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Desty-N

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  1. Tout à fait d'accord, d'ailleurs EDF est sur le coup: Pour résumer l'article: avec l'essor des renouvelables, il va falloir plus de flexibilité dans le réseau électrique et les STEP répondraient très bien à ce besoin. Sauf qu'EDF n'entend pas investir dans le contexte de concurrence énergétique imposé actuellement par la Commission Européenne. Personnellement, j'y vois un petit agenda politique: la commissaire à la concurrence vient d'essuyer une rebuffade du parlement européen, quand elle a voulu nommer l'américaine Fiona Scott Morton dans ses équipes. Elle se trouve donc affaiblie. De son côté l'Allemagne veut subventionner l'énergie qu'elle fournit à son secteur industrielle. Paris et Berlin possèdent donc un intérêt commun à faire plier une interlocutrice qui n'est plus en position de force. Avec un petit effort de négociation préalable de part et d'autre du Rhin, l'Elysée et la Chancellerie pourraient arracher un compromis qui les arrange à la Commission.
  2. Berlin risque de se retrouver face au dilemme que j'évoquais plus haut: la difficulté à différencier dépenses et investissements. Sinon, j'ai hésité à mettre l'article que je vais citer ci-dessous. Je ne voulais pas tomber dans la facilité du german bashing, mais j'ai pris ma décision pour une raison que j'expliquerai après: J'ai discuté voici quelques temps avec une collègue de @pascal qui m'a raconté que, dans les années 1990-2000, les douaniers du côté de Strasbourg se sont mis à intercepter des quantités de camions transportant des déchets médicaux en provenance d'Allemagne. Apparemment leur législation était stricte pour l'entreposage sur leur territoire, mais nettement moins chez leur voisin. Je ne leur jetterai pas trop la pierre, je ne suis pas sûr qu'on soit exemplaire en la matière (sans oublier qu'on parle de 35 tonnes sur un total de 400 000). J'espère juste qu'une nation si sensible aux problèmes environnementaux aura à cœur de pratiquer le recyclage en circuit fermé et de préférence chez elle. Si le problème est apparu, voici plus de 20 ans, il serait temps.
  3. Petit couac dans la politique industrielle allemande: J'aime beaucoup ce paragraphe : Un parfait exemple de langue de bois. Par contre, je ne réussis pas à comprendre si le gouvernement allemand agit ainsi à cause d'une vision purement comptable ou s'il envisage une autre stratégie, comme d'inciter les grandes entreprises à fournir un gros effort en R&D Ce ne serait pas pour autant une garantie de succès: qu'ils soient dans le public ou dans le privé, les gestionnaires financiers ont toujours beaucoup de mal à faire la différence entre dépense et investissement. Quoique, pour être honnête, pendant longtemps, certains savants considéraient comme dégradant d'envisager des applications pratiques à leur recherches: En fait la solution est toute trouvée pour l'Allemagne (attention je vais faire preuve de beaucoup de méchanceté, c'est pour cela que je cache le reste de mon texte )
  4. Quelques précisions intéressantes: Contrairement à d'autres intervenants , je tire un bilan plutôt positif de toute cette histoire: Mme Scott Morton n'a pas pu entrer en fonction et la commission européenne a eu droit à une petite piqure de rappel. Les techniciens, spécialistes dans un domaine, quel qu'il soit, rechignent souvent à justifier leurs décisions vis-à-vis des néophytes. Cela peut se comprendre, quand les dits néophytes débarquent avec des idées toutes faites et des grands principes inapplicables dans la pratique. Mais ça ne justifie pas les décisions opaques et le refus de se justifier. Il faut juste trouver le bon équilibre. De toute évidence, certains employés de l'UE avaient tendance à l'oublier, il n'est pas inutile qu'ils aient été rappelés à l'ordre.
  5. Ce qui est étonnant, c'est qu'Airbus n'a aucun scrupule à faire intervenir ses filiales allemandes, pour essayer grapiller des compétences supplémentaires dans le SCAF. Comment ça se fait qu'ils n'arrivent pas à faire la même chose pour l'A400M? Quand à la position allemande… Disons que quand une économie basée sur l'exportation commence à plus se soucier de ses problèmes intérieurs que de ses clients potentiels, on peut se dire qu'il y a un problème.
