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Messages posté(e)s par vno

  1. il y a 26 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

    J'ai réalisé de tel systèmes pour les navires de la Marine nationale. Aujourd'hui il y a la L11 la L22 et la L16 mais ces liaisons ont des compatibilités au niveau de la structure des messages, mais à l'époque pour la marine il n'y avait que la L11 et, pour les petits navires qui n'avaient pas de système informatique, la L14 . Eh bien la structure des données, ou du moins ce qu'on appelait la table des pistes était calquée sur la structure des messages de la L11. Et je suppose que c'était pareil pour les autres pays.

    J'ai eu accès au début des années 90 au central opération d'un croiseur type Ticonderoga neuf. J'ai eu droit à un aperçu des possibilités de leur système de détection. Pour faire simple, ils récupéraient toutes les données des différents réseaux existants et pouvaient afficher et filtrer tout se qu'ils voulaient et pas que autour du bateau, mais bien au delà de l'Europe. Ayant visité notre Jean-Bart, j'ai pu voir notre retard sur un bâtiment neuf et manifestement déjà obsolète. Nous n'étions pas revenu dans l'Otan à l'époque. Je me suis dit qu'ils n'avaient étrangement aucune difficulté à rentrer dans nos réseaux balbutiant et d'autres, puisque j'ai eu droit à un coup de Loupe autour des bases du grand-Est dont les avions n'étaient pas équipés. J'ai visité vingt ans plus tard le contrôle aérien militaire du Grand-Est qui datait du début des années soixante ( effarant d'obsolescence et de système D forcément mal protégé ) et a depuis été remplacé. Ma visite c'est terminée brutalement suite à une question précise sur le nombre de sous-marins qu'ils pouvaient engager simultanément étant donné le nombre de consoles dédiées.

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  2. Il y a 3 heures, HK a dit :

    Il n’y a que 3 Rafales Croates livrés à ce jour, avec 3 autres Rafale C en courte finale qui doivent être livrés d’ici avril et qui sont peut être déjà en atelier.

    Donc ça fait entre 99 et 102 Rafale air (et non 93), dont 58 Rafale B et 41-44 Rafale C. Cela dit normalement on soustrait les 3 avions d’essais (B301, B302 et C101) car ceux ci ne sont pas comptabilisés dans le parc AAE, donc on peut tabler sur 96-99 Rafale air au 31/12/2023 (dont au moins 2 cloués au sol si j’ai bien compris suite à leur collision en vol).

    De même pour la Marine c’est 41 Rafale M car le M1 n’est pas compté.

    Pour l'armée de l'air, ceux endommagés en Espagne ont été remis en vol ?

  3. il y a 25 minutes, jean-françois a dit :

    Sauf que si un AWACS OTAN fournit des solutions à un F16 ukrainien, là on franchit une étape avec une implication directe.

    On va me rétorquer que c'est ce que l'OTAN a déjà fait depuis des mois, mais là, le risque est gros que les russes descendent un AWACS qu'ils soupçonneraient de guider des F16

    C'est donc peu probable

    Quelle implication directe ? Les Biélorusses font pire non ?

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  4. Il y a 2 heures, Akilius G. a dit :

    Tout à fait d'accord sur le constat que la Chine profite du commerce mondial, et donc doit s'inquiéter du phénomène Houthis. La Chine a les ressources militaires pour sécuriser la Mer Rouge si besoin.  Si nous y envoyons des navires, la Chine peut le faire. 

    Néanmoins, plusieurs points peuvent expliquer le peu d'empressement à le faire  :

    - souhait de rester neutre au regard du merdier proche oriental et de ne pas se fâcher avec l'Iran (si d'autres veulent faire le boulot gratuitement...) ;

    - ce ne sont pas des bateaux chinois le plus souvent en risque ;

    - manque d'expérience (et/ou d'intérêt) dans ce type d'opération de sécurité maritime ;

    - potentiellement des réflexions sur le devenir économique du pays et du commerce mondial. Observer attentivement serait jugé plus judicieux qu'agir prématurément.

