire française, on pourra relever que certains choix tenaient plus de la "danseuse" que de l'impérieuse nécessité pour la défense, Pluton et Hades notamment. Effectivement, sacraliser la dissuasion telle qu'elle est reviendra un jour à choisir de préférer tout sacrifier plutôt que de la réformer. Les Américains s'étaient bien posé la question de l'utilité de garder les porte-avions après la seconde guerre mondiale et l'avènement du bombardier nucléaire. Pour ce qui est du coût des opérations en Afghanistan pour le Royaume Uni, une référence récente : http://www.theguardian.com/world/2013/may/30/afghanistan-war-cost-britain-37bn-book avec cette conclusion éclairante sur les principales destinations de ces dépenses : "The real beneficiaries of the war, he suggests, are development consultants, Afghan drug lords, and international arms companies. Much of British aid to Afghanistan is spent on consultancy fees rather than those Afghans who need it most." Invoquer la "loi d'Augustine", qui brocarde avec un humour décapant, surtout de la part d'un ancien dirigeant de lockheed, le système de gestion des programmes d'achat de matériels militaires par le Pentagone, pour conclure que la France sera larguée par les mêmes USA en terme de matériels militaires, c'est assez osé. La conclusion de la loi Augustine serait plutôt assez différente ce qui est avancé : en 2050, les moyens financiers des forces armées américaines seraient engloutis dans l'achat d'un seul avion que devraient se partager l'air force, la navy et les marines. Quelle supériorité écrasante en effet que voilà. A la même date la France devrait peut être se contenter de seulement quelques dizaines de rafale rénovés. Sûr que les pilotes américains préfèreraient se partager un seul avion. La course aux dépenses militaires a contribué à faire imploser l'économie de l'URSS, mais s'il suffisait d'avoir les plus gros budgets pour être automatiquement plus efficace et "déclasser" les autres, cela se saurait. Tout a un coût, mais dépenses sans raison ne sont que ruines inutiles. Combien de programmes d'armement financés par l'armée américaine ont fini au cimetière des projets avortés ? 32 Zumwalt au départ, 3 à l'arrivée, et par charité je ne parle même pas du programme des littoral combat ship. Combien de comanche en service ? Stratege démontrait avec son brio reconnu que le financement du PA2 n'était pas qu'une question de volume du budget des armées. Après, il avait des idées assez radicales, notamment vis à vis des très hauts galonnés, pour dégager des marges de manoeuvre budgétaires ... La France représente le 6e budget militaire au monde en 2013, 13 milliards de dollars de plus que l'Allemagne, 25 de plus que l'Italie, donc budget contraint certainement, mais conséquent quand même. Le fonctionnement est étriqué, les investissements restreints ou différés, les équipements comptés, tout est fortement contraint par les choix d'orientation. 10 ans de présence française en Afghanistan, c'est le budget pour construire un 2e porte-avions ... Mais qui en veut dans la marine de ce 2e porte-avions ? capacités amphibies très limitées de la France ? Oui, la France n'a pas la capacité amphibie du corps des Marines, mais limitées par rapport à quoi ?? refaire le 6 juin 1944 ? Pour l'autodéfense, c'est clair que savoir qu'elle est prévue, possible, mais absente pour raison de budget cela ne peut que mettre le bourdon aux personnels qui servent sur ces navires, d'un autre côté, le Sheffield, l'uss Stark et l'uss Cole étaient équipés en autodéfense, cela ne les a pas empêché de se faire trouer la coque. Sur les propositions d'équipement : radars survitaminés : comme déjà dit, la rotondité de la terre est ce qu'elle est, et nostradamus est une installation qui demanderait un navire représentant