  6. La ZFE parisienne aurait dû se mettre en place en 2023: 18 mois de gagnés c'est toujours bon à prendre. Quand aux chaudières à gaz, le nouveau délais concerne surtout le renouvellement dans les logements anciens. Pour rappel, en France 357 000 logements neufs ont été construits en 2020, alors qu'il y a 37 millions de logements au total. , même pas 1%. Par contre, plus de 6 millions d'appartements se chauffent au gaz naturel. Et l'article que j'avais cité mentionne expressément cette cible : Par contre, je vais réviser mon point de vue sur le réalisme de nos décideurs : Si l'UE, les USA, la Chine, le Japon et peut-être l'Inde abandonnaient les énergies fossiles d'ici 2050, ça serait une immense victoire. Mais pour être honnête, ça me semble irréaliste. Je vais rester optimiste et considérer qu'il s'agit d'une tactique de négociation en prévision de la COP28: demander beaucoup pour obtenir un peu.
  7. Il était question d'interdire les chaudières au gaz, mais finalement le gouvernement va se donner un peu de temps pour réfléchir. Nos dirigeants semblent échaudés pas les mésaventures de nos voisins d'Outre-Rhin: Et comme ce genre d'information n'arrive jamais seule, il y a aussi du nouveau sur les ZFE : Une fois, c'est un hasard, deux fois c'est une coïncidence. Encore une info comme ça, et je pourrais bien envisager que nos décideurs se soient rendus compte qu'un texte de loi doit tenir compte de la réalité.
  8. En plus des problèmes énergétiques, il y a peut-être un autre facteur qui entre en jeu: Si les entreprises ne peuvent pas embaucher, mais qu'elles doivent s'acquitter de factures énergétiques plus que conséquentes, il ne faut peut-être pas s'étonner qu'elles aillent voir ailleurs? Par contre, je suis surpris que Berlin peine autant: j'aurais pensé que, parmi les dizaines de milliers réfugiés ukrainiens, elle aurait pu trouver sinon des individus qualifiés, au moins des personnes bien éduquées et susceptibles de se former aux besoins du marché du travail teuton.
  9. L'Union Européenne reste une machine à fabriquer du compromis, une structure où l'habileté diplomatique joue à plein. On pèse plus si on occupe une fonction comme la présidence du conseil ou si on est une des grosses économies de la zone, mais ça ne veut pas dire qu'on décide de tout. La comparaison de @ksimodo avec la présidence de la république française me semble assez révélatrice: dans l'Hexagone, on est nombreux-et je m'inclus dans le lot-à trouver exaspérants certains processus de décision particulièrement longs et fastidieux. L'envie est grande de simplifier les choses et de s'en remettre à un chef qui décide, tandis que les subordonnés exécutent. Sauf que l'UE ne fonctionne pas comme ça. A Bruxelles, on plus proche des "checks and balance" américains que des décisions prises à la hussarde, ce qui ne veut pas dire que rien n'avance, juste qu'il faut trouver la bonne méthode. On a un bon exemple avec le nucléaire civil. Si pendant trop longtemps, Paris a laissé Berlin donner le ton sur le sujet, les choses ont changé depuis deux ou trois ans. Nous avons réuni une coalition de pays favorables à l'atome et nous n'hésitons plus à faire valoir nos positions. Aucun pays de l'UE ne peut décider seul, (même pas l'Allemagne ), même si certains ont plus de facilités que d'autres pour peser dans la prise de décision. Le poids économique, démographique, ou la fonction de président jouent un rôle, mais la maitrise des dossiers, l'habileté diplomatique et la détermination à traiter un sujet comptent tout autant. Si la Pologne ou la Hongrie mettent de la mauvaise volonté, ils ne bloqueront pas la machine, ils y balanceront du sable qui en fera crisser les engrenages, au lieu d'huile pour aider à les faire fonctionner. Et s'ils ne font pas preuve d'un peu de subtilité ils risquent même de pousser certains états-membres à se concerter pour les contrer. En fait, pour tirer le meilleur parti de l'UE, il faut être un état de bonne taille (plusieurs dizaine de millions d'habitants) et disposant d'un réseau diplomatique suffisamment efficace pour bâtir des coalitions d'opportunité disposant d'une minorité de blocage, qui ne lèveraient leur veto qu'en échange de concessions. L'exemple type c'est un pays comme la Grande Bretagne qui a su magnifiquement agiter la menace du Brexit pour obtenir un statut ultra-privilégié dont elle jouit encore aujourd'... Oh wait Comme quoi, mêmes les plus filous ne sont pas à l'abri d'une sortie de route. Comme je ne pense pas que les diplomaties hongroises ou polonaise arrivent à la cheville du foreign office britannique, je ne suis pas trop inquiet sur leur pouvoir de nuisance.
