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AIR-DEFENSE.NET

Jésus

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Tout ce qui a été posté par Jésus

  1. La comparaison entre A400M et F-35 est un non sens, juste un argument de ceux qui veulent donner une plus grande importance aux problèmes. L'A400M n'a pas du tout la dimension du programme F-35, même à une échelle européenne qu'on jugerait "inférieur" aux USA. Alors même s'il a connu des surcoûts et des retards, ça n'en fait pas un "équivalent". Rappelons quelques faits sur ce programme, rappelons que peut-être le problème du surcoût est en réalité non pas le fruit de difficultés mais d'une sous-évaluation initiale. Quand on voit que c'est Airbus qui a porté l'essentiel des surcoûts du programme, on comprend que la faute lui revient et qu'il assume. Les états partenaires se sont mis d'accord pour payer 3.5 milliards, 1.5 milliards qui seront remboursés sur les ventes à l'export (un pari de long terme) et 2 milliards sur le prix des appareils, en France cela représente une part de 560 millions, c'est peut-être beaucoup comme ça, mais ce n'est pas non plus très lourd, surtout quand on sait que c'est un financement sur des années. L'aspect financier du programme pèse donc essentiellement sur le dos d'Airbus et l'état, les états, ne sont pas comme le Pentagone avec le F-35, une vache à lait pour LM. Pour nous, clients de l'A400M, le vrai souci n'est pas le coût du programme car il est largement soutenable sur la durée et la multiplicité des budgets, ce sont les retards. Des retards qui ont poussés à devoir prendre des mesures d'urgence exceptionnelles, que ce soit la modernisation de Transalls (qui théoriquement ne devrait plus voler aujourd'hui), sur la modernisation des C-130, sur l'achat de C-130 neufs. Ce sont ces choses là qui ont été financièrement emmerdant pour nous, car non prévus sur la planification budgétaire, surtout dans une période ou l'on faisait et cherchait des économies, nul étonnant qu'au début des années 2010, on voyait donc l'A400M comme un avion trop cher. Les retards ont tendus notre situation autour de nos avions de transport. L'opération Serval montra clairement ces difficultés. Déjà pour éviter trop de retards, on a accepté des livraisons d'avions à de différents stades de productions et de qualifications, de l'avion sans rien de tactiques à des appareils de plus en plus équipés. Une période là aussi trouble et incomprise par beaucoup, qui pensaient que l'avion était terminé (car en dotation) et qui se surprenait de voir qu'à côté, dans les différents essais pour les capacités tactiques, il y avait des problèmes. Cette incompréhension à comprendre la simultanéité des différents standards et des essais, faisaient dire à beaucoup, aujourd'hui encore, que cet avion est incapable de faire ceci ou cela, qu'il a des problèmes ici ou là, justement car on ne cherche pas à comprendre que l'on parle d'essais, de tests et non pas d'une constatation finale de problèmes sur l'avion qu'on imagine terminé. Nous sommes toujours dans des phases de tests, d'essais, de modifications pour aboutir au cahier des charges initial, c'est normal, c'est planifié (même si ça a pris là aussi quelques retards). La transformation des modèles livrés, les modifications parfois mineurs pour les versions "tactiques" plus récentes se feront, au frais de l'industriel, dans les années à venir, car c'est prévu depuis un moment. Mais même dans nos propres forces, on est aussi à valider des choses, confirmer les capacités, créer des procédures, le potentiel de cet avion, il sera pleinement visible dans 3-4 ans (on aura alors les avions finaux, l'infra, les équipages formés etc...) En attendant, arrêtons de prendre les problèmes dans les essais pour des problèmes définitifs de l'appareil, on ne fera pas d'essais si on savait que tout se passe bien. Il y a toujours des problèmes, des choses à modifier, à parfaire sauf à vouloir être négligeant et à en supporter les conséquences (parfois être trop regardant comme les allemands, conduit à un immobilisme qui n'a pas lieu d'être) . L'avion est en phase finale de ses essais, de ses certifications (dans un an on aura presque tout terminé et on voit récemment que "l'impossible" ravitaillement d'hélicoptères, ben en fait, ça devient possible), alors avant de vouloir se plaire à compter sans cesse ses problèmes, sachons attendre ce petit moment, nous ne sommes plus à s'interroger de la survie de ce programme ou à chercher des solutions de remplacements. Nos 4 C-130 qu'on vient d'acheter, ce n'est pas pour combler un déficit de l'A400M, mais il s'inscrit dans une logique de combler un trou capacitaire qu'on connait actuellement, entre la sortie des Transalls, la modernisation des C-130 et les modifications des A400M déjà livrés. Ceux qui pensent qu'on a acquis ces C-130, par ce que l'A400M ne peut pas ravitailler des hélicos, se trompent, le choix de deux avions pouvant ravitailler est un "au cas ou" de l'époque, un "au cas ou" qui visiblement semble avoir été judicieux mais inutile (même si ce n'est pas plus mal d'avoir cela en plus au cas ou...) Tous les utilisateurs de l'A400M le trouve formidable, il n'y a que les internautes qui pensent le connaitre via des articles à tendance négatifs qui diront le contraire, personnellement je choisis le camp des utilisateurs. L'avantage de cet avion va être certain, il est ce qu'on cherchait depuis un moment, un avion capable de transporter tout ce qu'on a en inventaire sans limite de distance (l'avion étant ravitaillable). De fait, l'utilité ou la nécessité d'avoir recours au modèle "avion tactiques complétés par des avions stratégiques (genre C-130 et C-17) est remis en question. Même si ça n'offre pas le volume d'un An-124 ou d'un C-17, qu'il n'est pas hors gabarit, le changement c'est qu'avant nous ne pouvions pas faire sans ces gros avions qu'on louait ou qu'on demandait en soutien, maintenant on peut, même s'il n'y a que deux blindés au lieu de quatre dans la soute, nous n'avons plus ce blocage et nous n'avons donc plus cette dépendance (la location d'An-124 pourrait même être abandonnés d'ici quelques années, le temps que le creux capacitaire passe). La grande plus valu de l'A400M est bien là, celui d'avoir un avion qui fait tout et qui ne pousse pas à devoir faire cohabiter deux types d'aéronefs. Cet avion arrivera dans les prochaines années sur un marché ou le C-17 n'est plus produit, donc un marché ou le client n'aura plus la possibilité de refaire un modèle de complémentarité (C-130/C-17). La location d'An-124 n'étant pas éternel et pouvant devenir problématique si les européens cessent d'en avoir besoin en raison de l'A400M, ce dernier va forcément attirer les attentions. Car il ne faut pas croire que les besoins des armées, c'est de transporter massivement depuis les airs, le gros sera toujours optimisés par la voie maritime, même chez nous, le lourd par les airs, c'est de l'occasionnel, là aussi l'A400M fait office d'avion parfait pour l'usage quotidien, tactique, stratégique. En réalité, l'A400M est plus susceptible d'être complété par un avion plus petit que plus gros, car le plus gros ne serait que rarement nécessaire. Et pour ceux qui voient des images d'An-124 pleins à craquer, là aussi, faut savoir que notre pratique était et est encore d'optimiser une liaison qui n'est aucunement quotidienne, on emmagasine tout en attendant l'avion, mais ça ne reflète pas vraiment un usage courant, allégé, quotidien, qu'on pourrait faire avec l'A400M. Au Mali en 2013, on voyait partir les C-17 de nos alliés avec 2 VAB et une palette (+ les militaires concernés) en soute, un A400M pouvait faire cela, nous ne sommes pas obligés d'avoir un C-17. C'est là aussi un facteur à prendre en compte, il ne suffit pas de regarder le tonnage que peut embarquer un avion, il faut voir la place qu'il a dedans. Si un An-124 est assez large, pour un C-17, ce n'est pas si évident et au final on se retrouve avec d'énormes espaces inutilisés, donc un avion sous-exploité. Cette sous-exploitation du C-17 chez nos alliés, il est quotidien, dans bien des situations un A400M fait la même chose, mais ce qui n'est pas le cas d'un C-130 ou Transall, voilà ce qui fait le trait d'union qui manquait chez nous et qui nous rendais dépendant des gros avions. La concurrence de l'A400M dans les années à venir du côté ukrainien s'il parvient à sortir l'AN70 (ce que je doute en raison du contexte global) mais aussi du côté chinois qui reproduit via Y20, le modèle américain (C-130/17). Mais les chinois sont un peu trop centrés sur eux, n'ont pas l'image de marque, la fiabilité prouvée pour conquérir un marché ou les clients veulent quand même (comme pour les avions civils) une assurance et une perspective d'avenir (sur le soutien, etc...). Donc je reste tout de même assez optimiste avec l'A400M, il n'y a pas vraiment de concurrent capable de proposer un seul avion offrant ces capacités.
  2. Les saoudiens ont l'avantage d'agir aujourd'hui pour développer des alternatives économiques au tout pétrole. Le tourisme en fait partie et on le voit dans de nombreux pays, dont le nôtre, ça rapporte pas mal. D'autres dans la région se veulent le paradis des riches, veulent attirer la jetset afin de vendre des projets immobilier et autres hors de prix (je pense à Dubaï en particulier). D'autres encore investissent leur argent pour conquérir le marché des compagnies aériennes, dans des entreprises, dans des fonds d'investissements, chacun essaye d'engendrer le maximum de profit, le maximum d'affichage (Qatar par ex c'est presque devenu une marque), de notoriété et j'en passe. Tout cela est bien beau, quand l'argent coule à flot, tout semble possible, mais justement le problème c'est cet argent. Que ce soit en cas de conflit, de baisses des prix du baril, du baisse de la demande ou de l'offre, des épuisements des réserves, si l'argent vient à manquer, plus rien ne va et le l'aldorado mirage s'efface et se dégradera très vite. Le climat aride usera bien plus vite l'infrastructure en tout genre, coupez la clim dans les grattes ciel et ne soyez pas surpris de les voir brûler à la première étincelle, cessez d'arroser les beaux jardins, d'entretenir les habitations, le sable aura vite fait de transformer des palais brillants en des zones inhabitables. On oublie un peu trop qu'il y a un climat inapproprié à la vie dans toute la région, le pétrole a sortit ces peuples de leur pauvreté environnementale, les a rendus riches et importants et l'argent a fait venir des millions d'étrangers à la recherche de travail. Ces pays n'ont pas les capacités de se nourrir seul, on a beau critiquer par exemple le blocus saoudien au Yémen, mais derrière cette acte saoudien, il y a le reflet de pays surpeuplé par rapport à la réalité du terrain qui sont dépendants de l'étranger pour se nourrir. Ces pays sont techniquement déséquilibré entre ce qu'ils peuvent être aujourd'hui grâce au pétrole et ce qu'ils sont logiquement capable de faire, capable de supporter en fonction de leur environnement. Je pense qu'un jour ou l'autre, on finira par revenir sur la mondialisation et que les pays qui dépendent et qui ont émergés de la mondialisation se boufferont de l'intérieur car le nouveau modèle va tout foutre en l'air. Le pétrole est à mon avis la base de toute cette mondialisation (mais pas du commerce que je différencie) créant des déséquilibres et des anomalies humaines (surpopulation dans des zones désertiques par exemple). Le Moyen Orient étant ce qu'il est, la mentalité islamique radicale, l'idéologie idiote des uns comme des autres poussant à la haine et l'affrontement, finiront par foutre un jour ou l'autre le feu à la région, à perturber l'ensemble de l'offre et de la demande du pétrole, poussant certains dans des trous, poussant d'autres à sérieusement réduire au maximum leurs besoins pétroliers (la transition verte, qui se fait doucement aujourd'hui peut vite s'accélérer). On a beau se dire qu'il y a toujours assez de pétrole pour durer X temps, que la baisse des uns poussera d'autres à la hausse pour équilibrer l'offre, mais je suis convaincu que la page pétrole se tournera avant, que les pays riches, qui ont les moyens d'éviter de donner des dizaines de milliards par an aux pays exportateurs pour qu'ils vivent comme des rois, verront l'intérêt de détourner cet argent pour des solutions alternatives. Nous sommes ici comme ailleurs en train de faire toujours plus de voitures, de moteurs moins gourmand s'ils ne sont pas électriques. Même si l'aspect écologique peut être débattu (batteries...), l'aspect "moins de pétrole" est réel et il s'amplifie. Sachant que nous sommes ceux qui produisons l'essentiel des voitures dans le monde, cette transition, nous l'imposons aussi d'une certaine manière. Même les chinois sont à fond la dedans, il n'y a que les USA qui eux ont leur pétrole, qui continuent à faire comme si de rien était. Attendons donc ce jour de trop qui changera, non sans douleur, sans problème, mais qui va mettre en l'air l'économie des riches exportateurs de pétrole.
