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funcky billy II

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Tout ce qui a été posté par funcky billy II

  1. On est d'accord. Il s'est préparé, certes, mais, dans ma compréhension de la chose, pas à un éventail de sanctions aussi large. Beaucoup relaient l'impression que, si nous on se tire une balle dans le pied, lui se coupe les deux jambes à la scie sauteuse au final. Mais est-ce qu'en février, on savait qu'on allait être à ce point à poil en termes de nucléaire avec toutes les centrales fermées pour carénage ? (Vraie question, je dis peut-être n'importe quoi). Il me semble néanmoins que beaucoup disaient dès février que l'Allemagne était dans une situation très compliquée (mais peut-être, là encore, ma mémoire me fait-elle défaut, c'est juste un souvenir que je crois avoir). Après, si l'occident envoie un signal de fermeté, notamment en termes de sanctions économiques, face à une agression d'un état à un autre, ça peut avoir un effet dissuasif, tu ne penses pas ? En fait, on en revient au débat qu'il y avait eu au moment de la non-livraison des Mistral, bien qu'à une autre échelle. Oui, économiquement, on y perd, sur le moment,, d'appliquer les sanctions. Mais est-ce que ne pas les appliquer n'aurait pas au contraire des effets de bord très nocif dans d'autres domaines ? Et, au moment de prendre des décisions, qu'est-ce que tu considères comme étant le plus important ? D'un côté ton économie y perd, d'un autre, tu encourages un agresseur potentiel à continuer son oeuvre de rétablissement de son empire par renforcement positif (Asie centrale, pays balte, Moldavie... il lui reste du taf à Vlad), tu affaiblis grandement la cohésion de l'UE, de l'OTAN, tu envoies un signal au monde que l'occident est veule et faible et que c'est OK de mener des guerres d'agression impériale en Europe ou ailleurs, tu continues de laisser une bonne part de ta sécurité énergétique aux mains d'un état qui te considère comme un ennemi irréductible, voudrait détruire ton système de valeurs et a essayé de te faire passer pour un génocidaire en puissance au Mali il y à peine deux mois... J'en passe et des meilleures... Après, peut-être que la donne sera plus claire quand ce sujet sera clos faute de combattants parce qu'on sera tous dans le noir sans électricité pour poster ou que les Gilet Jaunes auront pris l'Élysée après notre effondrement économique et qu'on sera tous sous la dictature de Fly Rider 1er. Mais pour le moment, se borner à dire, " les sanctions nous créent un problème économique (que personne ne nie), il ne faut pas les appliquer" c'est quand même, bien que je ne sois aucunement compétent sur la question, passer à côté d'une partie du problème. Et ce, sans préjuger de la décision qu'il convient de prendre au final.
  2. funcky billy II