  10. Berlin n'est pas restée inactive sur ce point, mais a peut-être pris quelques libertés avec ses grands principes: Brusquement, la RFA devient moins favorable à l'UE, dont elle estime qu'elle ne sert plus ses intérêts. Je ne suis pas inquiet pour l'Allemagne, les institutions européennes restent une machine à fabriquer des compromis. Mais si Berlin veut subventionner l'électricité qui alimente son industrie, il va falloir lâcher quelque chose à ses partenaires. Au premier rang desquels il y a la France
  11. Si elle sait quelles sont les conséquences, alors je me demande comment elle va réagir à la situation actuelle: Je me demande quelles options Pékin va envisager pour remédier à la situation à part envahir Taiwan pour créer une diversion nationaliste?
  12. Tout comme l'Allemagne, l'Autriche est hostile depuis longtemps au nucléaire, et a parfois fait feu de tous bois pour bloquer cette énergie. Berlin a dû mettre de l'eau dans son vin (ou sa bière ) après l'invasion de l'Ukraine et la mise à nu de sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. C'est maintenant au tour de Vienne et j'avoue que je trouverais savoureux que les autrichiens en viennent à importer de l'électricité nucléaire française, quelque chose qui semble être arrivé aux allemands :
  13. Petits soucis pour un pays de l'UE qui se voulait en pinte sur les ER: Je vous avouerai que j'ai presque versé une larme, en lisant ce passage: Presque, parce qu'en fait, j'avais plutôt la phrase "karma is a bitch" qui me trottait dans la tête Sinon, l'article est plutôt bien fait, en cela qu'il pointe un des gros soucis des ENR: Comme elles sont intermittentes, voire aléatoires, leur production ne correspond pas toujours aux besoins des consommateurs. Donc il faut les stocker, avec à la clé des pertes non négligeables, ou importer de l'électricité étrangère. Peut-être que les "immondes réacteurs nucléaires français" pourront être utiles?
  14. Je verrais bien un parallèle entre les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie et le Brexit pour la GB: dans les deux cas, un certain nombre de personnes ont promis l'apocalypse et quand elle n'est pas arrivée, les deux pays -et quelques sympathisants- ont crié victoire. Mais les effets des deux phénomènes me semblent plutôt ressembler à un poison lent, qui met du temps à faire effet. Aux dernières nouvelles, Londres se trainait en queue du classement de l'OCDE, en ce qui concerne la croissance. Il faudrait que je vérifie, mais je crois que Moscou ne brille pas non plus dans ce genre de hiérarchie (-0.2% de prévu pour cette année?) Moscou vient de passer l'hiver à essayer d'agrandir les territoires qu'il contrôle en Ukraine. Sauf erreur de ma part, le Kremlin a pu se targuer d'un gain de quelques dizaines de km², principalement autour de Bakhmout. Depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, les forces de Kiev ont reconquis une surface indiscutablement plus importante. Si on suit tes critères, l'Ukraine a donc d'ors et déjà remporté un succès remarquable Personnellement, je m'en tiendrai aux critères, défini dans l'article de Theatrum Belli trouvé sur ce forum: si l'actuelle contre-offensive ukrainienne permet de reconquérir Marioupol, ça sera une (grande) victoire, si elle parvient jusqu'à la mer d'Azov il faudra considérer ça comme un triomphe (car elle rendrait une bonne partie des troupes russes dépendantes pour leur ravitaillement de la Crimée, de son pont et de ses ferries, des cordons ombilicaux bien fragiles) Donc, même si l'armée ukrainienne n'ouvrait d'ici octobre, qu'un corridor jusqu'à la mer, elle pourrait sûrement exploiter la situation à son avantage pendant l'automne et l'hiver. Comme quoi, l'emplacement des territoires disputés importe tout autant que leur surface. Pour le moment, on est dans le brouillard de guerre, mais on y verra sans doute un peu plus clair en juillet.
