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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Petites vidéos pour rappeler un peu la complexité d'un nettoyage de zones à l'échelle d'une équipe. L'ennemi peut se cacher partout, même dans des zones qui semblent dévastées, vides, ceci sur un tout petit périmètre. Grosse consommation de grenades, les menaces de drones etc. On peut aussi s'interroger sur l'ensemble de ces soldats (des 2 bords) qui semblent se cacher un peu partout, isolés et sans doute même considéré comme perdus par leurs unités. Ils sont généralement totalement en marge, cherchant à se cacher et se faire oublier pour ne plus participer aux combats, attendant que le temps passe et espérant un développement plus favorable. Alors quand c'est l'ennemi qui frappe à la porte, on a ceux qui ont déjà abandonné toute idée de résistance puis se rendre et les autres, ayant peut-être été bien endoctriné sur l'idée qu'il ne faut pas se rendre ou qu'en face on fait les pires sévices aux prisonniers, qui vont faire une dernière résistance. . -
[Inde/Pakistan 2025] Opération Sindoor et conséquences
Pol a répondu à un(e) sujet de bubzy dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour faire simple, il existe 3 domaines de détections qui vont engager des moyens d'interceptions et de défenses. Le premier qui est aussi celui qu'on oublie souvent de citer, c'est la détection d'un appareil ennemi à vue. Les moyens de luttes à ce niveau sont les canons anti-aériens, c'est du LATTA, c'est du "dogfight" en air-air avec au mieux du missile à guidage IR tant sur aéronef, véhicule ou portatif (manpad). Cette configuration qu'on peut qualifier "à l'ancienne" est encore et toujours d'actualité dans de nombreux scénario. Ce sera le quotidien pour un hélicoptère par exemple, ce sera également le quotidien pour des avions qui vont balancer des bombes lisses ou tirer des roquettes ou au canon sur des objectifs. On est sur de l'action directe au-dessus de l'objectif et c'est aussi la zone ou vous avez le plus de menaces et de risques. L'idéal bien entendu pour un avion est d'éviter de se retrouver dans ce genre de zones, d'où l'importance d'avoir des munitions de précisions qui portent à plusieurs km. C'est le chemin que prend l'aviation "moderne" depuis un moment. Le deuxième c'est le domaine de détection "physique" d'un objet. Ici il s'agit de détecter au-delà de la vue directe, via des radars, le signal d'un appareil. On peut y envoyer un missile à guidage IR comme un missile à guidage radar voir ou d'un missile qui combine les deux. Pour l'avion, les moyens de se prémunir de cette détection sont dans un premier temps la manoeuvre d'esquive, c'est à dire qu'on essaye d'échapper aux radars ennemis en volant bas, en se jouant aussi de la topographie (montagnes etc...). Autre moyen, le brouillage radar soit par de la guerre électronique, soit par des artifices comme la largage de paillettes. Enfin autre méthode, celui de la furtivité qui va fortement réduire la détection. Le troisième domaine c'est la détection électronique. En gros on va essayer de "capter" la présence adverse par ses propres émissions radars. On sait bien que les radars portent généralement plus loin que les missiles qui suivent derrière, donc que la capacité de détecter une ces émissions est très intéressantes pour comprendre l'accessibilité d'une zone. On parle souvent d'une forme de "reniflage", on va chercher à identifier et localiser les zones d'émissions que ce soit au sol ou dans les airs et on a des missiles spéciaux qui vont s'orienter sur ces sources d'émissions. Pour un aéronef ou une station radar au sol, la solution c'est de couper son propre radar, forcément il y a des "risques" à considérer et on ne le fait pas n'importe comment. C'est utile par exemple pour approcher à ras le sol une zone avec des radars qui portent loin, pour ensuite rallumer vos radars à une certaine distance. Autre solution encore une fois, le brouillage électronique, vous allez envoyer divers signaux contradictoires, vous ne rendrez pas aveugle les radars adverse, mais vous allez tellement parasiter la zone que les opérateurs d'en face ne sauront pas identifier le problème, ce qui peut amener à retarder des décisions ou à balancer des missiles dans de mauvaises zones. Du côté des missiles, il n'y a pas des centaines des choses différentes. On a le guidage IR et le guidage radar. Contre l'IR vous avez la manoeuvre d'esquive et les leurres IR qui vont essayer de détourner le missile en amenant une émission IR plus forte. Contre le guidage radar, vous avez également la manoeuvre d'esquive, le brouillage (émission de fréquences parasites ou encore des paillettes ainsi que la furtivité (c'est là que c'est important). Ensuite on peut entrer pendant des heures sur toutes les différentes caractéristiques, de la vitesse à la furtivité, de la maniabilité à la sensibilité des détecteurs. Il n'existe aucun système fiable qui va rendre un avion invincible à un missile. Le meilleur moyen de protection reste en réalité dans la précaution d'usage, dans la préparation de la