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Desty-N

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Tout ce qui a été posté par Desty-N

  1. Il y a eu sur ce fil un débat au sujet de l'usage des crypto-monnaies par la Russie pour contourner les sanctions. Apparemment, on est pas les seuls à se poser la question: Sur ce sujet, je partage plutôt le point de vue de @Boule75 , à savoir que les crypto-monnaies présentent énormément d'inconnues et de risques (manipulations, spéculations … ) , mais comme on dit "les faits seront le juge de paix."
  2. Au point où on en est, autant ne pas fermer la porte à la Moldavie. Pas nécessairement pour l'accepter, mais pour disposer d'une source supplémentaire de compromis, quand on négociera avec Moscou. Parce qu'un jour, on négociera avec Moscou, que ce soit la semaine prochaine ou dans 5 ans. On ne fait la paix qu'avec ses ennemis, et même si ça me navre, actuellement la Russie se comporte comme l'ennemi (entre autre) de l'Europe. Sinon, au delà des problèmes d'approvisionnement énergétique, il faut espérer que l'UE se dotera également d'une politique sur les matériaux stratégiques. Peut-être un sujet qui sera abordé au sommet européen du mars? J'ai trouvé un article qui parle du cas de la France, mais qui doit concerner une bonne partie de nos voisins. Il semble qu'on dispose quand même de quelques stocks (pour plus de 7 jours ) et de pistes pour nous fournir ailleurs qu'en Russie, ce qui nous laisse un peu de temps pour établir une stratégie. Par chance, là aussi, la France a entamé une réflexion dont elle pourrait faire bénéficier ses voisins : Le problème, c'est qu'il va falloir commencer par définir les domaines stratégiques, et les matières premières concernées. Si on se passe de cette étape, tout le monde va tirer la couverture à soi, tous les industriels vont estimer que leur activité est stratégique. Il faut espérer que les politiques prendront un temps de réflexion, puis qu'ils trancheront sans faiblir. Ils se tromperont peut-être dans certains domaines, mais je m'en tiens à ma philosophie: quand un chef décide, il fait parfois des erreurs et toujours des mécontents.
  3. Si cette guerre s'installe dans la durée, est-ce qu'à un moment les ukrainiens ne vont pas devoir penser à moyen terme et envisager une défense en profondeur? En fait, on en revient à l'échange que j'ai eu avec @Yorys : à l'ouest, on a le plateau de Podolie, 60 000 km², 400 m d'altitude, des vallées encaissées, des frontières avec l'Europe de l'Est, qui soutient fortement l'Ukraine, et une population dont @Arland a rappelé l'hostilité aux russes. L'avantage des régions très vallonnées, c'est qu'avec quelques moyens bien disposés, on complique considérablement la tâche des assaillants. Il suffit de se souvenir de la manière dont la France a contré l'Italie en 1940. Et ça tombe bien, on a déployé des chasseurs alpins en Roumanie. Ils pourraient sûrement donner quelques bons conseils en matière de fortifications … Sans oublier qu'au sud-ouest, on a les Carpates encore plus escarpées, susceptibles de constituer un ultime réduit. La perspective d'une guerre longue - et sanglante - ne m'enthousiasme absolument pas, mais si Poutine pense vraiment ce qu'il a dit dans son discours de jeudi, il ne laisse le choix aux ukrainiens qu'entre la reddition sans conditions ou l'extermination. Clairement, les ukrainiens ne se rendront pas, alors autant qu'ils choisissent une stratégie aussi couteuse que possible pour leur adversaire. Sans compter que le combat en montagne, risque de rappeler de mauvais souvenirs aux troupes russes…
  4. Il va falloir que je remette mon titre de prophète/analyste en jeu, même si ma prédiction sur l'Iran n'est pas (encore) confirmée. Il va peut-être falloir que je me penche sur la future constellation européenne de satellites avec communication à cryptographie quantique ? Starlink est en train de s'offrir un démonstration en grandeur réelle de la pertinence d'un tel outil, et pour une fois qu'on attend pas 10 ans avant de se réveiller sur un sujet technique, autant ne pas bouder notre plaisir.