  3. Quand on y pense quand même, j'ai souvenir qu'il y a quelques années, la politique (le choix) était de se débarrasser (presque au plus vite) des TRM2000 et même des VLRA, sans remplacement. Cela contribuant au rajeunissement des matériels (on liquide les vieux) devant amener des gains limités dans la maintenance et j'en passe, la nouvelle "brouette" devenant l'utilitaire civil (Boxer et cie) utile pour un peu près tout ce qu'on lui demande en France, c'est sûre, mais qui perdait tout intérêt opérationnel dans un engagement militaire. La logique étant d'avoir les deux. On voit depuis plusieurs années qu'il manque clairement un camion léger dans notre armée. Bien que l'on a tiré sur la corde des TRM2000 pour qu'ils soient encore présent ici et là (parfois par des magouilles plus ou moins nettes pour des pièces) alors qu'ils devraient tous être à la casse dès la première panne ou sur ordre, la source devenait rare, souvent indisponible et sous-exploité à des usages simples, pas trop loin, pas trop longtemps, pas un terrain trop dure, on ne sort pas de l'enceinte. Conséquence, on utilise les GBC pour tout, avec parfois des cargaisons ridicules par rapport au potentiel, même plus qu'on s'emmerde à convertir l'arrière en mode cargo, l'espace entre les banquettes suffisent pour ce qu'on y met. C'est donc excellent qu'on remette dans le circuit un petit camion 4x4 pour combler un manque, pour panser des plaies et restaurer une bonne pratique d'utilisation et d'optimisation des moyens en fonction des situations. Déjà je trouve que l'arrivée des VT4 et autres permet également le transport de l'équipement que la P4 ne faisait pas et qui déjà poussait à devoir souvent avoir un TRM2000 à côté, c'était là pour un usage plus petit mais dans le même esprit que pour ce qu'on peut voir avec le GBC. Donc c'est super de retrouver de vrais moyens, même s'il faudra encore quelques années avant d'en voir les effets. Pour le remplaçant du GBC, il va falloir également prendre au mieux les besoins réels en compléments de ce qu'apporte les véhicules de la log (PPT) des successeurs au TRM2000. Il doit un être un engin multi-tâches et facilement adaptables (sans moyens exceptionnels) par les utilisateurs. Le modèle du GBC actuel reste une bonne base, pas la peine de révolutionner le concept, au mieux lui donner des améliorations et une certaine modernité (la clim en cabine n'est plus un "luxe" de nos jours). Je ne m'en fait pas trop à ce niveau, il y a déjà de l'existant qui peut faire l'affaire, nul besoin de recréer un engin comme c'est le cas d'un blindé, entre le lancement du programme et la livraison, ça devrait vite se passer, d'autant plus que les GBC gardent un potentiel, ce n'est pas aussi urgent que d'autres renouvellements.
  4. Effectivement, c'est là qu'on voit la différence de doctrine entre nous et les russes. Chez nous occidentaux, le combat urbain c'est toujours des munitions plus petites, moins puissantes, plus précises afin d'épargner au maximum les dégâts, chez les russes on cherche à tout aplatir. Mais ce qui m'agace souvent, c'est que bien souvent ceux qui défendent la Russie et ses positions, critiquent nos ventes d'armes aux saoudiens en imaginant que les russes seraient anti-saoudiens alors que dès que le cheikhier sort, ben ils font comme nous, ils vendent.
  5. Poutine propose à l'Arabie d'acheter des S300/400.... C'est dire comment la Russie voit les choses dans sa position stratégique, ça cherche qu'à tirer de l'argent avec ses armes (qui n'ont jamais rien interceptés, pourtant il y en avait et il y en a encore des drones en Syrie qui tombent sur leur base et ou ils se font bien discret en prétextant systématiquement tout abattre, tel Damas qui intercepte tous les missiles israéliens...). Les russes qu'on prétend "allié" de l'Iran montre en fait qu'ils ne sont aucunement avec eux, ni en Syrie face à Israël ni face à l'Arabie ou ça ne semble pas embêter de vendre des armes aux saoudiens et ou les sanctions sur l'Iran et les tensions dans la région leur donne l'espoir de renouer avec de bons profits pétrolier aux dépens des autres. En réalité, la Russie a beau appeler au calme, ils se frottent les mains de tout ça, ils ont besoin d'argent et ils n'ont pas, comme certains le prétendent, une approche logique, rationnel et partisane, ils ne sont pas plus respectable par ce qu'ils ne vendent pas d'armes aux saoudiens, car dans les faits ce n'est pas l'envie qui manque. Alors que la région risque la guerre, la déclaration de Poutine est pour le moins surprenante. On attendrait une position diplomatique, une médiation, ou je ne sais quoi, mais ils veulent juste vendre des armes à ceux qui peuvent payer. Si certains en doutent encore, non la Russie dans un conflit d'envergure avec l'Iran et ses alliés, ne sera pas partie prenante, elle sera juste disposée à augmenter sa production pétrolière pour compenser, comme elle a compensée avec les saoudiens l'éviction de l'offre iranienne du marché...
  6. Relever l'âge du recrutement ne va pas élargir drastiquement le vivier, déjà rare d'avoir un militaire du rang de 28 ans, alors je n'imagine pas 35, a cet âge là, bien difficile de se faire prendre de haut par un sergent ou un caporal de 19-20 ans, d'autant plus que la beaucoup auront une vie familiale et professionnelle assez stable. Le cas de la légion est un cas à part qui ne reflète pas la société française. Le cap du recrutement s'effectue à la sortie du système scolaire, c'est là qu'on doit prendre les recrues. L'idéal serait même de largement faire un travail avant, de tisser des liens (apprentissages et autres) pendant les études, quitte à faire des lycées militaires spéciaux offrant des branches utiles pour les personnels spécialisés (mécanique etc.), garantissant un emploi et pourquoi pas un emploi en CDI de ces personnels. Ces métiers techniques ne sont pas et ne doivent pas être une deuxième vie pour des combattants, ils doivent au contraire être bien à part dès le départ, ils devraient même être chouchoutés, eux ils ne doivent pas partir, ce sont les premiers à fidéliser, il est plus facile de former un soldat qu'un mécanicien et le départ d'un mécanicien est bien plus emmerdant qu'un combattant. Non, on doit recruter dès le départ ces personnels, on doit aussi mettre en avant des civils de la défense pour ces places, des personnels sans contraintes militaires qui mettront à profit leurs compétences sur le long terme. Les militaires ont déjà des facilités à se diriger vers la police ou la gendarmerie (emplois réservés etc...) mais la réalité c'est que le militaire qui en a marre il ne se redirigera pas dans un milieu qui est pesant, lourd et ou les suicides dénotent un certain malaise. Alors vu de l'extérieur, on peut se dire qu'un militaire subissant des opex, peut subir des jets de pavés, dans la réalité un militaire qui en a déjà bien marre de patrouiller à sentinelle sans rien recevoir sur la gueule, ne cherchera certainement pas à poursuivre cela. La généralisation du wifi se fait, mais hormis les zones "mortes" , militaire ou non, quel jeune n'a pas internet dans son abonnement mobile? Intéressant oui, mais ça ne va pas révolutionner grand chose, ils ne sont pas coupés du monde et d'internet sans wifi. Dans le point 5, vous ne faîtes que créer des problèmes, des "trous" permanents et partout qu'il faut combler, des cassures de cohérences, de rythmes qui sont néfastes même si ça part d'une bonne intention pour le personnel, il y a besoin toujours d'avoir une perspective d'avenir. Il est évoqué le remise en question des garnisons en villes, on prend l'exemple de grosses bases britanniques (mais les américains en ont aussi), je pense personnellement que notre modèle, que ce modèle là n'est plus adapté aux besoins opérationnels. Pourquoi avons nous historiquement des unités militaires dans les villes ou dans certains endroits? Car par le passé nous avions une stratégie logique de défense du territoire et on devait avoir un maillage d'unités, on devait pouvoir faire face dans les villes frontalières à une invasion, il fallait avoir des hommes pour éviter à l'ennemi d'avancer sans obstacles, d'avoir des garnisons capables de défendre une ville le temps qu'une armée se forme et arrive à faire front. Hors, dans la réalité d'aujourd'hui, nous n'avons plus besoin de cela, nous avons besoin d'un vivier de forces projetables et de toute façon nous ne sommes plus à l'ère du cheval, les déplacements se font très rapidement, le réseau routier est vaste et les moyens de renseignements permettent de ne plus soupçonner ce qui se place de l'autre côté de la frontière. Je pense effectivement que nous avons besoin de grands centres militaire dans la France ou l'on optimise tout et ou tout peut se renforcer. Pour moi on devra avoir des bases militaires englobant toute une brigade, disposant d'un camp d'entraînement, d'un centre de formation pour tout, (dont les permis par exemple), d'une zone de tir, d'un parc de véhicules pour l'entraînement et d'une large majorité sous cocon (qu'on peut faire tourner). D'avoir une brigade amphibie au plus près de Toulon pour embarquer en un claquement de doigt, d'avoir la brigade para articulée autour d'une piste d'aviation, d'avoir en un lieu l'ensemble des moyens de l'Alat. Le reste des brigades peuvent commencer par se dispatcher sur les différents camps que l'on a déjà, Bitche, Mailly, Courtine, Valdahon, Canjuers, on a déjà des sites, des zones sur lesquels on a la place pour avoir ce qu'il faut. Je pense aussi qu'il serait intéressant d'avoir une brigade légion étrangère, là aussi l'ex Ceito ou la 13e DBLE s'est installé offre ce qu'il faut. On doit arrêter de circuler de droite à gauche, se concentrer sur ces centres, se concentre sur l'interopérabilité de toutes les unités (artillerie, génie, infanterie....) qui les composent, leur donner à chacun un contrat opérationnel, qu'ils soient à même d'une projection globale ou d'offrir des GTIA déjà constitués et qui se connaissent. Un centre de commandement local qui gèrent tout cela avec un centre administratif, de soutien (comme une BDD) intégrés. Les entraînements optimisés dans ces camps, les tirs, dans ces camps, il faut avoir et faire le maximum la dedans, créer une masse humaine et matériel qu'on ne grattera pas pour y puiser une compagnie ici ou là comme on le fait actuellement. Il suffit d'avoir un modèle type, puis d'investir par ambition, en acceptant d'avoir investit pour rien dans les régiments actuels. Il y a toujours des possibilités de tirer profit des garnisons en villes qui peuvent se vendre aux communes. Dans les coins un peu plus