Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Non inultus premor

Members
  • Compteur de contenus

    340
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par Non inultus premor

  1. Le 14/03/2022 à 19:01, Patrick a dit :

    Je veux dire... On cherche quoi? L'indépendance stratégique, ou le suivisme des américains? Est-ce que la prochaine fois qu'une administration US décidera d'aller en Irak pour le plaisir de provoquer directement ou indirectement la mort de 100.000 soldats et vétérans américains dont le patriotisme aura été manipulé à dessin, il faudra qu'on y aille également?

    Si c'est juste pour le plaisir d'aller faire les kékés à Red Flag, je ne vois pas l'intérêt, désolé. Surtout quand de simples Rafale F2 suffisaient déjà à y mettre le boxon (cf: les accusations d'espionnage électronique en 2008).

     

    Le 14/03/2022 à 19:08, Kelkin a dit :

    demain l'Amérique demande aux Granbritons, Danois, Belges, Allemands, Norvégiens et Finlandais de venir mourir glorieusement pour l'Empire Américain en mer de Chine, ça me paraîtra très bien que les Français aient une dispense pour non-lockmartisme.

    Je n'ai jamais compris l'intérêt qu'il y a à s'engager dans des coalitions menées par les Américains. Même si ça vexe nos galonnés.

    Je me suis peut-être mal exprimé.

    Il ne s'agit pas d'être "F-35 compatible" pour suivre les USA dans toutes leurs aventures mais au contraire de créer un système concurrent en Europe, ce qui faciliterait (du moins en théorie) la formation de coalitions entre européens.

    Imaginons que l'on doive refaire une opération type Harmattan en Libye et que les USA disent : ça ne nous concerne pas, c'est un problème européen. Si tous nos voisins européens sont équipés de F-35 et que les problèmes d'interopérabilité qui existent aujourd'hui ne sont pas résolus, il sera compliqué d'embarquer d'autres pays à nos côtés.

    C'est pour cela que le SCAF avait un intérêt pour la France.

    Mais bon, de toute façon, puisque les allemands achètent du F-35 (et que les espagnols feront probablement de même), le débat est clos. Il faut ne compter que sur nous même.

    • J'aime (+1) 1
    • Upvote (+1) 1
  2. Il y a un élément à ne pas oublier :

    Si la France souhaite faire le SCAF en coopération européenne, ce n'est pas uniquement pour des questions financières ou par volonté "européiste" de nos dirigeants.

    C'est aussi par "crainte", comme l'avait exprimé le général Lanata en 2017, que la France se retrouve isolée au sein de l'UE/OTAN comme l'un des seuls pays non utilisateur du F-35, avec le risque que nos aviateurs se retrouvent exclus de certains types de missions lors d'opération en coalition car nos avions ne seront pas intégrés au réseau F-35.

    D'où l'idée de faire un avion avec nos voisins afin d'avoir plusieurs pays européens utilisant un même système qui ne soit pas le F-35.

    Mais si nos partenaires achètent tout de même du F-35, alors il n'y a plus vraiment d'intérêt à faire le SCAF en coopération.

    • Upvote (+1) 3
  3. Selon la chaine d'information N-TV, sur les 100 milliards promis par le chancelier Olaf Scholz, il y aurait 15 milliards affectés pour le successeur du Tornado et 2,5 milliards pour la poursuite du développement de l'Eurofighter.

    La décision d'achat de F-35 semble se préciser, la député Marie-Agnès Strack-Zimmermann, présidente de la commission de défense, a plaidé en sa faveur « La première étape aujourd'hui est le successeur du Tornado. Maintenant, nous avons besoin du F-35, l'avion de combat le plus moderne au monde et utilisé par nombre de nos partenaires ».

    https://www.n-tv.de/politik/Wofuer-werden-die-100-Milliarden-Euro-ausgegeben-article23161637.html

    • J'aime (+1) 1
    • Haha (+1) 2
  4. Un rapport parlementaire évoque l’idée de porter le budget de la Défense à 2,5% du PIB :

    Citation

    Si la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été pour le moment – et globalement – respectée [ce qui est assez rare pour être soulignée], avec une hausse annuelle du budget de la mission « Défense » de 1,7 milliard d’euros, qu’en sera-t-il durant le prochain quinquennat, alors que la trajectoire financière prévoit une progression de 3 milliards d’euros en 2023 et que la Cour des comptes vient d’appeler à un « effort sans précédent » pour remettre d’aplomb les comptes publics, mis à mal par la pandémie et la politique du « quoi qu’il en coûte »?