  5. Désolé, je vais répondre avec un peu de retard à certains posts : @Pousse allemand Pour les sous-traitants, peut-être bien. Il faudrait que je remette la main sur mes cours, mais dans la gestion de risque il y avait justement le besoin d'identifier les fournisseurs critiques. Ensuite si un sous-traitant ne rentrait pas dans cette catégorie, le donneur d'ordre se moquait bien de ce qui pouvait lui arriver. En cas de souci, il faisait appel à une autre boite. Safran, a développé cette stratégie. J'ai cru comprendre que Dassault aussi. Il faudra que j'active mes sources pour savoir ce qu'il en est d'Airbus. Mais je ne peux pas exclure que ces sociétés soient des exceptions. La défense est un domaine stratégique, ces entreprises sont peut-être plus sensibilisées au risque. Les stocks de gaz plein à 90% en France au début de l'hiver m'amènent cependant à penser que ça et là on a encore en France quelques décideurs avec un peu de bon sens. Ils ne sont pas assez? Ou en voie de disparition? Peut-être, mais pour être honnête, j'entendais déjà cette rengaine au siècle dernier Honnêtement, si notre situation n'est pas brillante, qu'est-ce que la RFA devrait dire? Les médias français e sont suffisamment lamentés de l'ampleur de l'industrie allemande, mais de toute évidence, pas un seul de leurs grands groupes n'a anticipé la danger de la dépendance au gaz russe. Notre voisin est peut-être un géant mais un géant aux pieds d'argile. Cela ne veut pas dire que tout va bien dans l'Hexagone, mais plutôt qu'il faut garder en tête cette maxime: "Quand on se considère on se désole, quand on se compare, on se console." Tu as déjà entendu parler du plateau de Podolie ? D'après wikipedia c'est un plateau de 60 000 km² (à titre de comparaison l'Irlande c'est 70 000 km²), qui monte jusqu'à 471,9 m d'altitude, très étiré avec des prolongements au nord-est de la Moldavie, et une alternance de régions tantôt vallonnées, tantôt montagneuses, entrecoupées de vallées encaissées ou méandreuses. Et encore plus à l'ouest, on a les Carpates ukrainiennes Ces deux régions ont en plus l'avantage d'être mitoyennes avec la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie, alors que l'Afghanistan avait des voisins nettement moins hostiles à l'URSS / la Russie. Le cas échéant, ça faciliterait bien les choses pour le ravitaillement. Je ne dis pas pour autant que c'est gagné pour une guérilla, mais 10 mn de recherches sur internet m'ont permis de trouver des données qui m'évitent d'affirmer que la géographie de l'Ukraine ne se prête pas à la résistance…
  6. Je vais radoter et m'auto-citer : Peut-être que le terme utilisé aujourd'hui n'est plus "fournisseur critique" (passé de mode, pas assez anglicisé … ) mais la stratégie mise en œuvre correspond plutôt bien à celle qu'on m'avait enseignée au siècle précédent. Juste pour info, je rappelle que tous les pays de l'OCDE disposent de réserves stratégiques de pétrole, et que la France a réformé sa politique de stockage gazier en 2018. Dans ces deux cas, j'aurais tendance à penser qu'on en est pas restés à la bête gestion comptable. Et heureusement .
  7. Il ne manquent pas de forces mais de méthode et de logistique si on voit bien ce qui se passe. En effet, la logistique semble poser de gros problèmes. Mais est-on sûr que Poutine fait la même analyse? Il ne s'attendait visiblement pas à la situation actuelle en Ukraine, il persiste peut-être dans l'erreur? Plutôt que de reconnaître s'être trompé, il peut très bien s'obstiner et penser qu'il suffit d'augmenter les moyens pour y arriver. Je reste néanmoins surpris qu'il dégarnisse son flanc est. En même temps, j'ignore l'ampleur des troupes déplacées.
  8. Hier j'ai vu passer ça : L'Astrakhan, ce n'est pas encore à la frontière de l'Ukraine mais ça fait déjà une sacrée trotte depuis l'Extrême-Orient. Des renforts en vue pour prendre Kiev? J'espère pour Poutine qu'il a assuré ses arrières et qu'il dispose d'une version moderne de Richard Sorge à Tokyo. Ca ferait désordre si les USA décidaient de faire quelques exercices militaires avec le Japon , puis qu'ils trouvaient que ça serait une bonne idée de balader leurs appareils pas trop loin de la frontière aérienne avec la Russie. Il me semble que c'est un vieux principe de bataille: on ne dégarnit ses flancs, que si on est sûr de ne pas y être menacé.
