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Messages posté(e)s par funcky billy II
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Eurofighter
dans Europe
Répondant à la question d'un parlementaire, le ministre de la défense britannique a confirmé le calendrier de radiation des Tranches 1.
Il y a actuellement 30 T1 dans la RAF.
- 26 seront retirés du service le 31 mars 2025.
- 4 seront conservés jusqu'en 2027
il restera alors 107 appareils en parc dans la RAF (67 T2 et 40T3).
L'idée, c'est de récupérer toutes les pièces détachées possibles des T1 à la retraite pour pourvoir les ré-utiliser sur des avions plus récents.
Le nombre restreint de Typhoon restants inquiète les parlementaires eu égard à l'évolution de la situation internationale. BAE est techniquement capable d'amener les T1 à un standard plus récent mais le gouvernement n'en a pas fait la demande.
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Eurofighter
dans Europe
D'après Janes, La Luftwaffe va équiper tous ses Eurofighter en radars AESA (à l'exception des T1 qui vont sortir de la flotte et être remplacés par des T4).
Les 38 T4 vont être livrés avec des radars à balayage électronique à partir de 2025 et le reste de la flotte en sera équipé en retrofit (un autre article dit que ce sera fait pour 2028).
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C'est en tout cas confirmé par le ministère russe des situations d'urgence :
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Eurofighter
dans Europe
Le 24/07/2023 à 22:34, Manuel77 a dit :J'ai creusé un peu dans le dernier (juin 2023) rapport sur les armements du ministère allemand de la Défense. Il semble y avoir une ferme
intention d'acquérir les 15 Eurofighterpour la guerre électronique. ---- Après cette lecture, je dirais qu'ils veulent mettre à niveau 15 Eurofighter pour le combat électronique, mais qu'il n'est pas prévu d'en acquérir d'autres en plus des 38 Quadriga.
J'ai cherché un peu aussi et je crois que je suis tombé sur l'interview dont parle @Chimera
Et dedans :
CitationJa. Wir haben mit dem Beschaffungsamt und der Luftwaffe ein Jahr lang definiert, was dieses Flugzeug können soll. Es geht auch nicht um 15 neue Flugzeuge, sondern darum, die vorhandene Flotte mit der ECR-Fähigkeit zu ertüchtigen. Das ist eine Lösung, die den Bedarf der Luftwaffe erfüllen wird.
Sinon, Opex360 en parlait il y a un mois :
CitationDepuis, la commande de 35 F-35A a été confirmée… Mais pas celle des 15 EF-2000 ECR. Et pour cause : malgré les 100 milliards d’euros du fonds de soutien à la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense a finalement décidé, par souci d’économie, que la capacité SEAD reposerait sur des avions déjà livrés et… équipés d’une suite de guerre électronique déjà disponible sur le marché. Restait donc à savoir laquelle…
Donc oui, ça a l'air de confirmer que les 15 ECR ne vont pas représenter de nouvelles commandes.
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Il y a 18 heures, gustave a dit :L’info si solidement proclamée viendrait d’un US à qui des Ukrainiens auraient dit avoir observé des soldats russes qui semblaient sous amphétamines. Bref c’est du lourd et du solide. Et ce n’est pas comme si c’était une rumeur apparaissant à chaque conflit de ces 20 dernières années pour le moins…
On va peut-être éviter de relayer n’importe quoi de cet acabit ou au moins se montrer prudent.
Là excuse-moi, mais autant tu as en règle générale parfaitement raison de faire remarquer que certaines infos s'appuient des sources peu solides et qu'il convient de raison garder, autant sur ce coup là, je trouve que tu présentes les choses de manière erronée.
La source c'est donc un article de Business Insider, qui relaie en fait le rapport du RUSI de mai dernier sur l'évolution des tactiques russes et notamment la partie sur l'infanterie (dont j'avais parlé ici à l'époque, en mentionnant cette info d'ailleurs c'est pour ça que je m'en souviens).
Et donc, dans le rapport en question, on lit page 4 :
CitationUkrainian troops report that they often appear to be under the influence of amphetamines or other narcotic substances, with material recovered from the battlefield indicating that these are commonly taken in liquid form.
et la source donnée c'est :
CitationAuthor interviews with A; author interview with B; author interview with C; author interview with Deputy Commander of Northern Command (D); author interview with members of an assault infantry section (E); author interview with a senior member of the Ukrainian intelligence community (F); author interview with Deputy Battalion Commander in the 1st Armoured Brigade (G), Ukraine, April 2023.
Soit 7 interviews menées par l'auteur du rapport.
Bref, peut-être que les Ukrainiens se sont donnés le mot pour nous faire croire que les Russes se défoncent avant de monter à l'assaut (ou peut-être que l'auteur du rapport invente des sources et/ou ce qu'elles disent), mais, en tout état de cause, ça me paraît un peu rude de dégager d'office cette info comme étant "n'importe quoi", d'autant plus que la tonalité du rapport, si il ne dissimule pas les défis que doit relever l'armée russe, est plutôt de mettre en lumière le travail d'adaptation aux nouvelles conditions de combat mené par cette dernière.
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il y a une heure, Skw a dit :
Petite question, à laquelle je n'ai pas la réponse : sa survie était-elle mieux assurée avant cet épisode ?
Il n'y avait pas la question du passage de toutes les SMP russes sous l'égide du ministère de la défense ? (source)
Une fois privée de ses soldats de fortune, je ne sais pas si sa survie aurait vraiment été menacée, mais en tout cas sa position aurait été fort amoindrie. Et il ne s'était manifestement pas fait que des amis...
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J'ai poursuivi ma lecture du résumé du rapport du RUSI sur les évolutions tactiques russes. Pour ceux que ça intéresse, je vous mets mon résumé ci-après.
Je n'ai pas le vocabulaire technique approprié mais je pense que les concepts décrits dans le rapport sont malgré tout bien retranscrits.
La Défense Sol-Air
RévélationLes performances de la DSA russe ont augmenté de manière régulière. Au cours de la première semaine de la guerre, une mauvaise coordination et planification ont permis à l’avion ukrainienne de réaliser des frappes avec succès. Les Russes se sont néanmoins vite repris et sont parvenus à interdire leur espace aérien à l’armée de l’air ukrainienne. Cela étant, les Russes s’appuyaient sur un large réseau de systèmes dispersés qui se sont avérés vulnérables à des attaques par missiles anti-radiations ou actions de guerre électronique et incapables d’intercepter les missiles des GMLRS (notamment tirés par les HIMARS) qui ont dévasté la logistique et le C2 russe en juillet 2022.
La DSA russe a néanmoins gagné en solidité depuis l’automne 2022 et des systèmes SA-21 (famille S-400) et SA-24 (famille S-300) sont désormais installés près des noeuds logistiques et composants majeurs du C2 russe. Leurs radars de tir sont également désormais connectés à des systèmes SAM de plus courte portée type SA-15 (TOR-M1) ou SA-22 (Pantsir) ce qui permet d’améliorer la situational awareness de ces derniers et de leur fournir des données de meilleure qualité sur leur cible. En conséquences, les Russes sont désormais capables d’intercepter la majorité des missiles HARM tirés par les aéronefs ukrainiens ainsi qu’un nombre non négligeable de GMLRS; même si les taux d’interception varient selon les conditions (distance de la cible visée par rapport au lanceur, nombre de missiles tirés) et qu’il est donc impossible de donner un chiffre précis. Il n’en reste pas moins que la DSA russe est bien plus efficace en défensive quand les systèmes sont inter-connectés plutôt qu’utilisés isolément dans un contexte dynamique où ils doivent couvrir des forces amies qui avancent rapidement.
Si la DSA russe est donc extrêmement efficace contre les menaces auxquelles elle est aujourd'hui confrontée, deux problèmes subsistent néanmoins : elle met toujours un certain temps à s’adapter aux nouvelles menaces et elle rencontre des difficultés d’identification des alliés ce qui a occasionné un certain nombre de tirs amis.
Les SAM à longue portée russes demeurent efficaces dans la lutte contre l’aviation ukrainienne. Le « record » demeure la destruction d’un aéronef ukrainien volant à moins de 50 pieds à 150km de distance. Le radar Podlet-K1 ayant détecté la cible et le missile lui-même ayant réussi à la verrouiller après avoir atteint l’apogée de sa trajectoire.
La DSA russe est également soutenue par les patrouilles de Su-35S, dotés de missiles R-37 qui sont une menace notable à grande distance. Selon, les Ukrainiens, un R-37 a réussi à détruire une cible évoluant à 177km de distance. La combinaison des SAM et des chasseurs russes fait peser un danger extrêmement important sur les appareils ukrainiens et, en conséquence, la majorité des attaques aériennes ukrainiennes sont des tirs paraboliques de roquettes S-7, tirés au-dessus des lignes amies.
