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  1. ça n'a rien d'un état de fait, c'est juste ton opinion (ta certitude si tu veux). @R force Tes Yakafokon, ainsi que tes opinions -désolé- mais souvent pauvres et visiblement sans grandes connaissances de contexte, distillées à longueur de pages n'élèvent pas le niveau de la discussion. Pourrais tu, stp, argumenter, à la limite, ou juste poster moins/condenser? Pardon pour HS Nominal
  2. Résumé vidéo de 9mn de Le Monde de la première journée des attaques du Hamas
  3. Samedi 7 octobre, 6 h 29. Les premières sirènes retentissent. Le groupe islamiste lance l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » et attaque, par l’air, la terre et la mer, le sol israélien. « Le Monde » a reconstitué l’enchaînement des événements de la première journée. Cinquante ans et un jour après le début de la guerre du Kippour, le Hamas a attaqué Israël, samedi 7 octobre. A l’aube, des milliers de roquettes ont été lancées de la bande de Gaza et des membres des Brigades Ezzedine Al-Qassam – la branche armée du mouvement islamiste – ont pénétré le territoire israélien en franchissant une frontière considérée comme l’une des plus sécurisées du monde et en déjouant le Dôme de fer, le dispositif de défense antiaérienne de l’Etat hébreu. C’est l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », à laquelle Israël répond quelques heures plus tard par l’opération « Glaives de fer ». L’attaque surprise du Hamas est sans précédent depuis la création d’Israël, en 1948. Heure par heure, Le Monde a reconstitué l’enchaînement des événements de la première journée. 6 h 39, heure du lever du soleil Israël Les premières sirènes retentissent Le son des premières sirènes d’alerte résonne dans le centre et le sud du territoire israélien. Elles avertissent de l’arrivée de roquettes en ce jour de shabbat qui marque le début de Simhat Torah, une fête juive. La métropole de Tel-Aviv et la communauté agricole de Lakish, plus au sud, sont concernées, annoncent les forces armées d’Israël dans leurs premiers communiqués. Cette attaque d’ampleur est le début de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » menée par des membres des Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement islamiste Hamas. 6 h 39, heure du lever du soleil A l’est, le Hamas perce la frontière entre la bande de Gaza et Israël A bord de pick-up, à moto et à pied, des troupes des Brigades Al-Qassam percent grillages, clôtures et murs séparant la bande de Gaza et Israël, à l’aide d’explosifs et de lance-roquettes, comme on peut le voir dans une vidéo des Brigades Al-Qassam authentifiée par Le Monde. Dans une autre séquence, on constate une brèche créée dans un grillage. De cette ouverture, ils sont à moins de 5 kilomètres du kibboutz de Beeri. 6 h 39, heure du lever du soleil Réïm Quelque 3 500 fêtards à la soirée techno Tribe of Nova A 5 kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza, quelque 3 500 fêtards assistent à la soirée techno Tribe of Nova. Alors que le soleil se lève à peine, de petites taches sombres apparaissent dans le ciel, accompagnées de bruits sourds : des roquettes du Hamas sont interceptées par le Dôme de fer. Dans les heures qui suivent, plus de 200 personnes seront tuées lors d’un assaut de combattants du Hamas sur le site de la rave-party. 6 h 55 Kibboutz de Beeri La présence de combattants du Hamas sur le sol israélien attestée pour la première fois Dans le kibboutz de Beeri, des images de vidéosurveillance, authentifiées par Le Monde, montrent deux hommes armés s’approchant d’un portail qui protège l’accès au village communautaire. Alors qu’une voiture civile apparaît et déclenche l’ouverture du portail, les deux combattants du Hamas ouvrent le feu sur ses occupants avant d’entrer, à pied, dans le kibboutz. La scène dure quarante-cinq secondes. Aux alentours de 7 heures Poste-frontière d’Erez Des combattants du Hamas donnent l’assaut au bâtiment abritant l’administration israélienne de coordination et de liaison pour Gaza Dans une vidéo publiée par les Brigades Al-Qassam et authentifiée par Le Monde, des combattants armés attaquent un bâtiment fortifié situé au poste-frontière d’Erez, côté israélien. Ce complexe muré abrite l’administration israélienne de coordination et de liaison pour Gaza, qui abrite civils et militaires. Les combattants du Hamas réussissent à investir les lieux et des hommes, en tenue civile mais présentés comme des soldats israéliens, sont menottés et pris en otage. Trois d’entre eux sont frappés et emmenés dans un véhicule en direction de la bande de Gaza. 7 h 12 Israël L’armée israélienne fait un premier état de la situation « Durant la demi-heure écoulée, l’armée israélienne a fait état de tirs de roquettes de la bande de Gaza vers l’Etat hébreu », écrit Tsahal à l’occasion de son premier point sur la situation. Les lieux visés par ces tirs ne sont pas précisés, mais les forces armées invitent « la population du sud et du centre d’Israël à rester à proximité des zones protégées ». 7 h 40 Israël Israël confirme la présence de troupes des Brigades Al-Qassam sur son sol « Des terroristes se sont infiltrés en Israël depuis Gaza », annonce l’armée israélienne, une heure après le début de la percée des branches armées du Hamas confirmée par des images authentifiées. Les autorités israéliennes exhortent les habitants à rester chez eux. 8 h 10 Israël La première mort est recensée Une femme d’une soixantaine d’années a été tuée par un tir de roquette, a annoncé la société de secours israélienne Magen David Adom aux médias. Les secouristes recensent, par ailleurs, au moins quinze blessés plus ou moins graves. 8 h 14 Jérusalem Des sirènes retentissent à Jérusalem Les sirènes d’alerte sonnent à Jérusalem, où un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) a pu voir deux explosions dans le ciel, caractéristiques d’une interception de roquette par la défense antiaérienne israélienne. 8 h 47 L’opération nommée « Déluge d’Al-Aqsa » est revendiquée par le Hamas qui affirme avoir tiré 5 000 roquettes Dans une allocution enregistrée, Mohammed Deif, chef d’état-major des Brigades Al-Qassam, annonce le début du « Déluge d’Al-Aqsa ». L’opération tire son nom de la mosquée de Jérusalem, troisième lieu saint de l’Islam, investie par la police israélienne au milieu du ramadan, en avril. « La première frappe de l’opération “Déluge d’Al-Aqsa” (…) a ciblé les positions ennemies et un aéroport. » Le leader dénombre que les « raids et fortifications militaires au cours des vingt premières minutes ont dépassé les 5 000 missiles et obus ». 10 h 19 Bande de Gaza Des Gazaouis à la lisière d’Israël fuient vers l’intérieur de la bande de Gaza 10 h 34 Israël Lancement de la riposte israélienne « Glaives de fer » Israël lance l’opération « Glaives de fer » pour répondre aux roquettes lancées sur son territoire. Huit minutes plus tard, Tsahal avertit que « plusieurs dizaines d’avions de combat sont actuellement en train de frapper un certain nombre de cibles ». L’armée israélienne annonce déclencher son alerte de guerre. Plus tôt dans la matinée, les forces armées israéliennes ont désigné le Hamas comme « responsable de cette attaque. [L’organisation] assumera les conséquences et la responsabilité de ces événements ». 10 h 51 Les Brigades Al-Qassam communiquent sur leurs troupes aéroportées Une vidéo publiée par la branche armée du Hamas montre des soldats du Hamas s’entraîner au maniement d’ULM, utilisés pour investir le sol israélien. Excepté un attentat mené par le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général par deltaplanes, en 1987, du sud du Liban, il s’agit de la première opération aéroportée de l’histoire militaire palestinienne. 11 h 01 Israël Côté israélien, 200 morts recensés L’armée israélienne estime à 3 000 le nombre de roquettes lancées en direction de son territoire. Vingt communautés « ont été envahies », rapporte la force militaire. Elle décompte par ailleurs au moins 200 morts et 1 000 blessés. « Les terroristes se sont déchaînés et ont pénétré dans les maisons, massacrant des civils », ajoute-t-elle. 11 h 35 Tel-Aviv « Nous sommes en guerre », déclare le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou « Nous sommes en guerre et nous allons gagner », déclare le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans sa première adresse à la population, du quartier général de l’armée, à Tel-Aviv. Le Hamas paiera « un prix sans précédent » après le déclenchement d’une offensive militaire, promet-il. 12 h 21 Israël L’armée israélienne envoie des troupes dans le Sud Des troupes de l’Etat hébreu se dirigent vers le sud du pays et les communes autour de la bande de Gaza, alors que l’armée dit avoir « entamé une large mobilisation de réservistes pour toutes les unités ». 13 h 47 Bande de Gaza Le ministère de la santé palestinien déplore ses premiers civils blessés Les forces israéliennes revendiquent des frappes sur dix-sept complexes militaires et quatre centres de commandement du Hamas avec des avions de combat. Une minute après l’annonce, à 13 h 47, le ministère de la santé palestinien dénonce l’attaque d’une ambulance « devant le service des urgences du complexe médical Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza ». Des premiers blessés au sein du personnel de santé et de la société civile sont recensés par le ministère. 14 h 59 Gaza Les premiers morts côté palestinien sont constatés par des journalistes Au moins neuf personnes ont été tuées à Gaza, selon des journalistes de l’AFP présents sur place. Un journaliste a vu huit corps à la morgue de l’hôpital Al-Chifa de Gaza, et un autre a assisté aux funérailles d’une neuvième personne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. 