vides on peut toujours chercher des solutions nouvelles, pour mettre en oeuvre un service militaire ou pour établir des unités de gendarmerie mobile, un camp de rééducation pour jeunes ou j'en sais rien. Cela consentirait à un investissement certain de plusieurs milliards sur quelques années, mais je le juge très appropriés à nos besoins et au monde moderne. On disposerait d'infrastructures neuves, adaptées. Les militaires auraient une vie moins mouvementées, ils n'iront pas de droite à gauche pour plusieurs semaines afin de profiter d'un terrain de manoeuvre et d'entrainement, tout se faisant sur place et ça peut se faire sur quelques jours, donc on peut faire plus souvent. En fonction des zones d'implantations, penser à créer un super-marché local, qui pourrait même être en lien avec le privé. Gibs parle du RMT, il est vrai que le régiment a réussit a bien prendre possession d'une ancienne base aérienne et son espace lui offre de bonnes capacités d'entrainements et de développements. Pas loin de ce régiment on a le 152e RI, bien intégré à la ville de Colmar, il a la structure d'un vieux régiment d'infanterie, c'est à dire un régiments d'hommes avec des fusils. Aujourd'hui pourtant l'infanterie ce n'est plus seulement ça, le 152e RI dispose de VBCI, mais il n'a pas la place pour les stocker, pour les entretenir, pour les faire bouger, tout leurs engins sont regroupés au...RMT. Cet exemple montre parfaitement que certains régiments de villes sont clairement "hors temps" inadaptés. Cette situation du 152e RI fait que constamment ils s'emmerdent à faire des trajets, monter des demandes de véhicules et j'en passe de complexités pour des navettes avec le RMT. Le RMT représente à mes yeux un modèle à plus petite échelle de ce que j'imagine avec mes camps de taille brigade, même si la zone du RMT reste trop petite pour tout avoir (infra + terrain de manoeuvre), il préfigure malgré tout aussi l'idée de la brigade para articulé autour d'une piste fonctionnelle ou les avions viendraient chercher les paras et non l'inverse, ou les avions viendraient se poser pour les largages d'entraînements, le SEA assurant sur place un service ravitaillement (en plus des engins terrestres)
  7. Oui c'est cela, un caporal chef aujourd'hui n'est plus ce qu'il était par le passé, il devient effectivement bien plus un chef d'équipe qu'un chef de groupe et il remplace difficilement un sergent (eux aussi ne sont plus ce qu'ils étaient). D'ailleurs on sent bien une certaine différence entre l'ancien caporal-chef de première classe et un jeune promu. C'est le système qui fait que l'avancement est une logique de carrière, de fidélisation bien plus que ça ne se fait au mérite, on ne devient pas caporal-chef parce qu'on le mérite, mais parce qu'on signe un nouveau contrat. Et dans ce milieu là, vous en avez chez les plus anciens (pas tous non plus) qui sont de vrais boulets pour l'institution et dont on ne sait plus quoi faire dans les unités, un jeune caporal-chef fera office de chef de "groupe" car jeune et capable de suivre ses GV, les anciens "inaptes" après 15-20 ans de service, bien qu'ils aient l'expérience à partager, sont écartés petit à petit, ils deviennent presque parfois contraignants en terme de gestion RH locale. C'est bien le caporal-chef qui tire jusqu'au bout, finissant bien souvent en CCL ou autres que je parle, pas forcément le "jeune" en contact avec les hommes. Pour les spécialistes (mécanos et autres) ils restent en permanence intéressant et l'ancienneté c'est vraiment du savoir utile, même si le renouvellement de certains matériels peut remettre des compteurs à zéro. Je vous rejoins aussi sur la nécessité d'avoir une armée "active" pour occuper les militaires. Une armée qui ne fait pas la guerre est une armée qui ne sert à rien et cette inutilité se répercutera sur le moral des hommes. C'est con et parfois paradoxale à certains qui réclament sans cesse qu'on arrête d'intervenir pour économiser de l'argent (en espérant que ça permettra d'améliorer l'équipement, comme s'il n'y avait que ça qui compte), mais les opérations extérieures sont cruciales, elles vendent du rêve, donne ce fameux "but" à tout ce qu'on fait. L'armée ne produit rien, même si on cherche parfois à lui imposer des rendements productifs du côté MCO, l'armée ne sert pas à attendre une guerre, elle sert à faire la guerre, si une armée de conscrits peut se permettre d'attendre (les jeunes ne restant qu'un an environ sauf engagés) sans qu'il y ait un besoin d'opérations, une armée pro, une armée avec des types qui restent des années, elles doivent bouger, c'est essentiel, faut bien le saisir, qu'on trouve con d'être en Irak ou au Mali, peu importe, ces choses là ont une importance qui doit éclipser l'aspect financier qui est pour certains l'alpha et l'omega de la bonne gestion militaire.
  8. Le problème de fidélisation ne se règlera pas par la bourse. Effectivement un jeune engagé, en moyenne, il a 1500-1600€ net par mois à l'année. Certes les primes ne sont pas étendues sur tous les mois, certes il y a toujours des cas particuliers qui ne feront jamais de sentinelle, de terrains, d'opex, mais tout de même on frôle très vite le salaire médian en France (environ 1700€) dans bien des cas. En étant nourris et logés, le coût de la vie se relativise aussi par rapport à un smicard du même âge dans le privé. Et si il décide d'être logé en extérieur, il touchera 100€ de plus, s'il va se marier, faire des enfants, il tournera assez vite à 1700-1800€ par mois hors prime. Je n'évoque même pas les paras qui avec leur prime spéciale ont déjà bien plus que les autres, même si pour lui ça contrebalance avec les autres primes (il doit choisir et non cumuler avec les ISC). 45 jours de permissions, c'est vrai, des moments de contraintes qui peuvent cependant largement et rapidement relativiser ce nombre, mais là par contre celui qui ne fait rien, ben il en profite à fond. Non la question financière est très rarement une cause de départ pas plus que l'attrait de la pension à jouissance immédiate ne pousse du monde à rester, au contraire, ce ne sont pas forcément les meilleurs et ceux qu'on souhaite garder qui restent, le système fait qu'on ne peut pas s'en débarrasser. Quoi qu'on en pense, si on regarde à l'échelle de la nation, un bon militaire du rang, c'est un militaire qui fait 11 ans de service puis se barre, il ne part pas trop tôt, pas trop tard avant qu'il ne devienne un vieux caporal chef qui ne veut plus rien faire et qu'on finit par caser à l'armurerie, à un magasin ou pour faire fourrier, ça aussi c'est un problème
  9. Pour l'instant la tension au niveau des effectifs c'est plutôt par l'allègement des la formation initiale pour pouvoir garder les plus faibles afin de satisfaire la quantité plutôt que le renforcement des faibles, qui peut cependant se faire sur une durée plus longue, mais postérieurement à la période probatoire. C'est con, mais on essaye de bloquer au mieux les personnels dans leurs engagements, donc la période des classes, qui devrait être assez dure, s'avère finalement assez légère. L'incidence c'est qu'on a les jeunes arrivants en compagnies qui sont parfois pas suffisamment dans le moule et naturellement aussi, les nouvelles générations "connectés" sont aussi un peu "déconnectés" des contraintes militaires. Parfois cela s'améliore dans le temps, certains deviennent bon, mais beaucoup en ont marre, notamment en raison de sentinelle entre autres. Ce ne sont pas non plus les contrats "sentinelle" de 2-3 ans qui vont améliorer cette gestion de RH. On doit mettre fin à Sentinelle, on doit mettre fin aux choses qui emmerdent le militaire, on doit mettre fin au mépris que peuvent avoir les anciens vis à vis des nouveaux, cet esprit du conscrit bon à tout faire, qu'on prend pour de la merde, qu'on prend pour des cons car n'ayant pas encore les compétences et le savoir (alors que les anciens étaient pareil au début!), tout cela ne doit plus exister dans une armée professionnelle. Les opex sont quant à elles essentielles à la vie du militaire, à son expérience, à ses finances, à l'intérêt de son métier, son esprit aventurier. C'est bien de vouloir une armée "jeune" (au delà de l'aspect physique, c'est surtout l'aspect familiale qui pousse à cela, on veut des célibataires qui n'ont pas de contraintes, qu'on loge et qui coûtent moins). La fidélisation est importante pour une armée pro, si l'on veut faire du chiffre, alors revenons à la conscription, ou les jeunes engagés ne brillaient pas non plus d'un esprit guerrier, qui pensaient aussi à la fin en permanence. Les moyens ne font pas tout, mais c'est important d'avoir un environnement saint, propre et moderne dans toutes les casernes. Rasons l'ancien s'il le faut, mais il faut que ça vive. Les problèmes de francophones dans la légion découle justement de l'augmentation de leur nombre, mais ceci est un problème qui peut se résoudre assez rapidement. La légion reste un bon moyen pour avoir des effectifs supplémentaires, c'est un corps qui est demandé avec un nombre de candidats importants, une sélection assez rigoureuse, pas étonnant que le seul régiments d'infanterie "nouveau" (même s'il a pris un drapeau existant du 13e DBLE, c'est bien un nouveau RI) a été pris par la légion, la seule pouvant recruter rapidement du monde pour l'armer. Je rejoins fusilier, il y a une réalité en France et ailleurs avec les armées de métier, c'est qu'il y a une limite RH qu'on ne peut pas dépasser. Tout n'est pas qu'une question de volonté politique, car nous n'avons plus une armée de conscrits, donc de citoyens "obligés" sous les drapeaux. Avant le politique pouvait dire qu'on va avoir 100 000 hommes de plus, il pouvait étendre la durée de service. Aujourd'hui on a beau rêver imaginer un gouvernement annoncer vouloir 100 000 hommes en plus, sachons rester lucide, il n'y arrivera pas, voyez comme on a galérer pour les 10 000 de plus pour la FOT, la légion amenant 1/5 de tout cela. On ne peut pas aller bien plus loin et si le chômage diminue ce sera encore pire. C'est donc important aujourd'hui que l'on pense à consolider, renforcer, optimiser, équiper correctement ce qu'on a, de créer une base saine pour pouvoir fidéliser ce qu'on a, accueillir les nouveaux dans un bon milieu, ce n'est que quand tout cela sera fait, qu'on pourra réfléchir de créer un nouveau régiment ici ou là, même si pour ma part je préfère qu'on grossit au maximum ce qu'on a. N'hésitons pas non plus pas à recruter des civils de la défense dans tout ce qui concerne les domaines administratifs, de maintenance, d'entretien dans nos installations en France. Nous n'allons pas connaitre une invasion comme en 40, les installations françaises sont sanctuarisés par rapport à nos besoins opérationnels en opex, gardons des spécialistes militaires pour ces dernières, mais ayons en France de nombreux civils, gage d'expérience sur le long terme, gage de présence permanente pour l'entretien des matériels contrairement aux militaires qui eux ne font que bouger, se faire muter, quitter l'institution, qu'on doit former et reformer avant de perdre tout cela du jour au lendemain et qu'on se retrouve comme des cons à devoir remplacer dans l'urgence, mais qui prendra au moins 1 an si tout va bien. L'argent ne suffit pas à acheter des volontaires mais permet d'acheter des civils, pas pour rien qu'aux USA, vous en avez un paquet dans toute l'armée. On considère beaucoup trop les civils comme inutiles, c'est vrai qu'ils ne feront pas la guerre, mais il n'y a rien de mieux qu'eux pour garder l'expérience, la permanence et la perspective d'avenir dans de nombreux domaines. Plutôt que d'avoir 30 mécanos militaires et 1 civil, ce serait bien d'avoir 20 mili et 10 civils, on sait qu'il y aura toujours 1/3 des personnels présents, des éléments qui connaissent tout et qui apprennent aux jeunes et moins jeunes qui eux partiront sur le terrain et en opex. On doit avoir ce pilier civil dans nos armées.