  15. HS : surtout que la Turquie a l'air bien dans la m... ouise du point de vue économique Et dans ces cas là rien ne vaut en petit conflit avec un voisin qu'on aime pas trop, pour ressouder la population et faire taire les protestations... Fin du HS En ce qui concerne la contre-offensive ukrainienne, on est dans le brouillard de la guerre. Depuis le début du conflit, l'état-major de Kiev a plutôt bien géré. Pour le moment, je pars du principe qu'ils déroulent leur plan, et que si on ne voit pas encore ce qu'ils ont en tête, alors l'état-major russe est sans doute tout aussi dans le flou. Personnellement, je vais sans doute attendre la fin du mois avant de me prononcer sur une éventuelle réussite ou un échec des ukrainiens.
  16. Ah bon? Il va falloir aller dire ça à Porsche, dans ce cas: Je ne sais pas si Porsche a construit une usine au Chili, juste pour faire joli, mais pour moi ils semblent plutôt croire à cette méthode. @Picdelamirand-oil j'ai bien conscience de l'ampleur de l'effort à entreprendre. Mais c'est pour ça que je considère que toute initiative un peu sérieuse qui va dans le bon sens est bonne à prendre. Et la démarche de Carbonworks me semble correspondre à ce cas de figure: implication d'un acteur sérieux (Suez), validation par étape de la technologie, calendrier raisonnable avec des étapes à court terme (2024-2025). Et en même temps il s'agit d'une solution qui pourrait être déployée à grande échelle, pour un coût relativement modéré. Cela me semble nettement plus délicat et couteux de construire ex nihilo des centrales à hydrogène, que des photoréacteurs à côté des centrales thermiques existantes. Au moment opportun, on interromprait le fonctionnement de ces dernières durant quelques jours pour adapter les cheminées et détourner les fumées de l'atmosphère vers les algues.
  17. Ce que tu décris est peut-être la règle, mais il existe des exceptions. A commencer par celle que j'ai citée hier: CarbonWorks doit exister depuis 2021, voire avant, et je dois voir apparaître le nom de Fermentalg depuis le milieu des années 2010. Pour moi, très clairement, vers la fin des années 2020, la France disposera d'une solution fiable pour capter le CO2 de ses installations industrielles et empêcher qu'il se trouve relâché dans l'atmosphère. Et Suez développe clairement cette technologie depuis plusieurs années. Après, un des problèmes qui se posera est .. comptable. Le CO2 qu'on capte à la sorite des cheminées avant qu'il ne s'échappe, doit-il être considéré comme ayant le même impact environnemental que celui qu'on enlève de l'atmosphère ? (Un enlèvement momentané si on le transforme en biocarburant destiné à des moteurs thermiques)
  18. Ok, merci. Tes contributions sur le sujet sont tellement riches que je peine à garder une vue d'ensemble. A mon avis, la captation des fumées de cheminée pourrait bien ne constituer qu'une première étape. Une fois la technologie fiabilisée, déployée à grande échelle et éprouvée, pourquoi ne pas envisager d'étendre le modèle économique? Après tout, Tesla n'est devenu bénéficiaire, qu'à partir du moment où il a revendu ses crédits carbone. Par exemple, si on incluait, dans les usines de traitement des eaux, une ou plusieurs étapes mettant en œuvre des algues monocellulaires (et Fermentalg dispose surement de la référence adéquate dans son catalogue à 1 300 entrées) Les entreprises ou les municipalités pourraient ensuite revendre les crédits carbone pour rembourser les investissements ou assurer une source de revenus supplémentaires.
