gustave

Je suppose que l’exemple vietnamien ne saurait pas contredire ce brillant raisonnement…

Avec 10 000 personnels occidentaux bloqués sur l’aéroport l’épreuve de force promet d’être intéressante… Quant à replonger dans un bourbier que l’on vient de quitter ! D’ailleurs Biden parle de défendre son peuple… Quant à Trump il a frappé en Syrie contrairement à Obama, suscitant chez un certain nombre des espoirs ensuite déçus de frappes à tout va…

L’histoire a tranché clairement le duel. La position US n’est pas la plus forte, et la plus grosse menace pour les talibans repose sur des sanctions contre leur régime plus que sur les B52… Vision caricaturale et fausse. Cela ne fonctionne que dans un certain type de contexte, associé surtout à la prise en compte et l’exploitation des spécificités locales et avec l’affirmation d’une détermination incontestable.

Si tu peux également présenter ta victoire comme certaine en dépit des aléas tactiques: le départ de l’armée française semblait assez peu imaginable alors. Aujourd’hui les occidentaux projettent l’image inverse de puissances dont le départ est certain à terme…

Si tant est que l’on puisse lier ces faits, car ces mêmes facteurs ont aussi conduit à de beaux succès…

Et des Paras de sa Majesté Avec plusieurs centaines de soldats français???

C'est juste le concept de la possibilité de gagner du temps grâce à un contingent au sol limité qui me semble vérifié. Ce qui me semble invalidé en revanche en effet, tant en Afgha qu'ailleurs, c'est la capacité à utiliser ce délai pour faire avancer la gouvernance ou l'autonomie des forces de sécurité... Il faut dire que les occidentaux sont handicapés par l'accusation d'impérialisme ou néocolonialisme, des exigences irréalistes (gender...), etc...

Son premier paragraphe est assez difficilement contestable: là où demeure en appui de forces locales un corps expéditionnaire occidental même limité mais disposant de puissantes capacités aériennes les rebelles ne parviennent pas à contrôler ouvertement des territoires. Le problème est de profiter de temps gagné pour bâtir des forces de sécurité suffisamment solides pour soutenir ce statu quo et un système de gouvernance concurrentiel de celui proposé par les rebelles. Sinon il faut renforcer régulièrement le corps expéditionnaire pour soulager les forces de sécurité... En l’occurrence nombre d'analystes US soulignent qu'au vu des pertes de l'ANA un renforcement US était inéluctable s'ils ne partaient pas, donc pas de statu quo à empreinte minimale durable. Cela dépend du sujet. Un fantassin verra dans l'équipement en un nouveau fusil l'alpha et l'omega du succès car cela change son quotidien. En revanche l'impact de cela sur le cours du conflit est probablement très limité au mieux...

Et des accords avec les djihadistes...

Et l'Afrique globalement... A l'exception de certains pays comme le Niger qui ont su concilier évolution politique, adaptation des forces de sécurité, discussion avec les rebelles... Certes cela implique de reconnaitre ces derniers...

Les fidèles de Massoud (si tant est que ce terme ait un sens aujourd'hui) ne sont pas non plus des enfants de coeur... Évidemment que c'est possible, comme US, RU, CHN, FR et UK entre autres viennent de l'illustrer.

Il semblerait que personne n'a vu venir l'effondrement si soudain des forces afghanes. Quant à l'absence de coordination ce n'est pas la première fois. Ceci dit il faut dire qu'ils assurent le gros du job: contrôle aérien (et ce ne doit pas être de tout repos), sécurisation, négociations avec les talibans, tout en passant pour les méchants qui empêchent les Afghans d'échapper aux talibans, les incapables qui ont causé ce désastre (pas entièrement faux mais assez facile: les ambassades, ONG, et autres organisations n'ont visiblement pas été brillantes non plus), etc...

C'est assez vrai je pense...

Il n'empêche qu'au final les autres pays veulent profiter du parapluie US sans respecter leurs engagements, et je comprends qu'ils ne s'enthousiasment pas de cela...

Aucune chance que l'Europe mette en place une "stratégie alternative". Comment concilier des politiques étrangères, plus encore des façons de concevoir les relations internationales, aussi différentes? Sans même parler de l'effort budgétaire nécessaire...

Je pense que c'est pire que cela: on s'est appuyé sur un système cleptomane et corrompu en neutralisant peu à peu les forces miliciennes locales existantes au profit des forces nationales. Résultat ni les unes ni les autres ne valaient plus rien...

Cela semble assez évident depuis une semaine non? Le rapatriement d'un MRAP coutait il y a quelques années 250 000$... Tu imagines l'attitude des soldats afghans si ils voient les soldats US détruire des centaines de matériels tout en leur disant de combattre jusqu'à la mort? Bon au final cela n'a rien changé mais personne ne pensait que ce serait ainsi... Et puis détruire autant de matériel demande des gens, du temps, de l'argent... Je comprends les US qui assurent le gros du job, job qui pourrait être singulièrement compliqué par les initiatives des X pays qui viennent profiter de leur parapluie pour faire ce qu'ils ont à faire... Certes ils sont grandement responsables de la situation néanmoins... Nous non, mais certains groupes afghans qui se sentiraient des volontés de rébellion un peu plus...

Mieux vaut tard que jamais, même si je suis d'accord sur le manque d'élégance.

Déployer très rapidement 5000 hommes est déja hors de portée de l'Allemagne techniquement (planification, réactivité des forces) et politiquement, tout comme de sécuriser un aéroport. Le faire à trois pays est forcément (beaucoup) plus long que seul. Autant te dire qu'on en serait encore à l'étude du plan... Sur le fond par principe les plans d'urgence essayent autant que possible de ne pas reposer sur une bonne volonté extérieure, donc ne se prêtent pas vraiment à du multinational... Si le jour J les évènements en laissent le temps on étudie la coordination.

Je ne vois pas en quoi. Ce qui me semble plus ridicule, et irresponsable, c'est de continuer comme si la direction suivie s'était révélée efficace...

Constat très juste. Quant aux civils ils auraient eux aussi pu prendre leurs dispositions…

Comme quoi l’excellence tactique ne gagne pas les guerres. Concept que les occidentaux devraient méditer…

Que n’aurait on pas dit si cela avait été le fait de son prédécesseur…

Avec la Libye (mais les USA n'étaient pas vraiment moteur) cela a été une vraie rupture dans les relations internationales du fait des conséquences vues de Chine et de Russie. Moins visible mais tout aussi déstabilisant.

Un peu les nôtres aussi mais pas seulement certes, dès lors que nous avons basculé de Serval à Barkhane...