    Mirage 4000

    Merci pour les photos. Celle du cockpit fait très moderne en comparaison des Mirage 2000 du début des années 80, je trouve. C'est une modification ultérieure dans la vie de l'avion ?
  3. Bloomberg a mis la main sur un rapport destiné au gouvernement russe concernant la résistance de l’économie au sanctions occidentales. Autant, publiquement le gouvernement russe affiche sa certitude que les sanctions seront sans effet, autant, derrières les portes closes du ministère de l’économie, la vision a l’air d’être un chouïa moins optimiste. Il s’agit d’un rapport daté du 30 août et que Bloomberg a réussi à confirmer auprès de plusieurs sources. Le ministre russe de l'économie a d'ailleurs confirmé l'existence du rapport aujourd'hui . Le gaz et le pétrole L’Europe constitue le principal marché du gaz russe à l’exportation et fermer complètement le robinet, ça signifie 6,6 milliards de $ de taxes en moins dans les caisses de l’état. À court et moyen terme, il sera impossible de compenser pleinement la perte de ce marché en en développant de nouveaux. Le pétrole (55% des exportations russes vers l’Europe), c’est un peu la même histoire. Dans les deux cas, l’arrêt des exportations peut constituer un problème dans l’approvisionnement du marché intérieur. Un arrêt brutal des exportations aurait possiblement pour conséquence une baisse non moins brutale de la production qui pourrait entraîner des pénuries et un abandon des objectifs d’augmentation du volume fourni. Qui plus est, la perte des de l’accès aux technologies occidentale va mettre un vrai frein pour l’extension de l’exploitation russe, notamment pour ce qui concerne les composants liés au GNL. À noter que cela ne concerne pas seulement les nouveaux équipements mais également la maintenance de ceux qui sont déjà en place. Les Importations La Russie dépend des importations en ce qui concerne de nombreux secteurs critiques où il n’y a pas d’alternatives. Par exemple, en ce qui concerne l’agriculture, le rapport pense qu’à terme les Russe vont devoir apprendre à manger moins… De fait, ils estiment que 99% de la production de volailles et 30% de la production de lait du cheptel de vaches Holstein (la race de vaches à lait la plus répandue si ma mémoire en me fait pas défaut) sont dépendantes d’importations diverses. Les graines de betterave sucrière ou de pomme de terres, la nourriture pour les poissons ou les acides-aminés (d’après Wikipédia, ça sert pour nourrir les animaux ou comme engrais) sont en majorité importés. Pour l’aviation, 95% du traffic passagers se fait sur des avions occidentaux et la perte de l’accès aux pièces détachées occidentales va avoir des conséquences négatives sur la taille de la flotte. 30% seulement des machines-outils sont faites en Russie et l’industrie n’a pas la capacité de couvrir les demandes à l’échelle du pays. 80% de la production domestique de médicaments dépend de matières premières importées. Le coût du transport routier a triplé du fait des sanctions prises par l’UE. La Russie va souffrir d’un brain drain de grande ampleur et ils estiment qu’en 2025, 200 000 spécialistes en IT pourraient avoir quitté le pays. L’année 2025 pourrait amener une pénurie de cartes SIM en Russie du fait des diverses sanctions. Le secteur des télécommunications pourrait avoir 5 ans de retard sur les leaders mondiaux en 2022. Dans les deux ans à venir, les volumes de production russes dans les domaines du gaz, du pétrole, du métal, des produits chimiques et du bois vont baisser. Au final, le rapport avertit le gouvernement que les objectifs fixés par Poutine avant le début de la guerre vont devoir être révisés, et ce y compris dans des domaines tels que la croissance démographique ou l’allongement de l’espérance de vie. Quand bien même, les Russes parviendraient à remplacer les importations occidentales par d’autres venues du Chine ou d’Asie du Sud-Est, cela aurait quand même des effets négatifs car ces alternatives sont, pour beaucoup, moins avancées technologiquement que ce que les Russes importaient d’occident. La Russie prendrait donc du retard par rapport aux standards mondiaux. Pour l’économiste de Bloomberg, la croissance russe ne dépassera pas 1% au cours de la prochaine décennie, et diminuera ensuite jusqu’à tomber à 0 en 2050. Pour le rapport russe, le scénario moyen, c’est une contraction de l’économie de 8,3% en 2023 par rapport à 2021 avant un rebond, et le scénario du pire, une contraction de l’économie de 12% en 2024 par rapport à 2021. Je ne suis pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise mais je suis toujours un peu perplexe devant ce raisonnement qui veut que plus la Russie envahit de pays voisins, moins on doit la considérer comme dangereuse...
  4. De mémoire, aussi spécieux cela soit-il, il n'y a pas de contact direct entre OTAN et Ukraine sur le plan des renseignements. Tu as des avions (par exemple) qui appartiennent à des pays membres de l'OTAN qui recueillent des informations et les mettent en commun (tout ou partie) avec les autres membres de l'OTAN par le truchement de l'organisation. Après, si des état membres veulent transmettre les informations en question à l'Ukraine, et bah écoute, grand bien leur fasse . Mais c'est leur problème, pas celui de l'OTAN. L'OTAN concrètement a envoyé des renforts dans les pays membres de l'Alliance pour s'éviter une mauvaise surprise, a lancé des démarches pour intégrer Suède et Finlande et a dit que la Russie était quand même un chouïa exaspérante à envahir ses voisins en permanence. C'est tout. Après, qu'un certain nombre de membres de l'OTAN éprouvent, en ce moment, une certaine ire vis-à-vis de la Russie, je pense que personne ne le niera. Mais les livraisons d'armes et la fourniture de renseignement sont, il me semble, du ressort des relations bilatérales entre chaque membre et l'Ukraine. En tout cas, l'image de Vladimir et moi-même nous livrant à des comparaisons anatomiques poussées m'emplit d'une joie non-dissimulée. Tu avais quand même certaines différences de perception au sein de l'Alliance quant à la conduite à tenir avec la Russie, si je ne dis pas de bêtise. Sans parler de la Turquie qui joue son jeu à elle, France et Allemagne ont quand même fait entendre des voix discordantes, notamment en 2008, il me semble, pour s'opposer à l'extension de l'alliance à l'Ukraine et à la Géorgie. Mine de rien, on parle de deux états qui ont fourni des armes à la Russie (les deux Mistrals, les caméras thermiques dans les chars), des centres d'entraînement clefs en main (Rheinmetall) ou de l'avionique à mettre dans leurs Suckhoï pour l'exportation (de mémoire, les Su-30 Malais emportent des Damoclès et des HUD et écrans faits par Thalès par exemple)... Avec des raisons et des buts différents, je n'ai quand même pas le sentiment que l'on puisse accuser le couple franco-allemand d'avoir fait preuve d'une hostilité excessive à l'égard de Moscou pendant toutes ces années. L'Autriche (non OTAN mais laquais quand même) ne s'est pas non plus distinguée par une russophobie excessive, il me semble. Puis bon, il est aussi possible de prendre les choses à l'envers : si l'empire a quand même pas l'air d'avoir besoin de se fouler exagérément pour convaincre les autres de devenir ses laquais, c'est peut-être également qu'il y a une menace qui est clairement identifiée et qui les pousse à faire ce choix...
  5. Reuters annonce que l'agence TASS a diffusé une interview d'un responsable appointé par les occupants russes à Kherson. Selon le dignitaire en question, les plans pour tenir un référendum sont reportés eu égard à la détérioration de la situation sécuritaire. Si ça se confirme, l'offensive ukrainienne aurait donc, au moins temporairement, atteint un de ses buts politiques.
  6. Je ne sais pas de quoi sera fait l'avenir mais le présent a l'air un peu différent. De ce que j'ai compris depuis février, les gouvernements occidentaux (et certains autres) ont de facto restreint leur exportations vers la Russie dans différents domaines, pêle-mêle, les ordinateurs, les produits chimiques, les logiciels, les puces électroniques, etc. Au sujet des puces donc. Les Américains, ont un truc qui s'appelle le “Foreign Direct Product Rule” ou FDPR de son petit nom. La beauté de la chose, c'est que ça concerne les produits fabriqués aux USA mais également tous ceux qui ont été fabriqués grâce à des équipements ou des logiciels américains ou même si quoi que ce soit d'américain rentre en jeu dans le processus de fabrication. (Je ne l'invente pas, c'est dans l'article de The Economist que je citais plus haut). Oui mais les Chinois ! Les Chinois sont dépendant de la technologie US pour fabriquer leurs puces (a priori, la plupart des fabricants de semi-conducteurs au monde sont dépendants de logiciels ou de machine-outils américains pour fabriquer leurs puces). S'ils décident de passer outre, ça veut dire fin de l'accès au marché US et fin de l'accès à ces moyens de production. (Je n'invente rien non plus, c'est un article de Bloomberg). Les Chinois sont dans ce cas-là, par exemple. Les téléphones Xiaomi ou les ordinateurs Lenovo sont munis de puces qui tombent sous le coup du FDPR. Pour les Chinois, le marché russe, c'est finalement pas grand chose (alors que les Russes recevaient 70% de leurs puces, smartphones et semi-conducteurs depuis la Chine) donc ce n'est sans doute pas utile pour eux de péter un câble sur le sujet à court terme. Ça ne veut pas dire que les Chinois sont contents de cette situation et vont avoir envie d'y rester éternellement (litote) mais pour le moment, ils sont, selon Bloomberg, forcés de faire avec. L'exemple type qui crédibilise tout ça, c'est Huawei, dont la branche téléphonie a, de fait, pris un énorme coup dans les gencives dès que Washington l'a sanctionnée. Donc bon, malgré tout, avant que le nouvel ordre mondial soit pleinement opérationnel, ça risque de se complexifier un peu pour les imports russes. En tout cas, c'est ce que je crois comprendre à la lecture occasionnelle de la presse économique (ma compétence se limite malheureusement à la lecture de l'anglais donc peut-être me fourvoyé-je). Après, la Sillicon Valley biélorusse a l'air en plein essor : Donc, toi tu penses que les sanctions internationales étaient en fait souhaitées par Poutine parce que ça va accélérer son projet de nouvel ordre mondial ? Et qu'il que là où nous voyons une bête invasion impérialiste, il s'agit en fait d'un coup de billards à 28 bandes d'un stratège génial qui veut jeter à bas la domination occidentale sur le monde connu ? (C'est vraiment ce que j'ai l'impression de comprendre à la lecture de tes deux derniers messages).