Les VKS
RévélationEn dépit de la meilleure intégration de la DSA russe, les VKS demeurent réticentes à pénétrer dans l’espace aérien ukrainien et continuent de mener des frappes à distances de sécurité. Les missiles de croisière aéroportés sont les principales armes utilisées pour les frappes en profondeur, le Tu-95 demeurant l’épine dorsale de l’aviation russe en ce qui concerne ce type de frappes. Un grand nombre d’avions participe aux attaques mais seul une petite partie de ces appareils transporte effectivement des munitions. En effet, dans la mesure où l’industrie russe n’est capable de produire qu’une quarantaine de missiles à longue portée par mois, le nombre de missiles « utilisables » est limité et les Ukrainiens sont informés du décollage des avions. Multiplier le nombre d’avions en l’air permet donc d’augmenter les potentiels axes d’attaque à défendre aux yeux des Ukrainiens. Les drones Shahed-136, sont utilisés pour identifier les trous dans la DSA ukrainienne, ce qui permet de tirer les missiles avec un taux de réussite maximal.
Les frappes à distance sont également le principal moyen pour l’aviation russe d’effectuer des frappes tactiques, notamment grâces aux bombes FAB-500 équipées de kits leur permettant de planer et lancées par les Su-35S. Leur portée maximale est de 70km mais la précision de ces munitions est relativement faible. Le stocks de FAB-500 (ainsi que de kit pour planer) aux mains des VKS est néanmoins substantiel. Si le nombre de tirs effectués reste faible, les Ukrainiens pensent que les Russes sont en fait en train de mener une phase de test pour améliorer les kits pour planer et surtout pour rassembler des données afin de parfaire leur tables indiquant à quel moment la bombe doit être larguée pour atterrir à tel endroit, ce qui la rendrait beaucoup plus précise à l’avenir.
L’autre méthode de frappe à distance est l’emploi de roquettes non-guidées en tir parabolique. Pour inefficace et imprécise qu’elle soit, cette technique permet néanmoins de s’en prendre avec efficacité à des cibles de taille importante (par exemple des unités ukrainiennes en train de se rassembler pour mener une attaque) à une distance d’environ 12km et constitue le principal mode d’action de l’aviation russe au dessus du champ de bataille. Utilisée sur toute la longueur du front, cette méthode est particulièrement efficace dans les zones où les Russes manquent d’artillerie, car sa rapidité de mise en oeuvre permet d’attaquer les Ukrainiens avec un faible préavis.
Les VKS sont également partie prenantes de la guerre électronique russe. On estime qu’il y a huit Mil Mi-8 en version de guerre électronique en action dans le sud de l’Ukraine. Ils s’en prennent, avec un certain succès, au C2 ukrainien et, comme ils sont en l’air, peuvent le faire avec une portée plus importante que les systèmes basés au sol.
L’action des VKS dans cette guerre est nimbée de mystère dans la mesure où cette arme dispose de capacités importantes qui demeurent inemployées. Néanmoins, la menace latente qu’elles représentent vont influer sur la manière dont les Ukrainiens vont mener leur offensive. Ces derniers seront en effet confrontés aux mêmes difficultés qu’on rencontrées les Russes au moment de leur offensive initiale pour faire avancer la couverture de leur DSA au rythme des troupes terrestres.
Aujourd’hui, la principale menace pour les Ukrainiens serait que les Russes parviennent à gagner la supériorité aérienne à moyenne altitude (hors de portée des Manpads) avec les avantages afférents (identification des cibles plus faciles et frappes possibles à plus longue portée et avec une meilleure précision).
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J'ai poursuivi ma lecture du rapport du RUSI et, pour ceux que cela intéresse, je vous mets mon résumé de la partie sur l'artillerie.
RévélationL’artillerie demeure le coeur de l’armée russe. Au cours de l’invasion initiale, chaque BTG disposait d’une ou deux batteries d’obusiers ainsi que d’une batterie de MRLS. À l’été 2022, ces unités ont été sorties des BTG et rassemblées au sein d’ATG (artillery tactical group). À l’heure actuelle, l’armée russe utilise des brigades d’artillerie, qui allouent les batteries aux différents axes, et disposent d’importantes forces sous leur commandement direct pour la contre-batterie ou le soutien à l’axe d’effort principal.
Le nombre d’obus tiré chaque jour par les russes au cours du premier quadrimestre fluctue entre 12 000 et 38 000. Cela étant, les jours où le nombre d’obus tirés dépassent les 24 000 sont de plus en plus rares et il est notable que les canons et obus russes sont de plus en plus concentrés sur un nombre plus restreint d’axes d’effort. On assiste, de plus, à une diminution relative du volume de feu des obusiers de 152mm tandis que celui des mortiers de 120mm augmente. La consommation d’obus russes en 2022 est estimée à 12 millions d’obus (entre 20 et 60 000 coups tirés par jour), tandis que la consommation actuelle nous amènerait à 7 millions d’obus tirés sur l’année si le rythme actuel se maintient. Les Ukrainiens estiment que la Russie est en mesure de produire 2,5 millions d’obus par an (chiffre qui va sans doute augmenter mais restera contraint par les difficultés à se fournir en explosifs). À noter que les Russes se fournissent également sur le marché international. Cela étant, les Russes vont restreindre leurs tirs en fonction des priorités.
L’emploi des canons russes dépend directement de la disponibilité des munitions sur le champ de bataille. Au moment de l’offensive dans le Donbass à l’été 2022, les Russes pouvaient accumuler facilement les munitions à proximité immédiate de leurs canons mais l’arrivée des obusiers occidentaux et des Himars a mis fin à cette possibilité. Les Russes ont donc dû adapter les procédures de ciblage en conséquence. Les Russes raisonnent par « valeur immédiate » et « poids de la salve. » La « valeur immédiate » signifie que l’intérêt des tirs dépend de la situation tactique dans laquelle ils sont effectués et donc que leur timing doit être précis et pensé en fonction de l’action globale d’une unité. Les plans de feu sont donc désormais envisagés comme un arbre de décision où les actions à entreprendre dépendent de l’évolution de la situation. « Le poids de la salve » est utilisé dans le cadre d’un accent mis sur le timing des tirs : il importe d’envoyer le plus d’obus possible dans un temps donné pour maximiser les effets.
Les positions d’artillerie ne sont plus enterrées. Les batteries sont camouflées dans des bois et sont emmenées aux positions de tir une fois que les munitions nécessaire à une salve y ont été amenées. Elles se déplacent ensuite à la prochaine position de tir. S’ils sont victimes d’un tir de contre-batterie, les artilleurs s’enfuient en abandonnant leurs pièces et ne les rejoignent qu’une fois qu’ils estiment que la situation est sure.
L’artillerie russe n’est pas utilisée uniquement pour frapper les positions de l’armée ukrainienne mais également pour mettre en échec ses assauts. Si l’armée russe apprend qu’un assaut ukrainien se prépare, son artillerie va saturer la zone de ses feux pour empêcher qu’il soit mené à bien. Une autre tactique courant est que les troupes russes se replient d’une position attaquée et en profitent pour la prendre sous le feu de leurs canons une fois que les Ukrainiens tentent de l’occuper. Les Ukrainiens rapportent que si l’artillerie russe demeure très présente, les MRLS se font en revanche plus rares, conséquence probable d’une pénurie de munition. Les Russes disposent également de toujours autant d’obus guidés Krasnopol, et bénéficient de davantage de vols d’Orlan-30 ainsi que de désignateurs pour les équipes de ciblage pour atteindre leur cible de manière précise.
Les tirs de contre-batterie russes sont désormais souvent effectués par les drones kamikazes Lancet plus que par les canons. Leur succès est relativement limité du fait de leur faible vitesse et précision mais ils empêchent néanmoins l’artillerie ukrainienne d’appuyer les assauts de façon continue. Les Lancet sont également employés en reconnaissance pour partir à la chasse aux canons ukrainiens.
Encore plus significative est l’évolution de la « kill chain » russe pour la rendre plus flexible et réactive. Chaque commandant d’axe se voit allouer un vol de drone Orlan-10 pour s’informer sur la situation mais également régler efficacement les tirs de l’artillerie dont il dispose. La brigade d’artillerie dispose également de nombreux Orlan-10 qu’elle peut utiliser à sa guise. Ainsi, les Ukrainiens ont remarqué qu’ils peuvent être observés simultanément par différents drones, travaillant au profit de différents niveaux hiérarchiques. Le délai entre l’observation par drone et le moment où les obus commencent à tomber est compris dans une fourchette d’environ 3 à 5 minutes. Si la détection est obtenue par moyens de guerre électronique, on sera plutôt sur 20-30 minutes.
