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Beachcomber

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  1. Il doit y avoir des spécialistes dont je ne fais pas partie. Je dirais qu'il fait doublon avec l'Aster 15 et nécessiterait un doublement des formations, maintenances, lignes de codes CMS, etc.
  2. Concernant les Gowind je vois pas en quoi elles seraient une solution : pas d'autonomie (3500 NM quand on en veut 9000), vitesse max "élevée", sans doute des capacités eau douce et vivres limitées en corrélation avec l'autonomie gasoil, équipées de Mica dont la Marine ne veut pas... De mon point de vue l'adaptation de ce type de coque (structures, capacités, motorisation) est bien plus coûteuse que de bénéficier d'un dessin européen pour lequel on paye déjà en tant que contributeur net au budget... De plus les slots dans des chantiers capables de produire ce type de coques en France ça se trouve difficilement avec les programmes en cours, donc la solution communautaire de déléguer la chaudronnerie a des pays moins chers en main-d'oeuvre tout en fournissant la valeur ajoutée du programme à ces mêmes pays semble plus judicieuse si on souhaite avancer les calendriers tout en faisant travailler nos industriels. Pour finir les programmes partagés engagent plus fortement les décideurs nationaux : il n'y a qu'à voir le programme PO pour se convaincre que la seule solution pour avoir des coques adaptées à nos besoins sans coupes brutales a mesure de l'avancée du projet, c'est le partage conceptuel des tâches et des fournisseurs. Et c'est bien malheureux qu'on ne sache plus s'imposer cette rigueur à nous-mêmes...
  3. Guerre en Ukraine, raidissement de l'Iran, attentisme chinois. Après 2 ans de pandémie et un Brexit qui, pour les compagnies européennes tout du moins (mais pas que - Londres était et reste une place forte du shipping mondial), avaient déjà désorganisé le fonctionnement des entreprises, le retour de la guerre, les restrictions de transport, les sanctions économiques et les menaces de blocus vont faire entrer la logistique mondiale dans le dur. Jusqu'à peu on était dans le macro-économique, avec des résultats à faire pâlir d'envie n'importe quel businessman, désormais on va rentrer dans le détail et ça va faire grincer des dents... Déjà à bord. La pandémie a eu un impact fort sur des équipages privés de relèves et d'escales, avec des taux de suicide jamais vus et des abandons de carrière en pagaille. Les russes, ukrainiens, polonais et grecs sont les gros contingents de marins européens, avec un mixe important traditionnel des 2 belligérants actuels sur les bateaux du fait de leur proximité culturelle et linguistique. Des tensions fortes apparaissent à bord avec les morts qui s'amoncellent. Il paraît évident que ces compositions d'équipage vont disparaître, voir que les ukrainiens vont temporairement arrêter de naviguer. La montée globale des tensions va de toute manière remettre à terme en question les logiques d'équipages à 3 où 4 nationalités / religions distinctes. En tout cas la problématique du déficit en navigants en général, plus encore en navigants européens, est loin d'être réglée. Ensuite le suivi des navires. La pandémie a désorganisé la logistique et l'entretien des navires, avec des logiques asiatiques (notamment Chinoises) de confinement systématique de population en cas de présence avérée du virus. Beaucoup d' Arrêts Techniques (AT) ont été bâclé faute de disponibilité et/ou de pièces dans les chantiers navals. Les conséquences sont encore minimes pour le commerce mondial, tant que l'Asie garde ses chantiers ouverts, et pourvu que les chaînes se réorganisent et que les délais se contractent. Dans le cas contraire le nombre de coques disponibles risque de baisser sensiblement, ce qui serait dommageable en cas de nouvelle décision de ralentissement des cadences (slow steaming dû au prix du pétrole) ou d'allongement des parcours pour évitement des zones de conflit. Enfin les lignes. Chamboulées par des logiques de flux (appros, soutages, contrats, etc.) et de possibilités de relèves d'équipages, elles peinaient à se réorganiser. On voit que le conflit actuel est en train de geler la mer d'Azov et va compliquer les flux en mer Noire. L'Iran (sans doute sous influence russe) traine à négocier son programme nucléaire donc la fin des sanctions et la mise sur le marché de son pétrole, et commence à cogner sur ses voisins. Le Maghreb, et globalement l'Afrique, va à nouveau souffrir de la faim avec l'envolée des cours des matières premières (et leur pénurie organisée). Des tensions sur les détroits sont donc à prévoir à terme. L'Europe étant globalement fixée sur sa conflictualité, elle subira les événements. Forcement l'attitude chinoise sera déterminante dans l'évolution du secteur. Le scénario du pire étant un blocage de Suez, Bab-el-Mandeb et Ormuz, donc de 40% du pétrole mondial et d'un accès direct à l'Asie - voire d'un blocus de la mer de Chine en cas de conflit sur Taïwan. En conclusion jusqu'à présent tout va bien. C'est pas la chute le plus dur, c'est l'atterrissage...