  7. Dans mon souvenir (mais peut-être fais-je erreur), justement, on voulait tranquillement continuer à acheter du gaz russe, quand bien même ça leur servait à financer leur guerre. C'est Vlad qui a décidé de fermer le robinet. Pas nous. Je pense qu'on peut nous taxer de beaucoup de choses mais à aucun moment on a été nobles ou généreux dans cette histoire. Et sur cette histoire de liberté égoïste à soi, je n'ai pas le sentiment que de confier une large part de sa sécurité énergétique à un dictateur dont les deux principaux passe-temps sont l'envahissement des pays voisins et le chantage au gaz soit un grand pas dans cette direction. Il faut quand même attendre la fin du film avant de dire cela. Cela dit, indépendamment des défauts de l'armée russe, s'il y a doute, c'est parce qu'il y a eu volonté de résister de la part des Ukrainiens et aide occidentale. Si on enlève un de ces deux facteurs, il n'y en aurait plus des masses je pense, de doutes... Cela valide donc en creux la décision de ne pas laisser Moscou faire ce qu'il voulait en Ukraine. La Russie reste un pays fondé sur l'exportation de matières premières et sur l'importation de beaucoup de produits manufacturés. En matière de dépendance des flux commerciaux mondialisés, on est quand même pas mal je pense... Ce qui, si ma mémoire est bonne, se dégageait au moment de l'invasion, c'était que Poutine avait anticipé des sanctions mais pas de cette ampleur. En tout cas, si on suit The Economist: Pour le moment, ils s'en sortent pas trop mal (source). À l'avenir, autant ils pourront contourner / faire sans tout un tas de truc, autant il y a des domaines où ça va piquer sévèrement. Typiquement, les puces électroniques. Washington estiment que Moscou n'arrive à importer que 10% des puces par rapport à avant l'opération spéciale. Du coup, cela impacte la fabrication de missiles, l'industrie en général, les cartes de crédit, potentiellement tous les domaines où tu as besoin d'une puce électronique... Et les Chinois sont pas super chauds pour aider parce qu'ils ne veulent pas perdre le marché américain. (source). À cela s'ajoute la fuite des cerveaux et des entreprises étrangères (même si ces dernières ne sont pas si nombreuses que ça au final). En revanche, The Economist pense que, sans être totalement dénué d'effets, tout ce qui est sanctions contre les oligarques ou le système financier russe va au final être surmonté. Mais la conclusion est sans appel: C'est d'ailleurs, grosso modo, la conclusion du premier article que je cite. Pour le moment, ça tient. Mais l'avenir est sombre.
  8. Un commentaire très intéressant du RUSI qui nous livre une hypothèse pour mieux comprendre la stratégie ukrainienne actuelle. Déjà la stratégie ukrainienne est le fruit de contraintes contradictoires: Démontrer aux partenaires étrangers que leurs efforts servent à quelque chose alors que l'hiver arrive (=> il faut mettre en jeu beaucoup de ressources tant humaines que matérielles pour arriver à des résultats rapides) Ne pas laisser les russes en repos sur le front sud afin de les empêcher de reprendre l'initiative ou de consolider leur contrôle de la région (=> mettre en jeu une quantité de ressources moyenne de manière prolongée) Reprendre le territoire perdu à l'aide d'une offensive (=> constituer avec soin une réserve suffisante ressources pour arriver à lancer une offensive ayant des chances de succès). Du coup, la stratégie ukrainienne dans le sud serait une tentative de réconcilier, autant que faire se peut, ces objectifs antagonistes. Kherson se situe, pour sa majeure partie sur la rive ouest du Dniepr. L'idée, c'est, avec un nombre de troupes assez modéré, d'arriver à réduire l'espace occupé par les troupes russes sur la rive occidentale du Dniepr, ce qui les forceraient à se concentrer (notamment à Kherson). Le fleuve jouerait alors deux rôles: Protéger le flanc ukrainien en empêchant les Russes de mener des contre-attaques d'importance. Prévenir l'arriver de renforts et d'approvisionnements russes en rendant la traversée du fleuve, sinon impossible, du moins beaucoup plus longue et complexe. À ce moment-là, on assisterait à un renversement de la situation qui prévalait lors de l'attaque russe contre Severodonetsk: des troupes soumises à des tirs d'artillerie dévastateurs auxquels elles seraient dans l'impossibilité de répliquer et forcées de défendre un objectif impossible à abandonner pour des raisons politiques (en l'occurence Kherson). Ce qui laisserait la direction russe face à un dilemme: accepter de perdre des troupes dont elle a pourtant grand besoin au vu du sous-effectif de son armée ou être forcé de faire un autre "témoignage de leur de bonne volonté" en abandonnant Kherson. En revanche, une attaque directe sur la ville de Kherson serait une erreur pour deux raisons: Les ressources ukrainiennes ne sont, on l'a vu, pas illimitées et une attaque sur la ville a de grandes chances d'être meurtrière. De toute façon, une exploitation de l'autre côté du fleuve est impossible dans la mesure où la situation serait alors inversée: les Ukrainiens ayant l'obstacle du fleuve à surmonter pour alimenter leurs opérations sur l'autre rive du fleuve et il n'en on de toute façon pas la possibilité (toujours ce manque de troupes). L'arrivé de l'hiver signalera une pause dans les opérations et lancera le début d'une course contre la montre entre les deux camps pour savoir qui réussira à reconstituer le plus efficacement ses forces armées qui ont, de chaque côté, beaucoup souffert depuis février. La fin des opérations offensives majeures du côté russe tendant à démontrer qu'ils se sont déjà lancé dans la course, les attaques ukrainiennes vont aussi avoir l'avantage de mettre à mal ce processus en forçant les Russes à envoyer les troupes qu'ils entraînaient sur la ligne de front afin de repousser les avancées ennemies. En outre, ces quelques mois passés dans les tranchées en plein hiver vont mécaniquement avoir un effet négatif significatif sur leur moral. D'où une offensive ukrainienne en trois phases: L'offensive sur Kherson Une période ponctuée d'escarmouche et de frappes à longue distance pour démoraliser les Russes et désorganiser leur processus d'occupation du pays. Le retour des opérations de grand style en 2023 à la fin de l'hiver. Et nous sommes entièrement d'accord là-dessus. Seulement, la com n'existe pas isolément du déroulement des opérations. Sauf à accepter de perdre toute crédibilité, il faut quand même qu'elle s'appuie sur du concret à un moment donné. Si deux mois après l'invasion, des combats de rue entre Russes et Ukrainiens se déroulaient dans le centre de Lviv, je ne suis pas persuadé que les Américains auraient envoyé des Himars ou des M777, quand bien même les Ukrainiens auraient eu les meilleurs community managers au monde. Si tu estimes que communiquer mettrait en danger tes opérations immédiates, ça peut valoir le coup de t'abstenir de communiquer un temps.
  9. On ne sait pas pourquoi ils ont communiqué comme ça en fait. Est-ce qu'ils étaient sous pression dans le Donbass et ils voulaient absolument diviser les forces russes en les forçant à renforcer le Sud au détriment de l'est. Est-ce que c'était délibéré pour attirer le plus de forces possibles entre la ligne de front et le Dniepr afin d'en piéger le plus possible ? Est-ce que c'était pour des motifs politiques ? Faire du bien au moral de l'armée et des civils présents dans les zones occupées par l'armée russe ? Ou encore montrer aux occidentaux que leur fournir des armes allaient déboucher sur un résultat ? Est-ce que c'était autre chose (ou bien une hypothèse citée précédemment) et finalement ça s'avère être idiot ou contre-productif ? Pour le moment, c'est quand même très compliqué de conclure. À la limite, s'ils escomptaient un résultat rapide, ils auraient communiqué à balles. Là ils ont fait un black out dès le début ou presque. Encore une fois compliqué de conclure. Peut-être qu'ils ne disent rien parce qu'ils pensent que ça va patiner un peu au début pour s'accélérer ensuite ? Encore une fois on ne sait pas. Entre rien et des communiqués lénifiants du type "Tout va bien, laissez la police faire son travail" chers au commissaire Bialès de la Cité de la Peur, je ne vois pas tellement la différence. Qui plus est, la communication n'est pas une fin en soi. C'est une dimension importante mais ce n'est qu'un outil au service de l'objectif final. S'ils ne diffusent rien pendant trois jours et que l'offensive finit par fonctionner à peu près comme ils veulent, personne n'en aura rien à faire. Inversement, si c'est un échec absolu, tout le monde aura oublié les vidéo d'auto-promo qu'ils auraient pu faire au début de l'offensive. Un fil très intéressant à ce sujet (et sur d'autres choses): En gros, l'Arménie a balancé tout un tas de vidéos où on voyait des soldats ennemis en très mauvaise posture pendant les trois premiers jours de la guerre en 2020. Est-ce que quelqu'un s'en rappelle aujourd'hui et est-ce que ça a influé sur le résultat final ? Qu'est-ce que tu gagnes en sécurité opérationnelle vs qu'est-ce que tu perds en maîtrise du narratif ? C'est une question qui mérite réflexion avant d'y répondre. Après, j'ai de toute façon l'impression qu'une large part de ceux qui accordent de la crédibilité à la com russe ("T'inquiète frère, on a détruit 250 Himars rien qu'hier") rejetteront la com ukrainienne de toute façon, et boiront les paroles de n'importe quel hydrocéphale qui annoncera la victoire russe dans les deux jours à venir (allez voir les commentaires sous les vidéos de Stratpol, c'est édifiant), donc bon... S'ils visent plus les populations des pays alliés ou la leur, c'est pas une semaine d'arrêt qui va changer la donne. Le résultat de leur opération (et à la limite, le spin avec lequel ils l'exploiteront) aura plus d'importance au final à mon sens. On peut retourner le truc. Si ça rate, ça leur laisse la possibilité de dire que c'était juste une attaque pour tâter le terrain. Alors que s'ils disent que ça y est, cette fois c'est la bonne, ils sont coincés. Bref, je ne dis pas que je ne suis pas d'accord avec toi mais je trouve que tu t'avances un peu. La com c'est important bien sûr, mais Bagdad Bob n'a pas permis à Saddam de rester à Bagdad.
  10. Pendant que le Sud s'enflamme, les journalistes de la BBC se sont rendus sur le front (du côté ukrainien bien-sûr) dans le Donbass, au nord de Siversk. L'article est un peu chelou: le titre et le chapeau indiquent que les Ukrainiens préparent une autre offensive dans le Donbass mais le corps de l'article n'en parlent pratiquement pas et laisse à penser qu'il s'agit plus d'un espoir partagé par les soldats ukrainiens qu'une réalité tangible. Quelques points intéressants néanmoins: Le front ne bouge que très lentement. un combattant qui avait connu les attaques russes à Severodonetsk expliquent qu'elles ont changé de nature depuis juillet. Les attaques ne sont plus le fait de bataillons constitués mais d'unités plus petites comme des simples sections. Les Ukrainiens disent être toujours en infériorité numérique mais celle-ci est beaucoup moins prononcée qu'au moment des avancées russes de juillet. Un soldat ukrainien remarque que contrairement aux combats qu'il a connus dans la banlieue de Kiev, dans le Donbass, la loyauté des civils qui sont restés est plus partagée. Après, ce qui a l'air de se dégager de l'article, c'est que l'offensive sur Kherson a un effet très positif sur le moral des Ukrainiens qui se battent dans le Donbass.
  11. funcky billy II