    En tout cas, dans un contexte où un conflit de haute intensité n’est plus considéré comme une hypothèse d’école, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès ont estimé que la remontée en puissance des forces françaises doit évidemment se poursuivre et que, par conséquent, la hausse annuelle prévue de +3 milliards jusqu’en 2025 est « absolument vitale ». Et encore, il ne s’agit que du minimum.

    « Sous réserves de rester avec les mêmes ambitions, il y a effectivement un besoin complémentaire de 20 à 30 milliards sur la prochain LPM. Ce qui mène, grosso modo, au doigt mouillé, à un effort de 2,5% du PIB. Ce qui nous permettra, sans ambition excessive, d’avoir notre modèle d’armée complet », a expliqué M. Thiériot, lors de l’examen, en commission de la Défense, d’un rapport sur la préparation à la haute intensité, qu’il a co-écrit avec Patricia Mirallès.

    Pour rappel, l’objectif de la LPM 2019-25 est de porter le niveau des dépenses militaires à 2% du PIB, conformément aux engagements pris en 2014 auprès de l’Otan. Certes, cet objectif a été atteint l’an passé, en raison de la forte chute du PIB causée par les mesures sanitaires liées à la pandémie de covid-19. Mais, depuis, l’économie française est repartie de l’avant, son PIB ayant augmenté de +7% en 2021. Certes, elle n’a pas totalement retrouvé le niveau qui était le sien avant l’épidémie… Mais la tendance est tout de même positive. Reste toutefois l’épée de Damoclès que constitue la dégradation des comptes publics…

    Cela étant, lors de la présentation de leur rapport à leurs collègues, Mme Mirallès et M. Thiériot ont livré quelques déficits capacitaires dont souffrent actuellement les forces françaises. Et, pour la plupart, ils sont connus. Ainsi, l’armée de Terre manque de moyens en matière de frappe dans la profondeur et de défense sol-air dans la basse et la moyenne couche. En outre, elle doit renforcer son segment « lourd » [chars de combat, ndlr] ainsi que sa chaîne logistique. Quant à l’armée de l’Air & de l’Espace, le nombre de ses avions de combat est insuffisant. Et ses capacités en matière de transport aérien médian devront être renouvelées [les C-235 n’étant pas éternels]. Et la question des hélicoptères de transport lourd reste posée.

    Enfin, le format de la flotte de surface de la Marine nationale est insuffisant et au moins trois frégates de premier rang supplémentaires ne serait pas un luxe, d’autant plus que ses navires sont relativement sous armés.

    Quoi qu’il en soit, pour M. Thiérot, porter le budget des armées à 2,5% du PIB n’aurait rien d’extravagant. Et cela, pour au moins deux raisons. La première est que, par le passé, la France a consenti un effort beaucoup plus important pour sa défense, comme durant les années 1960, ou celui était équivalent à 4/4,5% du PIB, ou encore comme au début des années 1980 [environ 3%]. « On n’est pas dans des chiffres délirants » et cela « n’a pas empêché la croissance », a-t-il fait valoir.

    Et pour cause [et c’est la deuxième raison qu’il a avancée], « ‘l’industrie défense a un réel multiplicateur keynesien » car « on sait bien qu’un euro investi dans la défense rapporte davantage. Ce n’est pas de l’argent dépensé à fonds perdus d’autant plus que c’est un secteur industriel vital pour la France, […] réparti sur tout le territoire et en plus très fort de potentialités duales, c’est à dire permettant à la fois d’avoir l’outil de défense dont on a besoin mais aussi de développer des technologies qui nous servent sur d’autres marchés », a plaidé le député.

    http://www.opex360.com/2022/02/16/un-rapport-parlementaire-defend-lidee-de-porter-le-budget-de-la-defense-a-25-du-pib/

  5. il y a 22 minutes, herciv a dit :

    "Baghdad - Mawazine News 04/09/2021
    The Parliamentary Security and Defense Committee confirmed, on Saturday, that Iraq has signed a contract with France to purchase detection radars, air defense weapons and French Rafale aircraft.