  4. Il arrive que pour optimiser les mouvements de boites certains load masters empilent mal les boites - du lourd sur plusieurs rangées de vide - et dans ce cas l'action conjuguée de cette "optimisation" des coûts, du mauvais temps et d'un arrimage hâtif ou mal fait provoque un désarrimage de bays entières avec passage par dessus bord de dizaines de conteneurs, mais la principale cause des problèmes de chargement reste la fraude. Pour économiser les coûts de transport (voir d'assurance qui reste optionnelle dans le transport maritime) ou éviter les pillages dans les ports, les chargeurs mentent sur le poids, la valeur et la nature des chargements. Du coup même avec la meilleure volonté du monde et avec le logiciel le plus fiable les accidents arrivent. Là ce n'est que matériel, mais parfois des dangereux pas ou mal déclarés donc mal rangés peuvent provoquer des drames bien plus spectaculaires. D'une manière globale, afin d'optimiser coûts et sécurité du transport, un chargeur aura tout intérêt à banaliser autant que possible une boite qui ressemble déjà à toutes les autres, donc à mentir sur le connaissement.
  5. C'est clair que c'est compliqué, mais sans doute moins que de proposer aux autres nations de financer un système franco-francais sans garantie pour leur propre sécurité Maintenant je ne cherche qu'à imaginer les solutions sans doute en gestation à des niveaux dont j'ignore tout, avec les informations parcellaires dont je dispose... Quand on regarde de plus près les arsenaux en service, à part les 2 anciens empires antagonistes, les autres nations n'ont que du strictement suffisant à l'image du nôtre (Chine, Inde, Pakistan, Angleterre, Israël) : en gros leur doctrine est peu ou prou identique à la nôtre et ne concerne que la menace de représailles insupportables. Le silence des US après les méfaits non assumés et les abandons en rase campagne passés (Afghans, Kurdes), leur obsession asiatique du moment, l'histoire têtue qui rappelle qu'aucun maître du monde n'a émergé sans déflagration mondiale et la suprématie absolue d'un dollar qu'ils s'autorisent à imprimer à chaque baril extrait du sol ou à chaque bien échangé (Saddam s'est fait dezingué pour avoir vendu son pétrole sous embargo en devise hors dollar - Obama a envoyé son secrétaire à La Défense à Sarkozy pour lui expliquer qu'Air France à Paris n'avait pas à payer Airbus à Toulouse en euros pour payer ses avions), comme leur hostilité permanente à l'UE et surtout à l'euro, comme au multilateralisme crispent les frustrations... Je ne suis pas anti-américain primaire, et suis bien heureux que le roi soit démocrate, mais il faut bien reconnaître que le discours aux chinois, en particulier, qui consiste à dire "bosse et on te donnera du papier teint en vert" doit énormément les agacer. Xi comme Vladimir doivent penser qu'ils ont le cv pour prendre la place : imprimer du papier, produire des armes et buter qui on veut sans représailles sur la planète ça les branche. Les européens ont toujours soutenu l'empire US qui les protégeait et leur offrait paix et prospérité : aujourd'hui il n'offre plus que le chaos et les réfugiés aux portes de l'Europe, forcément ça va les faire réfléchir. Et pour s'émanciper l'indépendance stratégique est un pré-requis.