  9. On va surement trouver que je radote, mais en l'occurrence, le problème n'est pas vraiment la dépendance au gaz, mais à un fournisseur de gaz. Aujourd'hui c'est la Russie, mais pour moi, il y aurait inéluctablement le même genre de souci, s'il s'agissait de l'Algérie ou des USA. Et pour continuer dans le radotage, les grandes entreprises, et tout particulièrement les grandes entreprises industrielles, connaissent le thème du "fournisseur critique." (En tout cas, moi on m'en parlait déjà durant mes études voici 25 ans.) La stratégie pour diminuer les risques liés à ce genre de dépendance repose sur deux piliers: les stocks et la diversification des sources d'approvisionnement. En l'occurrence, on pourrait peut-être voir ce que ça donnerait si certains états essayait cette stratégie, non? Il me semble que si l'Allemagne n'achetait que 25% de son gaz à la Russie et qu'elle avait disposé de réserves gazières pleines à 90% au début de l'hiver, sa situation énergétique serait nettement moins tendue aujourd'hui.
  10. Pas besoin d'aller chercher si loin. début février 2022, il y a donc moins d'un mois, un candidat à la présidentielle remettait en cause les SNLE et la force aérienne stratégique. (je cache l'article de journal car, au moment où j'écris, il s'agit de politique française récente) Maintenant la question est de savoir, s'il faut considérer si ce candidat fait partie de l'élite. Le commentaire de @Coriacesemble indiquer que, pour lui, il suffit d'être ministre, et donc le candidat en question répond au critère. Je doute néanmoins que ce soit pour des raisons "managériales" qu'il ait pris cette position. Il s'agirait plutôt d'idéologie. L'idéologie libérale tient le haut du pavé dans la tête de beaucoup d'hommes politiques mais il y a toujours des exceptions qui préfèrent d'autres doctrines. Le souci des idéologies, c'est que si on y croit trop fort, on en vient à nier la réalité, même si on dispose d'un cerveau en parfait état de marche. Comme l'écrivait M. Pagnol "la faiblesse de notre raison, c'est qu'on s'en sert le plus souvent pour justifier nos croyances." Personnellement, plutôt que d'élite je parlerais de décideurs. Le problème quand on est chef et qu'on doit trancher, c'est qu'on fait parfois des erreurs et toujours des mécontents. Nos dirigeants actuels ont peut-être commis de grosses boulettes, mais, quand je vois la dépendance allemande au gaz russe, ou la manière dont Safran a réussi à se préserver d'une pénurie de titane, je me dis qu'il y a peut-être pire ailleurs et qu'on ne s'en sort pas si mal. "Quand on se considère, on se désole, quand on se compare on se console." Dis autrement, nous on a pas signé chez Gazprom les yeux fermés, sous prétexte que "ils étaient moins chers" . J'aurais donc tendance à considérer que, parmi nos ministres, tous ne ne regardent pas les problèmes avec un œil uniquement managerial. Il doit bien rester chez certains d'entre eux une petite notion du sens de l'état. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer dans les pages précédentes de ce fil, il existe pour les entreprises, le concept de "fournisseur stratégique", qui s'accompagne d'une doctrine pour éviter les risques liés à ce genre d'acteur. On peut la résumer rapidement en deux points: faire des stocks et diversifier ses fournisseurs. Cela me semble plutôt pertinent, et ça prouve bien qu'on peut avoir une vision stratégique, même dans une position managériale . Il reste encore à définir ce qu'on considère comme stratégique, mais, vu le contexte actuel, on peut raisonnablement espérer que l'Europe adoptera dans ces domaines un politique de stockage et d'auto suffisance. On en prend le chemin pour les puces électroniques et on en ressent fortement le besoin pour l'énergie. Les engrais, les terres rares (ou le titane ) me semblent en effet des pistes à creuser. Et comme un bon politique sait saisir l'opportunité, je ne doute pas que l'UE en profitera pour accélérer sa politique de décarbonation de l'économie.
