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Desty-N

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Tout ce qui a été posté par Desty-N

  1. @jmdc33, @pascal Je vais tâcher de copier le post ci-dessous sur le fil adéquat, mais j'aurai besoin de vos lumières. Vous estimez que les chinois font preuve d'une vision à long terme dont nous manquons parfois en occident. Or il y a quelques sujets pour lesquels je peine à voir en quoi Pékin fait preuve de vision à long terme, que ce soit dans le domaines économique (crise immobilière) que social (vieillissement de la population, confinement à grande échelle en cas de Covid)
  2. L'Allemagne se prépare à devoir rationner le gaz cet hiver : Même si je n'ai accès qu'au début de l'article, on peut y lire Berlin commencerait à se demander quelles industries prendront la priorité sur les autres. Tout cela n'augure rien de bon pour l'économie de notre voisin. L'Espagne serait bien prête à le faire profiter de ses terminaux GNL, mais les gazoducs de l'Hexagone manquent de débit. Paris réserve sa réponse sur la possibilité d'augmenter notre réseau. Je vais sans doute faire du mauvais esprit, mais je me demande, si l’Élysée ne verrait pas là l'occasion d'avancer conjointement sur plusieurs dossiers nécessitant une étroite coopération...
  3. L'Iran vient de faire connaître sa position au sujet du nouvel accord sur ses activité nucléaires: Donc, en gros, ils veulent s'assurer qu'on leur joue pas deux fois le même tour, et que si les USA changent à nouveau d'avis, l'UE tiendra quand même ses engagements. Je comprend que les iraniens soient échaudés, mais j'ai du mal à imaginer que les 27 acquiescent. Non pas que je sois contre le principe d'une Europe prenant son autonomie stratégique vis-à-vis de l'Amérique. Je serais ravi si on y arrivait un jour. J'ai juste du mal à imaginer certains des membres de l'Union oser aller à l'encontre des décisions de l'Oncle Sam, même si c'était à nouveau Trump qui occupait à nouveau la Maison Blanche. Certes les sanctions à l'encontre de la Russie ont prouvé que l'UE pouvait désormais montrer les crocs. Mais le marché intérieur américain reste extrêmement important pour nos entreprises, tandis que le dollar constitue toujours la devise incontournable sur les marchés internationaux. Tout particulièrement pour le pétrole et l'aéronautique. (quoique Airfrance ait récemment acheté des Airbus en Euros ) Est-ce que l'Europe est prête à se doter d'un mécanisme de rétorsion, au cas il faudrait se lancer dans un bras de fer avec l'Amérique. Je vais être optimiste ... il y a un chance sur 10 que ça arrive. (mais si on osait, je sortirais le champagne!) La vraie question, c'est pourquoi l'Iran pose cette condition ? Ils ne sont pas idiots, ils connaissent la situation diplomatique occidentale. Ils refusent cette réalité? Ils veulent pouvoir refuser l'accord, sans passer pour les méchants ? Personnellement je me demande s'ils ne comptent pas diviser notre camp en nous mettant face à nos contradictions. J'espère juste que Téhéran restera raisonnable. Comme je l'ai écrit voici quelques jours, ils ont des missiles balistiques, ils sont en mesure de menacer les installations pétrolières de tout le Golfe persique . Avec un tel rapport de force, ils pourraient se satisfaire d'en rester seuil nucléaire (par exemple, ne pas stocker de bombe atomique, mais posséder la matière fissile et les équipements nécessaire pour en assembler une en quelques jours.) Cela éviterait de pousser l'Arabie Saoudite, la Turquie ou l’Égypte à se lancer aussi dans la course à l'arme nucléaire. Une situation qui ne servirait absolument pas les intérêts de l'Iran (ou ceux d'Israël )
  4. En voyant les articles sur le satellite Khayyam, j'ai réalisé que, depuis le début de l'année, tout le monde se focalisait sur le programme nucléaire iranien, mais qu'on oubliait un peu leur programme de fusées spatiales. Programme qui se trouve étroitement lié avec leur capacité à produire des missiles balistiques. Si leur premier satellite mis sur orbite par leurs propres moyens date de 2009, ils ont depuis connu pas mal de déboires, Au point que Trump s'en était ouvertement moqué ... en tweetant une photo confidentielle Bien. Sauf qu'en avril 2020, l'Iran a pris tout le monde au dépourvu en mettant sur orbite le Nour-1. La plus grande surprise venait de l'organisation en charge du lancement. Il ne s'agissait pas de l'Agence spatiale iranienne, mais des Gardiens de la Révolution, que personne ne semblait avoir vu venir dans ce domaine. Et si les médias parlent beaucoup de Khayyam, je n'ai pas vu grand chose sur Noor-2, mis sur orbite lui en avril 2022. Un lancement réussi peut passer pour un coup de chance, à partir de deux, on peut commencer à avoir un doute. Plus intéressant encore, les iraniens ont communiqué sur le lanceur qu'ils ont utilisé, le Qased. Et ils le transportent sur un camion: Donc ils n'ont pas besoin d'une base fixe pour le déployer. Ce qui signifie que les Gardiens de la Révolution bénéficient de missiles balistiques mobiles. Missiles qui utilisent du carburant solide - plus facile à utiliser en urgence- sur deux de ses étages, et peut-être bientôt sur les trois. Comme les Gardiens m'ont l'air de bien aimer jouer les trolls, ils ont fait savoir que Noor-1 emportait une photo de Qassem Soleimani, un de leurs généraux, tué en janvier 2020, par un drone américain. Et comme ils sont vraiment taquins, après qu'en 2020, le Pentagone ait comparé Noor 1 à "une web cam dans l'espace", ils ont publié en mai dernier une photo d'une base américaine. Plus sérieusement, avec le Qased, l'Iran est en mesure de dire aux pays du Golfe Persique "si une de vos armées m'attaque - ou soutient celle des USA alors qu'elle m'attaque - aucun de vous n'est à l'abri." Téhéran peut sans doute frapper n'importe quelle installation pétrolière de ses voisins. Ça devrait calmer quelques ardeurs belliqueuses. Je pense que les iraniens doivent même se trouver en mesure d'atteindre Israël, le cas échéant. Vu que l'état hébreux dispose lui aussi de missiles balistiques - et également de la bombe A - je me prend à espérer la même chose que pour pour Taïwan et la Chine. A savoir que les deux pays disposent d'un canal de communication informel pour dialoguer et éviter que les choses ne dégénèrent.