la taille de plusieurs terrains de football, ce n'est plus un double kirov qu'il faut, c'est une île flottante (dont il existe des projets très sérieux de dimensions militaires). De plus, nostradamus de mémoire c'est plusieurs kilomètres de précision, et pour des objets en vol avec une altitude conséquente, il y a un gouffre entre détecter une présence et la localiser avec une marge d'erreur de quelques dizaines de mètres, précision nécessaire pour les munitions. Un tel navire unique sans assistance de détection est un goliath surpuissant totalement myope. Si ce navire unique est détruit ou endommagé par une organisation non étatique, qui faut il atomiser en représailles ? Le navire unique combine tous les navires du GAN en un seul mais il lui faut toute une flotille de sous marins nouvelle génération autour de lui : finalement cela revient à recréer un groupe naval. Le carburant représente un risque sur un navire pour de grands silos ?? Le Kouznetzov, porte avions à propulsion classique, était équipé de silos pour missiles granit, ce n'était pas le carburant qui représentait un problème peut être plus le fait que l'ouverture des silos se trouvait en plein milieu de la piste de décollage. J'ai du mal à voir le lien entre carburant et silos. En quoi serait il intéressant de mettre des silos pour missiles balistiques nucléaires sur un navire quand la marine dispose de sous marins nucléaires lanceurs d'engins ? En plus pour remplacer les rafales nucléaires. C'est double emploi avec les sous-marins, sans la discrétion et la capacité de se protéger d'une frappe préventive en se cachant dans les profondeurs de l'eau. pas d'avion, pas d'helico, c'est radical. pourtant c'est pratique un helico, contre les sous marins, pour se porter sur un autre navire, pour des rotations transports, etc ... Avoir un navire aussi gigantesque et même pas une petite place pour un helico c'est ballot. Pendant les opérations sur la Libye, la marine nationale a apprécié de pouvoir bénéficier un moment de l'appoint d'un C-2 américain. Un seul navire, donc à chaque révision, modification, entretien, etc ... on demande gentillement aux méchants d'attendre qu'il soit à nouveau dispo ? Il ne suffit pas d'avoir un réacteur sans IPER, l'entretien d'un navire demande un peu plus de temps que de laisser sa voiture au garage du coin pour faire la vidange. Remarque, 65m de haut avec des silos de plus en plus grands qui vont dépasser de tous les côtés, le nom du navire sera tout trouvé, Beaubourg. Tout est dit avec un seul mot : "pratiquement". Le canon est "pratiquement" opérationnel. Comme le F-35 par exemple. Si on prenait le point de vue français, les Etats Unis sont en retard sur un type de munition comme l'AASM. A la différence que l'AASM, on sait que cela fonctionne. "- protection de la ZEE." avec un navire ... "rendre dissuasive sa présnce quand il croise dans notre ZEE, vis-à-vis de ceux qui lorgnent dessus." Déjà qu'avec les floréal c'est pas gagné, mais avec un navire ... et sans hélicoptère ... il va lui falloir un réacteur nucléaire de folie pour faire la course avec les go fast des trafiquants de sucre en poudre ou les pilleurs de poissons dans l'océan indien, les lorgneurs n'auront pas beaucoup de soucis à se faire. "Non justement ce n'est pas mon avis. Selon moi, l'éparpillement des vecteurs et des ressources conduit à un mauvais équipement sur ces derniers. Dans le cas d'une puissance moyenne comme la France, à qui la dette va péter à la gueule à moyen terme, on n'hésitera pas à mettre plusieurs d'entre eux au rebut, je mettrais mettre même ma main à couper à ce que le GAN n'en ait plus que le nom." Que ce soit sur terre ou sur mer, le but est de contrôler le territoire, un seul navire même avec des missiles qui portent à 200 km contrôle un mouchoir de