  6. En fait non, j'imaginais que nous gardions le format standard national à 4 SNLE équipés en propre, et que nous mettions en commun 4 de plus en mode communautaire : ça doit être compliqué, mais le parapluie comme le siège au conseil de sécurité "européanisé" ont déjà été suggérés respectivement par notre président et par l'Allemagne... C'est sûr que ce sont des thématiques de long terme éminemment politiques et nécessitant probablement des débats juridiques et consultations de type référendaires, mais il me semble que les peuples européens sont aujourd'hui à même de questionner leurs gouvernants sur ces sujets. Après je ne maîtrise pas les subtilités en droit et interprétation des traités, mais il me semble que les dictateurs du vaste monde s'en soucient assez peu également, et que d'autres pays (Otaniens pour le coup) possèdent la bombe sans la clé... Notre président avait de mémoire commencé à évoquer ces perspectives lors de son discours d'Athene. Edit : dans le cadre d'une défense commune qui commence à se dessiner, une clé partagée unanime peut se lire comme la prolongation de l'article d'assistance commune - en cas d'agression nucléaire, la réponse sera de même nature - ça n'empiète en rien sur la souveraineté individuelle
  7. Pour revenir sur le format national, j'ai envie de paraphraser nos politiques en disant qu'il est strictement suffisant. Notre président a laissé transpirer la possibilité d'un élargissement du spectre d'utilisation à l'Union Européenne : le Brexit nous laissant désormais seuls possesseurs de cette arme, il devient envisageable de faire financer par l'UE un allongement de la série des 4 SNLE à venir à 8 pour en faire bénéficier de 4 à l'UE, quitte à les armer depuis un port belge, danois, italien ou autre par un équipage communautaire avec clé communautaire unanime. La construction et l'entretien restant français, cela permettrait de rester dans les clous des traités (a l'image de l'alliance AUKUS) tout en faisant de l'Europe une puissance stratégique (et en doublant la capacité nationale). Les écueils sont alors sémantiques : y-à-t'il prolifération si la France partage sa clé, plutôt que si elle élargit le spectre d'utilisation ?
  8. Je pense que c'est une considération quelque peu dépassée. Les évaluations US (de ce qu'on peut en connaître publiquement) ont fait un temps le succès de Tom Clancy qui romançait les scenarii de crise du Pentagone une fois déclassifiés, et effectivement dans ses romans un Los Angeles pouvait couler 3 ou 4 sous-marins chinois dans la journée tant ils étaient considérés comme sourds et bruyants. Depuis il me semble que la Chine a fait énormément de progrès, que l'inconvénient majeur de voir ses SNLE cantonnés à naviguer en mer de Chine (peu profonde et sans thermoclyne) est largement contrebalancée par l'expansion phénoménale de sa flotte (toutes ses unités combattantes hors amphibie ayant des capacités ASM) : en sanctuarisant sa "mer intérieure", en développant sa missilerie et en s'alliant avec les russes pour la defense antimissile, la Chine a compensé ses faiblesses de la même manière que Poutine a compensé les défauts de la Marine russe pour mettre en échec la toute puissance américaine (dans ses eaux naturellement, je ne parle pas de capacité océanique). Je ne pense donc pas qu' aujourd'hui les américains méprisent les capacités militaires chinoises. De plus on voit bien qu'avec la reprise inéluctable à terme de Taïwan (et donc la fin du collier de perle qui enserre la Chine, ce qui ne va pas à l'encontre de ses exigences de respect des frontières souveraines par ailleurs), et donc l'accès libre aux mers profondes, la Chine aura la profondeur stratégique qu'elle recherche depuis 15 ans maintenant - soit à peu près en même temps que les programmes de souveraineté stratégique russe qui autorisent la guerre actuelle si on souhaite se faire peur... Elle a par ailleurs annoncé le souhait de développer sa composante nucléaire, choix qui, a mon sens, prouve son souhait de monter en gamme (volonté d'impérialisme planétaire), mais surtout de contrer les éventuels doctrines US de frappes tactiques ou de défense antimissile étanche. Pour finir je dirais que la philosophie d'équilibre chinoise (ying / yang pour schématiser) ne vise pas à détruire le monde mais a l'harmoniser - à son profit bien sûr rien n'est gratuit - et que donc je n'imagine pas Xi développer des milliers d'ogives mais plutôt, à la française quelque part, d'être crédible quelque soit le scénario.