  11. Certains se demandaient sur ce forum si certains services comme l'accès au Web perdureraient longtemps en Ukraine, vu les dégâts infligés aux infrastructures. Voilà un début de réponse: Le ciel m'est témoin que les déclarations prématurées de Musk m'ont souvent agacé, mais là, si son service marche ça va marquer les esprits, et ça pourrait bien s'avérer sacrément utile. Pour couper la communication dans les zones occupées il faudra repérer les antennes, qui pour le moment doivent se trouver à l'air libre et pointées vers le ciel, oui neutraliser les satellites. D'après Wikipedia et quelques site de médias, certains nouveaux modèles d'antennes de Starlink pèseraient 4.2kg, et ne mesureraient plus que 30.48 x 48.26 cm tandis que 1 300 satellites seraient déjà en l'air. A priori, les premières risquent de s'avérer difficiles à repérer, et les seconds un peu nombreux à dégommer (en admettant que la Maison Blanche laisse faire). Les russes sont bons en guerre électronique, mais là je crois qu'ils vont avoir du boulot, s'ils veulent interrompre le service. M'est avis que quelques voisins doivent regarder l'expérience avec intérêt. Si ça fonctionne, je verrais bien la Moldavie ou la Géorgie commander ce genre de matos par conteneurs entiers. Et peut-être même avec quelques fonds du Département d'état dans la boucle, histoire de donner un coup de pouce. Et d'ailleurs, il n'y aura peut-être pas qu'eux que ça intéresserait:
  12. Entre la demande d'adhésion et l'adhésion effective, il peut se passer beaucoup de temps... Suffit de demander à la Turquie qui a fait sa demande le 14 avril 1987. En attendant, il peut y avoir des tas de solutions intermédiaires, comme un gros traité de libre-échange ou un statut à la Norvégienne. Pour rappel, Oslo a refusé l'entrée dans l'UE, mais a adhéré à l'espace économique européen, ce qui implique : la participation au marché commun (toutes les lois, sauf celles liées à l’agriculture et la pêche, s'appliquent à la Norvège), la participation aux agences et programmes de l'UE (sans pour autant avoir de droit de vote), la participation à la cohésion économique et sociale de l'EEE et un dialogue politique régulier en matière de relations extérieures aux niveaux des ministères et des experts. La Norvège participe aussi à l'espace Schengen, à Europol et à Eurojust. Bref, dans énormément de domaines, la Norvège applique les lois et règlements de l'Union sans pouvoir peser sur leur contenu. Même tarif pour les agences et les programmes comme Erasmus. J'étais tout à fait favorable à ce que l'Angleterre adopte ce régime , mais ils jugeaient que ça empiétait sur leur souveraineté. Contrairement à Londres, je pense que Kiev accepterait volontiers. Tu leurs amènes le traité, ils le signent tout de suite, je pense qu'ils le relisent même pas. l faut dire que l'alternative actuelle, c'est les chars russes dans les rues.
  13. Où les Allemands vont trouver l'argent? Peut-être bien en oubliant l'obligation constitutionnelle d'équilibrer le budget. Pour rappel, ils sont actuellement endettés à 70 % de leur PIB. Il leur reste quelques marges. Et tant pis si leur ministre des finances -libéral - tique encore une fois. (Lui, il a du mal à changer de logiciel ) Ecraser les efforts français? Que la Budeswehr retrouve déjà son niveau des années 80 et on en reparlera. Il va falloir non seulement acheter du matériel, mais surtout l'entretenir et former des personnels. Et vu les coupes claires décrétées pas Angela -conscience -de -l'Europe et gros caca AKK, il y vraisemblablement eu de grosses pertes de compétences qui vont couter un bras à récupérer. Les anglais s'en rendent compte dans l'aéronavale. Et nous avec l'EPR. Par contre, là où je te rejoins, c'est qu'il va falloir une coordination européenne. J'ai bon espoir qu'un jeune président europhile, à la tête de l'UE et bientôt en campagne pour rempiler y verra une occasion à saisir. Bien sûr, je peux me tromper mais quand je vois le chemin parcouru en 10 jours, je m'autorise quelques raisonnables espoirs. Ces tweets me font penser à la phrase d'Alphonse Allais : "Un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi." Bien sûr, si Poutine pête un câble, il décidera de s'en prendre à la première puissance mondiale, qui dispose de plusieurs milliers d'ogives nucléaires prêtes à l'emploi. C'est la seule hypothèse valable. Je ne vais pas essayer de faire trop HS, mais le Kremlin a annoncé qu'il mettait ses forces nucléaires en état d'alerte. Si je ne me trompe pas, Paris a répondu qu'on faisait de même. J'imagine que Londres et Washington ont aussi pris leurs précautions. Si la Russie décide d'envoyer une ogive sur l'un des trois pays que je viens d'évoquer, Moscou, St Petersbourg & cie vont finir en son et lumière. Le ciel nous en préserve, mais si ça arrive, on a des procédures et nos militaires savent quoi faire. La vraie inconnue, c'est plutôt : on fait quoi si le Kremlin balance une bombe A sur Budapest, Varsovie ou Berlin? Ce sont les capitales de pays de l'OTAN, théoriquement on doit riposter. Je vais prendre les devants, car hier au boulot, on m'a rabâché un argument : "Poutine est fou, imprévisible, on ne peut pas le raisonner, on ne peu pas comprendre comment il fonctionne." L'avantage pour ceux qui tiennent ce raisonnement, c'est qu'on peut l'utiliser pour contrer n'importe quel argument. Je le sais, j'ai essayé de discuter avec un collègue convaincu de la folie de Poutine. Un bon exercice de patience. Mais dans ce cas, il faut aller jusqu'au bout de ce raisonnement. Si Poutine est fou, on ne peut pas savoir ce qu'il va faire, alors à quoi bon en parler ? (ou intervenir sur ce forum ) Autant aller à l'église, la mosquée ou la synagogue qui correspond le mieux à ses convictions (liste non exhaustive) et demander au Créateur dans lequel on croit de faire quelque chose.
