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Desty-N

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Messages posté(e)s par Desty-N

  1. Le 16/03/2023 à 06:53, Deres a dit :

    Je voulais dire que 100 millions d'investissement ce n'est pas tant que cela surtout vu le cout d'un EPR.

    Ok, on s'était mal compris. Je suis tout-à-fait d'accord sur le fait qu'un EPR coute cher, nécessite beaucoup d'investissements, et c'est  là que le contexte européen peut nous aider (histoire de recoller au sujet :coolc:)

    Comme je le mentionnais sur la page précédente, il y a d'abord notre collaboration avec  d'autres états membres (+ l'Angleterre) qui nous apporte une masse critique d'utilisateurs. Ensuite, il y a la réglementation européenne sur la taxonimie verte, visant à orienter les investissements énergétiques, ainsi que d'autres réglementations, bien que, dans ce domaine, nos voisins d'outre-Rhin s'avèrent quelque peu mesquins. Et enfin, paradoxalement, il y a la décision allemande d'abandonner l'EPR, car ça nous a permis de développer un EPR2 nettement moins compliqué à concevoir et moins difficile à construire.

    C'est dans ce contexte plus favorable qu'on peut récupérer le savoir-faire pour fabriquer nous même les cuves des réacteurs voire d'envisager de retraiter nous même le combustible usagé, au lieu de confier cette tâche à la Russie.
    Je ne suis pas sûr de la manière dont on s'y prendra, mais le CEA a parrainé deux start-up aux technologies prometteuses: 

    Révélation

    Le CEA présente, ce jeudi 9 mars, Hexana et Stellaria, deux startups développant des petits réacteurs nucléaires innovants (…). Les deux jeunes pousses s'appuient sur des technologies de quatrième génération développées au sein du CEA. Chacune vise la mise au point d'un prototype à l'horizon 2030. L'organisme de recherche, rompu à la création d'entreprises depuis plus de 50 ans, a mis en place un programme d'accélération spécifique pour les accompagner. Interview de Laurence Petit, directrice déléguée du CEA (…).

    LA TRIBUNE - À l'occasion du salon Hello Tomorrow, événement majeur de la « deeptech », vous dévoilez deux nouvelles startups nucléaires qui s'appuient sur des technologies et des brevets du CEA pour développer des petits réacteurs modulaires innovants. Pouvez-vous nous les présenter ?
    LAURENCE PETIT - Ces deux startups travaillent sur des petits réacteurs de quatrième génération. Hexana développe un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium, (…). L'intérêt est de proposer un réacteur très flexible, (…).. Son autre point fort, c'est la possibilité d'utiliser sur plusieurs cycles des combustibles Mox [fabriqués à partir de combustibles déjà irradiés dans les réacteurs du parc nucléaire français, Ndlr], un atout en matière d'économie circulaire. (…)
    Stellaria développe, elle, un réacteur à sels fondus [qui utilise des combustibles sous forme liquide, Ndlr] d'une puissance de 150 MWe. C'est une technologie moins mature mais sur laquelle le CEA a accumulé (…) de l'expérience. Son premier avantage, c'est sa très forte flexibilité. Ce type de réacteur peut monter en puissance très rapidement. Ensuite, il peut utiliser différents types de combustibles : de l'uranium de retraitement, de l'uranium enrichi, du Mox, voire du thorium. Il peut donc s'adapter au marché français, mais aussi à l'export selon le combustible privilégié par les différents pays. Il présente également un haut niveau de sûreté. C'est un réacteur qui fonctionne par convection naturelle. Il n'y a pas de pression ni de pièces mécaniques critiques, comme les pompes. L'un des grands verrous technologiques des réacteurs à sels fondus, c'est la tenue à la corrosion. Pour s'en affranchir, Stellaria a développé un réacteur sous forme de capsule que l'on enlève tous les cinq ans pour en remettre une nouvelle, (…). Le réacteur est enfin très compact. La cuve mesure 4 mètres de haut et moins de 2 mètres de diamètre.
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/c-est-la-premiere-fois-que-le-cea-essaime-des-startups-qui-developpent-des-reacteurs-nucleaires-innovants-laurence-petit-954617.html

    D'après ce ce que j'ai lu par ailleurs, les réacteurs à sels fondus peuvent être adaptés spécifiquement pour bruler un type précis d'actinide. Là aussi, la France seule ne génèrerait pas assez de déchets nucléaires pour que ça vaille la peine de chercher à tous les exploiter (à part le plutonium, dans le MOX). Par contre à 11 ou 12, cela devient intéressant.
    Si les nouvelles technologies tiennent leurs promesses, je pense même que la France pourrait envisager d'importer les "déchets" nucléaires de ses voisins, pour les valoriser. (si un jour, on nous paye pour produire de l'électricité, on aurait tort de refuser :bloblaugh: )
    De la même manière, en jouant sur sa masse, sur son poids économique, l'Union Européenne, pourrait développer des politiques industrielles intéressantes, dans pas mal de domaines. Elle s'y essaye pour les métaux stratégiques, mais je vois plein d'autres domaines, où cela pourrait s'avérer intéressant (batteries, smartgrid, panneaux solaires et même stockage/ transformation / valorisation du CO2) Si je trouve 5mn, j'essayerai de développer ce point à l'occasion.

     

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  2. Décidément, je persiste à monopoliser ce fil, mais je vais rebondir sur mon message de samedi

    Le 11/03/2023 à 16:35, Desty-N a dit :

    Par contre voici un info qui risque d'avoir un impact sur les membre de l'Union qui veulent relancer l'atome:

    Framatome relocalise la fabrication des cuves nucléaires, composant capital des centrales
    C’est 100 millions d’euros que met sur la table le leader international de l’énergie nucléaire pour répondre aux ambitions de souveraineté énergétique de la France : Framatome rapatrie sur son site du Creusot (Saône-et-Loire), la production des pièces de haute précision indispensables à la fabrication des futurs réacteurs nucléaires, les EPR 2. Le nouvel atelier devrait être opérationnel à la mi-2026.  https://www.latribune.fr/regions/bourgogne-franche-comte/framatome-relocalise-la-fabrication-des-cuves-nucleaires-composant-capital-des-centrales-954591.html

    (…) Ce genre d'installation coûte extrêmement cher à mettre en place et ce sans compter le coût des savoir-faire à entretenir.(c'est pour ça qu'à un moment, on avait tout délégué à une filiale de Mitsubishi) Si le Creusot remonte en puissance, les autres membre du "club" pourraient bien demander à en bénéficier. Ca pourrait même intéresser l'Angleterre. 

    Avec 11 membres de l'UE + l'Angleterre intéressés par l'énergie nucléaire, on dispose d'une masse critique d'utilisateurs (sans mauvais jeu de mot :tongue:) qui permettent à la France d'envisager de récupérer des compétences importantes, mais trop couteuses à conserver pour elle seule. J'ai cité le cas des cuves nucléaires, et il y a un autre domaine qui se profile à  l'horizon

    Citation

    Nucléaire : ce calcul financier d'EDF qui a poussé la France à recycler son uranium en Russie
    DOSSIER SPÉCIAL. Il y a cinq ans, l'électricien tricolore a réactivé un partenariat avec l’entreprise russe Rosatom pour qu’elle recycle l'uranium consommé par les centrales nucléaires de l'Hexagone, en vue de réutiliser ces combustibles usés. Alors que ce deal s’est matérialisé pour la première fois fin novembre 2022 par la livraison en France d'uranium retraité en Sibérie, l’opération a fait vivement réagir. En réalité, celle-ci relève d’un arbitrage purement économique d'EDF. Reste qu'avec la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l'uranium naturel, l'équation pourrait bien changer. (…)  https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-ce-calcul-financier-d-edf-qui-a-pousse-la-france-a-recycler-son-uranium-en-russie-954063.html

      

    Révélation

    C'est un paradoxe étonnant. Alors qu'EDF réutilise une partie de l'uranium consommé par ses centrales nucléaires, afin d'inscrire la filière dans des pratiques vertueuses d'économie circulaire, ce choix risque aujourd'hui d'écorner son image. Sur le papier, l'idée semble pourtant louable, puisqu'il s'agit de recycler des matières issues des combustibles déjà irradiés une première fois en réacteur, de manière à produire de l'électricité sans creuser à nouveau dans les mines. Seulement voilà : c'est la Russie, et plus particulièrement la filière Tenex du géant Rosatom, qui réalise l'opération de retraitement (…)
    Il faut dire que ni la France, ni aucun autre pays d'Europe de l'Ouest, ne disposent de l'outil industriel nécessaire pour recycler cet uranium, qui constitue près de 95% des combustibles usés dits « valorisables ». Aujourd'hui, la seule usine capable de s'en charger se trouve dans la région de Tomsk, en Sibérie. (…)
    « Quand EDF a annoncé relancer cette filière, Orano [l'entreprise française spécialisée dans les métiers du combustible nucléaire, ndlr] a été interrogée. Mais finalement, il était moins cher de sous-traiter ces opérations en Russie. (…) », explique un proche du dossier (…).
    Et pour cause, même si Orano « maîtrisait technologiquement » le processus, la société aurait dû construire un atelier spécifique, ce qui aurait nécessité un investissement conséquent. (…)
    Il n'empêche, la flambée récente des cours de l'uranium naturel et l'accumulation de l'URT non recyclé (34.000 tonnes au Tricastin, dont les deux tiers appartiennent à EDF) poussent l'électricien tricolore à se repencher sérieusement sur la question. D'autant que l'équation économique pourrait bien s'inverser, alors que de nombreux pays entendent construire de nouvelles centrales nucléaires (…)
    Dans ces conditions, EDF espère faire certifier les vingt réacteurs tricolores du palier de 1.300 MW afin qu'ils carburent eux aussi à l'URT, aux côtés de Cruas. Ce qui permettrait à l'Hexagone de consommer environ 1.350 tonnes d'URT chaque année. Un chiffre à comparer avec les 7.000 tonnes d'uranium naturel qu'absorbe le parc aujourd'hui.
    « Pendant 10 ans, on a entreposé de l'URT. C'est comme si on avait une mine à disposition, qu'on pourrait remobiliser quand le cours de l'uranium naturel monte », glisse un acteur du secteur.(…)
    « On reprend la filière russe, mais pas à grande échelle. Le but serait de disposer d'une filière européenne pour ne pas faire reposer la sécurité d'approvisionnement sur la Russie », expliquait ainsi EDF à La Tribune en février.
    Pour ce faire, le groupe affirme déjà « travailler » avec Orano et Westinghouse pour construire une usine de conversion de l'URT sur le Vieux continent, ce qui « prendra une dizaine d'années », selon un porte-parole. (…)

    GLOSSAIRE(*) (…)
    L'uranium de retraitement ou URT : c'est l'uranium issu des combustibles usés, c'est-à-dire ceux ayant déjà été irradiés une fois dans le cœur d'un réacteur nucléaire.