    Si en Chine le champ politique / institutionnel prime sur les autres aspects de la vie sociale, un pays continent doit réfléchir à long-terme sur les sujets économiques. La Chine juge-t-elle les échanges de marchandises actuels satisfaisants? tenables? souhaitables? Le caractère massif des échanges avec les USA et l'UE n'est-il pas exagéré voire artificiel (effet monétaire, non prise en compte de coûts cachés type écologiques, etc)?

    La guerre en Ukraine a montré que l'on peut contester la mer avec des moyens limités et que les drones permettent des actions astucieuses à bas coût. Si chaque guérilla peut semer le bazar sur les routes maritimes avec des moyens limités, il va falloir éviter les cotes africaines sous peine de sortir des valises de billet à chaque zone à risque. La route maritime arctique pourrait dés lors sembler sure avec des acteurs étatiques fiables tels USA, Canada, Russie, Norvège, etc...  

    Si je peux comprendre une certaine prudence dans ce contexte, la frilosité chinoise démontre à mon sens un problème de cohérence. On se demande bien pourquoi construire une base dans la région pour ne pas sécuriser les lignes maritimes passant devant ladite base...

    La base chinoise à Djibouti est un pôle d'assistance et de ravitaillement pour soutenir deux frégates et leurs hélicoptères, pas vraiment une base de combat complète comme les américains, ni même une base de soutient toujours active pour une force militaire, aérienne et navale plus importante comme la France.

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  5. Il y a 14 heures, olivier lsb a dit :

    Une arlésienne... Pas plus que les F-16, alors que eux sont bien annoncés officiellement depuis des lustres. 

    Au sujet des 2000, j'ai personnellement commencé à avoir des doutes quand je ne sais plus quel porte parole de l'armée avait annoncé il y a des mois qu'on entrainait des personnels uniquement aux procédures de survie en cas d'éjection, mais jamais Ô grand jamais au pilotage de chasseurs. 

    Les navigateurs officier système d'armes aussi s'entrainent aux procédures de survie pour travailler en place arrière non ? Beaucoup d'activité aérienne trés basse altitude ( même de nuit) à Nancy par rapport à une époque. Probablement la transformation sur les avions modernisés et les Retex de l'accident de 2019 dans le Jura ?

  6. Le 20/11/2023 à 09:28, ARMEN56 a dit :

    Miror c’est bon pour astiquer les cuivres

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    De ce bavardage (fantasmé ?) on pourrait  comprendre que le soum , au pire serait aller dans sa tranche de surimmersion et que la gestion de son DIV ( domaine immersion  vitesse) l’aurait bien fait réagir .

    Ceci dit avant de frôler le collaspe , on chasse au ballast et on largue les plombs . Or pas un mot , bref on devait en être trèèèès loin de ce scénario catastrophe ...

    Sinon une bonne nouvelle ; les sujets de sa Majesté  apprennent ainsi qu’il existe des redondances à bord des sous marins nucléaires .

    DOMAINE IMMERSION VITESSE

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    extraits lien publique d'une session ATMA de 2021 il me semble

     

    De mémoire, l'utilisation du Mirror sur un sous-marin peut entrainer de sérieux désagrément de notation, voir la fin d'une "brillante" carrière aux forces sous-marines. C'était d'ailleurs le meilleur moyen pour un officier mal informé de perdre immédiatement le respect de ses hommes !

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  7. Le 08/04/2023 à 21:29, g4lly a dit :

    C'est un peu étonnant...

    Sur SNLE-NG Le K15 sort nominal 150MW et à l'hélice on envoie plus de 30MW...

    Sachant que les accessoires du bords consomment pas mal.

    Le rendement général de ce genre d'installation c'est autour de 30% alors que ce n'est pas spécialement optimisé rendement.

    Sur une installation de production nucléaire EDF, le rendement est calculé en prenant la puissance délivrée au réseau en sortie du transformateur 400 000 Volts de mémoire incertaine. Sur une propulsion avec réacteur nucléaire embarqué, il faut ajouter le rendement de l'hélice (trés faible) qui transfère la puissance mécanique à l'eau.