    Oui enfin, là encore, je pense qu'il s'agit d'une supputation du journaliste. J'ai cherché, et je n'ai pas retrouvé la déclaration officielle du Parlement irakien affirmant qu'un contrat a été signé avec la France.

    La seule déclaration que je trouve est celle de Muhammad Reda Al Haider :

    « during the visits of Prime Minister Mustafa Al-Kazemi and Defense Minister Juma Inad to France, an understanding and agreement was reached on contracting detection radars and air defense weapons, as well as Rafale aircraft and others »

    Ce qui peut être interprété de différentes manières. Cela peut simplement vouloir dire que la France a donné un accord de principe pour l'exportation de matériel militaire en Irak, sans qu'il n'y ait pour autant quoi que ce soit de signé. D'ailleurs, sauf erreur de ma part, ni le gouvernement irakien, ni le gouvernement français n'ont confirmé la signature d'un contrat. 

  6. il y a 12 minutes, herciv a dit :

    Les articles que tu mentionne disent que le parlement ratifiera le contrat. Là l'article dit que le parlement a ratifié

    Oui, c'est justement ce que j'essaie de démontrer. L'article de Defense News dit que le contrat a été signé en septembre 2021.

    Or, aucun des articles parus en septembre n'étaient aussi affirmatifs. Je pense que le journaliste a sur-interprété les déclarations de septembre dernier faites par le président de la commission de défense du parlement irakien.

    Citation

     

     

  7. L'article de Défense News se réfère à des déclarations faites par les irakiens en septembre 2021 :

    Citation

    In September 2021, the chairman of the Security and Defense Committee of Iraq’s parliament, Mohammed Redha al-Haidar, revealed Iraq and Paris signed a contract for the aircraft

    En cherchant un peu sur le net, on retrouve en effet des articles datant du mois de septembre dernier faisant état d'un intérêt de l'Irak pour des armes françaises :

    Citation

    4-09-2021, 11:39

    Baghdad-INA

    The Parliamentary Committee for Security and Defense confirmed, on Saturday, that Iraq will contract with France to purchase detection radars, air defense weapons and French Rafale aircrafT.

    https://ina.iq/eng/13802-the-security-committee-new-agreement-with-france-to-purchase-air-weapons-and-rafale-aircraft.html

    Citation

    Iraq PM Al-Kadhimi, Macron, and Rafale deal

    Published on September 13, 2021

    https://www.tacticalreport.com/news/article/57429-iraq-pm-al-kadhimi-macron-and-rafale-deal

     

    Il me semble que ces infos avaient d'ailleurs été relayées sur le forum par @kor4116 et @joker88.

     

    Donc à priori rien de nouveau, ce sont toujours les mêmes rumeurs.

    • Merci (+1) 1
  8. La même info reprise par Le Parisien :

    Citation

    Rafale : l’Indonésie a signé pour six premiers avions de combat

    La commande passée par l’Indonésie porte sur un total de 42 appareils.

     

    Par Le Parisien avec AFP 

    Le 10 février 2022 à 07h28, modifié le 10 février 2022 à 07h39

     

    Le Rafale fait de nouveau émules. L’Indonésie vient de signer pour six avions de chasse du groupe Dassault, dans une commande qui porte sur 42 appareils au total, a annoncé ce jeudi le ministre de la Défense indonésien Prabowo Subianto. « Nous nous sommes mis d’accord pour l’achat de 42 Rafale », avec « un contrat signé (jeudi) pour les six premiers », a-t-il indiqué après une rencontre avec son homologue française Florence Parly à Jakarta.

    Le plus grand pays d’Asie du Sud-Est n’avait jamais acquis précédemment d’avions de combat français, mais il cherche à diversifier ses alliances et ses fournisseurs d’équipement militaire face à une hausse des tensions en Asie Pacifique entre la Chine et les Etats-Unis. De son côté, la France cherche à resserrer les liens avec l’Indonésie après avoir vu sa stratégie pour s’affirmer dans l’Asie-Pacifique ébranlée l’an dernier par la rupture soudaine par l’Australie d’un contrat d’achat de sous-marins français.

    La commande passée par l’Indonésie porte sur un total de 42 appareils.