    Là aussi, on pourrait bien se doter d'un atelier spécifique qui approvisionnerait toute l'Europe.

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  3. J'ai posté dans le fil sur l'économie décarbonée

    Mais il y a 2-3 détails liés à l'UE qui ont plus leur place ici: 

    Citation

    (…) Un sursis. Réunis lundi soir à Luxembourg, les ministres de l'Environnement des Vingt-Sept ont acté, après la Commission européenne et les députés européens, l'arrêt des ventes de voitures thermiques après 2035. A une nuance près : tous se reverront en 2026 pour reconsidérer la question des moteurs hybrides rechargeables et celle des carburants de synthèse.
    Les carburants de synthèse ? Une technologie déjà en voie d'industrialisation dans l'aérien, où ils constituent la solution la plus crédible pour décarboner le secteur en l'absence d'alternatives électriques - l'Union européenne vient d'ailleurs d'imposer leur usage progressif par les compagnies aériennes. Dans l'automobile en revanche, les progrès sont encore embryonnaires, portés par quelques constructeurs, et observés, pour l'instant, d'un oeil sceptique. 
    « Cela ne semble pas réaliste (...), ces carburants semblent exorbitants en termes de coût, mais si les constructeurs nous apportent la preuve du contraire, tant mieux. La balle est dans leur camp, la Commission fera preuve d'un esprit d'ouverture sur ce point », a commenté le vice-président de la Commission chargé du Pacte Vert, Frans Timmermans, au sortir de la réunion de lundi soir. (…)
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/automobile-les-carburants-de-synthese-derniere-planche-de-salut-du-moteur-thermique-1582582 

    Ces nouvelles informations soulèvent plus de questions qu'elles n'en résolvent. L'Allemagne veut-elle avancer cette année le débat prévu pour 2026? Berlin se focalise-t-elle sur les carburants de synthèse, ou bien compte-elle aussi aborder, comme prévu, la question des hybrides rechargeables? Et quid de la taxe carbone européenne? Les carburants produits dans l'UE à partir d'énergie décarbonée en seront-ils exemptés?

    Bref, il reste encore beaucoup d'inconnues et, avant de crier au loup, il va falloir suivre de près les développements administratifs de la future législation. 

    Révélation

    Par contre, ça serait vraiment bien que les journalistes bossent leurs dossiers.
    Voilà deux articles dans le même journal à une semaine d'intervalle:

    • L'Allemagne mène la résistance contre l'obligation des voitures électriques en 2035
      Par Nicolas Meunier le 07.03.2023 à 08h30 (…)
      Initialement prévu le 7 mars 2023, le vote de la loi européenne interdisant la vente de voitures thermiques n’aura finalement pas lieu, sous la pression de l’Allemagne. Alors que tout une industrie s’organise tant bien que mal pour un virage radical vers l’électrique, gouvernements et constructeurs commencent à douter.  (…)
      https://www.challenges.fr/automobile/fin-des-voitures-thermiques-en-2035-la-resistance-s-organise_847836  
    • Fin des moteurs à essence : pourquoi le plaidoyer de l'Allemagne sera entendu
      Par Eric Bergerolle le 13.03.2023 à 08h49 (…)
      Le refus de Berlin de signer le texte qui signe l'arrêt de la commercialisation des moteurs thermiques n'est pas la trahison que d'aucuns décrivent. Les Allemands ne font qu'exiger le respect l'accord rédigé par les Vingt-Sept qui prévoit l'insertion d'une clause offrant leur chance aux carburants de synthèse. Dénouement attendu ce jour à Strasbourg.  (…)
      https://www.challenges.fr/automobile/actu-auto/fin-des-moteurs-a-essence-pourquoi-le-plaidoyer-de-l-allemagne-sera-entendu_848556 

    Cherchez l'erreur :dry:
    Je commence à me dire que ChatGPT pourrait tout aussi bien produire des articles de ce niveau. Si les médias ne corrigent pas le tir, Apple ou Amazon risque de trouver un nouveau créneau à exploiter. (Et qui leur couterait moins cher que les milliards investis dans les séries :chirolp_iei:)

     

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  4. Désolé, je vais encore m'auto-citer: 

    Citation

    plus de détails sur les réticences allemandes :

    Le vote des États membres de l'UE, prévu mardi, pour entériner l'interdiction en 2035 est reporté sine die.(…)
    La Commission a donc été sommée de proposer de nouveaux aménagements. Sa proposition, initialement présentée en juillet 2021, prévoit de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe à partir de 2035 et donc à stopper les ventes de véhicules neufs à essence et diesel, y compris les moteurs hybrides­.
     (…) Opposée dès le départ à cette mesure, l'Allemagne avait pourtant fini par obtenir des dérogations pendant les négociations, notamment sur la poursuite après 2035 de la production de voitures avec des moteurs à combustion utilisant des carburants alternatifs, comme les carburants synthétiques (e-fuels). (…)
    Mais le FDP a jugé ces derniers jours qu'il fallait encore davantage bétonner cette possibilité de recours aux carburants alternatifs. (…)  https://www.lefigaro.fr/flash-eco/fin-des-voitures-a-moteur-thermique-l-allemagne-retarde-le-feu-vert-de-l-union-europeenne-20230303  (…)

    Il semble que Berlin avait une bonne raison :

    Le refus de Berlin de signer le texte qui signe l'arrêt de la commercialisation des moteurs thermiques n'est pas la trahison que d'aucuns décrivent. Les Allemands ne font qu'exiger le respect l'accord rédigé par les Vingt-Sept qui prévoit l'insertion d'une clause offrant leur chance aux carburants de synthèse. Dénouement attendu ce jour à Strasbourg. (…)
    Pour justifier sa volte-face, (…), Berlin s'abrite derrière le principe de la parole donnée. "Nous avons toujours dit clairement que la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035 (...). Ce qui manque maintenant, c'est la réalisation de cet engagement", a rappelé vendredi le ministre allemand des Transports, Volker Wissing (FDP, libéraux). (…) https://www.challenges.fr/automobile/actu-auto/fin-des-moteurs-a-essence-pourquoi-le-plaidoyer-de-l-allemagne-sera-entendu_848556 

    Pour rappel, les carburants de synthèse en question, seraient produits à partir de dioxyde de carbone. Leur combustion ne ferait que rejeter dans l'atmosphère un gaz qui s'y trouvaient peu de temps auparavant. Les émissions de CO2 seraient donc nulle en moyenne. Une telle solution permettrait au moteur thermique classique de perdurer quelques années supplémentaires.

    A cette belle démonstration, j'ajouterais cependant deux bémols:

    1. d'un point de vue chimique la molécule de dioxyde de carbone est extrêmement stable. La casser pour en recombiner les éléments nécessite beaucoup d'énergie. Bien sûr, les plantes effectuent la photosynthèse au quotidien, mais cela nécessite des processus très astucieux avec pas mal de réactions intermédiaires, pas encore toutes parfaitement maitrisées. De plus, il s'agit de processus au rendement énergétique assez médiocre et qui nécessitent une lumière solaire assez abondante. Pour les carburants de synthèse, il va donc falloir une source d'énergie abondante, bon marché et qui ne rejette pas par elle-même de CO2. J'ai du mal à voir la lignite teutonne ou le gaz américain jouer ce rôle. Par contre, le nucléaire français cocherait toutes les cases.:wink:
    2. le CO2 ne se trouve pas en grosse quantité dans l'atmosphère. Donc, si on veut l'utiliser, il faut d'abord l'extraire. Il s'agira d'une action délicate et fastidieuse. Est-ce qu'il ne serait pas plus simple de s'intéresser aux cheminées de l'industrie, qui dégagent en quantité des fumées avec des fortes concentrations?

    Bref, je pense qu'on pourrait finir par se retrouver avec des hydrocarbures européens produits avec du CO2 allemand et de l'électricité nucléaire française. Et qui pourraient bien couter 8-10€ le litre. Au moins ça incitera à passer à l'électrique.:tongue:

    EDIT: petit exemple 

    Citation

    (…) Dans l'automobile, ces carburants sont notamment portés par un constructeur : Porsche. La filiale de Volkswagen développe, avec Siemens, un imposant projet dans la province de Magallanes, au Chili. Là-bas, de l'électricité générée par éoliennes produit, par électrolyse, de l'hydrogène. Recombiné à du CO2 prélevé dans l'atmosphère, celui-ci est transformé en « e-méthanol », un électrocarburant liquide facilement stockable et transportable - ce qui rend son exploitation économiquement viable. (…)
    Reste aussi la question du prix, aujourd'hui rédhibitoire - environ 10 dollars le litre. Les industriels regroupés sous la bannière « eFuel Alliance » (Mazda, Bosch, BMW, Exxon...) ont encore quatre ans pour démontrer la viabilité. (...)
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/automobile-les-carburants-de-synthese-derniere-planche-de-salut-du-moteur-thermique-1582582 

     

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  5. Je rebondis sur mon post précédent 

    Je n'ai pas mis l'info directement dans ce fil car … la GB n'appartient plus à l'UE :bloblaugh:

    Par contre voici un info qui risque d'avoir un impact sur les membre de l'Union qui veulent relancer l'atome:

    Framatome relocalise la fabrication des cuves nucléaires, composant capital des centrales
    C’est 100 millions d’euros que met sur la table le leader international de l’énergie nucléaire pour répondre aux ambitions de souveraineté énergétique de la France : Framatome rapatrie sur son site du Creusot (Saône-et-Loire), la production des pièces de haute précision indispensables à la fabrication des futurs réacteurs nucléaires, les EPR 2. Le nouvel atelier devrait être opérationnel à la mi-2026.  https://www.latribune.fr/regions/bourgogne-franche-comte/framatome-relocalise-la-fabrication-des-cuves-nucleaires-composant-capital-des-centrales-954591.html

    Révélation

    Ce n'est pas un hasard si la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher s'est rendue, vendredi dernier, sur le site de Framatome au Creusot (Saône-et-Loire), site industriel historique de la métallurgie française dès le 18e siècle, devenu aussi à la fin des années 1950 le berceau des ambitions nucléaires françaises, pour annoncer cet investissement de 100 millions d'euros sur trois ans.