    Eurofighter

    Dans le AFM de septembre de cette année, ils parlent plus en détail du programme d'améliorations du Typhoon: 1°) Le radar Le fameux ECRS mk2. D'après un responsable de BAE, leurs ambitions sont surprenamment modestes: Ceux qui accusent les Anglais d'arrogance seront bien forcés d'en rabattre. Comparé aux radars actuels, le mk2 utilisera une plus grande part du spectre de fréquence, ce qui le rendra plus délicat à brouiller. Ce radar sera, de plus, capable de détecter et de suivre les radars ennemis (sans avoir besoin d'émettre donc). Il sera, en outre, capable de les brouiller. Premiers tests en 2023, début de l'intégration sur Typhoon en 2025, livraison aux unités en 2028. 2°) Le PDL Depuis juin, le Litening V est utilisé par les Typhoons de la RAF (qui, auparavant ne disposait que du III). Comparé à son prédécesseur, il bénéficie d'optiques de meilleure qualité ainsi que d'une meilleure capacité à générer des coordonnées. En bon français, vous pouvez détecter une cible de plus loin, obtenir ses coordonnés et l'observer plus précisément tandis que votre munition fonce vers sa cible. Donc, vous pouvez rester à plus grande distance de la cible tout en distinguant tous les détails. Autre avantage par rapport au Litening III, le V peut suivre des cibles en mouvement (utile pour le Brimstone). De ce que je comprends (ça pourrait être plus clair leur histoire), si la cible commence à bouger, le pilote n'aura plus à la suivre en déplaçant une croix sur son écran avec un joystick pour guider l'arme mais pourra laisser le système se débrouiller tout seul et utiliser ses capacités cognitives pour, le cas échéant, gérer d'autres menaces. Ce qui ne posait pas trop de problème dans un Tornado (présence d'un WSO au bout du joystick oblige) devient un peu plus complexe dans un monoplace ou le seul pilote doit tout gérer. Selon BAE, ce pod est supérieur au Sniper (comparable au Litening III) ou même au Sniper Advanced. 3°) Le SPEAR mk3 C'est un missile air-sol qu'on peut placer entre la bombe planante et le missile de croisière. On peut l'utiliser entre autres pour le CAS, le SEAD ou l'attaque navale. Pour le moment, pas de financement clair, rien n'est officiellement budgété. Cela étant, son installation est officiellement prévue sur le F-35 et le Typhoon et on peut espérer le voir arriver sur l'avion avant la fin de la décennie. 4°) Le P4E Il s'agit de la prochaine phase d'améliorations spécifique aux Anglais. Il succède au P1E, P2E et ainsi de suite, vous avez compris. L'article emploie un nombre de mots surprenamment élevé pour dire qu'absolument rien n'est prévu, budgété et planifié à ce stade. On peut espérer en découvrir les spécifications en 2027. Il y a des contraintes réglementaires à gérer dans la mesure ou des réglementations relatives à la gestion de l'espace aérien vont changer en 2025. 5°) Le Grand Écran Pour le moment, ce sont les Allemands qui s'occupent du projet. Il fait, pour le moment, partie du LTE, le programme d'améliorations qui suivra le P4E et a l'air d'être au moins aussi nébuleux que lui. Cela étant, l'IHM actuel du Typhoon commençant à montrer son âge (que n'a-t-on pourtant pas entendu sur le génie qui a présidé a sa conception), il est possible que cet écran tactile de grande taille soit intégré plus tôt que prévu. Tu as ouvert la boîte de Pandore en disant ça Pour l'OSD du Typhoon, les projections ont beaucoup varié. J'ai vu passer 2050 pour la plus éloignée mais d'autres beaucoup plus proches de nous. En plus, avec l'historique des Britanniques en la matière... Bref ton avis vaut bien le mien. Les Anglais veulent les virer aussi, on est d'accord (je les citais parce qu'à plusieurs moments, ça n'était pas le cas). Pour les Italiens, il y a eu de mémoire quelques occasions où ils voulaient refourguer des T1. J'ai Googlé vite fait, j'ai retrouvé ça: en 2018, ils voulaient en refiler 8 à la Bulgarie. Donc bon, leur enthousiasme est mesuré, dirons-nous Excuse-moi, mais je ne comprends pas le calcul. C'est quoi les 12 ans de moyenne pour les T1 ? 2025 - 12 ça fait 2013. L'apport de l'article, c'est de dénoncer le scandale absolu que constitue le fait d'envoyer à la ferraille des appareils qui ont effectué moins de la moitié de leur vie opérationnelle. Un autre exemple de gestion parfois clownesque du programme. Mais je ne suis pas sûr qu'il soit pertinent de l'utiliser comme base de réflexion pour calculer un nombre d'heures moyen. De plus, s'ils ont bien été livrés en 2013, les T3 ont connu une longue période d'inactivité (peut-être trois ans, il faudrait que j'essaie de vérifier) avant d'entrée en service actif (ils sont restés au parking —source AFM octobre 2015) donc la borne de début ne sera pas 2013 mais peut-être plus 2016. Les chiffres que j'avais, c'est 20 500h sur l'année fiscale 2018-2019 (source) à répartir sur 137 avions en parc (101 en service) (source). Après, qu'est-ce qui nous prouve que les hdv sont réparties équitablement sur les trois tranches ? Avec une grosse approximation, on a envie de dire qu'on a de quoi aller jusqu'en 2050 mais la fiabilité de mon calcul est quand même très sujette à caution. Cela étant, si ça nous prouve grossièrement un truc, c'est que les Typhoon ne volent somme toute pas beaucoup... De toute façon, si on suit la théorie la plus pessimiste, ils seraient même incapables d'atteindre les 6000h alors...
  12. Au vu du visuel un peu daté, la deuxième doit être une ancienne collection (celle que j'avais achetée il y a près de vingt ans d'ailleurs, ça ne nous rajeunit pas...) et la première doit être une réédition où ils se sont amusés à modifier un peu la liste des épisodes. Donc si tu continues sur la même collec, tu seras sûr de ne pas avoir de doublon Tiens, par exemple, sur le site de Dargaud, j'ai cliqué au hasard Mission dernière chance" et "Un DC 8 a disparu" sont dans le tome 8 de la nouvelle collection par exemple...
  13. Il y a une article sur The Economist concernant l'offensive ukrainienne en cours. Ils ne se mouillent pas quant à ses chances de réussite mais il y a quelque points intéressants. D'après une de leurs sources ukrainienne, le vrai début de l'opération, passé inaperçu dans les média ou sur les réseaux sociaux, a eu lieu il y a peu, non pas dans le sud mais à la frontière entre les provinces de Loukansk et de Donetsk où une avancée de l'armée ukrainienne a repris une demi-douzaine de villages. Pas de quoi fouetter un chat donc, sauf que cela a conduit à un redéploiement d'une partie de la chasse ainsi que de la DCA russe dans cette région. Leur absence a facilité la tâche aux Ukrainiens. Autre détail intéressant, l'utilisation des Himars est désormais tactique: les Ukrainiens les utilisent désormais pour bombarder les positions ennemis et non plus seulement pour dégrader la logistique et le C2 russe. Deux choses: Cela permet de laisser les Himars à plus grande distance de la ligne de front plus à l'abri de l'ennemi C'est le signe que les Ukrainiens pensent qu'Oncle Sam ne va pas mégoter sur les livraisons de missiles. Pour essayer de se mettre dans la tête des responsables ukrainiens: ils pensent peut-être qu'une fenêtre d'opportunité existe actuellement, l'ennemi ayant subi de lourdes pertes et n'ayant pas encore eu la possibilité de les combler. Il était donc (encore une fois peut-être) important d'agir maintenant avant que cela ne soit le cas. Pour ce qui est de la prévisibilité de l'attaque, contrairement à ce qu'ils disaient au début, ces derniers temps, certains responsables ukrainiens semblaient nier avoir l'intention de se lancer dans une opération d'envergure et indiquaient vouloir se contenter d'une bataille d'attrition. Est-ce qu'ils ont réussi à bluffer leur monde ? Pour ce qui est du déroulement de l'offensive, pas vraiment de conclusion à tirer selon The Economist (normal à ce stade, me direz-vous). Ce qui paraît se dégager pour le moment, c'est que dans la nuit du 28, les Ukrainiens ont frappé les arrières russes (ponts, centre de commandement, dépôt de munitions...) avant de matraquer la première ligne ennemie. Manifestement, ils ont réussi à la franchir en de nombreux points mais doivent maintenant défaire les formations positionnées en arrière qui sont plus mobiles et d'un autre calibre (paras, forces motorisées...) Une source ukrainienne avance que les paras russes se seraient enfuis à Oleksandrivka à 25km au nord-est de Kherson ce qui a ouvert la voie aux Ukrainiens dans ce secteur mais d'autres soulignent que rien n'est fait et que le plus dur commence. En tout cas, il n'y aura a priori pas d'attaque directe sur Kherson. Cela reviendrait à engager un combat urbain très couteux et destructeur tout en laissant les troupes ukrainiennes à portée de l'artillerie russe sur l'autre rive du Dniepr. L'idée serait plus de provoquer une retraite russe de la ville. Mine de rien, ça leur a permis de desserrer l'étaux sur le Donbass en obligeant les Russes à transférer des forces dans le sud. Je ne suis pas dans leur tête mais à court terme c'était quand même un point positif.
  14. funcky billy II