  14. Un petit détail intéressant: (Désolé si l'info a déjà été mise sur ce fil. J'ai feuilleté rapidement les pages précédentes et je n'ai rien vu, mais j'ai peut-être raté quelque chose.) Le canal en question, c'est le canal de Crimée du Nord ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_de_Crimée_du_Nord ) , construit entre 1961 et 1971. Après l'annexion de la Crimée par la Russie l'Ukraine a construit un barrage et progressivement réduit la quantité d'eau que recevait la Crimée, causant de gros soucis de stress hydrique à ce territoire. La prise de contrôle du canal s'avère donc suivre une certaine logique. Sauf que ça me fait un peu penser à la méthode consistant à creuser un trou pour en boucher un autre. Pendant les années 2010, la Russie a utilisé des conflits gelés sur des territoires relativement petits et pas trop peuplés. Pour rappel, l'Ossétie du Sud c'est 51 547 habitants, 3 900 km², l'Abkhazie 240 705 habitants, 8 653 km², la Transnistrie 505 153 habitants, 4 163 km². Avec la Crimée, on change d'échelle: 2.4 millions d'habitants, 27 000 km² (source Wikipedia). Pour se maintenir dans ces zones discutées, Moscou doit y investir des moyens importants. Des moyens à la mesure de la population et de la surface à contrôler. Je me demandais depuis quelques mois, si la Crimée n'était pas un trop gros morceau, je crois que je tiens un premier élément de réponse. Et voilà que Poutine s'est lancé dans une fuite en avant. Et si la Russie rencontrait quelque difficultés à répondre aux besoins de 2.4 millions d'habitants, je n'ose même pas imaginer ce qu'il en sera pour une population 15 à 20 fois plus nombreuse. J'en reviens donc à la conclusion que j'ai déjà évoquée: l'Ukraine risque de devenir pour la Russie ce que la Pologne était pour l'URSS au début des années 80. A savoir une inépuisable source de problèmes, que la puissance occupante s'épuisera à essayer de contrôler. Comme @Tancrède l'a souligné, la grande gagnante de cette histoire, ça pourra bien être la Chine: Si Xi devient le seul client de Vlad, Xi fixera les prix. Des dépenses militaires sanctuarisées, des revenus en baisse. Décidément, la situation de la Russie des années 2020 me fait de plus en plus penser à celle de l'URSS des années 80 . Et le pire, c'est que je reste relativement positif, puisque j'imagine que la conquête de l'Ukraine se fera sans trop de problèmes ou de lenteurs. Parce que actuellement la mentalité du peuple ukrainien me fait plutôt penser à la phrase de Churchill, que @Coriace a repris :
  15. Tu m’étonnes, j’imagine qu’ils ont des plans de reclassement du personnel déjà tout prêt, idem pour les sous-traitants et les différentes filières pour maintenir une industrie aussi complexe. Je suppose qu'il doit exister Outre-Rhin l'équivalent de notre Autorité de Sureté Nucléaire, non? A priori, c'est elle qui peut poser ses conditions à la prolongation de la durée de vie des centrales, c'est son avis qui compte. Pour ce qui est des réclamations des producteurs d'énergie, il se pourrait qu'ils posent tout simplement les bases pour une négociation avec la chancellerie. O. Scholz a clairement sorti le chéquier, c'est de bonne guerre de vouloir en profiter. Et puis ça peut rassurer les actionnaires. Le réacteur sur place est vieux et déjà à moitié démonté, parait-il. Voyons plus grand. Je propose 2 EPR financés par Berlin (mais gérés par Paris, l'EDF & l'ASN natürlich ). Comme ils se trouveraient sur le territoire français, les teutons pourraient même tenir leurs engagement d'arrêter le nucléaire (chez eux). Plaisanterie mise à part, depuis quelques temps l'Allemagne me surprend agréablement. Cela fait à peine plus d'une semaine que j'ai lu le ralliement à la vision française sur les voitures hybrides. S'il continue sur ce rythme-là, en 15 jours Olaf Scholz aura pris plus de décisions historiques pour son pays que Angela Merkel en 15 ans.