    « Le choix que fait l’Indonésie est celui de la souveraineté et de l’excellence technique, avec un avion qui a démontré ses capacités opérationnelles à de nombreuses reprises », a souligné la ministre des Armées Florence Parly. L’Indonésie dispose d’un équipement vieillissant, essentiellement des F-16 américains et des Sukhoï russes Su-27 et Su-30. Il est en négociations avec de multiples partenaires afin de renouveler ses avions de combat.

    En décembre dernier, ce sont les Émirats arabes unis qui avaient permis au fleuron de l’aéronautique française d’enregistrer le plus gros contrat de son histoire, avec 80 avions commandés.

    https://www.leparisien.fr/economie/rafale-lindonesie-a-signe-pour-six-premiers-avions-de-combat-10-02-2022-BUZDE5HJ6BDF7NRIV3RAOOCCE4.php

  9. il y a 25 minutes, Scarabé a dit :

    Pour le Mali ( c'est un saint:tongue:) il n'a rien à voir avec les intérets privés des entreprises Russe qui payent des mercenaires pour defendre leur bien en accord avec le gouvernement en place.   

    Il a réellement dit ça ? Car cela contredit le ministre des affaires étrangères malien qui avait nié la présence de mercenaires de Wagner et affirmait ne traiter qu'avec le gouvernement Russe pour l'envoi d'instructeurs et non avec des sociétés militaires privées.

    Donc il y en a au moins un des deux qui se moque de nous.

    • Upvote (+1) 1
  10. LA FRANCE A-T-ELLE LA CAPACITÉ D’ENTRER EN PREMIER SUR UN THÉÂTRE D’OPÉRATION ?

    Citation

    Le 28 décembre 2021 a été publié par le ministère des Armées, une réponse officielle à une question de Mr Lagarde, député. Celui-ci avait demandé si, dans le cadre de « l’accélération du réarmement mondial et face à la montée du risque de conflits de haute intensité », le gouvernement envisageait de « développer rapidement un Rafale de guerre électronique dont l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] a besoin et qui pourrait, certainement, constituer une réussite à l’export ». Cette demande était en cohérence avec le besoin exprimé par l’Armée de l’air de « disposer le plus rapidement possible d’armements capables de neutraliser les défenses aériennes ennemies ». La réponse officielle indique que ce type de développement n’est pas prévu et précise que le standard F4 du Rafale « met l’accent sur la connectivité et la mise en réseau de nos différentes capacités », ce qui permettra de « maintenir pour les années à venir notre capacité à entrer en premier et à faire face à des menaces de haut du spectre ». La réponse parle bien de maintenir notre capacité à entrer en premier et de menaces de haut du spectre, ce qui implique que le ministère des Armées considère que l’on dispose aujourd’hui de cette capacité. Mais qu’en est-il réellement et quels sont nos moyens ?

     

    NOTRE INTERVENTION EN LIBYE (2011)

    Notre intervention en Libye de 2011 est souvent présentée comme la démonstration de notre autonomie stratégique. La France a pu, grâce à son excellence opérationnelle, intervenir en premier au-dessus du territoire libyen. Seulement, cette image d’Épinal doit être remise en perspective avec le déroulé réel des évènements de l’époque.

    En 2011, le territoire contrôlé par le régime du colonel Kadhafi disposait, pour sa défense contre les aéronefs, d’une petite vingtaine de systèmes sol/air moyenne et longue portée. Ces sites étaient équipés des systèmes soviétiques S-75 Dvina (SA-2), S-125 Neva (SA-3) et S-200 Doubna (SA-5). A ces systèmes sol/air semi-fixes (ils sont déplaçables mais pas mobiles) s’ajoutaient des batteries mobiles 2k12 Kub (SA-6) et 9K33 Osa (SA-8). Tous ces matériels étaient anciens (fin des années 1950, années 1960 et début des années 1970 pour le SA-8), aucun n’avait été modernisé et leur statut opérationnel était douteux, sans compter qu’ils étaient mis en œuvre par du personnel très peu entraîné. Non seulement ces systèmes étaient obsolètes mais ils étaient aussi très bien connus, si bien que les contre-mesures à appliquer étaient disponibles et adaptées à ce type de menace.