16 h 20 Bande de Gaza Le bilan humain s’élève à 198 morts côté palestinien Au moins 198 morts et 1 610 blessés sont comptabilisés par le ministère de la santé palestinien. 16 h 52 Les Brigades Al-Qassam dévoilent leur nouveau système de roquettes qui a servi à attaquer Israël Alors que le Hamas a revendiqué 5 000 tirs de roquettes et qu’Israël en dénombre 3 000, les Brigades Al-Qassam dévoilent, dans une vidéo publiée sur Telegram, un nouveau « système de roquettes à courte portée “Rajum” de 114 mm ». Le New York Times rapporte qu’outre ces roquettes de nombreux autres modèles ont été tirés par le Hamas, des plus anciens aux plus récents. 16 h 56 Des incursions par la mer déjouées par Israël, revendique l’armée L’armée israélienne affirme, dans une vidéo que nous ne pouvons authentifier, avoir repoussé « des dizaines de terroristes dans la zone maritime sud et le long de la côte (…), ainsi que deux canots pneumatiques et deux autres navires ». Tsahal précise que, « plus tôt dans la matinée, les forces navales israéliennes ont mené une poursuite navale et ont ciblé des dizaines de terroristes qui avaient tenté de s’infiltrer sur le territoire israélien ». Une vidéo publiée le lendemain par les Brigades Al-Qassam montre une dizaine de personnes armées monter sur une embarcation. Sur le plan suivant, deux embarcations occupées longent une plage. Le texte accompagnant la vidéo explique qu’il s’agit « des commandos navals d’Al-Qassam [qui se rendent] à la base militaire [israélienne] de Zikim (…) dans les premiers instants de l’opération “Déluge d’Al-Aqsa” ». 17 h 31 Bande de Gaza et Israël Le premier rapport militaire des Brigades Al-Qassam fait état de combats en cours dans 25 sites à Gaza et en Israël « Les moudjahidine des Brigades Al-Qassam ont réussi à franchir la ligne défensive ennemie et à mener une attaque coordonnée simultanée sur plus de 50 sites dans la division de Gaza et dans la région sud » d’Israël. La branche armée du Hamas fait état de « batailles héroïques [toujours en cours] dans 25 endroits », notamment dans la base militaire de Réim, située à 6 kilomètres de la frontière. L’endroit est stratégique : c’est là que sont abrités les soldats israéliens de la division de Gaza chargés de la sûreté et de la sécurité des Israéliens situés à proximité de la bande de Gaza. 18 h 08 Gaza La tour Palestine est bombardée par Tsahal, au cœur de Gaza Alors que la journaliste de la chaîne de télévision Al-Jazira s’apprête à commencer son duplex à Gaza, la tour Palestine, située dans son dos, est touchée par une frappe aérienne. Vingt-cinq minutes plus tard, les forces aériennes israéliennes revendiquent la frappe, en assurant qu’il s’agit d’« infrastructures militaires (…) utilisées par de hauts responsables terroristes du Hamas pour mener des activités terroristes ». De son côté, Abou Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas, dénonce ce bombardement en déclarant que « Tel-Aviv doit attendre (…) [leur] réponse fracassante ». 19 h 17 Israël/Gaza Des « dizaines » de militaires israéliens retenus en otage, selon les Brigades Al-Qassam Abou Obeida déclare apporter ce qu’il qualifie de « bonnes nouvelles » : « les Brigades Al-Qassam détiennent des dizaines d’officiers et de soldats capturés. Ils ont été mis en sécurité dans des lieux sûrs et des tunnels de la résistance. » Le Hamas connaît la valeur des otages israéliens pour l’Etat hébreu : en 2011, Benyamin Nétanyahou avait approuvé la libération de 1 027 prisonniers palestiniens contre un unique soldat israélien, Gilad Shalit, capturé par le Hamas et détenu durant plus de cinq ans. 19 h 53 Israël Les Brigades Al-Qassam affirment avoir mené des attaques en dehors de la division de Gaza Dans un deuxième rapport militaire rendu public, la branche armée du Hamas affirme avoir « lancé des attaques contre un certain nombre de cibles ennemies en dehors de la division de Gaza, notamment : Ofakim, Netivot et Mishmar Hanegev », c’est-à-dire en dehors de la zone d’opération de la division de Gaza – une unité militaire israélienne –, constituée de la bande de Gaza et ses alentours. L’organisation fait également état de « violents affrontements à Beeri et Sdérot ». 20 h Tel-Aviv « Une frappe majeure de 150 missiles vers Tel-Aviv » en cours, annonce les Brigades Al-Qassam A 20 heures, les Brigades Al-Qassam annoncent diriger « maintenant une frappe majeure de 150 missiles vers Tel-Aviv ». Une vidéo publiée à 20 h 20 par l’organisation armée du Hamas, vérifiée par Le Monde et dont nos journalistes estiment que la prise de vues a été réalisée entre 18 h 30 et 19 h 30, montre un feu causé par un bombardement, dans la métropole israélienne. Une autre vidéo, diffusée sur Telegram, montre l’incendie sous un autre angle. 21 h 23 Gaza Le service de renseignement du Hamas ciblé par des frappes L’armée israélienne revendique des frappes sur « un certain nombre d’unités et de formations de l’organisation terroriste du Hamas, notamment [son] quartier général des renseignements [et] ses sites de production d’armes ». Le Mouvement de résistance islamique n’a pas réagi sur le sujet. 23 h 22 Israël Le lieutenant-colonel israélien Jonathan Steinberg est annoncé mort Parmi les gradés morts du côté israélien se trouvait le lieutenant-colonel Jonathan Steinberg, un officier supérieur qui commandait la brigade militaire du Nahal, une importante unité d’infanterie. Ce militaire de 42 ans, le plus haut gradé dont la mort a été annoncée, était en chemin pour rejoindre ses soldats engagés près de Kerem Shalom lorsqu’il a été tué, précise l’armée israélienne dans un communiqué. 2 h 19 Israël « La première étape s’achève en ce moment avec la destruction de la majorité des forces ennemies qui se sont infiltrées sur notre territoire », déclare Benyamin Nétanyahou Pour le premier ministre israélien, c’est le début d’une « guerre longue et épuisante ». Elle « se poursuivra sans réserve et sans relâche jusqu’à ce que les objectifs soient atteints (…) Nous vaincrons », déclare-t-il dans un communiqué. Le chef adjoint du bureau politique du Hamas, Saleh Al-Arouri, avait déclaré de son côté auprès d’Al-Jazira, quelques heures plus tôt, être préparé « à toutes les options, y compris à une guerre totale » : « Nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour la dignité et la liberté de notre peuple. »
  4. Alors que la « neutralité bienveillante » de Pékin envers Moscou cède la place à un soutien de plus en plus affirmé, les Européens hésitent à entrer dans l’approche confrontationnelle privilégiée par les Etats-Unis, explique, dans sa chronique, Philippe Ricard, journaliste au « Monde ». Toasts à répétition, « nouvelle ère » et coopération accrue, la visite de Xi Jinping auprès de son « cher ami » Vladimir Poutine, du 20 au 22 mars à Moscou, a été suivie de près dans les capitales européennes. Si celles-ci sont restées discrètes face à la mise en scène de l’amitié sino-russe, leur embarras par rapport à la posture adoptée par Pékin n’en est pas moins perceptible tandis que la guerre en Ukraine risque de s’enliser. Plus d’un an après le début de l’invasion russe, le discours très anti-occidental du président chinois, partagé par son homologue du Kremlin, vient compliquer le dilemme des Européens par rapport à la Chine. De fait, à mesure que le conflit se prolonge, la « neutralité bienveillante » de Pékin envers Moscou cède la place à un soutien de plus en plus affirmé, au point de troubler les Européens. Jusqu’ici, ils sont restés soucieux de dialoguer avec la Chine, en se démarquant de l’approche confrontationnelle privilégiée par les Etats-Unis. Désormais, le partenariat « sans limite » lancé par Xi et Poutine montre aux Européens que la Chine dispose, en tant que partenaire le plus proche de Moscou, d’une sorte de droit de regard sur les questions de sécurité continentale. « C’est une évidence que la Chine soutient la Russie, et partage les thèses russes sur l’origine du conflit. Il ne s’agit pas d’un accord de circonstances, mais d’un front diplomatique commun, observe François Godement, spécialiste de la Chine et conseiller de l’Institut Montaigne. La Chine est désormais le parrain de la Russie. » Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Xi et Poutine réaffirment spectaculairement leur alliance contre l’Occident A ce stade, au grand soulagement des Européens, Pékin ferait encore preuve de retenue sur le front militaire. Les inquiétudes des Occidentaux concernant d’éventuelles livraisons d’armes létales chinoises à la Russie, à sa demande, n’en sont pas moins réelles. « Les Chinois sont les rois de l’ambiguïté. De tels transferts d’armes constitueraient une escalade inédite », observe Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors. Mais rien n’indique que de telles livraisons ont eu lieu, a encore observé Washington en marge de la visite. En revanche, à force de poignées de main avec Vladimir Poutine, Xi Jinping a sans doute sonné, à Pékin, la fin des illusions sur la posture diplomatique de la Chine dans ce qu’elle appelle la « crise ukrainienne », histoire, comme la Russie, de ne pas parler de guerre. Ces derniers mois, plusieurs dirigeants européens, à commencer par Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le chancelier allemand, ont pourtant voulu voir Pékin en médiateur potentiel, en dépit de son abstention dans les enceintes de l’ONU dès lors qu’il s’agissait de condamner Moscou. La visite de Xi Jinping à Vladimir Poutine en est la preuve la plus évidente : la Chine n’est à ce jour ni soucieuse ni en position de jouer les médiatrices pour tenter de ramener la paix