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Tout ce qui a été posté par DMZ

  1. Jasmine - De l'aide, enfin Vendredi 21 juin - Le Grand Bois Levée à l'aube je pars vérifier la camionnette et reconnaître les avancées allemandes, les militaires seront pour le moment plus à l'abri à la maison mais pas de feu ce matin avons nous convenu. Je vois des véhicules de la Wehrmacht sur la nationale et passe sous le petit pont pour ne pas me faire voir. Les bois sont tranquilles et ma Citroën est toujours là mais il faudra rester prudents car il pourrait bien y avoir quelques nettoyages des arrières sous peu. Je retourne à la ferme du Trage et cette fois ci, je prends contact avec les fermières. Elles ne sont pas très accueillantes, je ne suis visiblement pas la première réfugiée à venir de la nationale toute proche. Mais je ne demande rien pour moi, je parle des soldats qui sont cachés dans les bois et m'enquière d'une possible aide pour les cacher le temps de pouvoir les évacuer vers la Suisse ou vers le Sud. J'explique que je n'ai pas d'argent mais que je possède un véhicule et de l'essence et que je suis prête à effectuer des transports pour payer la nourriture dont j'ai besoin. Après s'être concertées avec le grand père, elles me donnent l'adresse du maire d'Ailloncourt et me permettent de garer ma camionnette dans une de leurs granges. Aussitôt dit, je cours rechercher ma C4 et la laisse aux bon soins des paysans, non sans quelques appréhensions car je n'ai évidemment aucun papier ni moyen de faire valoir mes droits si l'envie leur prenait de la confisquer. Mais je parie sur la bonne foi et l'honnêteté de ces gens puisque : « La terre ne ment pas ! » Bon, faut que je fasse attention, je commence à dérailler. J'ai laissé les deux fûts cachés dans la forêt. Vingt minutes plus tard, je suis au village et frappe à la porte du maire. On me dit qu'il est à la mairie devant laquelle je le trouve effectivement au milieu d'un groupe de réfugiés, surveillés de loin par quelques soldats allemands. Je ne vais pas pouvoir lui parler librement au milieu de cette petite foule, il faut l'éloigner un moment. J'avise un homme à côté de lui qui ne semble pas être un demandeur. « Bonjour monsieur, lui glissé-je à l'oreille, il y a des soldats français dans les bois, le maire peut-il me rejoindre à l'église pour en discuter ? » Et je m'éloigne sans hâte, sans lui laisser le temps de répliquer. Je n'ai pas de fichu mais tant pis, je rentre quand même dans la petite église. Une demi-heure plus tard, le maire entre à son tour mais se dirige d'abord vers la sacristie d'où il ressort avec le curé. Tous deux m'invitent à les suivre. « Parlez-nous de ces soldats, madame, combien sont-ils ? - Sept qui ont perdu contact avec leur unité hier, juste avant d'être dépassés par les Allemands. Mais ce sont des tirailleurs sénégalais. » Mes interlocuteurs ont un mouvement de recul : « Comment allons-nous les cacher ? - Pour le moment, ils sont dans une maison au bord de l'Étang du Châtelet. - Ah, c'est bien, ils devraient être relativement à l'abri pour le moment. Mais nous n'avons pas grand chose à manger, je n'arrive pas à nourrir tous les réfugiés qui sont à bout de tout. - J'ai une camionnette avec de l'essence que j'ai laissé à la ferme du Trage, je leur ai proposé de faire des transports pour payer la nourriture que je leur prendrai et cela pourrait se faire. - Ce sont de braves gens, ils nous aideront. Vous avez de la chance, la plupart des automobiles qui passent ont leur réservoir vide. - Je dois vous avouer, mon père, monsieur le maire, que j'ai pris ce véhicule sur le terrain d'aviation de Luxeuil ainsi que quelques bidons d'essence juste avant que les Allemands n'arrivent. - Ego Te Absolvo. - Vous avez bien fait, autant qu'elle vous serve plutôt qu'aux Allemands, renchérit le maire. - Je n'ai bien entendu pas de document pour cette voiture, pas plus que de papier d'identité. Pensez-vous que vous puissiez régulariser ça, monsieur le maire ? - Mais oui, certainement. » Sous prétexte d'aller donner l'extrême onction quelque part -au cas improbable ou quiconque le lui demanderait- le curé fera la liaison avec les soldats. Je le remercie chaudement et suis le maire à la mairie où il me fait établir des documents provisoires attestant que Mme Juliette Binoche, née en 1895 à Dunkerque -la mairie a brûlé, je suis tranquille côté état civil-, est bien propriétaire d'une camionnette Citroën C4. Je lui indique où trouver la moto et les fûts cachés à côté du terrain, je la regretterai mais la camionnette sera