Le système de communication Strelets est très efficace. Il permet de remonter très rapidement les informations de senseurs terrestres ou de troupes de reconnaissance jusqu’au système russe de contrôle des tirs électronique. Peu d’unités en disposaient au cours de la phase initiale de l’invasion et, chez ces dernières, il n’était pas déployé ou réglé correctement. Bien que le faible entraînement des troupes russes implique que le système n’est présent que dans peu d’entre elles, il est très largement utilisé au sein de l’infanterie spécialisée (cf. partie sur l’infanterie) déployée en soutien des VDV et de Wagner. Elles disposent des senseurs à proximité des positions ukrainiennes et utilisent le système pour corriger le tir des batteries russes.
L’action des troupes russes près du village d’Artemivske en 2022 illustre bien les nouveaux principes de l’armée russe. Plusieurs drones sont déployés : l’un mène des missions de reconnaissance contre l’artillerie ukrainienne à l’extérieur de la ville, l’autre observe les routes principales pour surveiller l’arrivée des réserves et un troisième survole le groupe d’assaut afin de lui communiquer des informations en temps réel sur la situation tactique. Si un drone repère une cible, l’opérateur de l’UAV communique sa position au commandant du groupe d’assaut. Si ce dernier décide d’attaquer la cible, il peut le faire soit grâce à la batterie qui lui est assignée, soit répercuter la demande plus haut dans la chaîne de commandement pour qu’un échelon supérieur, disposant de ses propres drones sur zones, puisse s’en prendre à la cible ennemie avec ses moyens propres. En l’espèce, l’engagement a été mené grâce au système Strelets. À noter aussi que les drones on également pu communiquer directement avec la batterie d’artillerie. Le commandant du groupe d’assaut reste dans la boucle mais n’a pas besoin de faire l’interface entre les moyens d’observation et les canons.
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Vu que j'ai un peu de temps, je poursuis mon résumé du rapport du Rusi. Après l'infanterie, les blindés :
RévélationL’usage des blindés russes a beaucoup évolué au cours du conflit. Initialement, les BTG utilisaient leurs compagnies blindés pour pousser dans la profondeur opérationnelle. Puis, les blindés ne furent engagés de manière concentrée que quand les conditions apparaissaient propices. Désormais, ils ne sont que très rarement utilisés de la sorte; la destruction de la brigade d’infanterie navale à Voulhedar ne faisant que renforcer la prudence russe.
Les tanks opèrent de trois façons différentes :
— Une plate-forme supplémentaire de tirs d’artillerie indirects, notamment dans les zones où les défenses anti-aériennes ne sont pas suffisantes pour protéger la lourde chaîne logistique nécessaire à l’emploi massif de l’artillerie. Ce n’est pas une forme efficace d’emploi des tanks, du fait du faible débattement de leurs canons qui nuit à leur portée, mais la protection du char lui permet d’occuper des positions où l’artillerie serait vulnérable à la contre-batterie ukrainienne et permet une continuité des feux quand l’artillerie classique se déplace ou est réduite au silence par les tirs ennemis.
— Une plate-forme de tirs directs précis à distance. Les chars peuvent rester à 2km de distance et s’en prendre aux positions de tir ennemies grâce à leurs optiques performantes. Les antédiluviens T-55 et T-62, en dépit des moqueries qu’ils ont suscitées, ont alors une vraie valeur dans la mesure où on considère qu’ils jouent le rôle des VCI lorsque ces derniers soutiennent les troupes de leur feu et où, comparés à eux, ils disposent d’un blindage, d’une puissance de feu et d’une portée supérieurs. Ils représentent ainsi une vraie menace si le nombre d’armes anti-char susceptibles de s’en prendre à eux à cette distance est limité.
— Pour conduire des raids blindés, notamment pendant que les troupes ukrainiennes sont relevées (une situation qui survient fréquemment dans la mesure où les forces ukrainiennes sont soumises à une pression constante (cf. la partie sur l’infanterie); une situation où de lourdes pertes peuvent être infligées par les chars. Ces opérations sont souvent conduites la nuit, notamment par les T-80BV qui disposent de meilleures optiques thermiques. Les chars se rapprochent rapidement du secteur visé, tirent un maximum d’obus le plus rapidement possible et se retirent.
Les Russes ont de plus modifié leurs tanks de manière à réduire l’efficacité des missiles anti-chars adverses. Ils équipent leurs chars, mais aussi certaines de leurs positions défensives, de camouflages thermiques, qui se montrent très efficaces. Ils ont également modifié le compartiment moteur de leurs chars afin de réduire la chaleur dégagée par le moteur et l’échappement, ce qui réduit l’efficacité de certains missiles. Enfin, ils engagent leurs chars en priorité à l’aube et à la tombée de la nuit où leur signature thermique va se confondre plus facilement avec l’environnement. L’efficacité des ATGM de l’armée ukrainienne a donc chuté mais cela a néanmoins été obtenu en limitant très sévèrement les tactiques d’emploi des chars.
Une exception à cet état de fait sont les engagement en zone urbaine. Bien que l’armée russe ait fait preuve d’une prudence exagérée dans l’emploi de ses chars à Backhmut, elle a néanmoins utilisé ses chars en soutien de l’infanterie dans d’autres engagements en ville. Ils ont eu un rôle critique pour détruire des bâtiments ou des infrastructures et pour créer des ouvertures dans les bâtiments pour éviter les goulots d’étranglement ou les axes d’avances connus des Ukrainiens. L’emploi de chars plus anciens est alors privilégié dans la mesure où les meilleurs optiques et le camouflage multi-spectral des nouveaux modèles ne sont alors d’aucune aide.
Les combats entre chars sont devenus relativement rares et se produisent généralement à moins de 1000m de distance. La vitesse à laquelle on parvient à engager l’ennemi devient alors le facteur décisif. Le blindage réactif russe ERA est très efficace et protège le char de la plupart des systèmes anti-chars ukrainiens. Certains tankistes ukrainiens rapportent avoir touché plusieurs fois un char ennemi à l’aide d’un missiles tirés par leur canon sans parvenir à les mettre hors de combat.
Néanmoins, le fait de toucher les chenilles afin d’immobiliser le véhicule est très intéressant dans la mesure où l’équipage russe va alors le plus souvent abandonner le véhicule (la mobilité étant le meilleur moyen de se protéger des tirs de l’artillerie ukrainienne); des combats se déroulant alors à de nombreuses occasions où les deux camps essayent de prendre possession des véhicules abandonnés mais l’artillerie russe est souvent efficace pour empêcher les Ukrainiens de parvenir à leurs fins.
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Il y a un nouveau rapport du Rusi sur les évolutions des tactiques russes qui est sorti (ici). J'avais un peu de temps ce matin donc j'ai commencé à regarder la partie sur l'infanterie. Comme d'habitude, le rapport se fonde sur des entretiens avec des responsables et officiers ukrainiens et omet (délibérément) tout ce qui pourrait leur nuire.
Je vous mets mon résumé du début pour ceux que ça intéresse.
RévélationIntro
La dichotomie entre la doctrine des forces armées russes et la manière dont elles se battent sur le terrain est de plus en plus prononcée.
Il y a un processus de Retex au sein des forces armées russes. Cependant, le temps très important que les unités passent au front ainsi que le manque d’entraînement collectif limitent son efficacité. De plus, certaines tactiques sont établies par les unités au front et ensuite disséminées au sein de l’armée. Ainsi, les tactiques de l’armée russe relèvent plus d’adaptations ad hoc que d’un projet centralisé et cohérent.
Infanterie
Au début de la guerre, les forces russes étaient organisées en BTG comprenant entre autres de l’infanterie mécanisée, des chars et de l’artillerie. Le manque d’infanterie, de cohésion ainsi que de personnel d’état major entrainé ont cependant fortement réduit la capacité des Russes à mettre en oeuvre un combat interarmes efficace.
Les pertes et l’échec initial russes ont conduit le commandement à réviser son approche et à diviser l’infanterie en quatre catégories : infanterie « consommable » ("disposable" dans la langue de Shakespeare), infanterie de ligne, infanterie d’assaut et infanterie spécialisée. Une combinaison des différentes catégories d’infanterie est généralement employée en attaque et en défense en fonction de la situation tactique, sans que la réponse à apporter ne soit codifiée doctrinalement.
L’infanterie de ligne, d’assaut et spécialisée passe par le système de recrutement russe classique.
L’infanterie de ligne vient généralement des unités mécanisées. Elle n’a pas reçu d’entraînement offensif spécifique et sert aux tâches de soutien ainsi qu’à occuper et améliorer les positions défensives.