    Eurofighter

    Je me suis permis de résumer ton post à sa substantifique moelle, j'espère que tu ne m'en veux pas. Personne (en tout cas pas moi, le discours n'est peut-être pas le même chez BAE ) ne dit que le Typhoon est trop bien de la mort qui tue et que la France aurait dû rester dans le programme. Oui, le Rafale a été mieux pensé, a plus de capacités et le programme a été mieux géré. Voila c'est dit. Maintenant si on considère l'avion pour ce qu'il est: Mon seul point, c'est de dire que moderniser 40 Typhoon avec un AESA, ce n'est pas déconnant au regard des besoins de nos amis outre-manche. Et oui, ça a mis un temps fou, mais s'ils profitent du développement du Tempest alors tant mieux pour eux. Oui l'avenir nous dira si c'est de l'argent gâché ou pas, mais pour le moment on n'en sait rien. Ça peut devenir une MLU très profitable. Ou une gabegie débile. Au début, il ne faut pas qu'il soit compatible parce que c'est du gâchis de mettre un "vieux radar" dans le Tempest et puis ensuite ça n'est pas si grave, ce qui l'est, c'est si le radar n'est pas montable en l'état dans le nouvel avion... Ce sont deux avions différents. Est-ce que tu exiges que le SCAF français soit compatible avec le RBE2 parce qu'il va bien en rester dans un coin sur une étagère de l'AA et qu'on va pas gâcher ? Sinon, c'est deux poids deux mesures. On discute sur du sable. On n'a pas les dates d'entrée ou de sortie du service de ces deux appareils, on ne sait pas combien de temps le Typhoon T3 AESA va rester en service avec son radar. Parce que c'est ça qui compte dans la rentabilité de l'investissement au final. Pas autre chose. Pas que le radar soit ré-utilisable dans le zinc d'après. Si les Anglais gardent leurs 40 T3 AESA vingt ans de plus, ça n'a aucun sens de vouloir absolument pouvoir monter leurs radars mk2 dans des Tempest. En plus, ils disent bien que le Mk2 est une base de départ pour le radar du Tempest. C'est pas comme s'ils faisaient deux trucs totalement décorrélés: le développement du Mk2 va servir celui du radar du Tempest. Ce n'est pas qu'une question de repositionneur. Ils veulent un nouveau radar* sur le Tempest. S'ils veulent absolument pouvoir monter un Mk2 dedans, ça pose une contrainte supplémentaire qui peut les empêcher de faire ce qu'ils veulent. *Dans le sens une évolution significative du radar 2. Mais, justement, plus le Tempest est en retard, moins la question de la pertinence de l'investissement sur le Typhoon se pose. C'est tout ce que je voulais dire. La nullité de son concepteur joue ici directement en faveur du Typhoon Le problème des Anglais, ça a toujours été d'arriver à générer suffisamment d'heures de vol pour leur pilotes avec leurs Typhoon. Pas l'inverse. (Et oui, c'est un argument à mettre au débit de l'avion). Les Tranches 3 restent relativement jeunes à tout point de vue qui plus est. (En plus, 6000 heures par cellule, ça peut aller tout aussi vite avec 9, 90 ou 900 avions... ) Après, l'incertitude quant au vieillissement du Typhoon, c'est un argument que l'on peut entendre, effectivement, au vu des casseroles de l'avion. Maintenant, les Anglais (avant de changer d'avis à nouveau) et les Espagnols ont fait le pari d'utiliser leurs T1 le plus longtemps possible. Est-ce qu'ils l'auraient fait s'ils pensaient que le bazar allait exploser en vol au bout de 3 000h ? Idem pour l'installation du radar 2. Je pense que non mais la question reste ouverte. Oui, au jour d'aujourd'hui, vouloir augmenter l'autonomie du Typhoon se ferait à des coûts sans doute prohibitifs (ré-écriture des commandes de vol, changements structurels majeurs...). Et oui, un nouveau radar ne changera pas cet état de fait. Mais donc, ça justifie qu'ils n'installent pas d'AESA ? Ok, tu ne feras toujours pas de la frappe en profondeur avec ton avion dans un contexte de haute-intensité. Mais est-ce que ça justifie de ne pas le moderniser du tout pour toutes les missions qui restent et que j'ai évoquées ? Vraie question. Excuse-moi mais c'est juste faux. L'Espagne en a repris 20 (peut-être plus on verra) et a modernisé les T1, l'Allemagne en a repris 53 (et peut-être plus à l'avenir) et les Anglais vont en moderniser 40 (et peut-être les T2 en sus). Oui, ils prennent du F-35 mais ils continuent à faire confiance au Typhoon et d'investir dedans (à tort ou à raison, c'est une autre question). Sincèrement, peut-être que toute cette histoire de modernisation est une idée stupide qui va leur revenir dans les dents, oui l'Eurofighter est un avion qui a des faiblesses, mais imposer des critères de réussite démesurément exigeants (la compatibilité avec le Tempest + on a un problème d'autonomie sur le Typhoon pour une partie des missions, donc si l'AESA ne le résout pas, ce n'est pas la peine d'en installer un) pour juger de la réussite d'une telle démarche n'est, à mon sens, pas pertinent. Si l'avion est un minimum efficace et qu'il reste en service assez longtemps, alors la démarche est profitable*. Sinon, ils se seront encore livrés à l'occupation favorite des Anglais quand il s'agit d'acheter des choses pour leurs forces armées: le gaspillage de fonds publics. *Et ce, quelles que soient les performances du Rafale en regard. Bon, sinon, j'ai encore écrit l'équivalent de Guerre et Paix donc je vais arrêter de saouler tout le monde. Si je n'ai pas été convaincant, je ne le serai pas plus en monopolisant encore davantage la parole. Donc j'arrête là et je vous souhaite une bonne fin de week-end.
  15. Les résultats sont quand même moindres. Un S-300 embarque beaucoup moins d'explosif qu'un missile sol-sol prévu pour ça à la base, par exemple. Et la tête du S-300 est prévue pour s'attaquer à des avions, pas à des cibles au sol. Quid de la précision du guidage, qui plus est ? Ça a pas l'air d'être la folie. Donc, si tu envisages une campagne éclair (ie qui ne va pas nécessiter d'employer beaucoup de missiles une fois la première phase de la campagne passée) c'est plus intéressant d'employer tes missiles récents, vu qu'en plus tu en as un gros stock. Par contre si ça dure, ça peut devenir pertinent de vider les fonds de tiroir pour augmenter ton volume de feu. Note qu'on n'est pas en désaccord sur le fond et que je ne dis pas que tu as forcément tort. J'indique juste que la pertinence de cet argument en particulier a été remise en cause.
  16. Juste sur le point précis des missiles et de l'utilisation de vieux engins pour des frappes sol-sol ou air-sol. Les interprétations divergent quant à savoir si c'est un indicateur pertinent de la fin du stock des missiles russes modernes. Ces missiles anciens vont être certes moins dévastateurs contre des cibles au sol mais il possible que les Russes les considèrent comme du consommable et se disent que, vu l'âge qu'ils ont, autant les tirer contre les Ukrainiens plutôt que d'attendre qu'ils ne fonctionnent plus. Mais ça ne veut pas forcément dire qu'ils ne leur reste plus de missile moderne. (ni l'inverse d'ailleurs)
  17. funcky billy II