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  8. Il y a 19 heures, Métal_Hurlant a dit :

    Ciel de la ville d'Astrakhan aujourd'hui. Chaque trainée est un missile de croisière tiré depuis les navires de la flotte de la mer Caspienne :

     

    Vidéo intéressante, elle montre parfaitement que ce n'est pas un sous-marin qui a tiré vu le nombre de missiles. Deux avions équipés de missiles antinavires autonomes et de brouilleurs en remontant les trainées façon 60 pieds 600 nœuds auraient de bonnes chances de faire un Kill !

     

  9. Il y a 3 heures, olivier lsb a dit :

    Et sans surprise, on livre du gaz à l'Allemagne... J'espère qu'on le leur revend bien cher, mais de çà, l'article ne pipe mot.

    Cela veut aussi dire que nos réserves sont pleines et pas encore entamées, malgré la baisse progressive des températures. 

    https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/crise-energetique-la-france-a-livre-du-gaz-a-l-allemagne-dans-le-cadre-de-la-solidarite-europeenne_5415073.html

    Prix plancher autour de 1,6 euros le MW par appel d'offre pour un volume de 100 GW jour max lorsque les travaux seront finis si j'ai bien compris. C'est les abonnés au gaz Français qui payent les travaux, comme pour le raccordement de l'éolien. Pas impossible que Lemaire se soit planté pour les tarifs, puisqu'il se plaint que les américains nous font payer le gaz (pour les Allemands) 4 fois le prix de leur marché domestique. Il a du oublier d'intégrer les pertes par fuite avec certains méthaniers, qui sont colossales sur ces distances. Les nouveaux méthaniers ont une station de récupération et re-injection en phase liquide des fuites, mais il y en a peu.

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  10. Le 10/10/2022 à 11:54, Hirondelle a dit :

    Cqfd : il faut maximiser les pertes :bloblaugh:

    L’ennemis est bête, mais je serai lui je mènerai mes premiers assauts avec des armes de seconde zone (vieux missiles, drones) avant d’achever la partie avec mes silverbullets.

    (puisqu’on ne tire qu’au 76 et à l’Aster 30). J’aimerai bien d’ailleurs que nous aussi on ait des vieilles ou petites breles pour épuiser ou tester nos compétiteurs. A votre connaissance, les vieux exocet sont périmés et deconstruits ?)

    Les vieux exocet sont analogiques non ? Donc plus rien pour les tirer normalement. Autrement, la mode n'est plus au vidage des rampes proches de la date de péremption sur une vieille coque amiantée pour entrainer le personnel. Pour l'exocet, j'ignore s'ils font partie de ses lots, mais une connaissance artificier du coté de Verdun m'avait parlé de munitions trés récentes pour certaines et coutant des millions d'euros qui arrivaient chez eux pour destruction en provenance des trois armées. Entre autres des roquettes de LRM suite à signature d'accords internationaux et des missiles d'avions sans avions pour les lancer dont le stockage coutait trop cher.

  11. Je me trompe peut être, Mais faire tomber un pilier à cet endroit, c'est du calcul d'ingénieur. c'est un endroit ou perdre un pilier transforme le pont en château de carte. Une travée est tombée à plusieurs centaines de mètres de l'explosion principale juste avec les vibrations dans la structure. La deuxième voie de l'autoroute ma parait impraticable même si elle n'est pas tombée aussi faute d'appui en état en dessous ... Réponse à un autre sabotage ou début d'isolement  de la Russie ? Prochaine cible, je verrais bien des câbles sous-marins et terrestres entre la Russie et l'Europe ? Mais c'est peut être juste la faute à pas de chance; un camion d'explosif avec des migrants qui fumaient peinards sur des caisses marquées Biélorussie ou ils pensaient se rendre ?

  12. Il y a 11 heures, g4lly a dit :

    Les sous marins sont toujours passé par là pendant la guerre froide, dans le Storebælt il y 60m de fond c'est bien suffisant.

    Pendant la guerre froide, les bâtiments de 300 000 tonnes masquant le bruit leur hélice en route de collision étaient rare. Donc en fait, non 60 mètres, surtout dans ce coin, on évite avec un SNA en plongée, sauf raisons impératives classifiées . Généralement la raison impérative se limite à montrer aux américains qu'on en a une plus grosse qu'eux pour quémander leur confiance. Les russes ont une autre approche, plus suicidaire en pensant que leurs bateaux sont plus solides que les nôtres !