sur le continent européen. Elle chercherait plutôt à maximiser les bénéfices du partenariat « assymétrique » bâti avec la Russie pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques, ou contester « l’hégémonie occidentale » en particulier à l’égard des capitales du Sud. Autre détail troublant du point de vue européen, la défense de Poutine par Xi, quelques jours après que la Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt à son encontre pour « crime de guerre » dans la déportation d’enfants ukrainiens. Le président chinois a mis en avant « l’immunité » de son allié russe, tout en souhaitant sa réélection en 2024, pour bien faire comprendre qu’il s’oppose à tout changement de régime. D’ailleurs, son « plan de résolution de la crise ukrainienne » présenté le 24 février, un an après le début de l’invasion, fait la part belle aux positions russes. En cas de cessez-le-feu, il sanctuariserait les conquêtes réalisées sur le terrain par les forces du Kremlin. Les capitales alliées de Kiev, à commencer par Washington, ont dénoncé les limites de cette approche. En pleine visite de Xi Jinping au Kremlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même a relancé l’idée d’un contact direct avec le président chinois pour amorcer le dialogue dans l’espoir d’un règlement du conflit. En vain à ce stade. La Chine entend certes affirmer son rôle de puissance rivale des Etats-Unis et de leurs alliés européens, capable de façonner, avec la complicité de la Russie, un nouvel ordre mondial. Sa récente médiation dans la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran démontre l’entregent qu’elle peut désormais avoir. Mais rien ne dit que les circonstances soient aussi propices pour Pékin en Europe. « La guerre en Ukraine est un cas de figure différent du Moyen-Orient : la Chine se tenait vraiment à équidistance de l’Iran et de l’Arabie saoudite, alors qu’elle est beaucoup trop engagée aux côtés des Russes », dit François Godement. Dans ces conditions, est-il temps pour les Européens de durcir le ton contre Pékin ? Les capitales de l’est du continent, plus sensibles aux positions des Etats-Unis, sont de plus en plus méfiantes à l’égard de la Chine. Mais dans leur ensemble, les Européens préfèrent encore marcher sur une ligne de crête, comme devrait le montrer le voyage d’Emmanuel Macron à Pékin, les 6 et 7 avril. « Le souci des Européens est de ne pas accentuer la bipolarité du monde entre les Etats-Unis et la Chine, en conservant un dialogue avec Pékin afin d’éviter d’entrer dans une logique de bloc », constate Marie Dumoulin, chercheuse pour le Conseil européen des relations internationales. « Les Européens, à la différence des Etats-Unis, ne veulent pas découpler leurs économies de la Chine, au moment où ils sont en plein découplage énergétique avec la Russie », observe Sébastien Maillard. La Chine elle-même ne veut pas d’un tel découplage et a besoin d’une certaine neutralité des Européens dans son bras de fer avec les Etats-Unis. Mais elle ne se gêne plus pour afficher son entente avec Moscou. Philippe Ricard
  5. https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/14/apres-la-liberation-de-kherson-les-ukrainiens-lorgnent-sur-la-crimee_6149718_3210.html Guerre en Ukraine : ce que change la reprise de Kherson Le retrait russe confirme l’aptitude du haut commandement ukrainien à réussir des offensives majeures. La perte de la zone tampon au nord du fleuve Dniepr fragilise le territoire annexé par Moscou en 2014. Dans la région de Kherson, la situation militaire s’éclaircit peu à peu. Le Dniepr sépare nettement les deux camps ennemis, qui s’observent à la jumelle par-dessus son flot majestueux. Les craintes initiales d’un piège russe destiné à attirer les troupes ukrainiennes dans un combat urbain très meurtrier dans la ville de Kherson ne se sont pas concrétisées. Kiev a repris le contrôle de la totalité des 4 500 kilomètres carrés occupés par la Russie sur la rive droite du Dniepr. L’Ukraine remporte une victoire avec de beaux paramètres, en premier lieu l’absence d’effusion de sang civil. Usant depuis le mois d’août de lance-roquettes Himars et de pièces d’artillerie occidentales, Caesar français, M777 américain, PzH 2000 allemand, entre autres, elle a brisé les lignes logistiques de l’envahisseur et l’a forcé à reculer. Cette contre-offensive n’avait rien d’évident dans une zone de steppe comptant un obstacle naturel, la rivière Inhoulets, mais très peu d’arbres facilitant les opérations d’infiltration. Il semble que les forces ukrainiennes ne disposaient ni de la supériorité numérique requise pour les offensives ni d’un nombre confortable de blindés pour protéger leurs troupes. La victoire de Kherson est la somme du renseignement et des livraisons d’armes occidentales, qui ont permis aux forces de Kiev, dont l’arsenal national est à l’étiage, de frapper l’envahisseur rapidement et avec précision jusqu’à 70 kilomètres au-delà de la ligne de front. Mais aussi, et surtout, de l’impressionnante bravoure et de la détermination des soldats ukrainiens à libérer leur territoire. En face, la Russie semble au moins avoir réussi son évacuation, à en juger par l’absence de groupes massifs de soldats capturés dans l’opération. Selon toute vraisemblance, l’évacuation de la rive droite par les Russes a été planifiée longtemps à l’avance, et avait débuté avant la mi-octobre, comme le montrent les images satellites publiées par le site d’investigation ukrainien Skhemi. Nul doute que l’état-major ukrainien en était averti. Dans l’incapacité d’évacuer les équipements lourds, l’armée russe a été contrainte d’en détruire une partie, le reste s’ajoutant aux deux mille cinq cents « trophées » que l’armée ukrainienne a déjà retournés contre son agresseur. Le retrait russe pose toutefois plusieurs défis à l’Ukraine. Ayant reculé derrière la large barrière naturelle constituée par le Dniepr, la Russie voit la ligne de front rétrécir d’un coup de 300 kilomètres. Une opération amphibie pour attaquer frontalement la rive gauche paraît extraordinairement risquée pour Kiev. L’arrivée de « sang frais », sous la forme de troupes russes récemment mobilisées, permettra à Moscou de muscler son assaut sur Bakhmout, dans l’est de L’Ukraine, et de fortement densifier les 500 kilomètres restants de la ligne de front. Ce qui compliquera la contre-offensive ukrainienne dans les régions de Louhansk et de Zaporijia. Or, Kiev ne veut pas d’un front qui se fige cet hiver et permette à la Russie de reconstituer ses forces pour une seconde manche l’an prochain. L’artillerie ukrainienne a d’ores et déjà commencé à « travailler » la rive gauche du Dniepr, comme l’atteste une série d’explosions violentes entendues à Tchaplynka, à 45 kilomètres au sud du fleuve, dans la nuit de samedi à dimanche. La disparition de la « zone tampon » sur la rive droite du Dniepr expose désormais aux frappes ukrainiennes une série d’infrastructures cruciales pour la Crimée, annexée en 2014 par Vladimir Poutine. Le départ du canal alimentant la Crimée en eau douce, qui part de Nova Kakhovka, se trouve désormais à portée des obus de mortier ukrainiens. La voie ferroviaire Donetsk-Melitopol-Djankoï, principale ligne de ravitaillement du groupe d’armées de Crimée, est désormais à portée des missiles Himars, qui risquent à nouveau de perturber la logistique de l’occupant. Signe supplémentaire que le vent tourne : des images satellites montrent que, depuis une semaine, des tranchées sont creusées dans le nord de la Crimée. De tête de pont menaçant tout le sud de l’Ukraine jusqu’à Odessa, la Crimée se change peu à peu en forteresse assiégée. La situation en mer, en effet, n’est pas plus rassurante pour Moscou, alors que l’Ukraine annonçait dimanche la constitution prochaine d’une flotte de drones marins kamikazes, du type de ceux qui ont frappé plusieurs bâtiments de la marine russe, le 29 octobre. Plus au nord de cette zone, côté ukrainien, on respire mieux. Deux grandes villes ukrainiennes encore à proximité du front la semaine dernière, Mykolaïv et Kryvy Rih, voient la menace de l’artillerie russe s’éloigner. A l’instar des autres agglomérations ukrainiennes de l’arrière, elles restent toutefois menacées par le feu, nettement moins nourri, des drones iraniens et des missiles de croisière russes. Dimanche, le gouverneur de Mykolaïv, Vitali Kim, a enjoint les entreprises et les ouvriers du BTP à venir rebâtir la région. Selon M. Kim, la perspective de la réouverture des ports se rapproche, surtout si la dynamique de libération des terres méridionales se poursuit. Fort de la victoire de son armée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, évoque un terme encore tabou il y a peu, celui de négociation. Mais avec des conditions : « Nous sommes prêts à parler avec la Russie. Mais seulement avec cette Russie qui est réellement prête à la paix. » En octobre, le chef d’Etat avait exclu formellement toute forme de négociation avec Vladimir Poutine. Kiev signale n’être pas pressé. Les négociations avec Moscou « pourraient reprendre au second semestre 2023 », a précisé, dimanche, David Arakhamia, le président du groupe parlementaire proprésidentiel à la Rada d’Ukraine. Dans le passé, David Arakhamia avait conduit la délégation ukrainienne dans les négociations avec la Russie. La reprise de ce processus est soumise à des préalables : « Restauration de l’intégrité territoriale, compensation de toutes les pertes subies, traduction en justice de tous les criminels de guerre et garanties effectives que cela ne se reproduira plus », a-t-il fait savoir dans une publication sur sa chaîne Telegram. Cet hiver continuera de voir parler les armes et couler le sang.