    « Un nouvel atelier industriel de Framatome va être construit ici au Creusot », sur le site de Framatome, qui « permettra la relocalisation des pièces de haute précision auparavant fabriquées en Europe de l'Est », a déclaré la ministre en visant l'immense forge du leader du nucléaire, une des rares au monde capables de réaliser les pièces de grande taille indispensables aux centrales nucléaires.

    Et d'ajouter :

    « C'est l'une des seules forges au monde capables de réaliser les pièces de grande taille indispensables à la fabrication des réacteurs nucléaires », rappelait la ministre de la transition énergétique lors de sa visite.

    C'est en effet sur ce site du Creusot que sont fabriquées les cuves des chaudières nucléaires. Des pièces monumentales dont certaines pèsent jusqu'à 400 tonnes et mesurent près de 13 mètres de hauteur.

    Areva, Le Creusot, nucléaire, réacteurs, irrégularités, fabrication, fraude, qualité

    areva-le-creusot-nucleaire-reacteurs-irr
    [Fabrication d'une cuve de réacteur nucléaire à la forge du Creusot. Photo prise le 11 janvier 2017 par Robert Pratta / Reuters. (…) ]

    Relocalisation de la fabrication des « internes de cuves »
    Aujourd'hui, face aux enjeux de souveraineté énergétique, le groupe Framatome (14.000 collaborateurs à travers le monde, 4,12 milliards d'euros de chiffre d'affaires) relocalise, dans un nouvel atelier, la fabrication des « internes de cuve » auparavant sous-traitées en Europe de l'Est, notamment celles destinées aux deux EPR britanniques commandés à EDF pour les sites de Hinkley Point C et de Sizewell C.

    Ces pièces sont destinées à la construction des futurs réacteurs nucléaires EPR 2, sachant que ceux-ci seront fabriqués « à un rythme de 1,5 par an », selon le gouvernement. Les premières livraisons seront effectuées mi-2026, soit à temps pour la livraison des six prochains EPR 2, dont les premières mises en service doivent avoir lieu d'ici à 2035.

    L'enveloppe est répartie comme suit : 10 millions d'euros pour l'achat du bâtiment, 20 millions pour l'acquisition des équipements, 20 millions pour l'installation des machines, et entre 10 et 15 millions d'euros qui seront dédiés à la formation et à la qualification des opérateurs.

    Les actionnaires de Framatome sont EDF à 75,5%, Mitsubishi Heavy Industries à 19,5% et Assystem à 5%. EDF étant elle-même détenue à 90% par l'État français. (...)

    La standardisation, élément essentiel de la stratégie française
    Afin d'éviter la même erreur qu'à Flamanville, le gouvernement mise sur la standardisation de ces nouveaux EPR 2. Framatome vient de livrer le projet britannique de réacteur EPR « Hinkley Point C », porté par EDF, et travaille toujours sur le deuxième EPR britannique, « Sizewell C ».

    Même si, pour ces deux projets britanniques, Framatome sous-traitait les internes de cuves - ce qu'il ne fera plus pour les nouveaux réacteurs français -, le savoir-faire est quasi identique pour fabriquer les EPR 2.

    « Standardiser les productions est essentiel car c'est ce qui va nous permettre de délivrer des composants en respectant les exigences de nos clients, tout en garantissant à la fois la qualité et le rythme de production », explique Bernard Fontana, Pdg de Framatome.

    « L'idée est de faire un seul design français, et ensuite de le dupliquer », poursuit-il.

    50.000 composants à sortir, dix ans de charge de travail
    Pour Framatome, les six réacteurs attendus par le gouvernement à horizon 2035 représentent 50.000 composants à fabriquer, soit une charge de travail qui s'étalera sur une décennie.

    Les gros composants de la chaudière nucléaire, tels que la cuve du réacteur, la tuyauterie primaire ou le générateur de vapeur, seront fabriqués, c'est-à-dire forgés et moulés, sur le site du Creusot, puis assemblés sur le site de Saint-Marcel, à 40 kilomètres de Chalon-sur-Saône.

    Les composants mobiles des centrales nucléaires seront fabriqués sur le site de Jeumont, dans le Nord, et tous les assemblages liés aux combustibles seront réalisés sur le site de Romans-sur-Isère, en Auvergne-Rhône-Alpes.

    Mme Pannier-Runacher a rejeté les critiques d'un passage en force de cette politique de relance alors que le projet de loi d'accélération du nucléaire n'est toujours pas approuvé par le Parlement. Il sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du 13 mars, après avoir été (facilement) voté par le Sénat en janvier.

    Ce genre d'installation coûte extrêmement cher à mettre en place et ce sans compter le coût des savoir-faire à entretenir.(c'est pour ça qu'à un moment, on avait tout délégué à une filiale de Mitsubishi) Si le Creusot remonte en puissance, les autres membre du "club" pourraient bien demander à en bénéficier. Ca pourrait même intéresser l'Angleterre.

    Il faut dire qu'il s'agit là d'un superbe exemple d'industrie lourde. Exactement le genre de chose où Berlin excellait en son temps, mais bon ils ont fait d'autres choix. J'espère juste qu'ils les assumeront.:happy:

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  6. Suite de l'histoire du "Club du nucléaire": 

    Relance du nucléaire : un « couple franco-britannique » plutôt que franco-allemand
    A défaut de s’entendre avec plusieurs de ses voisins européens sur le sujet, en premier lieu l’Allemagne et l’Espagne, la France se tourne vers le Royaume-Uni pour renforcer ses positions dans le nucléaire. En effet, les deux pays ont signé ce vendredi un partenariat afin de consolider leur collaboration dans le domaine, alors qu’EDF participe à la construction des deux EPR de Hinkley Point C, et est entré au capital du projet de la nouvelle centrale Sizewell C, prévue dans l’est de l’Angleterre. (...)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/relance-du-nucleaire-un-couple-franco-britannique-plutot-que-franco-allemand-954879.html

    Révélation

    Il n'y a pas qu'avec les pays de l'Union européenne que la France fraternise pour relancer le nucléaire sur le Vieux continent. Car après avoir annoncé, fin février, le coup d'envoi d'une « alliance » sur le sujet avec dix membres des Vingt-Sept, Paris tisse cette fois sa toile au Royaume-Uni. Et projette d'entamer une coopération encore plus étroite avec Londres sur le sujet, alors que l'entreprise tricolore EDF participe déjà à la construction des deux réacteurs EPR dans le Somerset (Hinkley Point C), mais aussi au projet de nouvelle centrale à l'est du pays, baptisée Sizewell C.

    En effet, à l'occasion du sommet franco-britannique organisé ce vendredi 10 mars à l'Élysée, le Premier ministre anglais Rishi Sunak a signé avec le gouvernement français deux partenariats majeurs, en-dehors des textes sur la lutte contre l'immigration illégale ou la défense. L'un porte sur l'énergie en général, et cible une collaboration globale plus poussée qu'avec « n'importe quel autre pays » entre Paris et Londres afin de « coordonner leurs positions », explique le cabinet de la ministre tricolore de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

    Déploiement de l'hydrogène issu du nucléaire
    L'autre se focalise sur le nucléaire en particulier, et « illustre une convergence assez unique » sur cette question. « Il s'agit de textes symboliquement très forts » qui se traduiront par des « échanges sur les plans technique et politique », notamment pour ce qui est du « développement des compétences » et des « technologies nucléaires innovantes », précise-t-on dans l'entourage de la ministre.

    Dans la déclaration de coopération sur l'atome, signé en présence des PDG d'EDF et d'Orano, de l'administrateur général du CEA, de la directrice du projet Sizewell C et de son homologue à Hinkley Point C, les deux pays s'engagent ainsi à renforcer leur collaboration pour « les nouvelles constructions, la diversification énergétique, le démantèlement, la gestion des déchets, la recherche et le développement (y compris pour le déploiement sûr et sécurisé de petits réacteurs modulaires, les SMR), les compétences, la chaîne d'approvisionnement, la fusion et la sûreté ».

    Alignés sur l'hydrogène bas carbone
    Et pour cause, « les événements mondiaux récents ont mis en évidence l'importance et la valeur de l'énergie nucléaire pour parvenir à un approvisionnement énergétique résilient et diversifié », peut-on lire dans le document.

    Par ailleurs, Londres et Paris y réaffirment leur intention de s'attaquer aux obstacles au déploiement de l'hydrogène bas carbone (c'est-à-dire issu du nucléaire), un sujet pour le moins électrique dans l'UE, puisque l'Allemagne, le Luxembourg, l'Autriche ou encore l'Espagne se montre très réticents. A défaut de s'entendre avec son voisin allemand, décidément opposé à la fission de l'uranium, l'Hexagone peut donc compter sur la Grande-Bretagne pour l'épauler en la matière, trois ans après le Brexit.