    Eurofighter

    Mais, comme tu le faisais remarquer il y a deux posts, ça voudrait dire accepter que ton Tempest soit équipé d'un radar inférieur à l'état de l'art. Tu gagnes peut-être de l'argent en ne rachetant pas de radar mais est-ce que tu ne t'engages pas sur une pente glissante en voulant assurer la rétro-compatibilité du Tempest avec un radar de Typhoon ? Ça te contraint sans doute à des compromis de design que tu préférerais éviter (rien que le radome par exemple). Mais, bon ça dépasse de beaucoup ma compétence. Après sur le devenir de l'Eurofighter, ils prévoient l'arrivée du radar 2 en 2028 en escadron sur le Typhoon et une IOC en 2035 pour le Tempest et FOC en 2040. Mais bon ça, c'est s'il n'y pas de retard et si j'avais à prendre un pari, je dirais que le Tempest se fera attendre un peu . Donc la fenêtre de tir s'élargit peut-être un peu pour le Typhoon. Une fois qu'on a dit ça, d'après la ligne du parti (AFM de septembre, l'équivalent de la Pravda outre-manche), le Typhoon est prévu pour rester en première ligne dans la RAF (ie être capable de mener à bien les missions les plus exigeantes) au moins jusqu'en 2040. Je n'ai pas vu (mais je ne vois pas tout ) de prévisionnel clair pour la mise à la retraite de l'appareil (hors T1 s'entend). Donc oui, j'imagine qu'il y a un monde où les Anglais mettent à la benne des Typhoons avec encore beaucoup d'heures de vol dans le ventre* et un radar qui a à peine plus de 10 ans. Ils ont déjà montré avec les Tranches 1 (même s'ils ont dit beaucoup de choses différentes sur leur degré d'obsolescence mais bref), les Harrier ou les Tornado F3 qu'ils n'avaient aucun problème à envoyer des appareils, parfois fraichement modernisés, à la ferraille et ce bien avant leur butée de potentiel. Pour autant, rien n'est sûr et comme je le disais plus haut un Typhoon AESA modernisé aurait quand même beaucoup de pertinence (QRA en Grande-Bretagne et aux Malouines, mission air/sol en environnement relativement permissif comme en Syrie ou en Irak, faire le nombre lors d'un conflit de haute-intensité, que sais-je encore...) même après 2040. De plus, on ne sait rien de l'avancement ou du retard du Tempest, du rythme de livraison qui sera adopté, du programme de modernisation futur du Typhoon (s'il existe) qui allongerait sa durée de pertinence, des évolutions géopolitiques futures (Poutine a plus fait cette année pour l'Eurofighter que Jon Lake en 30 ans je pense )... Donc, bon en en reparle en 2040 *De mémoire, en plus, les T3 ont en proportion été moins utilisés que les T2 au même âge. Ils sont restés un petit moment sur le parking de l'usine de BAE. C'est un peu le symbole des errements du programme au final. La blague m'était passée complètement au-dessus, je dois bien l'admettre.
  18. funcky billy II