  6. La campagne de terreur lancée depuis dix jours contre les villes ukrainiennes a touché les Européens. La France a déjà livré, la semaine dernière, entre trois et quatre batteries de missiles Crotale. L’Allemagne, un système IRIS-T, déployé « dans le sud de l’Ukraine », selon le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov. Et trente véhicules antiaériens Flakpanzer Gepard. Des indices suggèrent que ces deux dernières armes sont déjà entrées en action. Selon le groupe d’experts militaires Confict Intelligence Team, le Flakpanzer Gepard est sans doute à l’origine de la destruction d’un missile russe X-101, à peine une seconde avant qu’il ne s’écrase sur la centrale électrique n° 6 de Kiev, mardi 18 octobre. Ce même groupe signale aussi que les débris d’un missile IRIS-T SLM ont été retrouvés à proximité de la capitale. Concernant le Crotale français, le lieutenant-général et ancien premier adjoint du chef de l’état-major des forces armées ukrainiennes Ihor Romanenko explique au Monde qu’il s’agit d’un système qui n’a pas encore fait ses preuves en situation de combat. « Rien ne remplace une vraie guerre pour évaluer une arme. L’Ukraine est, à son corps défendant, devenue un polygone de test pour de nombreux types d’armes, nouveaux comme anciens », déplore l’officier. Pour les militaires ukrainiens, la contribution occidentale en matière de défense antimissile reste marginale. « Les systèmes qu’on nous donne sont en nombre très insuffisants. Un par-ci, un par-là. L’Ukraine est un vaste pays. Pour sécuriser l’espace aérien et les 2 500 kilomètres de frontière, il faut un grand nombre de systèmes. Nous aurions gagné cette guerre en quelques mois si nos alliés nous avaient fourni une aide massive et rapide », tranche M. Romanenko. « L’Ukraine a besoin de quarante de ces systèmes pour sécuriser le ciel, précise Oleh Jdanov, colonel et expert militaire au ministère de la défense ukrainien. Notre grande réussite, c’est d’avoir fermé le ciel aux avions russes. Leur attaque massive le 24 février n’a entamé que 30 % de notre défense antiaérienne, que nous avons reconstituée grâce à une division de S-300 slovaques. Depuis, l’aviation russe ne s’aventure pas au-delà du front, où il nous faudrait cinquante systèmes courte portée du type Gepard ou Toungouska [système soviétique] pour clouer au sol l’aviation russe. Reste le problème des missiles et des drones. » L’apparition inattendue, en septembre, du drone kamikaze iranien Shahed 136 (appelé « Geran » par le pouvoir russe, qui refuse d’admettre son origine iranienne), a provoqué d’importants dégâts matériels et humains dans le sud et l’ouest du pays, ainsi qu’au cœur de la capitale Kiev. L’implication iranienne et le fait qu’elle vise presque exclusivement des cibles civiles ont fait réagir Washington, le principal allié de Kiev. Le Pentagone examine « activement, dès à présent », différents systèmes antiaériens pour éliminer la menace que le Shahed 136 fait peser sur l’Ukraine, a déclaré, jeudi, John Kirby, le coordinateur du Conseil national de sécurité pour les communications stratégiques de la Maison Blanche. Selon lui, « l’Iran est directement impliqué sur le terrain » à travers la présence d’instructeurs militaires en Crimée. La lenteur du drone (200 km/h) et son bruit caractéristique de moteur à deux temps (les Ukrainiens le surnomment « la Mobylette ») le rendent repérable facilement parce qu’il vole à basse altitude. Un groupe de programmeurs a d’ailleurs conçu une application pour Android, nommée « ePPO » (acronyme signifiant « c’est la défense antiaérienne »), permettant à la population, depuis la mi-octobre, d’informer en temps réel l’armée du passage de Shahed 136 dans le ciel. Il suffit de braquer son téléphone dans la direction du bruit et de cliquer sur un bouton pour transmettre les coordonnées du danger. ePPO, qui compte déjà plus de 100 000 téléchargements, permet aussi de signaler des avions, des hélicoptères, des missiles et des explosions. Conscients de cette vulnérabilité, les militaires russes ont réduit l’utilisation tactique du drone, explique au Monde le procureur général de la région de Kharkiv, Oleksandr Filtchakov. « Dorénavant, le Shahed survole les grands axes routiers le matin, à l’heure de pointe, pour que son bruit soit couvert par celui des voitures. Et il frappe les centres-villes de l’ouest et du centre de l’Ukraine, que d’autres missiles à moins longue portée ne peuvent atteindre », précise-t-il. Des tactiques originales sont aussi employées contre les petits drones (quadroptères) d’observation russe utilisés sur le front. Des duels de drones ont été filmés la semaine dernière, montrant un drone fondant tel un faucon sur un autre modèle, un peu plus bas, brisant, par énergie cinétique, les pales de son adversaire qui tombe ensuite comme une pierre. Une autre innovation consiste à se positionner au-dessus de la cible et à larguer un filet sur les pales, ce qui aboutit pareillement à la chute du quadroptère. Reste la menace des missiles qui continuent d’être tirés chaque jour sans épargner aucune région ukrainienne. « Contrairement à ce qu’affirment certains politiques et experts, les stocks russes de missiles restent importants malheureusement », note Oleh Jdanov. Pour lui, les missiles hypersoniques comme le Iskander, le Kinjal et le Tsirkon constituent des menaces graves : « Sur 900 missiles balistiques Iskander tirés par les Russes, seuls 126 ont été abattus. » « Il nous faudrait des systèmes [américains] Patriot ou Thaad pour les abattre, estime M. Romanenko. Nos systèmes soviétiques ne sont pas conçus pour intercepter des missiles hypersoniques. » Paradoxalement, le dernier défi auquel la défense antiaérienne ukrainienne fait face consiste en un système antiaérien russe, le S-300. « Les Russes comptent de très grandes quantités de S-300 qui, de défensifs, sont convertis en missiles offensifs semi-balistiques sol-sol, explique encore M. Romanenko. Ils sont peu précis et visent les villes ukrainiennes à proximité du front. La meilleure parade consiste à attaquer leurs radars de conduite avec des missiles air-sol tactiques supersoniques AGM-88 HARM américains, que nous avons montés sur des Mig-29 [soviétiques]. » Preuve supplémentaire que la distinction faite par certains dirigeants occidentaux entre armes offensives et défensives ne correspond pas à la réalité de la guerre. Emmanuel Grynszpan(envoyé spécial à Kharkiv (Ukraine))
  7. Merci d'aller vous présenter ci après: http://www.air-defense.net/forum/30-presentez-vous/ Si je puis me permettre, s'inscrire et poster pour faire du ad hominem, c'est ni malin, ni sérieux mais plutôt gage de ne pas rester longtemps ici. ChristoK4, le noob qui clash les noob ! (mais grillé par Akhilleus, arf)
  8. qui dit ça du coup: Le matin du 10 octobre, les forces russes ont lancé une attaque massive, la plus importante depuis le 24 février, sur les villes ukrainiennes : Kiev, Dnipro, Ternopil, Kharkiv, Ivano-Frankivsk, Lviv, Konotop (région de Sumy), Kremenchug (région de Poltava), Odessa. Presque toutes les régions d'Ukraine ont été attaquées. Le nombre exact de victimes, morts et blessés, est encore inconnu, mais au moins 5 personnes auraient été tuées à Kiev. Selon les autorités ukrainiennes, 83 missiles ont été tirés sur le territoire de l'Ukraine (selon une autre estimation, il y a eu au moins 100 frappes au total), 43 d'entre eux ont été abattus par les systèmes de défense aérienne, les autres ont touché les villes. À l'heure actuelle, on sait que les forces russes ont utilisé non seulement des missiles, mais aussi des drones kamikazes - des munitions iraniennes de type Shahed-136 (Geran-2). Certains d'entre eux ont été interceptés - il existe des photos, montrant vraisemblablement le travail de la défense aérienne : une trace de l'interception de ces drones visible dans le ciel. Il existe également des photos de missiles de croisière survolant les régions d'Odessa et de Tchernihiv, ainsi qu'une vidéo du ministère russe de la défense montrant le lancement de missiles de croisière depuis un navire. Notre équipe est encline à croire qu'il s'agissait de missiles de croisière 3M-54 Kalibr (rappelons qu'il n'y a pas si longtemps, nous avons