poche, ce qui ne sert pas à grand chose. L'équipement des navires n'est pas qu'une question de nombre, c'est aussi une question de choix et d'arbitrage. Des navires britanniques ont croisé au large de la Libye sans missiles à bord en 2011, faute de moyen et par choix d'économie. Pourtant la Royal Navy a un budget supérieur à celui de la Marine Nationale. Les croiseurs Ticonderoga étaient conçus avec 127 cellules missiles, les zumwalt n'en auront que 80, pourtant il n'y aura que 3 zumwalt, contre presqu'une trentaine de Ticonderoga. Le Kirov possède 96 S330F, mais combien peut il gérer de ces missiles à tête semi active en simultanée ? Dans les années 70 les navires soviétiques se reconnaissaient au premier coup d'oeil avec leurs hauts surchargés en capteurs et en systèmes de conduite de tir. Mais au final, même avec des dotations de missiles impressionnantes, ils ne pouvaient guère en tirer et en guider qu'au grand maximum 8 en même temps, et encore. La vraie révolution est venue de l'AEGIS américain et de l'évolution des missiles modernes. Quand les navires français furent équipés des premiers tartar, ils pouvaient tirer et guider 2 missiles à la fois et ils n'avaient guère plus de 40 missiles en soute. Alors parler de mauvais équipement sur les fremm ou les Horizon c'est faire peu de cas de l'évolution. Il pourrait y avoir encore plus de missiles, mais est-ce un besoin brûlant là maintenant ? non. "Alors que faire une unique coque impose de le maintenir en activité quelque soit la crise eco selon moi, sinon ceux qui nous imposeront la réduction du format àu quasi-néant, en l'occurrence les allemands et les barroso et consorts, devront assumer politiquement le vœu officiel de désarmement du pays et entraînera un rejet plus probable de l'opinion française." La défense française victime d'un complot germano bruxellois ourdi par Angela et le manneken pis ? Si on decrypte, l'engagement de la France de réduire ses déficits vise à "tuer" le budget de la défense française et obliger la France à totalement supprimer ses forces de défense. Une source peut être ? Charge de la dette dans le budget 2000 de la France 35.5 milliards d'euros charge de la dette dans le budget 2013 de la France 47 milliards d'euros L'augmentation de la charge de la dette entre ces 2 dates représente plus du 1/3 du budget de la défense en 2013. Si la charge de la dette était la même qu'en 2000, la différence permettrait en théorie de financer la construction de 4 porte-avions en un an, pas grand chose en effet. "Ça semble une idée tordue mais dans moins de 10 ans, si l'on n'est toujours pas capable de faire tourner la planche à billets, c'est comme ça que ça va se finir selon moi. " Le Zimbabwé a utilisé la "planche à billet", il doit être maintenant dans le guiness des record. (plus de 200 millions de pourcent d'inflation annuelle, qui dit mieux ?) Je taquine, certes, en ayant bien conscience que la France et sa défense sont loin de constituer une perfection.Toutefois il est parfois utile de redonner un peu de perspectives à ce qui est avancé.
  20. bonsoir, outre le fait que la P4 m'a toujours fait sourire depuis son arrivée dans l'armée (tous ceux qui auront consultés leurs résultats des tests des 3 jours comprendront) il faut se rappeler le cahier des charges de ce véhicule : - transporter 4 personnes avec leur paquetage et leur radio - aptitude à être transporté par avion ou être largué par parachute Si on résume, transporter 4 personnes équipées, des capacités tout terrain à travers champ, légereté, simplicité et facilité d'entretien, faible coût, l'industrie française a déjà su créer cette perle, c'est la 2 CH ! Bon, je reconnais que 4 gendarmes en 1947 prenaient moins de place que 4 fantassins felin aujourd'hui, mais l'armée a bien roulé en mehari ...
