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Messages posté(e)s par EOA

  1. De mémoire les russes ont avancé près de 90% des sommes jusqu'ici. Et le surplus concerne les installations qu'ils ont du prévoir dans leurs arsenaux pour accueillir les BPC et la formation de leurs équipages. 

     

    On a parlé de prospects au Canada ou en Chine de mémoire, mais c'est vrai que ca va être une vraie plaie de garder ces navires qui ne nous servent à rien. Les américains étant bien contents qu'on ne les livre pas, ils pourraient les financer pour le Canada, je dis ca je dis rien ... 

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  2. Comme l'a dit très justement le PDG de Dassault, mieux vaut produire 36 appareils chez nous que 18, et construire le reste sous licence chez eux. Cette solution retenue par les indiens d'un achat sur étagère est la meilleure possible pour nous puisque les commandes ultérieures, et il y en aura de facon quasi sure, seront surement produites en France également. Quant au nombre jugé faible de 36, il faut se rappeler que l'Inde ne roule tout de même pas sur l'or, qu'elle traverse des difficultés économiques importantes et que pour un pays en développement, si important soit-il, sortir d'un coup plus de 5 milliards ca fait mal à la bourse ... D'ailleurs la baisse du prix de l'euro face au dollar n'est pas étranger à la conclusion de ces nombreux contrats dans un laps de temps si réduit! 

     

    Quant aux indiens Ils ne sont plus tellement en position de force pour négocier, leur 1er ministre s'est engagé publiquement, leur armée de l'air veut le Rafale suite aux campagnes de test et ils en ont besoin vite tellement leur flotte est dans un état catastrophique. De son côté Dassault respire avec les contrats de l'Egypte, du Qatar et avec quelques pistes probables à court ou moyen terme comme les EAU. Donc ca m'étonnerait clairement qu'on se fasse balader par les indiens, définir une version même légèrement différente de l'appareil avec eux prend du temps c'est tout, Dassault a dit qu'ils prévoyaient de signer à la fin de l'été ou début automne, on verra bien à ce moment là!

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  3. Outre le gain stratégique de la réouverture de l'axe autoroutier Beyrouth - Damas et le rôle symbolique et moral qu'aurait la chute de cette ville parmi les premières à s'être soulevées, sur le plan tactique la réduction de poches d'encerclement telle que celle de la ville de Zabadani permet également de libérer un nombre important de forces occupées à fixer et encercler l'adversaire, forces qui peuvent être redéployées ailleurs après : cf à Alep. 

     

    Apparemment l'offensive rebelles / EI contre les forces du régime s'est essoufflée à Alep et les forces syriennes ont reconquis une grosse partie du terrain perdu suite à des contre-attaques et auraient avancé dans le nord de la ville. 

     

    http://www.bbc.com/news/world-middle-east-33373410

  4. Entre ces appareils perdus et ceux en attente de retrofit ca explique déjà pas mal la tension du parc Rafale de la Marine!

     

    Avant même que la totalité des appareils aient été livrés la flotte a déjà subi une attrition de près de 10% c'est quand même problématique. J'espère que le complément du parc à la fin des commandes de série sera envisagé. 

     

    On notera que sur les 5 pertes au totale, une seule peut-être due à un problème technique et encore, le combat simulé est une affaire très.... Comment dirais je, couillue. Malgré des règles d'engagement très strictes permettant la sécurité des équipages, la frontière peut très vite être franchie. 

     

     

    C'est vrai que le combat simulé dans l'aéronavale est bien connu pour être "couillu" comme tu dis ;)

  5. Merci pour l'info Bezerech! 

     

    Je pense qu'une des raisons est aussi que les zones rebelles sont assez cloisonnées et il y en a peu qui sont au contact direct de l'EI contrairement aux zones tenues par l'armée et les kurdes! 

     

    Par contre ca ne serait pas surprenant qu'existent ou existaient des connivences ou du moins entre un statu quo (relativement appliqué) entre Rebelles et EI, au moins au début quand on voit l'identité de certains de leurs soutiens (Turquie ou Arabie Saoudite), dans le but de lutter contre le gouvernement syrien et les kurdes. 

  6. Ce qui laisse penser que les coalisés, turcs, saoudiens et qataris ont une stratégie précise de reconquête.

    Ce qui frappe avec la rébellion désormais, c'est le nombre, les armes et la coordination.

     

     

    Certes. En même ca s'explique quand on voit l'afflux d'armes, de matériels, de moyens financiers et surement d'instructeurs qui parviennent aux rebelles depuis le début du conflit. Je note d'ailleurs l'absence de gros conflits EI - Rebelles au contraire de l'Etat Syrien ou des Kurdes qui eux font face tous les jours à l'EI. C'est quand même un peu troublant ... 

     

    Ca va devenir compliquer pour Assad de défendre toutes ses possessions, il est condamné à regrouper ses forces autour d'un réduit défensif, cohérent géographiquement.

    Et il va avoir besoin longtemps des perfusions de matériel russe, d'hommes et d'argent iranien.

     

     

    Oui mais c'est déjà la stratégie adoptée depuis plusieurs mois : les forces syriennes se sont concentrées sur l'axe Alep - Homs - Damas, avec Lattaquié et Tartous en réserve à l'arrière (maintenant que Idleb a été prise). 