déclaré que la Russie était en train de manquer de ces missiles, mais qu'il devait y avoir une réserve d'urgence pour une occasion spéciale). Selon les informations disponibles, de nombreux missiles ont frappé des endroits aléatoires sans installations militaires à proximité, notamment le parc Taras Shevchenko, un pont piétonnier à Kiev, des immeubles résidentiels, des entrepôts, des rues et un centre d'affaires. Toutefois, plusieurs installations d'infrastructure énergétique ont été frappées. Dans de nombreuses autres villes, les habitants signalent des frappes sur une centrale électrique ou des infrastructures énergétiques. Nous avons connaissance de 11 installations d'infrastructure importantes dans 8 régions : - Kharkiv a subi une panne d'électricité complète pendant un certain temps. - À Lviv, en raison du manque d'électricité, les centrales de production combinée de chaleur et d'électricité de la ville ont été temporairement mises hors service. - Des témoins oculaires ont signalé un incendie à la centrale thermique de Kiev (le moment de l'impact a été filmé). - Dans la région de Zhytomir, des missiles ont également touché des installations électriques. - Des coupures de courant ont lieu à Lviv, Rivne, Ternopil et Kiev. - Un missile a frappé la centrale thermique de Kryvyi Rih. Réaction des autorités russes Dans son discours d'aujourd'hui, le président russe Vladimir Poutine a directement admis que le ministère de la défense et l'état-major général avaient préparé un plan de frappes sur les infrastructures énergétiques de l'Ukraine (il a également parlé des communications et des installations militaires). Il s'agit d'un aveu direct de crime de guerre, car l'infrastructure énergétique fait partie des biens civils, et les frappes contre elle sont interdites. Le fait que plusieurs régions d'Ukraine soient plongées dans le noir ne créera pas d'avantage militaire pour la Russie. Par conséquent, les frappes russes ne peuvent être qualifiées de raisonnables ou de proportionnelles. Réaction internationale Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a condamné les actions de la Russie et annoncé une aide militaire supplémentaire de l'UE à l'Ukraine. La Moldavie a affirmé que trois roquettes russes avaient violé l'espace aérien du pays. Elles ont probablement volé de la mer Noire vers Ivano-Frankivsk ou Lviv. Notre équipe s'attend à une réaction des États-Unis et de l'Europe qui fourniront à l'Ukraine de nouveaux types d'armes et augmenteront la pression des sanctions sur la Russie. Les forces russes ont bombardé Zaporizhzhia ces trois derniers jours, frappant constamment des bâtiments résidentiels. Chaque jour, des civils ont été tués, le nombre de victimes restant à définir. Très probablement, ces frappes sont aussi une réponse à ce qui s'est passé avec le pont de Crimée. Dans la nuit du 8 au 9 octobre, les forces russes ont frappé la base de la 55e brigade d'artillerie des forces armées ukrainiennes dans la région de Zaporizhzhia avec des munitions iraniennes de type Shahed-136 (Geran-2). La situation sur la ligne de front Au 10 octobre, un certain nombre de localités ont été libérées dans la direction de Svatove : Novoyehorivka, Nadiya, Andriivka, et Stelmakhivka. Nous pensons qu'après Stelmakhivka, les forces armées ukrainiennes se dirigeront vers Nyzhnia Duvanka afin de commencer l'encerclement progressif de Svatovo. Elles utiliseront très probablement des tactiques déjà éprouvées sans s'engager dans des batailles urbaines. De nombreuses sources pro-russes publient des vidéos de la livraison de renforts à Svatove et Kreminna. Sur l'axe de Kherson, après la libération de Nova Kamyanka, la situation s'est stabilisée, et nous ne prévoyons pas de progrès visibles ici dans les prochains jours. L'explosion du pont de Crimée De nombreuses fausses vidéos sont apparues, dans lesquelles le pont aurait été touché par un missile. Il existe également une version selon laquelle sur une capture d'écran de la vidéo prise par une caméra de surveillance, on peut voir une explosion et un camion intact. Cependant, cela prouve seulement que la caméra de surveillance du pont ne filme pas une vidéo de haute qualité, et que sa matrice n'est pas capable d'enregistrer correctement un flash lumineux au crépuscule.La version avec une sorte d'embarcation qui a fait sauter le pont par en dessous semble également intenable, car il est impossible de livrer discrètement près d'une tonne d'explosifs par voie d'eau (il faudrait pour cela une barge entière). On ne voit pas non plus de missile capable de transporter une charge aussi puissante. Des images satellites récentes de Maxar montrent la section brûlée du pont. Selon notre équipe, seule une explosion à la surface du pont pourrait laisser de telles traces (ce qui confirme indirectement la version du camion). Un autre avion d'attaque russe Su-25 semble avoir été perdu, c'est confirmé par le canal télégraphique FighterBomber. Le ministre de la défense slovaque a écrit qu'en l'honneur de l'anniversaire de Poutine, la Slovaquie transfère deux autres canons automoteurs Zuzana-2 à l'Ukraine. L'ancien commandant d'Azov, Maksym Zhorin, a publié une vidéo tournée à Kupiansk, dans laquelle des corps de civils sont (prétendument) jetés dans une fosse. La vidéo a suscité les commentaires du propagandiste russe Aleksandr Kots. Il affirme que la vidéo montre des Ukrainiens en train d'exécuter des collaborateurs. Pour notre équipe, ses arguments ne semblent pas fondés. Une vidéo est apparue d'un train de marchandises chargé de chars et de personnel à Orsha (ville en Biélorussie). Il est intéressant de noter que les chars T-72 du train sont d'un type assez ancien. Il leur manque également des blocs de blindage réactifs. Les wagons de marchandises avec des soldats à l'intérieur qui ont surpris beaucoup de monde ne sont généralement pas utilisés pour transporter du personnel militaire de nos jours, mais sont toujours utilisés pour transporter des sentinelles qui gardent les trains de marchandises avec du matériel militaire. Nous estimons toujours que la probabilité que l'armée biélorusse envahisse l'Ukraine est très faible. Leur armée est encore moins organisée et préparée à des opérations militaires de grande envergure que l'armée russe. Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
  9. Les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 touchés par des fuites de gaz inexpliquées en pleine mer Baltique Le Danemark a placé en état d’alerte ses infrastructures énergétiques, ajoutant qu’il était « trop tôt » pour connaître les causes de ces incidents, très rares. Controversés et hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs Nordstream reliant la Russie à l’Allemagne ont été tous deux subitement touchés par des fuites inexpliquées en mer Baltique, ont annoncé mardi 27 septembre les autorités danoises et suédoises, suscitant des soupçons de sabotage. Au lendemain de l’annonce d’une fuite dans le gazoduc parallèle Nord Stream 2, le gazoduc Nord Stream 1 reliant la Russie à l’Allemagne est à son tour touché par deux très rares fuites de gaz en mer Baltique. Copenhague a immédiatement placé en état d’alerte ses infrastructures énergétiques, tout en estimant qu’il était « trop tôt » pour s’exprimer sur les causes de ces incidents simultanés. Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, les deux pipelines exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont pas opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Mais tous les deux étaient encore remplis de gaz. Le Kremlin s’est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu’il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, y compris celle d’un sabotage. Après l’annonce lundi soir par le consortium exploitant les gazoducs d’une baisse de pression subite sur Nord Stream 1, le ministre du climat et de l’énergie danois, Dan Jorgensen, et les autorités maritimes suédoises ont confirmé mardi matin « deux autres fuites » outre celle affectant Nord Stream 2. Toutes trois sont localisées au large de l’île danoise de Bornholm. Les fuites sur Nord Stream 1 ont lieu hors des eaux territoriales mais se trouvent pour l’une dans la zone économique exclusive du Danemark, l’autre dans celle de la Suède. « Les fuites de gazoducs sont extrêmement rares et nous voyons donc une raison d’augmenter le niveau de vigilance à la suite des incidents auxquels nous avons assisté au cours des dernières vingt-quatre heures », a expliqué dans un communiqué le directeur de l’Agence danoise de l’énergie, Kristoffer Böttzauw, promettant « une surveillance approfondie des infrastructures critiques du Danemark ». Le niveau d’alerte a été porté à orange, le deuxième plus élevé. Des mesures concrètes pour augmenter la sécurité des usines et des installations vont devoir être mises en place par les entreprises du secteur. Construit en parallèle au gazoduc Nord Stream 1, le pipeline Nord Stream 2 était destiné à doubler la capacité d’importation de gaz russe en Allemagne. Mais sa mise en service imminente a été suspendue, en représailles à l’invasion de l’Ukraine par Moscou. Gazprom a progressivement réduit les volumes de gaz livrés par Nord Stream 1 jusqu’à la fermeture complète du gazoduc à la fin du mois d’août, accusant les sanctions occidentales d’avoir retardé les réparations nécessaires du pipeline. Les autorités allemandes n’ont pas fait de commentaire dans l’immédiat. Mais, selon une source proche du gouvernement allemand, citée par le quotidien allemand Tagesspiegel « tout parle contre une coïncidence ». « Nous ne pouvons pas imaginer un scénario qui ne soit pas une attaque ciblée », a insisté cette source. La navigation dans un rayon de cinq milles nautiques (environ 9 kilomètres), ainsi que leur survol dans un rayon d’un kilomètre sont interdits. Selon les autorités, les incidents sont sans conséquence pour la sécurité ou la santé des résidents des îles danoises voisines de Bornholm et de Christianso. L’impact environnemental devrait, lui, être local et limité, selon les premières évaluations. Mardi, la première ministre danoise inaugure justement avec ses confrères norvégien et polonais le Baltic Pipe, un gazoduc reliant la Pologne à la Norvège et passant à travers le territoire et les eaux du pays scandinave.
  10. Bonjour et merci pour le lien Serait-il possible de faire un petit résumé des points importants ?
  11. Est-ce que tu voudrais bien détailler/expliciter/justifier (vite fait, si possible) pour les profanes en économie qui aimerait en comprendre la logique/les mécanismes ? Edit: C'est HS, pardon, (en MP) Pour ma défense, ça ferait remonter ce fameux "niveaux" sur le forum qui "ne cesse de baisser": j'imagine que je suis pas le seul pignouf ici à lire expert et spécialiste en absolument rien mais curieux et intéressé par la compréhension globale d'à prêt tout
  12. https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/31/guerre-en-ukraine-dans-le-donbass-l-imprevisible-issue-de-l-offensive-de-moscou_6128328_3210.html Guerre en Ukraine : dans le Donbass, l’imprévisible issue de l’offensive de Moscou A l’est, l’armée russe est entrée dans Sievierodonetsk. Au nord, Sloviansk et Kramatorsk craignent, après la chute de Lyman, d’être les prochaines cibles. Tandis que sur le front le plus oriental du Donbass, l’armée russe est entrée dans Sievierodonetsk et pilonne la ville voisine de Lyssytchansk (province de Louhansk), elle menace aussi directement, sur le front nord de la région, depuis la chute de la bourgade de Lyman, les deux villes stratégiques de Sloviansk et de Kramatorsk (province de Donetsk) qui, après avoir été sporadiquement visées par des tirs de missiles depuis trois mois, craignent désormais de se retrouver sous le feu de l’artillerie. De la résistance ou non de ces quatre villes dépend le sort du Donbass. A Sievierodonetsk, « les Russes avancent vers le cœur de la ville, la situation est très difficile », reconnaît le gouverneur de Louhansk, Serhiy Hayday. La situation à Sievierodonetsk et Lyssytchansk « est aussi compliquée que possible, c’est aujourd’hui un territoire continuellement bombardé par tous les types d’armes dont dispose l’armée russe, des bombes aériennes, de l’artillerie et des chars. Tout », a indiqué M. Hayday, lundi 30 mai, dans son communiqué quotidien. Les deux villes de la poche de Louhansk ne sont plus reliées à l’ouest du Donbass que par un fragile corridor, lui-même régulièrement bombardé, menant à la ville de Bakhmout, elle aussi menacée par l’offensive russe. Alors que Sievierodonetsk est presque coupée du monde depuis que l’unique pont encore ouvert vers sa voisine est devenu impraticable en véhicule, car en permanence sous le feu ennemi, de rares évacuations de civils et de soldats blessés ont encore lieu de Lyssytchansk. Au nord de Sloviansk et de Kramatorsk, Moscou a par ailleurs confirmé, le 28 mai, avoir achevé la conquête de Lyman. Les derniers défenseurs de la ville se sont repliés vers Sloviansk en faisant sauter un pont sur la rivière Siversky Donets, afin de freiner l’offensive russe. La conquête russe de Lyman a été finalisée, selon diverses vidéos filmées depuis une colline et par des drones de surveillance ukrainiens, par l’usage de bombes thermobariques. Cette arme effroyable, qui déclenche une onde de choc, une privation d’oxygène puis une combustion nettement plus élevée qu’une munition classique, n’est certes pas officiellement interdite, mais elle n’est généralement employée que contre des cibles très spécifiques, tels que des bunkers souterrains. Autour de Lyman, il semble que l’armée russe ait utilisé « l’onde de chaleur », telle que l’arme est surnommée en russe, de manière indiscriminée. Sur ce front, Sloviansk et Kramatorsk craignent d’être les prochaines cibles. « Ce ne sera pas si facile pour l’armée russe de traverser la rivière Siversky Donets, mais nous sommes désormais à portée de leur artillerie », reconnaît le maire de Sloviansk, Vadym Liakh. Même inquiétude à Kramatorsk, où le maire, Oleksandr Goncharenko, estime que « la protection de la rivière pourrait inciter l’armée russe à s’installer dans une guerre de position et à [les] bombarder à l’artillerie, comme ils le font partout ». Si les forces armées ukrainiennes commentent peu leurs opérations, sauf pour dire que l’Ukraine sera « libérée » dans son intégralité, il semble qu’il y ait une différence entre le front de Sievierodonetsk et Lyssytchansk et celui de Sloviansk et de Kramatorsk. Tandis qu’à l’extrême est les soldats témoignent du peu de renforts reçus, et notamment de l’absence d’armes modernes récemment livrées par des pays occidentaux alliés de l’Ukraine, le front nord semble être davantage renforcé. Partout, autour de Sloviansk et Kramatorsk, on creuse des tranchées, on consolide des positions défensives. Des convois militaires sont vus chaque jour en train d’acheminer des troupes et du matériel dans la région. « Une question de semaines » « Nos soldats sont prêts à défendre nos villes », affirme M. Liakh. « Même si elle manque encore d’artillerie lourde et d’armes antiaériennes, notre armée est forte ici », avance aussi M. Goncharenko. Outre la question de l’éventuelle destruction des villes par une artillerie russe puissante et brutale, le problème ukrainien dans le Donbass serait surtout celui du rythme de l’arrivée des armes occidentales. Un officier confie qu’il serait, selon lui, malvenu d’exposer les armes reçues tant qu’elles ne sont pas encore là en quantité suffisante, et qu’elles ne seront engagées sur le champ de bataille qu’une fois qu’elles permettront de lancer de véritables contre-offensives. « En attendant, il faut tenir. C’est une question de semaines… », espère-t-il. Après l’échec de l’assaut russe contre Kiev, puis une première contre-offensive ukrainienne autour de Kharkiv, dans le nord du pays, l’armée ukrainienne vient de lancer une seconde contre-offensive en direction de Kherson, dans le Sud. Il semble donc que ces deux opérations aient bénéficié de renforts et d’armes qui font peut-être encore défaut dans le Donbass. Après de premiers succès vers Kherson ces derniers jours, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé lundi : « Pas à pas, nous libérons notre terre, et nous nous rapprochons du moment où la Russie devra déposer les armes et avancer vers la diplomatie. » Il avait répété, quelques jours auparavant, que, quelle que soit la difficulté de la situation, « le