  5. Le problème pour une frappe surprises, c'est que Taïwan dispose d'un radar équipé de la technologie Pave Paws , spécialisé dans la détection des missiles. J'ignore s'il est capable de voir à travers un typhon, mais j'espère que oui. Depuis la fin des 70, une bonne partie du système d'alerte des USA dépend de ces équipement. J'ai un peu de mal à imaginer qu'une bonne tempête aurait suffi à rendre l'Amérique vulnérable. Plus prosaïquement, il faut se rappeler que certaine des défenses de Taïwan sont mobiles. A commencer par les onze HIMARS M14, gracieusement vendus pas les USA en octobre 2020, et munis de munitions longue distance MGM-140 ATACMS qui portent jusqu'à 300 kilomètres. Si Pékin ne peut pas être s'assurer de leur emplacement, il risque de ne pas réussir à tous les détruire. Et dans ce cas Taipei pourra répliquer sur le continent. Toute base et port militaire située à moins de 300 km de Taïwan pourrait se retrouver prise pour cible. Le fait que les deux camps possèdent des missiles balistiques m'inquiète sérieusement. Je crains une escalade qui risquerait de mal se terminer vu que le plus gros des deux pays possède la bombe atomique. Pour éviter qu'on en arrive là, j'espère que : les taïwanais possèdent une doctrine d'usage de leurs missiles balistiques. Cela me semble d'autant plus nécessaire, que d'ici 4 ans, ils pourraient bien parvenir à lancer un satellite, ce qui leur donnerait accès à la technologie des missiles balistiques à longue portée. Taipei a trouvé un canal informel pour discuter sur le sujet avec Pékin. Depuis la crise de Cuba, on sait qu'à partir d'un certain niveau de puissance, il vaut mieux éviter le conflit. Et pour ça, le dialogue, même discret, reste la meilleure solution. Sinon, le dernier post de @HK sur la météo, m'a poussé à creuser les difficultés que la météo a posées lors du débarquement de 1944 en Normandie. La tempête du 19 juin, a mis a mal les infrastructures de ravitaillement, mais heureusement les alliés ont mis la main sur Cherbourg le 26 juin. L'empreinte logistique d'une armée reste une contrainte majeur. En dehors du créneau avril-juin, la météo ne bloquera peut-être pas totalement la navigation, mais ça risque de poser de sacrés soucis au cargos chinois qui viendraient approvisionner - quotidiennement -les troupes de l'APL. Décharger sur une simple plage ne me parait guère évident, même par temps calme. Alors en pleine tempête ... Conclusion: si Pékin veut envahir son petit voisin insulaire, alors il lui faut dès que possible mettre la main sur un port un port en eau profonde. J'ai commencé à chercher, et, à priori, Taïwan n'en possède pas beaucoup : Ceux sur la cote est me semblent peu adéquats. Il resterait donc Kaohsiung, Taichung, et enfin Taipei / Keelung. Les taïwanais ne me semblent pas idiots, alors j'espère qu'ils possèdent de bon plans pour défendre ces installations.
  6. J'ai vérifié sur le site des garde-cotes japonais, et il semble que j'ai mélangé eaux territoriales et ZEE J'en ai profité pour vérifier le statut des ZEE dans le droit de la mer : Donc Tokyo ne pourra pas accepter ou refuser à sa guise de bloquer les navires. Par contre, il pourra prendre les mesures qu'il jugera nécessaires pour assurer la libre circulation. Par exemple, si un conflit Chine-Taïwan éclatait, et que le Japon croyait détecter un sous-marin inconnu, dans le Pacifique, au sud des Senkaku, il serait de son devoir de demander aux cargos de patienter. Uniquement, pour éviter qu'ils courent des risques inutiles bien évidemment. Bref, pas de blocage nippon, mais une indéniable capacité à ajouter de la viscosité dans les flux de navire, en fonction de son bon vouloir. Me pencher sur le détail de la géographie japonaise m'a fait réaliser que l'île de Yonaguni-jima ne se trouvait qu'à une grosse centaine de kilomètre de Taïwan. S'il faut ravitailler cette dernière, c'est beaucoup plus proche et intéressant que les 700-1500 kilomètres évoqués par @herciv Concernant la polémique sur la météo, Mon opinion sur les difficultés à naviguer du coté de Taïwan pendant une bonne partie de l'année me vient d'un post de @HK : Il a navigué dans la région, et il a pris la peine de nous fournir des liens pour étayer ses propos. S'il affirme que la seule fenêtre météo pour envahir Taïwan, c'est avril-juin, ça me semble tout à fait crédible. D'autant plus que ça ne serait pas la première fois que, dans la région, le mauvais temps empêche une invasion. Au XIII ème sicle, le typhon kamikaze a sauvé le Japon des envahisseurs mongols. Et il ne faut pas croire que la technologie, nous permet de nous affranchir des contraintes liées au mauvais temps. Le 19 juin 1944, une tempête en Normandie a bien failli mettre à mal le débarquement. Les opérations amphibies restent des summums de l'organisation militaire, extrêmement compliquées à mettre en place. Il semble que la dernière qu'on considère comme un succès, se soit déroulée à Incheon, en Corée, au début des années 1950. Ça commence à faire un bail.
  7. J'ai vu différents commentaires sur ce post, et c'est fou comme on a chacun notre propre interprétation. Moi, par exemple, la première chose que je retiens, c'est que l'article confirme bien qu'on est dans la saison des typhons. Dans ces conditions, autant oublier toute tentative de débarquement. Ensuite, le journaliste souligne que la Chine aurait beaucoup à perdre en cas de blocus: Or isoler Taïwan ne la ferait pas capituler du jour au lendemain. De plus, il faudrait que l'opération se déploie de tous les côtés. Or pour rappel, Taipei dispose de sa version locale du Harpoon, qui porte jusqu'à 160 km. Cela donnerait une zone de guerre de 160 km de rayon centrée sur l'île, où les cargos ne pourraient pas naviguer. Ce qui nous amène au sud jusqu'aux Philippines et au nord jusqu'au ... Japon. Autrement dit, en cas de blocus de Taïwan, Pékin risque de voir le commerce de Shanghai dépendre du bon vouloir de son voisin nippon, qui pourra accepter ou refuser à sa guise que les porte-conteneurs traversent ses eaux territoriales. (L'oncle Sam aura sans doute aussi son mot à dire). Le genre de situation qui risque de s'avérer délicate à gérer et difficile à vivre...
