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Le 20/07/2023 à 08:27, ksimodo a dit :
Par exemple, on peut repomper de l'eau en aval pour la remettre en amont, c'est aussi du stockage. Ca semble assez idiot, mais le rendement ne sera pas aussi nul....
Tout à fait d'accord, d'ailleurs EDF est sur le coup:
CitationEnergie : les STEP, ces batteries gigantesques qui vont devenir cruciales pour le système électrique
La France compte aujourd'hui six barrages hydrauliques dotés de stations de transfert d'énergie par pompage, ou STEP. Ces ouvrages sont non seulement capables d'injecter très rapidement de très grosses puissances pour répondre aux pics de consommation, mais aussi d'absorber de l'électricité lorsqu'elle est trop abondante sur le réseau. Un enjeu clé à l'heure où la pénétration des énergies renouvelables intermittentes dans le mix électrique va significativement augmenter. Quatre questions pour tout comprendre à ces défis cruciaux pour le système électrique.
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/energie-les-step-ces-batteries-gigantesques-qui-vont-devenir-cruciales-pour-le-systeme-electrique-970617.htmlRévélationUne STEP permet à la fois de produire de l'électricité grâce à l'énergie hydraulique, mais aussi de stocker cette énergie. Elle repose systématiquement sur deux bassins, avec une retenue d'eau supérieure et une retenue d'eau inférieure. Lors des pics de consommation, le matin et en fin de journée vers 19 heures, l'eau descend du bassin supérieur vers le bassin inférieur où se trouve la centrale hydraulique. Par exemple, au barrage de Grand' Maison situé en Isère, le deuxième le plus puissant d'Europe, l'eau parcourt 7 kilomètres à travers des galeries creusées dans la montagne, puis chute de 1.000 mètres pour venir frapper à 400 km/h les turbines de la centrale, lesquelles permettent d'actionner un rotor qui transforme l'énergie mécanique en énergie électrique. Le dispositif permet alors d'apporter sur le réseau une puissance de 1.800 mégawatts (MW), soit l'équivalent de deux réacteurs nucléaires d'ancienne génération, en l'espace de 15 minutes seulement.
A l'inverse, lorsqu'il y a trop d'électricité sur le réseau, en raison par exemple d'une importante production des parcs solaires et éoliens et d'une consommation relativement faible (ce qui arrive notamment la nuit et le week-end), la centrale hydraulique fait remonter l'eau vers le bassin supérieur. Cette action consomme beaucoup d'électricité, ce qui permet d'absorber les électrons en surplus sur le réseau, tout en constituant un stock d'eau qui pourra être utilisé ultérieurement pour produire de l'électricité lors d'une future pointe de consommation. Au barrage de Grand'Maison, la capacité de stockage peut osciller entre quelques mégawatts et 1.300 MW, selon les besoins du réseau. Les STEP sont ainsi souvent comparées à d'immenses batteries. Hormis un petit pourcentage de débit réglementaire restitué au cours d'eau sur lequel est installée la centrale hydraulique, l'eau circule en permanence en boucle. Plusieurs cycles de turbinage et de pompage peuvent ainsi se succéder au cours d'une même journée.
Combien existe-t-il de STEP aujourd'hui en France ?
Aujourd'hui, l'Hexagone compte six barrages hydrauliques dotés de STEP. Ces derniers sont en concession et tous sont exploités par EDF. Ils représentent 5 gigawatts (GW) de capacités installées : Grand'Maison (1800 MW) en Isère, Montézic (910 MW) dans l'Aveyron, Super-Bissorte (730 MW) en Haute-Savoie, Revin (720 MW) dans les Ardennes, Cheylas (460 MW) en Isère, La Coche (380 MW) en Savoie.Pourquoi les STEP sont-elles amenées à jouer un rôle de plus en plus important dans le futur ?
Selon le rapport Futurs Énergétiques du gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE, le solaire et l'éolien (terrestre et en mer) pourraient représenter un peu plus de la moitié du mix électrique à l'horizon 2050 dans l'hypothèse où 14 nouveaux réacteurs EPR de deuxième génération seraient construits (scénario N2). Hypothèse reprise par Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort en février 2022.Or, ces sources d'énergie sont intermittentes. Cela signifie qu'elles ne produisent de l'électricité que lorsque qu'il y a de la luminosité et du vent. Ainsi, lorsque ces facteurs ne sont pas présents, elles ne produisent pas d'électrons. Elles peuvent ainsi produire beaucoup lorsque la consommation est faible, le week-end, par exemple. Ou, au contraire, ne pas produire lorsque la demande électrique est très forte. On dit qu'elles ne sont pas pilotables, à la différence du nucléaire ou encore des centrales à charbon et à gaz (toutes deux très émettrices de CO2 en revanche), qui peuvent s'ajuster aux besoins de consommation. Or, pour assurer le bon fonctionnement du réseau électrique et éviter un black-out, il faut qu'à chaque instant la production d'électricité corresponde à la consommation d'électricité.
Le réseau électrique va donc avoir besoin de plus en plus d'outil de flexibilité pour assurer cet épineux équilibre, d'où l'importance des STEP, qui permettent d'absorber le surplus d'électricité et de la réinjecter au moment voulu. RTE estime ainsi que 8 GW de STEP seront nécessaires à l'horizon 2050, soit 3 GW de plus que les capacités actuelles. La feuille de route énergétique actuelle prévoit, quant à elle, 1,5 GW de STEP supplémentaire à l'horizon 2030-2035.
Qu'est ce qui bloque ?
Aujourd'hui, EDF estime être en mesure de développer ces 3 GW supplémentaires après 2035. Toutefois, « en l'absence de visibilité sur l'avenir du régime juridique sur les concessions hydrauliques en France, EDF ne peut réaliser d'investissements pour développer son parc hydraulique », explique le groupe, qui plaide pour que lui soit rétrocédée la propriété des barrages aujourd'hui en concession.En effet, depuis 2015 Paris est en litige avec Bruxelles, qui exige d'ouvrir à la concurrence les concessions d'exploitation des barrages échus. Depuis, un statu quo s'est installé : la France n'ouvre pas les concessions à la concurrence, mais ne réalise pas non plus de nouveaux investissements dans ces installations... Ce qui a largement freiné le développement de l'hydroélectricité ces dernières années, alors qu'elle représente 11% du mix électrique tricolore.
Pour l'heure, l'électricien se contente de réaliser de petites améliorations. Par exemple, au barrage de Grand'Maison dont la concession court encore jusqu'à 2060, quatre groupes de la centrale hydraulique ont été rénovés leur permettant de gagner 14 MW supplémentaire chacun. « Notre objectif est d'améliorer le matériel afin que celui-ci exige moins de maintenance pour augmenter le taux d'utilisation », explique Maxime Pradel, coordinateur d'exploitation du barrage.
EDF a un projet beaucoup plus gros dans les cartons : doper les capacités de la STEP de Montézic, en y greffant une nouvelle centrale de 460 MW, soit un investissement potentiel de plus de 500 millions d'euros. Quand cet immense chantier pourra-t-il voir le jour ? La réponse est évidemment compliquée. Car, outre le litige avec Bruxelles, EDF fait face à un mur d'investissements. Cette semaine son PDG, Luc Rémont, a estimé qu'il faudrait plus que doubler le montant des investissements annuels à 25 milliards d'euros, alors que la dette du groupe culmine à 65 milliards d'euros...
Pour résumer l'article: avec l'essor des renouvelables, il va falloir plus de flexibilité dans le réseau électrique et les STEP répondraient très bien à ce besoin. Sauf qu'EDF n'entend pas investir dans le contexte de concurrence énergétique imposé actuellement par la Commission Européenne.
Personnellement, j'y vois un petit agenda politique: la commissaire à la concurrence vient d'essuyer une rebuffade du parlement européen, quand elle a voulu nommer l'américaine Fiona Scott Morton dans ses équipes. Elle se trouve donc affaiblie. De son côté l'Allemagne veut subventionner l'énergie qu'elle fournit à son secteur industrielle. Paris et Berlin possèdent donc un intérêt commun à faire plier une interlocutrice qui n'est plus en position de force. Avec un petit effort de négociation préalable de part et d'autre du Rhin, l'Elysée et la Chancellerie pourraient arracher un compromis qui les arrange à la Commission.
RévélationDésolé pour les souverainistes, mais c'est à ça que sert l'UE : permettre à différents pays de trouver des solutions, sans devoir recourir à un rapport de force armé en dernier recours et en évitant qu'une nation plus importante que les autres s'impose à ses voisins.
Et il semble qu'en ce moment la France ait compris l'intérêt de bien jouer ce jeu.- 1
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il y a 36 minutes, herciv a dit :
Le secteur immobilier allemand va demander au gouvernement un soutien de plusieurs milliards d'euros lors d'une réunion avec le chancelier Olaf Scholz, selon des personnes familières avec le sujet, alors que la morosité engloutit le secteur immobilier du pays dans la pire crise qu'il ait connue depuis des décennies.
Berlin risque de se retrouver face au dilemme que j'évoquais plus haut: la difficulté à différencier dépenses et investissements.
Sinon, j'ai hésité à mettre l'article que je vais citer ci-dessous. Je ne voulais pas tomber dans la facilité du german bashing, mais j'ai pris ma décision pour une raison que j'expliquerai après:
CitationVarsovie va poursuivre Berlin pour des importations prétendument illégales de déchets
Varsovie va poursuivre Berlin devant la Cour de justice de l’UE pour n’avoir pas évacué 35 tonnes de déchets transportés illégalement en Pologne par des entreprises allemandes et stockés sur sept sites dans le pays. C’est ce qu’a annoncé mardi (18 juillet) la ministre polonaise du Climat et de l’Environnement, Anna Moskwa.
https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/varsovie-va-poursuivre-berlin-pour-des-importations-pretendument-illegales-de-dechets/RévélationLors d’une conférence de presse en mai, le gouvernement polonais avait déjà exprimé sa volonté de poursuivre l’Allemagne au sujet des déchets.
« Je suis convaincue que dès cette semaine, la plainte sera déposée auprès de la Cour de justice de l’Union européenne », a déclaré Mme Moskwa mardi, citée par Money.pl.
En n’évacuant pas les déchets, « que les Allemands ne veulent pas reprendre ou dont ils ne veulent pas financer le ramassage », Berlin se soustrait à ses responsabilités et viole la politique des traités de l’UE, a accusé Jacek Ozdoba, vice-ministre du Climat.
Lorsque le gouvernement polonais avait exprimé son souhait de poursuivre l’Allemagne pour des questions de déchets en mai, le vice-ministre du Climat avait indiqué que l’Allemagne « esquivait des choses fondamentales, comme la protection de l’environnement ». En outre, il avait averti que la Pologne n’accepterait pas qu’un État prétendument pro-européen et pro-environnemental transfère ses déchets dans un autre pays.
La décision du gouvernement polonais de porter l’affaire devant la Cour de justice de l’UE a été motivée par l’absence de réponse de Berlin aux lettres envoyées par la Pologne à l’Allemagne à ce sujet depuis le mois de mai de l’année dernière, a déclaré le gouvernement.
Entre 2015 et 2019, la quantité annuelle de déchets importés en Pologne depuis d’autres pays a augmenté pour atteindre plus de 400 000 tonnes, dont 61 % provenaient d’Allemagne, comme l’a noté l’organe de journalisme d’investigation OKO.press.
Néanmoins, en 2022, pour la première fois, la Pologne a exporté plus de déchets (350 000 tonnes) qu’elle n’en a importé (300 000 tonnes), selon l’Inspection générale de la protection de l’environnement (GIOŚ).
J'ai discuté voici quelques temps avec une collègue de @pascal qui m'a raconté que, dans les années 1990-2000, les douaniers du côté de Strasbourg se sont mis à intercepter des quantités de camions transportant des déchets médicaux en provenance d'Allemagne. Apparemment leur législation était stricte pour l'entreposage sur leur territoire, mais nettement moins chez leur voisin.
Je ne leur jetterai pas trop la pierre, je ne suis pas sûr qu'on soit exemplaire en la matière (sans oublier qu'on parle de 35 tonnes sur un total de 400 000). J'espère juste qu'une nation si sensible aux problèmes environnementaux aura à cœur de pratiquer le recyclage en circuit fermé et de préférence chez elle. Si le problème est apparu, voici plus de 20 ans, il serait temps.
RévélationC'est un peu comme la France qui se clame la patrie des Droits de l'Homme et qui dialogue avec nombre de régimes autoritaires et de démocratures.
Il faut un peu de cohérence, dans un sens ou dans l'autre.- 3
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Petit couac dans la politique industrielle allemande:
CitationFrein à l’endettement de l’Allemagne : les programmes de financement de la technologie pour 2024 mis en veilleuse
Deux mois après que l’Allemagne a annoncé son intention d’être compétitive dans le secteur mondial de l’informatique quantique, le financement devrait être réduit de 200 millions d’euros à la suite des coupes budgétaires annoncées par le gouvernement. (…)
https://www.euractiv.fr/section/strategie-industrielle/news/frein-a-lendettement-de-lallemagne-les-programmes-de-financement-de-la-technologie-pour-2024-mis-en-veilleuse/RévélationEn mai, le gouvernement a promis un nouveau « Concept d’action pour les technologies quantiques » afin de positionner le pays comme pionnier dans le secteur, avec quelque 2 milliards d’euros réservés à la recherche et au développement quantiques.
Mais le projet de budget fédéral 2024 du gouvernement cherche à mettre en œuvre des mesures d’austérité et des coupes pour se conformer au frein à l’endettement, une loi qui limite les nouvelles dettes à 0,35 % du PIB du pays chaque année.
« Les négociations budgétaires de cette année se sont déroulées dans des conditions difficiles, car pour la première fois, un budget d’austérité a dû être imposé à nouveau », a déclaré à EURACTIV une porte-parole du ministère fédéral de l’Économie et du Climat (Bundesministerium für Wirtschaft und Klimaschutz, BMWK).
Le BMWK a déclaré que le financement fédéral pour l’Initiative d’informatique quantique du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique serait réduit de 200 millions d’euros, ce qui entraînera une réduction de l’ambition précédemment annoncée de rivaliser avec des pays tels que les États-Unis, la Chine et le Japon.
L’annonce a suscité de vives critiques, en particulier de la part de l’opposition.
« Cela frappe particulièrement la scène prometteuse des start-ups allemandes et c’est une grosse erreur stratégique », a déclaré à EURACTIV Thomas Jarzombek, membre du Parti chrétien-démocrate (CDU) au parlement.
Les ordinateurs quantiques utilisent la physique quantique pour stocker des données, effectuer des tâches et des calculs d’une manière qui surpasse de manière significative même les meilleurs superordinateurs et peut décoder des cryptages courants. En raison de leurs immenses capacités, de nombreux experts considèrent cette technologie comme l’une des plus disruptives de notre époque.
Potentiel des technologies quantiques
Le Paquet de mesures de relance économique et d’avenir 2020 a été introduit il y a trois ans comme mesure de relance de l’économie lors de la pandémie de coronavirus, avec des mesures d’une valeur de 130 milliards d’euros. Ces mesures comprenaient une réduction de la taxe sur la valeur ajoutée, l’allocation d’une aide financière aux familles et des actions visant à stimuler les technologies du futur.Dans le cadre de ce paquet, « 2 milliards d’euros sont disponibles pour la recherche et le développement dans le domaine des technologies quantiques », peut-on lire dans le « Concept d’action pour les technologies quantiques » du gouvernement allemand.
Le Paquet de stimulation économique et d’avenir comprend, entre autres, le financement de l’Initiative pour l’informatique quantique. Selon le ministère fédéral de l’Économie, le montant initial du financement total de cette initiative d’informatique quantique s’élevait à 740 millions d’euros.