Donbass sera ukrainien ». Le moral des combattants, s’il paraît très aléatoire dans la poche de Louhansk, semble continuer à être au plus haut partout ailleurs. Les soldats ukrainiens se préparent à une guerre longue, et nul n’envisage de déposer les armes avant une victoire. Nul ne croit non plus en l’idée que Moscou serait un jour prêt à négocier une paix respectant l’intégrité territoriale de l’Ukraine. L’heure est donc toujours, avec autant de détermination que dans les jours et semaines qui ont suivi l’attaque du 24 février, à la mobilisation. Lorsqu’on évoque la guerre en Ukraine, les semaines qui passent et l’incertitude quant à l’avenir, Nikolaiy, un infirmier de Kiev engagé volontaire sur le front de Sloviansk, décide de raconter « une belle histoire ». L’homme à la coiffure de cosaque, qui passe ses journées en ambulance à faire des allers-retours entre le front et l’hôpital, a pris en charge la semaine dernière un combattant très gravement blessé. « Il est mort trois fois. Deux dans l’ambulance et une à l’hôpital, raconte Nikolaiy. A chaque fois, nous sommes parvenus à relancer son cœur. » Le lendemain, le combattant devait être convoyé de Sloviansk vers des hôpitaux mieux équipés, à Kramatorsk puis Dnipro. Le hasard fait qu’il tombe de nouveau sur Nikolaiy et ses camarades. « Là, je me suis aperçu qu’il portait le même prénom que moi, et que c’était le jour de son anniversaire. On a arrêté l’ambulance devant une échoppe et on a acheté des fruits et des friandises. On a fêté son anniversaire durant le trajet dans l’ambulance. » Nikolaiy montre une vidéo des infirmiers lui chantant « Joyeux anniversaire ». L’histoire n’est que celle d’un soldat anonyme parmi tant d’autres blessés, d’un survivant, un miraculé. Mort trois fois, ressuscité trois fois. On croit cependant comprendre, à l’œil pétillant et au sourire en coin de Nikolaiy, qu’il est peut-être en train de raconter une autre histoire. Celle d’un pays ébranlé par une guerre d’une ampleur terrible, parfois en train de sombrer, comme ces temps-ci dans le Donbass, mais qui croit en sa résurrection. Rémy Ourdan(Sloviansk et Kramatorsk (Donbass, Ukraine), envoyé spécial)
  13. L’aviation, clé de la percée russe dans le Donbass La cadence effrénée des attaques aériennes semble avoir contribué au récent recul des forces ukrainiennes sur le front du Donbass, dans l’est du pays. Par Emmanuel Grynszpan Trois mois après le début de l’invasion de l’Ukraine, les forces aériennes russes intensifient leurs opérations. L’augmentation des sorties et le recours à de nouvelles tactiques pourraient avoir joué un rôle crucial dans la percée effectuée par l’armée russe, depuis la mi-mai, dans l’est du Donbass, au niveau de la ville de Popasna. De nombreuses images diffusées par le ministère de la défense russe, la télévision d’Etat ainsi que des vidéos postées sur les réseaux sociaux russes montrent des tirs de roquettes et de missiles guidés depuis des Su-25 [avions d’attaque au sol] et des hélicoptères d’attaque contre les lignes de défense ukrainiennes, sur toute la ligne de front entre Donetsk et Sloviansk. Des images montrent aussi l’usage de plus en plus fréquent de drones suicides KUB, commandés à partir de drones ZALA, contre des positions ukrainiennes. L’aviation militaire russe, pourtant dix fois supérieure à son équivalente ukrainienne, avait échoué jusqu’ici à prendre le contrôle intégral du ciel, faute d’avoir pu éliminer le danger représenté par la défense antiaérienne ukrainienne. Au 30 mai, la Russie a perdu 29 avions, 42 hélicoptères et 79 drones. Soit près de trois fois les pertes de l’aviation ukrainienne qui, malgré son infériorité numérique et l’âge moyen plus élevé de ses appareils, est loin d’avoir été anéantie. « L’aviation a probablement joué un rôle important dans la percée effectuée dans le Donbass », explique Jean-Christophe Noël, chercheur au Centre des études de sécurité de l’IFRI. D’un rythme de 250 sorties par jour, on est passé à une cadence de 400 sorties. Il s’agit de procéder à des frappes d’interdiction, avec des bombes qui écrasent tout. Le rôle de l’aviation, dans ce cas de figure, double celui de l’artillerie. C’est une arme de saturation et non de précision. Avec leurs salves de roquettes de 122 millimètres, les Su-25 vont raser toute une zone et faire de gros dégâts « , indique l’expert. Ecraser l’adversaire sous un déluge de feu Sur une chaîne Telegram, un pilote de Su-25 russe, qui se présente comme « Ivanovitch », a diffusé la vidéo d’une attaque et décrit la manœuvre consistant à tirer une salve de roquettes : « D’une hauteur de 200 à 250 mètres, j’ouvre le feu, je quitte le piqué à une altitude de 20 à 25 mètres et je change de régime moteur pour générer une accélération maximale jusqu’à une vitesse de 900 à 950 kilomètres à l’heure. C’est pour éviter les ennuis, car l’ennemi va certainement me tirer dans le derrière avec un Stinger [missile guidé de fabrication américaine]. » L’Ukraine a reçu un nombre important de Manpads, ces systèmes portatifs de défense aérienne (ou missiles sol-air) de type Stinger. Le pays dispose aussi d’un très vaste arsenal de systèmes portatifs soviétiques Igla, qui sont la hantise des pilotes d’avions et d’hélicoptères volant à basse altitude. « Comme les Russes ont encaissé des pertes importantes au début du conflit, ils sont désormais plus prudents et prennent soin de tirer à la plus grande distance possible des lignes ennemies », poursuit M. Noël. « Le Su-25 est le cheval de bataille de l’aviation russe. Cet appareil est un véritable “camion à bombes”. » La tactique russe reste basique et consiste, comme durant la seconde guerre mondiale, à écraser l’adversaire sous un déluge de feu, afin de percer des brèches dans lesquelles des colonnes de blindés vont aussitôt s’engouffrer. Contrairement à la doctrine occidentale, les Russes se contentent d’affirmer très localement leur supériorité aérienne. C’est une méthode éprouvée en Afghanistan, puis en Syrie. Les aéronefs russes doivent aussi prendre garde à ne pas tomber sous le « feu ami » de leur propre artillerie. C’est pourquoi, selon M. Noël, « lorsque l’aviation de Moscou passe à l’attaque, les tirs d’artillerie sont remplacés par le feu d’armes légères comme des mitrailleuses. Celles-ci obligent les soldats ukrainiens à rester abrités dans leurs tranchées, ce qui les empêche de saisir leurs missiles sol-air pour abattre les avions ». « L’aspect le plus compliqué du conflit » Les experts admettent qu’il est très difficile d’évaluer le rôle de l’aviation dans la guerre menée à l’Ukraine par la Russie. « C’est précisément l’aspect le plus compliqué du conflit parce que c’est là où il existe le moins de sources ouvertes d’information », signalait l’expert militaire américain Michael Kofman dans le podcast « War on the Rocks » du 14 mai. Pour lui, il est clair que les Russes ont augmenté leurs sorties aériennes. Mais il observe aussi que « la supériorité aérienne russe sur les champs de bataille du Donbass ne s’est pas transformée en puissance de feu substantielle à cause du déficit de munitions guidées et d’équipages capables de mener des frappes de précision ». Il n’est pas exclu que l’introduction progressive du drone suicide KUB change la donne en termes de précision. Une vidéo récente montre l’un de ces appareils fondre sur une batterie d’obusiers américains M777 fournis à l’Ukraine courant mai. Le KUB semble rater sa cible de quelques mètres. Une vidéo plus récente montre un autre exemplaire de ce même drone s’écraser au beau milieu d’un commando de neuf soldats ukrainiens, qui semblent tous tués ou au moins mis hors de combat par l’explosion. L’expert indépendant russe Pavel Luzin reste toutefois dubitatif sur l’efficacité du couple de drones KUB/ZALA. « Les ZALA [fabriqués dans l’Oural] avaient initialement une vocation civile et commerciale. Ils sont entièrement constitués de composants importés. L’armée les a achetés en raison de la pénurie aiguë de drones militaires, qui n’a été compensée ni par les drones israéliens Forpost ni par les drones [russes] Orlan-10. » Selon lui, la tactique russe ne change pas : les percées ne se réalisent qu’au prix de la démolition totale des villes ukrainiennes.