    700 millions de livres sterling pour le lancement de Sizewell C
    Il faut dire que Londres a fait du développement du nucléaire l'une des priorités de sa stratégie énergétique. Alors que la plupart de ses quinze réacteurs arrivent en fin de vie et que la seule centrale en construction, Hinkley Point C portée par EDF et le chinois CGN, a vu ses coûts s'envoler et n'entrera pas en service avant 2027, l'exécutif a lancé un vaste programme de renaissance de l'atome. Dès avril 2022, l'ancien Premier ministre Boris Johnson a en effet annoncé son intention de bâtir huit nouveaux réacteurs, avant de promettre en septembre 700 millions de livres sterling (788 millions d'euros) pour le lancement des deux EPR Sizewell C - le premier soutien de l'État à un projet nucléaire en Grande-Bretagne depuis plus de 30 ans.

    En novembre dernier, CGN est d'ailleurs sorti du capital de Sizewell C, et ses parts ont été rachetées à proportion égale par EDF et la Grande-Bretagne. Une « décision historique » qui « réitère la confiance que le Royaume-Uni accorde à la technologie EPR et au nucléaire dans sa politique énergétique », s'était alors félicité EDF. « Vous nous aidez à sécuriser notre approvisionnement en nucléaire grâce à l'incroyable travail d'EDF à Sizewell C », a ainsi déclaré Rishi Sunak ce vendredi. Reste néanmoins à trouver un accord de financement avant de pouvoir prendre une décision finale d'investissement, et commencer la construction de la fameuse centrale.

    On a donc une jolie petite alliance de revers qui se met en place. Et ça ne m'étonnerait même pas qu'à terme, Berlin ne finisse par acheter de l'électricité (nucléaire) à Paris. Il faut bien garder son industrie compétitive… :rolleyes: 

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  7. Le 26/02/2023 à 23:11, Desty-N a dit :

    Le dernier point sur lequel il faudra garder un œil, ce sont les stocks de munitions. La guerre en Ukraine a montré que l'attrition risquait de jouer un rôle important, si un conflit s'éternisait. L'occident relance son industrie d'armement. Je suis sûr qu'ils accueilleraient avec intérêt les commandes d'un client comme Taïwan… 

    J'ai des éléments de réponse: 

    Citation

    Washington vend des munitions à Taïwan pour 619 millions de dollars Ce contrat intervient au moment où les tensions entre les Etats-Unis et la Chine sont au plus haut. Washington dit que cette vente est conforme à ses positions traditionnelles envers Pékin et Taipei. (…)
    La vente comprend 100 missiles antiradar à grande vitesse (HARM) AGM-88B, 200 missiles air-air de moyenne portée avancés (AMRAAM) AIM-120C-8, ainsi que des lanceurs et des missiles factices d'exercice. Cela renforcera la « capacité de Taïwan à assurer la défense de son espace aérien, la sécurité régionale et l'interopérabilité avec les Etats-Unis », a affirmé le Pentagone.  (…)
    https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/washington-vend-des-munitions-a-taiwan-pour-619-millions-de-dollars-1911306

    Et de manière plus générale

    Citation

    La guerre en Ukraine a convaincu  les dirigeants de Taiwan de la nécessité d'acquérir et de stocker plus d'armes - une leçon qui est devenue de plus en plus urgente ces derniers mois à mesure que les provocations de la Chine accélèrent, a déclaré le président du nouveau comité sur la Chine à la suite d'un voyage furtif à Taipei.
    "Presque tous les responsables taïwanais que j'ai rencontrés ont mentionné l'invasion russe de l'Ukraine comme un réveil", a déclaré lundi le représentant Mike Gallagher (R-Wis.), Dans une interview à son retour de la démocratie autonome. La Chine prétend que Taipei est la sienne - et a juré un jour unis à la République populaire - par force si nécessaire.

    Taiwan fait face à un arriéré d'armes de 19 milliards de dollars, en attendant des armes cruciales - comme les missiles anti-navires Harpoon et les avions de chasse F-16 - qui, dans de nombreux cas, ne doivent pas arriver pendant des années. Dans le cas de Harpoons, a déclaré un assistant du Congrès, les missiles ne devraient pas commencer à arriver en nombre réel avant 2027 au plus tôt.(…)
      https://www.washingtonpost.com/national-security/2023/02/22/taiwan-weapons-china-gallagher/

    Révélation

    The war in Ukraine has impressed on Taiwan’s leaders the need to acquire and stockpile more weapons — a lesson that’s become increasingly urgent in recent months as China’s provocations accelerate, said the chairman of the new House select committee on China following a stealth trip to Taipei.
    “Almost every Taiwanese official I met with mentioned the Russian invasion of Ukraine as a wake-up call,” said Rep. Mike Gallagher (R-Wis.), in an interview Monday upon his return from the self-governing democracy. China claims Taipei as its own — and has vowed it will be united with the People’s Republic one day — by force if necessary.

    Taiwan faces a $19 billion arms backlog, awaiting crucial weapons — such as Harpoon anti-ship missiles and F-16 fighter jets — that in many cases aren’t due to arrive for years. In the case of Harpoons, one congressional aide said, the missiles aren’t likely to begin arriving in real numbers until 2027 at the earliest.
    “That was the biggest thing we heard from every major Taiwanese leader — concerns over delays,” said Gallagher, who met with Taiwanese President Tsai Ing-wen, her vice president, defense minister, intelligence chief and other top security officials in a four-day trip. “That’s troubling the Taiwanese, and I think that’s unacceptable.”

    Gallagher, who had never visited Taiwan before, said he came away impressed by the urgency with which the government took the threat posed by Communist Party-led China and its fast-growing military.
    “Our best chance of preventing an invasion of Taiwan, and of essentially preventing World War III, is to put actual hard power on Taiwan … and, to paraphrase President Tsai, to ensure that every day, when she wakes up, we are increasing the cost of an invasion for [Chinese President] Xi Jinping,” he said.

    Gallagher, a former Marine Corps intelligence officer who deployed twice to Iraq, said he intends to use the committee to draw attention “to the urgency of arming Taiwan” robustly.  (…)
      https://www.washingtonpost.com/national-security/2023/02/22/taiwan-weapons-china-gallagher/

     

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  8. il y a une heure, g4lly a dit :

    Il s'agit d'un affrontement pour re-prendre - ou ne pas perdre - le lead de l'Union ... pas d'un problème d'épicier.

    Après leurs choix un peu hasardeux ... énergie éolienne plus PV - intra et extra européenne -  ... associé à un backup gazier russe bon marché. Ils se retrouvent avec un cout de l'énergie très élevée qui risque de déclasser leur économie. La seule solution c'est alors de faire monter le prix de l'énergie chez les autres, le temps de "transitionner", puis d'espérer retrouver un avantage compétitif via des ENR tres bon marché en grande quantité.

    Il s'agit d'un affrontement d'une ampleur sans commune mesure avec le problème des carburants synthétique qui ne s'adresse qu'à des marché de niche dans l'Union, et ou qui peuvent se délocaliser sans trop de souci chez des amateurs moins regardant.

    Pourquoi pas. Personnellement, je pense plutôt qu'ils sont en plain hubris, un peu aveuglés par leurs succès de ces dernières années, et très occupés à se regarder le nombril, ce qui fait qu'ils se rendent compte au dernier moment de l'irrationalité de certaines de leurs décisions.

    Après l'arrêt du nucléaire et le passage abrupt au cocktail renouvelable + gaz russe (une belle c...ie, sut ce point, on est d'accord), ils viennent de réaliser que le dogme du 0 émission risquait de ruiner VW & cie, alors ils se réveillent (tard) et bloquent tout. Ces grands européens ont une capacité certaine à s'assoir sur les réglementations qui ne leur plaisent pas:rolleyes:. Exemple de 2014: 

    Citation

    On pensait l'histoire terminée et enterrée mais le spectre du gaz de climatisation allemand fait à nouveau surface. Cette fois-ci cependant, ce n'est plus la France contre Daimler, mais l'Europe contre l'Allemagne.
    Rappelons les faits : en 2006 a été adoptée une directive baptisée Mac portant sur la réglementation des gaz fluorés et interdisant l'utilisation du R134a communément trouvé dans les systèmes de climatisation d'abord dans les nouveaux modèles depuis le 1er janvier 2013, puis sur toutes les voitures à partir de 2017.

    Mais Daimler a refusé de s'y conformer, estimant que le nouveau gaz utilisé, le R1234yf, était certes beaucoup moins polluant que son prédécesseur mais présenterait un danger pour la sécurité en cas de collision en raison de son caractère explosif. L’Agence fédérale allemande pour l’automobile (KBA) est allée dans le sens du groupe automobile et a autorisé l'homologation de nouveaux véhicules Mercedes embarquant du R134a malgré la directive européenne, ce qui a entraîné début juillet l'interdiction par la France de l'immatriculation de Mercedes Classe A, B, CLA et SL, interdiction ensuite levée par le Conseil d'Etat fin août.

    Quelques mois plus tard, c'est au tour de la Commission Européenne de reprendre le dossier en lançant une procédure d'infraction contre l'Allemagne, comme elle devrait l'annoncer demain, pour avoir autorisé la commercialisation des nouvelles Mercedes utilisant du R134a malgré la directive Mac.
    https://www.caradisiac.com/Climatisation-des-Mercedes-l-Europe-lance-une-procedure-d-infraction-contre-l-Allemagne-91879.htm 

     

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  9. Il y a 6 heures, Coriace a dit :

    Il y a un article derrière paywall sur lemonde sur les conflits Franco Allemand a Bruxelles.

    Si quelqu'un peut le resumer?

    J'en ai un peu parlé dans le sujet sur l'UE: 

    Citation

      Le 04/03/2023 à 21:02, Desty-N a dit :

    Je suis curieux de voir si Berlin va essayer de s'y opposer? Une bonne occasion pour tester la théorie comme quoi ça serait l'Allemagne qui déciderait de tout dans l'UE.