« Environ 80 % de ces fonds sont destinés à des contrats de recherche et de développement pour les entreprises, en particulier les startups, et les 20 % restants pour la recherche et le développement en ingénierie au Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique », a déclaré à EURACTIV la porte-parole du BMWK.
Le financement enrichirait principalement les start-ups dans leur développement de produits préliminaires tels que les lasers et les pompes à vide et ferait ainsi avancer l’Allemagne dans la compétition internationale.
« Nous devrons faire beaucoup d’efforts pour suivre le rythme rapide de la concurrence internationale. Nous avons ce qu’il faut pour cela », a souligné M. Jarzombek.
Selon le député conservateur, l’une des initiatives les plus prometteuses en matière de concurrence internationale est l’initiative QuNet.
Fondée sur une technologie quantique de pointe, cette initiative, financée par le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (Bundesministerium für Bildung und Forschung, BMBF), développe des systèmes de communication hautement sécurisés afin de jeter les bases de réseaux informatiques robustes et cybersécurisés.
« Dans le domaine des communications quantiques en particulier, l’Allemagne dispose d’un énorme potentiel qui pourrait également renforcer l’Union européenne dans son ensemble », a ajouté M. Jarzombek.
La porte-parole du BMWK a assuré que les objectifs du « Concept d’action pour les technologies quantiques » d’avril 2023 restent inchangés et continueront d’être respectés, malgré la réduction du financement.
Elle a également déclaré que le volume de financement actuel d’un bon demi-milliard d’euros pour l’Initiative pour l’informatique quantique du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique jusqu’en 2026 constitue « un point de départ solide » pour obtenir des « résultats prometteurs » — malgré les économies considérables.
J'aime beaucoup ce paragraphe :
CitationLa porte-parole du BMWK a assuré que les objectifs du « Concept d’action pour les technologies quantiques » d’avril 2023 restent inchangés et continueront d’être respectés, malgré la réduction du financement.
Un parfait exemple de langue de bois.
Par contre, je ne réussis pas à comprendre si le gouvernement allemand agit ainsi à cause d'une vision purement comptable ou s'il envisage une autre stratégie, comme d'inciter les grandes entreprises à fournir un gros effort en R&D
Ce ne serait pas pour autant une garantie de succès: qu'ils soient dans le public ou dans le privé, les gestionnaires financiers ont toujours beaucoup de mal à faire la différence entre dépense et investissement. Quoique, pour être honnête, pendant longtemps, certains savants considéraient comme dégradant d'envisager des applications pratiques à leur recherches:Révélation«Des start-up quantiques françaises sont dans le coup», selon Alain Aspect Le prix Nobel de physique et père de l’informatique quantique française Alain Aspect s’est exprimé à l'occasion du Forum Teratec, fin juin.
L'Usine Nouvelle - Un sujet clé pour les technologies quantiques est celui de leur industrialisation, du passage de la recherche vers l’industrie. Qu’en est-il en France ?
Alain Aspect - Quand j’étais jeune, le discours dominant était que si on fait de la recherche fondamentale, il ne faut pas se salir les mains dans les applications. Puis, il y a eu une bascule. Je la situe au moment où Laurent Fabius, alors ministre, a expliqué que sans application, il n’y avait pas d’impôt pour payer la recherche fondamentale. À partir de là, j’ai expliqué à mes étudiants que s’ils avaient une bonne idée d’application, c’était bien d’y aller. Résultat : quand ils ont décidé de lancer des start-up dix ou vingt ans plus tard, ils m’ont proposé de les accompagner.Vous avez été impliqué dans la création de Pasqal, le champion français du quantique. Comment cela s’est-il fait ?
Pasqal a été créé par Antoine Browaeys, l’un de mes anciens thésards, et par Georges-Olivier Reymond, qui était le thésard de mon ancien étudiant Philippe Grangier, donc mon petit-fils scientifique. J’ai trouvé leur projet extraordinaire. S’en est suivi un processus extrêmement vertueux, où l’Institut d’optique a accepté de mettre quelques dizaines de mètres carrés de laboratoire à leur disposition. Résultat, il y avait une communication constante entre le labo de recherche fondamentale, celui d’Antoine Browaeys et celui où se développait Pasqal. Ces échanges ont permis d’aller très vite. Je crois que c’est le modèle de Stanford et de Harvard. Il est heureux qu’on le reproduise en France.Comment se positionne la France par rapport aux États-Unis et à la Chine dans la course au quantique ?
Dans la recherche fondamentale, la France est dans la course, pas en avance, mais pas particulièrement en retard. Dans le domaine des start-up, nous sommes tout à fait dans le coup. L’écosystème français favorise leur émergence. La difficulté est ensuite de passer à l’échelle intermédiaire, mais c’est un problème général. Et nous sommes sans doute moins bien armés qu’aux États-Unis.Malgré cette rivalité, il reste impératif de maintenir une collaboration internationale dans la recherche...
Au niveau fondamental, c’est évident. Parce que tous les problèmes ne sont pas résolus et qu’ils sont extrêmement difficiles. S’il n’y a pas échange permanent, comme c’est le cas en recherche fondamentale, entre les meilleurs laboratoires du monde, nous ne parviendrons peut-être jamais à les résoudre. Naturellement, il faut faire attention au niveau de la propriété industrielle, mais pas au niveau de la frontière avancée de la connaissance.
https://www.usinenouvelle.com/editorial/des-start-up-quantiques-francaises-sont-dans-le-coup-selon-alain-aspect.N2151947En fait la solution est toute trouvée pour l'Allemagne (attention je vais faire preuve de beaucoup de méchanceté, c'est pour cela que je cache le reste de mon texte )
RévélationIls n'ont qu'à faire comme pour le SCAF : ils laissent la France s'endetter pour développer des solutions viables, ensuite ils se découvrent une passion pour une coopération européenne, et puis ils entreprennent de nous soutirer toutes les informations possibles. Et si on ne se laisse pas faire, ils se tournent vers les américains teeeeeellement plus gentils et arrangeants que leurs méchants voisin d'outre-Rhin.
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Quelques précisions intéressantes:
CitationTrop de controverses ont finalement eu raison de la volonté de l'économiste américaine Fiona Scott Morton d'intégrer, au 1er septembre, la Commission européenne au poste d'économiste en chef de la Direction générale de la concurrence. Dans un courrier adressé à la commissaire Margrethe Vestager, elle dit renoncer à ce poste pour lequel elle a été sélectionnée, mardi 11 juillet. (…)
Cette issue était la plus probable au sortir d’une journée très peu plaisante, mardi 18 juillet, pour Margrethe Vestager, convoquée par la commission Econ, qui a peu convaincu les parlementaires – dont quatre groupes, le PPE, le S & D, Renew et les Verts, avaient protesté par courrier officiel.
À la limite de la condescendance, la commissaire danoise a refusé de rendre publics les conflits d'intérêts de sa candidate avec les Gafam en précisant qu'il était d'usage qu'ils soient détaillés après la nomination et avant la signature du contrat.
La Danoise n'a pas expliqué pourquoi Mme Scott Morton n'avait pas besoin d'habilitation de sécurité alors que la fiche de poste réclamait cette habilitation. Elle a pris les parlementaires de haut en s'étonnant que jamais, jusqu'ici, les eurodéputés ne se sont intéressés aux personnalités qui occupaient le poste de chef économiste, et affirmant que pas un député n'était capable d'en connaître le nom. En somme, pour la Danoise, le Parlement européen n'avait pas à mettre son nez dans la gestion des membres du personnel de la Commission. (…)
Quelques heures auparavant, le président Macron avait enfoncé le clou, en se disant « dubitatif » quant au choix de la Commission. (…)
« Elle a été embauchée par beaucoup d'entreprises et devrait se porter en retrait de ces situations, ce qui rend assez inopérant ce pour quoi on l'embauche », a-t-il souligné. En outre, les commissaires Thierry Breton, Paolo Gentiloni, Nicolas Schmit, Elisa Ferreira et le haut représentant Josep Borrell ont réclamé à Ursula von der Leyen de « réexaminer » sa décision. L'affaire devenait injouable pour Fiona Scott Morton (…)
Cette affaire va faire quelques dégâts collatéraux : Margrethe Vestager devait candidater pour la Banque européenne d'investissement. Ils sont nombreux, dans les allées de Bruxelles, à estimer que cette polémique a grandement réduit ses chances. Les parlementaires, vexés, vont exiger, à l'avenir, d'être beaucoup plus étroitement consultés sur l'attribution des postes importants de la Commission.
Ursula von der Leyen, enfin, apparaît affaiblie à l'orée de cette dernière année de mandat face à des États membres, la France en tête – mais aussi l'Italie et la Grèce –, qui lui ont fait comprendre qui étaient les véritables patrons de l'Union européenne. (…)
Une polémique qui laisse un goût amer et dans laquelle l'absence de discernement des élites de la Commission apparaît au grand jour. Le candidat espagnol, finaliste contre Scott Morton, Jose Ganuza Fernandez, a toutes ses chances. (…)
https://www.lepoint.fr/monde/commission-europeenne-pourquoi-l-americaine-fiona-scott-morton-renonce-a-son-poste-19-07-2023-2528846_24.phpContrairement à d'autres intervenants , je tire un bilan plutôt positif de toute cette histoire: Mme Scott Morton n'a pas pu entrer en fonction et la commission européenne a eu droit à une petite piqure de rappel. Les techniciens, spécialistes dans un domaine, quel qu'il soit, rechignent souvent à justifier leurs décisions vis-à-vis des néophytes.
RévélationC'est valable à Bruxelles, mais pas seulement: prenons le cas des militaires, des pompiers, des policiers ou des médecins (et je crois qu'on en a vu quelques uns passer sur ce forum ) La plupart n'aiment pas trop discuter avec des béotiens, surtout quand ces derniers entendent leur expliquer comment travailler.
Cela peut se comprendre, quand les dits néophytes débarquent avec des idées toutes faites et des grands principes inapplicables dans la pratique. Mais ça ne justifie pas les décisions opaques et le refus de se justifier. Il faut juste trouver le bon équilibre. De toute évidence, certains employés de l'UE avaient tendance à l'oublier, il n'est pas inutile qu'ils aient été rappelés à l'ordre.
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Il y a 18 heures, wagdoox a dit :
J’espere que ca va en reveiller plus d’un.
Ce qui est étonnant, c'est qu'Airbus n'a aucun scrupule à faire intervenir ses filiales allemandes, pour essayer grapiller des compétences supplémentaires dans le SCAF. Comment ça se fait qu'ils n'arrivent pas à faire la même chose pour l'A400M?
RévélationJe n'ose croire qu'Airbus Defense serait plus intéressé par le savoir-faire français que par la vente de ses propres produits.
Quand à la position allemande… Disons que quand une économie basée sur l'exportation commence à plus se soucier de ses problèmes intérieurs que de ses clients potentiels, on peut se dire qu'il y a un problème.
RévélationSur ce coup là, les décideurs allemands m'ont l'air (presque) aussi malins que les français qui se sont occupés de nos réacteurs nucléaires, ces 20 dernières années
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Il y a 22 heures, g4lly a dit :
Pour les ZFE la sortie de l'exécutif c'est juste un éclaircissement concernant le calendrier et la réglementation.
Pour les chaudières gaz elles sont déjà quasi interdites dans les constructions neuves individuelles. On a le droit de les inclure dans un projet qu'en moyen de chauffage complémentaire.
Et le calendrier pour le collectif est déjà fixé.
La ZFE parisienne aurait dû se mettre en place en 2023:
CitationDans un entretien à l'AFP, la maire de Paris se prononce contre un nouveau report du calendrier de la zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, alors que l'interdiction permanente des véhicules Crit'Air 3 a déjà été repoussée.
Le calendrier de la zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, qui interdit l'accès à la métropole parisienne aux véhicules les plus polluants, sera-t-il une nouvelle fois décalé? Alors que l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 devait initialement entrer en vigueur en juillet 2023, elle a été repoussée il y a quelques mois à 2024, "après les Jeux olympiques" (...)
https://www.bfmtv.com/paris/zfe-du-grand-paris-hidalgo-contre-un-nouveau-report-demande-a-macron-de-prendre-ses-responsabilites_AD-202303300026.html18 mois de gagnés c'est toujours bon à prendre.
Quand aux chaudières à gaz, le nouveau délais concerne surtout le renouvellement dans les logements anciens. Pour rappel, en France 357 000 logements neufs ont été construits en 2020, alors qu'il y a 37 millions de logements au total. , même pas 1%. Par contre, plus de 6 millions d'appartements se chauffent au gaz naturel.
Et l'article que j'avais cité mentionne expressément cette cible :Citation(…) En réponse, la Première ministre a annoncé samedi (8 juillet), dans une interview (…), que l’État allait investir 7 milliards d’euros en plus par an pour assurer, notamment, l’accompagnement des ménages vers la rénovation énergétique complète de leurs logements.
200 000 rénovations énergétiques complètes sont visées chaque année dès 2024, contre 60 000 à 70 000 aujourd’hui, a assumé samedi Antoine Pellion, en charge de la planification écologique pour la Première ministre, dans une interview accordée à France Inter. (…)
Par contre, je vais réviser mon point de vue sur le réalisme de nos décideurs :
CitationL’Union européenne fera pression pour un engagement mondial lors de la COP28 afin d’éliminer progressivement les combustibles fossiles sans dispositif d’atténuation « bien avant 2050 », a annoncé le chef du climat de l’UE, Frans Timmermans. (...) https://www.euractiv.fr/section/cop/news/cop28-lue-va-proner-labandon-des-combustibles-fossiles-bien-avant-2050/
Si l'UE, les USA, la Chine, le Japon et peut-être l'Inde abandonnaient les énergies fossiles d'ici 2050, ça serait une immense victoire. Mais pour être honnête, ça me semble irréaliste.
Je vais rester optimiste et considérer qu'il s'agit d'une tactique de négociation en prévision de la COP28: demander beaucoup pour obtenir un peu.- 2
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Il était question d'interdire les chaudières au gaz, mais finalement le gouvernement va se donner un peu de temps pour réfléchir. Nos dirigeants semblent échaudés pas les mésaventures de nos voisins d'Outre-Rhin:
CitationFin des chaudières à gaz : les déboires de l’Allemagne poussent les décideurs français à la prudence
Alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, a déjà esquissé un calendrier pour la fin des chaudières à gaz en France, les décideurs français se veulent prudents face au débat qui s’annonce, après les déboires provoqués par le dossier en Allemagne. https://www.euractiv.fr/section/chaleur-et-froid/news/fin-des-chaudieres-a-gaz-les-deboires-de-lallemagne-poussent-les-decideurs-francais-a-la-prudence/?utm_source=website&utm_campaign=popularRévélationAfin de décarboner leurs économies, les États membres de l’UE vont massivement électrifier leur système énergétique. Dans le secteur du bâtiment, très émissif et très énergivore, cette démarche induit un passage du chauffage fossile, notamment au gaz, vers des systèmes de pompes à chaleur électriques.
En Allemagne, les récents débats sur la rénovation énergétique ont mené à une crise gouvernementale après que le ministre écologiste de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, a proposé d’avancer le calendrier de fin de ventes de chaudières au gaz pour le bâti neuf à 2024. Le programme de la coalition au pouvoir (écologistes, sociaux-démocrates et libéraux) prévoyait une sortie en 2025, mais la guerre en Ukraine a accentué l’urgence de sortir rapidement du gaz Russe.
Les libéraux (FDP), soutenus par une partie des sociaux-démocrates (SDP) et les chrétiens-démocrates (CDU-CSU), premier parti d’opposition, ont finalement obtenu un recul de la fin de vente des chaudières à gaz en 2028.