  19. @Picdelamirand-oil est-ce que dans un premier temps, on ne pourrait pas produire des carburants de synthèse, non pas à partir du CO2 de l'atmosphère, mais en se branchant sur les cheminées des installations industrielles? Outre qu'on disposerait dès l'origine d'une concentration plus élevée, ça pourrait nous permettre d'abaisser sensiblement nos rejets: D'autre part, si on veut partir sur un modèle économique pas trop compliqué à mettre en œuvre, il va falloir envisager toutes les sources de revenus, y compris la rémunération par les gros pollueurs: Enfin, il existe des alternatives à la synthèse de carburants. Suez a créé Carbonworks un spin-off conjoint avec la société Fermentalg, spécialisée dans les algues mono-cellulaires du phytoplancton. Des organismes au rendement inégalé en matière de photosynthèse. Et Carbonworks monte gentiment en puissance : Je m'attend à ce que Engie/GDF-Suez, commence à installer ce genre de bioréacteur sur ses centrales thermiques avant 2030. Ca sera plus simple que d'adapter les conduites et les bruleurs pour de l'hydrogène. Et à terme, une fois la technologie maitrisée, il sera peut-être rentable de l'utiliser avec le CO2 atmosphérique moins concentré Le projet de Carbonworks & cie présente un intérêt supplémentaire, en ce qui concerne les capacités d'adaptation. Fermentalg revendique un catalogue de 2 300 espèces (ce qui n'a sans doute rien d'extraordinaire, on estime qu'il existerait 200 000 à 800 000 espèce d'algues microscopiques) En fonction des besoins des consommateurs, on pourrait donc utiliser le CO2 pour alimenter l'espèce la plus susceptible de répondre à la demande du moment. Et si, pour une raison quelconque, les clients se mettaient à hésiter, il existe nombre de micro algues qui utilisent aussi le CO2 pour fabriquer du carbonate de calcium. Il s'agit du matériau de base du calcaire, une substance plutôt stable, du moment qu'on la tient à l'abri des milieux acides. Donc si on veut retirer durablement une grosse quantité de CO2 de l'atmosphère, on pourra toujours envisager de synthétiser des gigatonnes de carbonate de calcium, qu'on entreposera, dans des lieux déserts et secs. ( Avec l'exode rural et la sécheresse, ça devrait pouvoir se trouve. Et ça posera sûrement moins de problèmes que les déchets nucléaires ) EDIT: on peut même imaginer de doter les bioréacteurs de LED rouges. La nuit, aux heures creuses, on les allumerait pour que la photosynthèse continue malgré l'obscurité. Cela pourrait permettre d'augmenter le temps d'activité de 30 à 50%, tout en apportant une souplesse supplémentaire au réseau électrique (si on éteint les LED, même abruptement, c'est sans conséquence grave, les végétaux s'accommodent nettement mieux d'une variation de luminosité que d'une variation de température) Et le nucléaire aurait toute sa place dans ce système...