  8. Tirer des missiles pour une attaque saturante peut-être, mais pour une attaque surprise ça me semble quelque peu ardu : la technologie Pave Paws utilisée à Leshan est conçue pour détecter les projectiles en vol! Et ce, jusqu'à 5 000 kilomètres de distance. La Chine pourrait tenter de tirer des missiles de croisière depuis un sous-marin qui se serait rapproché des côtes, mais j'ignore si elle possède la technologie (la France par exemple ne la déploie que sur les Suffren, sa nouvelle génération de SNA, qui embarque le MdCN dpuis 2020) De toute façon, du fait de son positionnement (2600 m d'altitude, à bonne distance des côtes), la station radar a de bonnes chances de détecter quand même le lancement. Si elle en détermine l'origine, la défense navale pourra agir. Pour l'équipage du submersible, il s'agira donc d'une mission très risquée. De plus ce genre de bâtiments ne possède pas une capacité d'emport illimitée. Même s'ils tirent 4 à 6 MdC, ces derniers devront atteindre une cible située à l'intérieur des terres, dans une zone vallonnée, et protégée par des canons Phallanx CIWS. Le succès n'est donc pas garanti. Une salve de DF-17 supersoniques tirés depuis l'empire du milieu me semble posséder de meilleures chances de réussite. Envoyés en assez grand nombre, ils peuvent saturer les défenses de leur adversaire. Mais même s'il ne peut pas y échapper, le radar de Leshan les détectera et donnera l'alerte avant d'être détruit. (et au pire, sa destruction en elle-même constituera une sérieuse alerte ) Dans ces conditions, je ne vois pas comment prendre l'armée Taïwan par surprise. Or, parmi leurs équipements, les militaires disposent de lance-missiles mobiles. En cas d'attaque, ils peuvent fort bien les déplacer pour échapper à la première salve de projectiles adverses, avant de répliquer. Et si on bombarde leur territoire, ils risquent bien de se trouver autorisés à répliquer. Par exemple avec les HIMARS, achetés en 2020, et dotés de projectiles longue portée MGM-140 ATACMS. Même si personnellement je trouve ça dangereux, cela implique que toutes les installations portuaires chinoises situées à moins de 300 kilomètre de Taïwan se trouveront menacées. Dans ces conditions, si l'APL veut lancer une invasion, l'opération amphibie devra démarrer de bases plus éloignées. Au lieu de traverser un détroit de 180 kilomètres, il faudra parcourir une distance d'au moins 300 kilomètres, soit deux tiers de plus. Qui dit trajet plus long, dit plus d'aléas, plus de risques d'attaque en mer et surtout plus de temps pour arriver. Or le temps est un facteur crucial dans toute cette histoire. La météo de la région constitue une contrainte impossible à négliger. Entre les moussons et le typhons, le créneau pour une opération hostile va de début avril à fin juin, soit une centaine de jours au grand maximum. Chaque tranche de 24 heures perdue diminue donc de 1% les chances pour les chinois d'atteindre leurs objectifs. Et les moussons de juillet n'attendront pas. Encore une fois la conquête de Taïwan ne me semble pas impossible, mais ses défenseurs paraissent déterminés à la rendre extrêmement difficile. Et il semble que, pour atteindre cet objectif, ils possèdent quelques atouts dans leur jeu. Atouts dont le nombre pourrait augmenter de manière significative à partir de 2025-2027. (sous-marins avec Harpoon trans-horizon, fusée / missile balistique longue portée)
  9. Après avoir expliqué pourquoi je pensais que la Chine devrait composer avec des contraintes qui la généraient pour mettre la main sur son petit voisin insulaire, et comment je pensais que Taïwan développait ses forces pour rendre cette invasion extrêmement difficile voire à terme impossible, il me semble opportun de voir comment les USA pourraient jouer leurs atouts au vu de la situation régionale. Contrairement à mes deux posts précédents, il s'agit avant tout de spéculations personnelles, mais que je vais essayer d'argumenter de mon mieux. En premier lieu, je peine à imaginer Washington entrer en conflit direct avec Pékin. On parle quand même de deux puissances nucléaires, disposant de SNLE, et donc capable de causer à l'autre des pertes se comptant en dizaines de millions de morts. Depuis 1945, l'histoire montre que, quand des pays possèdent la bombe atomique, ils évitent de s'affronter directement. C'est pour cela par exemple, que, malgré l'existence de l'OTAN et ses promesses de défense mutuelle, l'Allemagne se démène pour garder des bombes nucléaires américaines sur son territoire, quitte à acheter des F-35. Berlin ne semble pas accorder trop de confiance aux seuls engagements américains. La présence sur son sol d'armes aussi puissantes que sensibles constitue visiblement une bien meilleure garantie à ses yeux. Taïwan n'appartient même pas à l'OTAN, alors je doute que les américains prennent le risque d'une guerre nucléaire. Cela ne veut pas dire qu'ils se trouvent dépourvus de moyens d'action. Ils restent la première puissance économique, militaire, technologique et culturelle mondiale, ils disposent de multiples leviers pour favoriser Taipei plus ou moins discrètement. Tout d'abord Starlink. Depuis le début de l'année, la guerre en Ukraine a montré comment les soldats de Kiev parvenaient à tirer parti de ce réseau de communication global, décentralisé et particulièrement difficile à bloquer, vu les échecs russes en la matière. Même s'il m'exaspère souvent, je dois reconnaître qu'en leur livrant des transmetteurs satellites, Elon Musk a aidé les militaires ukrainiens de manière importante. Si la Maison Blanche s'arrangeait pour que les taïwanais reçoivent le même genre de matériel, ils sauraient surement en faire bon usage. Pékin ne s'y est d'ailleurs pas trompé, puisque