  21. jeansaisrien

    Du PA au PM

    bonsoir ce concept n'est guère nouveau pour faire simple, c'est le "frappeur" de René Loire, sujet moulte fois débattu ici comme ailleurs. La littérature, les articles et les positions sur ce concept sont nombreux, après, ce que l'on peut constater, c'est qu'aucune marine n'a jamais mis en oeuvre de manière complète ce concept. Il existe des navires conçus et utilisés pour être pleins à craquer de missiles, jusqu'à aujourd'hui les emplois en grand nombre de missiles n'ont concerné que les envois massifs de tomahawks. Les discussions sur ce type de navire m'ont toujours étonné par la dérive de vouloir en faire des super dreadnought de la mort qui tue, comme un yamato bardé de centaines de missiles et autres rayons de la mort. Une sorte d'étoile de la mort qui flotte. ps : en voyant le titre du sujet j'ai cru que c'etait une question sur l'évolution du pistolet automatique vers le pistolet mitrailleur, c'est vrai que je suis temporellement plus proche du colt que du railgun
  22. jeansaisrien

    Du service militaire

    bonsoir, il est difficile de chercher à savoir si l'armée professionnelle d'aujourd'hui coûte moins ou plus que l'armée de conscription d'hier, étant donné le bouleversement des questions de défense depuis ces 20 ou 30 dernières années. Quelque part, la question ne se pose même pas, puisque pour de nombreux états comme la France, le choix fut fait de réduire drastiquement les dépenses militaires, conscription ou pas, tirant les "bénéfices de la paix" selon l'expression consacrée forgée à l'époque. Le dernier billet de Michel Goya sur son site "la voie de l'épée" effectue justement un essai de "what if" sur cette question de savoir s'il était judicieux ou non de chercher à prendre ces bénéfices à cette époque d'écroulement du bloc soviétique. Que l'on partage ou non son analyse, la question centrale des armées européennes depuis 1989 fut surtout de savoir comment dépenser moins, et souvent pas forcément mieux de plus ... (ah les beaux Hadès ...) Il est intéressant de constater que de nos jours la conscription est une question souvent construite et réfléchie de manière très théorique et/ou idéologique, avec une relecture du passé selon les partis pris intellectuels du présent, alors qu'historiquement la conscription fut avant tout un moyen mis au service de l'outil militaire pour l'approvisionner en main d'oeuvre. Mais en 1914 la doctrine française était la recherche du corps au corps et vive la baïonnette, le soldat français engagé au Mali en 2013 se doit de maîtriser des compétences un chouïa plus complexes. La conscription aurait elle plus d'avantages ou d'inconvénients ? Le conscrit serait une main d'oeuvre peu chère et pratique, mais la société accepterait elle aujourd'hui de voir ses enfants encore plus mal traités que des stagiaires ? Pendant la guerre d'algérie, des membres de ma famille, appelés du contingent, touchaient dans les 20/25 francs par mois de solde (dont une prime pour le désert je crois) quand le salaire minimum en métropole était 6 fois plus élevé. Ceux qui étaient mobilisés au delà des 18 mois "normaux" touchaient ensuite plus, mais je crois que cela ne dépassait pas les 100 francs pour un bidasse. Heureusement tous les appelés n'étaient pas en zone de combat, mais y en a eu plusieurs dizaines de milliers blessés ou morts. Quelle est la valeur militaire de la conscription ? En france, pour les jeunes générations actuelles, il est difficile d'imaginer à quel point l'image de la valeur et de l'utilité du service militaire s'étaient dégradées jusqu'aux années 90. Si vous avez le temps un jour, regardez le film "les bidasses en folie" des Charlots, ca ne vole pas haut, mais ca donne une assez bonne image de ce que pensait la population de la valeur de l'armée de conscription. Un conscrit n'a de valeur ajoutée que celle que l'on veut bien lui donner, et après la guerre d'Algérie il était devenu assez vite clair qu'un conscrit de 12 mois présentait de moins en moins d'intérêt qu'on investisse dans sa formation. Et en plus la législation interdisait d'utiliser les conscrits, en temps de paix, en dehors du territoire français. Même leur envoi outre mer était restreint. Dans un pays comme la France qui ne connait depuis des décennies d'opérations militaires qu'à l'étranger et n'est jamais officiellement en guerre, le conscrit ne sert pas à grand chose. Alors des conscrits dans le cadre d'une profonde réforme des questions de défense au service de choix clairs, la réflexion peut être intéressante, mais des conscrits pour trouver encore plus économique que les services externalisés, bof ...