plus pratique. Il me regarde avec un certain respect et un étonnement certain quand il comprend que je pilotais cet engin. Comme il ne connaît personne capable de la manœuvrer, nous irons la chercher ce soir, à la nuit tombante s'il n'y a pas trop d'occupants dans le secteur. Il se débrouillera plus tard pour récupérer le carburant, je ne tiens pas à risquer la C4 et il pourra le faire avec une charrette à foin. Il veut bien me dédommager un peu pour ces dons et j'ai enfin de l'argent qui va me permettre de voir venir quelques jours. Après un passage à la ferme où on me donne une grosse miche de pain, retour en début d'après-midi au campement où l'inquiétude grandissait. Les nouvelles que j'apporte les calment et nous pouvons manger un peu. J'ai eu confirmation que les étangs sont poissonneux et nous cherchons des ustensiles de pêche mais il semblerait qu'elle se fasse en vidant les bassins, il va falloir créer des pièges à poissons. Corvée de bois, atelier vannerie... la troupe est occupée, c'est bon pour le moral. La prochaine mission sera de créer un camp de repli au milieu des bois en cas de visite inopportune. Je repars vers le terrain après être passée chercher le maire. J'ai douze kilomètres à faire, quel dommage de ne pas avoir ma montre cardio, j'aurais explosé mes records en deux jours. Quelques réfugiés errent toujours mais le plus souvent restent accablés sur le bord de la route, des véhicules ou des colonnes de soldats allemands passent aussi et des prisonniers français attendent sur la place... Nous arrivons à la bergerie avec le maire, c'est calme mais je vois toujours trop de passage à Baudoncourt, c'est très risqué et le maire en convient. Ne connaît-il personne à Sainte-Marie-en-Chaux ou à Breuches ? En fait, c'est plus simple, le propriétaire de la bergerie est de sa famille, il ira le voir plus tard. Ouf ! Problème réglé simplement mais il nous reste à rentrer. Le soir tombe quand nous arrivons à Ailloncourt et il m'invite à passer la nuit chez lui, je dormirai dans un fauteuil mais ça me convient très bien. J'espère qu'Issa ne va pas trop s'inquiéter mais difficile de faire autrement. Pourvu qu'ils ne tentent rien qui les mettrait -et moi aussi- en péril.
  2. Je dirais plutôt que Poutine se met enfin à la Realpolitik, il doit avoir des clients qui préfèrent payer en Yuan ou en Roupie. Ou peut-être est-ce plutôt le contraire : Le rouble russe tombe à son plus bas niveau depuis 8 mois par rapport au dollar - ZoneBourse https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Le-rouble-russe-tombe-a-son-plus-bas-niveau-depuis-8-mois-par-rapport-au-dollar--42630516/
  3. Les chiffres alignés dans cet article ne sont pas mis en perspective ce qui en rend la lecture et surtout l'interprétation difficiles. La dépendance de l'UE au pétrole russe était de 2,2 M barils / jour en 2021 (sources europa.eu, zonebourse) Si l'embargo permet de diminuer ces importations de 75 % comme mentionné dans l'article, il s'agira d'une diminution de 1,65 M b/j. Ceci n'est que partiellement compensé par les importations indiennes à 900.000 barils / jour, les importations chinoises étant stables dans le temps aux alentours de 1 M b/j hormis une baisse à 650.000 b/j en février qui est pris fallacieusement comme référence pour annoncer un doublement. Les hausses pour la Turquie représentent une autre compensation à 200.000 b/j. Mais cette compensation est en trompe l’œil car les importations de l'Inde ont bondi en mai 2022 pour se stabiliser depuis juin, les diminutions à venir seront donc une perte sèche pour la Russie. Idem pour la Turquie. D'autre part, les prix indiens sont, semble-t-il, assez nettement inférieurs au prix de marché, deuxième perte de profit. Enfin la conclusion de l'article faisant état d'une augmentation des importations de l'UE entre janvier et avril est elle aussi trompeuse (pour ne pas dire malhonnête) car elle ne reflète que les variations à court terme (voir celles de la Chine) et se situe avant tout embargo. Elles avaient déjà chuté à 1,5 M b/j en octobre, avant l'embargo toujours. Un autre article intéressant sur les difficultés de faire respecter l'embargo mais aussi sur ses implications politiques, en particulier : Un prix plafond pour le pétrole russe : une équation impossible pour l’Europe ? - France24 https://www.france24.com/fr/éco-tech/20221129-un-prix-plafond-pour-le-pétrole-russe-une-équation-impossible-pour-l-europe