  20. Je n'ai pas vu passer l'info, mais je rappelle que la sonde européenne Jupiter Icy Moons Explorer alias JUICE, devrait être lancée jeudi prochain, le 13 avril. Il ne faut pas s'emballer, si le lancement se passe bien, la sonde arrivera à proximité de Jupiter vers 2031. Mais l'étude de lunes comme Callisto, Europe et Ganymède s'avèrera surement très intéressante. Les trois possèdent sans doute un océan subglaciaire , tout comme Encelade autour de Saturne et Triton, autour de Neptune. Quand les scientifiques entreprennent de découvrir si la vie existe ailleurs que sur terre, ils cherchent une planète semblable à la notre. Et même s'il est très probable qu'il en existe, on n'en connait pour le moment qu'une seule. Par contre, pour les corps célestes avec un océan subglaciaire, rien que dans le système solaire, il y en aurait entre trois et six. Un nombre suffisamment élevé pour qu'on puisse raisonnablement estimer que ce genre d'objets doit être assez répandu dans l'univers. (alors que notre terre pourrait très bien constituer une exception, puisqu'à l'heure actuelle elle est la seule recensée dans sa catégorie. Tout comme Titan d'ailleurs) Si jamais JUICE découvrait des indices troublants, on pourrait extrapoler sur ce qui se passe autour des autres étoiles de notre galaxie. Voire même au delà, non pas de notre galaxie, mais au delà des étoiles. L'article part sur le cas d'une planète géante errante dont certains satellites disposeraient d'une atmosphère et qui abriteraient de l'eau liquide, mais je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas possible qu'il y ait aussi des satellites qui abriteraient un océan subglaciaire. (et je me demande ce qui peut bien tourner autour des naines brunes) De toute évidence, on peut s'attendre à ce que l'astronomie nous régale de quelques découvertes intéressantes dans les dix ans qui viennent.
  21. Deux-trois réflexions sur l'article que je viens de mettre sur le forum. Tout d'abord, il y a au moins deux affirmations qui me semblent sujettes à caution: quand l'auteur affirme que pour produire de l'hydrogène "l'électrolyse nécessite de grandes quantités d'eau pure." En effet, la start-up française Lhyfe travaille sur des procédés utilisant l'eau de mer. quand le journaliste estime qu'il est impossible de convertir des gazoducs existants pour recevoir de l'hydrogène « Convertir le réseau est irréaliste. Il y aurait tout à changer niveau tuyauterie. A commencer par le revêtement, alors qu'on parle de milliers de kilomètres de conduits enterrés ». Sur ce point, c'est la sociéte Terega qui s'attèle au problème Ces deux entreprises vont peut-être dans le mur, mais pour le moment, elles ne jugent pas les difficultés techniques insurmontables. Je pense cependant que les solutions à mettre en œuvre vont augmenter nettement le coût de l'ensemble. De plus, il y a un point qui n'est pas évoqué. Il s'agit des contraintes liées à la conception de centrales thermiques capables de bruler aussi bien du gaz naturel que de l'hydrogène. Pour citer la Tribune "Le gaz se liquéfie à -163°C, et l'hydrogène à -253°C. " Si on veut éviter un choc thermique il faudra prévoir deux systèmes différents, pour acheminer chaque combustible vers le bruleur en lui laissant le temps de se réchauffer jusqu'à la température ambiante, ou deux réservoirs spécifiques pour stocker les deux fluides. Encore un surcout à venir. Je pense que, dans un premier temps, il faudrait déjà commencer par une production d'hydrogène à petite échelle, pour absorber les fluctuations de la production d'électricité allemande, liées à l'intermittence des énergies renouvelables: quand il y a du soleil ou du vent, on se retrouve avec un surplus d'électricité qu'on convertit en hydrogène, qui restera stocké jusqu'à une période de disette où on le brulera pour récupérer l'énergie. Même si le rendement énergétique est mauvais, le rendement économique peut s'avérer intéressant: l'électricité ne se stocke pas le réseau doit toujours rester à l'équilibre. Le système que je viens de décrire permet d'assurer cet équilibre. Et du point de vue financier, on peut imaginer un modèle économique du type "j'achète 100MWatt en heure creuse/ période d'excédent à 1 centimes le Watt. Je le transforme en hydrogène que je brule pour fournir de l'électricité en heure de pointe, à 5 centimes le Watt." Même avec un rendement de 30%, ça resterait rentable: les 100Mwatts achetés coutent 1 million d'euros, les 30MWatts vendus rapportent 1.5 millions (calcul au doigt mouillé, ne prenant pas en compte les investissements initiaux) Et si certains d'entre vous trouvent ça irréaliste, sachez que je n'ai rien inventé. En fait, ça correspond à la stratégie de la société Lhyfe, que j'ai cité un peu plus haut. Une fois qu'on maitrise un peu ces technologies, on peut commencer à les déployer à plus grande échelle. Par exemple en mer du nord, on a de l'eau en abondance, et si les fonds sont assez haut pour abriter des plate formes pétrolières, on doit pouvoir y mettre quelques champs d'éolienne, fussent-elles flottantes Mais bon, pour ça, encore faudrait-il que Berlin fasse preuve d'un minimum de réflexion stratégique.