     

    Si Alep tombe c'est un pan entier du pré carré défendu qui s'écroule, avec des conséquences terribles pour l'armée syrienne : perte de crédibilité, déjà fissurée par les derniers revers, perte de moral, perte de la seconde ville de syrie. Bref ils ont intérêt à mettre le paquet. 

  7. Ca, ça risque d'etre décisif. Si le régime perd entièrement la deuxième ville du pays, la rivale de Damas et capitale économique avant la guerre, je pense qu'on s'éloignerait encore plus d'une Syrie unie dans le futur.

     

     

    Ca risque aussi de porter un coup peut être décisif à l'armée syrienne. Parce que après avoir perdu Palmyre contre l'EI, Idleb et Jisr contre Al Nosra, Assad ferait bien de mettre le paquet avec ses alliés libanais et iraniens pour ne pas perdre Alep. Parce que là on ne parle plus de quelques hectares de désert mais on est dans le coeur de la syrie utile, et sa chute pourrait hypothéquer fortement les chances du gouvernement de maintenir un semblant de stabilité dans cette aire "utile" d'Alep à Damas.

     

    Après les déclarations diplomatiques de soutien de la part de la Russie la semaine dernière, peut-être que les russes vont se décider à intervenir de manière un peu plus conséquente? 

     

    Si l'armée syrienne avait réussi à reprendre Alep au cours de son offensive de février dernier la défense de la ville se serait révélée tout de même beaucoup plus simple ... 

  8. Chronos, (le) 02 Juil 2015 - 13:20, a écrit :snapback.png

    Je ne conteste pas ta liste. Mais les USA ont-ils fondamentalement besoin de ces conflits pour maintenir la légitimité du gouvernement en place ? J'ai l'impression que l'attitude russe est plus dictée par le survie de l'administration en place qu'aux USA (où dans bien des cas la rapacité semble primer).

     

    Peut-être pas la légitimité au sens formelle du terme mais il est vrai que les USA doivent entretenir un complexe militaro industriel énorme, rassurer et soutenir leurs alliés en cas de crise, maintenir leur domination mondiale etc. Donc au final on se retrouve avec plus de conflits et de chaos que les russes même si le gouvernement n'en tire pas sa légitimité. 

     

    Quant à l'attitude belliqueuse des russes on oublie vite le traumatisme qui a résulté de l'effondrement et du pillage généralisé du pays dans les années 1990, les "trahisons" occidentales des balkans et de l'OTAN qui sont aux yeux des russes insupportables, et l'hégémonie unilatérale des USA qui a suivi l'effondrement de l'URSS. Bref c'est peu dire que les russes l'ont bien en travers de la gorge.

    Il faut y ajouter la conception que les russes ont de la russie, qui ne s'arrête pas aux frontières de la fédération mais aux frontières de "l'empire". Pour les russes, les provinces baltes sont russes, tout comme la biélorussie, l'est de l'ukraine ou la crimée. Que le gouvernement russe joue sur ce sentiment c'est indéniable mais ce n'est pas Poutine qui l'a créée, ce sentiment est bien vivace chez les russes, tout comme les souvenirs de la grande guerre patriotique ou de la nostalgie de la grandeur impériale ou soviétique, à tel point qu'on a du mal nous occidentaux à l'envisager. 

     

    D'ailleurs quand on y regarde de plus près les demandes russes ne sont pas si illégitimes, en crimée, dans l'est de l'ukraine, dans les pays baltes comme le relève très justement rendbo, ce sont des territoires peuplés en majorité, ou avec de très fortes minorités, de russes, qui ont toujours appartenu à la Russie ou à l'aire d'influence russe. 

     

    Alors certes cette demande de révision juridique des conditions d'indépendance des pays baltes est plutot loufoque, mais je pense qu'il ne s'agit que d'une provocation, qui a bien pour but comme toutes les autres de montrer les muscles et de faire comprendre que la récréation est terminée (dans l'esprit de Moscou). On est quand même très loin d'une invasion des pays baltes par la Russie ...  

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  9. les conditions de son accession au pouvoir ne rentrent pas dans le débat, me semble t-il.

     

     

    Ben le contexte stratégique de l'etat dans lequel se trouve la France un peu quand meme. A savoir que depuis la Révolution elle est sous la menace de l'Europe coalisée et que lors du 18 brumaire on est plutot mal en point et sur la défense à ce moment contre la 2eme coalition.

     

    Et le retournement de situation dont résulteront les paix de Lunéville et d'Amiens ne sera in fine accepté par aucune des puissances alliées : l'Autriche est forcée militairement à mettre bas les armes et prépare déjà sa revanche, comme après le traité suivant de presbourg en 1805, l'Angleterre de même est contrainte d'arrêter la guerre et entend la reprendre lorsqu'elle en aura les moyens. Même si l'attitude de Napoléon n'a pas aidé entretemps à faire la paix...

  10. Très rigoureuse votre analyse, on sent un jugement un peu biaisé par votre antipathie pour le personnage... 

     

    Vous oubliez bien vite que lorsque Napoléon prend le pouvoir il hérite d'une situation nationale chaotique et désastreuse qui n'est pas de son fait, et d'une Europe déjà totalement coalisée idéologiquement contre nous. Alors oui c'est un fait que Napoléon n'était pas parfait, mais la facon dont vous le jugez n'est pas très objective.