  9. Normalement, vu les événements récents et les masques qui tombent entre des empires traditionnellement continentaux (et aujourd'hui autocrates) que sont Russie, Chine, Empires Perses et Ottomans (pour ce dernier avec un doute sur son positionnement - et leurs affidés Yéménites, Afghans et Pakistanais) et d'autres qu'on nommera "maritimes", USA, Royaume Uni, France mais aussi Europe de l'Ouest globalement (Portugal, Espagne, Italie, Belgique et Hollande ont eu leurs temps et leurs colonies) auxquels on rajoutera Japon et Australie (c'est un continent à lui seul) et Inde dans une moindre mesure, c'est le temps des arbitrages dans la marine.... Comme avec les élections et les programmes on est à une période charnière, si nos dirigeants sont cohérents, on voit les FDI sortir avec deux rangées de sylver, les PO armés comme des corvettes, et du rab de munitions pour tout le monde... On peut noter que les affidés de "l'axe du mal" tiennent quand même Bab El Mandeb, Ormuz, la Syrie, le Liban, une partie du Maghreb (la position de l'Algerie sera intéressante à cerner vis à vis de Gibraltar), et qu'avec le blocus potentiel du Mali et de la Centrafrique l'accès aérien à Djibouti risque de devenir problématique, sans compter la présence chinoise sur place. Je ne parle même pas de la Mer de Chine, et des possibilités offertes si le rideau de perles tombe... Il est encore temps de bien faire, est-ce que les arbitrages seront à la hauteur de l'époque ? C'est toujours compliqué d'expliquer aux autres armées que l'argent doit être réorienté. En tous cas je remarque que les flottes militaires et civiles des empires continentaux sont cohérentes et opérationnelles, dans une moindre mesure que leurs opposantes réunies mais qui elles sont loin d'avoir l'homogénéité nécessaire à un conflit total un peu long. On verra dans les semaines à venir si du point de vue national les propositions seront à la hauteur des enjeux, déjà.
  10. En plus ça permettrait les remplacements temporaires lors des AT que ce soit en métropole ou en outre-mer. Par contre il me semble que les créneaux de construction chez Piriou c'est serré en ce moment...
  11. De mon côté, ce que je retiens de l'article c'est : "L’Améthyste, lui, se prépare avec le bâtiment de soutien Loire à une mission de très longue durée, sans doute dans l’océan Indien, voire au-delà." L'an passé c'était le couple Émeraude / Seine qui passait presque 7 mois dans le Far East. On voit tout de suite la pertinence du développement du volet "intendance", entre moyens de transports (A400, A330, BSAM, BSAOM, etc.), moyens prépositionnés et double équipage sur navires standardisés pour la Marine : ça projette vite, loin, longtemps partout sur la planète. Cette année il y aura le raid rafale en Polynésie - 20 chasseurs en 48h je crois - toujours les missions JdA qui montrent et démontrent l'intérêt d'avoir pensé en amont les matériels de l'armée de terre pour entrer dans des EDAR, CTM ou autres A400. On verra ce qu'apportent en plus les BRF par rapport aux pétroliers actuels, puisque chaque nouvelle génération de matériel améliore l'existant...
  12. Beachcomber

    FREMM Italie

    Pour faire simple il faut faire schématique, alors je vais essayer de simplifier à l'extrême : Plus c'est compliqué moins c'est fiable, alors c'est mieux de faire basique concernant la propulsion. Un système a pas variable demande un arbre creux et un moyeu coulissant, et ça pose problème quand il y a de grosses contraintes (grosse puissance à passer). Par opposition on dira (même si c'est pas toujours le cas) qu'un système a pale fixe a un arbre plein et une hélice fixe : avantage fixe. Pour inverser la poussée un système HPV change l'orientation des pales en modifiant la pression d'huile dans le tiroir interne de l'arbre - pas de changement de sens de rotation donc embrayeur réducteur simple. Un système HPF demande un embrayeur réducteur inverseur pour les puissances raisonnables, un système complexe d'inversion de sens de rotation du moteur pour les fortes puissances : avantage HPV. Sur FREMM fr les moteurs sont électriques pour des questions de silence, gradations faciles de vitesse, vibrations, etc. : avantage électrique. Tout fonctionne normalement jusqu'à ce que ça fonctionne moins bien (dent cassée, joint fuyard, carte électronique HS, etc.) : en mode dégradé (ou usé) d'un système HPV on est sûr de la position full ahead ou full astern et le reste est aléatoire mais permet de rentrer. Un inverseur HS, ou la régulation d'un moteur électrique à l'arrache c'est moins aisée : avantage HPV. En cas d'avarie de combat (ou d'echouement, voie d'eau ou autre déformation de coque), un système mécanique sera plus facilement inutilisable qu'un système électrique compartimenté et prévu pour : avantage électrique. Ensuite viennent les questions de coût, de maintenance et de personnel qualifié, pour lesquels je ne suis pas compétent. De mon point de vue la performance crash stop d'un canot est anecdotique : on la mesure aux essais mais ça détruit tellement le matériel qu'on ne pratique cette manœuvre qu'en cas désespéré. Concernant la différence de système de propulsion fr/it, de mon point de vue, une des frégates est spécialisée ASM (et est la référence occidentale du moment reconnue jusqu'aux US), l'autre est généraliste et correspond mieux au marché à l'export.