  4. Jasmine - Frayeurs partagées Jeudi 20 juin 1940, fin d'après-midi - Bois de Cagnet Un discret coup d’œil au rétro me montre quelques soldats français qui s’agglutinent à la camionnette. J'ouvre la porte doucement et vois des fusils se tourner brusquement vers moi, ils devaient penser le véhicule vide... Je ne bouge plus et dévisage ces tirailleurs sénégalais qui semblent perdus et paniqués. « Ne tirez pas sur la femme blanche ! » Ah, il y en a un qui n'a pas perdu son sang-froid, mon cœur commence à se calmer, on va pouvoir discuter plus tranquillement. C'est lui aussi un soldat noir qui garde un air volontaire, il vient de Guinée et se prénomme Issa, il s'est engagé au début de la guerre et sa division s'est faite copieusement étriller ces derniers jours de retraite continue. Il m'explique qu'ils ont perdu le contact avec leur unité, qu'il n'y a plus d'officier avec eux et que les Allemands les talonnent, ils sont sept en tout et pour tout mais ont pu garder leurs armes, munitions et rations (pour ce qu'il en reste), visiblement grâce au charisme de mon interlocuteur. Première urgence, les soustraire à la captivité, voire la mort, je sais les massacres perpétrés sur les troupes noires par les Allemands durant la campagne de France. Je sors ma carte et j'explore les parties du bois les plus profondes sous le regard curieux d'Issa qui me demande des explication, je lui fournis rapidement quelques rudiments. Il y a une bâtisse au bord de l'étang du Châtelet, au milieu du Grand Bois, à un kilomètre des plus proches maison ou de la route, elle n'est même pas desservie par un chemin forestier, même si elle n'est pas accessible ou vide, c'est un bon coin pour commencer. Nous prenons le temps de pousser la camionnette un peu à l'écart du chemin et surtout de la camoufler avec des branchages, deux des trois fûts d'essence sont débarqués que nous cacherons plus loin. Nous nous mettons en route en file indienne. Il faut rejoindre la voie ferrée à trois cents mètres de là, la passer en rampant sous un des ponts qui enjambent les ruisseaux, continuer jusqu'à la nationale de Luxeuil à Lure que nous traverserons de la même manière s'il y a du monde et continuer par des chemins forestiers jusqu'au plus profond. Je montre à Issa tous les points remarquables au fur et à mesure que nous les passons, il semble intégrer rapidement la cartographie et je regrette de ne pas avoir une autre carte à lui donner mais je préfère ne pas me séparer de mon exemplaire pour le moment. La clarté baisse dans le bois quand nous arrivons à la maison sur la rive de l'étang. Elle est vide et nous forçons la porte en tâchant de faire le moins de dégâts possibles. On peut allumer un feu sans trop de danger et nous pouvons nous restaurer. Pendant que les hommes se reposent, je tiens un petit conseil de guerre avec Issa qui est clairement devenu le chef de cette petite troupe. « Il faut que nous rejoignions notre unité pour continuer le combat. - Ça me semble difficile, les Allemands sont motorisés et vont plus vite que vous, ils nous ont probablement déjà dépassés. D'autre part, j'ai appris qu'ils ont déjà encerclé les Vosges et que la voie vers le sud est fermée. - Ce n'est pas possible, nous devons continuer à nous battre, nous devons rejoindre nos frères ! - Vous n'avez que trois solutions : tenter de rejoindre les lignes françaises, si une résistance organisée existe toujours ; rejoindre la Suisse et vous faire interner ou vous cacher en attendant de voir ce que l'avenir vous réserve. Dans tous les cas, vous risquez la capture, voire la mort. » Je ne lui parle pas de l'armistice, comment pourrais-je être au courant ? « Je veux continuer le combat. - Combien avez-vous de munitions ? - Plus grand chose. - Vous n'avez pas d'arme collective, quelques cartouches, vous ne savez ni où se trouve votre unité ni où sont les Allemands. Vous n'arriverez à rien si vous tentez quelque chose maintenant sans avoir plus d'information. Attendons de voir demain si je peux me renseigner, ne croyez-vous pas ? » Je n'ai pas envie de les voir se jeter bêtement dans la gueule du loup et puis je pourrais avoir besoin d'eux. J'avais un temps envisagé de leur demander de l'aide pour cacher mon véhicule mais il n'est pas plus mal dans les bois et j'ai un toit pour ce soir. Issa s'est rendu à contrecœur à mes arguments et nous nous préparons à passer la nuit. Un tour de garde est instauré et j'insiste pour y participer, ça nous permettra d'avoir deux veilleurs en même temps en permanence. J'ai bien conscience que je choque ces hommes mais je tiens bon. La nuit est pleine de bruits de moteurs et de métal, ponctués par des explosions lointaines, l'angoisse ne nous quitte pas.