  10. Moi aussi je fais partie d'une minorité qui analyse le rôle du char sous un angle différent. Le char aujourd'hui n'est plus ce qu'il était hier, pour beaucoup on cherche toujours à reproduire ce qu'on faisait, pour beaucoup le char reste un symbole de la puissance d'une force terrestre. J'estime pour ma part que les capacités des missiles anti-char qu'un simple fantassin peut porter sur son dos ont largement rebattus les cartes des chars, des blindés en général. Avant le blindé écrasait clairement les hommes, l'infanterie qui était le gros d'une armée, pour contrer les blindés on a évolué vers un concept de blindé de plus en plus armé pour pouvoir les éliminer, le char lourd en est l'ultime produit. Le char reste conceptuellement un blindé devant détruire les blindés adverses pour éviter que ces derniers détruisent l'infanterie. Sauf que depuis, un certain temps, l'infanterie est loin d'être sans défense contre des blindés, elle a des roquettes toujours plus perfectionnées qui fait qu'il est une folie de débouler aujourd'hui au milieu d'une ville en imaginant écraser l'infanterie qui s'y trouve, le cas russe à grozny le rappel. Les missiles anti-chars, eux aussi ne sont pas nouveaux, mais ils se sont largement développés au point d'offrir des allonges de tir et une précision qui peut faire basculer des rapports de forces et qui peut donner à une infanterie l'avantage face à une force blindée, Israël au Liban en 2006 en est aussi un exemple. En conséquence, nous nous efforçons à concevoir des blindés toujours plus complexes, plus blindés avec le moins d'hommes à bord pour limiter les pertes. Des blindés coûtant des millions, devenant moins nombreux et très précieux. On cherche aujourd'hui à faire la guerre de loin, détecter l'ennemi avant le contact, tirer pour toucher au premier coup. On sort des chars à 10 millions d'€ avec toujours en tête l'idée d'un combat contre un autre char. On se leurre à vouloir croire à ces combats chevaleresque ou le meilleur char l'emporte et offrir la victoire à son propriétaire. Mais la réalité de la guerre actuelle, c'est que ce char a bien plus de chance de recevoir un missile à 50k€ tiré discrètement par un soldat embusqué dans un buisson (bien plus difficile à détecter qu'un char) et l'immense majorité des blindés y passent s'il s'agit d'un missile récent à double charge. Si l'épaisseur du blindage pouvait permettre parfois à un char de résister à un missile, que le char ait de la chance en fonction de la zone d'impact, aujourd'hui avec les missiles frappant à la verticale si c'est comme pour le MMP, un missile offrant au tireur une vue directe de ce que voit le missile, donc de bien "viser" ce qu'il veut toucher, ben honnêtement il n'y a plus grand chose qui résistent. C'est dans ce milieu là qu'évoluent et vont évoluer les blindés de tout genre, nous devons nous y adapter, cette menace anti-char viendra aussi très vite du ciel, aujourd'hui par des avions de chasse voir des hélicoptères, mais on en aura aussi assez vite sur des drones plus petits, plus discrets. Alors tant que l'on assiste à des pays se battant avec de vieilles armes (comme en Ukraine) on se conforte encore à croire que la guerre avec des chars, de l'artillerie de saturation se fait comme avant, tant que l'ennemi d'en face n'a pas les outils modernes, on a ce faux sentiment que la guerre de demain c'est la guerre d'hier. On doit considérer assez rapidement le missile comme l'arme principale anti-blindé d'en face, que ce missile soit sur le toit d'un blindé, sur le dos d'un homme ou sous le ventre d'un aéronef, peu importe, le missile anti-char doit passer avant le canon. Nous n'avons pas besoin à faire venir des chars si l'ennemi se pointe avec des chars quand nous avons des missiles. Nous voyons aussi venir petit à petit des drones terrestres permettant à de l'infanterie de neutraliser sans exposer des hommes que ce soit dans un blindé à sans, l'usage de ces drones permettra de prendre des risques que ne prendraient pas des hommes, même confiants derrière une large couche d'acier, ces drones peuvent sembler ridicule, car là aussi on a encore les méthodes traditionnelles en tête, mais ils donneront des possibilités évidentes qu'on mettra face à l'ennemi (à défaut d'avoir un vecteur aérien) sans émotions, sans stress.... Comment le char de demain doit être? Un tueur de T-14 russes à qui on souhaite la plus lourde protection et le plus gros canon? Non moi je pense que même si conceptuellement on restera dans les grandes lignes, il faut revoir son rôle son utilité, car faut pas dire qu'aujourd'hui les besoins opérationnels appellent aux chars et ce n'est pas par ce que des pays les utilisent (Syrie, Ukraine) que cela veut dire que le char est utile et nécessaire, comme chacun, on fait avec ce qu'on a. On a besoin d'un char résistant évidemment, d'un char avec un canon, mais surtout d'un char d'appui, d'un char réactif, d'un char avec d'excellents moyens d'observations, d'un char avec un système anti-missile (c'est essentiel), d'un char hyper communiquant. On doit par contre à tout prix abandonner cette vision du combat blindé ou l'on fonce vers l'ennemi, nous ne sommes plus dans le passé, les quantités de chars ne sont pas massives (en face c'est pareil).
  11. Pascal a répondu à ma place. Il ne faut pas juste se dire que cet avion sera encore bien dans 15 ans, il faut l'imaginer au milieu de centaines voir milliers de F-35, des avions furtifs chinois, du nouvel avion européen, les russes ne peuvent pas miser sur ces avions pour proposer et avoir des avions comparables ou supérieurs. Ils ont besoin d'un avion nouveau et à part d'en refaire un, il n'y a que le Su-57 qui peut offrir à la Russie un avion permettant au pays d'être à niveau de ceux avec qui elle ambitionne de se mesurer. Le problème des russes a été de faire du neuf avec du vieux un peu trop longtemps, les diverses versions du Su-27 ont clairement des limites, aujourd'hui de tels veaux dans les airs, avec le sophistication des radars et des missiles, ben ça ne passe plus. Vanter la taille, la puissance des moteurs, la manoeuvrabilité, c'était des éléments importants hier, mais plus aujourd'hui ou l'on réclame discrétion, furtivité et capacité de détection permettant la destruction de l'ennemi à très longue distance.
  12. J'avais bien dit que les russes ont fait leur commande sur le Su-57 dans le but de le promouvoir à l'export, de lui donner un avenir depuis que le partenaire indien lui fait la gueule sur le projet. Faut bien comprendre la situation russe à venir, c'est celle ou elle a de moins en moins de clients, de moins en moins de commandes, y compris venant de l'état russe. Dans une perspective de sanctions américaines qui peuvent tomber sur la tête d'un acquéreur d'armes russes, dans la réalité d'une Chine construisant ses avions et prenant des parts de marchés grandissantes sur le terrain des clients cherchant des petits prix pour de la quantité, la Russie a un avenir compliqué pour vendre ses avions. Le problème n'est pas de savoir si elle possède l'industrie pour réaliser des avions, ni si ses avions sont bons ou non, mais le problème c'est le contexte. Le contexte en plus de ce que j'ai cité plus haut, c'est aussi le fait qu'en occident voir en Chine, on se lance pleinement dans la conception et la production de chasseurs de 5e voir de 6e génération. Les américains vendent des F-35 à presque qui le veut, se permettent même de choisir leurs clients (le cas turc quitte à perdre quelques milliards). Les russes eux, ont continués de faire du neuf avec du vieux, moulte versions du Su-27, même si des Su-30/35 peuvent toujours sembler bons aujourd'hui, ils n'entrent plus dans le marché et le concept des avions nouveaux et à venir. Les russes ont le Su-57, c'est le seul avion actuellement qui est lancé et sur lequel Moscou peut espérer que dans 10-15 ans, elle tient toujours la corde et dispose d'avions "opposables" à des F-35/22, aux avions chinois, ou à l'avion européen. Les russes ne veulent pas juste avoir des avions utiles, ils veulent avoir des avions comparables qui puissent donner à la Russie le même niveau technologique et militaire que l'Otan et demain la Chine. Faut pas se leurrer, les russes ne tiennent pas là un avion en avance qui dépasse tout ce qui existe dans le monde, ils n'ont pas un bijou à protéger, qu'ils ne vendront pas avant un certain temps afin de garder une supériorité sur les autres. Non, les russes doivent vendre cet avion tout de suite, ils doivent le faire "vivre", ils doivent lui assurer un avenir et les russes n'ont pas le budget pour faire de grosses commandes comme on pouvait en avoir par le passé avec d'autres types d'avions. Ils ont besoin d'opposer dès aujourd'hui un concurrent au F-35 entre autres, avant de voir venir d'autres avions. Les russes gardent un esprit d'opposition au bloc occidentale, à l'Otan. Si à défaut de pouvoir se hisser à sa hauteur, le Kremlin joue le jeu de ramener l'occident à un niveau plus bas pour que la Russie puisse peser un peu mieux dans cette balance qui a totalement penchée après la fin de l'URSS. Ils veulent donc éviter l'extension de l'Otan ou favoriser sa division, par le soutien à des nationalistes, par l'alimentation de divisions internes susceptibles d'ébranler la situation. La Turquie membre important de l'Otan, membre stratégique est un facteur "affaiblissant" de l'alliance sur lequel les russes "jouent" et prennent volontiers des risques, font des concessions envers et toute logique de long terme. Peu importe du "risque" nationaliste turque dans la région (y compris contre les alliés des russes) peu importe le passé, peu importe que ce pays soit toujours membre de l'Otan, peu importe que ce pays soit divisé et peut très vite éjecter l'homme sur qui toute cette relation turco-russe repose (Erdogan je précise). Les russes font des cadeaux, proposent des choses, concèdent des choses (la présence turque en Syrie c'est grâce aux russes) dans un seul but, l'espoir de voir la Turquie sortir de l'Otan, de voir la Turquie s'opposer à l'occident (pas forcément dans une "alliance" avec la Russie), de voir l'occident perdre des points, des positions, des intérêts. S'il faut vendre aux turcs les derniers et meilleurs produits de l'industrie militaire russe pour détacher le pays de l'occident, les russes le feront, ils le feront même à pertes, pour ce genre de choses ils sont prêts à donner, du moment que ça fout la merde, ils pousseront, quitte à perdre gros. La Turquie a totalement la possibilité d'acquérir le Su-57 et même de participer au programme. Les russes jouent donc un jeu périlleux au regard de la situation turque, au regard que tout cela dépend d'un seul homme qui s'oppose à tout un monde dans lequel baigne son pays depuis des décennies. Les russes n'ont pas beaucoup à apporter à la Turquie, comme bien souvent la question économique avec la Russie tourne autour de l'énergie ou des armes. Le gros problème du Kremlin, c'est justement de trop regarder la Turquie comme une solution pour affaiblir l'Otan et non comme un réel allié de long terme, car les intérêts de ces deux pays n'ont jamais collés et ce ne sont pas quelques ententes du moment qui vont tout bousculer. Cette situation n'est pas annonciatrice de ce que sera la situation dans 10 ans, l'an prochain Trump pourra peut-être partir, Erdogan ou Poutine plus tard aussi, aujourd'hui ça tourne trop autour de personnages un peu spéciaux (chacun dans leur genre) dont on peut tourner la page soit par les urnes, soit par la rue, soit par une constitution, soit par une fin de vie. Donc des S-400, des Su-57 peut-être, ça va ravir 3-4 ans le couple Poutine-Erdogan, mais après?