« Le projet partait d’une bonne intention en termes de politique climatique, mais sur le plan économique et social, l’écho est dévastateur », justifiait début mars Christian Lindner, ministre des Finances et chef de file du FDP. Mais selon Andreas Rudinger, chercheur en transition énergétique pour l’IDDRI et observateur de la vie politique allemande, « la situation en Allemagne est plus due à un coup politique des libéraux contre les écologistes qu’à une réaction de la population aux mesures annoncées par la coalition », dit-il à EURACTIV France.
Contamination du débat français ?
En France, le débat s’amorce depuis que la Première ministre Elisabeth Borne a évoqué, en mai dernier, la date de 2026 pour mettre fin à la vente des chaudières à gaz dans le nouveau bâti.Interrogé sur les conséquences en France du débat en Allemagne, le député Renaissance et membre du groupe d’amitié parlementaire franco-allemand, Antoine Armand, déclare à EURACTIV France que le débat « est encore prématuré en France ».
Il n’en demeure pas moins que depuis l’annonce de la Première ministre, les défenseurs d’un mix gaz-électricité se sont rangés en ordre de bataille, tandis que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a marqué sa désapprobation à l’égard de l’interdiction des chaudières à gaz.
Il s’agirait d’ « une mauvaise idée, qui va susciter beaucoup d’inquiétude chez nos compatriotes les plus modestes », a-t-il avancé dimanche (9 juillet) sur LCI.
Dès lors, pour éviter un revers, M. Armand concède que « quelques leçons peuvent déjà être tirées du débat houleux en Allemagne », notamment en matière de justice sociale.
Spectre des gilets jaunes ?
Qu’il s’agisse d’interdire ou non les chaudières à gaz, « nous ne devons pas nous caricaturer nous-mêmes, prévient le député. Nous devons être vigilants sur les conséquences que pourraient avoir des décisions hâtives, comme la fin trop rapide des chaudières à gaz, sur le quotidien des ménages et sur les prix de l’énergie ».Celui qui pilote le groupe de travail en charge de la synthèse et du bouclage énergétique dans l’élaboration de la future loi de programmation énergie-climat de la France se rappelle les conséquences de la « taxe carbone » sur les carburants. En 2018, elle avait déclenché le mouvement des Gilets jaunes.
Un imaginaire également invoqué à droite et chez les écologistes, puisque brandi par les sénateurs Dominique Estrosi-Sassonne (Les républicains — droite) et Guillaume Gontard (écologiste), lors de la présentation de leur rapport sur l’efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique, rendu le 5 juillet.
Les sénateurs demandent plus d’accompagnement et de moyens pour assurer la rénovation énergétique des bâtiments et assurent qu’un « consensus politique » se dégage sur cette question.
En réponse, la Première ministre a annoncé samedi (8 juillet), dans une interview accordée au Parisien, que l’État allait investir 7 milliards d’euros en plus par an pour assurer, notamment, l’accompagnement des ménages vers la rénovation énergétique complète de leurs logements.
200 000 rénovations énergétiques complètes sont visées chaque année dès 2024, contre 60 000 à 70 000 aujourd’hui, a assumé samedi Antoine Pellion, en charge de la planification écologique pour la Première ministre, dans une interview accordée à France Inter.
Dès lors, le gouvernement semble à l’abri d’une crise politique, malgré les injonctions contradictoires exprimés. Si certains s’opposent à une interdiction, les autres, comme la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, insistent sur le fait que, tôt ou tard, la sortie des chaudières à gaz se fera, mais « de manière progressive ». C’est en tout cas ce qu’elle a assuré fin juin, après l’inauguration de l’extension d’une usine de fabrication de pompes à chaleur dans le Pas-de-Calais. La ministre devait, le même jour, se rendre également dans une usine de méthanisation de la région.
La France est à la fois le premier fabricant de pompe à chaleur et le troisième producteur de biogaz en Europe, derrière l’Allemagne.
Et comme ce genre d'information n'arrive jamais seule, il y a aussi du nouveau sur les ZFE :
CitationL’interdiction à la circulation des véhicules Crit’Air 3 dans la Métropole du Grand Paris de nouveau reportée à début 2025
La Métropole du Grand Paris (MGP) avance qu’il est « impossible » d’instaurer cette mesure cet été, en « l’absence de réponses tangibles de l’Etat » sur la garantie du prêt à taux zéro et le contrôle sanction automatisé.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/07/13/la-zfe-du-grand-paris-reportee-a-debut-2025_6181809_3244.htmlRévélationL’interdiction à la circulation de 380 000 véhicules polluants dans la Métropole du Grand Paris (MGP) – la plus grande zone à faibles émissions (ZFE) de France avec 7,2 millions d’habitants – a été reportée jeudi de juillet à début 2025, soit après les prochains Jeux olympiques.
La MGP constate qu’il est « matériellement impossible » de l’instaurer cet été, en « l’absence de réponses tangibles de l’Etat » sur la garantie du prêt à taux zéro et le contrôle sanction automatisé. « Tant que le gouvernement n’aura pas avancé, nous ne pourrons pas mettre en place notre ZFE », a martelé le président de la MGP, Patrick Ollier (LR), lors du conseil métropolitain. « Une ZFE sans sanction, ça ne fonctionnera pas », a-t-il ajouté, en soulignant que le contrôle sanction automatisé ne sera pas fourni par l’Etat « avant le 1er janvier 2025 ». « Entre les deux, il y a quand même les Jeux olympiques », dont les contraintes représentent « un volcan dans nos communes », estime-t-il. De leur côté, les élus de gauche de la MGP préféraient un report plus court au 1er janvier 2024.
Lutter contre la pollution aux particules fines
La ZFE du Grand Paris a déjà instauré l’interdiction à la circulation des véhicules non classés et Crit’air 5 en juillet 2019, puis des Crit’air 4 en juin 2021. L’interdiction à la circulation des vignettes Crit’Air 3, qui concerne les véhicules essence immatriculés avant le 1er janvier 2006 et les moteurs diesel immatriculés avant le 1er janvier 2011, avait déjà été reportée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023. Cette troisième étape n’est de facto pas entrée en vigueur au 1er juillet, M. Ollier s’estimant « couvert juridiquement » puisque « la décision était soumise à deux conditions qui ne sont pas remplies ».Instaurées par la loi d’orientation des mobilités (LOM) en 2019 puis renforcées par la loi Climat de 2021, les ZFE visent à lutter contre la pollution aux particules fines et aux oxydes d’azote, responsables de maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques, et d’au moins 40 000 morts par an, selon Santé publique France.
Mais le gouvernement cherche à désamorcer un sujet hautement sensible dans un contexte social explosif. Lundi, il a assoupli les règles pour les agglomérations où les seuils de pollution ne sont pas dépassés. Seules les métropoles de Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen – où les seuils sont régulièrement dépassés – vont devoir continuer à durcir les interdictions.
Une fois, c'est un hasard, deux fois c'est une coïncidence. Encore une info comme ça, et je pourrais bien envisager que nos décideurs se soient rendus compte qu'un texte de loi doit tenir compte de la réalité.
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Le 12/07/2023 à 11:41, Wallaby a dit :
Les top managers mettent en garde depuis des mois contre un nombre croissant de départs d'entreprises à l'étranger, couplé à une chute vertigineuse des investissements en Allemagne. Les données des managers et les chiffres des scientifiques confirment cette tendance. Olaf Scholz et Robert Habeck parlent d'alarmisme.
S'il y avait eu une élection pour le "Cassandre de l'année" parmi les PDG des groupes du Dax, le patron de BASF Martin Brudermüller aurait eu les meilleures chances en 2022. Il a mis en garde en avril - la guerre d'agression de Poutine contre l'Ukraine était en cours depuis à peine six semaines - contre un arrêt complet des importations de gaz et de pétrole en provenance de Russie. "Cela pourrait entraîner l'économie allemande dans sa crise la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", avait alors déclaré Brudermüller au "Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung", en demandant : "Voulons-nous détruire l'ensemble de notre économie les yeux fermés" ?
Plus d'un an plus tard, nous le savons : L'Allemagne a maîtrisé la situation, n'a pas connu de coupures de courant et l'industrie a manifestement utilisé l'énergie de manière plus efficace. La République fédérale a enregistré une croissance de 1,9 % en 2022. Tout va donc bien ? Pas du tout. L'économie est en proie à une grande insécurité, le pays est en récession - et le gros mot de "désindustrialisation" revient de plus en plus souvent, ce qui signifie que les entreprises ou certains sites de production quittent le pays pour toujours.
En plus des problèmes énergétiques, il y a peut-être un autre facteur qui entre en jeu:
CitationL’Allemagne à la peine dans son nouveau rôle de pays d’immigration
L’Allemagne est en train d’opérer un changement culturel, passant d’une réglementation restrictive en matière d’immigration à un recrutement actif de main-d’œuvre qualifiée à l’étranger, mais elle peine à rendre le pays accueillant pour les travailleurs étrangers, a déclaré mercredi (5 juillet) le ministre allemand du Travail, Hubertus Heil.
https://www.euractiv.fr/section/immigration/news/lallemagne-a-la-peine-dans-son-nouveau-role-de-pays-dimmigration/RévélationL’année dernière, l’Allemagne manquait d’environ 600 000 travailleurs qualifiés, selon l’institut de recherche, Institut économique allemand (IW) — un déficit qui devrait s’accroître en raison du vieillissement de la population. En réponse à cette situation, le gouvernement de coalition allemand a récemment fait adopter par le parlement une libéralisation significative de sa loi sur l’immigration, afin de permettre aux ressortissants étrangers de s’installer plus facilement dans le pays pour y travailler.
« Nous avons commencé le voyage, mais nous avons encore du pain sur la planche », a déclaré mercredi à la presse le ministre du Travail, Hubertus Heil, à propos de l’attrait de l’Allemagne pour les migrants.
L’accord de coalition du gouvernement comprenait un engagement clair selon lequel l’Allemagne est un « pays d’immigration » — un terme habituellement réservé à des pays tels que les États-Unis ou le Canada. Toutefois, M. Heil a admis que l’Allemagne avait du mal à devenir une destination accueillante pour les immigrants.
Le pays n’accepte que lentement son rôle de cible de l’immigration de main-d’œuvre, qu’il a longtemps refusé d’accepter. Ce n’est qu’au début des années 2000 qu’une voie officielle a été créée pour l’immigration légale. La citoyenneté a été réservée aux descendants de citoyens allemands pendant la majeure partie de la période d’après-guerre, fermant la voie de la citoyenneté à plusieurs générations de travailleurs migrants d’Europe du Sud venus en Allemagne dans les années 1960 et 1970, ainsi qu’à leur progéniture.
« Nous avons demandé des travailleurs. Nous avons eu des gens à la place », a déclaré M. Heil à propos des relations passées de l’Allemagne avec l’immigration, en citant l’écrivain suisse Max Frisch.
« Nous ne devons pas refaire la même erreur », a averti le ministre du Travail, soulignant la nécessité d’aider les travailleurs qualifiés à s’intégrer dans la société allemande en dépit des barrières culturelles.
Du personnel infirmier du Mexique et du Brésil qui était présent a indiqué que la barrière de la langue était un obstacle majeur, ce que M. Heil a reconnu comme un « désavantage concurrentiel ».
L’ouverture de la population autochtone à l’immigration de personnes d’origines ethniques diverses suscite également des inquiétudes. Une étude publiée mercredi par le Conseil d’experts sur l’intégration et la migration concernant l’attitude des Allemands à l’égard des réfugiés indique que les Allemands ont toujours tendance à mieux accepter les réfugiés européens que ceux originaires de Syrie ou du Nigéria.
Par conséquent, le recrutement exige d’énormes efforts de la part des entreprises. La Charité, par exemple, l’un des plus grands hôpitaux d’Europe, a mené des campagnes sur les réseaux sociaux dans les pays cibles, paie des cours de langue et organise l’hébergement ainsi qu’un soutien face à la bureaucratie complexe de l’Allemagne, ont expliqué les employés de l’hôpital.
Alors que la Charité est l’un des plus grands hôpitaux d’Europe, de tels efforts peuvent être moins facilement déployés par les petites et moyennes entreprises (PME) qui représentent une grande partie de l’économie allemande. Il reste donc à savoir si le nouveau cadre juridique allemand aura l’effet d’attraction souhaité sur l’immigration.
M. Heil a clairement indiqué que le gouvernement n’assumerait pas la responsabilité de soutenir les efforts de recrutement au-delà du cadre juridique.
« Nous pouvons ouvrir la porte, mais c’est aux entreprises de la franchir », a-t-il affirmé.
Si les entreprises ne peuvent pas embaucher, mais qu'elles doivent s'acquitter de factures énergétiques plus que conséquentes, il ne faut peut-être pas s'étonner qu'elles aillent voir ailleurs?
Par contre, je suis surpris que Berlin peine autant: j'aurais pensé que, parmi les dizaines de milliers réfugiés ukrainiens, elle aurait pu trouver sinon des individus qualifiés, au moins des personnes bien éduquées et susceptibles de se former aux besoins du marché du travail teuton.
RévélationJe vais être gentil, je vais me contenter d'évoquer en mode caché, le million d'irakiens auxquels Angela-Merkel-conscience-de-l'Europe a ouvert ses frontières. Aucune mention à leur sujet dans les désidératas des patrons...
Quand je pense que certains de nos journaux se lamentaient que l'ex-chancelière ne soit pas aux commandes de la France- 4
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- C’est un message populaire.
- C’est un message populaire.
Il y a 12 heures, Boule75 a dit :Au final, si la Pologne et la Hongrie devaient tenter de saboter le bazar ou de promouvoir des thèmes "exotiques", la "vieille Europe" notamment aurait probablement les moyens de les contrer. Sans compter que ce genre de comportement se paye en termes d'influence, et sur le long terme.
L'Union Européenne reste une machine à fabriquer du compromis, une structure où l'habileté diplomatique joue à plein. On pèse plus si on occupe une fonction comme la présidence du conseil ou si on est une des grosses économies de la zone, mais ça ne veut pas dire qu'on décide de tout.
La comparaison de @ksimodo avec la présidence de la république française me semble assez révélatrice: dans l'Hexagone, on est nombreux-et je m'inclus dans le lot-à trouver exaspérants certains processus de décision particulièrement longs et fastidieux. L'envie est grande de simplifier les choses et de s'en remettre à un chef qui décide, tandis que les subordonnés exécutent. Sauf que l'UE ne fonctionne pas comme ça.RévélationIl y a aussi le fait qu'en bons français, on est toujours partant pour râler-voire plus-quand une décision ne nous plait pas. Il suffit de voir les hurlements de protestation et les mises en garde solennelles sur "la fin de la démocratie", qui ont accompagné la réforme des retraites. Une évolution voulue et poussée par l'Elysée.
Comme quoi la nuance entre homme fort et despote (mal) éclairé est quand même assez floue .RévélationEt pour ceux d'entre vous qui seraient inquiet sur la dérive de nos institutions, je ne peux que recommander un excellent ouvrage sur le sujet. Un livre qui dénonce la pratique du pouvoir personnel par le président, la création d'un parti au service exclusif d'une personne, la multiplication des bavures et brutalités policières, les doutes sur la pertinence des décisions prises par les institutions judiciaires, entre autre pour les accusations d'outrage au président, etc...
C'est écrit par un petit jeune qui monte et qui a trouvé un titre qui sonne bien : Le Coup d'État permanent, un essai de François Mitterrand, publié par Plon en 1964.
Toute plaisanterie mise à part, ceux qui y jetteront un œil y trouveront sûrement des arguments et des critiques qui font écho à celles qu'on entend aujourd'hui. Ce qui serait intéressant, ça serait de comprendre pourquoi, presque 60 ans après la parution de l'ouvrage, la Vème république n'a toujours pas dégénéré en dictature.A Bruxelles, on plus proche des "checks and balance" américains que des décisions prises à la hussarde, ce qui ne veut pas dire que rien n'avance, juste qu'il faut trouver la bonne méthode.