     

    Quant à votre dogme de l'équilibre des pouvoirs en Europe il n'a jamais existé et n'existera pas. Il n'y aura tout au plus qu'un intermède de 1815 à 1866. De la même facon qu'il n'était pas possible de le faire sous l'Empire.

     

    De n'écouter que lui.... Et de plus en plus.

     

     

    C'est deja plus objectif comme argument. Oui on peut lui reprocher de n'avoir pas assez écouté les conseils de certains de ses maréchaux ou ministres, par contre le résumer à ne pas avoir assez écouté Talleyrand ... Mais ca fait également partie du personnage. Il ne faut pas oublier toutes les grandes réussites de l'Empire, intérieures et extérieures. Vous critiquez le personnage, mais sans lui beaucoup de grandes réalisations n'auraient pas été entreprises ou achevées.

     

    Donc oui il a clairement commis des erreurs stratégiques, comme tout chef, analyser en quoi ses qualités et défauts ont influencé sur ces décisions est une analyse historique, utiliser ses défauts pour établir une critique partiale, à mon sens faussée par votre parti pris, et postérieure, je ne vois pas l'intéret.

     

    Bref je ne tiens pas à relancer le débat précédent qu'on a eu puisque nous ne sommes pas d'accord sur l"analyse mais au moins restons dans l'analyse objective plus que dans le parti pris subjectif.

  11. D'ailleurs quitte à parler amphibie la Marine aurait plus besoin de vrais TCD, une nouvelle classe foudre entièrement dédiée à l'amphibie avec plus de capacité d'emport, que de nouveaux BPC dont les capacités de poste de commandement et de porte-hélicoptère sont inutiles, avec 3 BPC déjà en service et surtout les dimensions de la flotte hélicoptère actuelle marine ou armée de terre : on a déjà du mal à trouver quelques machines en plus pour Barkhane !

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  12. 5 véhicules et 55 personnels ca commence à faire beaucoup quand même pour une section non? Pire encore une compagnie avec 4 sections de combat (220 personnels deja) + ta section hors rang (disons une vingtaine de personnels) + ta section appui (mettons une vingtaine de personnels aussi) = 220 + 20 + 20 = 260 personnels. C'est presque plus qu'un SGTIA complet ! Je pense qu'il y a des effets de seuil pour permettre un commandement fluide et rapide pour le CDS et le CDU, et ca fait quand même beaucoup de monde tout ca ! Je suis pour la densification des effectifs des sections actuelles mais de là à les porter à 55 pax ...

     

    De plus pour une compagnie de 260 hommes un appui direct constitué d'un seul MO 81 et d'une pièce Milan (ou futur MMP) ca fait très faible sachant qu'aujourd'hui pour 180 hommes on est à 2 pièces de 81 et 2 postes Milan.

     

    D'autre part on ne comprend pas très bien comment fonctionnent tes groupes? A l'anglaise avec un CDG qui est aussi CDE + un caporal CDE pour la 2eme équipe?

     

    Je suis moyennement convaincu par l'hypothèse du mitrailleur léger précis. Si c'est pour faire de la précision autant confier cette tache à un TP ou Marksman (avec un fusil d'assaut à lunette en 5.56 ou 7.62) et si c'est pour faire de la puissance ou du volume la FN MAG en 7.62 suffit, surtout à raison d'une par groupe. Ton mitrailleur léger qui en plus porte ses munitions tout seul si il veut faire du volume et de la saturation il va vite se retrouver à court ...

     

    Enfin, et c'est ici une reflexion purement personnel, je pense qu'avant de définir un modèle organisationnel ilf aut définir la fonction de la section d'infanterie. Sa fonction primaire c'est d'affronter l'infanterie ennemie et de la vaincre, son rôle essentiel c'est le combat anti-personnel, pas anti-char. On a beaucoup évolué sur un modèle AC du temps de la guerre froide mais les engagements récents Afgha, Sahel etc. ont bien illustré la réorientation du combat d'infanterie vers l'AP. Donc avoir des groupes de combat AC, en plus d'être lourds et peu mobiles je trouve ca déplacé dans les sections de combat. Autant avoir un ou deux éléments dans un groupe appui qui peuvent traiter quelques cibles en dur avec effectivement un javelin ou un milan mais l'intégrer dans les groupes de combat je ne suis pas d'accord.

    Je serais même tenté de regrouper les éléments AC au sein de la section appui de la compagnie afin de libérer des postes AP au sein des sections combat en leur fournissant un système roquette type AT4 CS amélioré (plus précis et peut etre avec un peu plus de punch).

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  13. Il faut dire aussi que sa silhouette avec 1 mat intégrant tous les capteurs fait beaucoup moins "navire de guerre" que le design retenu par les italiens. Après ce n'est pas le plus important non plus ...

     

    C'est sur que sans lanceur A70 et sans brouilleurs elle en prend un sacré coup! Il lui reste l'ASM (y a t il eu des restrictiond sur les systèmes sonar?), l'anti-navire avec les Exocet (quelle version?) et l'autodéfense AA avec 16 Aster 15 ... Ca fait un poil léger pour un batiment de 6000 tonnes!

     

    Il reste reste quand même pas mal de place pour intégrer d'autres ASTER 15 histoire de compléter la défense AA sur la plage avant et à l'arrière (espace supplémentaire prévu) ou des MICA. Si je comprends bien l'article on leur a refusé le Scalp?