    La défense sol/air libyenne ne représentait donc pas vraiment une menace de premier ordre et n’avait strictement rien à voir avec ce que l’on peut trouver en Iran, en Algérie, en Égypte, ou même en Syrie aujourd’hui. Il n’est même pas question de faire la comparaison avec le type de défense sol/air que l’on peut trouver en Chine ou en Russie, d’une tout autre dimension. Des systèmes anciens tactiquement bien employés peuvent néanmoins représenter une menace réelle et crédible comme l’a démontré la Serbie lors de la guerre du Kosovo (un F-117 et un F-16 abattus). La défense sol/air serbe était, sur le papier, bien moins puissante (une petite dizaine de systèmes de moyenne portée S-125 Neva et 2k12 Kub) ettout aussi ancienne que celle de la Libye, alors même que les moyens militaires engagés par la coalition ont été bien plus importants que dans le cas libyen (786 aéronefs engagés). Il y eut 4 397 missions antiradars menées par la coalition mais elles ne sont pas parvenu à totalement neutraliser les maigres capacités sol/air serbes. Toutefois, comme les moyens mis en œuvre par Belgrade étaient anciens et parfaitement connus, les systèmes d’autoprotection des aéronefs de la coalition ont pu déjouer l’essentiel des plus de 800 missiles anti-aériens tirés par les forces serbes.

    En Libye, les forces armées de Kadhafi n’avaient ni les compétences techniques, ni les compétences tactiques pour exploiter au mieux leurs systèmes sol/air, ce qui fait que l’on était très loin d’une menace de « haut du spectre ». Néanmoins, même si la menace sol/air était d’un niveau relativement peu élevé, les raids des avions ont été précédés, le 19 mars 2011, par le tir de 124 missiles de croisière Tomahawk (BGM-109) des marines américaine et britannique afin de détruire certains objectifs stratégiques, dont des sites de défense sol/air que les forces libyennes n’avaient pas déplacés. Les positions exactes des batteries étaient précisément connues de longue date grâce à l’imagerie satellitaire. Toutefois, il fallut attendre le 4 avril pour que la majorité des moyens sol/air soient détruits. Les 29 et 30 mars, les avions français ont bien réalisé des frappes sur des sites de missiles sol/air, mais ils ciblèrent des batteries déjà inactives, ces frappes ayant pour objectif d’éviter toute possibilité de remise en fonction. Ne subsistaient alors que quelques systèmes sol/air mobiles courte portée SA-8, pas tous opérationnels. Avec des missiles dont le plafond opérationnel ne dépassait pas les 5 000 m, cela ne représentait plus, de toute façon, une menace réelle pour les aéronefs de la coalition qui évoluaient systématiquement en dehors du volume d’interception.

    Comme on peut le constater, l’expérience libyenne est à relativiser quand il s’agit de à démontrer nos capacités réelles à entrer en premier sur un théâtre d’opération dont l’espace aérien est contesté.

     

    MISSION SEAD

    La mission de suppression des défenses aériennes adverses (SEAD : Suppression of Enemy Air Defense) est une mission primordiale pour être en mesure d’opérer au-dessus d’un territoire ennemi. Tant que cette mission n’est pas réalisée, l’attaquant se trouve contraint de privilégier les frappes à distance avec des missiles de croisière ou des bombes guidées, sauf à assumer de prendre le risque d’exposer ses précieux avions de combat.

    Il existe plusieurs manières d’effectuer cette mission, les concepts tactiques varient d’un pays à l’autre. Néanmoins, il existe un socle de capacités récurrentes que l’on retrouve, à des degrés divers, dans toutes les armées.

    Cette mission nécessite de disposer de plusieurs moyens : plateformes (avions, drones, navires, satellites…) de renseignement électromagnétique (ROEM) afin d’élaborer l’ordre de bataille électronique et de localiser plus ou moins grossièrement les émetteurs radars ; capacités d’imagerie satellitaire ou de reconnaissance optique haute altitude (drones, avions de reconnaissance) pour localiser précisément les sites en question ; capacités de brouillage aéroporté ; de munitions guidées (missiles de croisière, bombes guidées, drones) et de munitions antiradars (Anti Radiation Munition). La connectivité et la mise en réseau des différentes plateformes peut être un avantage opérationnel mais n’est en aucun cas un élément primordial comme le laisse penser la réponse au député.