On a un bon exemple avec le nucléaire civil. Si pendant trop longtemps, Paris a laissé Berlin donner le ton sur le sujet, les choses ont changé depuis deux ou trois ans. Nous avons réuni une coalition de pays favorables à l'atome et nous n'hésitons plus à faire valoir nos positions.CitationL’« alliance du nucléaire » appelle l’UE à plus d’impartialité sur les renouvelables
Recherche, financement, développement de projets : les membres de l’ « alliance du nucléaire » réunis mardi (11 juillet) en Espagne appellent la Commission européenne a mettre sur un pied d’égalité le nucléaire et les énergies renouvelables. (…) https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/l-alliance-du-nucleaire-appelle-lue-a-plus-dimpartialite-face-aux-renouvelables/RévélationAprès une première réunion fin février dernier à Stockholm, une deuxième à Bruxelles en mars et une formelle à Paris mi-mai, la France a réuni pour la 4ème fois les États membres et observateurs de l’ « alliance du nucléaire » à Valladolid, en marge du premier conseil informel de l’Énergie sous présidence espagnole du conseil de l’UE.
14 États membres ont pris part à la réunion, dont la Belgique et l’Italie en tant qu’observateurs. Ils n’ont, en conséquence, « pas pris part au débat ni à la rédaction des conclusions » de la réunion, précise un communiqué du ministère de l’Énergie français.
Présent à Paris mi-mai, aucun représentant de l’Estonie et du Royaume-Uni n’ont pris part à la réunion. Un représentant de la Commission européenne était présent, tout comme la ministre de l’Énergie espagnole, Teresa Ribera, en tant que présidente du conseil de l’UE.
Feuille de route
À l’issue de la réunion, les États de l’alliance ont remis à la Commission européenne une feuille de route pour « une nouvelle stratégie sur l’utilisation de l’énergie nucléaire pour l’UE » dans laquelle il est demandé à l’exécutif européen de promouvoir le secteur nucléaire et les projets communs en cours au même titre que ceux en matière d’énergie renouvelables.Ils s’appuient, pour cela, sur un parallèle entre la stratégie européenne de décarbonation et les énergies reconnues comme compatibles avec la transition, car inscrites dans la taxonomie verte.
« Nous encourageons par ce document la Commission européenne à établir une voie claire pour refléter de manière adéquate le rôle de l’énergie nucléaire dans toutes ses communications et propositions », peut-on lire dans la feuille de route.
Objectif : que dans le respect du principe européen de « neutralité technologique » s’applique à l’ensemble des futurs textes européens en matière de transition énergétique et laisse une place à l’énergie nucléaire pour qu’elle bénéficie « d’un soutien au même titre que les autres sources d’énergie décarbonées ».
Et ce, dans la mesure où de plus en plus d’États membres de l’UE relancent des projets sur leur sol – qu’il s’agisse de réacteurs de grande taille, de petits réacteurs modulaires, ou de recherche. À Paris mi-mai, l’alliance avait ainsi calculé que l’UE compterait environ 150 GW de puissance nucléaire installée à horizon 2050, contre plus de 100 GW en 2022.
Dans ce cadre, il serait donc nécessaire que les politiques et les réglementations européennes garantissent « des incitations suffisantes pour promouvoir les énergies nucléaires en termes d’objectifs, d’efforts pour faciliter les procédures d’autorisation et d’accès au financement », comme pour les énergies renouvelables, peut-on lire dans la déclaration adoptée à l’issue de la réunion.
Qu’il s’agisse du règlement sur l’industrie verte (NZIA) ou la réforme en cours de négociation du marché européen de l’électricité, l’exécutif européen doit ainsi mettre « en œuvre une approche technologiquement neutre » affirment les signataires.
Dans le cadre de la réforme du marché européen de l’électricité, les États de l’alliance en ont profité pour « réaffirmer » la « contribution essentielle » du nucléaire à l’équilibre du réseau électrique. Ils soulignent ainsi l’importance de promouvoir son développement en lui accordant une place équivalente à celle des autres énergies dans la définition des systèmes de rémunération de la production d’électricité.
Financement et recherche
En intégrant le nucléaire dans ces textes, la Commission européenne faciliterait et normaliserait son financement, notamment dans la cadre des règles sur les aides d’État, expliquent les membres de l’alliance.Ces derniers vont encore plus loin, proposant que l’exécutif européen soutienne la mise en place de partenariats entre les États membres, les investisseurs privés et les banques européennes pour financer le nucléaire. Aussi, faudrait-il, selon eux, que l’UE inclue le nucléaire dans les capacités de l’ensemble des fonds d’investissement européens.
Quant à la recherche, les membres de l’alliance demandent à l’exécutif européen d’apporter un soutien plus étroit. Cela passerait, notamment, par l’accroissement de l’harmonisation des normes de sûreté nucléaire.
La Commission européenne doit, pour cela, répondre aux « besoins » des autorités de sureté nucléaire nationales « pour qu’elles puissent s’acquitter efficacement de leurs tâches », notamment sur « les instruments européens et les initiatives communes », comme les partenariats de développement de petits réacteurs modulaires (SMR).
Dans ce cadre, les membres de l’alliance réhabilitent le traité Euratom signé en 1957 et qui porte l’ambition de promouvoir la recherche en matière nucléaire en Europe.
Or, pour l’heure, « le traité n’est plus à l’échelle économiquement », expliquait dans nos colonnes le député Renaissance, Antoine Armand, suite à la publication de son rapport sur la souveraineté énergétique de la France.
Et les « Amis du renouvelable » ?
En parallèle de cette réunion des états pro-nucléaires se tenait une autre présidée par l’Autriche. Si l’on en croit les protagonistes principaux de la journée de mardi, il ne s’agissait pas d’une réunion concurrente à celle du nucléaire comme peuvent l’être celles du groupe des « Amis du renouvelable ».Sinon, la France y aurait participé, a avancé le cabinet de Mme Pannier-Runacher. Il s’agissait plutôt d’une réunion de mise au point de la position commune de l’Autriche, de l’Allemagne, du Luxembourg et neuf autres États membres sur la réforme du marché européen de l’électricité.
À noter que, selon nos informations, les Pays-Bas ont participé aux deux réunions post-conseil informel de l’Énergie. Or, les deux groupes d’États ne portent pas les mêmes positions sur la réforme du marché européen de l’électricité.
Aucun pays de l'UE ne peut décider seul, (même pas l'Allemagne ), même si certains ont plus de facilités que d'autres pour peser dans la prise de décision. Le poids économique, démographique, ou la fonction de président jouent un rôle, mais la maitrise des dossiers, l'habileté diplomatique et la détermination à traiter un sujet comptent tout autant.
Si la Pologne ou la Hongrie mettent de la mauvaise volonté, ils ne bloqueront pas la machine, ils y balanceront du sable qui en fera crisser les engrenages, au lieu d'huile pour aider à les faire fonctionner. Et s'ils ne font pas preuve d'un peu de subtilité ils risquent même de pousser certains états-membres à se concerter pour les contrer.RévélationIls ne manquerait plus que Berlin et Paris se rabibochent sur le dos de Varsovie et Budapest
En fait, pour tirer le meilleur parti de l'UE, il faut être un état de bonne taille (plusieurs dizaine de millions d'habitants) et disposant d'un réseau diplomatique suffisamment efficace pour bâtir des coalitions d'opportunité disposant d'une minorité de blocage, qui ne lèveraient leur veto qu'en échange de concessions. L'exemple type c'est un pays comme la Grande Bretagne qui a su magnifiquement agiter la menace du Brexit pour obtenir un statut ultra-privilégié dont elle jouit encore aujourd'...
Oh waitComme quoi, mêmes les plus filous ne sont pas à l'abri d'une sortie de route.
Comme je ne pense pas que les diplomaties hongroises ou polonaise arrivent à la cheville du foreign office britannique, je ne suis pas trop inquiet sur leur pouvoir de nuisance.
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- C’est un message populaire.
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Le 04/07/2023 à 12:02, Wallaby a dit :Si vous demandez à Berlin qui est à blâmer, il ne semble y avoir qu’une seule réponse. Avec une production industrielle toujours inférieure de quelques 5 % aux niveaux prépandémiques, les fabricants allemands ne sont tout simplement plus compétitifs10. Pour beaucoup de politiciens, cela viendrait des coûts élevés de l’énergie.
Berlin n'est pas restée inactive sur ce point, mais a peut-être pris quelques libertés avec ses grands principes:
CitationÉlectricité : la réticence de l’UE concernant les subventions pour l’industrie agace Berlin https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/electricite-la-reticence-de-lue-concernant-les-subventions-pour-lindustrie-agace-berlin/
RévélationLe ministre allemand de l’Économie a défendu son projet de subvention de l’électricité pour les industries à forte consommation d’énergie, malgré les mises en garde de Bruxelles et des petits États membres de l’UE qui craignent des distorsions de concurrence sur le marché unique.
L’Allemagne est actuellement au cœur d’un débat qui concerne son avenir en tant que centre industriel mondial.
La nécessité de remplacer le gaz russe bon marché par des alternatives plus coûteuses a entraîné une augmentation à long terme des prix de l’énergie pour l’industrie allemande, tandis que de grandes entreprises comme le géant de la chimie BASF sont séduits par des programmes de subventions étrangères tels que la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA).
Pour empêcher les entreprises de quitter le pays, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a proposé de subventionner la consommation d’énergie des secteurs industriels clés fortement énergivores. En retour, les entreprises seraient obligées de maintenir leur production sur le territoire national et d’investir dans la transition écologique.
Au cœur de la proposition du ministre, un tarif spécial d’électricité de 6 centimes par kilowattheure pour 80 % de la consommation jusqu’en 2030 pour les grands consommateurs industriels. D’après les calculs du gouvernement, cette mesure rapprocherait les prix de l’énergie industrielle en Allemagne de ceux de la Chine et des États-Unis.
Au total, le programme de subventions allemand coûterait jusqu’à 30 milliards d’euros, un montant qui a suscité des critiques à Bruxelles et dans d’autres États membres.
Inquiétudes à Bruxelles et au-delà
Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, a mis en garde contre cette idée, estimant que le système risquait de pénaliser indûment les petites entreprises qui n’ont pas droit à de telles subventions.Il serait également plus difficile de maintenir une concurrence loyale au sein du marché unique de l’UE, où d’autres États membres ne peuvent pas se permettre de telles largesses pour leur propre industrie, a-t-elle souligné lors d’une visite à Berlin en mai.
L’Allemagne est consciente des réserves émises par les petits États membres de l’UE, qui se sont déjà exprimés contre de tels projets lors de la crise de la Covid-19, lorsque l’Allemagne a injecté des milliards d’euros pour soutenir son économie.
Les petits États membres « influencent la commissaire à la Concurrence pour s’assurer qu’elle ne puisse en aucun cas approuver ce projet », estime Wolfgang Schmidt, ministre spécial en charge du cabinet du chancelier Olaf Scholz.
Toutefois, M. Habeck pense qu’il est temps de réformer les règles de l’UE en matière d’aides d’État, qui, selon lui, sont déconnectées des réalités actuelles.
« Le droit de la concurrence a été conçu dans une perspective purement européenne », a expliqué le ministre de l’Économie. « Mais la situation concurrentielle n’est plus la France contre l’Italie, mais l’Allemagne contre les États-Unis et l’Allemagne contre la Chine », a-t-il ajouté devant le syndicat des travailleurs de l’industrie chimique IG BCE mardi (4 juillet).
De plus, les enquêtes de l’UE sur les aides d’État prennent trop de temps pour être conclues, alors que la concurrence mondiale exige d’aller vite, a-t-il souligné.
« Ces négociations sur les aides d’État sont extrêmement compliquées parce que l’Europe est très méticuleuse lorsqu’il s’agit de s’assurer qu’un pays ne profite pas d’un autre », a poursuivi M. Habeck. Et d’ajouter que le processus était « laborieux ».
« Si nous nous attachons les mains dans le dos, nous ne devrions pas être surpris de nous faire démolir au cours le match de boxe [mondial] dans lequel nous nous trouvons », a-t-il poursuivi.
Luttes intestines au gouvernement
Cependant, le projet de tarif industriel de l’électricité proposé par Berlin ne se heurte pas seulement à la résistance de Bruxelles.Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, qui tient les cordons de la bourse et est considéré comme un obstacle majeur à la proposition, n’est pas non plus favorable à un tel système de subvention et préférerait une réduction d’impôt.
« L’objectif doit être de soulager tous les consommateurs d’électricité sans intervenir directement sur le marché », a-t-il déclaré fin mai.
M. Habeck a défendu sa proposition devant le syndicat, affirmant que le prix subventionné de l’électricité ne servirait que de « pont » jusqu’à ce qu’une quantité suffisante d’électricité renouvelable bon marché soit disponible.
Le syndicat allemand des travailleurs de l’industrie chimique semble aller dans le même sens. « L’industrie aide l’Allemagne, elle aide l’Europe, elle aide la transformation [écologique], et nous en avons besoin », a déclaré Michael Vassiliadis, patron d’IG BCE.
L’influente association industrielle allemande BDI soutient également le programme de subventions, tout en soulignant que le problème sous-jacent des taxes élevées sur l’électricité devrait également être abordé.
Cependant, d’autres préviennent que le tarif industriel allemand de l’électricité pourrait être un gaspillage d’argent.
Une étude de l’Institut pour la macrofinance (Dezernat Zukunft), un groupe de réflexion politique, estime que la production d’électricité s’élèvera à environ 7 centimes par kWh en 2030. Les consommateurs industriels devront donc probablement payer des prix plus élevés lorsque le « tarif-relais » prendra fin.
« Les coûts de production de l’électricité en Allemagne sont jusqu’à 80 % plus élevés que les coûts de production d’autres sites industriels favorables », selon une note d’information du groupe de réflexion. Les produits à forte consommation d’énergie tels que l’acier, l’ammoniac et l’oléfine auront davantage intérêt à être importés plutôt que d’être produits dans le pays, affirme le document.
Brusquement, la RFA devient moins favorable à l'UE, dont elle estime qu'elle ne sert plus ses intérêts. Je ne suis pas inquiet pour l'Allemagne, les institutions européennes restent une machine à fabriquer des compromis. Mais si Berlin veut subventionner l'électricité qui alimente son industrie, il va falloir lâcher quelque chose à ses partenaires. Au premier rang desquels il y a la France
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Il y a 4 heures, Picdelamirand-oil a dit :
A la Chine qui détraque le climat, et qui va le détraquer de plus en plus, alors qu'elle sait quels sont les conséquences de son action, contrairement à ceux qui se sont développé le siècle dernier.
Si elle sait quelles sont les conséquences, alors je me demande comment elle va réagir à la situation actuelle:
CitationEN CHINE, LA CANICULE BRÛLE LES RÉCOLTES ET ÉTOUFFE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE https://www.bfmtv.com/economie/international/en-chine-la-canicule-brule-les-recoltes-et-etouffe-l-activite-economique_AV-202306070065.html
RévélationLa Chine connaît son mois de mai le plus chaud depuis un siècle. La canicule détruit les récoltes et met certaines industries à l'arrêt, avec des conséquences sur la croissance économique.
La Chine fait face actuellement à une canicule sans précédent. Avec plus de 36 degrés enregistrés la semaine dernière à Shanghai, et même 38 degrés à Shenzhen, c’est le mois de mai le plus chaud depuis un siècle dans le pays. Cette deuxième semaine consécutive de sécheresse a des conséquences catastrophiques sur l’économie.Les conséquences sont déjà bien visibles. Au-delà de la chaleur qui étouffe les grandes villes, les campagnes sont dévastées. Les semis de printemps dans les rizières sont déjà brûlés par le soleil, les prix des légumes ont encore flambé de plus de 20% sur un an. Dans le nord-est de la Chine, le grenier à blé de l’Asie, la production devrait chuter et remettre en question l’objectif d’indépendance alimentaire de la Chine.