     

    Après les égyptiens la voulaient absolument pour l'inauguration du canal, m'étonnerait pas qu'on la revoit en bretagne quelques mois après pour compléter sa dotation.

     

    De nos jours, les "capital ship" sont les porte-avions et les SNA

     

     

    On peut aussi y intégrer les Porte Hélicoptères d'Assaut type Wasp ou BPC et les SNLE.

  14. Dans le cas d'une France non vaincue mais réellement disposée à négocier avec les continentaux au moins, ces territoires étaient tout à fait disponibles, et aucun pays n'aurait été en guerre pour s'opposer à ce fait.

     

     

    Napoléon refusa d'ailleurs un tel arrangement au cours de la campagne d'Allemagne de 1813 suite aux victoires de Lutzen et Bautzen. Peut-être l'empereur n'a-t-il pas cru à la sincérité de la propositon (qu'auraient pu faire les alliés si il avait accepté leurs conditions), peut-être a-t-il cru qu'il pourrait améliorer la situation avec quelques victoires de plus qu'il estimait facilement gagnables. Le fait est que la grande victoire de Dresde fut gachée par les petites défaites des maréchaux. Et on met le doigt sur un autre grand défaut, l'incapcité de l'Empereur à trouver des lieutenants compétents, les meilleurs sont alors morts (Lannes, Bessières, Duroc dans une moindre mesure dont l'utilité était incontestable), éloignés (Davout, St Cyr) ou trop vieux et incompétents (Massena, Augereau etc.). De même qu'une bonne partie des brillants divisionnaires de l'apogée de l'Empire.

     

    Une telle solution même non pérenne aurait au moins permis à la France d'obtenir un certain répit nécessaire pour reconstituer nos forces et restaurer la situation intérieure. Même s'il est fort à parier que Metternich cherchait plutot à gagner du temps.

  15. D'autres sources donnent les effectifs disponibles "au front" et là on voit le différentiel entre le stock d'engins et ceux avec équipages ( qu'ils soient opérationnels ou non ) dans les grandes unités : on constate que si les soviétiques arrivent matériellement à compenser les pertes, ils n'arrivent pas par contre à former suffisamment d'équipages

    Comme pour les allemands, c'est le manque d'équipages qui est le facteur limitant

     

     

    De manière plus générale on en parle peu mais l'armée rouge rencontre une crise aigüe d'effectif en personnel humain dès 1943 et jusqu'en 1944 / 1945. Les saignées de 41 et 42/43 ont été tellement importantes et les pertes restant à un niveau toujours très élevées jusqu'à la fin de la guerre, que les soviétiques étaient souvent contraints d'enroler de force les populations des territoires "libérés" dans les divisions d'infanterie. Notamment à partir de la grande avancée de l"opération Bagration en europe centrale. Autant pour le personnel spécialisé (équipages de blindé, artilleurs) que pour le personnel moins formé (typiquement le fusilier de base). On trouve des ordonnances tactiques dès début 1944 qui tendent à restreindre l'utilisation massive de l'infanterie comme c'était le cas auparavant car l'URSS n'est plus en mesure de fournir assez d'hommes aux unités du front.

    Les sovétiques compenseront notamment par l'emploi toujours plus nombreux de grandes unités blindées, par le recours à une aviation plus nombreuse et de meilleure qualité, et enfin par une artillerie massive, puissante et bien servie (la meilleure des belligérants) véritable broyeur auquel les allemands ne peuvent presque plus rien opposer à la fin de la guerre.

     

    Ca explique en partie la différence de niveau tactique qui a perduré jusqu'à la fin du conflit entre russes et allemands. Même si la Wehrmacht avait elle aussi connu une baisse de son niveau tactique importante depuis 1944, qui se maintenait toutefois globalement au dessus de ses adversaires.

     

    Il faut aussi signaler que les alliés comme en 1918 trouveront en Allemagne des stocks considérables d'armement flambant neuf en occupant le pays, qui avaient été entreposés faute d'hommes, d'essence, de munitions.

  16. Parler d'amateurisme est peut être en décalage avec le plan "au contact" qui est probablement le meilleur plan depuis 30 ans.

     

     

    Peut-être que le mot est mal choisi mais quel est le plan? Sérieusement qu'est ce qui change vraiment? On recrée une compagnie par régiment, rien de révolutionnaire, on endivisionne dans une structure administrative des brigades qui existent deja auxquelles on a ajouté un régiment, rien de révolutionnaire non plus. On crée un commandement territorial, c'est à dire un commandement censé gérer sentinelle qui est une opération dont l'utilité est nuancée, pas révolutionnaire non plus.

     

    Evidemment si on compare avec les plans mis en place depuis 30 ans qui n'ont consisté qu'à réduire les effectifs et les budgets sous prétexte de plus de matériels, de modernité, de flexibilité et d'"opérationnabilité" (est ce vraiment le cas?) cet ajustement ne peut paraitre que mieux. Mais au final il ne consiste qu'à sauvegarder quelques milliers de postes (sur les dizaines de milliers supprimés) et à créer quelques structures spécialisées (cyberdéfense, logisitique, maintenance etc.). On prend en compte le rôle des hélicoptères, parfait, depuis l'algérie, l'afghanistan et le sahel il était temps, et donc on commande une poignée de Tigre et de NH 90 et on ressusciste la 4eme DAM ...