    La France dispose, pour détecter et localiser les radars, encore pour quelques mois, de deux Transall Gabriel, de quelques nacelles ASTAC, du navire de renseignement Dupuy-De-Lôme et d’un satellite ROEM. C’est relativement peu si on considère devoir surveiller en permanence un territoire où l’ennemi est susceptible de déplacer régulièrement ses systèmes de défense sol/air.

    Concernant la reconnaissance optique, nous disposons bien de satellites d’imagerie mais ceux-ci ont un taux de revisite qui n’est pas forcément compatible avec la mobilité des systèmes d’armes. Par exemple, si le taux de revisite des satellites est de trois jours alors que les systèmes d’armes sont déplacés tous les jours, il est impossible de localiser en temps en en heure les menaces pour les éliminer avec des missiles de croisière. De plus, depuis le retrait du service des Mirage IVP, la France ne dispose plus de moyens de reconnaissance aéroportée à haute vitesse et haute altitude.

    L’armée de l’air française étant dépourvue de moyens de brouillage offensifs et de munitions antiradars, elle ne peut donc pas « forcer » le passage, en obligeant l’adversaire à allumer ses systèmes, afin de les neutraliser par le brouillage et/ou de les détruire. Seules deux possibilités s’offrent donc à elle :

    – la première est d’attendre de connaître précisément les positions des systèmes d’armes pour les détruire à coups de missiles de croisière ou de bombes guidées en restant à distance de sécurité. Toutefois, compte tenu de nos moyens de reconnaissance limités, cela pourrait durer très longtemps si l’adversaire applique une tactique de mobilité permanente de ses systèmes ;

    – la deuxième est de ne pas chercher à neutraliser la menace sol/air et de jouer sur les masquages de terrain (pénétration à basse altitude) pour essayer de s’approcher des cibles choisies sans se faire détecter, ou le plus tard possible, afin de ne pas laisser le temps aux servants de réagir. Toutefois cette tactique présente de sérieux aléas surtout lorsque l’on ne connaît pas précisément les positions des batteries car il est alors difficile de définir un axe de pénétration optimal. L’autre inconvénient de cette tactique est que l’on expose potentiellement les aéronefs à tout l’arsenal des armes antiaériennes de courte portée (canons, mitrailleuses, missiles portatifs…), ce qui n’est pas sans risques. Avec des avions de combat dont les prix frôlent les 100 millions de dollars et en raison du faible nombre d’appareils en service, il est évident que cette tactique est extrêmement risquée.

     

    Contrairement à la réponse faite par le ministère des Armées au député Lagarde, disposer d’une capacité de brouillage offensif est bien nécessaire si la France veut disposer d’une capacité à entrer en premier sur un théâtre d’opération non permissif, alors même que « l’accélération du réarmement mondial et à la montée du risque de conflits de haute intensité » accentue ce besoin. D’ailleurs, la simple analyse de nos moyens militaires, nos adversaires potentiels ont tout à fait conscience de cette lacune. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner de voir que la Russie ne veuille discuter qu’avec les Etats-Unis et l’OTAN concernant la crise ukrainienne et laisse de côté les pays européens. Aucun ne dispose aujourd’hui de réelles capacités pour effectuer des missions SEAD en totale autonomie, nous sommes totalement dépendants de l’US Air Force sur ce volet.

    Avec des moyens de renseignement (électromagnétique ou image) limités et un nombre contraint d’avions de combat, oui le développement d’un Rafale de guerre électronique avec les munitions antiradars associées est bien nécessaire. C’est un préalable si nous voulons réellement disposer d’une totale souveraineté dans nos opérations militaires et ne plus systématiquement dépendre du bon vouloir de Washington. Sans cette capacité, nous sommes condamnés à ne pouvoir traiter que des cibles fixes (bâtiments, infrastructures) avec nos missiles de croisière, sans jamais réellement entamer le potentiel militaire ennemi qui est, lui, mobile (le bilan de la guerre du Kosovo est là pour le rappeler). Or, si on laisse à l’ennemi la pleine jouissance de son outil militaire, aucune victoire ne pourra être acquise.

     

    https://cf2r.org/rta/la-france-a-t-elle-la-capacite-dentrer-en-premier-sur-un-theatre-doperation/

     

    • Upvote (+1) 1
  11. L'une des révélation de cette enquête, c'est la confirmation que les offres d'Airbus, Boeing et Dassault comprenaient un armement plus conséquent par rapport à l'offre de Lockheed Martin. 