    Je réponds moi-même à ma question:   

    Citation

    A Bruxelles, la guerre du nucléaire entre l’Allemagne et la France fait rage
    La question de l’atome, et plus particulièrement de son utilisation pour produire de l’hydrogène bas carbone, est au cœur d’un affrontement franco-allemand qui se déploie avec une intensité rare au sein des institutions européennes.

    (...)Au moins cinq projets législatifs communautaires en cours d’examen en font déjà les frais, peinant à avancer : sur les énergies renouvelables, le paquet gazier, les carburants aérien et maritime, la banque de l’hydrogène. Et la France et l’Allemagne fourbissent leurs armes sur deux autres textes stratégiques que la Commission européenne doit bientôt présenter. Le premier porte sur la réforme du marché de l’électricité européen, le second sur la manière de développer dans l’Union européenne (UE) une industrie verte compétitive face aux offensives chinoise et américaine.
    Certaines de ces réglementations en construction concernent le sort qui sera fait à l’hydrogène bas carbone, c’est-à-dire produit à partir de l’atome, pour décarboner l’industrie et les transports longue distance, aux côtés de l’hydrogène renouvelable. D’autres seront éminemment structurantes pour la viabilité économique du secteur nucléaire français et la compétitivité de l’Hexagone.

    Point de blocage précis
    Dans l’immédiat, les protagonistes de cette guerre se concentrent sur la directive concernant les énergies renouvelables, alors qu’une nouvelle réunion de négociation est prévue lundi 6 mars entre la Commission, le Conseil et le Parlement européens. Deux camps, l’un emmené par l’Allemagne, l’autre par la France, s’affrontent, chacun disposant d’une minorité de blocage sur un point précis : l’hydrogène bas carbone doit-il être pris en compte pour mesurer les efforts des Etats membres à atteindre l’objectif de 45 % de renouvelables dans leur bouquet énergétique d’ici à 2030 ?
    Pour Berlin et ses alliés espagnol, luxembourgeois ou autrichien, seul l’hydrogène vert, produit avec une électricité éolienne ou photovoltaïque, est éligible. Inacceptable, répondent Paris et ses amis, issus pour l’essentiel d’Europe orientale et centrale, qui misent sur l’atome pour les aider à respecter l’accord de Paris. « S’interdire d’utiliser le nucléaire, qui est une énergie émettant moins de carbone que le photovoltaïque ou l’éolien, est une position climaticide, et absurde », répète la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. (...)
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/05/a-bruxelles-la-guerre-du-nucleaire-entre-l-allemagne-et-la-france-fait-rage_6164197_3234.html 

    J'ai mentionné tout à l'heure dans un autre sujet que Berlin allait se retrouver géographiquement un peu isolée, mais je pense que ça va plus loin. (...) 
    On dispose d'une occasion d'amener l'Allemagne à accepter des compromis, au lieu de passer notre temps à nous flageller en radotant comme un disque rayé que nous sommes moins bons que noter voisin d'Outre-Rhin. (...)

    Les allemands pourraient même un jour utiliser notre énergie nucléaire, ils ne sont pas à une contradiction près: 

    Citation

    Voiture thermique : l'Allemagne s'abstient, l'interdiction dans l'UE reportée sine die
    Prévu mardi, le vote des Etats membres devait entériner l'interdiction de la vente de voitures à moteur thermique en 2035. Berlin souhaite que la Commission propose une législation supplémentaire pour encourager les carburants de synthèse qui pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après cette échéance.  
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/voiture-thermique-l-allemagne-s-abstient-l-interdiction-dans-l-ue-reportee-sine-die-954012.html#:~:text=Automobile-,Voiture thermique %3A l'Allemagne s'abstient%2C l',à moteur thermique en 2035.

    Révélation

    (…) En raison de l'abstention annoncée de l'Allemagne, les Etats membres ne voteront pas mardi l'interdiction de la vente des voitures à moteur thermique en 2035. (…)
    Le texte devait encore être entériné mardi par les Vingt-Sept, lors d'une réunion de ministres à Bruxelles, dernière étape avant son entrée en vigueur, sans possibilité de renégocier le contenu.
    L'Italie avait annoncé de longue date son opposition au texte. La Pologne voulait, elle aussi, se prononcer contre et la Bulgarie souhaitait s'abstenir. Ces pays, à eux trois, n'ont pas les moyens de bloquer la procédure.  (…)
    En revanche, Berlin a indiqué ces derniers jours son intention de ne pas accorder non plus son feu vert dans l'immédiat. Sans l'Allemagne, la majorité qualifiée des Vingt-Sept qui est requise (vote favorable d'au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population de l'UE) n'était plus atteinte. (...)

    A la demande de Rome et Berlin, les Vingt-Sept avaient intégré au texte un possible feu vert à l'avenir pour des technologies alternatives, comme les carburants synthétiques (e-carburants), si celles-ci permettent d'atteindre l'objectif de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules. (...)
    La technologie des carburants de synthèse, actuellement en cours de développement, consiste à produire du fuel à partir de CO2 issu notamment des activités industrielles en utilisant de l'électricité bas-carbone. Pour la filière automobile, elle permettrait de prolonger l'utilisation des moteurs thermiques menacés par l'irruption des véhicules 100% électriques. L'usage de cette technologie dans l'automobile est contesté car elle est très énergivore.
    Berlin souhaite que la Commission propose une législation supplémentaire pour encourager ces carburants de synthèse dans le transport routier tandis qu'un autre texte sur les « infrastructures pour carburants alternatifs » est en cours de négociation.

     

    Bref, il semble que le 0 émission doive s'entendre sur une moyenne. :rolleyes: Et je suis prêt à parier que la France va proposer qu'on accepte les carburants synthétisés à partir d'électricité nucléaire, comme on s'apprête à le faire pour l'hydrogène. :wink:

    Je me demande juste comment les journalistes vont concilier ça avec tous les articles où ils écrivaient qu'en 2035, on ne vendrait plus que des voitures électriques.:huh: (A mon avis, ils vont faire comme si ces articles n'avaient jamais existé :dry:)

     

     

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  10. Il y a 15 heures, Desty-N a dit :

    Je suis curieux de voir si Berlin va essayer de s'y opposer? Une bonne occasion pour tester la théorie comme quoi ça serait l'Allemagne qui déciderait de tout dans l'UE.:bloblaugh:

    Je réponds moi-même à ma question: 

    Citation

    A Bruxelles, la guerre du nucléaire entre l’Allemagne et la France fait rage
    La question de l’atome, et plus particulièrement de son utilisation pour produire de l’hydrogène bas carbone, est au cœur d’un affrontement franco-allemand qui se déploie avec une intensité rare au sein des institutions européennes.

    Depuis que l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire, après la catastrophe de Fukushima, au Japon, en 2011, Paris et Berlin ne cessent de batailler sur la question de l’atome. Ces derniers mois, cet affrontement diplomatique, politique et économique a pris une intensité rare, alors que la lutte contre le réchauffement climatique et la guerre en Ukraine poussent l’Europe à se défaire des énergies fossiles. Et c’est à Bruxelles qu’il se livre. Chantage, marchandages, lutte d’influence et communication à haute dose sont les ingrédients de cette guerre qui tient en haleine les spécialistes du secteur.
    Au moins cinq projets législatifs communautaires en cours d’examen en font déjà les frais, peinant à avancer : sur les énergies renouvelables, le paquet gazier, les carburants aérien et maritime, la banque de l’hydrogène. Et la France et l’Allemagne fourbissent leurs armes sur deux autres textes stratégiques que la Commission européenne doit bientôt présenter. Le premier porte sur la réforme du marché de l’électricité européen, le second sur la manière de développer dans l’Union européenne (UE) une industrie verte compétitive face aux offensives chinoise et américaine.
    Certaines de ces réglementations en construction concernent le sort qui sera fait à l’hydrogène bas carbone, c’est-à-dire produit à partir de l’atome, pour décarboner l’industrie et les transports longue distance, aux côtés de l’hydrogène renouvelable. D’autres seront éminemment structurantes pour la viabilité économique du secteur nucléaire français et la compétitivité de l’Hexagone.

    Point de blocage précis
    Dans l’immédiat, les protagonistes de cette guerre se concentrent sur la directive concernant les énergies renouvelables, alors qu’une nouvelle réunion de négociation est prévue lundi 6 mars entre la Commission, le Conseil et le Parlement européens. Deux camps, l’un emmené par l’Allemagne, l’autre par la France, s’affrontent, chacun disposant d’une minorité de blocage sur un point précis : l’hydrogène bas carbone doit-il être pris en compte pour mesurer les efforts des Etats membres à atteindre l’objectif de 45 % de renouvelables dans leur bouquet énergétique d’ici à 2030 ?
    Pour Berlin et ses alliés espagnol, luxembourgeois ou autrichien, seul l’hydrogène vert, produit avec une électricité éolienne ou photovoltaïque, est éligible. Inacceptable, répondent Paris et ses amis, issus pour l’essentiel d’Europe orientale et centrale, qui misent sur l’atome pour les aider à respecter l’accord de Paris. « S’interdire d’utiliser le nucléaire, qui est une énergie émettant moins de carbone que le photovoltaïque ou l’éolien, est une position climaticide, et absurde », répète la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. (...)
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/05/a-bruxelles-la-guerre-du-nucleaire-entre-l-allemagne-et-la-france-fait-rage_6164197_3234.html 

    J'ai mentionné tout à l'heure dans un autre sujet que Berlin allait se retrouver géographiquement un peu isolée, mais je pense que ça va plus loin.

    On dispose d'une occasion d'amener l'Allemagne à accepter des compromis, au lieu de passer notre temps à nous flageller en radotant comme un disque rayé que nous sommes moins bons que noter voisin d'Outre-Rhin. 