  23. bonjour, toutes mes excuses sur le pied en dehors du sujet initial, je me suis laissé entraîner par une vieille passion pour l'exploration des possibilités d'usage d'appareils en dehors de leur terrain de jeu "naturel" (souvenir de la découverte des richesses tactiques offertes par le harrier dans un Tanguy et laverdure ...). Cependant, les nombreux fan art et les rumeurs nés autour des 2 appareils les plus modernes chinois, le J-20 et le projet 310, amènent à s'interroger sur l'orientation de l'aviation chinoise dans un futur proche : ces appareils seront ils purement terrestres, terrestres et aéronavals, existeront-ils en 2 variantes ? La comparaison est très souvent opérée, encore récemment, entre le F-35 et le projet 310, dont le caractère définitif et officiel ne semble pas encore arrêté. A l'heure actuelle l'aviation chinoise comprend de nombreuses familles d'appareils, s'orientera-t-elle très vite, comme pour les Etats Unis, vers une force basée sur un nombre très restreint de types d'appareils aux rôles très larges ? On lit souvent que les Américains ont rêvés d'un F-35 parfait et que ce sont les Chinois qui pourraient le mettre au point les premiers. Ce serait une sacrée claque. Point de vue développement, les Chinois n'ont pas fait le même choix que les Indiens qui ont cherché à réaliser du premier coup un appareil capable de tout sur terre et sur mer, mais il n'y a pas photo entre les capacités opérationnelles réelles entre un J-10 et un Tejas.
  24. bonsoir, les sukhoi ont beau être des bêtes de puissance, je ne donnerais pas cher de la réussite d'un Su27k qui tenterait de décoller d'un porte avion sans passer par le tremplin, c'est le plouf assuré. Ces questions de tremplin et de performances des appareils navalisés par rapport aux appareils terrestres agitent les passions depuis 40 ans et l'invention du ski jump par les britanniques, d'autant plus que depuis les débuts de l'aéronaval, génération après génération d'appareils, on a toujours constaté qu'un (bon) appareil destiné à l'aéronaval faisait un bon appareil terrestre, tandis que l'inverse n'a jamais pu se vérifier. Depuis 40 ans les partisans d'une aéronavale rompant avec les mastodontes US et leur suprématie espèrent que le tremplin rebattra les cartes et permettra aux appareils de decoller sur mer avec les mêmes performances que sur terre, ou avec une catapulte. On pourra avancer tous les chiffres théoriques disponibles, les faits restent ce qu'ils sont : en 40 ans de carrière le F-14 a montré sa capacité à être catapulté avec le plein de carburant, de reservoirs et d'armement. A ma connaissance, depuis les années 90, personne n'a jamais été témoin qu'un SU-33 ait réalisé la même chose, que ce soit sur le Kuznetsov ou ailleurs. Et pourtant nombreux étaient ceux qui espéraient voir ces magnifiques oiseaux venir rivaliser avec leur rivaux américains au dessus des mers. Le tremplin à l'origine est une brillante idée d'une marine fauchée, la royal navy, contrainte d'abandonner ses catapultes et ses phantom pour des harriers sur des mini porte-aéronefs pas chers. Le tremplin permettait d'économiser si je me rappelle bien 50% de la consommation de carburant nécessaire au décollage vertical du harrier. C'est un pis aller, une solution de compromis permettant de faire décoller un appareil avec une charge militaire honorable avec une autonomie limitée ou vice versa. Les soviétiques ont repris le tremplin quand ils ont voulu se doter de navires capables de faire décoller autre chose que des YAK 38, alors qu'ils ne maîtrisaient pas les catapultes. D'ailleurs, les décideurs soviétiques de la grande époque comme leurs homologues chinois actuels ne voient le tremplin que comme une solution transitoire avant un