    Et que si les 3 concurrents perdants avaient proposé un armement équivalent à ce qui a été proposé pour le F-35 (c'est à dire un seul missile air-air par avion), cela aurait diminué le coût de leur offre d'environ 400 millions de Francs Suisses. 

     

    En résumé :

    On nous a dit au départ que le F-35 était moins cher de 2 milliards Francs Suisses par rapport à ses concurrents.

    On nous a dit ensuite que pour un nombre d'heures de vol identique, la différence de coût n'était plus que de 500 millions de Francs Suisses.

    On apprend maintenant que si on prend en compte un armement équivalent pour chaque avion, on redescend à un écart d'environ 100 millions Francs Suisses.

     

    Bref, l'argument selon lequel la différence de coût était telle qu'il n'y avait pas de place pour des considération politiques était bidon. 

    • J'aime (+1) 3
    • Merci (+1) 1
  12. il y a 39 minutes, Alberas a dit :

    On ne peut pas imposer aux Allemands un changement d'alliance.

    Par contre, on peut s'interroger sur la mauvaise habitude qu'a la France de s'imposer elle-même des alliances avec des pays qui, de toutes évidences, ne partage pas les mêmes objectifs stratégiques.

     

    il y a 41 minutes, Alberas a dit :

    Et puis, où est le problème? Ils n'ont pas d'autre solution que le F35 et ces avions seront livrés avant les dernières livraisons de Rafale à l'AAE. Donc tout à fait compatibles d'un successeur commun (sauf s'ils sont toujours obligés d'avoir un transporteur US pour leurs futures bombinettes) C'est pas suffisant pour annuler le SCAF (malheureusement ???)

    C'est tout de même problématique.

    On pourrait considérer un achat de F18 Super Hornet comme une solution provisoire en attendant le SCAF. En revanche, j'ai beaucoup plus de mal à imaginer le F-35 comme un achat de transition avant de passer au SCAF.

    Un achat de F-35 risque de diminuer l'intérêt de la Luftwaffe pour le SCAF ou entrainer des divergences sur la définition des besoins opérationnelles. Par exemple, avec des F-35 pour les missions de strike, la Luftwaffe pourrait pousser pour que le SCAF soit orienté combat air-air. Enfin, il y a la question de la compatibilité du F-35 avec le "combat cloud" qui doit être développé pour le SCAF.

    Si on ajoute à cela les récentes déconvenues sur le programme MAWS ou le Tigre Mark 3, ça commence à faire beaucoup de la part de nos amis allemands et je pense que ça justifierait amplement qu'on laisse mourir le SCAF au profit du plan B de Dassault.

  13. Dans le dernier article d'opex360 :

    Citation

    Dans les colonnes de Valeurs Actuelles, le Pdg de Dassault Aviation, Éric Trappier, n’a pas parlé de l’Indonésie en particulier. Cependant, il s’est dit certain que le Rafale va obtenir de nouvelles commandes prochainement. « La France offre, en fait, la carte alternative d’un pays dans le camp occidental, au positionnement particulier du fait de la dissuasion nucléaire, et pas totalement aligné sur Washington. Sans dévoiler les négociations en cours, d’autres pays vont sélectionner notre avion dans les mois qui viennent : il y a aujourd’hui un ‘moment Rafale' », a-t-il expliqué.

    http://www.opex360.com/2021/12/23/ayant-officiellement-renonce-au-su-35-russe-lindonesie-hesite-entre-le-rafale-et-le-f-15ex/

    • J'aime (+1) 3
    • Merci (+1) 1
  14. Il y a 2 heures, Alexis a dit :

    Mais pas la belle sortie de Mme Baerbock :laugh: !

    Je sens qu'on va bien s'amuser avec cette ministre

    Disons qu'elle commence fort. Cependant, je ne me moquerai pas trop, car il ne faut pas oublier que la mairie de Paris a signé en 2019 l'appel de l'ICAN pour l'abolition des armes nucléaires. Et la Maire de Paris à l'origine de cette signature est candidate à la prochaine élection présidentielle.

    • Haha (+1) 1
×
×
  • Créer...