  16. Quand j'ai vu passer cette info, j'ai cru à une plaisanterie . Mais en fait non: J'étais le premier à fustiger l'aveuglement de la stratégie énergétique allemande, mais là je dois admettre qu'ils changent de logiciel à toute vitesse. Et on est encore qu'au mois de février. A ce rythme là, d'ici cet été, ma blague sur un projet de porte-avion commun à balader en Mer du Nord n'en sera peut-être plus une . @herciv ce week-end tu évoquais le risque que l'Algérie se range aux côtés du bloc sino-russe. Pour le moment, ça n'en prend pas le chemin: Il faut néanmoins relativiser, d'après ce que j'ai trouvé vite fait : " Sonatrach «dispose d'une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed», (...) Ce gazoduc peut transporter jusqu'à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l'Espagne (...) «L'Algérie exporte un maximum de 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed», ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter Toutefois, l'Algérie ne pourrait pas à elle seule «compenser la baisse d'approvisionnement en gaz russe»" A titre de comparaison, l'Allemagne achèterait à la Russie 55 milliards de mètres cubes par an. Si Alger augmente ses exportations, ça ne sera pas négligeable, mais ça ne sera pas la fin des ennuis de l'UE non plus.
  17. Le choix très lourd qu'il a fait inclut de toute évidence une part importante de risque, et il est remarquable qu'il ait accepté un tel risque. Il est cependant un peu tôt à mon sens pour conclure qu'il "a été victime" de l'hubris, car l'hubris est par définition quelque chose qui mène à la perte. Et rien ne garantit que le choix de Poutine d'ordonner l'invasion de l'Ukraine soit perdant en définitive. Le fait est que nous aimons à le penser, ou du moins la plupart d'entre nous. Mais ce n'est pas garanti. D'après wikipedia l'hubris "désigne un comportement ou un sentiment violent inspiré par des passions, particulièrement l'orgueil et l’arrogance, mais aussi l’excès de pouvoir et de ce vertige qu’engendre un succès trop continu. " ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Hybris ) Pour le comportement violent, je pense qu'on peut dire que le critère est rempli. Pour l'excès d'orgueil, il est en effet un peu tôt pour se prononcer. Néanmoins, je me suis réveillé en apprenant la confirmation du financement par l'UE de l'envois d'armes à l'Ukraine (je m'étais couché sceptique). Le parallèle qui me vient, c'est le prêt-bail des USA à la GB, en 1941. On m'aurait prédit ça voici 10 jours, j'aurais éclaté de rire, et je ne suis pas le plus eurosceptique du forum. Je me permets donc de supposer raisonnablement que celle-là, Poutine ne l'avait pas venir. Si ce n'est pas de l'orgueil, qui l'a empêché de considérer cette possibilité, je ne vois pas trop ce que ça peut être. (je me refuse à envisager la bêtise ) Pour le moment, l'hypothèse qui me semble la plus vraisemblable pour expliquer son comportement, c'est qu'il croit vraiment à ce qu'il a dit sur les manifestations de Maidan. Pour lui ce sont des magouilles occidentales, pas un mouvement de fond du peuple ukrainien. On peut comprendre qu'il fasse cette analyse, on trouve d'autres personnes qui la partagent. Y compris sur ce forum. Sauf que l'usage de l'armée russe soude les ukrainiens contre lui. Sur France 5, on mentionnait quand même que les russophiles se mettent à ne plus parler qu'ukrainien et affluent en masse comme les autres pour s'engager (ce qui en soi n'est pas vraiment surprenant. Les irakiens chiites ont massivement soutenu Sadam Hussein, lors de la guerre contre l'Iran). Si le Kremlin, gagne la guerre, il faudra qu'il tienne le pays. Un pays peuplé de dizaines de millions d'habitants, qui risquent de s'avérer particulièrement réticents à l'autorité du grand frère russe. En fait ça m'évoque furieusement la Pologne du début des années 1980. Si Moscou veut disposer d'une influence sur l'Ukraine, il va falloir qu'il y stationne des dizaines, voire des centaines de milliers d'homme. Est-ce qu'il peut se permettre d'immobiliser ainsi une partie si importante de ses troupes? L'exemple du Pacte de Varsovie montre que, à long terme, ce n'est pas viable, car trop consommateur en ressources. Sur ce point, je te rejoins donc, il est trop tôt pour juger. Mais si ce n'est pas garanti, sur le long terme, c'est quand même bien mal engagé. Les polonais ont résisté pendant plus de 40 ans derrière le rideau de fer, pas besoin d'attendre autant pour les ukrainiens: je vois mal Poutine vivre jusqu'à 109 ans.