     

    Parler de tradition en revanche est probablement une preuve d'amateurisme tant cette notion n'a pas de corps réel pour l'AdT.

     

     

    Oui c'est assez dommage. Enfin il y a des traditions au sein des corps (régiments, ou arme comme les TDM ou le Légion) mais au plus trop au delà.

     

    Et si certaines structures ne sont pas réformées, c'est peut être que ça marche.         

     

     

    Comme le dit French Kiss oui ca marche tant bien que mal grâce à la qualité des des hommes et à la débrouillardise valeur clef de l'AT. Mais enfin quand on voit comment on doit vider les sections d'autres compagnies pour arriver à compléter les effectifs de celles qui partent, quand on voit qu'il faut parfois puiser dans 3 régiments pour former un GTIA on se dit qu'on pourrait redonner un peu de cohérence à l'ensemble. La flexibilité et la débrouillardise c'est très bien, mais aujourd'hui ces qualités sont érigées en valeurs absolues pas par choix mais par contrainte: le manque de moyens. 

     

    Alors je me fais un peu l'avocat du diable et bien sur qu'il y a de bons éléments dans ce plan, mais on en fait beaucoup pour pas grand chose au final ... C'est juste qu'on a été habitué à des plans tellement négatifs depuis des années que pour une fois un plan un peu mieux que les autres nous semble incroyable.  

  17. Il y a une forme de laisser-faire diplomatique chez le quinzième qui peut parfois laisser pantois.

     

     

    La nullité du commandement terrestre de la guerre de sept ans

     

     

    Bien d'accord sur ces deux points. On peut y rajouter l'incurie et le chaos des ministères en charge de la guerre et de la marine.

     

    La faute la plus grave étant de rendre purement et simplement les flandres et les pays bas à l'issue de la guerre de succession d'autriche, quelle faute!

     

    Les autrichiens auraient-ils été vraiment opposés à un contrôle de l'actuel Bénélux par les français moyennant une modération française de l'influence en Allemagne (cas à envisager de manière séparée à ce que j'ai écris ci-dessus) et une "mise au pas" de la Prusse ?

     

     

    Ils l'auraient été en tout cas d'une occupation de la rive gauche du Rhin ce qui était le dessein global.

     

    Peut-être que si l'alliance avec l'Autriche avait été mieux orchestrée cela se serait mieux passé, mais je n'ai pas l'impression non plus que l'Autriche ait joué à fond sa partitition dans cette malheureuse union d'un gros demi siècle. Et au final nous avons beaucoup perdu au change, la défaite de la guerre de Sept ans ayant été terrible.

     

    Personnellement je pense que Talleyrand avait raison sur le fond. Un équilibre diplomatique était souhaitable afin de permettre à la France de mieux de concentrer sur les questions intérieures

     

     

    Très bien, mais cet équilibre diplomatique était-il vraiment possible dès lors que la France occupait les pays bas, la belgique et la rive gauche du rhin? Les anglais ne l'ont jamais accepté et ont vite déchiré le traité d'Amiens, les autrichiens, prussiens et russes n'ont cessé de nous déclarer la guerre. Quelle est la perspective de paix prônée par Talleyrand en 1805 ou en 1808? L'Angleterre reste farouchement belliciste, l'Autriche revancharde et la Russie hypocrite. L'équilibre diplomatique n'est juste qu'une idée brillamment lustrée de Talleyrand lui servant à masquer son ambition et ses traitrises en tout genre. Si la France de l'équilibre pour Talleyrand est celle de 1815 vaincue et amoindrie (c'est à dire l'hypothèse ou nous rendons le benelux et la rive gauche du rhin), je soutiens bien volontiers Napoléon...

  18. En attendant l'Allemagne qui fut le plus gros acheteur en UE du gaz russe se tourne vers de la lignite (dérivé de charbon) pour alimenter ses usines thermiques au lieu du gaz russe en raison des prix très bas du charbon US et dont les US n'ont plus besoin car ils ont le gaz de schiste pour leurs propres besoins.

     

     

    Au prix quand même d'une explosion de leur facture énergétique pour les entreprises et particuliers, d'un investissement particulièrement lourd pour rouvrir et développer ces centrales, sans parler de la facture écologique. Bref un choix tout à fait stupide suite à l'abandon irrationnel de l'exploitation de leur parc nucléaire.

     

    Je suis effectivement comme Zalmox beaucoup plus nuancé sur la position russe. Certes ils ont été obligé de baisser leurs prix mais la Chine va avoir un besoin croissant de gaz russe qui amènera à rééquilibrer la relation à la longue, les prix bas concédés sous une conjoncture défavorable en ce moment ont eu l'avantage de lancer la grande réorientation du gaz russe vers le marché chinois, quite à concéder initialement un prix avantageux aux chinois. Quant à l'europe ce n'est pas demain qu'elle pourra se passer du gaz russe, surtout l'europe de l'est et du sud, et le coup d'éclat de Vlad avec son turkish stream risque de se révéler payant quand on voit à quel point la Turquie, la Grèce, la Serbie et la Hongrie sont partantes.

  19. Salut Philippe,

     

    Tu sais ou en sont les deux corvettes supplémentaires qui devaient être commandées en option par l'Egypte et construites en France?

     

    D'ailleurs maintenant que les premiers Rafale vont être livrés de même que la Normandie, la seconde FREMM en option pour l'Egypte est-elle toujours d'actualité ou ils vont devoir se calmer un peu niveau trésorerie?