  13. Mais en réalité, la Pologne est susceptible de commander plus de chars que nous, qu'on aime cela ou non, c'est une vérité. Et nous après cela? Vous imaginez qu'on va faire un char bien français pour 200 exemplaires sur les pas du success story Leclerc? Même si le char revêt un certain symbole, il n'est aujourd'hui plus si stratégique qu'avant, pour des quantités assez faible, pour nous il est important d'avoir un bon char, pas trop cher, pour la question industrielle, ça reste limité, bien moins important que pour le futur avion. Si les polonais veulent se joindre, qu'ils veulent amener de l'argent, qu'ils amènent aussi du volume dans les commandes, ce n'est pas plus mal. On refuse les polonais, on se plaindra dans quelques années de voir les polonais acheter des chars américains.
  14. Oui on s'en fout de vendre un peu plus ou un peu moins aux américains, ce sont les viticulteurs qui subiront les conséquences, comme d'autres peuvent subir les conséquences de l'embargo russe, c'est par secteur et ça ne va pas bousculer l'économie française. On a appris il y a peu qu'on allait dépenser 2 milliards de moins pour notre dette cette année, c'est déjà plus que ce que l'on subirait de taxes américaines, c'est marginal mais ça sert d'ajustement de la balance déficitaire pour eux. Pour les allemands, le secteur automobile est autrement plus gros et important que le vin en France, c'est plus de 400 milliards de chiffre d'affaires, 20% des revenus son industrie, près 1 million d'emplois et 80% des véhicules produits partent à l'export avec en trio de tête, les USA, la GB et la Chine, entre la guerre commerciale, le Brexit et le ralentissement/risque chinois, pas étonnant qu'on attend une économie allemande en récession. En France on peut être assez content de ne pas être aussi dépendant au marché internationale hors UE, car c'est bien celui là qui va connaitre une grosse secousse. Nous, sauf le cas Brexit, ça peut mieux tenir, mais ça n'évite pas d'en subir des conséquences, comme tout le monde. Concernant les terres rares chinoises, c'est comme dans beaucoup de choses, la production de masse chinoise a donné une place importante et dominante sur le marché mondiale de ces terres, mais ça n'est qu'une question de coût et non pas comme beaucoup le pense, que le territoire chinois serait "unique" a posséder cela. Les chinois peuvent emmerder les américains en réduisant ou bloquant l'exportation de terres rares, mais au final, ça ne fera que pousser les américains à investir et se fournir ailleurs, les chinois ne feront que perdre un marché qu'ils détiennent. C'est pour ça que Pékin n'a pas vraiment d'armes contre les américains, ils n'ont pas l'exclusivité, ni des propriétés et produits uniques, tout peut se faire ailleurs, peut-être à des prix plus grands, mais ça peut se trouver et se faire ailleurs. Par contre des clients qui ont de l'argent, ça ne se trouve pas partout, cette perte de marchés peut foutre en l'air une grande partie de l'économie chinoise, y compris intérieure. Je pense que Trump veut faire dérailler le train chinois, cette économie qui produit depuis longtemps à pertes pour dominer les marchés, il suffit que l'argent ne tourne plus, que les dettes ne se remboursent plus pour que ça part en sucette.
  15. Pas vraiment, je remarque que Trump a une attitude assez simple qui consiste à regarder le commerce sous la forme classique des importations et des exportations, de regarder les pays avec qui il y a un "déficit" et de regarder les secteurs dans lesquels ce déficit est le plus marqué. Le vin français représente le plus gros "déficit" d'importation pour les USA depuis la France, comme l'automobile l'est pour l'Allemagne, comme presque tout est de Chine. Après le vin, nous avons les produits de luxes et les produits pharmaceutiques et tu verras que s'il y a de prochaines "cibles" de Trump contre la France, ce sera cela (on doit l'anticiper). On ne peut nier également que Trump possède un fils "viticulteur" (même si ça reste plus un bizness qu'une passion et un métier). La politique économique de Trump est simple, supprimer ce fameux déficit commercial, que ce soit en réduisant les importations ou en augmentant les importations des autres (quitte même à faire payer des présences militaires). La dangerosité de cette politique, c'est que Trump pense que la puissance de l'amérique fera que tout le monde acceptera ce principe sans répondre, ce qui ne se fait pas, conduisant à ce que l'on voit, une guerre économique qui va perturber le monde entier. La Chine est sa cible numéro un, le volume du déficit est si grand, que l'on peut encore en Europe gagner du temps, s'adapter et imaginer la non réélection de Trump l'an prochain. Quand il dit que les USA n'ont pas besoin de la Chine, le problème pour cette dernière, c'est que c'est vrai et elle le sait. Il y a des alternatives et ce que produit la Chine n'est pas non reproductible ailleurs, ce n'est pas par ce qu'un téléphone est made in china, que cela veut dire que c'est chinois et qu'il n'y a que les chinois qui savent faire cela, il est important de rappeler cela, car je vois dans mon entourage beaucoup de monde qui s'imaginent que tout ce qui vient de Chine serait des produits chinois alors que généralement si ça vient de Chine c'est juste par ce que c'est moins cher à fabriquer ou à assembler (avec plus ou moins la qualité qui l'accompagne). 40% des exportations chinoises viennent de produits dont la société détient 100% de son capital à l'étranger, 20% en partenariat, la guerre commerciale n'est pas au même niveau, Trump sait qu'il peut faire très mal, qu'il a beaucoup à prendre et semble prêt à accepter de perdre 100 milliards pour en trouver près de 500 autres si ce n'est d'en priver la Chine au profit d'autres pays qui n'ont pas un gros déficit avec les USA. L'impact en Chine va même au delà de ces 500 milliards d'exportations vers les USA, car les mêmes sociétés qui exportent vers les USA exportent aussi ailleurs, c'est un tout et dans un tel climat ou la vente vers les USA devient coûteuse, ou on a de la main d'oeuvre pas moins cher en Inde, au Vietnam, voir en Europe de l'Est (même si Trump veut qu'ils viennent tous aux USA), ben la relocalisation est bien possible. Tous ne partiront pas en un claquement de doigts, ça commencera par faire fuir les investisseurs qui regarderont ailleurs, ça fera capoter certains projets en cours, ensuite ça commencera par fermer. La Chine ne contrôle pas toute son économie et tout ce qui est produit chez elle, ce sont les entreprises qui décident et comme je l'ai dit, les sociétés étrangères sont d'un poids non négligeables, ce n'est pas Pékin qui va compenser la hausse des droits de douanes vers les USA d'un Iphone en vendant moins cher à l'Allemagne, non c'est Apple qui va gérer ses investissements sur une simple question de rentabilité. Connaissant l'endettement des entreprises privées chinoises, connaissant la subvention massive des entreprises publiques (qui n'ont pour la plupart aucune rentabilité mais s'impose par des prix bas), cette guerre commerciale peut être catastrophique pour les chinois qui ont déjà de nombreux problèmes structuraux (dont la dette), des bulles immobilières ici et là, dans l'acier etc. Dans de nombreuses sociétés chinoises le coût de production est supérieur au prix des produits vendus, ils bradent, se débarrassent de stocks, mais ça ne peut plus durer. L'erreur chinoise c'était de penser que l'imposition de cette masse productive pas cher continuera, qu'elle pourra toujours grossir et imposer ses produits en tuant (forçant à venir s'implanter chez elle) d'une certaine manière toute concurrence chez nous et ailleurs. Donc ça produisait massivement à pertes, l'investissement (la dette) massif pour tout faire tourner tenait et tient encore sur un fil, celui de la confiance en l'avenir, que les autres achèteront toujours chinois par ce que c'est moins cher. Avec la crise à Hong-Kong, le coeur en Chine de tout le système financier avec le reste du monde, ou l'essentiel des transactions se font, il y a un double danger tout bonnement vital pour le pays et même pour toutes les entreprises étrangères liées au marché chinois. L'économie chinoise n'est pas comme la nôtre, elle est spéciale, une sorte de colosse aux pieds d'argile. Va falloir se méfier des mois à venir et surtout se méfier d'une réélection de Trump car les effets concrets sur la Chine ne se verront pas avant son 2e mandat, même si on pourra voir certains signes, la Chine peut absorber de diverses façons le début de cette guerre. Nous en subirons tous les conséquences, même si d'un côté on pourrait espérer servir d'alternative aux américains, en réalité ce n'est pas nous qui allons acheter 500 milliards de plus depuis la Chine, ni que nous vendrons 100 milliards de plus pour remplacer les fournisseurs américains, l'impact des baisses d'exportations chinois se répercutera sur ses importations et au final, on verra plutôt une baisse actuelle des importations et des exportations de la Chine vers l'UE. Il y aura des gagnants et des perdants, mais nous pouvons dire avec certitude que les chinois ne peuvent rien gagner la dedans, même si on déteste les USA et Trump, que certains peuvent "apprécier" voir la Chine jouer le jeu et répondre aux USA, la réalité économique et systémique est en sa défaveur la plus totale, elle n'a pas autant de cartes à jouer que les américains. Quand Trump s'attaquera à la finance et aux investissements réalisés en Chine, qu'il jouera de nouveau sa politique de sanctions, alors là, ce sera cataclysmique pour les chinois. C'est très clairement le modèle de la mondialisation qui est en jeu, le modèle de la mondialisation ou on a les gros importateurs comme les USA qui distribuent leur argent à de gros exportateurs. Ce sont bien ces derniers pays qui risquent gros, surtout si un jour prochain, en Europe, on voit émerger la même tendance. Moi ce qui m'inquiète, c'est qu'en fait, les américains réussissent ce changement économique (supprimer le déficit importation au bénéfice de l'équilibre ou de l'excédent). Sur l'UE, Trump voit la question pays par pays et non en bloc. Dans cette guerre, ceux qui ont le plus à perdre, ce sont les chinois, les mexicains, les allemands (en plus des pertes vis à vis de la Chine), les japonais. Nous français on est dans l'ordre de la dizaine de milliards et en fait on pourrait jouer le même "jeu" que Trump pour équilibrer notre déficit, on est importateur déficitaire et en l'état, même si on ne fera pas comme les américains, on risque de voir des changements importants dans notre commerce, par redondance. La seule "bonne" nouvelle pour nous, c'est que techniquement, cette guerre peut pousser à un effondrement de la demande pétrolière, donc à des prix très bas (la "facture" énergétique pèse beaucoup dans notre déficit), un impact qui aura à ce moment des répercussions sur les pays qui sont dépendants à ce marché, de l'Algérie à la Russie, en passant par les pays du Golfe, il y aura des finances en moins, des investissements en moins, ce qui aura également un impact avec ses perdants et ses gagnants, mais aussi ses perturbations... On risque de transpirer plus d'une fois dans les temps à venir!
  16. L'armée syrienne arrive t-elle en libératrice pour amener la paix ou arrive t-elle en comme une conquérante pour amener une résistance? L'avenir de la Syrie en dépend, sauf si du côté de Damas on compte pousser en Europe toute la population (voir combattants) en Europe par la Turquie. Je veux bien que le camp en face d'Assad n'est pas recommandable, mais constatons quand même que ce régime là est bien mal placé pour amener une paix durable dans ce pays, une paix pour tous les syriens. On ne peut pas soutenir Assad dans une volonté de voir les syriens en exil revenir en Syrie, eux qu'on exproprie d'un peu partout pour triompher sur des ruines sans âmes.
  17. Jésus