  22. Je ne sais pas si ça a été mis sur un autre fil, mais la Tribune a publié un article assez intéressant sur la nouvelle approche de l'Allemagne en matière d'énergétie
  23. Je me suis penché sur l'histoire de l'EPR2, le réacteur que la France a développé seule après que l'Allemagne l'ait laissée tomber ait choisi d'autres orientations énergétiques. C'est édifiant. Ca pourrait presque devenir un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire dans le cadre d'une coopération: estimation irréaliste des coûts et délais, projet trop complexe, gouvernance de projet inappropriée, études insuffisamment avancées au lancement, contexte règlementaire en évolution continue et j'en passe. Un exemple m'a particulièrement frappé. Pour une raison qui m'échappe encore aujourd'hui , les allemands tenaient à pouvoir entretenir le réacteur sans devoir l'arrêter. Résultat, on avait prévu à l'origine une double enceinte de confinement, pour servir de sas, quand les équipes interviendraient. Restée seule aux manettes, la France en est revenue à une configuration plus classique (en marron à droite au cas où vous n'auriez pas deviné) : J'espère sincèrement que Paris et Berlin, ont retenu la leçon, parce que sinon, le SCAF est mal barré.
  24. Ok, on s'était mal compris. Je suis tout-à-fait d'accord sur le fait qu'un EPR coute cher, nécessite beaucoup d'investissements, et c'est là que le contexte européen peut nous aider (histoire de recoller au sujet ) Comme je le mentionnais sur la page précédente, il y a d'abord notre collaboration avec d'autres états membres (+ l'Angleterre) qui nous apporte une masse critique d'utilisateurs. Ensuite, il y a la réglementation européenne sur la taxonimie verte, visant à orienter les investissements énergétiques, ainsi que d'autres réglementations, bien que, dans ce domaine, nos voisins d'outre-Rhin s'avèrent quelque peu mesquins. Et enfin, paradoxalement, il y a la décision allemande d'abandonner l'EPR, car ça nous a permis de développer un EPR2 nettement moins compliqué à concevoir et moins difficile à construire. C'est dans ce contexte plus favorable qu'on peut récupérer le savoir-faire pour fabriquer nous même les cuves des réacteurs voire d'envisager de retraiter nous même le combustible usagé, au lieu de confier cette tâche à la Russie. Je ne suis pas sûr de la manière dont on s'y prendra, mais le CEA a parrainé deux start-up aux technologies prometteuses: D'après ce ce que j'ai lu par ailleurs, les réacteurs à sels fondus peuvent être adaptés spécifiquement pour bruler un type précis d'actinide. Là aussi, la France seule ne génèrerait pas assez de déchets nucléaires pour que ça vaille la peine de chercher à tous les exploiter (à part le plutonium, dans le MOX). Par contre à 11 ou 12, cela devient intéressant. Si les nouvelles technologies tiennent leurs promesses, je pense même que la France pourrait envisager d'importer les "déchets" nucléaires de ses voisins, pour les valoriser. (si un jour, on nous paye pour produire de l'électricité, on aurait tort de refuser ) De la même manière, en jouant sur sa masse, sur son poids économique, l'Union Européenne, pourrait développer des politiques industrielles intéressantes, dans pas mal de domaines. Elle s'y essaye pour les métaux stratégiques, mais je vois plein d'autres domaines, où cela pourrait s'avérer intéressant (batteries, smartgrid, panneaux solaires et même stockage/ transformation / valorisation du CO2) Si je trouve 5mn, j'essayerai de développer ce point à l'occasion.
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