La canicule pourrait coûter 1 point de croissance à la Chine
En parallèle, plusieurs provinces ont déjà limité l’approvisionnement en électricité de plusieurs centaines d’entreprises à forte consommation d'énergie, principalement pour la production d'aluminium. Cette vague de chaleur historique pourrait coûter à la Chine entre 1 et 1,5 point de croissance du PIB cette année.Tous les pays de la région sont également frappés par cette canicule exceptionnelle, de Singapour au Japon en passant par le Vietnam. Mais la Chine est 30 fois plus exposée que les autres au changement climatique, selon une étude réalisée par 22 climatologues internationaux de l'initiative World Weather Attribution (WWA) publiée mi-mai. La faute à son urbanisation galopante et à sa boulimie d’énergie, notamment le charbon très polluant et émetteur de CO2.
Je me demande quelles options Pékin va envisager pour remédier à la situation
à part envahir Taiwan pour créer une diversion nationaliste?- 1
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il y a 29 minutes, clem200 a dit :
@Desty-N et à qui doivent ils leur mauvais karma ?
CitationEn croisade contre l’énergie nucléaire, l’Autriche fait cavalier seul au sein de l’UE
Ce pays, où le refus du nucléaire fait consensus de la gauche à l’extrême droite, va engager une procédure contre le « label vert » européen.
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/les-aeronefs-pilotes-ont-ils-encore-une-place-dans-la-guerre-a-haute-intensite-966440.html https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/03/la-croisade-anti-nucleaire-d-une-autriche-isolee-au-sein-de-l-ue_6112151_3234.htmlRévélation« L’Autriche a choisi très clairement depuis quarante ans un chemin sans énergie nucléaire. Et nous suivons ce chemin de manière très cohérente. » Le message a beau être formulé de manière très polie depuis son bureau qui domine Vienne, il est ferme. La ministre (Verts) de l’action pour le climat, Leonore Gewessler, compte bien tout faire pour s’opposer aux partisans du nucléaire dans le débat qui déchire actuellement l’Union européenne (UE) autour de la taxonomie, cette classification des sources d’énergie qui doivent permettre de lutter contre le changement climatique.
Depuis que la Commission européenne a proposé, fin décembre, de reconnaître que le nucléaire puisse être « durable », la petite Autriche, 8,8 millions d’habitants, a pris la tête du front du refus. Dans ce pays qui s’enorgueillit de n’avoir jamais eu de centrale nucléaire en activité sur son territoire et de produire près de 80 % de ses besoins en électricité par des sources durables – le taux le plus élevé en Europe –, cette position fait l’objet d’un consensus transpartisan, de la gauche à l’extrême droite.
« L’énergie nucléaire est une technologie dangereuse », martèle ainsi Mme Gewessler, 44 ans, en défendant qu’elle est en plus « trop chère » et « trop lente pour contribuer » à la lutte contre le changement climatique : « Les énergies renouvelables sont beaucoup plus rapides. » Sa position est facile à assumer : l’Autriche tire 60 % de son électricité de l’hydraulique grâce à sa géographie montagneuse. Mais cette ancienne dirigeante d’une ONG environnementale, farouchement antinucléaire, sait aussi appuyer où ça fait mal : « L’un des exemples les plus marquants est la centrale de Flamanville [en Normandie] : elle devait ouvrir en 2011 et elle n’est toujours pas branchée. »
Guérilla juridique
Dans le combat autrichien, la France fait en effet figure de principale adversaire. « Ce n’est pas un secret que nos positions sont très différentes », estime la ministre. Moins diplomatiques, des activistes de Greenpeace Autriche sont même allés manifester jusque devant l’ambassade de France à Vienne « contre la politique nucléaire véhémente de la France du président Macron ». Ils savent pouvoir compter sur leur gouvernement pour les soutenir. Depuis 1978 et l’annulation de la mise en service d’une centrale nucléaire après un long mouvement de protestation suivi d’un référendum, l’Autriche a en effet renoncé au nucléaire. Cette position a été encore renforcée après la catastrophe de Tchernobyl de 1986. (...)Tout comme l'Allemagne, l'Autriche est hostile depuis longtemps au nucléaire, et a parfois fait feu de tous bois pour bloquer cette énergie. Berlin a dû mettre de l'eau dans son vin (ou sa bière ) après l'invasion de l'Ukraine et la mise à nu de sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. C'est maintenant au tour de Vienne et j'avoue que je trouverais savoureux que les autrichiens en viennent à importer de l'électricité nucléaire française, quelque chose qui semble être arrivé aux allemands :
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Petits soucis pour un pays de l'UE qui se voulait en pinte sur les ER:
CitationAutriche : au pays de l'or bleu, l'hydraulique bouleversé par le climat
A 2.040 mètres d'altitude, 350 ouvriers s'activent sur un chantier spectaculaire, symbole d'une Autriche dépendante de l'hydraulique qui doit s'adapter au réchauffement climatique.(...)
https://www.challenges.fr/economie/autriche-au-pays-de-l-or-bleu-l-hydraulique-bouleverse-par-le-climat_861289RévélationIls construisent dans la montagne une nouvelle centrale capable de stocker de l'énergie au-dessus du village salzbourgeois de Kaprun, à une altitude sauvage et inhospitalière, même en été.
Leur véritable cathédrale, bourrée de technologies, est enfouie sous un décor de cimes blanches et de barrages vertigineux, survolée par des aigles et foulée par des bouquetins.
Au pied de la statue de Sainte-Barbe, patronne des métiers dangereux, on vient de fêter la fin des lourds travaux d'excavation dans des tunnels oppressants, vibrant du va-et-vient des camions.
Il s'agit d'agrandir d'ici à 2025 les installations déjà existantes pour absorber les pics de consommation électrique et réagir à des précipitations devenues de plus en plus capricieuses et irrégulières.
La hausse des températures provoque en outre de la sécheresse et accélère la fonte de neige ou de glace, menaçant l'approvisionnement des rivières.
"La répartition dans l'année va changer: on aura moins d'eau en été et plus en hiver", estime Klaus Hebenstreit, cadre de l'entreprise semi-publique Verbund, le principal producteur d'électricité du pays.
"Nous voulons nous préparer au mieux" à ces nouveaux défis, souligne-t-il. D'où ce projet gigantesque de centrale à accumulation, capable de produire à la demande grâce à des réserves d'énergie.
- Exportateur devenu importateur -
A l'autre bout du pays, le site de Freudenau sur le Danube viennois alimente plus de 240.000 ménages. Lui fonctionne au fil de l'eau, au gré des débits des rivières.
Ses six turbines d'un diamètre de 7,5 mètres sont impressionnantes et en cette fin d'année scolaire, des classes en sortie viennent les admirer.Autant d'installations qui n'émettent pas de CO2 lors de l'utilisation et font la fierté de l'Autriche, même si leur impact sur les écosystèmes n'est pas négligeable et est régulièrement dénoncé par les défenseurs de l'environnement.
Exploitant la quasi totalité de ses cours d'eau avec plus de 3.100 barrages, le pays tire plus de 60% de sa production électrique de cette source d'énergie renouvelable, contre 16% dans le monde en moyenne.
Mais le réchauffement se fait déjà ressentir et les chiffres sont en baisse: l'hydroélectricité a généré 42 térawattheures (TWh) en 2021, en recul comparé aux 45 TWh de 2020, selon le cabinet Statista.
Pour la première fois l'an dernier, ce pays prospère - qui tente par ailleurs difficilement de renoncer à l'approvisionnement en gaz russe - a dû se résoudre à... importer de l'électricité, un vrai signal d'alarme.
C'est le résultat de la succession de "plusieurs années de sécheresse", explique Roman Neunteufel, chercheur à l'université agronomique de Vienne. "Les niveaux d'eau n'avaient jamais été aussi bas depuis le début des relevés" il y a une centaine d'années.
L'Europe a connu une année 2022 plus chaude de 2,3 degrés que le climat de la fin du XIXe siècle, selon le récent bilan annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations Unies et du réseau européen Copernicus. Et les glaciers alpins ont connu "une perte de masse record".
- Diversification -
"S'il n'est pas possible de produire beaucoup en raison des faibles débits, il est clair qu'il faudra utiliser d'autres ressources", prévient l'expert.
Dans ce contexte, Verbund investit à coups de milliards d'euros dans l'extension de son parc, pour améliorer la sécurité d'approvisionnement et développer des alternatives.
"Nous nous diversifions", explique Klaus Hebenstreit, interrogé dans la capitale autrichienne sous une température accablante de 37 degrés. "Si l'eau restera le coeur de notre activité, nous avons aussi maintenant du photovoltaïque et de l'éolien".
Pour un pays hostile au nucléaire qui avait tout misé sur une ressource paraissant inépuisable et vise le 100% d'électricité renouvelable d'ici à 2030, leur développement est un casse-tête.
"L'énergie solaire, c'est formidable en été", rappelle Roman Neunteufel. "Mais la production est trop faible en hiver, justement quand on en a besoin pour chauffer".
"Et avec le vent c'est encore pire: quand il n'y en a pas, la production est simplement interrompue", selon le chercheur.
Habituée à l'image d'Epinal d'une eau cristalline coulant en abondance dans de vertes prairies, l'Autriche se tourne tardivement vers le vent et le soleil, qui représentent 13% seulement de son paquet énergétique.
Je vous avouerai que j'ai presque versé une larme, en lisant ce passage:
CitationPour un pays hostile au nucléaire qui avait tout misé sur une ressource paraissant inépuisable et vise le 100% d'électricité renouvelable d'ici à 2030, leur développement est un casse-tête.
Presque, parce qu'en fait, j'avais plutôt la phrase "karma is a bitch" qui me trottait dans la tête
Sinon, l'article est plutôt bien fait, en cela qu'il pointe un des gros soucis des ENR:
Citation"L'énergie solaire, c'est formidable en été", rappelle Roman Neunteufel. "Mais la production est trop faible en hiver, justement quand on en a besoin pour chauffer".
"Et avec le vent c'est encore pire: quand il n'y en a pas, la production est simplement interrompue", selon le chercheur.
Comme elles sont intermittentes, voire aléatoires, leur production ne correspond pas toujours aux besoins des consommateurs. Donc il faut les stocker, avec à la clé des pertes non négligeables, ou importer de l'électricité étrangère. Peut-être que les "immondes réacteurs nucléaires français" pourront être utiles?
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il y a une heure, Alexis a dit :
- Que la tentative occidentale après février 2022 d'étrangler économiquement la Russie a échoué
Je verrais bien un parallèle entre les sanctions occidentales vis-à-vis de la Russie et le Brexit pour la GB: dans les deux cas, un certain nombre de personnes ont promis l'apocalypse et quand elle n'est pas arrivée, les deux pays -et quelques sympathisants- ont crié victoire. Mais les effets des deux phénomènes me semblent plutôt ressembler à un poison lent, qui met du temps à faire effet. Aux dernières nouvelles, Londres se trainait en queue du classement de l'OCDE, en ce qui concerne la croissance. Il faudrait que je vérifie, mais je crois que Moscou ne brille pas non plus dans ce genre de hiérarchie (-0.2% de prévu pour cette année?)
RévélationC'est bien -0.2% :
La Banque mondiale a revu à la hausse ses prévisions pour l'économie russe pour 2023. Elle anticipe désormais une contraction de son PIB de 0,2% contre 3,3% annoncé en janvier, prévoyant toujours une récession, mais faible. (...)
https://www.latribune.fr/economie/international/vladimir-poutine-acte-la-fin-de-l-affreux-neocolonialisme-966404.html
Maintenant, il faudrait comparer cette récession avec les prévisions pour les membres de l'OCDE et les autres BRICS, mais je ne sais pas trop où chercher.il y a une heure, Alexis a dit :- Que quoi qu'il en soit de l'avenir de la contre-offensive ukrainienne actuelle, le rapport de forces militaire sur le terrain est tel qu'il est exclu que Kiev reconquière militairement toutes ses provinces annexées, ni cette année ni les suivantes, et
- Que ce serait déjà un succès remarquable s'il parvenait à empêcher Moscou d'agrandir les territoires qu'il contrôle en Ukraine - succès qui nécessiterait probablement soit dit en passant un soutien militaire occidental beaucoup plus sérieux que celui qui a été fourni jusqu'ici
Moscou vient de passer l'hiver à essayer d'agrandir les territoires qu'il contrôle en Ukraine. Sauf erreur de ma part, le Kremlin a pu se targuer d'un gain de quelques dizaines de km², principalement autour de Bakhmout. Depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, les forces de Kiev ont reconquis une surface indiscutablement plus importante.
Si on suit tes critères, l'Ukraine a donc d'ors et déjà remporté un succès remarquablePersonnellement, je m'en tiendrai aux critères, défini dans l'article de Theatrum Belli trouvé sur ce forum: si l'actuelle contre-offensive ukrainienne permet de reconquérir Marioupol, ça sera une (grande) victoire, si elle parvient jusqu'à la mer d'Azov il faudra considérer ça comme un triomphe (car elle rendrait une bonne partie des troupes russes dépendantes pour leur ravitaillement de la Crimée, de son pont et de ses ferries, des cordons ombilicaux bien fragiles)
Donc, même si l'armée ukrainienne n'ouvrait d'ici octobre, qu'un corridor jusqu'à la mer, elle pourrait sûrement exploiter la situation à son avantage pendant l'automne et l'hiver. Comme quoi, l'emplacement des territoires disputés importe tout autant que leur surface.Pour le moment, on est dans le brouillard de guerre, mais on y verra sans doute un peu plus clair en juillet.
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il y a 7 minutes, Teenytoon a dit :
Oui un membre de l'OTAN qui finit par se faire éperonner un bateau par un autre membre de l'OTAN à force de jouer au con, un membre de l'OTAN qui illumine radar avec sa conduite de tir le bateau d'encore un autre membre de l'OTAN... C'est certain, il ne se passera jamais rien...
HS : surtout que la Turquie a l'air bien dans la m... ouise du point de vue économique
CitationTurquie : Mehmet Simsek, un ministre de l’Economie en mission impossible
Face au risque de crise majeure, Recep Tayyip Erdogan a nommé un expert reconnu à la tête de l’économie, avec la promesse d’une gestion plus rationnelle. Suffisant ? https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/turquie-mehmet-simsek-un-ministre-de-leconomie-en-mission-impossible-FI6CIIUT7VHONKNGFZIAJ7I4HY/Et dans ces cas là rien ne vaut en petit conflit avec un voisin qu'on aime pas trop, pour ressouder la population et faire taire les protestations... Fin du HS
En ce qui concerne la contre-offensive ukrainienne, on est dans le brouillard de la guerre. Depuis le début du conflit, l'état-major de Kiev a plutôt bien géré. Pour le moment, je pars du principe qu'ils déroulent leur plan, et que si on ne voit pas encore ce qu'ils ont en tête, alors l'état-major russe est sans doute tout aussi dans le flou.
Personnellement, je vais sans doute attendre la fin du mois avant de me prononcer sur une éventuelle réussite ou un échec des ukrainiens.- 2
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Il y a 23 heures, g4lly a dit :
On va la faire simple ... il est peut probable qu'on essaie sérieusement de séquestrer du CO2 atmosphérique de si tot ... sauf pour faire joli.
Autant c'est simple et peut-être économiquement acceptable de le faire depuis des sources localisé et très concentré en CO2 qui appartient à quelqu'un - et qui donc est responsable de ses déchets -.
Autant dans une source aussi diffuse que les CO2 atmosphérique qui n'appartient - et donc n'est la responsabilité de - personne. (...)