     

    C'est sur qu'ils feraient un sacré avec une flotte de 6 corvettes et 2 FREMM dernier cri! Sans oublier les Rafale!

  20. Tu dois connaître "le soldat oublié " de Guy Sager ,qui raconte sa vie de soldat allemand (il était le fils d'une allemande et d'un français ) .Il a commencé dans le service du Train ,puis à rejoint la Gross Deuschland par la suite .

     

     

    Oui c'est un très bon récit autobiographique qui a le mérite d'être très agréable à lire, assez précis et surtout de fournir le point de vue d'un simple engagé qui vit la guerre sur le front de l'est. Après sa situation est un peu exceptionnelle puisque "Guy Sajer" était un "engagé" pas un "malgré nous". Mais excellent récit oui.

     

    Quant aux partisans la question est plus épineuse puisqu'ils n'étaient pas soumis au régime général du droit des prisonniers. Certes quand on voit son application par les deux belligérants on se dit que ca ne vaut pas grand chose, mais bon c'est déjà mieux que les partisans qui étaient immédiatement passé par les armes "légalement".

     

    Dans le même filon de récit autobiograpghique je te conseille si tu ne l'as pas lu sur les u-boot l'excellent "18 secondes pour survivre" de H. Werner.

     

    Et cela se déroulant lorsque les allemands font leur première hiver en Russie ( il servait encore dans une unité de train à l'époque ) .

     

    Dans mes souvenirs il s'agit du second hiver par contre, son unité tente de ravitailler Stalingrad il me semble dans la boucle du Don :)

     

    Et ca enchaine sur les contre offensives allemandes de 43, Koursk, et le rouleau compresseur russe. Le récit de la poche de Memel est d'ailleurs particulièrement édifiant.

  21. En même temps le contexte stratégique est extrêmement compliqué pour la France à ce moment. Effectivement l'alliance avec la Russie n'est qu'apparente puisqu'elle refuse le blocus du fait de sa dépendance aux débouchés d'exportation anglais mais qu'elle refuse également de modérer son allié autrichien. L'angleterre mène toujours une guerre commerciale sans répit, l'Autriche réarme à grand pas. Seule la prusse dans les années 1807/1808/1809 est durablement sur la touche.

     

    Dans le cas présent, l’erreur du tondu à Tilsit est plutôt de ne pas avoir proposé au-delà du vague projet, d’entrer en guerre au côté de la Russie, ou du moins la soutenir dans ses projets d’annexions de territoires de l’empire Ottoman, et de lâcher ce dernier. Atermoiement fatal.

     

    Napoléon a en cette occasion oublié un principe de base de la diplomatie : on n’a rien sans rien.

     

     

    Un an plus tard à Erfut l'empereur fera de très larges concessions à la Russie pour consolider l'alliance : annexion des provinces danubiennes, soutien contre l'empire ottoman, démembrement de la Pologne. A mon sens la Russie rate en réalité ici la seule opportunité stratégique qu'elle a de devenir la grande puissance continentale européenne du centre et de l'est européen. Elle ne sera pas la suite qu'un acteur de la coalition, une marionnette certes brillante mais marionnette toujours, aux ordres de Londres, comme l'Autriche, et au jour du triomphe Alexandre s'en rendra amèrement compte.

    Et effectivement tout cela est en grande partie une question de caractère et d'hommes, Napoléon se montre trop cassant avec les vaincus (même si en l'espèce il ne l'est pas trop avec Alexandre), Alexandre qui développe un certain complexe vis à vis de son "brillant" équivalent français et qui vit dans l'ombre de l'assassinat de son père (en lien avec son engagement pro francais), Talleyrand qui souffle sur les braises et trahit honteusement son pays (comme à son habitude). Tout cela mène au refus de la Russie de s'engager dans une alliance ou malgré les désavantage économique elle aurait eu bien plus à gagner qu'à perdre.

     

    Dire que Napoléon manque de vision stratégique c'est faire fi d'admettre que l'alliance franco-russe était la seule pouvant garantir la stabilité continentale. L'alliance franco-autrichienne étant une vue de l'esprit depuis son commencement sous Louis XV, elle n'a apporté que des malheurs à la France depuis la guerre de Sept ans jusqu'à la trahison de 1813.

     

    La plus grosse erreur, et le seul conseil ô combien avisé de Talleyrand qui s'élevait contre, aura été l'intervention en Espagne qui aura pour conséquence d'affaiblir considérablement l'Empire pour des gains potentiels très limités. L'engagement en Russie sans avoir règler la situation espagnole en sera une autre, mais l'erreur originelle je pense est l'engagement dans le bourbier espagnol.  

  22. On recréerait un Reg de Chars à la 7e BB (le 4e Dragons), et l'on repasserait plutôt le 1er Tir à la 9e BIMa (Tirailleurs et marsouins c'est plus exotique que le 126 RI de Brive, Gibbs devrait être content).

     

     

    Comme le dit Gibbs, le 1er Tir aurait plutot sa place vue son histoire à la 6ème BLB avec le 1er Spahis et le 68 RAA, ca ferait une brigade Légion - Afrique niveau tradition et esprit de corps.