ses chercheurs planchent discrètement sur la meilleur manière de neutraliser Starlink ( https://fr.newsmonkey.be/starlink-latout-spatial-de-taiwan-qui-derange-la-chine/ ) Outre les équipements de communication, Washington n'hésite pas à vendre à Taipei différents types d'armes, dont un a particulièrement retenu mon attention. En octobre 2020, ils ont fourni onze HIMARS M142 ( https://www.defensenews.com/congress/2020/10/12/us-advances-three-arms-sales-packages-to-taiwan/ ) Cette transaction m'a surpris, puisque les Taïwanais possèdent leur propre modèle de lance-roquettes, le Ray Ting 2000, capable de tirer jusqu'à 45km ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Ray_Ting_2000 ) et dont ils veulent étendre la portée à 200km. Il se peut que le matériel américain s'avèrent intéressant du fait de sa portée (80 km) et de sa précision, mais j'ai envisagé une autre hypothèse. Je me suis demandé, si les USA n'ont pas tout simplement fourni avec leurs lance-roquettes des munitions balistiques longue distance MGM-140 ATACMS ( https://fr.wikipedia.org/wiki/MGM-140_ATACMS ) avec une portée de 300 km. Et devinez quoi ...?? C'est le cas https://missilethreat.csis.org/us-approves-taiwan-atacms-slam-er-harpoon-missile-sales/ (tout comme des Harpoon Block II et des missiles de croisière anti-navire AGM-84H/K SLAM-ER) Certes les MGM-140 ATACMS ne sont pas conçus pour la lutte anti-navire, mais ils semblent très précis. S'ils en lancent assez, ils peuvent saturer une zone donnée, et, du fait de son inertie, un navire ne possède qu'une marge de déplacement limitée pour tenter des manœuvres d'échappement (surtout si on ne bénéficie que d'un faible délais d'alerte, comme c'est souvent le cas avec les missiles balistiques) Enfin, les futurs Precision Strike Missile, toujours mis en œuvre depuis des HIMARS M142, seront eux à terme eux prévus aussi pour couler les navire ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Precision_Strike_Missile , https://breakingdefense.com/2018/03/army-will-field-100-km-cannon-500-km-missiles-lrpf-cft/ ) Les taiwanais disposent donc de projectiles tirés depuis un lanceur mobile, précis et capables de couvrir non seulement un détroit de 180 km de large, mais aussi le cas échéant tous les ports et arsenaux qui se trouvent à proximité. En cas de conflit, ça devrait quelque peu perturber la logistique d'une opération amphibie chinoise. Le plus bizarre, c'est que je n'ai pas trouvé de trace de protestation de la part de Pékin au sujet de cette vente d'armes, alors que 5 minutes de recherches m'ont suffi pour découvrir un article concernant la nouvelle politique chinoise vis-à-vis de Starlink. Petit bémol: quelque part, ça me semble risqué, je crains les bavures. J'ai évoqué le programme spatial de Taïwan, qui lui permettra de facto de disposer d'un missile balistique longue portée, mais il s'agira là d'une arme stratégique qu'on dotera vraisemblablement d'une chaine de commandement spécifique. Un lance roquette sur un camion relève lui du domaine tactique. Ses servants devront agir dans l'urgence du combat, ce qui multipliera les risques d'erreurs. Il faudrait que ces dernières restent du domaine de la faute tactique, et pas au delà. Si une roquette finissait par erreur sur la cote chinoise, je ne sais pas trop ce qui se passerait. Le dernier point sur lequel la Maison Blanche peut jouer, c'est son réseau d'alliance dans la région. Même si le voyage de Nancy Pelosi a jeté un froid, le Japon et la Corée du Sud restent des alliés solides des USA avec des bases de l'armée américaine sur leur territoire. Depuis quelques années les Philippines et le Vietnam se sont également rapprochés de Washington. Pourquoi ne pas organiser avec les armées de ces deux dernières nations quelques exercices en mer de Chine du Sud? Par exemple entre les Paracels et les Spratleys, deux archipels sujets aux bisbilles avec l'Empire du Milieu. Des exercices militaires raisonnables, bien entendu , à bonne distance des îles contestées. Mais des exercices entre avril et juin. Histoire que durant cette période, la Marine chinoise ne puisse pas consacrer toute son attention et ses moyens à une possible invasion de Taïwan. Et bien évidemment, si jamais Pékin essayait quand même de débarquer sur Taïwan, il me semblerait pertinent que, comme en Ukraine, les USA fournissent un maximum d'infos à Taipei, via Starlink, le cas échéant. Entre les satellites, les drones HALE, les AWACS qui pourraient décoller depuis les bases de l'US Air Force au Japon, ça ne serait pas les données qui manqueraient. On pourrait même imaginer que le GAN de la septième flotte reste loin de Yokosuka pour un moment et tourne en rond dans les eaux internationales au nord des Philippines, histoires que ses Hawkeyes gardent un œil sur les navires du coin. Si on combine des roquettes longue distance à haute précision, et des renseignements précis sur la position des navires ennemis, Taïwan pourrait parvenir à interdire qu'on l'approche. Bien sur, ça ne pourrait pas durer éternellement, mais encore une fois, il leur suffit de tenir trois mois, d'avril à juin. Ensuite la météo devient leur meilleur allié. De plus, une centaine de kilomètres séparent Taïwan du Japon au nord, et le détroit de Luçon, au sud, mesure lui 150 kilomètres. Si Taipei réussissait à en bloquer l'accès aux Chinois, sa cote se trouverait à l'abri et lui permettrait d'être ravitaillée de ce coté. Pour résumer, sans intervenir directement, les USA disposent de différents canaux et leviers lui permettant d'ors et déjà d'apporter une aide importante à Taïwan, et qui, en cas de conflit prendraient encore de l'ampleur, donnant à Taipei la possibilité de se défendre un peu comme l'Ukraine le fait actuellement.