Ah bon? Il va falloir aller dire ça à Porsche, dans ce cas:
CitationAprès des annonces prometteuses, Porsche assure détenir la recette d’un carburant décarboné destiné aux véhicules thermiques. (…)
Grâce à de l’électricité produite par le vent, abondant dans la région du Chili où est se dresse l’usine Porsche, l’électrolyse transforme l’eau en hydrogène. L’H2 crée se voit mélangé à du CO2 capté dans l’air et devient du méthanol, qu’un raffinage spécifique par adjonction de produits chimiques va convertir en carburant aux propriétés et à l’indice d’octane identiques au SP 98. (…)
https://www.auto-moto.com/green/mise-au-vert-avec-peugeot/efuel-avons-teste-carburant-synthetique-de-porsche-414661.htmlJe ne sais pas si Porsche a construit une usine au Chili, juste pour faire joli, mais pour moi ils semblent plutôt croire à cette méthode.
@Picdelamirand-oil j'ai bien conscience de l'ampleur de l'effort à entreprendre. Mais c'est pour ça que je considère que toute initiative un peu sérieuse qui va dans le bon sens est bonne à prendre. Et la démarche de Carbonworks me semble correspondre à ce cas de figure: implication d'un acteur sérieux (Suez), validation par étape de la technologie, calendrier raisonnable avec des étapes à court terme (2024-2025).
Et en même temps il s'agit d'une solution qui pourrait être déployée à grande échelle, pour un coût relativement modéré. Cela me semble nettement plus délicat et couteux de construire ex nihilo des centrales à hydrogène, que des photoréacteurs à côté des centrales thermiques existantes. Au moment opportun, on interromprait le fonctionnement de ces dernières durant quelques jours pour adapter les cheminées et détourner les fumées de l'atmosphère vers les algues. -
il y a une heure, g4lly a dit :
Pour le moment c'est assez compliqué de se faire une idée. D'autant que dans le même temps le CO2 étant vu comme le diable la politique c'est surtout de ne pas en produire ... et donc d’arrêter les production qui brûle des hydrocarbure.
Avec aussi peu de lisibilité sur l'industrie des hydrocarbure énergie ... la filière à naturellement du mal à trouver des investisseur et des industriel prés à s'engager.
Le discours ultra dominant, et ultra simplificateur, c'est débrouillez vous, et produisez sans CO2 du tout... parce qu'on est en panique.
Ce que tu décris est peut-être la règle, mais il existe des exceptions. A commencer par celle que j'ai citée hier:
Il y a 23 heures, Desty-N a dit :Enfin, il existe des alternatives à la synthèse de carburants. Suez a créé Carbonworks un spin-off conjoint avec la société Fermentalg, spécialisée dans les algues mono-cellulaires du phytoplancton. Des organismes au rendement inégalé en matière de photosynthèse. Et Carbonworks monte gentiment en puissance :
CitationRecyclage du CO2 : CarbonWorks se dote d'un photobioréacteur pour changer d'échelle L'enjeu est considérable puisqu'il s'agit de créer une boucle vertueuse en captant des émissions industrielles de CO2 pour les transformer en matières premières naturelles telles que des engrais. CarbonWorks, co-entreprise de Suez et Fermentalg fraîchement créée, vient de réunir onze millions d'euros pour se doter d'un photobioréacteur de taille semi-industrielle dès 2023. (…)
https://objectifaquitaine.latribune.fr/innovation/2022-03-02/recyclage-du-co2-carbonworks-se-dote-d-un-photobioreacteur-pour-changer-d-echelle-905101.htmlCarbonWorks doit exister depuis 2021, voire avant, et je dois voir apparaître le nom de Fermentalg depuis le milieu des années 2010. Pour moi, très clairement, vers la fin des années 2020, la France disposera d'une solution fiable pour capter le CO2 de ses installations industrielles et empêcher qu'il se trouve relâché dans l'atmosphère. Et Suez développe clairement cette technologie depuis plusieurs années.
Après, un des problèmes qui se posera est .. comptable. Le CO2 qu'on capte à la sorite des cheminées avant qu'il ne s'échappe, doit-il être considéré comme ayant le même impact environnemental que celui qu'on enlève de l'atmosphère ? (Un enlèvement momentané si on le transforme en biocarburant destiné à des moteurs thermiques)
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Il y a 15 heures, Picdelamirand-oil a dit :
C'est ce qui est proposé dans mon plan, à aucun moment on ne retire du gaz carbonique de l'air.
Ok, merci. Tes contributions sur le sujet sont tellement riches que je peine à garder une vue d'ensemble.
A mon avis, la captation des fumées de cheminée pourrait bien ne constituer qu'une première étape. Une fois la technologie fiabilisée, déployée à grande échelle et éprouvée, pourquoi ne pas envisager d'étendre le modèle économique? Après tout, Tesla n'est devenu bénéficiaire, qu'à partir du moment où il a revendu ses crédits carbone.
Par exemple, si on incluait, dans les usines de traitement des eaux, une ou plusieurs étapes mettant en œuvre des algues monocellulaires (et Fermentalg dispose surement de la référence adéquate dans son catalogue à 1 300 entrées) Les entreprises ou les municipalités pourraient ensuite revendre les crédits carbone pour rembourser les investissements ou assurer une source de revenus supplémentaires.
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@Picdelamirand-oil est-ce que dans un premier temps, on ne pourrait pas produire des carburants de synthèse, non pas à partir du CO2 de l'atmosphère, mais en se branchant sur les cheminées des installations industrielles?
Outre qu'on disposerait dès l'origine d'une concentration plus élevée, ça pourrait nous permettre d'abaisser sensiblement nos rejets:CitationAvec l'aide publique, la décarbonation des 50 sites industriels les plus pollueurs de France est en marche
Le gouvernement a réuni mercredi à Bercy les dirigeants des 50 sites les plus nocifs au climat pour faire un point d'étape sur la décarbonation de sites industriels qui bénéficient d'aides publiques. Objectif : la neutralité carbone en 2050 mais la marche est encore haute. Emmanuel Macron tirera le bilan de ce travail en juin. (…)
Ensemble, ces entreprises représentent 11% des émissions de la France (…)
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/industrie-lourde/avec-l-aide-publique-la-decarbonation-des-50-sites-industriels-les-plus-pollueurs-de-france-est-en-marche-958004.htmlD'autre part, si on veut partir sur un modèle économique pas trop compliqué à mettre en œuvre, il va falloir envisager toutes les sources de revenus, y compris la rémunération par les gros pollueurs:
CitationAspirer de l’air dans une machine, extraire le CO2, et rejeter l’air propre. Le concept est simple et selon l’un des cadres du groupe pétrolier américain Oxy, il est aussi révolutionnaire : « La capture directe dans l’atmosphère (DAC) est un couteau suisse : elle peut résoudre pratiquement n’importe quel problème climatique. » Séduit, le géant européen de l’aéronautique Airbus, a déjà acheté à Oxy l’équivalent de 400 000 tonnes de CO2 retirées de l’atmosphère pour compenser ses propres émissions. (…)
https://www.lemonde.fr/planete/video/2023/03/19/retirer-le-co2-de-l-atmosphere-sauvera-t-il-le-climat_6166115_3244.htmlEnfin, il existe des alternatives à la synthèse de carburants. Suez a créé Carbonworks un spin-off conjoint avec la société Fermentalg, spécialisée dans les algues mono-cellulaires du phytoplancton. Des organismes au rendement inégalé en matière de photosynthèse. Et Carbonworks monte gentiment en puissance :
CitationRecyclage du CO2 : CarbonWorks se dote d'un photobioréacteur pour changer d'échelle L'enjeu est considérable puisqu'il s'agit de créer une boucle vertueuse en captant des émissions industrielles de CO2 pour les transformer en matières premières naturelles telles que des engrais. CarbonWorks, co-entreprise de Suez et Fermentalg fraîchement créée, vient de réunir onze millions d'euros pour se doter d'un photobioréacteur de taille semi-industrielle dès 2023. (…)
https://objectifaquitaine.latribune.fr/innovation/2022-03-02/recyclage-du-co2-carbonworks-se-dote-d-un-photobioreacteur-pour-changer-d-echelle-905101.htmlRévélation(…) Car ce sont bien ces microalgues qui sont au coeur de ce processus de capture, stockage et valorisation du CO2. D'où la filiation de CarbonWorks, co-entreprise créée mi-2021 par la biotech girondine Fermentalg, spécialiste des microalgues avec 2.300 variétés en magasin, et le groupe Suez, qui apporte son expertise en matière d'hydraulique et d'ingénierie.(…)
Déjà doté d'un premier photobioréacteur prototype de 10 m3 depuis l'automne 2021, à Cestas, en Gironde, l'entreprise d'une dizaine de collaborateurs vient de boucler un tour de table de onze millions d'euros (…)
Cet argent frais vise à atteindre un double objectif dans les mois qui viennent, poursuit Guillaume Charpy :
"Passer à une taille semi-industrielle de quelques dizaines de m3 courant 2023 pour passer à une échelle supérieure, toujours à Cestas. Et nouer des partenariats avec des industriels (…)."Car compte tenu des importants volumes de CO2 nécessaires et grandes quantités de microalgues - certaines variétés se multiplient tous les deux heures - c'est exclusivement la clientèle industrielle qui sera ciblée par CarbonWorks. "La prochaine étape dès 2024 ce sera d'avoir un réacteur de taille industrielle, c'est-à-dire de plusieurs centaines voire plusieurs milliers de m3", précise Guillaume Charpy avant de baliser la suite :
"À l'horizon 2026, une fois que nous aurons un réacteur industriel qui fonctionne bien je ne doute pas qu'il y aura un appel d'air commercial parce que des industriels qui produisent du CO2 il y en a beaucoup ! (…)."Pour l'heure, un photobioréacteur de CarbonWorks de dix m3 permet de capturer environ dix tonnes de CO2 chaque année. Sachant qu'une tonne de CO2 correspond à un vol Paris/New York par passager ou 590 allers-retours Paris-Bordeaux en train ou à un trajet de 5.000 km en voiture. L'émission moyenne de CO2 d'un Français tourne autour de douze tonnes par an, selon l'Ademe. (…)
Je m'attend à ce que Engie/GDF-Suez, commence à installer ce genre de bioréacteur sur ses centrales thermiques avant 2030.
Ca sera plus simple que d'adapter les conduites et les bruleurs pour de l'hydrogène.
RévélationSi les allemands changent encore d'avis et veulent continuer à bruler de la lignite, je ne suis pas opposé à ce qu'on leur vende notre technologie … au prix fort! Berlin ne regarderait sûrement pas à la dépense puisque c'est pour sauver la planète
Et à terme, une fois la technologie maitrisée, il sera peut-être rentable de l'utiliser avec le CO2 atmosphérique moins concentré
Le projet de Carbonworks & cie présente un intérêt supplémentaire, en ce qui concerne les capacités d'adaptation. Fermentalg revendique un catalogue de 2 300 espèces (ce qui n'a sans doute rien d'extraordinaire, on estime qu'il existerait 200 000 à 800 000 espèce d'algues microscopiques) En fonction des besoins des consommateurs, on pourrait donc utiliser le CO2 pour alimenter l'espèce la plus susceptible de répondre à la demande du moment.
Et si, pour une raison quelconque, les clients se mettaient à hésiter, il existe nombre de micro algues qui utilisent aussi le CO2 pour fabriquer du carbonate de calcium. Il s'agit du matériau de base du calcaire, une substance plutôt stable, du moment qu'on la tient à l'abri des milieux acides.
Donc si on veut retirer durablement une grosse quantité de CO2 de l'atmosphère, on pourra toujours envisager de synthétiser des gigatonnes de carbonate de calcium, qu'on entreposera, dans des lieux déserts et secs. ( Avec l'exode rural et la sécheresse, ça devrait pouvoir se trouve. Et ça posera sûrement moins de problèmes que les déchets nucléaires )EDIT: on peut même imaginer de doter les bioréacteurs de LED rouges. La nuit, aux heures creuses, on les allumerait pour que la photosynthèse continue malgré l'obscurité. Cela pourrait permettre d'augmenter le temps d'activité de 30 à 50%, tout en apportant une souplesse supplémentaire au réseau électrique (si on éteint les LED, même abruptement, c'est sans conséquence grave, les végétaux s'accommodent nettement mieux d'une variation de luminosité que d'une variation de température) Et le nucléaire aurait toute sa place dans ce système...
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Je n'ai pas vu passer l'info, mais je rappelle que la sonde européenne Jupiter Icy Moons Explorer alias JUICE, devrait être lancée jeudi prochain, le 13 avril.
CitationÀ Kourou, en Guyane, la sonde spatiale européenne Juice (Jupiter Icy Moons Explorer), bardée d'instruments scientifiques, attend son heure. Elle doit s'envoler le 13 avril vers la planète Jupiter et trois de ses quatre plus grosses lunes : Ganymède, Callisto et Europe.
Jamais l'Agence spatiale européenne (ESA) et ses partenaires - dont le Centre national d'études spatiales (Cnes) - ne s'étaient aventurés dans l'exploration de corps si lointains : à environ 630 millions de kilomètres de la Terre (autour de 1 630 fois la distance Terre-Lune !). Un objectif de choix car le système jovien reste mal connu. (…)
https://www.lepoint.fr/sciences-nature/la-sonde-juice-en-mission-sur-jupiter-et-ses-lunes-10-04-2023-2515582_1924.php#11RévélationFascinante, Jupiter est (…) l'archétype des nombreuses géantes gazeuses découvertes, depuis trente ans, autour d'autres étoiles que le Soleil. (…) Mais le système jovien a aussi d'autres attraits ! Il présente une facette invisible très complexe faite de champs magnétiques qui émanent, en partie, de Jupiter elle-même et interagissent avec ses lunes. Rien de comparable n'existe dans notre voisinage, si ce n'est le Soleil lui-même ! (…) Il y a aussi son étonnante diversité : « Alors qu'on pensait qu'il y faisait si froid que tout y était inerte, Galileo nous a montré que les lunes de Jupiter étaient toutes différentes », explique Olivier Grasset, chercheur au Laboratoire de planétologie et géosciences à l'université de Nantes (CNRS). Certaines présentent une surface ancienne cratérisée comme Ganymède, voire très ancienne, (…) comme Callisto, ou encore jeune et lisse avec de probables geysers jaillissant au pôle Sud comme Europe. Mieux encore, chacune de ces trois lunes cacherait, sous ses glaces, un océan susceptible d'abriter la vie.
Exception. Comment est-ce possible ? Les forces de marée exercées par la massive Jupiter qui réchauffent ces lunes n'expliquent peut-être pas tout. « Pour la recherche de vie, l'océan d'Europe a le plus fort potentiel : on pense que, comme sur Terre, l'eau liquide s'y trouve directement en contact avec le manteau rocheux de la lune », note le scientifique. Or ce manteau peut fournir les minéraux nécessaires à une chimie complexe du type de celle ayant conduit à l'apparition de la vie sur Terre. Sur les deux autres lunes, la configuration est différente. « Sur Callisto, on n'est pas certains que la lune ait une structure interne bien différenciée. Quant à Ganymède, son océan serait pris en sandwich entre les glaces de surface et une couche de glace haute pression séparant l'eau liquide du manteau. » Ce qui le rend moins fertile. Mais Ganymède a une autre caractéristique rare, favorable au vivant : il est, avec la Terre, l'un des rares corps solides du Système solaire à avoir un champ magnétique le protégeant des particules cosmiques. « Ganymède est l'objet le plus riche. Avec sa taille proche de celle de Mars, sa composition complexe, son champ magnétique et son océan, c'est une planète en soi. Étudier son histoire géologique est essentiel pour comprendre la formation du système de Jupiter, et même celle du système solaire, dans laquelle la planète géante a joué un rôle important. » Ganymède pourrait, en outre, constituer un modèle type de certains mondes glacés détectés autour d'autres étoiles. C'est pourquoi, après s'être concentrée sur l'atmosphère et l'environnement magnétique de Jupiter, avoir survolé 2 fois Europe, 21 fois Callisto et 12 fois Ganymède, Juice terminera sa mission en orbite autour de cette dernière afin de l'étudier en détail§ (…)
Il ne faut pas s'emballer, si le lancement se passe bien, la sonde arrivera à proximité de Jupiter vers 2031. Mais l'étude de lunes comme Callisto, Europe et Ganymède s'avèrera surement très intéressante. Les trois possèdent sans doute un océan subglaciaire , tout comme Encelade autour de Saturne et Triton, autour de Neptune.