  5. Ouah, l'autre ! Trop facile !... Dans ce cas, je n'ai qu'à m'appeler Charles Noguès et je vous garantis que ça va dépoter sévère. De plus, je pense que si Irène Joliot-Curie peut avoir plus facilement accès aux responsables politiques, ce n'est pas pour autant qu'on va l'écouter et encore moins les militaires. Non, le postulat de départ est clair : Alors j'ai le droit de changer de sexe pour voir ce que ça donnerait mais je dois garder mes connaissances et compétences, ni plus ni moins et c'est ça qui fait l'exercice intéressant. Et c'est pour ça que, comme je l'ai déjà expliqué il y a quelques temps, je ne me réfère pas à une quelconque documentation avant de rédiger un chapitre. Au passage, j'ai décidé qu'il était plus qu'improbable qu'un soldat ait le journal du jour dans sa poche, j'ai donc pris un exemplaire du Temps vraisemblable, pas celui du 18, trop proche, mais celui du 13 juin. Ah ! Et puis vu comme les asiles psychiatriques étaient des passoires à l'époque, m'étonnerait que j'y passe dix ans voir même que j'y entre, les gendarmes ayant autre chose à foutre à ce moment là...
  6. Ouai, ben c'est pas encore gagné pour le MLF car si ça va me simplifier la vie question situation militaire ou papiers (je suis une réfugiée comme les autres qui les a perdus dans la bagarre), je me souhaite bon courage pour convaincre ou même seulement approcher les décideurs... Je vais voir si je serai à la hauteur de ta signature, @collectionneur, tout en essayant d'éviter le plus longtemps possible de vérifier la dernière compétence évoquée...
  7. Et bien, braves gens, vous n'avez pas trouvé ? Tout était pourtant dans le texte, en particulier : Du coup, c'est encore plus drôle : Bon j'arrête de taquiner... Jasmine - Adaptation Jeudi 20 juin 1940, plus tard - Terrain de Luxeuil Je laisse ma bécane à l'abri d'une petite masure en plein champ -une bergerie semble-t-il, ou quelque chose comme ça- entre Sainte-Marie-en-Chaux et Breuches et peux maintenant mettre la robe que j'ai récupérée à Anjeux, si je doit repartir je l’ôterai mais, pour le moment, il vaux mieux ne pas avoir l'air trop étrange, les regards que m'ont lancés les soldats et quelques habitants me voyant passer cheveux au vent et en pantalon moulant m'ont rappelé que nous sommes encore loin de #balancetonporc. J'ai l'air d'une souillon dans cette tenue chiffonnée mais ça doit être la même chose pour tous ceux qui sont sur la route depuis des jours. Je traverse le terrain sans voir qui que ce soit ni quoi que ce soit d'utilisable pour m'envoler, ça s'annonce mal. Je ne vais pas pouvoir m'extraire de la poche, j'aurais peut-être mieux fait de partir en sens inverse pour m'éloigner des combats au lieu d'avoir à les traverser une nouvelle fois. Deux solutions : je me laisse dépasser et je cherche des solutions en France occupée ou je fonce vers la Suisse, il doit encore y avoir moyen de passer ; au pire, j'attends la fin des combats pour ce faire. Mais, hormis les soldats alliés qui seront internés, les Suisses ne vont pas laisser passer les réfugiés. Donc direction Paris, j'aviserai ensuite. Il me faut : de la nourriture, de l'essence, de l'argent, une carte, des vêtements de rechange, une arme. Je tombe enfin sur les soutes à carburant, je rassemble des fûts et j'avise une camionnette avec un pneu crevé, c'est génial, je vais pouvoir transporter une bonne quantité d'essence ce qui me permettra de faire du troc ou du marché noir et me procurer nourriture et argent. Ça me donne aussi un moyen de transport et de subsistance en proposant mes services, d'autant que c'est un véhicule civil qui a vraisemblablement été réquisitionné sans passer sous livrée militaire. Je vais chercher une grange dans les environs où je pourrai cacher mes deux véhicules et