  13. Il y a 11 heures, Rob1 a dit :

    Perso ce que le sabotage (probable) des Nord Stream m'inspire, c'est qu'amener une centaine de kg d'explosifs en Europe occidentale pour une opé clandestine ne ressemble vraiment pas au genre d'opés des USA. Ce n'est pas l'Indonésie ou le Nicaragua...

    Mais je ne vois pas trop l'intérêt du truc pour la Russie.

    Je suis aussi curieux de voir le mode opératoire, venir juste à la limite des eaux danoises c'est curieux (faire passer un message ?). Et 70 mètres de profondeur, c'est faible, à se demander si ca valait le coup de risquer un sous-marin. :huh:

    Coté Russe, l'accès au système de maintenance ne devait pas poser de gros problème pour remplacer le "véhicule" de contrôle interne par une bombe. Une charge interne au tuyau aidé par la pression dans celui-ci doit être bien plus faible qu'une charge externe. C'est ma façon de voir les choses, les reste du tuyau parleront. Concernant, les rumeurs anglaises attribuant le sabotage aux Russes, ce site et d'autres ont bien mentionné lors des fêtes à Saint-Pétersbourg le passage de sous-marins Russes dont spécialement un a été observé semblant être en avarie de propulsion ou faisant un exercice de remorquage. Il pouvait parfaitement être en train de récupérer et arrimer manuellement son drone largué au passage quelques jours auparavant. Cette activité avait correspondu à l'envoi à base altitude d'avion spéciaux américains spécialisé dans les radiations qui évoluent d'habitude à haute altitude. Si l'explosion est le fait des Russes pour mettre en garde les Européens qu'ils peuvent leur effondrer leurs économies en représailles et qu'ils sont prêt à le faire, c'est un peut tardif et contre productif, ils viennent de dévoiler les tactiques de guerre sous-marine du Belgorod qui risque de ne plus pouvoir quitter le quai sans dégâts.

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  14. il y a une heure, Deres a dit :

    Si ce sont les USA, ce serait pire qu'une action de la CIA car ce serait probablement une action de l'US Navy à partir d'un sous-marin.

    Ou sont le USS Jimmy Carter ? le K-329 Belgorod ? Beaucoup de Patmar dans le coin depuis quelques mois dont des ATL2. Par faibles fonds à cet endroit difficile de passer inaperçu pour un sous-marin de leur tonnage sans être autorisé OTAN. Par contre sérieux problème de bruit pour la navigation sous-marine à cet endroit critique pour transiter en mer du Nord depuis les explosions. Les sonars ne doivent plus rien entendre. Les ATL2 et P3 ont encore leur magnétomètres ? Si c'est les américains, ils viennent de donner un avertissement gratuit à VP sur le fait qu'ils ne reculeront devant rien pour tenir les tièdes de l'Europe sur leurs options politiques et militaires si les Russes vont trop loin. Ils viennent de détruire la seule option de chantage médiatique de VP. Impossible de revenir en arrière ou de transiger. La diplomatie Européenne est hors jeux. Si c'est les Russes qui ont fait le coup, pour donner un avertissement, difficile de voir lequel. Ils savent pertinemment que ce genre d'action sur une installation en service aura une réponse, et que leur flotte sous-marine en fera les frais d'une façon ou d'une autre. L'affichage de sous-marins en escale en écosse à une raison ...

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  15. Il y a 4 heures, Desty-N a dit :

    Dépassé par la flambée des cours de l’électricité, eux-mêmes dopés par l’explosion des cours du gaz du fait de la guerre en Ukraine notamment, l'exécutif bruxellois appelle à une modification structurelle du marché européen de l’énergie.

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    Alors que les cours de l'électricité continuent de flamber en Europe, atteignant des niveaux inimaginables il y a encore quelques mois, la question revient sur la table : le marché interconnecté de l'énergie entre les Vingt-Sept aggrave-t-il la crise en cours ?

    Pour le gouvernement français, qui n'a d'ailleurs jamais vraiment adhéré à ce système, c'est bien là que se trouve l'origine de l'embrasement, du moins dans l'Hexagone. Et pour cause, son fonctionnement créerait un couplage artificiel entre les cours du gaz, qui explosent partout dans le monde depuis plus d'un an, et ceux des électrons, y compris dans les pays où le courant provient moins des hydrocarbures que du nucléaire ou de l'hydraulique.