  10. Je pense que ce n'est pas le genre de problème qui va freiner le govt chinois ! quand on confine des villes de plusieurs millions d'habitants, ce que tu évoques est une pacotille. Le souci ce ne sont pas les scrupules des dirigeants chinois, mais l'immobilisation d'unités entières sur un champ de bataille, si jamais on y soupçonne une contamination. En temps de paix, d'accord, mais en temps de guerre ça gêne considérablement. Surtout quand tu te bats avec un détroit de 180 km qui te sépare de chez toi. Sinon, comme je l'expliquais hier, je me suis aussi un peu intéressé aux forces armées taïwanaises eaux différents matériels à leur disposition, ce qui m'a valu quelques surprises. Je ne compte pas dresser un tableau exhaustif, mais pointer plusieurs équipements que je connaissais pas ou mal et dont l'APL devra absolument tenir compte, si elle veut débarquer sur l'ancienne Formose. Je tâcherai de commencer par les présenter, avant de faire état des réflexions qu'ils m'inspirent. armée de l'air: dans un espace tridimensionnel, pour ne pas être aveugle, le capteur de prédilection c'est le radar. Du fait de la rotondité de la terre, le radar a une porté limitée à la ligne d'horizon. Pour augmenter la portée, le plus simple consiste à prendre de la hauteur, d'où l'existence des AWACS ou des Hawkeyes. Mais on peut aussi profiter du relief. Or il se trouve que Taïwan est un île très vallonnée, avec 62 sommets dépassant 3000 mètres. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Géographie_de_Taïwan#De_hautes_chaînes_de_montagne_au_centre ). J'ai donc creusé un peu le sujet, histoire de voir si j'étais le seul à avoir pris conscience de cette spécificité géographique et il se trouve que non. Taiwan a installé en 2006 la station radar de Leshan, sur le mont Jiali, 2600 mètres d'altitude. Il s'agit d'un des 6 modèles Pave Paws à travers le monde, qui fonctionne selon une technologie mise au point et vendue - bien évidemment - par les USA. Dédiée à l'observation aérienne, faisant appel à la réfection des ondes sur la ionosphère, elle permet d'observer les avions et les missiles jusqu'à 5000 km de distance ( https://www.taiwannews.com.tw/en/news/4065558 ). Cerise sur le gâteau, du fait de son installation en hauteur, cette station permet également d'observer les navires. J'ai fait un peu de trigonométrie basique, et il semble que ça permette de voir les bateaux jusqu'à 180 km de distance, ce qui correspond à la largeur du détroit qui sépare l'île du continent. (sûrement une heureuse coïncidence ) En bref, depuis plus de 15 ans Taïwan peut voir tout ce qui vole au dessus de la Chine et tout ce qui navigue dans le détroit. Seul bémol, le radar est orienté vers l'ouest. Je pense donc que ce n'est pas un hasard, si les récents exercices de l'APL se sont déroulés sur presque tous les cotés de l'île en même temps. Il n'en demeure pas moins, qu'en cas d'invasion, Leshan me semble une cible prioritaire. Elle semble bien défendue, puisque située à l'intérieur des terres, dans une zone montagneuse, et protégée par des canons Phalanx ( https://www.thedrive.com/the-war-zone/29405/taiwan-reveals-land-based-variant-of-naval-point-defense-missile-system-to-guard-key-sites ). Elle ne sera donc pas facile à atteindre, même si des joujous hypersoniques comme le DF-17 devraient pouvoir s'en charger. Par contre une telle action constituera une ouverture des hostilités dépourvue de toute ambiguïté, et rend impossible une attaque surprise. De plus Taiwan dispose également de quatre stations radars AN/TPS-117 montées sur camion ( https://www.spacedaily.com/news/bmdo-02o.html ) D'après wikipedia, leur portée dépasse les 450 km. De plus, l'île dispose d'un réseau de routes qui couvre une bonne partie des reliefs montagneux. En cas de pertes de Leshan, les 4 radars pourraient bien se retrouver au 4 points cardinaux, à une altitude suffisante pour observer à grande distance. Et comme ils sont mobiles, s'ils détectent une menace les visant directement, ils pourront faire comme le CAESAR replier leur matériel, allumer le moteur du camion et mettre les bouts. Un missile se trouvera bien en peine de les détecter et un chasseur-bombardier qu'on voit venir et qui s'attarde trop longtemps sur une zone voit son espérance de vie chuter rapidement. marine : Taipei a longtemps cherché à acquérir des sous-marins d'attaque dernier modèle, mais tous les pays approchés ont fini par décliner, suite aux pressions de Pékin. Seul les américains ne se laissaient pas impressionner, mais ils ne construisent plus que des SNA et non des modèles classiques. Taïwan a donc décidé de fabriquer elle-même ses submersibles, en faisant appel à la société locale CSBC Corporation ( https://en.wikipedia.org/wiki/Indigenous_Defense_Submarine ) ll s'agit d'une première pour ce pays, et même avec l'aide de consultants japonais, je doute que ces engins affichent des performances navales particulièrement bonnes. Là où ça devient intéressant, c'est qu'ils se trouveront équipés systèmes de combat américains, dont Trump a autorisé la vente en 2018, et qui incluent des missiles Harpoon ( https://en.wikipedia.org/wiki/Harpoon_(missile) ) , Or ces armes ont une longue portée. On peut les tirer derrière la ligne d'horizon. Dans ces conditions, le problème des performances des sous-marins se pose de manière moins criante, particulièrement en ce qui concerne la signature sonore. Plus on est éloigné d'un navire, moins il y a de chance qu'il nous détecte. On peut imaginer par exemple un submersible naviguant à petite vitesse sur batterie, qui laisse passer un convoi militaire, en restant à bonne distance, mais qui acquiert suffisamment d'informations (via l'immersion périscopique?), pour obtenir une solution de tir. Dès que les bateaux auront disparu au delà de la ligne d'horizon, les taïwanais font feu. Ça serait sûrement dangereux pour l'équipage, voire limite suicidaire, mais, dans le cadre d'une tentative d'invasion, ils se battraient pour la survie de leur pays, ce qui peut les amener à prendre de (très) gros risques, si ça leur permet de faire mal au camp d'en face. La mise à l'eau du premier exemplaire est prévue pour 2025. Vu le manque d'expérience du chantier naval en la matière, je m'attend à des déboires et à des retards. Par contre, 2027 me semble envisageable. Ce qui veut dire que si la Chine ne sort pas assez vite de l'épidémie de Covid, elle fera face à un -voire 2 - sous-marin(s) armé(s) de Harpoon, susceptibles de leur contester l'accès aux eaux territoriales taïwanaises. armée de terre : en l'occurrence, ce qui m'a intéressé, c'est l'artillerie, ou plus précisément certains des projectiles disponibles pour bloquer l'accès aux côtes taïwanaises. Un ancien attaché militaire de l'ambassade de France en Chine expliquait que l'état-major taïwanais avait étudié les côtes afin de recenser les lieux poropices à un débarquement. Je pense que les terrains en question doivent se trouver garnis de joujous comme le missile sol-mer Hsiung_Feng_II ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Hsiung_Feng_II ) qui porte