  18. Desty-N

    Luftwaffe

    Je comprend la suspicion, pas la présomption de culpabilité qui amène à interpréter tout ce que fait la RFA de la manière la plus négative possible. J'ai posé la question sur un autre fil, et je la repose ici: y a-t-il des garanties que l'Allemagne pourrait donner qui te convaincraient, ou bien est-ce que rien ne sera jamais assez bon pour toi? Personnellement, je comprend tout-à-fait la vigilance, mais je fais attention à ce qu'elle ne vire pas à la paranoïa. Et pour le F35, j'attend de voir ce qu'il donnera en Roumanie. S'il ne sert qu'à payer le pizzo à l'oncle Sam, pour s'assurer qu'il laissera ses champignons fluorescents pas trop loin, et non à évoluer dans un environnement hostile une demi douzaine suffit. Le même genre de remarque vaut pour l'Eurofighter. Est-ce que les appareils déployés en Roumanie sont prêts le cas échéant à aller au casse-pipe dans le ciel ukrainien? Si ce n'est pas le cas, je connais un appareil européen qui est déjà combat proven. Et c'est Dassault qui le construit.
  19. En effet, j'avoue que j'ai du mal à comprendre le prix que Poutine est prêt à payer pour pouvoir utiliser ses armes nucléaires sur un territoire étranger . L'histoire montre que l'URSS s'est épuisée à soutenir ce genre de stratégie. Maintenant, si la Russie veut absolument appliquer cette stratégie, en se moquant d'antagoniser ses voisins, on pourra appliquer le mot de Napoléon: "Il ne faut jamais interrompre un adversaire en train de commettre une erreur."
  20. Il y aurait sûrement quelques subtilités à faire jouer sur ce point. Entre le traité de libre-échange, un statut à la norvégienne ou une adhésion pure et simple, il existe des nuances sur lesquelles les diplomates des différents blocs adoreraient discuter. Mais au final, quelle que soit la manière dont l'Ukraine se rapprocherait de l'UE, si ça se fait, je ne vois pas ce que la Russie pourrait offrir pour faire changer Kiev d'avis. Le soft power des 27 est difficile à concurrencer
  21. Oui mais celui-ci ne va pas se priver de répondre que quand on ne veut pas investir 100Md€ on fait ce que disent les actionnaires, Allemands en l'occurence. Je te trouve bien catégorique, pour doucher mes modestes espoirs . On en reparle cet été? Je ne suis pas sûr de te suivre . Tu penses que l'argent ne sera pas dépensé ou bien qu'il ne servira qu'à engraisser les industriels teutons? De manière plus générale, je peux accepter que @gustave @weasel ou @Patrick manifestent leur réticence vis-à-vis de l'Allemagne. Ce pays a foncé dans le mur stratégique et énergétique, flamberge au vent, et sous les applaudissements exaltés d'une bonne partie des médias français. Mais de grâce, rendons à César ce qui est à César. En 10 jours, le gouvernement d'Olaf Scholz s'est aligné sur les positions françaises en matière de véhicules électriques, a renoncé à North Stream 2, a accepté de déconnecter la Russie de Swift, et il envoyé officiellement des armes à l'Ukraine. Les 100 milliards pour la Bundeswehr constituent la cerise sur le gâteau. Pas mal pour le seul mois de février. Messieurs, vous savez ce qu'on dit : "il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour." Que vous ne croyez pas à une changement d'attitude de la RFA, je peux l'entendre. Chat échaudé craint l'eau froide. Mais dans ce cas, définissez des critères qui vous permettraient de vous estimer satisfaits, ou bien assumez votre hostilité à tout le monde, tout le temps. Mais dans ce cas, je dois vous avertir que le seul pays qui me semble répondre à ce genre de caractéristique c'est la Corée du Nord Je veux bien montrer l'exemple: si, en réaction à la guerre en Ukraine, la France réussit à convaincre l'Europe d'adopter une stratégie énergétique, avec constitution de stocks stratégiques de gaz, diversification des fournisseurs en incluant l'Iran, je m'estimerai satisfait pour l'année 2022. Et si en plus on établit des stocks stratégiques de munitions à l'échelle de l'UE, je serai comblé Si je me trompe, j'admettrai volontiers mon erreur … vis-à-vis des intervenants qui auront également pris le risque de définir des objectifs à atteindre pour s'estimer satisfaits. Vous savez ce qu'on dit: "la critique est aisée, mais l'art est difficile."