suffisamment d'essence. Il ne faut pas rester trop près du terrain qui va être trop surveillé par les Allemands mais je ne peux pas aller trop loin non plus en ce moment. Victoire ! Une carte d'état-major dans une cahutte sur le terrain. Il y a un bois au nord mais il faut se rapprocher de la ligne de front (si on peut appeler ça comme ça) et je risque gros. Il y en a d'autres à l'est de la Chapelle-lès-Luxeuil avec des fermes et des bâtisses isolées, ça me va mieux. J'ai récupéré un peu de nourriture, quelques fusils, des couvertures, une lampe à pétrole, des bouteilles, un peu de vaisselle et d'ustensiles de cuisine, des allumettes, des outils, des vêtements, quelques pansements... je vais pouvoir pendre la crémaillère. Après avoir changé le pneu, je charge trois fûts d'essence dans la camionnette avec des planches comme plan incliné et des cordes. Il est maintenant midi et j'entends toujours les bruits des combats trop proches à mon goût. Je planque quelques fûts avec la moto sous une bâche et des planches dans la bergerie. Je piège enfin la soute à carburant avec des grenades et emporte tous les documents trouvés sur le terrain avant de prendre la route vers une heure et demie, ayant remis ma robe que j'avais enlevé pour tous ces travaux de force. J'évite Baudoncourt qui est sur la nationale, il y a encore des réfugiés sur cet axe que je traverse rapidement avant de m'en éloigner vers la-Chapelle dont j'évite le centre et me retrouve à l'orée des bois. La carte est exacte, il y a bien d'autres masures en plein champ. Problème, elles sont en vue des fermes environnantes et je ne peux me permettre de me faire voir pour le moment, et puis elles sont visiblement trop petites pour laisser entrer ma camionnette. J'opte donc pour le Bois Cagnet où je camoufle mon véhicule au fond d'un chemin creux, on verra cette nuit. Je remonte à pied la route vers la ferme du Trage. Il n'y a pas beaucoup d'activité mais elle n'est pas vide, j'avais raison de rester prudent. On verra plus tard comment m'en servir. En attendant, j'en ai plein les bras avec ces engins antédiluviens sans direction assistée, sans compter les manipulations des fûts de carburant. Je mange un morceau de pain, bois quelques rasades puis m'endors dans la cabine. Je suis réveillée en sursaut par des chocs contre la carrosserie.
  8. C'est bien prévu et c'est une des raisons majeures pour laquelle je tiens à récupérer l'équipe Bréguet qui a travaillé sur le gyroplane, premier hélicoptère réellement fonctionnel. En lui suggérant de réaliser un appareil à deux rotors non plus coaxiaux mais situés aux deux extrémités du fuselage (sur le modèle des futurs célèbres bananes volantes), on peut gagner beaucoup de temps et avoir une charge utile bien supérieure au H4. En les armant de mitrailleuses lourdes de sabord, on peut contrer la DCA à très basse altitude surtout si on a l'effet de surprise avec soi. Je compte bien proposer un assaut héliporté en temps utile mais n'allons pas trop vite.
  9. Non, c'est la guerre tout court. Deux cent mille à trois cent mille morts, plus de dix millions de déplacés, des centaines de milliers de déportés... “ L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien. ” Patton
  10. Pour faire du tout terrain avec une Gnome-et-Rhône fallait bien avoir le permis moto... Non, ce n'est pas ça mais y'a bien quelque chose au niveau du démarrage de la bête.
  11. Tu fais certainement référence aux protestations généralisées quand les Russes ont bombardé des écoles alors que certaines d'entre elles étaient occupées par des soldats ukrainiens. Si ces dernières étaient des cibles légitimes et ne justifiaient pas les cris d’orfraie poussés, beaucoup d'autres, hélas, relevaient bel et bien du crime de guerre. Ici, rien de tel.