jusqu'à 160 km A terre, il s'agit d'équipements fixes, Pékin doit donc connaître leur emplacement. En cas de conflit, ils risquent donc de connaître le même sort que la station radar de Leshan. Mais comme ils ne faut pas prendre les taïwanais pour des abrutis, il se trouve qu'ils disposent également de 57 lance-roquettes mobiles Ray Ting 2000, capables de tirer jusqu'à 45km ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Ray_Ting_2000 ) Je trouve qu'ils ressemblent beaucoup aux HIMARS américains. D'ailleurs comme ces derniers, Taïwan a prévu qu'à terme, ils puissent tirer des missiles à plus de 200 km de distance, soit plus que la largeur du détroit de Formose. Grâce au radar de Leshan, Taipei doit d'ors et déjà posséder une connaissance précise de la côte continentale qui lui fait directement face. Si on y trouve des chantiers navals, des installations portuaires, tant militaires que civiles, qui pourraient servir à une invasion, elles seront bientôt susceptibles de devenir des cibles. D'un autre côté, si la Chine décidait de mettre en place un blocus de Taiwan, Taipei pourrait déclarer qu'il s'agit d'un acte de guerre, et qu'en conséquence, le détroit devient une zone dangereuse pour tous les bateaux. Même les porte-conteneurs. Quelques roquettes tirées dans l'eau devraient suffire pour faire flamber les primes d'assurances des navires de commerce qui passent dans le coin et mettre en difficulté les exportations chinoises. Bref, un prêté pour un rendu. Dans ce domaine, ma plus grande inquiétude concernerait la précision des tirs. Menacer le territoire d'une puissance nucléaire n'est pas sans risque, même si ça venait d'une petite nation qui se battrait pour sa survie. programme spatial. J'ai déjà eu l'occasion de rappeler que Taiwan développe ses propres lanceurs, avec pour objectif de lancer un satellite par ses propres moyens, sans doute d'ici la fin de la décennie vu l'avancée du programme ( Les médias évoquent 2026 https://www.taiwannews.com.tw/en/news/4476548 ). Or on sait depuis Soyouz qu'une fusée n'est rien d'autre qu'un missile balistique un peu détourné. Si Taipei met un objet en orbite, alors elle peut menacer de manière crédible l'intégralité du territoire chinois, à commencer par ses cotes. Bientôt quand Pékin les menacera, ils pourront de leur coté rappeler que l'intégralité de la côte, de Shanghai à Macao, se trouvera à leur portée. Et si Xi en vient à évoquer le recours au nucléaire, on peut toujours envisager de taper un barrage comme les trois gorges. Pour résumer, je dirais que la Chine dispose indiscutablement d'un créneau pour envahir l'ancienne Formose. Il commencera avec la fin de l'épidémie de COVID (2025-2027?) dans le pays et il s'achèvera avec le premier lancement réussi d'une fusée Taïwanaise (2026-2030?). Et même durant cette période -qui pourrait s'avérer très très courte - les taïwanais disposeront des moyens de rendre l'invasion extrêmement difficile. Et tout ça, c'est sans compter le rôle que pourraient jouer les américains, mais je réserve ce point pour un autre poste. Celui-là est déjà bien assez long !
  11. Ça brule en Allemagne, près de Berlin: A priori, aucun mort, et "seulement" 1.5 ha de brulés, mais ça m'a rappelé qu'il n'y a pas de raison que le réchauffement climatique s’arrête à la frontière du Rhin. Les pompiers allemands auront peut-être bien besoin un jour de quelques des 22 canadairs qu'on vient de commander...
  12. Du fait de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, et de sa couverture médiatique, la curiosité m'a saisi, et je me suis intéressé aux risques d'invasion dont on nous rabache les oreilles deuis quelques jours. Ça m'a rappelé ou fait réaliser une ou deux vérités qu'il me semble pertinent d'exposer ici. D'abord, la Chine va devoir composer avec quelques réalités liées à la nature. D'une part, comme je l'ai évoqué dans un post précédent, , la météo est rarement favorable à un opération amphibie. Entre les cyclones et les moussons, la seule période un tant soit peu propice à une opération amphibie de l'APL pour prendre pied sur Taiwan va... de mai à juin. Nous sommes en août, il va donc falloir attendre 2023, pour le prochain créneau. D'autre part, l'invasion d'une île peuplée par plus de 20 millions de personnes, dont un grand nombre ne semble pas vraiment disposé à coopérer, va nécessiter beaucoup de personnel. Et par beaucoup, j'entends des dizaines voire des centaines de milliers de militaires. Des soldats qu'il va falloir préparer à une opération amphibie de grande ampleur, qu'il faudra entraîner spécifiquement, avant de les entasser dans des bateaux. Ce qui implique une grande promiscuité. Le genre de situation qui faciliterait la propagation d'un virus. Un virus comme la COVID... Or Pékin reste la dernière nation au monde à mettre en œuvre une politique de confinement strict, en cas de découverte de patient infecté, quitte à refermer le pays sur lui-même. Ils vont faire quoi s'ils découvrent un cas positif dans une unité? Confiner un régiment entier? Dépister l'intégralité d'une brigade et l'immobiliser jusqu'à ce qu'ils aient le résultat des tests? Pas vraiment l'idéal sur un champ de bataille... Et comment s'y prendre avec la population taïwanaise? Cette dernière bénéficie d'une très bonne couverture vaccinale, effectuée à l'aide de la technologie ARN. Mais je suis bien placé pour affirmer que même avec trois vaccins ARN, on peut attraper le COVID et ensuite le transmettre. Si l'état-major chinois interdit tout contact sans test médical préalable ou s'il décide que l'infanterie ne pourra évoluer qu'en tenue NBC, ça va sacrément compliquer les choses sur le terrain. Et si jamais l'épidémie gagne la troupe, elle pourrait bien se transmettre aux civils du continent à l'occasion des permissions. Une situation que jusqu'ici Xi Jinping a voulu éviter à tout prix. Je ne dis pas que rien ne se produira, mais une invasion de Taïwan me semble bien risquée - et donc peu probable - avant que la Chine n'en ait fini avec le COVID. Quand on voit qu'en France, avec un fort taux de vaccination ARN, on en finit à peine avec une septième vague qui ne sera certainement pas la dernière, je me dis que Pékin risque de devoir patienter encore un peu. 2025-2027? (et du fait de la météo, uniquement de début avril à fin juin) Et pendant ce temps, les taïwanais ne restent pas inactifs. Ils développent leurs armements et exploitent au mieux leurs atouts géographiques. Mais je développerai ce point bientôt dans un autre poste, celui là est déjà bien assez long.
  13. Plus cette histoire de sous-marins avance, et plus je me dis que Camberra va finir avec une base pour SNA de l'US Navy sur son territoire. (Enfin, ça ne sera plus totalement son territoire, puisque pour les USA une base militaire américaine relève des lois américaines .) Washington acceptera d'embarquer une poignée d'officiers australiens pour sauver les apparences, mais le commandant et son second resteront des yankees qui ne rendront de compte qu'au Pentagone. Un grand pas en avant vers une Australie toujours plus indépendante.