  22. Comme je le rappelais dans un post tout à l'heure, l'Espagne a fait l'objet d'une tentative de coup d'état en 1981, et en 1986, elle rejoignait l'UE. Comme quoi les choses peuvent s'améliorer assez vite. De plus, il existe maintenant un mécanisme européen qui conditionne le versement des aides au respecte de l'état de droit. Je rappelle que la question qui a lancé cette discussion spécifique, c'est un post de @Titoo78 , qui estimait qu'une Ukraine démocratique (et membre de l'UE?) pourrait donner de mauvaises idées au peuple russe. Là, on s'est un peu perdus dans les détails. Et pour rappel, je ne sais pas s'il y a les gentils d'un coté et les méchants de l'autre, mais il y a clairement une nation qui a envoyé son armée sur le territoire d'une autre, sous un prétexte pour le moins discutable . Pour moi, il y a donc les agressés d'un côté et les agresseurs de l'autre. (Je prends les devants : comme en Irak sous W. Bush. Evitons les digressions, sinon on risque à nouveau de perdre de vue le sujet du fil) Juste pour remettre l'église au milieu du village
  23. Attendons de voir ce que va donner cette petite merveille, lors de son déploiement en Roumanie. Par contre, s'ils veulent nous acheter des Rafales, je pense que Dassault accepterait d'ouvrir une ligne d'assemblage Outre-Rhin Je dirais plutôt qu'ils se sont pris le mur de la réalité, mais que contrairement à une ancienne physicienne, ils se montent pragmatiques. Leur truc, c'est plutôt le Stellarator: Mais sinon, je plussoie. En fait, ça me plait bien leur orientation actuelle. S'ils veulent qu'on construise ensemble un porte-avion pour la Baltique et la Mer du Nord, je suis partant .
  24. Parfois, il se passe des choses bizarres dans les parlements. Par exemple en Espagne, en 1981: Il n'empêche qu'en 1991, le caractère démocratiques des institutions espagnoles ne faisait guère de doute. Je ne sais pas si Kiev a suivi la même trajectoire politique que Madrid, mais ça me semble un peu exagéré de jeter l'opprobre sur un régime pour un pugilat qui remonte à 10 ans. Je ne nie pas les problèmes de l'Ukraine, à commencer par la corruption. Mais quand je vois que le président ukrainien a refusé d'être exfiltré, que l'ancien président ukrainien et le maire de Kiev n'ont pas fuit mais décidé de résister, je trouve que ce ne sont pas juste des politiciens de papier. Ils ont des tripes. En tout cas plus que moi. Je ne sais pas si c'est une démocratie modèle, mais au moins une partie de leurs dirigeants ne fuient pas leurs responsabilités, et rien que pour ça, je leur accorde un minimum de respect et de considération. EDIT: pour rendre mon propos plus explicite, quitte à surcharger mon post
  25. Il me semble que cette problématique n'est pas nouvelle. Elle pourrait bien remonter à la création de la RFA, parce que, sauf erreur de ma part, c'est ce genre de raisonnement qui a abouti au blocus de Berlin. Et dans ce cas, c'est plutôt la voie de la fermeté qui a prévalu, et abouti à un dénouement plutôt satisfaisant. Du reste, il importe de définir ce que tu entends par "changement de doctrine militaire." Si la Bundeswehr retrouvait son niveau du début des années 80, ça constituerait pour elle un énorme saut capacitaire, par rapport à la situation actuelle. Mais l'armée soviétique y voyait alors une préoccupation très sérieuse, pas plus. Si la Russie d'aujourd'hui considérait ça comme une menace, moi j'y verrais plutôt un aveu de faiblesse. Et si vraiment ça ne plait pas à Moscou, et bien il existe un outil qui s'appelle la diplomatie pour répondre à ce genre de préoccupation. On prend des gens bien élevés et on les fait s'assoir autour d'une table pour trouver un compromis. Bien évidement ça implique des concessions de la part des deux camps. En l'occurrence, ça voudrait dire une évolution russe, même minime, sur l'Ukraine. Parce que sinon, ça va commencer à ressembler furieusement à la défense du mari violent : "Oui, je cognais ma femme, monsieur le juge, mais elle me provoquait. Elle me regardait avec insolence, elle prenait des airs narquois." Accessoirement entre l'Allemagne et la (Bielo)Russie, il y a la Pologne. Varsovie a des siècles de contentieux avec son voisin moscovite, fait désormais partie de l'OTAN et abrite même une base militaire américaine sur son sol, me semble-t-il. Une difficulté supplémentaire pour Poutine.
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