  12. Et si ?... Une toute petite variation mais qui va changer bien des choses, la découvrirez-vous ? 20 juin 1940 - Huit heures du matin - Le Clair Bois, Anjeux Ouf, quel étourdissement ! Que m'est-il arrivé ? Bon, ça va mieux, je vais rentrer tranquillement à la maison et me prendre une bonne douche. Fini pour aujourd'hui, le footing. Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? On se croirait dans un reportage à Bakhmut ! Merde, c'est quoi ce bonhomme en uniforme de 40 ? On tourne un film ? Je n'ai rien vu aux infos. Ouark ! Il a le bras à moitié arraché, c'est trop réaliste, ça donne envie de vomir. Merde, merde, merde, merde, c'est un vrai mec et il est réellement mort ! Ça y est, je vomis... Il a un journal dans sa poche : " Le Temps - Jeudi 13 juin 1940 ", " LA BATAILLE POUR PARIS ET POUR REIMS continue avec la même violence - Déclaration du Président Roosevelt ". Je suis tombé ? j'ai heurté une souche ? Ce n'est pas possible, je vais me réveiller ! Non, tout est trop réel, on va faire comme si c'était vrai. Bon, si les combats sont dans le coin, nous sommes vers le 20 juin 1940, un soldat jeune, bouche ouvert, tête nue, et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, dort. Et c'est moi qui commence à avoir des sueurs froides dans le dos malgré la chaleur estivale (y'a encore des saisons, ma brave dame, c'est pas encore la faute à la bombe)... Va falloir que je réagisse vite, moi, sinon je vais avoir cinq ans de problèmes, si pas plus ! On a dit qu'on ne paniquait pas. JE NE PANIQUE PAS !!!! On se calme, on se pose, on réfléchit, on établit une première liste de priorité : 1) Rester en vie. Faut pas se faire descendre par erreur ou accident. Je vais me planquer dans le petit bois, même s'il a changé en 70 ans, je le connais et, s'il n'y a personne, j'y serai à l'abri pour établir mon plan d'action. Y'a quand même ces chenilles qui se rapprochent, si c'est des Schleus qui nettoient le terrain, je suis mal avec mon survet fluo. Allez, au fond des buissons et tant pis pour mes vêtements, c'est que du Décath'. Un coup d’œil à mon smartphone... ah, c'est vrai, je l'ai laissé à la maison tout à l'heure. Faut pas se faire tuer comme ennemi. Va falloir trouver des vêtements de l'époque pour ne pas attirer l'attention. Faut trouver de quoi survivre. Je vais commencer par les rations du soldat, sa gourde, je les planquerai dans un premier temps pour ne pas me faire reprocher de détrousser les morts (encore que je ne pense pas que ce soit ce qui préoccupe le plus les gens -"amis" ou "ennemis"- en ce moment et puis je ne prends aucun effet personnel !) Ensuite je sais que je peux tenir une semaine sans boire et un mois sans manger. J'ai le temps de voir venir d'autant que chaque village a sa fontaine. Les véhicules passent, c'est bien des Allemands, et si ce sont des figurants, c'est sacrément bien fait, va falloir rester prudent. Bon, c'est bien, je peux me poser et continuer ma liste 2) S'extraire de la zone des combats. 3) Rejoindre la future zone libre. 4) Passer en Angleterre si possible. 5) Chercher à contacter un responsable, je peux toujours aller voir De Gaulle qui cherche du monde mais faudra se trouver une couverture (c'est le monde à l'envers...) On verra à ce moment pourquoi, à quoi et comment aider. 6) MERDE ! Et si ce n'était pas un évènement unique ? Si jamais il y a un fondu qui se retrouve dans la même situation de l'autre côté du Rhin et qui se met à aider le petit moustachu, on est mal de chez mal. Il faut au plus vite monter une cellule de veille qui va m'aider à identifier d'éventuelles altérations. Faut que j'accélère cette première phase. Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés que des convois allemands dépassent. Parmi eux, une moto Gnome-et-Rhône est couchée dans le fossé. Le terrain de Luxeuil est à une vingtaine de kilomètres, en passant par les petits chemins que je connais, j'en aurais pour moins d'une heure. Au bruit de la canonnade, les Allemands ne doivent pas encore y être. Alors, on tente une évacuation aérienne ? Allez, banco, si je ne trouve rien, je me planquerai à Luxeuil avec les réfugiés et j'aviserai. Suit une attente interminable d'une accalmie dans le passage des troupes allemandes. Enfin une pause, je peux redresser la moto et je kicke comme une malade pour la faire démarrer. J'enclenche une vitesse et lâche doucement l'embrayage, je cale ! On recommence, ça marche... Merde, un camion au fond, vite, je fonce vers lui et tourne à gauche dans le chemin de terre vers Girefontaine. Des coups de feu claquent derrière moi. La vache, le chemin est bien plus défoncé qu'à mon époque, c'est parti pour un kilomètre de cross avec un tape-cul, je ne vous dis que ça ! On est loin, très loin de ma Husqvarna Norden 901 ! Aïe, ça se termine en sentier, je dois pousser la moto sur cent mètres juste avant d'entrer dans Girefontaine. À nouveau quelques soldats dans la rue principale mais je parviens à me faufiler vers Anjeux sans attirer l'attention. Je m'attendais à une petite route de campagne mais c'est un chemin de terre ici aussi. J'arrive devant ma maison, à Anjeux, que je dépasse un peu et je laisse la moto dans le chemin creux à l'arrière. Ce n'est plus (pas encore ?) ma maison, c'est une ferme qui semble barricadée. Un petit tour du village pour me procurer des habits moins voyants que mon jogging, que je fourre dans une besace, je me changerai quand j'abandonnerai la moto. Je repars direction de La Pisseule, ici aussi en chemin de terre, ça m'arrange il n'y a personne, d'où je prends la route d'Ainvelle. J'entends quelques coups de canons plus au nord et plus au sud, probablement les passages de la Sémouse à Saint-Loup-sur-Sémouse et à Conflans-sur-Lanterne, c'est bien, la Sémouse ne doit pas être franchie, je vais pouvoir passer la Lanterne sans trouver d'Allemand à Briaucourt. Direction Abelcourt à travers le bois, je croise quelques soldats français qui se cachent à mon approche mais me regardent d'un air éberlué, c'est vrai qu'ils ne doivent jamais avoir vu un tel spectacle. Sainte-Marie-en-Chaux, Breuches, je suis au terrain de Luxeuil - Saint-Sauveur à neuf heures et demie. De la fumée s'élève, les avions qui m'ont survolée tout-à-l'heure sont peut-être passés par là ce matin.