  13. Beachcomber

    Les Frégates de la Royale

    De mon côté je n'y suis passé que sur des "gros cul", dont une fois de nuit - magnifique - et sans m'intéresser à l'aspect réglementaire de la chose Il y a quand même des passages pas larges donc ça me surprend que le pilotage ne soit pas obligatoire (en fonction de la taille du navire, comme partout). Mon souvenir c'est pilote en passerelle en tous cas, et à la queue leu leu
  14. Beachcomber

    Les Frégates de la Royale

    Généralement passage en convois pilotés : les navires qui veulent passer attendent a l'ancre d'un côté ou de l'autre, les pilotes embarquent après contact VHF préalable et le convoi engaine Comme Suez où Panama en fait La vitesse et la place dans le convoi sont imposées par le pilote en fonction des autres canots et du trafic C'est comme ça pour les cargos, souvent volumineux, pas très rapides ni très manœuvrants, mais ça me surprendrait qu'ils changent de procédure pour les bateaux gris edit : équipage aux postes de manœuvre paré à mouiller et en observation sur chaque plage en fonction de la visibilité depuis la passerelle aussi
  15. Tout à fait. Je n'ai pas encore pratiqué la solution USBL, mais je suppose que par grands fonds on aura les mêmes soucis de précision. En tous cas ces technologies donnent plusieurs solutions à des problèmes divers. Le drone, s'il est convenablement programmé (et/ou connecté), peut apporter une plus-value opérationnelle dans le sens où sa mise en œuvre semble plus "simple" puisqu'elle se réduit à une mise à l'eau et à une récupération, sans besoin de techniciens ou autres spécialistes en nombre à bord. Pour une application militaire ça me parait être un avantage (en plus d'éloigner l'humain du danger).
  16. La géolocalisation sous-marine était déjà possible mais moins agile : on mouille 3 "pingers" (a minima) sur des positions GPS, recalibrées une fois le triangle formé (ça dérive toujours un peu en plongeant), et la triangulation des ondes acoustiques permet la localisation précise d'un ROV (ou de plongeurs, ou autres), donc d'une épave ou d'une tête de puit, sur un plan qu'il faut retranscrire ensuite en latitudes / longitudes. A la fin du chantier une commande (acoustique toujours) permet de percuter une cartouche qui gonfle une bouée et permet au pinger de remonter en surface, et il n'y a plus qu'à aller à la pêche... Le pointeur USBL couplé au GPS permet une bien plus grande fauchée et un travail dynamique bien plus rapide et efficace. En statique en revanche ça reste discutable : avec une batterie performante un pinger reste bien plus autonome qu'un drone, et un ROV a un ombilical qui est parfois un problème (il peut s'enrouler, se coincer, etc.), mais qui lui permet aussi une autonomie quasiment sans limite. A la limite c'est l'IA embarquée sur un drone qui peut faire la différence : en fonction de sa performance, le pilote de ROV sera plébiscité ou chômeur, mais c'est notre lot à tous
  17. Beachcomber

    Marine Danoise

    En fait les étapes ne cessent d'être franchies depuis 20/30 ans. Au départ le brigandage est simple : attaques des implantations à terre et des navires à quai depuis la terre, à la machette et à l'arme de poing. Puis attaques depuis le fleuve où la mer a la pirogue, puis attaque des mouillages et plateformes proches, puis attaques sur longues distances au delà des frontières officielles et limites d'eaux territoriales, avec coques adaptées et armes "lourdes". Chaque fois la défense s'organise, se protège, s'éloigne. Les attaques au large, en dehors donc de toute juridiction et au delà des moyens des marines locales, oblige les européens à s'investir plus massivement et à déployer des moyens hauturiers souvent disproportionnés (nulle besoin d'une frégate pour ce travail, mais tout le monde n'a pas de patrouilleur océanique). Jusqu'à récemment il y avait encore peu de coques hauturières dans ces eaux. Aujourd'hui le schéma est relativement simple : les marines locales coopèrent en bande côtière et organisent les convois jusque dans des ports solidement défendus, les navires marchands attendent très au large et l'industrie du pétrole s'organise avec l'aide des états, des milices privées et l'accélération des transferts de tâches à la main-d'oeuvre locale (transferts prévus de longue date par les accords sur l'exploitation des ressources). C'est l'adaptation de la piraterie (et du djihadisme ?) à cette militarisation du large qui reste une inconnue. L'interception par la marine danoise n'est qu'un épiphénomène médiatisé d'un mal plus profond et malheureusement durable.