    L'Inde

    Concernant l'Inde, je reviens à ce que j'avais énoncé auparavant avec le Su-30 On y apprend que HAL va fermer sa production (ainsi que ses sous-traitant) en mars prochain. On y apprend ou réapprend pour ceux qui ne savent pas que l'Inde construit 51% de l'avion, la Russie 39%, que la valeur russe pèse $42.15 millions par avion sur un prix final de 70,3 millions. https://www.defensenews.com/industry/2019/08/15/an-indian-facility-that-makes-su-30mki-jets-may-shut-down-toppling-400-local-suppliers/ HAL fait actuellement pression pour qu'il y ait d'autres commandes, de quoi commander pour 3 escadrons nouveaux, soit 72 avions pour 5 milliards (ce qui correspond à près de 70 millions par avions, ça se tient si on prend en compte que ce chiffre de 5 milliards est arrondi par le bas). L'armée de l'air indienne ne veut pas transformer 3 autres escadrons (Mig 21 ?) avec des Su-30, mais veut se contenter de remplacer ceux qui ont été perdus pour avoir les escadrons au complet. On peut se demander pourquoi l'armée de l'air n'en veut pas plus, sans doute qu'ils espèrent voir un autre avion (Rafale) prendre cette place, quitte à devoir attendre un peu plus longtemps, ou alors le Su-30 est vraiment pas un bon avion (on a vu beaucoup de fois des critiques à son égard).
  18. En soit, la fin de l'autonomie du Cachemire côté indien est un début, voir une finalisation d'un processus d'annexion. Une annexion qui emmerde les pakistanais qui au fond, espéraient et espèrent toujours prendre le contrôle de cette région, du moins la zone qui est essentiellement musulmane. Les indiens tiennent déjà le contrôle sécuritaire, tiennent désormais le contrôle politique et vont s'attacher à développer le contrôle culturel en allant petit à petit mettre en avant sa "vision" et favoriser l'implantation d'hindous. C'est ce que les autres ci-dessus appellent un "génocide" mais en fait qui n'est rien d'autres qu'un processus de colonisation plus ou moins forcé, par moins différent de ce que fait la Chine au Tibet, la Russie en Tchétchénie, en Crimée, au Tatarstan etc, voir nous en Algérie par le passé. Ce sont des processus qui prennent du temps, pour ne pas dire qu'il faut au moins deux générations pour vraiment obtenir un résultat, ce n'est pas vraiment un truc que vous entreprenez et que vous verrez de votre vivant. Il faut que les anciens (qui peuvent être jeunes, tout dépende) qui ont encore le modèle du passé dans leur tête, se meurt, si certains peuvent accepter un nouveau modèle, il y a toujours un esprit de résistance qui peut s'activer, c'est un danger. On ne peut nier que cet esprit de résistance, le Pakistan va l'entretenir, il va clairement essayer de pourrir la situation car le pourrissement sera toujours préférable à ne rien faire, il peut en surgir un conflit interne profitable à l'intérêt du Pakistan envers cette région et en même temps ça donne des coups à l'adversaire indien. Tout dépendra donc comment le Pakistan va gérer cette résistance, par un terrorisme? Par un soutien assez massif sur le modèle des combattants afghans contre l'URSS? Par l'envoi de "volontaires"? Nul ne le sait. Par contre ce que l'on sait, c'est que derrière tout ce qui se passera de violents, le Pakistan ne sera pas étranger, l'Inde le sait et ce sera justement la réponse indienne pour punir le Pakistan, pour l'empêcher de continuer qui sera facteur de risque de conflit. Le Pakistan avec son voisin et allié chinois joue aujourd'hui la carte de la softpower, celle de la diplomatie, de l'ONU. C'est louable et ça peut cartographier un peu la position des uns et des autres, un moyen de voir si l'Inde est soutenu ou non, si le monde s'en fout ou non, ces positions ont une certaine importance pour déterminer la suite à mener. Pour l'instant, les indiens ont bien réussis leur coup de force surprise au Cachemire, mais ce n'est que le début et je pense qu'ils seraient même prêts à faire comme par le passé, de pousser les musulmans à choisir de partir au Pakistan s'ils ne sont pas contents et que certaines répressions peuvent également rapidement pousser les musulmans à fuir.
  19. Jésus

    L'Inde

    Ahh je retrouve typiquement le même genre de réactions du milieu pro-russe du web et pas étonnant que vous l'ayez souligné en gras. J'ai l'habitude, les gens comme vous ont toujours raison (même si on prétend l'inverse) et les autres (des trolls évidemment, comme si un troll se ferait chier à écrire ce que je fais, la réalité de ceux qui voient des trolls partout, c'est qu'ils le sont eux aussi et qu'ils ne peuvent s'empêcher de répliquer pour asséner LEURS vérités sur le sujet qui a tant d'intérêt pour eux)tous doivent apprendre de VOUS et de VOS sources qui ont le mérite de la crédibilité car évidemment elles ont le mérite de satisfaire votre analyse et votre formatage qui est devenu pour vous un savoir et une vérité alors que vous n'avez pas plus d'outils que moi (ne me prenez pas pour un "je n'en sais rien" et ne me forcé pas à me taire pour vous complaire dans votre idéal. La vision unique non critiquable et non contestable très peu pour moi, le débat d'accord, mais ne commencez pas ce petit jeu de troll et de monsieur je sais tout qui demande aux ignorants de fermer leur bouche. Donc à côté de cela , comme je l'ai dit, débattons du fond. 1) Quand je dis qu'il y a 50% des éléments d'un Sukhoi qui vient de Russie, je ne dis pas que les 50% restants viennent des éléments français et israéliens, ça c'est vous qui le dîtes afin de me prendre pour un con. Une part de ces avions sont produites en Inde, mais pas la peine d'informer quelqu'un qui sait déjà ça non? 2) Autour du Mig35 et de Mig vous dîtes ce que j'ai dis, peu ou pas d'intérêts pour cette société et ses avions de la part de l'état russe. Je dis aussi qu'ils font des avions de mauvaises qualités, à vous de vouloir le voir ou l'ignorer, il y a une cause à effet si importante entre Sukhoï et Mig qu'il est bon de rappeler même si ça peut blesser certains qu'on dise que les russes peuvent faire de mauvais produits. 3) D'où avez vous vu que je confond un Mig-29 et un Mig-35? Encore une fois, vous essayez de me faire passer pour un con afin de vous faire passer pour l'intelligent de service. Non j'ai dit que lorsque l'Egypte avait acheté des Mig, sur internet un paquet de monde s'imaginait une vente de Mig-35 et même encore aujourd'hui. On pensait voir cet avion "vivre" mais la réalité c'était que les avions commandés aient été des Mig-29. Tapez donc sur internet Egypte et Mig-35 et voyez les "vrais" personnes et médias qui confondent. Le Mig-29k là aussi vous semblez d'accord avec une personne comme moi qui semble ne rien savoir et devrait se taire. 4)Le crash du Rafale, là aussi, officiellement l'information a été démentie par l'Egypte, le scandale médiatique bien franco-français déniché dans les bas fond du net par médiapart c'est comme le mensonge répété mille fois qui devient une vérité. Mais le buzz, le scandale, ça fait parler de soit, aujourd'hui c'est un crash "secret" qu'on vous dit! Mais bien entendu, de toute façon aujourd'hui il faut démentir les mensonges en apportant la preuve du contraire. Le voisin a des chaussettes rouges, démontre moi que j'ai faux. 5)Le PAK-DP est un projet ancien, oui absolument, cela me surprend pour quelqu'un qui sait. Ce n'est pas par ce qu'on lui a donné un nouveau nom qu'on doit oublier ses origines. Son origine justement, c'est le produit 7.01 et 1.44 ou autrement appelé «MDP» (Multifunctional Distant Interceptor).Dès les années 80 les russes enfin les soviétiques cherchaient un remplaçant (pour 2025) au mig-31 alors tout juste arrivé, mais comme aujourd'hui le Rafale avec son successeur, on prévoit l'avenir bien avant l'obsolescence, mais vous savez ça. Alors ces deux projets ont merdés à différents stades pour diverses raisons, abandonnés, voilà qu'on ressort cela des placards il y a quelques années en espérant avoir une base qui permettra de gagner du temps, Mig rêve de faire revivre ses vieux projets et le Kremlin lui donne le minimum pour rêver alors qu'on ne fait que maintenir la société en espérant que des clients plus cons que les russes (qui n'achètent plus de Mig) veuillent bien passer commandes. En réalité la Russie a accumulé près de 20 ans de retards pour renouveler son aviation, que les successeurs n'ont pas été au rendez-vous, que la nouveauté n'a pas été au rendez-vous et que les russes ont dût remplacés leurs Su-27 par du Su-27 modernisés qu'on nomme aujourd'hui Su-30/35, qu'à défaut d'avoir un véritable successeur au Su-24/25 pour le CAS on a également une version de Su-27 qui ne jouera plus du tout le même rôle, devenant plutôt un bombardier d'altitude qu'un avion au sol. La réalité c'est que les russes achètent des IL76 pour remplacer d'autres IL76 à défaut d'An70 , qu'ils remplacent des sous-marin Kilo par d'autres sous-marin Kilo, etc. Alors on a beau vanter la qualité "nouvelle" de ces anciens produits de l'URSS, cela n'enlève pas la réalité que les russes ont un mal fou à faire vraiment des choses nouvelles, pas cher, qui marchent, qu'ils commandent en nombre et que ce qu'on présente comme nouveaux, tels des Mi-28 ou Ka52 ne sont pas si nouveau que ça. Cela peut énerver certains que de reconnaitre ces faits, pourtant voilà, sachons reconnaitre les qualités russes, leurs capacités d'adaptation et leurs produits intemporels quand il le faut, sachons aussi mesurer leurs projets sur le temps long et ne nous laissons pas emporter par la fougue de leurs ambitions sur ces projets, car bien souvent ça n'est pas ça sur bien des aspects. Au moment ou les russes réduisent leur budget militaire, moi je vous le dis, certains grands projets des années 2010 vous allez les oublier.
  20. Jésus