    Face à ce constat, la Commission européenne elle-même, pourtant à l'origine de la libéralisation de ce marché, ne semble plus convaincue de son bien-fondé. « La flambée des prix [...] montre clairement les limites de [son] fonctionnement actuel », a fait valoir lundi sa présidente, Ursula Von Der Leyen. Même le chancelier allemand, Olaf Scholz (SPD), dont le pays dépend largement du gaz pour produire l'électricité, a plaidé ces derniers jours pour une modification substantielle du système, qui « ne peut pas être décrit comme fonctionnel s'il conduit à des prix aussi élevés ».

    Résultat : une « intervention d'urgence » et une « réforme structurelle du marché de l'électricité » sont désormais inscrites à l'agenda, avec une réunion des ministres de l'Energie prévue à Prague le 9 septembre, a-t-on appris ce lundi. Mais une évolution du système permettrait-elle vraiment d'endiguer la crise ?


    Ajustement au coût de la dernière centrale appelée

    Avant tout, il faut comprendre la manière dont ce fameux marché européen fonctionne. Concrètement, son principe est celui de la vente au coût marginal, c'est-à-dire que les prix du mégawattheure (MWh) dépendent du coût nécessaire à la mise en route de la toute dernière centrale appelée pour répondre à la demande dans chaque Etat membre, notamment aux heures de pointe. Or, c'est généralement une centrale au gaz fossile ou au charbon, appelée en dernier recours en Allemagne, par exemple, et dont l'activation dépend largement du coût du combustible.

        « Imaginez que je dispose de trois centrales, dont les coûts de fonctionnement sont respectivement de 10, 20 et 50 euros le MWh. Si j'ai besoin d'appeler les trois à un instant T, le prix final sera donc aligné sur 50 euros. Autrement dit, les deux premières bénéficieront d'une rente-infra marginale, c'est-à-dire d'un « profit », important, et le prix du marché sera élevé », précise Jacques Percebois, directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l'Energie (CREDEN).

    Ainsi, l'ensemble des prix de l'électricité dans l'UE s'indexeront en fonction, peu importe leur origine. En théorie, tous les pays devraient donc peu ou prou subir la même hausse quel que soit leur mix national (nucléaire, hydraulique, gaz...), du fait de la flambée des prix des hydrocarbures, un paradoxe « aberrant », selon le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.

    Intervention publique pour réduire le coût marginal

    Dans ces conditions, une piste d'amélioration du marché se dessine, dont la mise en œuvre pourrait atténuer les effets de la crise. En effet, il serait a priori possible de s'appuyer sur une moyenne des coûts marginaux afin de fixer le prix de l'électricité, plutôt que sur le coût marginal horaire de la dernière infrastructure mise en route. En reprenant l'exemple des trois centrales, le prix d'équilibre du marché ne serait donc pas de 50 euros, mais s'établirait autour de la moyenne des coûts marginaux des trois centrales appelées, soit un peu moins de 27 euros.

        « La rente obtenue par la première et la deuxième diminuerait fortement, donc collectivement, le consommateur paierait moins. Et il faudrait imaginer une forme de compensation pour la troisième centrale », fait valoir Jacques Percebois.

    Une telle réforme exigerait néanmoins de sortir en partie de la logique de libéralisation prônée par Bruxelles depuis les années 1990, et de désigner un régulateur, qui fixerait le prix. Mais cette idée est rejeté par l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER), qui contribue à garantir le bon fonctionnement du marché européen du gaz et de l'électricité ; « Plus l'approche est interventionniste, plus le potentiel de distorsion du marché est élevé », défendait-elle fin avril dans un rapport très attendu. Cela pourrait en effet « freiner les investissements du secteur privé » dans les technologies innovantes à faible émission de carbone, nécessaires à la transition énergétique, faisait-elle alors valoir.