Quand les scientifiques entreprennent de découvrir si la vie existe ailleurs que sur terre, ils cherchent une planète semblable à la notre. Et même s'il est très probable qu'il en existe, on n'en connait pour le moment qu'une seule. Par contre, pour les corps célestes avec un océan subglaciaire, rien que dans le système solaire, il y en aurait entre trois et six. Un nombre suffisamment élevé pour qu'on puisse raisonnablement estimer que ce genre d'objets doit être assez répandu dans l'univers. (alors que notre terre pourrait très bien constituer une exception, puisqu'à l'heure actuelle elle est la seule recensée dans sa catégorie. Tout comme Titan d'ailleurs)Si jamais JUICE découvrait des indices troublants, on pourrait extrapoler sur ce qui se passe autour des autres étoiles de notre galaxie. Voire même au delà, non pas de notre galaxie, mais au delà des étoiles.
CitationLa vie serait possible autour des planètes sans soleil Trouver de l’eau sur des satellites de planètes errantes : une hypothèse que certains scientifiques français explorent pour approfondir notre connaissance de l’univers. (…)
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/03/28/la-vie-serait-possible-autour-des-planetes-sans-soleil_6167321_1650684.htmlRévélationIl est des astres sombres, des orphelins cosmiques, planètes sans soleil, sans chaleur ni lumière. On les nomme en anglais free-floating planets (FFP) – ce que l’on pourrait traduire par « planètes flottant librement » – et en français « planètes errantes ». Ces vagabondes glaciales, perdues dans l’espace interstellaire et seulement éclairées de « cette obscure clarté qui tombe des étoiles » chère au Cid, pourraient être considérées comme le dernier endroit où chercher la vie. Mais l’astrophysique goûte les paradoxes, et une modélisation originale, publiée le 20 mars par l’International Journal of Astrobiology, montre que, sous certaines conditions, d’éventuels satellites de ces planètes errantes pourraient voir de l’eau couler à leur surface.
Le rôle des forces de marée
Chercheur au CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur et cosignataire de cet article, Andrea Chiavassa rappelle qu’on n’a découvert pour l’heure que quelques dizaines de ces FFP : « Ce n’est que le sommet de l’iceberg. Selon une étude de 2011, il pourrait y en avoir dans la galaxie au moins autant qu’il y a d’étoiles. » Plusieurs mécanismes expliquent leur existence. Le plus commun serait l’éjection : dans un tout jeune système comprenant plusieurs planètes géantes autour d’une étoile, les orbites sont loin d’être stables et des perturbations gravitationnelles peuvent aboutir à l’expulsion pure et simple d’une planète. (…)L'article part sur le cas d'une planète géante errante dont certains satellites disposeraient d'une atmosphère et qui abriteraient de l'eau liquide, mais je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas possible qu'il y ait aussi des satellites qui abriteraient un océan subglaciaire.
(et je me demande ce qui peut bien tourner autour des naines brunes)De toute évidence, on peut s'attendre à ce que l'astronomie nous régale de quelques découvertes intéressantes dans les dix ans qui viennent.
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Deux-trois réflexions sur l'article que je viens de mettre sur le forum. Tout d'abord, il y a au moins deux affirmations qui me semblent sujettes à caution:
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quand l'auteur affirme que pour produire de l'hydrogène "l'électrolyse nécessite de grandes quantités d'eau pure." En effet, la start-up française Lhyfe travaille sur des procédés utilisant l'eau de mer.
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(…) « On développe depuis 2017 des technologies pour produire offshore, car le potentiel d’énergie renouvelable est énorme. En mer, il y a plus de place et si les éoliennes sont installées au large, la réticence de la population locale diminue », résume Taia Kronborg, chief business officer chez Lhyfe. (…)
https://www.usinenouvelle.com/article/lhyfe-accelere-le-developpement-de-l-hydrogene-renouvelable-dans-le-nord-de-l-europe.N2115596 -
quand le journaliste estime qu'il est impossible de convertir des gazoducs existants pour recevoir de l'hydrogène « Convertir le réseau est irréaliste. Il y aurait tout à changer niveau tuyauterie. A commencer par le revêtement, alors qu'on parle de milliers de kilomètres de conduits enterrés ». Sur ce point, c'est la sociéte Terega qui s'attèle au problème
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Teréga prépare un réseau hydrogène en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine
Les gestionnaires européens de transport de gaz continuent de poser les jalons pour mettre en place un vaste réseau d'acheminement de l'hydrogène sur le Vieux continent, en s’appuyant en partie sur les gazoducs actuels. Après que la France a cédé sur le futur pipeline H2Med entre Barcelone et Marseille, sous la pression de l’Allemagne et de l’Espagne, Teréga lance cette fois-ci un autre projet de 600 kilomètres de canalisations dans le Sud-Ouest de l'Hexagone. Mais la conversion des tuyaux existants, pour qu'ils puissent recevoir autre chose que du gaz naturel, n'est pas acquise. (…)RévélationInvestir dans de nouveaux gazoducs sur le territoire français...mais pour transporter de l'hydrogène décarboné. Telle est la promesse de Teréga, le deuxième gestionnaire du réseau de transport de gaz dans l'Hexagone (avec GRTgaz), qui se déploie dans le Sud-Ouest. En effet, son directeur général, Dominique Mockly, a annoncé ce mercredi matin à la presse le lancement d'un projet de 600 kilomètres de tuyaux dans les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, baptisé HySow, dans le cadre du déploiement de la dorsale européenne de l'hydrogène.
Afin de relier les lieux de production et de consommation, celui-ci sera connecté à H2Med, ce futur pipeline d'hydrogène entre Barcelone et Marseille, arraché fin 2022 par Madrid et Berlin malgré les réticences de la France. L'idée : tisser un vaste réseau destiné à transporter la précieuse molécule entre la péninsule ibérique et la France. Lequel sera évidemment relié à l'Allemagne, désireuse de sécuriser ses approvisionnements.
Alors qu'H2Med aura, en théorie, la capacité de transporter jusqu'à 2 millions de tonnes par an d'hydrogène renouvelable dès 2030 (soit 10% de la consommation prévue en Europe en 2030), HySow pourra, lui, acheminer jusqu'à 0,5 million de tonnes par an de ce vecteur énergétique, affirme Teréga. Considérés par les deux gestionnaires du transport de gaz comme cruciaux pour la transition énergétique, les deux projets sont ainsi candidats au label de Projet d'intérêt commun (PIC), afin de recevoir des subventions européennes.
Le défi de la conversion
Reste que les défis s'avèrent nombreux. Contrairement à H2Med, qui sera construit de A à Z sans s'appuyer sur les infrastructures actuelles, 60% des canalisations concernées par HySow existent déjà, et devront donc être converties. Or, modifier les gazoducs pour leur permettre de recevoir de l'hydrogène n'est pas une tâche aisée. « Tous les experts me disent qu'il est faux de dire qu'un gazoduc pourra transporter demain de l'hydrogène, que cela suppose des travaux très lourds », avait d'ailleurs glissé Emmanuel Macron en septembre, avant de céder politiquement.De fait, de nombreux obstacles doivent encore être levés. En effet, au-delà des questions de sécurité (l'hydrogène étant hautement inflammable), les pipes de méthane n'ont pas été pensés pour transporter de l'hydrogène, dont les molécules sont si petites qu'elles peuvent se diffuser dans la structure métallique et la fragiliser.
« On ne peut pas réutiliser les infrastructures existantes dans de larges proportions. On peut certes injecter un peu d'hydrogène dans les réseaux actuels, mais probablement pas beaucoup », explique-t-on chez RTE, le gestionnaire français du réseau de transport d'électricité.
Résultat : « Soit il faudra changer des tuyaux, même si 90% d'entre eux sont enterrés. Soit mettre des revêtements à l'intérieur, alors qu'on parle de milliers de kilomètres à l'échelle européenne », explique à La Tribune Ludovic Leroy, ingénieur énergie à IPF Training.
A cela s'ajoute la question du changement des équipements, comme les valves, les robinets, les compteurs, mais aussi les compresseurs, « absolument pas compatibles avec le transport d'hydrogène », selon l'ingénieur. D'autant que la densité volumique de ce vecteur énergétique s'avère quatre fois plus faible que celle du gaz naturel. Autrement dit, pour obtenir le même nombre de mégajoules transportés, il faudra multiplier les débits en volumes par quatre.
Expérimentations en cours
De son côté, Teréga se montre rassurant. « Il est vrai que l'hydrogène a une fâcheuse tendance à pénétrer l'acier, car c'est une toute petite molécule. Mais moyennant un certain nombre de modifications, on pourra transiter de l'hydrogène », affirme à La Tribune Laëtitia Mahenc, responsable de projets stratégiques hydrogène. Il n'empêche qu'aujourd'hui, l'injection maximale de la fameuse molécule dans un gazoduc plafonne à 20%, dans le cadre d'une expérimentation menée par GRTgaz.Pour y remédier, Teréga affirme donc travailler sur la possibilité de revêtir ces canalisations avec un matériau spécifique, afin de voir ce que « cela pourrait donner sur la porosité de l'hydrogène ». Autre option à l'étude : réduire la pression dans les canalisations afin d'éviter le transit d'hydrogène dans l'acier. Dans tous les cas, assure Laëtitia Mahenc, le retrofit d'infrastructures existantes resterait entre 30% et 40% moins cher que la construction d'un nouveau pipeline d'hydrogène, selon les estimations des gestionnaires de transport de gaz européen.
Incertitudes sur le coût
Il n'empêche que le projet constituera un « challenge », admet Laëtitia Mahenc. Avec, pour corollaire, de grandes incertitudes en termes de coûts. Pour l'heure, la fourchette varie du simple au double : le coût moyen du transport d'hydrogène sur 1000 km sera de 0,11 à 0,21 euros par kg d'hydrogène, estiment les transporteurs de gaz.S'il voyait le jour, ce nouveau réseau marquerait en tout cas un glissement de paradigme en France, en constituant un jalon important de la dorsale européenne de l'hydrogène, jusqu'ici plutôt rejetée par l'Hexagone. «Tous les experts m'expliquent qu'il est aberrant de transporter de l'hydrogène de l'Espagne à la France [...] et qu'il faudrait faire l'électrolyse [pour produire de l'hydrogène, ndlr] directement sur les lieux de production », avait affirmé en septembre Emmanuel Macron. Un discours qui paraît aujourd'hui bien loin, pour le plus grand bonheur des gestionnaires de transport du gaz.
Ces deux entreprises vont peut-être dans le mur, mais pour le moment, elles ne jugent pas les difficultés techniques insurmontables. Je pense cependant que les solutions à mettre en œuvre vont augmenter nettement le coût de l'ensemble.
De plus, il y a un point qui n'est pas évoqué. Il s'agit des contraintes liées à la conception de centrales thermiques capables de bruler aussi bien du gaz naturel que de l'hydrogène. Pour citer la Tribune "Le gaz se liquéfie à -163°C, et l'hydrogène à -253°C. " Si on veut éviter un choc thermique il faudra prévoir deux systèmes différents, pour acheminer chaque combustible vers le bruleur en lui laissant le temps de se réchauffer jusqu'à la température ambiante, ou deux réservoirs spécifiques pour stocker les deux fluides. Encore un surcout à venir.
Je pense que, dans un premier temps, il faudrait déjà commencer par une production d'hydrogène à petite échelle, pour absorber les fluctuations de la production d'électricité allemande, liées à l'intermittence des énergies renouvelables: quand il y a du soleil ou du vent, on se retrouve avec un surplus d'électricité qu'on convertit en hydrogène, qui restera stocké jusqu'à une période de disette où on le brulera pour récupérer l'énergie.
Même si le rendement énergétique est mauvais, le rendement économique peut s'avérer intéressant: l'électricité ne se stocke pas le réseau doit toujours rester à l'équilibre. Le système que je viens de décrire permet d'assurer cet équilibre. Et du point de vue financier, on peut imaginer un modèle économique du type "j'achète 100MWatt en heure creuse/ période d'excédent à 1 centimes le Watt. Je le transforme en hydrogène que je brule pour fournir de l'électricité en heure de pointe, à 5 centimes le Watt." Même avec un rendement de 30%, ça resterait rentable: les 100Mwatts achetés coutent 1 million d'euros, les 30MWatts vendus rapportent 1.5 millions (calcul au doigt mouillé, ne prenant pas en compte les investissements initiaux)
Et si certains d'entre vous trouvent ça irréaliste, sachez que je n'ai rien inventé. En fait, ça correspond à la stratégie de la société Lhyfe, que j'ai cité un peu plus haut.Une fois qu'on maitrise un peu ces technologies, on peut commencer à les déployer à plus grande échelle. Par exemple en mer du nord, on a de l'eau en abondance, et si les fonds sont assez haut pour abriter des plate formes pétrolières, on doit pouvoir y mettre quelques champs d'éolienne, fussent-elles flottantes
Mais bon, pour ça, encore faudrait-il que Berlin fasse preuve d'un minimum de réflexion stratégique.
RévélationDésolé, pour cette dernière pique, mais je n'ai toujours pas compris comment trois chanceliers successifs ont pu estimer pertinent de se reposer à ce point sur un seul fournisseur d'énergie, qui plus est aussi problématique.
J'aurais (un peu) moins tiqué si l'Allemagne s'était appuyé sur la Norvège, une démocratie membre de l'OTAN. Mais se rendre dépendante de la Russie… désolé je ne comprend pas.
Dans les années 90, on m'expliquait déjà le concept de fournisseur stratégique. Et c'était en IUT! J'aurais attendu des dirigeants teutons un peu plus de bon sens.
(en même temps quand je vois le rapport de la commission parlementaire sur la souveraineté énergétique, je me dis que ce n'est pas plus mal qu'on fasse profil bas ) -
quand l'auteur affirme que pour produire de l'hydrogène "l'électrolyse nécessite de grandes quantités d'eau pure." En effet, la start-up française Lhyfe travaille sur des procédés utilisant l'eau de mer.
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Suite et fin
Révélation(…) Partenariats avec les pays du Sud
Surtout, l'Allemagne ne disposera jamais de suffisamment d'électricité bas carbone pour produire l'hydrogène nécessaire - à moins, évidemment, de recourir au gaz fossile, ce qui n'aurait pas de sens d'un point de vue économique et climatique. Le gouvernement ne s'en cache d'ailleurs pas : l'objectif de production domestique d'hydrogène « renouvelable » s'élève pour l'heure à 14 térawattheure (TWh) seulement, pour une consommation estimée autour de 100 TWh en 2030 !« A titre de comparaison, en France, on consomme actuellement 1 million de tonnes d'hydrogène : 600.000 tonnes sont coproduites par d'autres industries et 400.000 tonnes sont produites pour elles-mêmes par vaporeformage de méthane. Produire ces 400.000 tonnes de manière décarbonée, par électrolyse de l'eau, nécessiterait déjà l'équivalent de 3 réacteurs nucléaires dédiés », explique Maxence Cordiez.