    Révélation

    Et oui, j'ai bien dit des compromis. Désolé, mais c'est à ça que sert l'Europe, à faire de la diplomatie au quotidien et à trouver des solutions de moyen terme dont tout le monde peut -plus ou moins:bloblaugh:- s'accommoder. 
    La différence, c'est que pour une fois, on a pas l'air parti pour se coucher devant Berlin ou Bruxelles. On va défendre le nucléaire et le modèle français d'EDF. On laisse enfin de côté les lectures idéologiques (du type nucléaire = bombe = armes = MAL vs renouvelable = nature = petits oiseaux = GENTIL) et on défend nos atouts avec pragmatisme.
    Le résultat final ne s'avèrera sûrement pas idéal, les médias vont sûrement prendre parti sous couvert d'impartialité, les journalistes ne se donneront pour la plupart même pas la peine de bosser leurs dossiers (pour changer :rolleyes:), mais pour une fois, je ne suis pas totalement pessimiste sur nos chances:chirolp_iei: d'obtenir quelque chose d'acceptable.

     

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  11. Je double-poste, mais j'ai trouvé quelques informations supplémentaires: 

    Citation

    "Club du nucléaire" : le message de l'Europe à la Russie, par Cécile Maisonneuve 
    Onze pays de l’Union européenne se sont retrouvés à Stockholm pour défendre la place de l’énergie nucléaire. Pour atteindre leurs objectifs de décarbonation, mais aussi acter le découplage au système énergétique russe. 
    https://www.lexpress.fr/environnement/club-du-nucleaire-le-message-de-leurope-a-la-russie-par-cecile-maisonneuve-VUD3F6U62ZERHAZOPGKJ7ECTPM/ 

    Révélation

    2LNOGPSQKVGILBLQTOU44KZGNI.jpg

    Jusqu’au 28 février 2023, dans l’enceinte de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, bien connu des membres de la communauté internationale du désarmement, lorsqu’il était question de "club nucléaire", il y avait de fortes chances que ces mots soient prononcés pour désigner les neuf Etats détenteurs de l’arme nucléaire. Depuis cette date, il désigne une tout autre réalité : la détermination de 11 Etats membres de l’Union européenne qui ont décidé de s’allier pour défendre activement la place de l’énergie nucléaire dans l’ensemble des décisions de politique énergétique et climatique européenne.

    Créé en marge du conseil informel des ministres de l’énergie réuni par la Suède - qui assure la présidence de l’Union durant le premier semestre 2023 -, ce club est le résultat d’une initiative française, qu’il faut saluer : après des années d’attentisme et de mutisme, dans les institutions bruxelloises, sur la place et le rôle de l’énergie nucléaire en Europe, la France se décide enfin à peser sur un sujet qui touche au cœur de ses intérêts. Et à jouer collectif, ce qui n’est pas toujours son fort à Bruxelles… Désormais, France, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Finlande, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie défendront des positions coordonnées, sans doute bientôt rejoints par la Suède une fois sa présidence terminée, par l’Estonie, qui a annoncé un plan de déploiement de petits réacteurs modulaires, et par l’Italie, si le gouvernement Meloni parvient à réunir une majorité pour revenir sur l’interdiction de l’énergie nucléaire décidée en 1987.

    Un message définitif
    Chacun ne peut qu’être frappé par la géographie du nucléaire européen que dessine cette nouvelle alliance, marquée par la prépondérance d’Etats d’Europe centrale et orientale. Comment l’expliquer ? La raison d’être de leur engagement nucléaire est assez claire, partagée d’ailleurs par la France et les Pays-Bas : nécessité d’atteindre les objectifs européens de décarbonation, préoccupations industrielles, volonté de disposer d’une énergie pilotable et faiblement carbonée, avec une visibilité de long terme sur le prix de l’électricité. Dans leur cas toutefois, une clef de lecture supplémentaire est nécessaire pour comprendre leur démarche, qui est sans doute même la cause principale de leur choix nucléaire : l’avenir de leur sécurité. Non seulement leur sécurité énergétique, mais aussi et surtout la sécurité de leurs frontières, de leur territoire, leur intégrité face à la menace russe qui, dans cette partie de l’Europe, n’est pas une expression désincarnée mais un ressenti physique, palpable.
    Ce choix est un message à la Russie : il n’y aura jamais de retour à la relation asymétrique qui prévalait avant la guerre, au business as usual en matière énergétique ; le découplage d’avec le système énergétique russe est définitif. Leur choix nucléaire doit être lu comme une politique de désarmement de long terme – désarmement énergétique et financier – de l’Etat russe. Un Etat qui, jusqu’alors, a pu donner à ses citoyens l’illusion de la prospérité grâce aux revenus gaziers et surtout pétroliers, la manne des exportations d’énergie fossile ayant permis de compenser les fuites de capitaux des années passées et, aujourd’hui encore, de construire un budget qui préserve le quotidien de la population. Pétrole et gaz russes trouveront certes toujours des débouchés, en Asie notamment, mais c’en est fini des années de chantage russe sur le prix et les livraisons physiques du gaz aux Etats de l’ex-bloc de l’Est.

    La Russie n’est pas la seule destinataire du message : l’Allemagne est également visée. Le choix nucléaire des pays d’Europe centrale et orientale est aussi un nein, danke très ferme à Berlin, qui n’a pas renoncé à devenir un hub gazier pour cette partie du continent européen. Quand bien même ce gaz est aujourd’hui qatarien ou américain, ces Etats n’en veulent pas. Ils entendent ainsi également désarmer toute tentation future de l’Allemagne de revenir au gaz russe, lorsqu’il sera temps de parler paix et sécurité européenne avec une autre Russie. Dans cette partie de l’Europe, on garde la mémoire longue des périodes où certains Etats ont eu la mémoire courte… Finalement, il n’y a pas de hasard : ce club du nucléaire civil ne pouvait naître que dans la capitale des spécialistes du désarmement.

    Pour résumer:

    • outre les 11 pays actuels et la Suède - quand elle aura quitté la présidence de l'UE- on pourra sans doute compter sur l'Estonie. Le gouvernement italien est partant, mais on ignore si il trouvera une majorité sur le sujet au parlement.
    • ce projet vise aussi à fermer pour de bon une des sources de revenus de Moscou. La Russie trouvera sans doute d'autres marché, mais à court terme, ça va lui faire une perte de sèche. (je serais curieux de savoir ce qu'en pensent ceux qui trouvent que l'Elysée est trop coulant avec le Kremlin :tongue:)
    • c'est une pierre dans le jardin de  l'Allemagne. Dans cette partie de l'Europe, elle se retrouve pour ainsi dire seule avec l'Autriche, à défendre une autre politique énergétique, basée sur les énergies renouvelables… et beaucoup de gaz!

    Comme quoi, en France, on commence à se réveiller. :happy:
    Cela promet aussi des tractations serrées entre Paris et Berlin dans les instances bruxelloises, mais ça j'en parlerai dans le sujet approprié.

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  12. La France vient de lancer une coalition pronucléaire au sein de l'UE:

    Citation

    Comment la France a orchestré le retour du nucléaire en Europe

        (...) la ministre tricolore de l'Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a convoqué mardi une réunion en ce sens, en marge d'un conseil des ministres de l'Énergie des pays de l'UE qui se tenait à Stockholm (Suède). Et le résultat ne s'est pas fait attendre : la France s'est entendue avec dix autres pays (Bulgarie, Croatie, République tchèque, Hongrie, Finlande, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie) pour « soutenir de nouveaux projets » nucléaires, basés notamment « sur des technologies innovantes » mais aussi « l'exploitation des centrales existantes », a-t-on appris à son issue.
        Dans une déclaration commune, les dirigeants prévoient ainsi des programmes conjoints de formation, « des possibilités de coopération (...) accrue » dans le « développement de capacités nucléaires », et le « déploiement coordonné des meilleures pratiques dans la sécurité ». (...)
        Il faut dire que, ces derniers mois, la France semait habilement ses graines afin d'y parvenir. (...) Se dessinaient ainsi déjà, depuis quelques années, des premières alliances emmenées par la France sur le Vieux continent, à travers des courriers envoyés à la Commission européenne. (...) Celui pour l'intégration de l'atome civil dans la « taxonomie verte » de l'UE, d'abord, cette liste censée attirer les capitaux vers les activités durables. (...) Mais aussi, plus récemment, sur l'importance du nucléaire dans la production d'hydrogène « vert ». (...)
        La déclaration conjointe de ce mardi apparaît donc, dans ces circonstances, comme la suite logique d'une union qui se constituait depuis des mois. S'y sont greffés les Pays-Bas, dont les dirigeants ont annoncé fin 2022 leur intention de construire deux nouvelles centrales nucléaires, ainsi que la Finlande, décidément favorable à cette source d'énergie. La Suède fait néanmoins figure de grande absente, alors même que le pays entend relancer l'atome. (...) Rien d'étonnant cependant, si l'on en croit le gouvernement français : la Suède n'a pas signé car elle est contrainte à la « neutralité » durant les six mois de sa présidence du Conseil de l'UE (...)
        Se pose aussi la question de l'Italie (...)
        Une chose est sûre : le sujet promet d'attiser un peu plus les tensions avec l'Allemagne, l'Autriche, le Luxembourg et l'Espagne, qui ont d'ailleurs réaffirmé mardi à Stockholm leur hostilité à un retour de l'atome en Europe. (...)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/comment-la-france-a-orchestre-le-retour-du-nucleaire-en-europe-953560.html 

    Je suis curieux de voir si Berlin va essayer de s'y opposer? Une bonne occasion pour tester la théorie comme quoi ça serait l'Allemagne qui déciderait de tout dans l'UE.:bloblaugh:

    EDIT: parce qu'une chose est sûre, ce n'est pas la France 

    Citation

    Le projet de bouclier antimissile lancé par Berlin fâche toujours Paris
    Le 15 février, la Suède et le Danemark ont rejoint quinze autres pays européens dans l’initiative lancée en octobre 2022 par l’Allemagne. L’ESSI est un programme intégré de défense à courte, moyenne et longue portée, dont l’ambition est d’associer des systèmes de fabrication allemande, américaine et israélienne.  (...)
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/04/le-projet-de-bouclier-antimissile-lance-par-berlin-fache-paris_6164094_3210.html

    Assez cyniquement, je dirais "échange de bons procédés":dry:

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  13. Après  l'hydrogène vert à base de nucléaire, une nouvelle petite avancée: 

    Citation

    Comment la France a orchestré le retour du nucléaire en Europe

        (...) la ministre tricolore de l'Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a convoqué mardi une réunion en ce sens, en marge d'un conseil des ministres de l'Énergie des pays de l'UE qui se tenait à Stockholm (Suède). Et le résultat ne s'est pas fait attendre : la France s'est entendue avec dix autres pays (Bulgarie, Croatie, République tchèque, Hongrie, Finlande, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie) pour « soutenir de nouveaux projets » nucléaires, basés notamment « sur des technologies innovantes » mais aussi « l'exploitation des centrales existantes », a-t-on appris à son issue.
        Dans une déclaration commune, les dirigeants prévoient ainsi des programmes conjoints de formation, « des possibilités de coopération (...) accrue » dans le « développement de capacités nucléaires », et le « déploiement coordonné des meilleures pratiques dans la sécurité ». (...)
        Il faut dire que, ces derniers mois, la France semait habilement ses graines afin d'y parvenir. (...) Se dessinaient ainsi déjà, depuis quelques années, des premières alliances emmenées par la France sur le Vieux continent, à travers des courriers envoyés à la Commission européenne. (...) Celui pour l'intégration de l'atome civil dans la « taxonomie verte » de l'UE, d'abord, cette liste censée attirer les capitaux vers les activités durables. (...) Mais aussi, plus récemment, sur l'importance du nucléaire dans la production d'hydrogène « vert ». (...)
        La déclaration conjointe de ce mardi apparaît donc, dans ces circonstances, comme la suite logique d'une union qui se constituait depuis des mois. S'y sont greffés les Pays-Bas, dont les dirigeants ont annoncé fin 2022 leur intention de construire deux nouvelles centrales nucléaires, ainsi que la Finlande, décidément favorable à cette source d'énergie. La Suède fait néanmoins figure de grande absente, alors même que le pays entend relancer l'atome. (...) Rien d'étonnant cependant, si l'on en croit le gouvernement français : la Suède n'a pas signé car elle est contrainte à la « neutralité » durant les six mois de sa présidence du Conseil de l'UE (...)
        Se pose aussi la question de l'Italie (...)
        Une chose est sûre : le sujet promet d'attiser un peu plus les tensions avec l'Allemagne, l'Autriche, le Luxembourg et l'Espagne, qui ont d'ailleurs réaffirmé mardi à Stockholm leur hostilité à un retour de l'atome en Europe. (...)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/comment-la-france-a-orchestre-le-retour-du-nucleaire-en-europe-953560.html 

    Mine de rien, nous aussi on tisse notre toile. :happy:

    Berlin ne va pas apprécier, mais à court terme, ils ont d'autres chats à fouetter :

    Citation

    Fin du moteur thermique en 2035 : l’Allemagne bloque la décision
    Christian Lindner, le chef des libéraux, bloque le gouvernement allemand quant à l’adoption, au niveau européen, de la fin du moteur thermique en 2035.  (...)
    https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/fin-du-moteur-thermique-en-2035-l-allemagne-bloque-la-decision-03-03-2023-2510759_1897.php#11

    Avec un peu de chance, cette fois ils ne vont pas attendre la dernière minute pour réaliser qu'une loi ne suffit pas toujours à faire plier la réalité…:ph34r:

    EDIT: plus de détails sur les réticences allemandes 

    Citation

    Le vote des États membres de l'UE, prévu mardi, pour entériner l'interdiction en 2035 est reporté sine die.(…)

    Les États membres devaient en effet officiellement entériner cette décision âprement négociée mardi 7 mars. Le dossier, bouclé également avec le Parlement européen fin 2022, ne devait plus passer que cette petite étape de procédure.
    Mais la coalition allemande est venue jouer les trouble-fêtes ces derniers jours, (…)
    L'Italie de Giorgia Meloni a aussi déjà annoncé qu'elle voterait contre, prenant le contre-pied de son prédécesseur, Mario Draghi, tout comme la Pologne et la Bulgarie, qui préfère, elle, s'abstenir. Mathématiquement, une simple abstention du gouvernement allemand ferait donc tout capoter.

    La Suède, qui préside actuellement le Conseil de l'UE, l'a bien compris et a décidé vendredi de ne pas courir le risque, tout en se gardant bien d'avancer une nouvelle date. Du rarement vu à Bruxelles (…)
    C'est que la coalition allemande n'est plus au clair sur ce dossier (…), le parti libéral FDP et son ministre allemand des Transports, Volker Wissing, ont repris le combat ces derniers jours contre un projet qui ne protège toujours pas assez selon eux les constructeurs allemands et leur savoir-faire technologique.
    « (…) La Commission n'a fait aucun effort pour examiner sérieusement, (…), les exceptions pour certains moteurs à combustion qui fonctionnent exclusivement avec du carburant écologique. »

    «Retournement de veste»
    La Commission a donc été sommée de proposer de nouveaux aménagements. Sa proposition, initialement présentée en juillet 2021, prévoit de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe à partir de 2035 et donc à stopper les ventes de véhicules neufs à essence et diesel, y compris les moteurs hybrides­.
    Un projet qui n'avait pas fait que des heureux, (…)
    Opposée dès le départ à cette mesure, l'Allemagne avait pourtant fini par obtenir des dérogations pendant les négociations, notamment sur la poursuite après 2035 de la production de voitures avec des moteurs à combustion utilisant des carburants alternatifs, comme les carburants synthétiques (e-fuels).
    Rome avait aussi obtenu son amendement Ferrari, les voitures de luxe et de niche (moins de 10 000 véhicules par an) bénéficiant d'un léger délai.
    Mais le FDP a jugé ces derniers jours qu'il fallait encore davantage bétonner cette possibilité de recours aux carburants alternatifs. (…)
    Pas de quoi paniquer ? À Bruxelles, vendredi, certains préféraient temporiser (…)
    Mais le report n'est pas passé inaperçu, en particulier au sein des eurodéputés du groupe PPE, la droite européenne, qui se sont tout simplement réjouis de cette nouvelle et engouffré dans la brèche en appelant davantage de gouvernements à voter contre cette législation. (…)
    Un peu plus discrète, une autre source parlementaire se demandait, elle aussi, vendredi si ce report ne préfigure pas malgré tout « un retournement de veste ». Dans un contexte économique très morose en Europe, entre coûts de l'énergie et nouvelles rivalités commerciales, sur fond de technologies propres, le coût du passage au tout-électrique reste un vrai « catalyseur de mécontentement ». 

    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/fin-des-voitures-a-moteur-thermique-l-allemagne-retarde-le-feu-vert-de-l-union-europeenne-20230303 

    S'ils veulent des aménagements, je propose un test de 100 km pour mesurer les émissions. Comme ça, avec une hybride rechargeable un peu boostée et qui aura passée quelques heures branchée à une prise, on pourra parcourir la distance en n'utilisant que la batterie. Ca devrait satisfaire tout le monde.:laugh:

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  14. il y a 13 minutes, g4lly a dit :

    En général ça augmente la trainée parasite, parce que la partie externe de l'aile ne participe pas à la poussée.

    C'est compensé en partie par une trainée induite plus faible.

    Mais il me semble que le bilan est une surconsommation par rapport à la solution à grand allongement. Dans le cas d'allongement très contraint il me semble que les "closed wings" reprennent l'avantage.

    Est-ce que ce problème de surconsommation de poserait de manière aussi intense pour les SNA et les SNLE? Avec un réacteur nucléaire à bord, j'imagine qu'on dispose de plus de puissance disponible pour la propulsion. Et une solution plus silencieuse correspondrait tout à fait à la logique de conception de ces engins.
    Par contre, vu la sensibilité de tout ce qui a trait aux "bateaux noirs", j'imagine qu'avant d'adopter ce genre d'innovation, les bureaux d'étude devraient lancer énormément de simulations et d'essais en bassin.:ph34r:

  15. Le 04/02/2023 à 14:01, Titoo78 a dit :

    Les hélices toroïdales ne servent pas que pour les drones, d'après l'article ci-dessous, il y a une société qui développe des hélices pour bateaux. 

    Citation

    Toroidal propellers: A noise-killing game changer in air and water  
    These strangely-shaped twisted-toroid propellers look like a revolutionary (sorry) advance for the aviation and marine sectors. Radically quieter than traditional propellers in both air and water, they're also showing some huge efficiency gains.
    https://newatlas.com/aircraft/toroidal-quiet-propellers/

    Révélation

    sharrow-propeller-custom-inbaord.jpg
    For devices designed to revolve, however, there's been little in terms of revolutionary design changes for an awfully long time; prop-driven aircraft still use twisted-aerofoil bladed props similar in design to the bamboo-copters Chinese kids were enjoying 2,400 years ago, with surprisingly slim gains in efficiency over the wooden props the Wright brothers developed in wind tunnels in 1903. Boats still use screw-style propellers, variants of which can be found as far back as the 1700s.  (...)

    "Propellers, as we know, are pretty loud," says Dr. Thomas Sebastian, a senior staff member in the Lincoln Lab's Structural and Thermal-Fluids Engineering Group. "And we can look at wings to see how that works. Back when people were coming up with all kinds of crazy ideas for airplanes in the early 1900s and during World War 2, there were a couple of designs that were basically these ring wings. So I wondered what it would look like if you took a ring wing and turned something like that into a propeller."