avenir fondé sur la catapulte. Dans l'absolu, la solution d'un tremplin plus efficace que la catapulte serait tout bénéfice aussi bien sur mer que sur terre : supprimer une machinerie complexe dont la panne peut bloquer l'activité aérienne du porte-avion, réduire considérablement les distances de décollage, limiter les contraintes et la fatigue structurelle des appareils, etc ... Malheureusement, la aussi les faits sont clairs : ni à terre ni en mer le tremplin ne s'est jamais révélé comme une solution de haute performance. On ne peut pas de plus simplement comparer la capacité du tremplin et de la catapulte à projeter une masse donnée en vol : la catapulte fournit une énergie absente avec le tremplin et compensée par la plus grande sollicitation de la post combustion. Quand on mesure le temps de vol théorique que peut effectuer un chasseur moderne, sur ses reservoirs internes, avant d'être à sec de carburant, et le temps de post combustion nécessaire pour s'envoler d'un tremplin, on comprend mieux le handicap de rayon d'action avec un appareil decollant avec une catapulte. Comparer les points de décollage entre le Charles de Gaulle et le Kuznetsov me semble difficile : le Charles de Gaulle dispose de 2 catapultes pouvant catapulter 2 appareils simultanément. Sur le Kuznetsov, le tremplin ne permet le passage que d'un appareil à la fois, de plus sur ce dernier navire un appareil fortement chargé devant utiliser la plus grande longueur de decollage va balayer les 3/4 de la longueur du pont. Autant donc en rythme de décollage que d'organisation on ne peut faire rivaliser le tremplin avec les catapultes. Peut-être que les nouveaux porte-avions britanniques avec leur pont rompant avec les schémas traditionnels actuels (eux-mêmes créés par les britanniques) montreront des progrès dans ce domaine, à voir quand ils seront terminés, opérationnels, avec leur groupe aérien de F-35 ... dans X années. Depuis 40 ans, on a jamais pu voir fonctionner en configuration opérationnelle un porte avions à tremplin capable de mettre en oeuvre autant d'appareils avec la même efficacité militaire et logistique qu'un porte-avion à catapulte. Et c'est sans compter le point le plus ennuyeux, l'impossibilité de mise en oeuvre d'un appareil de veille radar avec un tremplin. En 1982, aux malouines, les marins anglais auraient certainement préféré s'appuyer sur le foch et le clémenceau, même avec des breguet alizé d'alerte avancée. Est ce à dire que les porte-avions avec tremplin sont mauvais ? certainement pas, ils sont différents, n'ont pas les mêmes capacités que les porte-avions à catapulte, ils n'ont rien à gagner à chercher à rivaliser avec les groupes aéronavals US classiques et leur schémas tactiques.
  25. bonsoir vieux nounours ayant découvert air-defense a une époque dont les moins de ... (hummm ah oui quand même) ne doivent pas se souvenir, au hasard d'une recherche d'information technique sur un appareil qui volait avant internet, j'ai toujours suivi les discussions et les echanges d'information de tout ordre avec beaucoup d'intérêt (déformation professionnelle), autant pour le côté agrégation et croisement d'informations, apport de connaissances qui ne sont pas de simples copier coller du web, diversité des réflexions, j'avais même il y a longtemps (stratege devait encore intervenir avant de rebondir comme patriote inquiet sous d'autres cieux à l'époque, c'est dire) créé un compte qui a dû finir dans les limbes au passage 2.0 faute de message posté. Mon plus grand respect à tous ceux qui depuis si longtemps, une éternité à l'échelle du net, font vivre ce site en le gérant et en le nourrissant par leurs contributions. jean, humble pas tout jeune
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