    Eurofighter

    Ah mais nous sommes bien d'accord. J'abondais justement dans ton sens. De ce que j'ai lu, et ce sans avoir la moindre compétence technique pour ne serait-ce qu'avoir une compréhension basique de la chose, ils prévoient quand même une évolution entre le radar 2 qui sera présent dans le Typhoon et celui qui sera monté dans le Tempest, notamment au niveau de l'antenne. J'imagine qu'on peut discuter du sexe des anges pour savoir s'il s'agit du même radar un peu pimpé ou d'une évolution majeure du radar en question, toujours est-il que le développement du radar du Tempest s'appuiera sur celui du radar 2 mais le radar 2 du Typhoon ne se retrouvera pas à l'identique dans le Tempest. Donc, reste à savoir ce qui va se passer en réalité, mais, en tout cas, ce qu'ils annoncent est bien différent de ton scénario. Le Tempest aura bel et bien un radar au goût du jour (ou en tout cas "nouveau") et qui sera amélioré par rapport à celui présent dans le Typhoon. Franchement, tu as des Typhoon T3 relativement récents, au vu de la situation internationale qui est un chouïa tendue ces derniers temps, ça ne me paraît pas absurde de te dire que tu vas leur filer un coup de jeune pour exceller dans la mission pour laquelle ils ont été conçus au départ: intercepter des avions soviétiques russes. Les Typhoon AESA seront sans nul doute très utiles à la RAF, et pas juste pour qu'ils s'approprient le concept. Pour le moment, ils ont commandé 48 F-35 et ont une centaine de Typhoon en parc. Ils parlent certes à intervalles réguliers de commander plus de F-35 (pour arriver à 73 dans un premier temps) mais à date, on en est là. Une quarantaine de Typhoon AESA n'est pas forcément une idée absurde ou une dépense superflue par les temps qui courent. Sinon, le truc est signé et financé. C'est pas "peut-être qu'on mettra un AESA dans le Typhoon un jour si on a le temps". On peut toujours tout annuler j'imagine mais pour le moment c'est gravé dans le marbre. Alors (prend une grosse inspiration) c'est le radar 0 qui est l'enfant de Leonardo Italy (pas Leonardo UK qui gère le développement du radar 2, même si Leonardo Ita est aussi impliqué dedans ). BAE ne s'occupe pas de la conception de radar pour le Typhoon à ma connaissance. On n'est pas forcément en désaccord, mais, sincèrement je ne vois pas en quoi c'est un problème. Ils ont déjà jeté tellement d'argent par les fenêtres, on ne va pas les blâmer de faire des trucs utiles pour une fois . Tout à fait prêt à croire que le chapitre "Mes posts sur Air Defense" ne constituera pas le morceau de bravoure stylistique des Oeuvres Complètes de Funcky Billy II mais je ne vois pas d'oxymore
  19. funcky billy II

    Eurofighter

    Le dernier Typhoon sorti des chaînes en Allemagne c'était en 2019 et, si j'ai bien suivi, la livraison du premier Quadriga sera pour 2025 a priori... Et comme les Allemands n'ont pas de commande export à honorer... Au moment de la commande des Quadriga, ils parlaient d'une fin des livraisons en 2030. Après ça dépend de comment ils ventilent la production des ECR, mais vu la capacité du consortium à se hâter avec lenteur et attendu qu'ils ont une nouvelle version à mettre au point, on peut espérer voir la chaîne allemande tourner après 2030, qui sait ? Ne vas surtout pas croire que je me refuse à financer ton train de vie, que j'espère fastueux, mais je ne prendrai pas ce pari . Sinon, je ne vois pas en quoi c'est un argument à mettre au débit du programme. Au contraire, ils font d'une pierre deux coups en équipant le Typhoon d'un radar moderne et qui servira à la prochaine génération de chasseur. Et ça donne des assurances que le développement sera mené à bien. C'est plus une bonne nouvelle au final. Quand on a mis un radar RDY dans les mirages 2000-5, les pilotes n'ont pas refusé de monter dedans sous prétexte que c'était un radar supposément prévu pour le Rafale une fois pimpé un peu. Évidemment, en creux, cela souligne le retard (qui d'ailleurs ne cesse de s'allonger) du consortium par rapport au Rafale, personne ne le nie, mais vu la situation actuelle (ou même potentielle, comme tu l'as souligné il y quelques postes, dans la RAF tout le monde ne voyait pas l'installation d'un AESA dans le Typhoon d'un bon oeil), c'est plutôt une très bonne nouvelle pour le programme ainsi que sa pertinence à long terme.
  20. funcky billy II