    L'Inde

    MeisterDorf Là aussi, je ne sais pas si je m'exprime mal ou quoi, je parle encore une fois de l'avenir en terme de VENTES d'avions et non pas de l'avenir d'avions d'origine russe dans l'armée de l'air indienne. Le Su-30 a bien entendu été une étape dans la modernisation aérienne indienne, mais quand je dis que ce programme fait partie du passé, je ne dis pas que l'avion va disparaitre de l'armée de l'air indienne au profit du Rafale. Au contraire, dans mon précédent commentaire j'avais bien indiqué que pour les russes, en dehors d'un SAV de ce qu'ils ont déjà vendus, ils n'ont pas de bonnes perspectives pour vendre des avions, donc pour maintenir en état un outil productif lié tant au Su-30/35 ou Mig-35 (qui semble attendre depuis 20 ans son contrat indien pour exister vraiment) pour les années à venir. Je pointe ce problème pour les russes, pas celui de fournir des accessoires et autres (sachant qu'un Su-30 indien, la moitié des éléments qui le compose ne vient pas de Russie), ni celui de pouvoir se vanter d'avoir vendu des avions ici ou là. Ils ont un sérieux problème à venir au niveau de certaines productions et ils ont un besoin de trouver des clients et ils n'en ont pas des masses qui peuvent porter des productions. Les russes s'équipant et développant à côté des avions nouveaux qui sont parfois spécialisés, on se demande bien à qui ils vont vendre cela? Ils sont donc assez seuls, entre leur ancienne gamme d'avions qui ont un potentiel export et qui ont fait les choux gras de leurs exportations ces 40 dernières années mais qui manquent de niveau par rapport à ce qui arrive et surtout par rapport à des clients limités aux moyens limités et la nouvelle gamme trop coûteuse, qui manque de recul et d'intérêts (parfois même des russes eux-même) il va y avoir une transition en Russie, des choix, des abandons de programmes et je pense même une fusion de Mig et Sukhoï pour avoir un seul acteur. Mig justement, cela fait un petit moment qu'ils galèrent, l'état russe ne finance pas grand chose, même pas la modernisation de leur Mig-29 qui pourtant accusent leur âge et auraient besoin d'être désormais changés. Le Mig-35, comme je le disais, ça fait au moins 20 ans qu'ils trainent dans les cartons et ça attendait et attends toujours un contrat export, l'Inde en particulier. Mais si cette société ne vend pas c'est aussi par ce qu'elle a perdu beaucoup de son sérieux et de son savoir faire, le cas des Mig-29 algérien était très explicite, des avions de mauvaises qualités remplacés par des Su-30, des Su-30 dans leur version indienne, avec des équipements israéliens notamment qui ont agas les algériens ayant la haine d'Israël. Les indiens encore une fois ont amenés un peu de beurre dans les épinards en finançant le développement d'une version navalisé du Mig-29, là aussi de nombreux problèmes, les russes eux même en ont laissé un (sur 4 je crois) dans la méditerranée alors qu'ils sont tout neuf. On sait qu'ils sont merdiques, mais on fait avec, car il n'y a pas d'autre choix. Reste la commande égyptienne, là aussi si certains ont fantasmés sur le Mig-35, c'était bien des Mig-29 qu'ils ont achetés. Cela a t-il vraiment changé? A peine livré les premiers exemplaires qu'il y en a un qui s'est crashé. Hasard? Certains diront que oui, moi je me dis que Mig n'est plus ce qu'il était et que ses nouveaux avions sont problématiques. C'est également marrant qu'après cet incident, tout le milieu pro-russe du web a pris le crash d'un autre avion (d'entrainement) pour un crash de Rafale, histoire d'équilibrer le truc, de se rassurer psychologiquement, internet permet de trouver l'histoire qu'on veut bien croire et des gens qui voudront eux aussi bien y croire et la relayer. Le Mig 41 ou PAK DA, ça reste qu'un projet (ancien remis à jour) pour faire tenir un peu la société, lui faire espérer un contrat mais il n'y a rien en réalité qui a été fait et le gouvernement russe modernise ses Mig-31 quand le PDG de Mig parle de remplacer le Su-57 par le Mig-41 en dit long sur son ambition proche ou comme souvent en Russie les moyens manquant font qu'en fait il ne se passe rien, que ces beaux projets qu'on pensait pour demain ben en fait, non. Ils galèrent à faire leur best seller "récent" Mig-29 et envisagent de faire un super avion qui va dans l'espace et tout? Mouai, il faut être sacrément amoureux de la Russie et de la société Mig pour vouloir s'y accrocher. https://www.capital.fr/economie-politique/apres-le-su-57-la-russie-sapprete-a-creer-le-mig-41-un-chasseur-intercepteur-de-sixieme-generation-1347298
  21. Jésus

    L'Inde

    Vous aussi vous avez mal compris mon commentaire et vous avez une approche de ventes quantitatives à l'instant T quand moi j'évoque les perspectives futures. Ce n'est pas une compétition à qui a vendu le plus à l'Inde ces dernières années, c'est qui vendra à l'Inde par la suite. Cela importe peu pour les russes d'avoir vendu hier des avions quand ils cherchent à avoir des commandes pour demain, ce qui est produit a été produit, c'était un enjeu du passé qui se termine aujourd'hui. Moi je m'intéresse aux enjeux d'aujourd'hui pour le futur, que l'Inde ait construit 300 Su-30 c'est d'une certaine manière du "passé" car c'est un programme qui se termine quand celui du rafale ne fait que commencer. Donc votre comparaison du "il y a plus d'avions Su-30 achetés par l'Inde que de Rafale, c'est donc avantage aux russes" ça n'a aucun lien avec les perspectives à venir qui sont l'enjeu (y compris chez nous) pour maintenir un potentiel militaire industriel dans l'aéronautique. Et dans cet avenir indien, les russes ne sont pas bien placés, le Su-30 ça se termine et HAL fait pression pour produire plus alors que l'armée de l'air indienne n'en veut pas sauf pour remplacer les pertes (voir la vidéo de lordtemplar ci-dessous), les autres projets, ben les russes ne sont pas non plus dedans et il n'y a que l'espoir que les indiens rentrent nouveau pleinement dans le programme PAK-FA ce qui est loin d'être gagné. En fait le seul marché envisageable pour les russes à l'avenir en Inde, c'est le remplacement des...Su-30 (avec quoi? vont-ils réussir ou alors les indiens pourront produire un avion en autonomie grâce à nos transferts de technologies?). Donc voilà, concrètement les russes ne vont plus rien fournir aux indiens, tout juste qu'ils seront plus ou moins présent pour entretenir cette flotte de Su-30. Ailleurs les Mig se font remplacer par des avions occidentaux ou indiens. Les Mig-29 de la marine indienne ne sont pas formidables et l'avenir de la marine indienne se tourne autour d'avions catapultés, donc soit le rafale, soit le F-18, soit le F35. Voyez dans l'avenir, pas sur l'instant en vous disant que les 300 Su-30 ça satisfait les russes, non, ces avions sont livrés pour l'essentiel et ce programme ne garantit pas de perspectives d'avenir. Pour nous avec le Rafale, mais aussi l'Eurofighter, la nécessité de clients exports pour pouvoir lisser la production plus longtemps, donc de maintenir des compétences utiles jusqu'à l'arrivée du successeur, c'était pareil, il ne faut pas se le cacher. Même si généralement on comble industriellement les programmes par une amélioration à mi vie qui permet de donner de l'activité, l'idéal reste la vente export. Pour cela avec le Rafale on est actuellement tranquille jusque 2025, à ce moment soit on aura d'autres ventes qui feront durer soit ce sera la version F4 qui va mobiliser les chaines de chez Dassault. Mais on a aujourd'hui une excellente offre avec le Rafale, un bon retex rassurant, une perspective d'avenir (version F4 qui pointe son nez mais la F3R déjà là), des ventes exports rassurantes (on oublie l'argument de l'avion "invendu"...) mais aussi une chaine de production multiplié par 3 permettant à un client qui commande aujourd'hui d'obtenir ses avions plus vite. Je ne désespère pas en Inde, ni au Qatar qui garde une option de 36 avions, ni en Egypte qui en voit 12 ou 24 de plus, ni ne désespère de le voir se vendre en Suisse ou en Finlande par exemple. Le lancement du successeur du Rafale (et de l'EF) donne également un bon signe à de potentiels clients qui voient là le maintien d'une industrie aéronautique dans la continuité, donc du développement d'équipements, de munitions pouvant ultérieurement bénéficier à une modernisation du Rafale et de gérer l'achat de ce successeur comme nous le faisons, avec une complémentarité qui aura du sens.
  22. Jésus