     

    Et ca serait alors plus logique de regrouper les régiments TDM au sein de la 9, on pense au 21eme RIma mais aussi au RMT qu'il ne faut pas oublier, perdu dans le grand est au milieu de tous les métropolitains!  Après effectivement la question de dotation en VBCI de ces régiments se pose.

     

    Le problème c'est que cette réorgnisation se fait sans aucune logique, on ne crée pas des divisions ou des brigades homogènes, qui seraient des unités cadres d'emploi opérationnel, mais des divisions/brigades qui ne sont que des cadres administratifs où l'on puisera des éléments divers afin de monter comme toujours des groupes ad hoc pour composer des GTIA ou SGTIA, une compagnie par ci, un peloton par là etc. Si le modèle était clair nous aurions donc une dotation organique complète pour chaque nouveau type de division / brigade (blindée, motorisée, spécialisée  --> qui correspond en réalité au modèle lourd, médiane, légère). Mais bon il ne faut pas rêver, tout ca relève d'un profond amateurisme, nous aurions tout intérêt à nous inspirer du modèle américain de brigades interarmes compactes et opérationnelles, quite à les endivisionner pour leur donner un cadre administratif.

    La réalité c'est que les précédentes réformes n'avaient en aucun cas un but d'efficacité opérationnelle mais de contraction des ressources budgétaires. On peut pavoiser tant qu'on veut, quelques postes accordés en plus suite à un évènement qui susciter plus d'émotion que de reflexion ne suffisent pas à recréer un modèle d'armée homogène et stable. Bref je ne vais pas pousser un coup de gueule sur le sujet mais il est nécessaire de se rappeler que ce nouveau modèle résulte initialement de la seule idée de contrainte budgétaire, relativement occultée aujourd'hui par les évènements récents.

     

    Le résultat c'est qu'on crée deux brigades blindées qui ne possèdent pas la même structrure, idem pour les alpins et paras, il n'existe pas de table d'effectif organique pour chaque type d'unité (du régiment à la division), on maltraite les traditions (meme si ca reste un moindre mal), et en fait on reste au même modèle que précédemment, avec la contrainte supplémentaire de Sentinelle.

    A coté ca fait 15 ans qu'on attend une vraie réforme efficace et opérationnelle de la section d'infanterie, des moyens d'appuis, des compagnies etc. Mais apparemment ce n'est pas la priorité.

     

    A titre de comparaison, un parc de 250 jaguar sera partagé par pas moins de 7 régiments (4e Rch, 1er RHP, 3e RH, 1er spahis, 1er REC, RICM, 1er Rima), donc répartir 200 XL sur 4 régiments ne parait pas si extravagant.

     

     

    Avoir 4 régiments de cavalerie lourde avec 200 Leclercs c'est tout à fait possible effectivement, le modèle actuel étant le régiment à 52 (ou 54 je ne sais plus), fois 4 ca fait 208 (ou 216) donc on est pas très loin (sans compter les quelques chars servant à l'instruction). Ici encore la seule raison de la dissolution du 4eme RD est la contrainte budgétaire. Ca coute moins cher d'avoir 3 régiments avec une grosse soixantaine de chars que 4 avec une petite cinquantaine : on économise sur les services, les postes d'officiers etc.

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  23. Formulons-le autrement: le potentiel de croissance de la France était très inférieur à celui de l'Angleterre à cette époque: ressources, capacités maritimes, niveau de mise en valeur du territoire métropolitain (et de territoires outre mer), capacités financières, perspectives de stabilité politique intérieure, débouchés commerciaux, démographie (même si on la mesure peu alors).... La France était loin derrière, aussi bien en 1815 (et après la récupération) que, dans une moindre mesure, en 1789; trop d'historiens abusent de la santé du commerce français à cette époque et de quelques innovations industrielles pour décréter que le pays allait écraser économiquement l'Angleterre, ce qui est plus qu'absurde. Et trop sous estiment la contrainte de la nature continentale du pays vs l'insularité britiche, et plus encore, de son système financier fragile et peu développé, qui avait pris un siècle de retard sur celui de l'Angleterre

     

     

    Je n'ai jamais dit que la France allait écraser économiquement l'Angleterre. Je te rejoins sur le caractère inégalitaire de la France et de l'Angleterre lié au déterminisme géographique. "Un pays a toujours la politique de sa géographie", merci Napoléon! C'est d'ailleurs la raison principale à mon sens de la victoire anglaise, trop de fronts à tenir pour la France. Guerre continentale + maritime durant la guerre de Sept Ans et les guerres révolutionnaires : victoire anglaise, à contrario les rôles s'inversent durant la guerre d'indépendance américaine, et le résultat est une défaite de l'Angleterre. Voilà pour la stratégie grosso modo.

     

    Quant à la question de l'évaluation des capacités économiques des pays à l'époque je serais plus nuancé que toi, la France avait de gros atouts, de même que des faiblesses structurelles. La sous-industrialisation et la faiblesse du système financier notamment. L'avantage est que la France ne dépend pas pour son autonomie du commerce maritime et des débouchés comme l'Angleterre, à ce titre la blocus a failli réussir! La France est également autosuffisante du point de vue alimentaire, elle possède la première population d'Europe, et de forte compétences techniques et scientifiques qui fournissent un personnel compétent à l'Etat et aux Armées. 

    De plus les politiques de Napoléon s'attaquent fortement aux faiblesses structurelles francaises, modernisent l'administration et l'économie de la France. Ses compétences militaires et la qualité de nos armées rodées par 15 ans de guerre permettent temporairement d'annuler notre désavantage stratégique et même de prendre l'avantage un certain temps.