  14. Le point du jour de Michel Goya la carte Situation générale Evacuation complète du Nord de l’Ukraine. Les trois armées russes engagées à l’Ouest et au Nord de Kiev sont en cours de recomplétement en Biélorussie et probablement inaptes au combat. La 2e AG et la 6eA tiennent la frontière Est entre Soumy et Kharkiv. La 1ère ABG a été transférée dans le secteur Donbass-Nord en vue de la bataille décisive du mois d’avril. Hors Marioupol, les autres secteurs ne font l’objet que d’opérations limitées. Situations particulières Donbass-Nord La zone de combat Donbass-Nord peut être divisée en trois secteurs : Yzioum, rivière Donets face au bastion Sloviansk-Kabarovsk et Severodonetsk. L’ensemble semble avoir été pris en compte par l’état-major de la 1ère Armée blindée de la garde, venu de la région de Soumy, et qui prend sous commandement puis celui d’états-majors de division (3e DM, 144e DM) une dizaine de GTIA de marche et sans doute aussi la 106e Division aéroportée, peu engagée jusque-là. Lorsque cette masse d’attaque sera usée au combat fin avril-début mai, la capacité de manœuvre russe sera réduite à peu de choses. Quoiqu’il arrive à ce moment-là, il sera sans doute nécessaire de procéder à une longue pause opérationnelle. Face à la 1ère ABG, dans le secteur d’Yzium les forces ukrainiennes sont réduites à trois unités régulières : la 25e Aéroportée et les 81e et 95e brigades d’assaut aérien (en réalité des brigades d’infanterie mécanisée). Le bastion Sloviansk-Kabarovsk est solidement tenue par la 57e brigade motorisée et plusieurs unités territoriales ou paramilitaires (police, milices organisées) et Severodonetsk par la 79e brigade d’assaut par air et là encore plusieurs unités territoriales et paramilitaires. Les forces ukrainiennes de la zone représentent 1/6e des forces totales. Elles sont de bon niveau tactique et s’appuient sur des positions solides mais elles sont déjà usées. L’intention russe est clairement à l’Est de s’emparer au plus vite du saillant de Severdonetsk et surtout à l’Ouest de pousser d’Yzium vers Bervinkove, une petite ville de 8 000 habitants à 30 km à l’Ouest de Sloviansk tenue par la 85e brigade. Il n’est pas question pour l’instant de s’emparer du bastion urbain Sloviansk-Kabarovsk mais de le contourner. Donbass-Est Le 2e Corps d’armée LNR accompagne par l’Est l’action russe contre Severodonetsk et tente plus au Sud de s’emparer de Popasna tenue par la 24e brigade mécanisée ukrainienne. Le 1er Cors d’armée DNR tente toujours de progresser vers l’Ouest depuis la ville de Donetsk sur la N15 et surtout l’autoroute E50 mais la 95e brigade d’assaut aérien résiste sur des positions fortifiées. Donbass-Sud Les Russes progressent toujours dans Marioupol mais très lentement. L’incertitude est complète sur la date de la prise de la ville. Il paraît difficile d’imaginer que la 150e division motorisée russe soit capable d’enchaîner un nouveau combat à l’issue, par exemple en direction de Zaporijjia. Equilibre des forces dans la ligne Sud Donbass entre trois brigades ukrainiennes en défense (59e, 56e et 53e motorisées/mécanisées) et la 42e division motorisée russe. La prise de Zaporijjia serait d’un grand intérêt pour les Russes mais ils se contentent pour l’instant de bombarder la ville, en attendant sans doute les moyens d’une attaque. Sud-Ouest Attaques ukrainiennes Kherson depuis Kryvyi Rhi et Mykolayev. La reprise de Kherson par les forces ukrainiennes et le franchissement du Dniepr serait un coup très dur porté aux Russes, mais c’est très peu probable. Notes La structure de base de l’armée de Terre russe est le « GTIA lourd » de 800 à 1000 hommes, à 120 véhicules blindés dont une puissante artillerie (il s’agit en fait d’un bataillon de « mêlée » et d’un bataillon d’artillerie accolés). La structure ukrainienne est différente avec des « GTIA légers » de 300 à 500 hommes, de différentes configurations en fonction de leurs équipements majeurs, mais presqu’entièrement de mêlée. Les GTIA russes sont réunis par deux, trois ou parfois quatre, dans des brigades indépendantes ou des régiments incorporés dans des divisions blindées ou motorisées, brigades ou divisions commandées par des armées. Les GTIA ukrainiens sont regroupés par trois ou quatre, avec un groupement d’artillerie dans une brigade d’environ 3 000 hommes. En fonction du dosage des types de GTIA, l’armée ukrainienne dispose d’une trentaine de brigades de différents type (blindées, mécanisées, motorisées, montagne, légère, assaut aérien, aéroportée, infanterie navale). Au niveau tactique (le combat local), il existe un seuil de densité de forces sur les points de contact en dessous duquel on n’exerce pas assez de puissance de feu pour être efficace et au-dessus duquel on ajoute surtout des pertes. Cela conduit à des rapports de volumes souvent proches (très rarement supérieurs à 2 contre 1). Le GTIA Ukrainien semble mieux adapté que le russe, à la fois lourd à commander, insuffisant en troupes de contact et moins efficace dans ces feux indirects face à un adversaire en défense dans une localité ou dans une position très retranchée, ce qui est souvent le cas. Les expériences russes réussies de 2014 et 2015 ont pu être trompeuses dans la mesure où les GTIA bénéficiaient de l’infanterie des milices séparatistes et où les unités ukrainiennes moins bien organisées n’étaient pas dans des positions aussi solides. L’organisation générale ukrainienne est zonale avec quatre commandements régionaux qui combinent ces brigades de manœuvre, des éléments organiques (une brigade d’artillerie et un bataillon de reconnaissance par région, par exemple), les bataillons territoriaux de réservistes et les bataillons de volontaires divers souvent rattachés au ministère de l’Intérieur, pour former des groupements ad hoc de défense de zones. Ces groupements de zones, par exemple à Chernihiv articulés autour de la 1ère brigade blindée ukrainienne, ont pu résister chacun à une armée complète russe. De l’importance des réserves, dans l’armée territoriale bien sûr mais aussi dans l’armée régulière avec notamment un tiers des brigades les plus lourdes. Sans réservistes, l’armée ukrainienne n’aurait sans doute pas résisté, et avec de réelles unités de réserve professionnelles, l’armée russe ne se trouverait pas dans cette situation.
  15. Tu peux développer ton propos et tes croyances ? Je suis encore récent ici et je ne connais pas les positions des uns et des autres ni même d'ailleurs l'état moyen de connaissance et compréhension de l'urgence écologique (qui est triple, urgence climatique, destructions systémique de la biodiversité et destructions des habitats naturel) par les contributeurs du forum et plus généralement auprès "des militaires". Mais j'imagine qu'une majorité ont compris qu'il ne s'agit pas de délire de bobo écolo et autres hippies ne comprenant rien aux "choses sérieuses" ni même de conséquences à plusieurs dizaines d'années. (dans la notion de stratégie globale, on est bien sur le temps long hein?) Les conséquences sont déjà visible (hausse en nombre et/ou en intensité des évènements climatiques extrême) , particulièrement depuis quelques années et vont augmenter de manière exponentielle dans les années à venir. L'impact à long terme et les répercussions politiques sont immense et dramatique, le coût de l'inaction climatique est supérieur à l'effort qu'il faudrait fournir pour la réduction d'émission de Co2 notamment. Les premiers, et ceux qui vont morfler le plus fort sont les plus pauvres (pour changer). Rappel, si tu es smicard français, tu fais partie des 10% des plus riches de la planète. Mais tout le monde va morfler, vous et particulièrement vos enfants. (sauf peut-être les ultra-riches et je doute qu'il y en ait beaucoup sur le forum) Donc évidemment que ceux qui galère à manger, ceux qui doivent se battre pour survivre ont d'autres chats à fouetter. C'est bien pourquoi c'est à nous (européens, éduqué, étant plutôt sur les besoins secondaire de la pyramide de maslow) de prendre le problème à bras le corps (et aussi car c'est bien le capitalisme, l'extraction fossile et globalement "l'occident" qui a induit cette fuite en avant et dissimulé/nié la prise de conscience/l'action) Ceci étant dit, je ne suis pas spécialiste, ni scientifique et donc pas un super interlocuteur. J'ai juste lu et regardé beaucoup de choses (et j'ai l'esprit critique, je suis un pragmatique, joueur de poker qui résonne quasi toujours avec Ev+ (l'Expected Value)(la rentabilité sur le long terme) Je vous invite donc tous, ceux que ça intéresse mais et surtout ceux qui sont très très loin de ça et soit qui considèrent que c'est loin d'être une priorité d'aller lire les différents volets du dernier rapport du GIEC (c'est le minimum, sérieux)(y'a des synthèse bien faite) et d'aller jeter un œil sur le site de bonpote qui fait un travail de synthèse et de vulgarisation et de pédagogie impressionnant
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