À l’inverse, l’infanterie d’assaut a bénéficié d’un entraînement spécifique au combat offensif (similaire à celui prodigué aux unités d’infanterie légère de l’OTAN) et est atout dont la valeur est reconnue par le commandement. Le dur labeur de construction de positions défensives leur est donc épargné et ils mettent à profit le temps disponible pour parfaire leur entraînement. Dans la pratique, les VDV et l’infanterie navales sont (même si des exceptions existent) des unités d’infanterie d’assaut (de même que certaines unités des SMP dont Wagner).
L’infanterie spécialisée provient de l’infanterie mécanisée russe, des VDV, des éléments professionnels des Spetsnaz ou de Wagner (ou d’ailleurs) et a reçu un entraînement et des missions spécifiques.
L’infanterie consommable est fondamentalement différente et provient de trois sources principales : conscrits des Républiques Populaires de Louhansk et Donetsk (qui ont subi de lourdes pertes en 2022), les prisonniers de Wagner et les mobilisés russes. Initialement organisée en compagnies de 60, elle semble maintenant opérer en sections de 15 disposant d’armes légères. L’utilisation d'amphétamines ou autres drogues est courante.
En cas d’attaque, l’infanterie consommable est envoyée en premier. Les sections se voient assigner des axes d’attaque identifiés comme prometteurs et disposant de couverts. Il ne s’agit donc pas à proprement parler de « vagues humaines » mais d’une ou plusieurs équipes (parfois jusqu'à 5 mais plus généralement seulement une ou deux) comprenant entre deux et 5 combattants qui sont envoyées au contact des lignes ukrainiennes. Les équipes vont alors engager un combat d’armes légères avec les positions ukrainiennes, souvent jusqu’à leur mort. Les Ukrainiens remontent des cas où les soldats russes continuent à avancer même une fois blessés. Quand la ou les équipes sont décimées par le feu défensif russe, d’autres équipes sont envoyées sur le même axe d’attaque. L'intérêt de cette tactique est qu’elle force les Ukrainiens à défendre leurs positions de manière continue, ce qui induit une forte consommation de munitions et épuise les personnels.
L’efficacité des assauts conduits par des soldats peu entrainés et envoyés au feu grâce à un mélange de coercition et de drogues est faible. Mais :
— Si la résistance est faible, ce point des lignes ukrainiennes va devenir un objectif prioritaire pour un assaut d’envergure.
— Si la résistance est forte, cela a néanmoins conduit les Ukrainiens à se dévoiler et les Russes ont ainsi pu prendre connaissance de leurs dispositions défensives.
L’infanterie spécialisée va intervenir en soutien de l’infanterie consommable. En sus des équipes citées précédemment, d’autres groupes « jetables » sont envoyés en avant pour creuser des trous individuels ou des positions de tir proches des lignes ukrainiennes. Ces groupes font ensuite retraite et sont remplacés par des spécialistes qui établissent des postes d’observation et des postes de tir pour snipers ou armes lourdes. Ils permettent alors de diriger ou appliquer des feux précis sur les lignes ukrainiennes pour entrainer de l’attrition chez l’ennemi.
Si la position ukrainienne est identifiée comme étant faiblement défendue et qu’un assaut d’envergure est décidé, des groupes consommables supplémentaires vont alors plutôt creuser des positions avancées pour l’infanterie spécialisée. L’objectif n’est plus l’attrition mais l’établissement d’une base de feux. L’artillerie russe passe du tir d’harcèlement au tir de barrage et l’infanterie d’assaut russe lance son attaque (généralement de flanc). Une attaque de l’infanterie d’assaut implique généralement une compagnie soutenue par des blindés et, pour les meilleures unités, divers systèmes d’artillerie. Les obusier de 152mm tirent jusqu’à ce que la force d’assaut soit à 400m des positions ukrainiennes. Les mortiers de 120mm ou les obusiers de 122mm prennent alors le relai jusqu’à ce que les forces d’assaut soient à proximité immédiate des positions ennemies. L’assaut final se fait alors grâce aux mortiers d’infanterie et enfin aux grenades à main. Si l’assaut réussit et que la position est prise, l’infanterie d’assaut est repliée et remplacée par l’infanterie de ligne et des troupes consommables supplémentaires, auxquelles incombe la tâche de fortifier l’ouvrage nouvellement conquis.
Nombre de ces éléments existent sous une forme ou sous une autre dans la doctrine russe mais ont subi de grands changements. Qui plus est, la doctrine officielle, probablement car cela serait politiquement intenable, n’établit pas de distinction entre les troupes consommables et les autres. La divergence entre la doctrine et ce qui se passe sur le terrain tient sans doute beaucoup à l’incapacité de l’armée russe à s’entraîner conformément à la doctrine en vigueur ou l’appliquer de manière efficace et cohérente sur le terrain.
En défense, les forces russes occupent des ouvrages défensifs qui font un large usage d’obstacles et de mines pour ralentir et fixer les attaquants avant de faire appel à l’artillerie. Si les positions sont perdues, les Russes vont alors utiliser leur artillerie pour empêcher la percée ou dénier aux attaquants la possibilité de consolider leurs positions. Les Russes conservent des unités de réserve mobiles derrière leurs lignes et, à l’occasion, même les unités de bas niveau ont été capables de lancer des contre-attaques rapides et agressives pour reprendre le terrain perdu.
La doctrine russe mettant l’emphase sur les feux directs et indirects, les formations en défense doivent mettre l’accent sur la fortification de leurs positions, si besoin à la main s’il n’y a pas de soutien de génie, et leur constante amélioration. Les positions défensives russes sont donc généralement nombreuses et bien préparées.
La première ligne russe n’est cependant pas utilisée pour l’observation de l’ennemi. On utilisera les troupes consommables qui attaquent ainsi que les drones. Au dessus de 10 km de No Man’s Land, il y a généralement entre 25 et 50 drones des deux camps qui observent l’ennemi à chaque instant.
On peut considérer que les tactiques russes sont cyniques mais elle répondent de manière cohérente aux problèmes que l’armée rencontre. La Russie a réussi à mobiliser un grand nombre de personnels mais ces unités sont, en grande majorité, de faible qualité et sous-entrainées. Les pertes en troupes consommables sont extrêmement hautes mais celles des troupes spécialisées sont à l’inverse faibles et l’expérience acquise par ces soldats les rend d’autant plus qualifiés et dangereux. Les troupes d’assaut échappent au pire des combats et reçoivent un meilleur équipement (gilets pare-balles). Elles sont le plus souvent engagées dans des circonstances favorables, ce qui leur permet d’atteindre leurs objectifs tout en encourant des pertes minimes.
En revanche, si, du fait de stratagèmes ukrainiens ou d’erreurs de calcul du commandement russes, elle se heurtent à une forte opposition, elle peuvent subir de lourdes pertes. À noter également que le niveau varie fortement au sein des troupes d’assaut et dépend du niveau des nouvelles recrues qui viennent combler les pertes, de l’entraînement reçu et de la cohésion de l’unité. Les VDV et l’infanterie navale, par exemple, ont vu la qualité de leurs unités chuter au fil de la guerre du fait des pertes subies et du niveau des renforts alloués.
Le moral des troupes russes est généralement bas et pâtit du trop faible nombre d’officiers subalternes. Les unités sont rarement relevées ce qui induit une grande fatigue. Cela étant, les soldats russes semblent capables de subir une très forte coercition sans s’effondrer. Le faible moral nuit en revanche à la coopération au sein des unités et, à plus forte raison, entre elles. Le danger pour les Russes est donc moins que que les unités se débandent mais qu'elles sous-performent en défense si elles sont forcées à un combat, non plus statique, mais mobile et dynamique.
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La Maison Blanche, en la personne du porte-parole du NSC, a révélé ses nouvelles estimations des pertes russes. Selon eux, depuis décembre, les Russes ont subi 100 000 pertes, dont plus de 20 000 tués, en Ukraine.
Il s'agit d'une estimation des services de renseignement américains, pas plus de détails quant à la manière dont elle a été obtenue. Néanmoins, ils pensent que les mercenaires de Wagner représentent près de la moitié du total, et parmi eux, beaucoup d'anciens détenus jetées hâtivement dans la fournaise.
Pour rappel, la dernière estimation publique du Pentagone en novembre, c'était "bien plus de 100 000 pertes."
L'orateur, quand on lui a posé la question, n'a pas jugé utile de livré son estimation des pertes ukrainiennes.
Ces chiffres sont évidemment à prendre avec toutes les pincettes d'usage.
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Eurofighter
dans Europe
Le premier prototype du radar AESA anglais ECRS Mk2 a été livré aux essais en vol de BAE à Warton le 31 mars dernier.