  18. Beachcomber

    Marine Danoise

    Sans vouloir faire le prophète qui détiendrait la vérité, il me semble important de relativiser certaines appréciations de l'événement : Nous voyons souvent le monde avec notre vision ethnocentrée d'occidentaux issus de pays millénaires de culture judéo-chrétienne démocratique, alors que l'Afrique ne coche presqu'aucune de ces cases. Raconter l'Afrique serait trop long : ceux qui la connaissent diraient que ça se vit, et plutôt jeune quand nos certitudes restent malléables. Reste que pour faire simple les rapports humains se resserrent plus autour des sentiments d'appartenance à une famille, un clan, une organisation, une ethnie et une langue quand les frontières et autres conventions ont une réalité plus éthérée. Ça n'empêche nullement, comme dans toute société humaine, les plus belles âmes de côtoyer les pires des enc... Pour revenir à nos pirates, loin des clichés manichéens véhiculés par Hollywood dans le fameux Capitaine Phillips (ce qui n'empêche nullement ce film de toucher du doigt une certaine réalité), ils sont volontaires, bien équipés, très organisés et hiérarchisés, souvent complètement défoncés et il vaut mieux être blanc et occidental si vous tombez entre leurs mains (sans aucune garantie pour votre santé) parce que votre vie ne vaut que ce qu'elle peut leur rapporter, et qu'ils ne s'embarrassent pas de fardeau inutile... Dans le cas présent, et je précise bien que je n'ai pas plus d'informations que le quidam moyen, ils n'ont eu de mon point de vue qu'une réaction standard "épidermique" à une agression non prévue : si loin des côtes ils ne rencontrent habituellement aucune forme de contestation et sont absolument libres de piller, rançonner et tuer toute valeur marchande à leur portée, sans état d'âme.
  19. Les navires de servitude rencontrent fréquemment des problèmes de sous-dimensionnement des lignes de mouillage. C'est sans doute vrai aussi pour les navires de charge, mais ça se voit moins car le calcul du nombre ou numéro d'armement tient compte du déplacement pleine charge du navire, et ces navires mouillent peu dans ces conditions. Deja les navires qui chargent aux marques sont "rares", ça concerne principalement les vraquiers et pétroliers (les porte-conteneurs et autres divers cargos chargent plutôt en volume). De plus ils sont amenés à mouiller soit à vide en attente de place devant le port de chargement (ils sont alors sur ballast, ou lèges, donc le mouillage est sur-dimensionné), ou en attente de déchargement après le voyage, alors les soutes sont "vides" et parfois une partie du cargo a été débarrassé de son eau (cas des minéraliers principalement) - et ça allège le canot. Concernant les navires de servitude, ils gardent généralement un déplacement a peu près constant. Les chantiers peu habitués à ce type de constructions, ou désireux de proposer des prix planchers peuvent faire l'erreur d'appliquer un matériel tout juste réglementaire, mais souvent les armateurs imposent un sur-dimensionnement du mouillage. Déjà ces navires prennent du poids avec l'âge, ensuite les armateurs préfèrent l'attente au mouillage plutôt qu'à quai, ça coûte moins cher, donc font en sorte que ça se passe bien. Il m'est arrivé de naviguer sur une tête de série qui rencontrait ce problème : on l'a "solutionné" en rajoutant des maillons. Les sister-ships construits après ont bénéficié de chaînes et ancres plus épaisses, donc plus lourdes, avec bien évidemment guindeau, barbotins, stoppeurs adaptés. Après la tenue au mouillage c'est toujours aléatoire, avec des chasses fréquentes par mauvais temps, donc on s'adapte et on fait attention (parfois on tient bien mais c'est le voisin qui dérape et vient sur toi).