  14. Le twitt est un peu trompeur, l'article précise bien que l'Allemagne pourrait faire face à des problèmes de production de papier toilette. Comme nos voisins vivent dans l'UE, espace de libre-échange et de coopération, il se trouvera bien une nation voisine pas assez stupide pour se rendre aussi dépendante de Moscou mieux lotie, qui acceptera de l'aider. Et je suis sûr que Berlin acceptera volontiers, tout comme ils viennent de le faire pour le gaz : Karma is a bitch Dans le même ordre d'idée: Berlin acceptera-t-elle du gaz hexagonal odorisé ??? Le suspens est à son comble. Plus sérieusement, j'ai le sentiment que nos voisins semblent enclins à une certaine souplesse, en ce moment. Une souplesse qui pourrait bien durer. En tout cas jusqu'à ce qu'ils trouvent d'autre fournisseurs de gaz, qu'ils se dotent de nombreux terminaux portuaires pour le GNL, voire qu'ils adaptent leur industrie. Les genre de choses qui prend plusieurs années. Et comme la France est en mesure de les aider, ça pourrait être le bon moment pour faire avancer les choses en ce qui concerne le SCAF. Je suis sûr que si Dassault obtenait gain de cause, on pourrait envisager de fournir 7% et non plus 5% de notre consommation …
  15. Merci. C'est pour ça que je participe à ce forum, j'apprend toujours quelque chose. Maintenant, Beriev Aircraft Company est une société russe. Vu la situation en Ukraine et les sanctions de l'UE, si la Commission de Bruxelles lance l'appel d'offre dans les 18 mois à venir, ça m'étonnerait que ce bi- réacteur puisse participer.
  16. Il y a de quoi être dégoutté : Pour les soutiens politiques, je vais intervenir en mode caché: Pour ne pas rester sur une note trop dépressive, voilà une - petite - bonne nouvelle : C'est marrant, ça me rappelle une intervention d'un type trèèèès bien : Deux ans pour qu'une de mes prédictions se révèle pertinente. J'avoue que je ne suis pas mécontent . Sinon, pour ce genre de marché, c'est clairement le Viking Air CL 515, le successeur du Canadair CL-415, qui tient la corde. Je ne connais pas d'autre avion de lutte anti-incendie capable d'écoper l'eau.
  17. En relisant ce topic, j'ai réalisé que l'essentiel des dernières escarmouches Chine Taiwan, datait de la deuxième moitié de juin. Petit souci: c'était déjà bien tard pour envisager une action militaire d'envergure: Du fait de la mousson et des typhons, il semble qu'on on ne puisse envahir Taiwan par la mer, qu'entre fin avril et début juin. Au delà, le ravitaillement devient compliqué. En même temps, il n'y a rien de nouveau: c'est le mauvais temps en mer de Chine, qui a sauvé le Japon de l'invasion mongole, et popularisé le terme kamikaze dans l'archipel, au 13ème siècle. Avec un créneau aussi limité de deux mois maximum, j'ai du mal à imaginer Pékin réussir à installer autre chose qu'une grosse tête de pont. Et il s'agit là du meilleur des cas (un ancien attaché militaire de l'ambassade de France à Pékin, avait expliqué que l'EM taiwanais n'était pas idiot et que ses membres savaient parfaitement quels sites pouvaient permettre un débarquement). Une tête de pont qu'il faudra tenir et ravitailler le reste de l'année, face à des défenseurs motivés et qui doivent regarder le cas ukrainien avec attention. Pour ce qui est de l'usure des avions, il y a des d'autres domaines militaires dans lesquels le temps ne travaille pas obligatoirement pour Pékin: Si on en croit wikipedia, cela fait une trentaine d'année que Tiawan développe son programme spatial, avec pour objectif de placer un satellite en orbite par ses propres moyens d'ici la fin de la décennie. Or une fusée spatial possède beaucoup de point commun avec un missile balistique et ce depuis les origines du concept, puisque dès 1966 Soyouz était dérivé du missile balistique intercontinental R-7 Semiorka. Même sans bombe atomique à bord, un missile balistique constitue une arme redoutable de par sa portée, sa vitesse, et la difficulté à l'intercepter. J'imagine que si à la place d'une ogive nucléaire, on installe quelques obus flèche dans la coiffe, les dégâts à l'impact seront importants, même s'ils ne toucheront qu'une zone réduite. Mais le plus important, c'est l'impact de cette nouvelle menace sur l'organisation de l'adversaire. Le détroit de Formose ne mesure "que" 180km de large, ce qui placerait une bonne partie de la côte chinoise à portée de missiles balistiques taiwanais, à commencer par les bases maritimes de l'APL Cela signifie que, si la Chine veut un jour envahir Taiwan, à partir de la prochaine décennie, elle devra tenir compte d'une forte menace sur sa logistique, ce qui va lui compliquer la tâche, alors que le créneau fin avril-début juin, lui ne changera pas...
  18. En y repensant, je crois que Le Havre aussi disposera d'un terminal flottant. Je crois que le problème se pose pour les terminaux fixes, plus pérennes. En tout cas, c'est comme ça que j'avais compris les propos du PDG de Total, au début de l'anée: Je manque d'infos sur les terminaux flottants, mais j'imagine qu'il faut les construire, puis les acheminer. Dans les cas qui nous intéressent, il semble que Total a fait preuve de bonne volonté: Tant mieux si c'est rapide, mais j'ignore s'ils disposent des mêmes capacités que les terminaux fixes. De toute façon, du fait: de son mix énergétique (plus d'hydrocarbure à cause d el'arrêt du nucléaire) de la plus faible part de l'électricité comme source de chaleur dans l'industrie (fours au gaz et non électriques) de l'économie la plus importante de l'UE, ou l'industrie tient une part plus importante que la moyenne l'Allemagne a d'énormes besoin en gaz. Je ne suis pas sûr que 3 années lui suffiront pour trouver un nouveau point d'équilibre énergétique. Sans compter que les pays de l'UE devront désormais remplir leurs réserves à 80% pour novembre: Cela constituera un besoin supplémentaire d'approvisionnement pour notre voisin. (pour rappel ce type de remplissage est obligatoire à 85 % en France, depuis très longtemps et il vient de passer à 100%. )
  19. Si je me souviens bien, il va leur falloir 3 ans pour se doter de terminaux portuaires GPL (ça va plus vite pour nous au Havre, mais apparemment on avait lancé le projet depuis un moment. Comme quoi certains investissements ne sont pas inutiles...) Il suffit que tous les ans, jusqu'à 2025 on fasse valider une étape supplémentaire du partage des tâches du SCAF. Et si jamais le Bundestag rechigne sous l'influence d'Airbus Defense, nos gazoducs peuvent très bien rencontrer des problèmes techniques. Comme Nord Stream ! Entre Airbus Defence et son industrie chimique (qui consommerait 15% du gaz importé en RFA), je me demande ce que Berlin pourrait choisir...