    L'Inde

    Tu penses à la dernière commande de Su-30? Elle n'est pas grosse et vient globalement combler le vide laisser par des pertes devant une armée de l'air qui a beaucoup de trous dans sa raquette. C'est plus une réponse d'urgence du moment qu'une commande que je vais qualifier "d'avenir". Car dans le "combat" des ventes d'avions à l'Inde, le Su-30 fait figure "d'ancien programme", même s'il se fait encore livrer aujourd'hui, c'est un choix qui remonte d'il y a plus de 20 ans et qui n'est plus dans le ring pour les projets futurs. La question n'est pas de se dire que l'Inde aura encore longtemps des avions russes dans ses forces, qu'elle en a reçu beaucoup récemment mais de savoir qui remplacera ses avions dans les années à venir? Quand on analyse bien cela, on voit que les russes ne sont plus vraiment dans la course, que ce soit la France, les USA ou encore un avion local, la tendance indienne va vers cela et non plus vers des avions russes (qui trainent qui plus est quelques casseroles et problèmes). Le fruit de mon commentaire c'est cela, un problème pour les russes d'avoir des ventes pour les années à venir, d'avoir des avions qui font la différence et non plus juste des avions qui font le job et qui en cas de conflit seront au même niveau que les avions ennemis et que ça se jouera à l'attrition pour départager le vainqueur. L'Inde cherche à disposer d'une supériorité et cherche un "make in india" dans lequel les russes sont réticents à échanger certaines technologies (contrairement à d'autres comme nous) et ou les russes ont aussi montrés des lacunes de qualités qui a pousser les indiens à être très exigeants sur les produits finaux sortant de chez eux, un point de blocage que rencontrait Dassault, qui poussa l'Inde a abandonner le programme des 126 avions avant d'acheter sur étagère pour aller vite et se remettre en question industriellement. C'est à quoi nous assistons en ce moment et naturellement le rafale est bien placé la dedans, car logiquement, l'achat d'urgence sur étagère n'était qu'une transition avant de produire (une partie du moins) le rafale en Inde, ce serait illogique de prendre un autre avion. Pour en revenir aux russes, ils sont pas ou mal placés dans ce futur indien, le Su-30 ne le représentant pas (dans 10 ans les indiens devront songer à un remplaçant, car certains auront déjà près 30 ans, comme nous qui pensons déjà au successeur du rafale), leur Mig-35 attend depuis 20 ans qu'un client comme l'Inde le finance, mais non, même les russes ne s'y lancent pas seul. Le Su-30 ne joue plus vraiment dans la même cours que les Rafale/Eurofighter (dernière versions) et autres avions de 5e gen voir 6e gen qui pointent leur nez un peu partout. Ils peuvent mettre en avant le Su-35, mais le problème c'est qu'il n'y a pas de clients, les principaux partenaires de la Russie ne sont pas réputés pour avoir de l'argent en grosse quantité et les tentatives russes de percer les marchés traditionnellement occidentaux ne donnent rien (dans le Golfe, Brésil etc..). La Chine est pour moi un marché aérien à oublier pour les russes, elle devient même son principal rival chez ses clients habituels. Même pour l'armée de l'air russe, le Su-35 ne devait jamais entrer en service, il n'est qu'un pansement en raison des retards et problèmes du Su-57. Il n'y a pas actuellement une porte de sortie export pour les russes qui serait à même d'amener de grosses commandes susceptible de maintenir à flot certaines lignes de productions. Les commandes russes baissent, les productions tournent à minima pour durer sur les anciennes ventes, mais derrière il n'y a rien, la menace de sanctions américaines pour les acheteurs d'armes russes a également un effet mauvais pour leurs exportations, même s'il y en a qui résistent. Pour les russes tout se joue en vérité sur le Su-57, peu importe qu'on pense qu'aujourd'hui ils ont le Su-30/34/35 ou le Mig-29 à produire et donc à vendre, ces avions sont dépassés et ne répondent plus ou pas aux besoins des clients russes classiques. Il ne faut pas juste se dire qu'au lieu d'acheter un F-18, tel pays peut acheter un Su-35, il fera très bien l'affaire, oui, dans l'absolu, mais dans les faits, la politique joue bien plus et la Russie n'a pas de clients fortunés, elle n'a pas beaucoup de clients non plus. L'Inde reste encore aujourd'hui son principal client fortuné, la Chine ne le sera plus si elle ne l'est déjà plus et en ce moment les russes comptent énormément sur les turcs pour qu'ils se tournent vers eux, pour qu'ils achètent leurs Su-35 ou même Su-57 en lieu et place du F-35. Ce n'est pas un simple opportunisme (ça l'est aussi), mais bien par ce que les russes vont connaitre d'ici très peu de temps, un vrai vide de commandes, de productions. La récente annonce de la commande de Su-57 est un choix d'importance, un choix pour donner de la visibilité à ce projet car tout le reste ne tient plus pour durer des années. Ils pouvaient dire il y a un an encore, que le Su-35 est suffisant, mais il est suffisant aujourd'hui, il fera le job demain, mais il n'offre pas cette supériorité d'avenir face aux projets occidentaux et chinois d'avions de 5e et 6e génération. Le risque étant pour les russes de se retrouver dans 10-15 ans à continuer de faire de l'ancien modernisé de 4e génération quand partout ailleurs on sera à faire de la 5e/6e génération, ils ne seront tout juste plus dans la course. C'est pour cela qu'on doit bien voir l'avenir et non pas le présent, qu'il faut comprendre ou se trouvera la supériorité de demain et ne pas juste trouver l'avion qui "suffit" pour aujourd'hui avec en tête les avions d'hier. La position russe n'est pas aussi bonne qu'on le pense si on considère leurs limites de ventes (nombre de clients, les finances des clients, leurs orientations politiques), de la concurrence nouvelle chinoise qui va clairement mettre les pieds dans cette zone de vente russe, des avions nouveaux dit de supériorité qui arrivent, les baisses du budget et donc des commandes russes impliquant des choix. Voir l'important client indien se détourner des avions russes pour les années à venir, ça fait mal, très mal. Nul étonnant que dans le même temps, vous voyez la société Mig qui se positionne déjà sur le successeur du même pas arrivé Su-57, l'enjeu de l'avenir est bien différent de l'enjeu présent ou l'on va se satisfaire de faire tourner 1 ou 2 ans de plus une ligne de production.
  23. Jésus

    L'Inde

    Futur contrat ou non, l'arrivée du Rafale en Inde semble en exciter plus d'un. On sent au travers la presse, au travers les déclarations des responsables politiques et militaires que ça n'est pas qu'un simple avion en plus dans leur inventaire. C'est un véritable outil stratégique qui ferait presque passer l'Inde dans un autre monde, lui offrant une supériorité concrète notamment face au Pakistan car ils devraient être déployé dans cette zone. Avec les tensions qu'il y a dans le secteur, j'espère que les indiens ne vont pas avoir un excès de confiance en faisant prendre des risques inconsidérés au rafale en pensant qu'il serait d'une certaine manière intouchable. Par contre cet engouement pour le rafale doit tout de même laisser les russes un peu énervé, car le Su-30, pourtant massivement présent, loin d'être vieux, ne semble satisfaire que l'aspect quantitatif de l'armée de l'air indienne, d'autant que cette flotte s'accompagne de nombreux problèmes tant sur l'avion lui même que sur sa gestion et son SAV. Même l'avion furtif devant être réalisé conjointement avec les russes n'a pas cette engouement, je pense d'ailleurs que si le choix du rafale a fait l'objet de différents scandales en Inde, c'est aussi et surtout par ce que le lobby russe bien établit dans le pays en a pris un coup et qu'il y a pas mal de perdants qui se pensaient déjà gagnants avant l'heure qui ont voulus faire capoter cela. Car les russes sont moins hésitants à corrompre que nous et ils ont vite fait de s'acheter les faveurs d'un journalistes, d'un responsable politique ou militaire qu'ils connaissent bien pour défendre leurs intérêts. Donc même si historiquement les indiens ne mettaient pas toujours leurs oeufs dans le même panier, constatons quand même que depuis la fin des années 90, l'Inde était devenu le partenaire numéro un des russes, que ces derniers se "vendaient" facilement pour pouvoir obtenir de l'argent permettant de maintenir des activités. Je le dis aujourd'hui sans vraiment douter que l'Inde a sauver des pans entier de l'industrie militaire russe, que ce soit Sukhoï (Su-30) les usines de chars (T-90), certains chantiers navals. Un sauvetage et un financement de programmes et de modernisations (le Su-30 ou encore le Mig-29k) qui profita à la Russie pour établir d'autres ventes de ces mêmes produits puis quand elle en a eût les moyens, de les acquérir également. La Russie peut dire merci à l'Inde pour pas mal de choses. Les russes pensaient d'une certaine façon tenir avec l'Inde un bon partenaire (Pigeon! pardon j'ai toussé) pour s'éviter de financer ses programmes d'armements nouveaux. Sauf qu'on remarque que depuis le début des années 2010, les indiens semblent délaisser de plus en plus "l'exclusivité" que tenait les russes car je pense qu'elle remarquait que son argent permettait aux russes d'en profiter, quitte à les flouer comme pour le porte-avions qui aura coûté 3 fois plus que prévus et que les russes s'ils veulent bien donner des choses simples et anciennes, ils deviennent hésitants à transférer des technos modernes, ils veulent juste l'argent de l'Inde et vendre à l'Inde. Les indiens en choisissant le Rafale, mettent mal les russes qui voient d'une certaine façon s'éloigner cette vache à lait qui leur permettait de "tenir" leurs industries surtout quand l'état russe, comme maintenant, voit fondre son budget militaire. Si il y a 10 ans on pouvait dire que les américains étaient les plus actifs pour enfoncer le rafale, les russes sont eux aussi entrés dans la danse, essentiellement en raison de l'Inde. Ils ont peur de ne plus avoir de clients, de gros clients, peur de voir les pays avec peu d'argent se tourner vers des avions chinois moins coûteux, peur de ne pas pouvoir faire de nouveaux avions abordables et qui soient exportables. Ils tiennent leur avion de 5e génération, mais il tient sur un fil, tentant récemment de le réanimer par une commande pour l'armée russe, dans le but qu'il ne soit plus perçu comme un projet sans avenir, car les russes ont vu dans la Turquie (crise des S-400/F-35) un "substitut" à l'Inde, celui d'avoir un gros client pouvant amener de la finance. Le Rafale en Inde n'est pas anecdotique dans une perspective d'avenir incertaine de l'industrie russe qui se cherche des clients, qui se cherche des projets nouveaux capables de rivaliser avec ce qui est ou qui va rentrer sur la marché , tant en occident qu'en Chine, mais aussi par rapport à une Russie qui n'a pas les moyens d'acheter des centaines d'avions comme avant.
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