  20. Les russes ont un pur remorqueur de classe polaire, je n'arrive pas à insérer la photo mais on voit bien le cul rond et dégagé, le bec de perroquet au niveau des grues et les tambours auxiliaires au dessus du guide câble du treuil principal. Les US ont du s'inspirer de nous avec un AHTS très peu modifié qui garde les inconvénients de la coque d'origine avec un bec de perroquet très arrière : question manœuvrabilité sous remorque c'est pas l'extase - le bras de levier entre safran (ou propulseur azimutale selon l'option choisie) et le point d'application de la force exercée par la remorque est très court, donc on est vite limité / bridé par le cul dès lors qu'on ne travaille plus dans l'axe. La grue centrale arrière permet plus que sur un design de remorqueur pur, et je ne vois pas de tambours auxiliaires (sur autres vues) autour du treuil principal : ils privilégient la polyvalence à la spécialisation sur une base de remorquage. Sur la Loire, base AHTS, on voit bien les bec de perroquet reculés presque jusqu'au fût de la grue, placée tres avant comme sur le tug russe. Les rails de sécurité sont assez bas pour permettre à la remorque de glisser sans entrave ni gêne. Pas de tambours auxiliaires apparents. Le design est polyvalent mais devrait rester efficace en remorquage. Il ne faut pas oublier non plus qu'avec les Abeilles Flandres, Languedoc, Bourbon et Liberté on a des chevaux sous le capot en cas de besoin
  21. Donc 180T a quelques kg près. Donc on doit être dans une remorque de 52mm à quelques mm près, avec une masse linéaire d'environ 15kg. J'imagine que pour le CdG et les pétroliers ils ont prévu de la longueur sur tambour : je dirais 1200m minimum, 1500 serait bien, 1800 au max (faut l'enrouler ça prend de la place et ça pèse). A 1500m, avec les coefficients de sécurité il faut déjà une capacité de 30T sur le treuil, ça commence à causer et à chiffrer... Ensuite il faut le matériel en cas de casse (sacrificiel doublé à minima et passage de va et vient) - là aussi ça prend de la place. Comme le flotteur n'est pas qu'un pur remorqueur il faut garder de l'espace pour le reste Pour monter encore en gamme (ou en puissance c'est selon) il devient nécessaire de spécialiser je pense : moteurs plus puissants donc plus gourmands, donc moins de volumes / stocks à transférer, etc., etc. Avec ses specs de supply généraliste, sa grue, sa barcasse de plageage, ses capacités Fifi et DP, le design des BS (metros comme outre-mer) était le bon. On peut effectivement regretter une limitation à 8 exemplaires qui ne laisse pas de place aux immobilisations. Néanmoins cette série devrait permettre l'éclosion d'une école "services à la mer" profitable à tous dans un parcours RH généraliste, grâce à une palette de missions assez large et la nécessité de maintenir les fondamentaux. L'Astrolabe, en revanche, en exemplaire unique, ne permettra pas la diffusion large du savoir-faire "glaces", mais juste de former quelques spécialistes.