  13. Autre frappe dont on parle peu : un cantonnement de Wagner aurait été touché à l'arrière de Bakhmut avec de nombreux morts là aussi.
  14. Le bâtiment fait 45 m x 45 m ; avec les décrochements, on peut compter 1.600 m² par niveau ; il avait 3 niveaux soit plus de 4.500 m². Quand on voit combien de soldats les Russes sont capables d'entasser (j'allais écrire empiler) dans une porcherie, il n'y a aucun doute que cette école était capable d'accueillir plus de mille soldats avec leur équipement. Vu les destructions, il est assez évident que les HIMARS ont été aidés par d'autres munitions, il y avait donc certainement des stocks non négligeables sur place. Et l'effondrement du bâtiment rend assez peu probable des survivants donc je pense que le ratio morts/blessés sera probablement supérieur à 10. Le 63 morts sont ceux qui ont été retirés, le reste sera dans un état proche des victimes des Twin Towers.
  15. @Phacochère C'est annoncé par Rybar qui reposte un message de colonelcassad (Boris Rozhin) https://t.me/rybar/42432
  16. Non, ainsi que je l'indique dans le post précédent, les Ukrainiens ont partagé tous leurs projets et les wargames ont été joués conjointement entre les Ukrainiens et les Américains (pour la première version : offensive générale au sud) ainsi qu'avec les Britanniques pour la seconde (Kharkiv). Ce sont les réserves sur la première mouture qui ont amené la révision générale du plan pour une solution approuvée par tous. L'article du NY Times débute ainsi :
  17. Les exercices sur cartes furent faits par les Ukrainiens avec les Américains et les Britanniques une fois que les premiers eurent partagés leurs plans avec leurs homologues :
  18. Attention à la formulation : les Ukrainiens n'ont aucun moyen de faire exploser le barrage, ils ne disposent pas de Dam Buster ni des vecteurs adéquats pour les lancer. L'article parle de faire des trous dans les "floodgate", c'est à dire les portes des écluses ou les vannes des déversoirs, pour faire monter le niveau du Dniepr suffisamment pour entraver le passage des Russes sans inonder les villages voisins.
  19. J'ai tout de même l'impression que le matériel occidental a bien participé à ce qu'on peut bien considérer comme un double changement dans le cours de la guerre : - point d'arrêt aux offensives russes ; - contre-offensive de Kharkiv puis de Kherson. Rien que pour ça, leur emploi massif, au risque d'une usure prématurée des matériels, était justifié. Ne pas le faire eut été, AMHA, une erreur majeure. Tu as bien raison de parler de l'urgence de la situation qui a motivé cette utilisation massive.
  20. Si l'on en croit l'estimation du tankiste de la 25e Brigade d'assaut aéroportée cité, 30 % des MBT capturés nécessiteraient quelques travaux mais vont finalement fonctionner. Sur les 528 chars capturés selon Oryx, cela donne quand même de l'ordre d'au moins 150 remis en état de marche. Même comparés aux 438 pertes ukrainiennes plus les pertes cachée, ce n'est pas négligeable. Bien sûr, la maintenance de ces engins n'est pas aisée et le même Ustymenko dit avoir changé six ou sept fois de char (sans préciser combien de fois sur des prise) mais cela vaut aussi pour tous les matériels même initialement ukrainiens ou OTAN ainsi que le rapporte l'article. Donc toute prise est bonne à prendre.