Maintenant le programme c'est intégration et essais au sol pour un premier vol prévu courant 2024.
(source)
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il y a 45 minutes, KPLX a dit :
Je cite:
" ... La réalité est qu’après un an de guerre, la Russie n’a plus l’armée qu’elle avait au début. Beaucoup d’unités russes en sont à leur deuxième vague, voire à leur troisième vague de soldats, qui n’ont évidemment pas la même qualité que l’unité initiale. Ma logique est très simple : si la première unité a échoué à accomplir sa mission, il n’est pas réaliste que la deuxième ou troisième composante d’une unité ait le moindre succès. ..."
Mais pour moi (en tout cas pour l'extrait que tu cites, je ne suis pas abonné au Monde, donc peut-être qu'il y a d'autres éléments dans l'article) ce sont deux choses différentes : le qualitatif et le quantitatif.
Ils peuvent avoir des réserves énormes mais d'une qualité trop faible pour pouvoir espérer emporter la décision.
Typiquement selon Kofman toujours dans le même podcast, les Russes ont d'autres contraintes que les effectifs comme le rationnement des obus d'artillerie ou la qualité des troupes ainsi que des officiers subalternes qui a fortement baissé.
D'ailleurs, j'ai l'impression qu'il fait lui-même le distinguo :
CitationLe chef des services de renseignements militaires ukrainiens estime que, si « les Russes vont jeter toutes leurs forces dans la bataille », ils n’ont plus de « potentiel offensif »
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Il y a 16 heures, CortoMaltese a dit :
Il souligne aussi, et en cela il diffère notamment de Kofman, que c'est également le cas pour les russes (Kofman lui pense que les offensives russes ont déjà commencées et qu'il n'y a pas de grosses réserves opérationnelles cachées quelque part à l'arrière qui attendrait sagement d'être actionnées).
Juste sur ce point-là, le désaccord entre les deux ne m'apparaît pas si flagrant.
Dans son podcast du 18, Kofman pense effectivement que les réserves russes ne sont pas suffisantes pour ouvrir de nouveaux axes d'attaque en dehors de la demi-douzaine d'ores et déjà choisis par les Russes. Donc l'offensive se cantonnera au Donbass.
En revanche les Russes ont, selon lui, des troupes en réserves en quantité suffisante pour combler les pertes et aller renforcer l'attaque une fois qu'un axe prometteur aura été identifié par le commandement.
Il parle d'une offensive qui ne changera pas d'échelle mais gagnera en intensité.
Edit : après effectivement, Kofman pense que l'offensive a déjà commencé depuis quelques semaines.
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Il y a 1 heure, Fanch a dit :
Un front de 3km pour une compagnie d'infanterie ça reste dans le gabarit. Tu peux monter un peu pour des missions telles que surveiller, couvrir,...
Pour le coup (je n'ai aucune compétence sur la question), dans le rapport, ils associent vraiment ça une forme de dispersion (par exemple, ils mentionnent qu'un bataillon doit tenir le front traditionnellement dévolu à une brigade et que cela pose des problèmes de commandement).
Juste pour être sûr de bien comprendre, quand tu dis "tu peux monter", c'est à dire diminuer encore la densité par rapport à une compagnie tous les 3km ou bien que cette densité est la limite haute si la compagnie en question est confrontée à des missions moins exigeantes (type surveiller ou couvrir).
Mon propos aurait gagné à être plus clair mais une compagnie par 3km, cela correspondait, selon eux, à la disposition des unités ukrainiennes soumises à des attaques russes très intenses à l'été dans le Donbass et pas à une moyenne constatée sur tout le front.
@Coriace Notre guerre picrocholine, pour intense qu'elle soit, n'en est pas moins à moitié HS donc je mets ma réponse en caché et je m'arrêterai là :
RévélationAlors, sur l'argument historique :
Je t'ai mal compris et je m'en excuse mais la formulation de ta phrase porte, à mon sens, à confusion. Quand tu dis : "Pendant la seconde guerre mondiale du côté de Bastogne il y a eu des dissenssions forte entre l'armée US et l'armée UK (c'est d'ailleurs pour ça que les Allemands avaient attaques la)", je comprends la phrase comme voulant dire que des dissensions entre unités de l'armée britannique et de l'armée américaine présentes à Bastogne préalablement à l'offensive ont été repérées par l'armée allemande qui a décidé d'attaquer là. Je ne pense pas être particulièrement fautif d'avoir eu cette compréhension-là (mais j'ai toujours été très indulgent avec moi-même).
Si ton propos est celui de ton deuxième message, je suis d'accord. Maintenant, est-il pertinent de comparer les relations entre deux armées alliées issues de pays différents et celui de deux entités qui se livrent, selon certains, une bataille d'ordre politique au sein d'un même état. Je ne le pense pas.
Après, est-ce cela que tu veux dire ? Le ton de cette discussion étant assez désagréable, je n'ai de toute façon pas forcément envie de la poursuivre plus avant.
Il y a 2 heures, Coriace a dit :Et je maintiens que ce n'est pas avec un tweet ou deux qu'on établit une vérité générale comme certains adorent le faire sur ce topic. Sur les Russes idiots voir bestiaux, sur les Ukrainiens globalement sur compétent etc.
Nous sommes d'accord.
Sauf que rapporter une élément semblant établir une dissension n'est pas établir une vérité générale mais rapporter un élément d'appréciation de la situation. C'est tout. C'est pas grave.
Typiquement,
il y a 55 minutes, gustave a dit :En effet, le limite entre deux unités est généralement plus vulnérable, même sans parler de pays ou organisations différents.
Ça c'est une vérité générale (avec laquelle je suis d'accord, ça n'est pas le sujet).
Mais je trouve que tu fourvoies en lançant des accusation de tomber dans la "propagande bébête" alors que ce n'était pas le sujet et que les éléments rapportés (à mon sens encore une fois) ne sont pas inintéressants.
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il y a 54 minutes, Coriace a dit :
C'est justement le Russe tué qui me fait dire que les Ukrainiens sont seuls. La façon dont je lisais l'action c'est que les Russes savent qu'il y a un tireur (rpg) et l'avoinent mais que le fantassin n'est pas certains d'où venaient les tirs et qu'il se retrouve de flanc par rapport aux Ukrainiens.
De plus s'il y avait "plusieurs" trou je ne pense pas que le fantassin aurait avance seul et surtout debout (mais plutôt comme pendant la première guerre mondiale en rampant et a la grenade).
Troisième point, on voit énormément de tirs a la Libanaise et un peu dans toutes les directions ce qui serait plus surprenant si le dispositif était resseré.
Après ce ne sont que des déductions, et comme je l'écrivais avant avec un point de vue ras du sol allant vers le ciel il pourrait y avoir la 82nd Airborne a 300 m qu'on ne s'en rendrait pas compte
Dans le rapport du RUSI sorti en novembre, ils mentionnaient que les tactiques de défense ukrainiennes se caractérisaient par une très grosse dispersion des forces. En moyenne, une compagnie se voit assigner un front de 3km.
Si les personnels se rapprochent trop, l'utilisation de munitions de précision et l'allocation de moyens de reconnaissance qui vont surveiller de très près la position en question deviennent rentable car on peut tuer plus d'hommes en une seule frappe. Le mot d'ordre est donc dispersion.
Évidemment, cette dispersion facilite les efforts de l'ennemi pour conquérir le terrain (si tant est qu'il soit disposé à accepter sans rechigner des pertes sensibles, mais on a vu que c'était le cas.). Les Ukrainiens comptent alors sur leur capacité à renforcer les troupes attaquées rapidement pour mettre en échec les efforts des Russes.
il y a 17 minutes, Coriace a dit :Pendant la seconde guerre mondiale du côté de Bastogne il y a eu des dissenssions forte entre l'armée US et l'armée UK (c'est d'ailleurs pour ça que les Allemands avaient attaques la) allant jusqu'à des avions probablement abattus volontairement en blue on blue. Ça n'a jamais été très clair et paradoxalement l'offensive allemande a simplifie les choses.
Tu es sûr qu'il y a des troupes anglaises "du côté de Bastogne" avant le début de l'offensive allemande ? J'ai plutôt l'impression que tu tords la chronologie pour essayer de démonter un argument qui n'existe pas dans la mesure où dire que des dissensions existent ne revient pas à établir une vérité générale.
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Il y a 2 heures, Clairon a dit :
Si vous voulez comprendre comment rebâtir une industrie munitionnaire en Europe est compliqué, lisez le tweet suivant :
La législation Européenne et l'amour immodéré en France pour la réglementation en tout genre rend cela très difficile, surtout depuis le drame AZF, on peut toutefois se poser la question comment font les Allemands pour annoncer des capacités de prod de 450.000 munitions en 2023 et les Tchèques pour des capacités dépassant les 200.000 munitions ... Ils sont aussi en Europe ....