  22. @ARMEN56 Tu es trop modeste : tu as navigué, ça "s'entend" dans tes posts, et ça doit sacrément aider à parler aux spécialistes... pour ma part dans bureau d'études le mot études me fait partir en courant Pour revenir sur les specs des BSAH il faut bien comprendre que le bollard pull est très lié au diamètre de la remorque, donc à sa charge de rupture, masse, encombrement, dimensionnement treuil et hydraulique, etc. Pour 80T de BP tu auras du 52 (a la grosse) avec une rupture autour de 180T. De toutes manières c'est la pantoire (en 48/50) et le textile qui servent de fusibles... Plus tu augmente le diamètre plus c'est lourd, compliqué à manipuler et à hisser à bord (surtout si le colis n'a pas d'énergie) : bref 80T est un très bon compromis pour les besoins actuels et à venir. Là où tu as entièrement raison c'est sur la formation des pachas, d'autant que les BSAH ne sont pas spécialisés et doivent rendre tout un tas de services à la Marine. Une solution possible est la fidélisation de certaines fonctions (boscos, certains mécanos et pontus), et l'embarquement à la demande de "tow master" en cas de besoin... ça reste un pis-aller
  23. Tu n'as pas tort mais personnellement j'y mettrais des nuances : Dans le gros mauvais temps aucun patron de remorqueur ne fait le malin, et généralement il se contente de garder le convoi à la cape en attendant des jours meilleurs. Le problème est alors plus la rupture de la remorque avec les a-coups : l'acier est très peu élastique alors il casse comme du verre. Le but est alors d'allonger au maximum possible (sans toucher le fond) et de laisser la remorque immergée, donc de réduire la traction au minimum suffisant pour pas partir à la côte. Quand le convoi reprend de la vitesse, le besoin en puissance est maximum avec le même impératif d'éviter le raidissement de la remorque, puis le besoin redescend à vitesse établie (autour de 5nds). Si on veut aller trop vite, le colis a tendance à lofer et prendre le remorqueur en garde : étant donné le rapport de masse ultra-défavorable le risque est alors énorme de cabaner... A l'offshore on a développé la technique du remorquage multiple des plateformes : ça permet de limiter le besoin de traction par tracteur, mais ça oblige à travailler court et à se synchroniser très finement. C'est permis parce qu'une plateforme ne réagit pas comme un canot. Au final je dirais que le facteur limitant c'est plutôt la qualification de l'équipage : c'est un métier, et même si les exercices à blanc par beau temps sont indispensables à la maîtrise du matériel, rien ne remplace l'expérience.
  24. Ce genre de propos, peut-être déjà tenu, je crois que personne ne les a publié à ma connaissance En revanche il s'était déjà exprimé sur ce qu'il pensait nécessaire pour l'indo-pacifique, dans une démarche très neutre et pédagogique. Je viens de lire ton post sur l'avancée du programme EPC (anciennement) : c'est peut-être aussi le contenu de ce programme qui l'irrite
  25. Mon post n'est pas engagé contre qui que ce soit, et je suis d'ailleurs plutôt d'accord avec tout ce qui a été écrit sur cet article. J'ajoute seulement que de mon point de vue cette démarche de l'amiral vient en appui d'une liste de course précise (qu'il ne développe pas mais à laquelle il me semble faire référence), et j'essaie d'imaginer le contenu de cette liste (et je suis très loin d'être le mieux informé du forum). La démarche de l'amiral est inhabituelle dans le sens où il ne se contente pas d'expliquer une doctrine mais aussi il revendique des moyens supplémentaires non pris en compte. Dans cet exercice je le trouve dans son rôle puisque la Marine reste une arme spécifique dans le fait qu'elle cohabite en permanence avec d'autres marines plus ou moins hostiles, et que malgré l'absence de bataille navale (au sens 1er) depuis très longtemps, la cohabitation reste pacifique ...jusqu'à ce qu'elle ne le soit plus. Il exprime donc une inquiétude de déclassement compréhensible puisque l'on ne respecte réellement que ce que l'on craint, et que les décisions actuellement prises vont impliquer le respect donc la sécurité de nos navires pour les 30 années à venir. Je n'ai pas le sentiment qu'il renonce aux grandes doctrines de la MN, parfois critiquées par nombre de commentateurs, comme le relatif sous-armement de ses frégates (par comparaison avec d'autres puissances navales) - il ne réclame pas non plus de bond capacitaire dans un domaine où la MN lui semblerait défaillante : juste des investissements "raisonnables" (de son point de vue) pour plus de cohérence dans les moyens qu'on lui donne pour assumer les missions qu'on lui impose.
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