  21. Quand on vous dit de ne pas trop l'ouvrir, si en plus vous êtes un oligarque... https://www.dailymail.co.uk/news/article-11574603/Another-Putin-critic-falls-window-death-Tycoon-plummets-luxury-hotel-India.html
  22. Ou peut être que tu ne lis pas tes petits camarade et que tu réponds ce qui te passe par la tête. Le probleme en Ukraine n'est pas l'ukraine ... c'est le type de combat mené par les deux camps. Le choix qui est fait à de rare exception c'est de produire une combat de position ou l'artillerie fait le travail d'attrition de la force adverse. Pourtant les offensive les plus notable et profonde on bien été mené par la cavalerie ... mais sur ce théâtre dans ce contexte ça reste plus l'exception que l'ordinaire. Mais ce n'est pas très étonnant la doctrine soviétique n'étant pas forcément très cavalière. Au contraire, j'avais bien noté que tu mentionnais l'absence de grands combats de chars ou de développement de cavalerie. Mon post était une interrogation globale sur les raisons de cet état de fait alors que le terrain s'y prête. J'ai notamment écrit : Désolé si la longueur de mon message l'a rendu confus.
  23. Si l'Ukraine n'est pas super adaptée pour les combats de blindés, quel terrain le sera ? À part la frontière Biélorusse qui est un mélange de forêts et de marais impraticable, le pays est plat et ouvert dans le sud (fronts de Kherson, Zaporijia ou Donetsk) ou vallonné et partiellement couverts de rideaux forestiers dans le nord-est (fronts de Louhansk ou Kharkiv). J'ai du mal à voir quel terrain peut être plus propice -hors raspoutitsa, cela va de soi, mais quand même six à huit mois par an de terrain porteur. Même les villes sont d'architecture très ouverte et ne sont pas tant que ça des pièges à chars qui ont une relative capacité à manœuvrer entre les grands ensembles -bien sûr, les passages contraints comme à Irpin restent des kill box potentielles si bien préparées. Le commandant Guy Brossolet n'écrivait-il pas dans Essai sur la non bataille (de mémoire, je j'ai lu il y a plus de quarante ans) que le char n'avait de place -mais toute sa place- que dans les grands espaces ouverts, typiquement les grandes plaines de la Champagne pouilleuse ? N'est-ce pas justement parce que les Russes ne savent pas profiter de leur supériorité numérique en matière de chars qu'ils en sont réduits à utiliser la très coûteuse méthode du pilonnage suivi d'un grignotage de quelques centaines de mètres (au mieux) ? Parce qu'à technologie sensiblement égale (avec peut-être un léger avantage à la Russie), une relative maîtrise des airs et un net avantage au soutien d'artillerie, la possibilité de produire des concentrations où ils le souhaitent ne devrait-elle pas leur permettre d'utiliser leurs divisions blindées pour percer et exploiter ? Ou alors les blindés ne servent réellement plus à rien sauf à contrer de manière relativement statique les blindés de l'autre camps ? Ce sont de réelles questions que je me pose depuis un certain temps déjà, si des personnes ayant une expérience ou expertise de la chose pouvaient m'éclairer...
  24. J'ai eu confirmation par un professionnel du secteur (les réunions de famille de Noël ont du bon pour ça aussi) de ce que je soupçonnais : il n'est pas facile de savoir réellement à quel prix a été acheté telle ou telle cargaison de pétrole donc si elle est satisfait à la limite de prix ou non. D'autre part, de nombreuses méthodes de contournement de l'embargo sont déjà en place. Il sera donc difficile de savoir quelle est l'efficacité réelle de cette mesure même si la Russie a déjà activé les actions de contournement qui lui coûtent cher. La grande gagnante de tout cela est la Turquie qui joue sur tous les tableaux : - blocage des pétroliers dans les Détroits pour montrer qu'on soutient le G7 et l'UE et qu'on aide l'Ukraine - doublement de la redevance de passage pour profiter de l'instant présent et rappeler qui contrôle les Détroits - augmentation des importations de brut russe pour contenter la Russie - augmentation des exportations de produits raffinés vers l'Europe pour le bien-être du porte-monnaie - quasiment seul pays à avoir un réel dialogue avec l'Ukraine d'un côté et la Russie de l'autre (avec peut-être Israël) pour se rendre indispensable - passage obligé pour les discussions sur le "corridor céréalier" pour rappeler qui est décisionnaire - ce qui lui permet d'en obtenir à prix préférentiel pour nourrir sa population - interlocuteur des échanges de prisonniers pour montrer qu'on se soucie de l'humanitaire et se faire des amis - ... Elle s'est rendue incontournable à bien des égards tout en rappelant son indépendance vis-à-vis de tous les camps et Erdogan est en passe comme jamais de réussir son pari de la faire redevenir une puissance régionale arbitre de tous les conflits du coin.
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