Clairon
Le fil parle surtout de la difficulté de recréer des unités de production détruites du fait de diverses contraintes réglementaires et sécuritaires ou de créer de nouvelles usines.
Si les Allemands ou les Tchèques ont conservé des usines ou des emprises dédiées à la fabrication de munitions, il leur "suffit" d'augmenter leur production sur ces sites existants et alors, les problèmes règlementaire évoqués dans le fil ne s'appliquent pas à eux.
Typiquement, dans la vidéo de Perun, sur la production de munitions, il disait que Rheinmetall avait racheté le fabricant espagnol Espal dont l'usine tournait au ralenti. Ça n'est évidemment pas immédiat mais en cas d'augmentation de commande, la législation européenne telle que décrite dans le fil ne va pas venir t'embêter, vu que le site existe déjà.
Pour les Tchèques, il donnait le chiffre de 100 000 avec une optimisation des capacités de production et pour l'augmentation ultérieure, il faudra attendre deux ans (mais plus pour des problèmes industriels). Mais encore une fois, s'ils ont des sites qui satisfont d'ores et déjà à la réglementation, si j'en crois le fil, ce n'est pas un problème.
En creux, en lisant le fil, j'ai l'impression que notre problème spécifique à nous Français, c'est d'avoir détruit les usines(il cite l'exemple de Salbris pour le 155mm qui a totalement fermé et a dû ensuite être dépollué, donc détruit), revendu les sites à des collectivités (du coup fin des dispositions spécifiques en termes de transport, de sécurité du site, j'en passe et des meilleures...) et réduit notre capacité de production à la portion congrue, obérant ainsi notre capacité de remonter en puissance rapidement, du fait de réglementations européennes et françaises draconiennes qui rendent la création, de ce type d'usine ex-nihilo très compliquées.
Je me plante totalement ou c'est une donnée du problème ?
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- C’est un message populaire.
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il y a une heure, Akhilleus a dit :Visiblement (cf Tom Cooper) les 2 partis commencent à engager des unités fraiches mais peu expérimentées en masse. Histoire d'essuyer les pertes et éviter d'épuiser des unités expérimentées plus avant ? ou parceque ca arrive en bout de course pour les unités vétérans ?
Dans son dernier podcast pour War on the Rocks, Michael Kofman, aborde un peu ces questions.
Selon lui, un des signaux qu'envoie l'échec russe à Vouhledar, c'est que les unités d'élite russes ont perdu de leur mordant offensif à force d'avoir vu leurs rangs comblés par des mobilisés. Typiquement, l'opération a impliqué la 155ème brigade d'infanterie navale, qui dispose d'équipements parmi les meilleurs que possède actuellement l'armée russe mais qui a quand même essuyé un échec cuisant.
À Backhmout, selon lui, l'Ukraine a re-configuré ses forces : en première ligne on va trouver davantage des troupes territoriales, des soldats de la garde nationale et des membres de la légion étrangère alors que les brigades d'infanterie régulière ont été renvoyées à l'arrière (même si certaines unités demeurent sur le front). Pour lui, les Ukrainiens ont placé une large partie de leurs forces régulières en réserve dans le but de conduire des opérations offensives dans l'avenir et s'affairent à créer des nouvelles brigades (mais il incite à la prudence sur ce dernier point car l'ordre de bataille ukrainien est difficile à établir).
À noter que, du côté russe également, les unités qui assaillent Backhmout sont loin d'être les meilleures qu'ils ont à leur disposition. Eux-aussi tentent de préserver leurs meilleures forces.
Sinon, tant que j'y suis quelques points additionnels en vrac :
- Le remplacement de Sourovikine par Gerasimov est sans doute aussi dû au fait que ce dernier a promis une offensive, ce qui a séduit Poutine, là où Sourovikine privilégiait une stratégie défensive qui, pour être sans doute plus réaliste, n'avait pas l'heur de plaire au maître du Kremlin.
- Ne pas se focaliser exagérément sur les tanks. Ce dont les Ukrainiens ont d'abord et avant tout besoin, ce sont des IFV/AFV. Le Bradley leur sera sans doute plus utile que l'Abrams.
- Les livraisons de matériel occidentales ne vont pas tant être utiles aux Ukrainiens pour une offensive potentielle au printemps que dans l'assurance qu'elles apporte qu'il leur sera possible de remplacer le matériel perdu (nombreux même en cas de victoire) après l'offensive en question. Si ces livraisons n'existaient pas, une offensive, qu'elle soit victorieuse ou non, les aurait laissés dans un état de très forte vulnérabilité ultérieure du fait des pertes en matériel qu'elle aurait occasionnées.
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Il y a 11 heures, Deres a dit :
Enfin, il y a quand meme une difference notable d'implication entre juste transmettre des informations/images satellites et choisir soi-meme les cibles puis faire la programmation des missiles. Cela traduirait aussi un manque de confiance dans la parole des ukrainiens. En cas de "bavure", la question de la responsabilite pourrait aussi etre invoque.
D'après l'article du Wapo, les choses semblent être un peu différentes. Selon un responsable ukrainien anonyme, la séquence se déroule de la façon suivante :
- Les Ukrainiens découvrent une cible potentielle et enregistrent sa localisation.
- L'information remonte la chaîne hiérarchique et est relayée aux Américains.
- Ces derniers renvoient, s'ils le désirent, des coordonnés plus précises aux Ukrainiens.
- Les ukrainiens tirent (s'ils ont obtenu des coordonnés)
À noter que :
Le processus est décrit comme "très rapide."
Les Ukrainiens ont la capacité de tirer leurs Himars sans rien demander à personne. Néanmoins, eu égard à la moindre fiabilité des coordonnés qu'ils obtiennent, cela nécessiterait d'employer plus de munitions et, partant, d'en gâcher certaines. Selon l'article, les Ukrainiens ne tirent donc presque jamais s'ils n'obtiennent pas de coordonnés.
Le diable se cache dans les détails mais cela confère un droit de veto de fait aux Américains sur les cibles que les Ukrainiens frappent avec leur Himars. Loin de s'en offusquer, ces derniers utilisent à l'inverse cet argument à leur avantage en disant : "Vous voyez, vous pouvez nous confier des ATACMS, vu que nous avons besoin de vous pour les tirer, nous ne ferons pas n'importe quoi avec."
Citation“You’re controlling every shot anyway, so when you say, ‘We’re afraid that you’re going to use it for some other purposes,’ well, we can’t do it even if we want to,” the senior Ukrainian official said.
Les Américains, quant à eux, se défendent de tout implication dans le choix et le priorisation des cibles et insistent que ce sont les Ukrainiens, et eux seuls, qui choisissent quelle cible frapper :
CitationThe Ukrainians are responsible for finding targets, prioritizing them and then ultimately deciding which ones to engage. The U.S. does not approve targets, nor are we involved in the selection or engagement of targets.
Même si, on l'a vu, ils disposent de facto d'une forme de droit de veto.
Pourquoi d'ailleurs, les Ukrainiens ont-ils besoin des américains pour générer des coordonnés ? L'article semble indiquer que les Américains sont plus précis que les Ukrainiens et que ces derniers ont besoin des précisions américaines pour affiner leur ciblage et s'assurer de toucher la cible mais aussi qu'il s'agit d'un moyen de déjouer le brouillage russe qui empêche les drones ukrainiens d'effectuer des missions de reconnaissance.
Citation“According to our maps and software, a point will have one set of coordinates,” Malinovsky said. “But when we give this target to partners for analysis, the coordinates are different. Why? Because the Americans and NATO countries have access to military satellites.
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- C’est un message populaire.
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Nouvelle analyse de Ian Matveev sur Twitter quant à ce qu'il faut attendre de l'offensive russe :
Mon russe s'appelle Google translate mais il y a des choses intéressantes. Je laisse de côté l'analyse des cartes et des axes de progression russes potentiels, mais sachez que le fil twitter les analyse en détail, si cela vous intéresse.
1°) Le Modus Operandi Russe
L’objectif de l’offensive russe sera réaliste (pour les Russes) : capturer l’entièreté des régions annexées et en particulier celles de Louhansk et Donetsk. Il s’agira sans doute d’une attaque frontale qui s’appuiera sur le succès préliminaire de l’attaque sur Bakhmout. Des attaques de soutien vont être nécessaires pour sécuriser les flancs de la progression et l’armée russe lancera sans doute des offensives de diversion sur d’autres parties du front pour empêcher le redéploiement des réserves ukrainiennes.