    Le manque de marges entraîne un découplage

    D'autant que l'envolée des cours n'est pas intégralement imputable au marché. Selon l'ACER, c'est même l'inverse : ce système d'interconnexion permet d'engranger des bénéfices de 34 milliards d'euros par an en moyenne, selon l'organisation, puisqu'elle évite régulièrement à plusieurs pays de faire face à des pannes.

    Surtout, force est de constater que malgré ce système de marché unique, les cours varient sensiblement d'un Etat membre à l'autre : alors que la France ou l'Autriche enregistrent ce lundi des prix à 800 ou 900 euros du MWh, ceux de l'Allemagne, de la Belgique ou des Pays-Bas flirtent plutôt autour des 600 euros. Et pour cause, le marché n'est pas « parfait » : si la crise s'avère plus grave dans certains pays, le prix national s'éloigne du coût marginal défini à l'échelle européenne, à cause de congestions aux frontières.

        « Quand on établit les prévisions pour le lendemain, on définit les échanges optimaux entre les pays, compte tenu des capacités d'interconnexion entre les réseaux. Si les échanges restent en-dessous des 12 GW, les prix s'équilibrent : on retrouve le même des deux côtés de la frontière. Mais si on les dépasse car on demande beaucoup d'électricité au voisin à cause d'un manque de production, un découplage des marchés s'opère », explique un connaisseur du secteur.

    Dans l'Hexagone par exemple, la production nucléaire pour 2022 s'avère historiquement basse à cause d'un défaut de corrosion identifié dans le parc d'EDF, ce qui entraîne une explosion inédite des cours à l'intérieur des frontières. « La France devrait être exportatrice nette d'électricité, or c'est l'inverse : elle en importe massivement, à tel point que les interconnexions sont saturées », note Jacques Percebois. C'est donc pour cette raison, et non à cause de l'architecture du marché, que le pays fait face à des prix sensiblement plus élevés qu'ailleurs en Europe, y compris en Allemagne, qui dépend bien plus du gaz pour produire son courant.

        « Imaginons qu'on dispose d'assez de tranches nucléaires en France pour satisfaire l'ensemble de la demande des citoyens. Même si les marchés de l'électricité restaient interconnectés, le prix de l'électricité dans l'Hexagone serait alors beaucoup plus bas », souligne un ancien haut dirigeant d'EDF.

    Investir dans des moyens de production

    A cet égard, ce n'est donc pas le marché interconnecté qui est responsable de l'envolée observée, mais tout simplement un manque d'infrastructures physiques. De fait, le mix réel a forcément un impact sur le prix de l'électricité, quelle que soit la structure du marché.

    Autrement dit, si les pays de l'Union européenne ne devaient pas faire appel en permanence à des centrales à gaz ou au charbon pour produire leur électricité, le problème du couplage des prix entre les hydrocarbures et l'électricité ne se poserait pas. Or, même en plein été (période lors de laquelle la consommation est faible), ces centrales fossiles tournent à plein régime. Pour sortir de ce cercle vicieux et faire baisser mécaniquement les prix, il n'y a donc pas de secret : il est nécessaire d'investir dans de nouveaux moyens de production, même s'ils mettront plusieurs années à sortir de terre, ou réduire sensiblement la demande d'énergie.

    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/bruxelles-appelle-a-modifier-d-urgence-le-marche-europeen-de-l-electricite-928786.html

    La morale que j'en tire, c'est qu'il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Le nucléaire, c'est bien, mais s'il occupe une place disproportionnée, un soucis sur les réacteurs a des répercussions démesurées. Le même genre de problème se pose avec le gaz ou les énergies renouvelables.
    Ramener à 50 % la part du nucléaire dans l'électricité ne me semble donc pas absurde. Et de préférence en s'appuyant sur deux types de réacteurs (EPR et SMR?) Ainsi on aurait assez de diversité pour éviter qu'une panne sur un modèle ne s'avère trop gênant, mais un nombre néanmoins suffisamment restreint pour pouvoir profiter des économies d'échelle.

    Vous avez raison, ramener la part du nucléaire dans l'électricité n'est pas absurde, c'est même un sabotage parfaitement organisé pour provoquer l'effondrement de notre filière. d'après vous ou se situe le seuil de rentabilité de notre filière combustible ? Filière dont l'indépendance insupporte beaucoup de monde !

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