     

    Donc je qualifierais plutot ce "dernier round" des guerres de l'Empire d'équilibré au départ. Nous sommes un peu dans la situation de l'Allemagne des 14/18 ou de 39/45, le temps joue contre nous.

     

    Ce n'est pas une grille d'analyse pertinente en ce qu'elle n'apporte rien du tout à une vision moins connotée des relations internationales de cette époque, ne facilite aucune compréhension supplémentaire, ne fait surgir aucun phénomène ou fait mal compris en regardant autrement: c'est une coquetterie pour qui aime regarder cette chose plus que souvent fallacieuse qu'est l'histoire du "temps long" (regarder en termes de siècles, de grandes périodes) sous prétexte que tout historien a envie d'être Thucydide, Hegel ou Braudel et de découvrir de grandes "méta vérités" cachées. Il y a mille et une analyses biaisées en ce sens pour chaque approche intéressante, et malheureusement, cette vision de l'histoire issue du XIXème siècle infecte encore trop souvent nos manuels scolaires et nos logiciels profonds de regard sur l'Histoire.

    Le fil d'ariane de la politique continentale britannique de la moitié du XVIIIème siècle jusqu'aux alentours de la fin du XIXème (avec encore quelques hoquets ultérieurs), c'est l'équilibre continental, pas particulièrement la possession des Pays Bas Espagnols/Autrichiens (pas la Hollande, qui n'a jamais été dans les visées françaises, et pas en bons termes particuliers avec l'Angleterre avant le XIXème siècle -étant plusieurs fois en guerre contre elle, et victime de son impérialisme commercial croissant). Et encore même cette vision est à sérieusement relativiser (ne pas le faire handicape la compréhension de ce qui se passe réellement) si on regarde réellement la période, parce qu'elle fait supposer des continuités, notamment dans la gouvernance du pays, qui ne sont pas là, empêche de voir les tournants politiques et économiques qui auraient pu, parfois du, être pris, et ne l'ont pas été en bien des occasions par le simple fait du hasard et des circonstances alors que tout faisait pencher dans cette direction (et la théorie du jusqu'au boutisme d'une posture ne tient en fait plus la route, sauf si on veut absolument se convaincre que ce qui est arrivé était inéluctable, ce qui est une des pires paire d'oeillères possibles).

     

     

    Oula tu me citeras un ouvrage scolaire ou académique officiel qui étaye cette idée "seconde guerre de cent ans" parce que personnellement hormis des essais privés ou ouvrages d'historiens / universitaires je n'en vois aucun. Dire que cette vision biaise l'étude historique en France c'est tout simplement faux. En 5 ans d'histoire je n'ai jamais vu une fois cette expression, ou l'enseignement officiel de cette théorie.

     

    Et le fil d'Ariane de la politique étrangère de l'Angleterre était bien au XVIIIème siècle la préservation des voies maritimes et des intérêts commerciaux de l'île. Au premier rang desquels figure depuis le Moyen Age les débouchés d'exportation de la Belgique (Anvers) et des Pays-Bas (Amsterdam). La visée de la France sur les Flandres, et pardon de te contredire mais également sur les Pays-bas sous Louis XIV et Louis XV, puis sous la Révolution et l'Empire ont été la cause principale, avec le contentieux des Amériques, de la confrontation franco-anglaise.

    Quant à l'équilibre continental c'est une faute de penser que les anglais sont pour un équilibre absolu du monde occidental. La politique anglaise vise à préserver le statut quo en europe continentale afin d'empêcher l'existence d'une puissance hégémonique qui serait en position de lui contester le leadership commercial et maritime. Ce qu'était la France aux XVIIIème et XVIIème siècle. Ce que sera l'Allemagne au XXème.

     

    Bien évidemment, ce n'est pas une théorie du complot, méthodiquement déployée et plannifiée par les différents acteurs. C'est l'analyse des faits géopolitiques et stratégiques qui tend à formuler cette idée générale. Rien n'était inéluctable, la Révolution ou Waterloo. Ce sont justement les continuités, voulues ou non, pensées ou non, par les acteurs qui permettent d'établir cette trame historique. Louis XV avait-il conscience d'être engagé dans un bras de fer séculaire avec l'Angleterre, probablement pas, ses ministres plus surement. Le fait est que ce bras de fer s'est bien déroulé entre Louis XIV et Napoléon, que ses acteurs en aient été conscients ou non. Aurait-il pu évolué différemment ou ne pas être, surement. Il ne s'agit pas de dire que la lutte anglo-francaise était inéluctable, mais c'est effectivement porter des oeillères que de ne pas reconnaitre qu'elle s'est déroulée avec une continuité remarquable.

     

    Bref ce n'est pas la peine de s'entredéchirer sur cette notion, chacun tire l'analyse qu'il veut des faits de lé période et le sujet concerne les erreurs stratégiques de Napoléon. Conflit en Esapgne, Expédition de Russie? Incapacité à trouver assez de maréchaux et hommes d'etat compétents pour le soutenir? Une des erreurs majeures est également le refus de la proposition de paix des alliés suite aux premières batailles d'allemagne de 1813 qui proposaient tout de même la frontière sur le Rhin ... C'en est presque à pleurer !

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