Matveev estime également qu’une attaque russe sur Kharkiv, aussi minces soient ses chances de réussite, est possible dans la mesure où il s’agit d’un objectif politique de première importance.
L’objectif ultime sera l’encerclement de la conurbation Sloviansk-Kramatorsk. On part sur une durée de 2/3 mois, avec la possibilité de la faire durer 5 ou 6 mois si les Ukrainiens résistent. Clairement les Russes on délaissé les opérations en profondeur pour une avance lente mais régulière.
En gros, la tactique russe sera d’avancer sur un large front en forçant les troupes adverses à se replier, non plus seulement grâce à la supériorité de l’artillerie (qui reste néanmoins primordiale) mais également grâce à l’action des groupes d’assaut:
Je reprends les schémas de Matveev.
1°) On attaque les points forts du front mais aussi entre les points fort, sans rechercher la progression dans la profondeur
2°) Une fois le dispositif ennemi pénétré de 5-10km, on transforme la progression en une attaque de flanc des points d’appui ukrainiens qui force l’armée ukrainienne à se replier sous peine d’être encerclée.
3°) On avance la ligne de front et l’artillerie et on reprend tout à zéro devant la nouvelle ligne que nous oppose l’ennemi.
Deux raisons pour cela :
1°) La densité de villes et de bourgades dans la région attaquée, chacune pouvant être transformée en forteresse par les Ukrainiens.
2°) Les Russes veulent rester dans la zone densément couverte par le feu de leur artillerie. Ne pas laisser la progression dépasser 5-10km permet de conserver des liaisons fiables entre l’artillerie et l’infanterie, qui pourra obtenir un soutien rapide de cette dernière. Qui plus est, à de telles distances, les artilleurs sont également en mesure de faire appel à leurs propres drones pour observer le front.
À noter qu’entre Backmout et Sloviansk-Kramatorsk, le terrain est constitué de collines qui vont facilité le travail du défenseur.
2°) Est-ce que les Ukrainiens ont tort de s’accrocher au terrain comme ils le font à Backhmout ?
Il est indéniable que des batailles du type de celles qui se déroulent à Backhmout causent de lourdes pertes à l’armée ukrainienne. Alors pourquoi s’entêter ?
1°) L’armée ukrainienne a besoin de gagner du temps (mettons encore 2 à 3 mois) pour laisser le temps à un nombre suffisant des matériels occidentaux promis d’arriver. Résister leur permet de gagner un temps précieux et de faciliter une contre-attaque ultérieure.
2°) L’armée russe ne sort pas non plus indemne de ce type de bataille et cela affaiblit également son potentiel offensif.
3°) À quoi servirait-il de se retirer ? L’armée russe se lancerait dans une poursuite et attaquerait la ligne de repli choisie par les Ukrainiens qui se verraient alors confrontés à la même situation mais
- Plus en arrière
- Dans des positions dont rien ne prouve qu’elles soient ou auraient été mieux fortifiées que celles occupées par les Ukrainiens actuellement.
3°) Que peuvent faire les Ukrainiens pour mettre en échec l’attaque russe ?
1° ) Déjà attaquer les entrepôts et lignes d'approvisionnement ennemis. Pour que l’armée russe puisse passer à l’offensive, elle devra rapprocher ses réserves du front et, à ce moment-là, la logistique russe sera plus vulnérable.
2°) Mener un combat de freinage comme expliqué au point 2°)
3°) Contre-attaquer pour forcer les Russes à disperser leurs forces. Les Russes sont soumis à des pressions politiques au plus haut niveau (Poutine) afin qu’ils n’abandonnent pas un pouce de terrain conquis. Ainsi, une contre-attaque ukrainienne qui remporterait un tant soit peu de succès, résulterait en un déplacement de réserves sur la zone menacée du front, et ce bien au delà de ce que la simple logique militaire indiquerait.
Il n’en reste pas moins qu'une dure bataille attend l'armée ukrainienne.
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De très intéressantes considérations sur les pertes des VDV sur Twitter en ce moment :
Tout part du fondateur de Rybar qui, dans son émission de télé, avance que les VDV ont perdu 50% de leur effectif au combat depuis le début de l'invasion.
Dara Massicot nous fait l'amabilité de se plonger un peu dans les chiffres pour voir si ça a du sens (l'explication est d'ailleurs, à mon sens, plus intéressante que le résultat final) :
En résumé :
- On part d'un effectif de 45 000 hommes pour les VDV en 2022.
- Sauf que, sur ces hommes, tous ne sont pas professionnels : il y a des conscrits dans le lot qui sont restés en Russie. Une estimation pas trop absurde semble devoir être 27 000 hommes de troupes professionnels auxquels s'ajoutent 4 000 officiers soit 31 000.
- On enlève 20% pour prendre en compte le fait que la totalité de l'effectif n'est pas apte au déploiement et que tous les postes budgétés ne sont pas pourvus. On est donc à 24 000.
- Si on prend 50%, on arrive au chiffre de 12 000 pertes.
Mais problème : les VDV ont-elles déployé l'intégralité de leurs troupes disponibles en Ukraine ? Le gars de Rybar est-il crédible ? Qu'entend-il par pertes ? D'ailleurs pourquoi dit-il ça à la télé ? Comme toujours plus de questions que de réponses...
Pour essayer de corréler le truc, on peut se reporter aux estimations de morts dans les troupes d'élite russes tenues par la BBC, qui annonce 1425 morts au combat chez les VDV en date du 4/01.
Comme les Russes sont, la pudeur slave sans doute, assez discrets quant aux pertes réelles, on peut rajouter 50% à ce chiffre (la BBC scrute la presse et les réseaux sociaux : les chiffres sont donc avérés mais nécessairement sous-estimés) et on arrive à 2100 morts.
On multiplie par trois pour avoir le nombre de blessés et on additionne morts et blessés et on arrive 8400 pertes totales au maximum.
Bref difficile de réconcilier les deux mais, dans les deux cas, les estimations sont effectuées avec des hypothèses de toute façon discutables.
Bref, deux leçons:
- Très compliqué d'estimer les pertes des belligérants de manière fiable.
- Les VDV ont malgré tout subi des pertes très sensibles et sont très affaiblies.
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Le 10/01/2023 à 12:37, funcky billy II a dit :
Pour ceux, et je vous sais nombreux, qui s'inquiètent du devenir des généraux russes limogés à la suite des échecs russes en Ukraine, quelques nouvelles rassurantes :
Le général Serdioukov qui commandait les troupes aéroportées russes aurait été remplacé à la suite de couteux échecs, au nombre desquels l'assaut aéroporté sur Hostomel occupe une place de choix. Il commande désormais les troupes russes en Syrie.
Quant au général Lapin, qui était conspué à longueur de messages Télégram par Kadirov, Prigojine et toute une flopée de blogueurs militaires russes à la suite de la contre-offensive ukrainienne de Kharkiv et de la prise de Lyman par l'armée ukrainienne, il est devenu, à la fin de l'année dernière, le CEMAT russe.
Si on en croit un politologue cité par l'article de la BBC en Russie, cela dénote un retour de balancier chez le maître du Kremlin : après avoir été fortement déçu par l'armée et décidé de favoriser Wagner à l'automne, il serait revenu à ses premières amours suite aux faibles progrès de Prigojine à Bakhmut... Quoi qu'il en soit, il n'en reste pas moins que la nomination d'un homme, qui était devenu le bouc émissaire de nombreux acteurs puissants, à un tel poste est notable.
Et on note également que, dans l'armée russe, les disgrâces sont manifestement passagères.
Nouvelle étape dans le jeu de chaises musicales chez les généraux russes :
Gerasimov est désormais le commandant des forces russes déployées en Ukraine en remplacement de Sourovikine, ci-devant commandant désormais, sera son adjoint.
Cela reste cohérent avec l'hypothèse d'une forme de rééquilibrage en faveur de l'armée au sein dans les hautes sphères russe, Sourovikine étant a priori réputé être un allié de Prigojine.
Autre hypothèse vue qui n'est pas mutuellement exclusive loin de là, permettre à Gerasimov de récupérer les lauriers de la chute de Soledar.
Mais, bon, évidemment, rien de sûr.
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il y a une heure, Alexis a dit :
Dire "J'ai besoin d'autant de 300 chars lourds et 600 VCI et 500 canons pour les repousser", ça ne me paraît pas trop. Loin de là.
Je dirais même que Zaloujny me semble prendre en compte la qualité perçue du matériel, et l'habileté que les Ukrainiens ont pu démontrer... Sinon, ces nombres là me paraîtraient très justes, perso.
Ah mais nous ne sommes pas en désaccord. Je me bornais à dire que je n'étais pas convaincu qu'il faille prendre les chiffres ukrainiens pour argent comptant.