    Eurofighter

    Le consortium Eurofighter s'est effectivement toujours distingué par la sobriété de sa communication ainsi que par un souci de véracité omniprésent à chaque fois qu'il prenait la parole dans le débat public. Et Airbus en Allemagne n'a jamais rappelé le nombre d'emplois qui dépendait de l'Eurofighter au moment de parler avec le ministère de la défense. Ce sont là des bassesses dignes de Dassault aviation. Blague à part, sans forcément remettre en cause ta conclusion quant à l'avenir du programme, et sans être spécialiste du sujet, il me semble que les faits sont un chouïa plus compliqués. Si ne dis pas bêtise, ce qui est toujours possible, le programme est tellement complexe qu'il faudrait y consacrer toute son existence avant d'y comprendre quoi que ce soit, on en est là: Italie Ils n'achèteront pas d'avions supplémentaires mais ils se sont engagés dans la coopération avec le Royaume-Uni sur le développement du radar 2. Avec peut-être une modification des appareils existants à un moment donné ? En tout cas, initialement ce n'était pas forcément quelque chose de prévu, donc qui sait ? Même s'ils n'ont jamais beaucoup investi dans le développement des capacités de leurs exemplaires. Ils sont de plus engagés avec les britanniques et les suédois dans le financement du Tempest, un programme dont certaines avancées pourraient à terme, bénéficier au Typhoon en cas de modernisation. Allemagne Ils ont commandé, si j'ai bien suivi, 38 T4 Quadriga (2019) et 15 ECR (2022), donc de nouvelles versions à développer avec radar 1. C'est quand même pas si mal (sur le papier en tout cas). Reste à voir, ce qu'il adviendra des commandes ultérieures et pour quel appareil ils opteront pour remplacer les derniers Tornados (si commande il y a). Espagne Modernisation des T1 (les seuls à l'avoir fait) plus commandes de 20 T4 avec radar 1. C'est pas Byzance mais ça a le mérite d'exister. Incertitude quant au remplacement des F-18 restants (ceux commandés neufs par l'Espagne à l'époque mais qui ont l'âge de leurs artères) Typhoon ? F-35 ? Pour le moment, le F-35, c'est le choix des militaires mais est-ce qu'ils auront ce qu'ils demandent ? Pour ce qui est des Harrier de l'armada, en revanche c'est F-35 ou rien... Royaume-Uni Pas de commande supplémentaire mais ils se sont très récemment engagés sur un programme de modernisation de près de 3 milliards d'€ pour leurs 40 T3 (Ils leur reste 67T2 qu'ils voudraient bien moderniser aussi, reste à savoir si le budget suivra...) avec le radar 2. Idem que pour l'Italie, ils bossent sur le Tempest dont certains développement pourraient/vont bénéficier au Typhoon (le contenu de l'enveloppe de 3 milliards n'est pas vraiment explicité). Pour l'export, ils sont en train de livrer des avions au Qatar et au Koweit si ma mémoire ne me trahit pas. Donc bon, c'est pas incroyable mais de là à dire que le programme est mort... C'est lent, compliqué, pénible même, mais la bête bouge encore (un spasme de temps en temps ). Et encore, il y a peu, tu avais un scénario où l'Italie était tellement empêtrée d'avoir fait tapis avec le F-35 qu'elle lâchait tout, où l'Allemagne se disait que, vu qu'elle était bras-dessus bras-dessous avec la Russie, ça ne servait à rien de remplacer les Tornados, et où l'Angleterre n'installait pas d'AESA sur ses Typhoon parce que d'autre chats à fouetter, donc ça aurait pu être bien pire... Encore une fois, ils ont remis 3 milliards au pot il y a à peine 1 mois.
  21. Pour ce contributeur d'Oryx, cela concerne les troupes sous contrat: Pour ce qui est de la formation, au vu de ce qui est prodigué aux divers volontaires d'après les témoignages, ça n'a pas l'air d'être un sujet brûlant à leurs yeux (si cela concerne des fantassins s'entend)
  22. Mais la question qui me taraude c'est: derrière l'effet d'annonce, quelle est la traduction concrète ? Si on part du principe qu'ils veulent renforcer l'armée de terre qui a le plus souffert, sachant qu'a priori: beaucoup d'unités russes étaient en sous-effectifs dès avant la guerre, l'armée russe a quand même subi des pertes loin d'être négligeables... Plutôt que de re-compléter les unités régulières, ils ont préférer mobiliser les hommes des DPR/LPR, faire appel à des mercenaires, des prisonniers, ou à des Tchétchènes. C'est quand même qu'ils pensent que ça va être un chouïa compliqué d'attirer des soldats sous contrats même avec une paye revue à la hausse, non ? Quel intérêt d'augmenter ton effectif maximum autorisé quand tu n'arrives même pas à remplir tes objectifs de recrutement antérieurs ? Ou alors ils veulent recruter dans une autre branche de l'armée ? Je me fourvoie totalement ? Si vous pouvez éclairer ma lanterne...
  23. Un point que j'ai trouvé très intéressant à la lecture de l'article et que je me permets de rajouter c'est que les officiers supérieurs et généraux russes ont manifestement arrêté de mourir sur le front en grand nombre. La BBC estime que c'est parce que les Russes ont fini par mettre en place des systèmes de communication fiables entre le front et les postes de commandement ce qui n'oblige plus les responsables russes à venir commander à l'avant pour venir gérer le foutoir.
  24. L'article n'est pas inintéressant et recèle de nombreux détails concrets. (Pour info, le Wapo a des offres d'abonnement avec les deux premières semaines gratuites résiliables à tout moment si sa couverture du conflit vous intéresse). Déjà, confirmation que c'est le FSB qui a tenu un grand rôle dans l'appréciation erronée de l'état d'esprit des ukrainiens et de la résistance qu'ils allaient opposer. Le FSB a assuré au Kremlin que la population ukrainienne était réellement désireuse d'une libération du joug kievien. L'officier qui devait diriger les opérations en Ukraine une fois la conquête achevée était tellement sûr de lui qu'il avait déjà choisi l'appartement qu'il allait occuper à Kiev... Cela étant, le FSB s'est sans doute contenté de dire ce que le Kremlin voulait entendre dans la mesure où il disposait d'informations prouvant l'inverse. Notamment des études d'opinion très précises susceptibles de remettre en cause l'assurance qu'ils avaient que les Ukrainiens ne défendraient pas leur pays. Les services de renseignement ukrainiens, quant à eux, avaient sous la main des indices contradictoires: Peu avant l'invasion, ils avaient détecté que le FSB et les troupes aéroportées avaient mis en place des canaux de communications directs. Cela sortait de l'ordinaire et semblait suggérer une opération nécessitant une coopération étroite entre les deux entités dans un avenir proche. Dans le même temps, le SZRU, le service ukrainien de renseignement extérieur avait pris la décision d'envoyer certains de ses agents méritants faire un peu de tourisme dans la campagne russe. Coïncidence, il s'agissait des zones de concentration ennemies. Et ce qu'ils y ont vu (matériel sans servants, soldats qui échangeaient du carburant ou du matériel contre de l'alcool et en faisaient ensuite un usage libéral...) leur faisait accroître que Moscou ne lancerait une opération d'invasion avec une armée dans un aussi mauvais état. En conséquence, les Ukrainiens ne pensaient pas qu'une invasion aurait réellement lieu. Ce qui est tristement ironique, c'est qu'en fait, ni les Russes ni les Ukrainiens ne pensaient qu'il y aurait une "vraie" guerre qui adviendrait à la suite de l'invasion. Le SBU (le service de renseignement intérieur ukrainien) était vu par les Ukrainiens eux-mêmes comme infestés d'agent doubles à la solde du Kremlin. Cela étant, s'il y a effectivement eu des pénétrations d'agents russes - parfois à très haut niveau - et des trahisons au début de la guerre (800 personnes sont détenues pour ce motif), le service a finalement, dans son ensemble, serré les rangs et est resté étonnamment loyal à Kiev. Apparemment, certains agents du SBU dûment stipendiés par le Kremlin se sont contentés d'empocher l'argent sans suivre les directives de sabotages qui leur étaient adressées. De toute façon, la taille du SBU (27 000 employés) rend difficile de se prémunir contre toute infiltration. Le choix de Zelensky de rester à Kiev et de faire face a manifestement galvanisé les membres des services de sécurité ukrainien. Les soviétiques avaient construit un gigantesque bunker -conçu pour résister à une frappe nucléaire- sous le quartier des ministères à Kiev et c'est de là que Zelensky a dirigé la défense. Le FSB avait deux gouvernements fantoches en réserve une fois la chute du pays consommée. L'un avec l'ex-président Ianoukovitch au Belarus et l'autre dans le sud de l'Ukraine avec certains de ses anciens conseillers. Petit focus sur un des symboles des errements du FSB en Ukraine: Viktor Medvedchuk. Un oligarque ukrainien proche de Poutine, leader d'un parti pro-russe et qui avait mis son empire médiatique au service du Kremlin en multipliant les fake news et en aidant à financer les milices pro-russes dans le Donbass. Manifestement, il a, pendant des années, assuré à Poutine que l'Ukraine était faible et tomberait comme un fruit mûr. Arrêté pour trahison en 2021, son réseau démantelé, il parvient à s'échapper au début de la guerre avant de se refaire pincer par les Ukrainiens en avril. Kiev a proposé à Moscou de l'échanger contre des prisonniers ukrainiens mais les Russe n'étaient manifestement pas intéressés, Medvechuk et son réseau n'ayant rien accompli du tout depuis le début de la guerre. C'est un signe de l'énervement du Kremlin face à cet échec mais pourrait paradoxalement constituer une bonne nouvelle pour l'oligarque qui, une fois à Moscou, aurait sans doute été conduit dans les caves de la Loubianka pour un petit entretien informel au sujet de l'utilisation des fonds qui lui avaient été alloués. Néanmoins, rassurez-vous: la carrière des responsables de ce fiasco au sein du FSB n'en souffre pour le moment pas du tout. Contrairement à ce qui avait été annoncé, a priori aucun responsable du FSB n'a été arrêté et le service se concentre désormais sur son travail de subversion dans les zones occupées par les Russes en Ukraine.
  25. Est-ce que nous ne sommes pas plutôt alliés des USA parce que l'impérialisme russe menace nos intérêts ? Ça me paraît quand même être une vision un chouïa plus fidèle à la réalité de la constitution de l'alliance atlantique et à son retour sur le devant de la scène aujourd'hui que l'inverse. Voir la guerre en Ukraine uniquement comme une confrontation entre deux impérialismes a quand même un inconvénient majeur: cela dénie aux parties prenantes qui ne sont ni russes, ni américaines toute autonomie décisionnelle et toute capacité à définir par eux-même leurs propres intérêts. L'élargissement de l'Otan est uniquement un projet impérial américain, les révolutions ukrainiennes sont des complots de la CIA, et la guerre en Ukraine est la confrontation entre la volonté russe de reconstituer l'URSS et la volonté américaine de les en empêcher. Sauf que les Tchèques et les Polonais ne demandaient qu'à rentrer dans l'Otan et que l'Ukraine a peut-être le droit de choisir son avenir et de définir ses intérêts toute seule comme une grande, et ce même si ça déplait à Moscou. Idem, l'Ukraine est une "black box" dont le niveau de résistance sera directement proportionnel au niveau d'aide occidental sans qu'aucun autre facteur n'entre en ligne de compte... À ce compte-là, les Talibans seraient encore dans les montagnes de Kandahar à l'heure où on parle.
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