  20. Il y a quelques passages assez savoureux comme quoi l'Allemagne dirigerait l'Europe toute seule. Personnellement, je me demande comment les italiens, les espagnols ou les polonais perçoivent la chose? Par exemple si le président Chirac et le chancelier Schröder avaient décidé de s'affranchir des règles budgétaires européennes. Ou si Berlin et Paris avaient négocié l'inclusion du nucléaire contre celle du gaz dans la taxonomie européenne. Ce ne sont là que deux cas trouvés vite-fait, mais je pense qu'ils montrent bien que Rome, Madrid ou Varsovie pourraient tout à fait estimer que ce sont la France et l'Allemagne qui dirigent l'Europe à eux deux. Autre citation amusante : Petit souci: l'Allemagne a tout misé sur le gaz, et plus spécifiquement le gaz russe. Je commence à penser qu'ils n'ont même envisagé que Moscou leur fasse faux bond. Je me demande comment ils appréhendent l' "interruption momentanée de Nord Stream pour des raisons de maintenance" ? Pour rappel leur sidérurgie utilise très peu les fours électriques et leurs usines chimiques consomment 15% du gaz importé en RFA. Leur "fabuleuse industrie" risque de souffrir... Il y aurait bien une solution: Quelques extraits supplémentaires : J'ai mis en gras quelques passages sur la manière dont la France va aborder le problème. Je ne voudrais pas qu'on fasse à notre président un procès en faiblesse germanophile pour cause d'europhilie béate. Si on lit bien l'article, on réalise que, pour que la France aide l'Allemagne, il faudrait résoudre un certain nombre de difficultés techniques (odorisation du gaz, volonté que la France ait rempli entièrement ses réservoirs pour septembre...) Aucune difficulté qui ne puisse se résoudre s'il y une volonté politique du coté français. La question est : pourquoi le gouvernement ferait-il un effort? Parce que les décideurs hexagonaux sautent sur leurs chaises comme des cabris en criant "l'Europe, l'Europe!"? C'est possible, mais je n'y crois pas trop. Pas plus que je ne crois à une volonté d'aider nos voisins juste pour éviter qu'ils rentrent en récession (oui, l'Allemagne exemplaire en est à redouter une récession) Je pense plutôt qu'il s'agit d'une excellente occasion pour Paris de faire de la diplomatie et d'obtenir quelques concessions intéressantes de Berlin. Par exemple sur le SCAF On en saura sans doute plus le mois prochain.
  21. C'est tout de même un énorme pari. Il n'a jamais entendu parler du réchauffement climatique? A ce compte, je rappelle que le gaz sert aussi à alimenter les centrales thermiques pour faire tourner les climatiseurs en été. Inutile d'attendre l'hiver, il suffirait d'une bonne canicule pour mettre l'occident à genoux... Oh, wait. Plaisanterie mise à part, on va avoir très rapidement l'occasion de vérifier si cette stratégie a une chance de marcher. La Russie a totalement arrêté le gazoduc Nord stream, officiellement pour des raisons de maintenance. Je suis curieux de voir comment l'Allemagne va réagir, vu sa dépendance à la Russie.
  22. Juste une petite question : qui paye? Parce que, comme d'habitude, le problème, c'est le nerf de la guerre, autrement dit l'argent. Or, entre la GB, la Pologne, l'Ukraine, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Turquie, le pays le plus riche, c'est sans aucun doute notre voisin anglais. J'ai un peu de mal à imaginer qu'il ait fait le Brexit, pour choisir de dépenser des fortunes dans une alliance économique de revers, mais bon, je crois que la logique a quitté Downing Street depuis un petit moment . Concernant l'alliance militaire, tous les pays concernés sauf l'Ukraine font déjà partie de l'Otan. Je ne vois pas trop ce qu'ils auraient à y gagner. Et je doute que l'Oncle Sam laisserait faire .
  23. Plutôt que russe, je dirais soviétique. Et de ce point de vue, l'URSS a plusieurs héritiers, à commencer par la Russie et … l'Ukraine. Tout ça pour dire que je soupçonne Kiev d'être tout aussi tenace et résiliente que Moscou. Ils ont indiscutablement moins de potentiel humain, mais il faudra tout de même qu'ils en perdent une bonne partie, avant qu'ils envisagent de lâcher l'affaire.
  24. La Moldavie, l'Autriche, Chypre constitueraient des candidats intéressants. D'ailleurs si les Ukrainiens étaient taquins, ils devraient débarquer en Transnistrie: c'est moins compliqué à prendre que la Crimée et ce n'est pas, à ma connaissance, un territoire russe. Comme ça Kiev disposerait d'une monnaie d'échange avec Moscou. Zelinsky pourrait même s'amuser à demander s'amuser à demander l'égalité de traitement pour les deux territoires. Genre présence de casques bleus et un referendum sur l'indépendance, mais sous l'égide de l'ONU. Et si la Moldavie récupérait son intégrité, elle pourrait demander son rattachement à l'OTAN et à l'UE.
  25. @Joab en sait surement plus que moi sur la question, mais je vois au moins une raison à l'attitude israélienne actuelle vis-à-vis de la Russie: Moscou possède une base aérienne en Syrie, munie de la DCA adéquate. Or il se trouve que c'est aussi en Syrie que sont déployés le Hezbollah et un nombre non négligeable de combattants iraniens. Tel-Aviv les tape régulièrement-même si je ne pourrais pas dire avec quelle fréquence- lors d'opérations aériennes. Pour que les avions de l'IDF puissent agir sans risque au dessus du ciel syrien, il leur faut a minima l'accord tacite de la Russie. Si ce n'était pas le cas, il n'y aurait même pas besoin de lancer des missiles sol-air, il suffirait de donner l'alerte en cas de raid. Pour résumer: Israël a d'autres priorités plus urgente que l'Ukraine. Realpolitk mon amour.
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