    "We came up with this initial concept of using a toroidal shape, this annular wing shape, to hopefully make a quieter propeller," Sebastian continues. "I had an intern of mine, who was just absolutely phenomenal, run with the idea. He took the concept and created a bunch of iterations using 3D printers."

    screenshot-2023-01-27-at-2.14.41%20pm.pn (...)

    Drones and aviation are one thing, but aerodynamics and hydrodynamics are closely related, and it turns out there's already a product close to production in the marine space that takes a very similar approach.

    So we're fascinated to find a couple of groups claiming they've demonstrated significant advantages in both air and water using a markedly different shape – specifically, strange twisted-toroid ring shapes that appear not only to be much, much quieter than traditional designs, but so much more efficient, particularly in the marine space, that they could mark a profound leap forward. (...)

    32-woldcat-ptop-eff.png 
    Vastly reducing the amount of fluid that "slips" out the sides of a propeller rather than being pushed through, the toroidal props suck more water through, and advance a boat further, per turn. They regularly double the speed a boat can achieve at lower and mid-range RPMs, radically broadening the effective rev range of the motor. And they reduce fuel consumption by somewhere around 20% – a seriously big deal given the huge energy requirements of propeller-driven boats and the scale of the industry.

    Sharrow says they have the interesting effect of vastly reducing a boat's tendency to pitch backward as it accelerates; instead, the entire boat rises out of the water while staying much more level. On top of all this, the effect on noise is absolutely profound (...)

    Indeed, the company says this is a propeller you can stick on more or less any outboard motor, then blast along at 30 mph (48 km/h) quietly enough to have a conversation on board without raising your voice. Remarkable stuff.

    Sharrow is already selling its toroidal props, CNC machined to fit a wide range of common outboard motors from most major manufacturers. The drawback here is price; they cost US$4,999 a pop regardless of which model, where a regular propeller might go for closer to US$500. But again, this is a pretty small component in the overall cost of many boats, and given their voracious appetite for fuel, the outlay may well pay for itself in short order as well as making the ride a lot more comfortable for the people on board, bystanders, and for marine life under the surface.

    In the age of the energy transition, these things must also be of extreme interest to anyone making electrified boats, where a 20% boost in range from a five-grand accessory would be an absolute no-brainer. Check out a fairly concise presentation from Sharrow in the video below.

    Démonstration de la réduction de bruit: 

    A priori, ces nouvelles hélices s'avèrent nettement plus chères, mais si elle permettent une réduction significative de la signature sonore, il y a plus d'un amiral dans le monde que ça devrait intéresser...

  16. Il y a 2 heures, vincenzo a dit :

    Oui avec la fourniture de GLSDB, cela double la portée de frappe en profondeur des HIMARS et MLRS, un vrai atout

    Est-ce que quelqu'un a confirmation qu'il s'agirait bien de GLSDB?:huh: Parce que j'en suis resté à l'annonce de Reuters:

    Il y a 1 heure, Alexis a dit :

    Les États-Unis préparent une aide militaire de plus de 2 milliards de dollars pour l'Ukraine, qui devrait inclure pour la première fois des roquettes à longue portée ainsi que d'autres munitions et armes, ont déclaré mardi à Reuters deux responsables américains informés de la question.

    Et dans ce cas, des HIMARS portant à plus de 80 km, me sembleraient aussi bien correspondre à la définition. Jusqu'ici, la maison blanche rechignait à en fournir à l'Ukraine, car ils ne voulaient pas qu'un de leurs projectiles tombe en Russie. Mais le Pentagone a peut-être fait évoluer l'armement, pour le doter de verrous technologiques?
    Exemple: l'ordinateur chargé de calculer la trajectoire des roquettes possède une carte détaillée du pays, et refuse de tirer si le point d'impact se situe trop près de la frontière russe. On peut même imaginer qu'il conserve une marge de sécurité, genre 10-15 km de la frontière.

    En tout cas, si Kiev peut bientôt frapper la quasi totalité des zones occupées, ça risque d'obliger Gerasimov a ordonner la réorganisation de la logistique, avec à la clé une certaine confusion dans l'organisation de ses troupes. Une excellente solution pour tuer dans l'œuf la nouvelle offensive voulue par le Kremlin? Ou une occasion en or, pour une nouvelle opération de reconquête ukrainienne (menée avec des chars Léopard natülrich :happy:)
    Il ne faut pas oublier que le chef d'état-major ukrainien est un adepte de l'art opératif soviétique, et une bonne manœuvre de désorganisation du dispositif adverse me semblerait rentrer tout-à-fait dans ce cadre. 

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  17. Il y a 1 heure, Alexis a dit :

    L'Ukraine exploite des réacteurs nucléaires, et ils ont des gisements d'uranium. Mais ils n'ont pas d'usines d'enrichissement d'uranium.

    L'Ukraine, qui dispose de puissantes réserves de minerai d'uranium, ne fait pas partie des pays qui peuvent enrichir l'uranium et produire du combustible nucléaire de manière indépendante. 

    Développer cette technologie prendrait des années, sur un chemin déjà suivi par le Pakistan, la Corée du Nord ou l'Iran... Rien d'impossible sans doute, mais les délais et les efforts nécessaires ne doivent pas être sous-estimés.

    Il existe deux méthodes pour fabriquer une bombe A, liées à la matière fissile employée. On peut utiliser soit de l'uranium très enrichi, soit du plutonium. Les deux méthodes fonctionnent, les USA ont utilisé les deux contre le Japon (Fat man et Little boy)

    Le Pakistan ou l'Iran ont suivi la première filière car une bombe à uranium est "relativement" facile à construire une fois qu'on dispose de la matière fissile. De plus, ils enrichissent l'uranium avec des centrifugeuses, assez délicates à élaborer, mais qui ne nécessitent pas de percée technologique pour la pays qui les fabrique. (Surtout si un pakistanais diffuse la technologie …)

    L'Inde et la Corée du Nord semblent avoir dès le départ misé sur la bombe au plutonium, plus complexe mais avec un bien meilleur rendement potentiel et donc avec beaucoup plus potentiel pour les militaires.
    On raconte également que, dans le désert du Neguev, du côté de Dimona, il y a un réacteur produisant du plutonium qui ne sert peut-être pas que pour la recherche:happy:

    Je ne sais pas si l'Ukraine compte se dote de la bombe, mais mon post précédent visait à montrer qu'elle dispose d'un nombre non négligeable d'atouts pour y parvenir, si elle en prenait la décision, et qu'elle possèderait même le luxe de choisir la filière pour y parvenir.
    En fait j'irai même plus loin. Sur ce forum @Alexis et plusieurs autres intervenants estiment que, dans le cadre d'une guerre d'attrition, la Russie possède de bonnes chances de l'emporter à moyen terme, de par sa supériorité démographique et ses stocks militaires hérités de l'URSS. Un constat analogue pouvait être établi dans les années 50-60, concernant Israël qui devait faire face à la Syrie et à l'Egypte. Et dans ce cas la meilleure, voire la seule, assurance c'est la bombe atomique.
    Les dirigeants ukrainiens ayant fait preuve d'une certaine efficacité depuis le début de la guerre, il me semble raisonnable de croire qu'ils aient envisagé toutes les cas de figure, même les pires. En cas de défaites grave de leur armée, ou d'arrêt brutal du soutien occidental, je ne vois qu'un parapluie nucléaire comme argument susceptible d'arrêter Poutine.
    J'ose espérer que Volodymyr Zelensky s'est au moins posé la question de doter son pays de cette assurance ultime, même si j'ignore quelle réponse il a pu y apporter. 

    (Evidemment, ça serait plus simple et moins risqué pour tout le monde si l'Ukraine finissait par rentrer dans l'OTAN… :ph34r:)

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  18. Il y a 7 heures, Zalmox a dit :
    Citation

    Volodymyr Zelensky, le président juif* de l'Ukraine, a déclaré que son pays ressemblera davantage à Israël, une démocratie en alerte militaire permanente, qu'à leurs voisins européens plus détendus, étant donné la perspective de tensions à long terme avec la Russie. 

    Personnellement, la comparaison ne me choque pas, j’ai déjà écrit sur ce forum que l’Ukraine actuelle me faisait penser à l’Israel des années 50 (ingénieux, plein de ressources. Et ne rechignant pas aux coups tordus :tongue:
    Je pense tout de même que ça dépendra de l’entrée, ou pas, de l’Ukraine dans l’OTAN. Israël a toujours dû se défendre seul face à des voisins pour la plupart nettement plus gros.
    Si Kiev ratifiait le traité de l’Atlantique Nord, les cosignataires pourraient envoyer des troupes, voire les prépositionner sur le territoire du nouveau membre. Le genre de fait susceptible de modifier les relations avec Moscou.

    Le parallèle avec Israël me semble pertinent sur certains points, même s’il m’amène à une conclusion un peu dérangeante,

    Révélation

    Si l’adhésion à l’OTAN ne se fait pas, la meilleure (la seule?) solution pourque la Russie ne constitue plus une menace existentielle vis-à-vis de l’Ukraine, consisterait à ce que cette dernière se dote de la bombe atomique.:mellow:
    Et je rappelle à toutes fins utiles que comme Kiev exploite des réacteurs nucléaires, ils possèdent déjà du personnel avec toutes les connaissances de base en la matière. Sans oublier qu’il existe une mine d’uranium à Smoline, à priori toujours en activité.
    Aucun de ces points n’est déterminant, mais s’ils voulaient se doter de la bombe A, les ukrainiens disposeraient tout de même de bases solides. :ph34r:

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  19. il y a 19 minutes, Zalmox a dit :

    Livré, c'est à dire à l'oeuvre en Ukraine ?

    C'est un peu different qu'annoncer une prochaine livraison.

    Cette remarque vaut aussi pour les avions de combat type Mirage, à l’origine de la remarque d’@Alexis. Il en a tiré une réflexion plus générale, qui me semble d’ors et déjà comporter au moins une exception.

    Par contre, pour le moment je n’ai pas arrêté mon opinion sur la livraison de Mirage 2000. 

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