Afin de recevoir en masse la précieuse molécule, Berlin tente ainsi de tisser une véritable diplomatie de l'hydrogène, notamment avec les pays du Sud. Et a déjà mis deux milliards d'euros de fonds publics sur la table pour nouer des partenariats avec le Maroc, la Namibie, la République démocratique du Congo ou encore l'Afrique du Sud. « L'idée, c'est qu'il faut exploiter tout le potentiel des régions très ensoleillées pour générer de l'électricité bas carbone, puis acheminer l'hydrogène qui en est issu en Allemagne, où il serait brûlé dans une centrale à gaz pour produire du courant », précise l'expert anonyme.
Captage et stockage du CO2
Reste que là aussi, le discours ne tient pas la route, selon Maxence Cordiez. « Ces pays font déjà face à des problèmes d'accès à l'eau et à l'électricité ! », relève-t-il. La Namibie, par exemple, souffre d'un stress hydrique chronique, qui ne devrait pas s'arranger avec le réchauffement climatique. Or, l'électrolyse nécessite de grandes quantités d'eau pure. Quant au Maroc et à l'Algérie, « leurs propres capacités proviennent aujourd'hui très majoritairement des fossiles, le charbon en tête », note l'ingénieur.« Cela s'apparente au projet Desertec de 2009, d'initiative allemande, qui consistait à couvrir le Sahara de panneaux solaires pour approvisionner notamment l'Europe. Cela n'a jamais vu le jour car c'était farfelu, mais ça l'était moins que de le retenter en important de l'hydrogène ! », estime même Maxence Cordiez.
Dans ces conditions, Berlin explore aussi la production d'hydrogène « bleu », c'est-à-dire généré à partir d'énergies fossiles mais avec captation et stockage du CO2 à la sortie des usines. L'énergéticien allemand RWE a ainsi signé un contrat avec le Norvégien Equinor pour mettre au point, d'ici à 2030, 300.000 tonnes par an de la fameuse molécule produite par vaporeformage du méthane, en injectant le gaz carbonique qu'émet le procédé dans des réservoirs géologiques en mer du Nord.
De nombreux freins techniques
Il n'empêche qu'au-delà des incertitudes technologiques et économiques autour de la captation et le stockage du carbone, de nombreuses interrogations demeurent sur la faisabilité d'un acheminement de l'hydrogène par pipelines. Sur ce sujet, les positions françaises et allemandes divergent d'ailleurs fortement. En témoigne la saga autour du projet de gazoduc entre l'Espagne et l'Hexagone, BarMar. Longtemps refusé par Paris, ce vaste tuyau de transport d'hydrogène a finalement été accepté par Emmanuel Macron, sous la pression de Berlin et de Madrid, et renommé H2Med.Et l'Allemagne ne compte pas s'arrêter là : de nombreux gazoducs existants devront être convertis pour recevoir de l'hydrogène, à l'instar des centrales thermiques. Cependant, là aussi, les ingénieurs se montrent perplexes. « Convertir le réseau est irréaliste. Il y aurait tout à changer niveau tuyauterie. A commencer par le revêtement, alors qu'on parle de milliers de kilomètres de conduits enterrés », affirme Ludovic Leroy, ingénieur dans l'énergie à IFP Training. A cela s'ajoute la question du changement des équipements, comme les valves, les robinets, les compteurs, mais aussi les compresseurs, « absolument pas compatibles avec le transport d'hydrogène », selon le formateur.
Par ailleurs, les huit terminaux méthaniers pour recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL) que construit actuellement l'Allemagne ne pourront jamais recevoir la fameuse molécule, insiste l'ingénieur de l'Ifpen. « Le gaz se liquéfie à -163°C, et l'hydrogène à -253°C. Les métaux très riches en nickel qui tapissent les réservoirs dans les bateaux et les réservoirs à terre deviendraient cassants comme du verre si l'on remplaçait le GNL par de l'hydrogène », poursuit-il.
Rétropédalage dans l'automobile
Dans ces conditions, tous s'accordent à dire que cette denrée sera « largement limitée », et par là-même très probablement disputée. D'autant que l'industrie, l'agriculture, voire le transport aérien auront également besoin en grandes quantités de la précieuse molécule, sans quoi ces secteurs pourront difficilement se décarboner.Or, Berlin entend également mobiliser cette ressource dans un autre domaine, qui devait pourtant jusqu'ici s'en passer largement grâce à l'électrification des procédés : l'automobile. En effet, pourtant très favorable à la loi sur la fin de la vente des voitures thermiques neuves après 2035, l'Allemagne a finalement retourné sa veste au dernier moment, lors du vote final des Etats membres de l'Union européenne début mars. Et a demandé l'autorisation exceptionnelle des carburants de synthèse s'ils sont issus d'une énergie décarbonée (principalement de l'hydrogène), afin de conserver les moteurs thermiques et toute l'industrie qui gravite autour. Une demande finalement acceptée par la Commission européenne fin mars.
Mais ce rétropédalage climatique interroge. Car les carburants de synthèse ne sont pas une solution plébiscitée par les constructeurs allemands, déjà très engagés dans l'électrification. En effet, le seul à s'y être intéressé est Porsche, qui mène des expérimentations pour produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau au Chili. En cause : des difficultés à électrifier la Porsche 911, son modèle phare. Seul Ferrari s'est dit également convaincu par cette exception dans la loi. D'autant que ces e-fuels sont très coûteux à produire et nécessitent cinq fois plus d'énergie. Résultat : cette solution ne s'adressera en réalité qu'aux clients les plus fortunés et n'aidera pas à décarboner le parc automobile européen. Surtout, ces carburants de synthèse émettent toujours des particules comme les oxydes d'azote, très polluants et dangereux pour la santé.
En réalité, ce revirement permet surtout au ministre des Transports de monter en popularité dans son pays. En effet, dans un sondage récent, près de 65% des Allemands se montraient défavorables à l'interdiction de la vente des véhicules thermiques dès 2035. Et sans le vote de l'Allemagne sur ce texte, la loi n'aurait pas pu passer. Pour sûr, les choix de la première économie européenne engageront le continent tout entier.
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Je ne sais pas si ça a été mis sur un autre fil, mais la Tribune a publié un article assez intéressant sur la nouvelle approche de l'Allemagne en matière d'énergétie
CitationClimat : le faux-semblant du modèle énergétique allemand
Alors que l’Allemagne s’apprête à fermer ses derniers réacteurs nucléaires, la première économie européenne compte s’appuyer massivement sur le gaz dans le but de générer suffisamment d’électricité. Pour mieux faire passer la pilule, le gouvernement assure que les nouvelles centrales thermiques que le pays prévoit de construire carbureront dans un second temps à l’hydrogène renouvelable. Celui-ci devra d’ailleurs également permettre de générer des carburants de synthèse pour l’automobile, alors que l'Allemagne est parvenue à assouplir l’interdiction par l’UE de vente des véhicules thermiques neufs après 2035. Mais ces décisions interrogent, tant la promesse d'une bascule des combustibles fossiles à l’hydrogène décarboné repose sur des bases fragiles, et pourrait servir à justifier des investissements nocifs pour le climat. Décryptage. (…)
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/climat-le-faux-semblant-du-modele-energetique-allemand-957930.htmlRévélation(…) Comment maintenir à flot une industrie extrêmement gourmande en énergie tout en diminuant le recours aux combustibles fossiles les plus polluants, et en se privant dans le même temps de l'électricité bas carbone issue des réacteurs nucléaires ? C'est une équation quasiment impossible à laquelle l'Allemagne doit faire face, prise en étau entre des injonctions contradictoires. Car pour satisfaire la demande intensive de ses consommateurs, la première économie européenne n'a d'autre choix que de s'appuyer sur un socle de moyens de production pilotable, sans variations imprévisibles de l'offre. Autrement dit, avec la sortie de l'atome civil, sur du charbon ou du gaz malgré l'urgence climatique.
C'était tout le sens du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Europe, dont la construction a été interrompue par la guerre en Ukraine en février 2022. Depuis la coupure des livraisons par Gazprom, les centrales à charbon ont d'ailleurs été bien plus sollicitées que prévu outre-Rhin. Mais le gaz n'a pas dit son dernier mot, bien au contraire : en mars, le gouvernement a officialisé son souhait de presque doubler le nombre de centrales fonctionnant avec cette énergie fossile d'ici à 2030, en construisant 12 à 18 nouvelles grandes installations, pour sécuriser l'approvisionnement. Avant d'atteindre jusqu'à 150 gigawatts (GW) d'ici à 2045 (contre 27,5 GW aujourd'hui), soit plus de deux fois le parc nucléaire actuel de la France, selon le Fraunhofer Institute.
Pas d'inquiétude cependant, si l'on en croit la coalition au pouvoir : ces engins ne fonctionneront qu'au moment des pointes de demande, puisque d'ici à 2030, l'électricité devra être à 80% d'origine renouvelable. Surtout, et l'expression a fait couler beaucoup d'encre, les centrales en question devront être « hydrogen ready » (prêtes pour fonctionner avec de l'hydrogène), a assuré dans la foulée le chancelier Olaf Scholz. De quoi permettre de pallier l'intermittence des renouvelables, dont la production dépend largement des conditions météorologiques, sans pour autant s'appuyer sur les fossiles, a promis le chef du gouvernement.
70% de pertes lors du procédé
Seulement voilà : selon plusieurs experts, il s'agit là d'un pari extrêmement périlleux, sinon irréaliste. « Dire que ce sera compatible avec l'hydrogène, ce n'est que pure rhétorique destinée à masquer l'opposition frontale entre cette annonce et les objectifs climatiques de l'Allemagne », estime même Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l'énergie.« L'arbre de l'hydrogène cherche à cacher la forêt gazière. Ce concept sert à faire avaler la pilule des investissements dans de nouvelles capacités fossiles. On le voit avec la construction des huit terminaux méthaniers pour réceptionner le gaz naturel liquéfié, et dans les efforts déployés par le gouvernement pour sécuriser sa stratégie d'approvisionnement en gaz sans la Russie », abonde un expert travaillant dans l'hydrogène et souhaitant garder l'anonymat.
Et pour cause, de nombreux obstacles risquent de barrer la route à cette stratégie de conversion à l'hydrogène. Premièrement, cette molécule est aujourd'hui « fabriquée » à partir de gaz fossile, par vaporeformage du méthane. Pour être décarbonée, celle-ci devrait être issue d'un procédé d'électrolyse consistant à décomposer l'eau grâce à un courant électrique. Mobiliser ensuite cet hydrogène dans une centrale à gaz consisterait donc à générer de l'électricité, afin de mettre au point du gaz… pour produire de l'électricité. Par conséquent, le rendement ne dépasserait pas 30%, dans le meilleur des cas.
« Depuis les premiers chocs pétroliers, on parle de l'hydrogène pour remplacer les fossiles. Aujourd'hui on en a absolument besoin pour les engrais ou la pétrochimie, mais si ça ne s'est pas développé au-delà, y compris pour produire de l'électricité, c'est parce que ça coûterait très cher. Et cette configuration économique découle tout simplement de la physique, et des pertes massives enregistrées lors du processus », souligne Maxence Cordiez.
A ces 70% de perte d'électricité s'ajouterait le coût élevé des infrastructures d'électrolyse et de stockage. « Et pour ces dernières, la démonstration de faisabilité à grande échelle est encore en attente », précise Maxence Cordiez. Le gestionnaire du réseau électrique français, RTE, a d'ailleurs étudié cette piste dans ses fameux scénarios de décarbonation du mix électrique de l'Hexagone, notamment dans la trajectoire 100% renouvelable. Résultat : celle-ci est « soumise à des incertitudes technologiques [...] et surtout industrielles », pointe l'organisme. (…)
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Je me suis penché sur l'histoire de l'EPR2, le réacteur que la France a développé seule après que l'Allemagne
l'ait laissée tomberait choisi d'autres orientations énergétiques. C'est édifiant.
Ca pourrait presque devenir un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire dans le cadre d'une coopération: estimation irréaliste des coûts et délais, projet trop complexe, gouvernance de projet inappropriée, études insuffisamment avancées au lancement, contexte règlementaire en évolution continue et j'en passe.Un exemple m'a particulièrement frappé. Pour une raison qui m'échappe encore aujourd'hui , les allemands tenaient à pouvoir entretenir le réacteur sans devoir l'arrêter. Résultat, on avait prévu à l'origine une double enceinte de confinement, pour servir de sas, quand les équipes interviendraient. Restée seule aux manettes, la France en est revenue à une configuration plus classique (en marron à droite au cas où vous n'auriez pas deviné) :
J'espère sincèrement que Paris et Berlin, ont retenu la leçon, parce que sinon, le SCAF est mal barré.
RévélationEncore qu'on pourra toujours faire comme l'EPR: développer notre propre solution, trouver des membres de l'UE que ça intéresse … et attendre que l'Allemagne se rende compte qu'elle s'est (encore) tirée une balle dans le pied!
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Police, Gendarmerie, Pénitentiaire, Pompiers [infos only]
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Loin de moi l'idée de vouloir créer une diversion , mais, il y a peu, j'ai vu passer une info que je voudrais partager. C'est lié aux événements à la source des 5 jours d'émeutes: la mort du conducteur (mineur) d'une voiture, après une course-poursuite par des motards de la police, suite à un refus d'obtempérer.
De manière générale, je crois comprendre que l'interception d'une automobile qui ne veut pas s'arrêter est une opération très difficile pour les forces de l'ordre. Pour les fonctionnaires en uniforme, l'usage de leur arme est soumise à des règles très stricte et la moindre erreur peut conduire à un drame.
Dans certains cas, l'usage des herses constitue une alternative intéressante :
Mais, outre que la masse et l'encombrement de ces engins ne les rend pas toujours faciles à manier (et carrément intransportables pour des motards), la volonté d'éviter l'éclatement du pneu (pour empêcher la perte de contrôle et l'accident) amènerait à un dégonflement relativement lent, sur plusieurs (dizaines de?) kilomètres, ce qui prolonge d'autant la course-poursuite.
Ces herses semblent néanmoins constituer une solution acceptable dans certaines situations. Sauf que la dernière création de Michelin pourrait bien chambouler ce fragile équilibre :
Quelques précisions:
(…) « Après plus d’une centaine d’années passées à développer des applications pneumatiques, Michelin se tourne désormais vers le sujet “ non pneumatique ”. Autrement dit “ sans air ”. Mais toute solution sans air doit encore être homologuée pour un usage sur route ouverte. En attendant cette homologation, Michelin a obtenu une dérogation du Centre National de Réception des Véhicules pour faire rouler le seul pneu sans air en conditions réelles de circulation. Il roule ainsi pour la première fois en France et en Europe. Il faut exposer en effet ce produit dans des climats et les conditions d’usage qui ne sont pas les mêmes », expose Bruno de Feraudy, directeur des activités première monte du pneumaticien.
Un développement sur simulateur…
Pour concevoir l’Uptis, Michelin s’est appuyé sur logiciel thermodynamique Tametire qu’il a conçu. Celui-ci peut faire interagir les composants du pneu en reproduisant les déformations et les effets des températures sur les matériaux. Les ingénieurs ont créé un modèle mathématique indépendant pour chaque élément de sa structure du pneu Uptis, au fonctionnement mécanique totalement différent de celui d’un pneu gonflé. Pour chaque dimension envisagée, la simulation permet de connaître la quantité de CVR et de gomme à prévoir (cf. encadré). Et de quelle manière les ailettes doivent s’agencer afin de déterminer comment la roue va porter la charge. Ce développement du pneu Michelin Uptis a fait l’objet de 50 brevets. (…)
Comme l'indique l'article, il ne s'agit pour le moment que d'une expérimentation pour La Poste dans les Hauts de France, mais on risque de voir ce genre d'accessoire se répandre dans les années à venir. Ce qui rendra d'autant plus délicates les interceptions de véhicules en fuite.
Comme les USA seront sans doute également concernés, je ne doute pas que les policiers américains trouveront de nouvelles solutions techniques, mais je crains qu'on ne connaisse quelques années compliquées …