Quant à moi, je serais bien en peine d'évaluer si 300 chars c'est juste assez, beaucoup trop ou carrément insuffisant. Pour ça, je vous lis tous avec intérêt.
il y a une heure, Alexis a dit :En fait, je pense en premier lieu... aux Etats-Unis
Et, à tout seigneur tout honneur, personne ne fera pression sur eux
Oui, là c'est sûr
Cela étant, même s'ils n'envoient pas de char, les USA ne mégotent quand même pas leur soutien. La dernière rumeur, c'est l'envoi de Stryker selon Politico (mais US cette fois-ci) :
D'ailleurs, dans l'article ce passage intéressant quant au sujet dont on discute (traduction perso à l'arrache) :
Citation"Il y a un étrange jeu de va et vient avec les Européens où, à chaque fois que quelqu'un leur fait une demande, les Européens répondent "Et bien, vous savez, les Américains devraient ouvrir la voie". Et l'administration Biden répond : "Nous voulons que les Européens fassent le premier pas ou alors que nous le fassions ensemble". Et tout ce que les Ukrainiens disent c'est : "Pour l'amour du ciel, donnez-nous des tanks !"
il y a une heure, Alexis a dit :C'est la logistique des M1 Abrams qui est difficile. Et leur maintien en condition. Voui
Bizarrement, l'argument n'est guère cité pour les Leopard II. Ses opérateurs, de la Finlande à la Pologne, ne semblent voir rien d'irréaliste à ce que les Ukrainiens maîtrisent cette machine.
Sans être spécialiste, il me semble quand même qu'il y a un fond de vérité dans cet argument, notamment pour ce qui est de la consommation qui est réputée très élevée sur les Abrams à turbine comparée aux Léopards à moteurs classique.
Qui de la capacité de la logistique ukrainienne à encaisser cela ?
Est-ce qu'un Abrams endommagé en Ukraine pourrait être plus facilement réparé qu'un Léopard (je veux dire, est-ce qu'il faut le renvoyer aux USA) ?
Dans un autre article de Politico :
CitationThe administration may still be reluctant to send Abrams tanks, however, due to the significant training and logistics involved. Maintenance in the field will be a challenge, especially without a supply of parts. A tank division can also guzzle up to 600,000 gallons of fuel a day, potentially slowing Ukraine’s movement.
The Bradley’s logistical requirements are “terrifically less burdensome than, say, those associated with an M1,” one of the U.S. officials said. “Our M1s would be a logistics burden that we would not want to put on [Ukraine] until they and we were confident they were ready.”
Sont-ce des arguments valides ?
Manifestement, il y a aussi des questions sur l'équipement des blindés qu'on envoie et sur l'identification des modèles à envoyer :
CitationOne of the main sticking points has been identifying which units or storage facilities have the right vehicles available for export, along with some concerns over advanced optical and communications equipment included in newer models.
En gardant en tête que, pour aller dans ton sens et toujours dans le même article :
CitationThe Bradley is also considered to be a less escalatory choice than the Abrams for an administration still concerned about provoking Moscow.
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Je me permets de réagir sur deux points.
Il y a 2 heures, Alexis a dit :Zaloujnyi est-il en train de charger la barque, sur le principe "je demande 10 ils me donneront 1" ? Peu probable, car les chiffres qu'il donne en public, dont la plupart ne peuvent pas les vérifier, il doit aussi les défendre devant les militaires des potentiels pays donateurs, et il a tout intérêt à avoir des arguments solides même s'il ne les partage évidemment pas en public. Il y a donc de bonnes chances que ses besoins soient effectivement à peu près ceux-là, ni la moitié ni le double.
L'armée ukrainienne donne pourtant des informations que même leurs supporters les plus fervents considèrent généralement comme de la pure science-fiction. Typiquement, les chiffres de pertes russes donnés par les Ukrainiens. Donc, la possibilité d'avoir à discuter des chiffres avec des homologues étrangers (qui disposent pourtant de leurs propres sources d'informations comme en témoignent leur communication sur le sujet) n'a pas l'air d'être un point bloquant au moment de les rendre publics.
Il y a 2 heures, Alexis a dit :==>L'Occident n'a PAS décidé d'équiper l'Ukraine pour qu'elle puisse reprendre le contrôle des territoires occupés par la Russie depuis le 23 février.
La notion d'Occident est à mon sens inadaptée en l'espèce dans la mesure où les différents pays qui le composent ont des divergences marquées sur cette question précise :
Si on en croit Politico, il y aurait un axe franco-polonais pour faire pression sur Berlin :
CitationFrance and Poland are pushing the EU’s biggest economy to equip Kyiv with its powerful Leopard 2 tank
CitationA French official told POLITICO that Paris is turning the screws on Germany in the hope of extracting an agreement from Berlin to send Leopard tanks to Ukraine ahead of a Franco-German summit on January 22, the 60th anniversary of the Élysée partnership treaty between the two nations.
Similar pressure is coming from Poland, which wants to form a broad coalition among Western partners to jointly hand over Leopards to Ukraine. “We encourage other countries to form a broad coalition for the transfer of more modern tanks to Ukraine, such as Leopard tanks,” Deputy Foreign Minister Paweł Jabłoński told Polish public radio on Monday.
Citation“I talked about it with German Chancellor Olaf Scholz a couple of weeks ago in Brussels, and I think we may know more about it in the next few days,” Morawiecki added.
D'autres pays sont prêts à donner des chars si une actions commune est lancée :
Toujours dans le même article :
Citation“Poland can hand over Leopards only in a coalition of countries,” Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki told reporters on Saturday, adding that talks with other countries on forming such an alliance are ongoing.
On parle aussi de la Finlande comme donneur potentiel par exemple (rien d'officiel) si l'Europe se lance :
Qui plus est, il y a des raisons autres pour ne pas envoyer des chars que le refus de la reconquête des territoires occupés :
Prenons la France :
CitationUkraine has also asked Paris to send French Leclerc battle tanks to Ukraine, a request that is currently being examined by the French authorities. French officials caution, however, that Leclerc tanks are no longer in production, raising questions over maintenance and the provision of spare parts — problems that the Leopards, due to their wide availability in many nations and their continued production, do not face.
Les USA évoquent des raisons similaires (qu'on peut évidemment remettre en cause) au sujet des Abrams, dans le WaPo :
CitationAt the Pentagon, Laura Cooper, the deputy assistant secretary for Russia and Ukraine, said this is the right time to provide the Bradley. “The Ukrainians have demonstrated a lot of growing proficiency in maintenance and sustainment,” she said.
She added that the U.S.-led training set to begin later this month will enable troops to operate, maintain and repair the weapons and that providing tanks, such as the Pentagon’s more complex, gas guzzling, heavily armored M1 Abrams tank, would require more maintenance and other training.
D'autres pays auraient, quant à eux, pris des mesures pour faciliter les dons :
CitationStill, France would be willing to deploy its Leclerc tanks to NATO allies that send some of their own Leopard tanks to Ukraine, in order to fill gaps, an official in Paris said.
Les Américains vont envoyer une grosse centaine de chars modernes à la Pologne, pays qui a d'ores et déjà envoyé des chars en Ukraine et veut maintenant envoyer des Leopards.
Les Français ont envoyé des chars légers, les Anglais parlent d'envoyer des chars lourds.
Sans parler des Allemands qui nagent à contre-courant, même s'il font parfois des demi-tours à 180° (comme avec les Marder que jamais au grand jamais ils ne pouvaient livrer sans que la Bundeswehr ne s'effondre).
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Eurofighter
dans Europe
Posté(e)
Un radar ECRS mk2 a été installé à bord d'un Typhoon pour la première fois le 1er novembre dernier. Il s'agit de l'avion instrumenté BS116.
Le premier vol est attendu pour juillet 2024 (et l'IOC pour 2030...)
Il y a quelques détails supplémentaires sur le FB de A2I (une rapide recherche Google ainsi que son style inimitable me laissent à penser qu'il s'agit d'une nouvelle itération de notre ami JL).
Le MOD n'a pas communiqué sur la question car certains composants de radar devaient être remplacés.
Le radar en question est toujours très expérimental. Il s'agit de l'antenne du démonstrateur Bright Adder qui a été branchée au "back end" d'un radar ECRS mk0. Les "vrais" composants du radar Mk2 sont toujours en développement.
12 radars Mk2 de développement vont être construits suivis de 40 exemplaires pour les T3 de la RAF. À noter que sur ces 40, une partie servira également à la mise au point du radar et sera ultérieurement remise au standard de série final.
Mais comment tu expliques que les Espagnols aient un programme de modernisation des T1 ? Ils remplacent les tronçons arrière au cours du processus de modernisation ?