mission, la discrétion, l'évitement. On peut dire ce qu'on veut, mais les avions furtifs ne sont pas juste du marketing. On aime bien jouer sur ça chez nous pour mettre en avant le Rafale et enfoncer le F-35, mais le successeur du Rafale sera lui aussi furtif, les missiles sont de plus en plus furtifs. On ne va pas agir en 2025 comme on le faisait en 1985. Le Rafale n'a physiquement aux radars d'en face, rien de furtif. Faut arrêter de croire que Spectra va le rendre invisible. Si en face on va lui envoyer un missile à guidage radar, ben Spectra va le détecter, il va balancer des leurres IR qui ne serviront à rien dans ce cas, il y aura un largage de paillettes qui peut perturber le missile en approche finale mais plus ça va vite, moins le missile va dévier. C'est dans cette situation qu'on recherche des avions furtifs, c'est dans cette situation qu'on veut voir si la furtivité est un réel avantage, mais qu'un avion comme le Rafale, un Su-35 ou un J-10 se fasse descendre, c'est con à dire, mais c'est assez normal. De la même façon qu'un F-35 a autant de chance de se faire abattre par un missile à guidage IR qu'un F-16, car sa furtivité (même si le revêtement peut amener à réduire un peu la signature) ne vise pas à se prémunir de ce type de menace. Il y aura exactement les contremesures classiques, du leurre, de l'esquive par le mouvement. Faut se le mettre dans la tête, demain un type avec un manpad qui voit un F-35 au-dessus de lui, il a autant de chance de l'abattre que si ça serait un appareil non furtif. Comprenons le rôle et la place de la furtivité, elle est intéressante pour échapper aux radars adverses (là aussi furtivité ne veut pas dire invisibilité) et pour complexifier l'accrochage de missiles à guidage radar. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
On est dans une phase assez particulière. D'un côté on voit que l'initiative de paix de Trump n'a mené à rien, que sa pression et ses discours assez choquants sur l'Ukraine et Zelenski ont disparus depuis que son accord a été signé, un accord lui aussi très loin de ce qui pouvait se dire au début. Depuis on voit même les livraisons d'armes reprendre et certains blocages se débloquer comme le don par l'Allemagne de missiles Patriot et pour HIMARS. Les européens de leur côté avec Kiev, cherchent à montrer clairement que le problème à la paix, c'est du côté de Moscou. Refusant un cessez-le-feu et laisser planer en permanence une ouverture de négociations ou les russes ont les yeux plus gros que le ventre et ne veulent rien céder pour arriver à un accord. Je pense qu'à Washington on commence un peu à comprendre le truc. Tout l'enjeu actuellement des européens c'est de remettre les américains dans le camp ukrainien en montrant que du côté de Kiev on est favorable à un cessez-le-feu, favorable à négocier une paix mais qu'en face on est dans un refus. On sent de plus en plus qu'on va avoir une pression qui va s'exercer sur la Russie. Du côté russe on est encore et toujours dans un problème politique. Des dirigeants ayant des ambitions et des volontés démesurées, l'inacceptation de s'assoir à une table pour négocier d'égal à égal avec l'Ukraine. Chez eux la mentalité c'est "nous sommes les plus forts, nous négocierons les termes de notre victoire et personne n'a à dire ce que nous devons faire". Ils n'acceptent pas de céder quoi que ce soit, encore plus si c'est une revendication extérieure (plus particulièrement occidentale). Ils ne voudront jamais signer une paix ou ils auront l'impression de ne rien avoir obtenu de plus que ce qu'ils ont déjà, pour eux, ce qu'ils occupent déjà n'est même pas un sujet de négociations, c'est déjà de l'acquis, ils veulent des concessions supplémentaires de la partie adverse pour arriver à la paix. Faut comprendre que figer la situation comme elle est, c'est pour le Kremlin une défaite, c'est admettre que la Russie a été impuissante d'aller plus loin, que ce n'est pas elle qui dicte les événements, qu'elle s'est résignée à devoir cesser son opération militaire spéciale sans avoir atteint l'essentiel des objectifs. On pourrait penser de notre côté que donner à Poutine les territoires que son armée occupe actuellement en Ukraine serait une concession ou un gain pour lui, mais c'est faux, pour qu'il sorte la tête haute du conflit il a besoin de plus. Si dans la partie européenne on cherche à embarquer les américains, dans la partie russe on cherche à ce que les américains "sortent" du jeu. Rien que dans le discours d'hier, Poutine va voir du côté d'Erdogan pour faire des négociations, on ne veut pas du "médiateur" américain, petit à petit on veut le mettre de côté. Si à Moscou on a espéré un temps que Trump soit celui qui va faire plier Kiev et lui faire accepter toutes les exigences russes, on comprend qu'en fait les américains ne le feront pas, qu'au mieux ils s'isoleront mais qu'au pire ils pourraient bien revenir dans la danse du côté de l'Ukraine. On continue à faire plaisir aux américains, à les caresser pour éviter de leur faire un doigt d'honneur diplomatique trop rapidement. Le changement américain vis à vis de l'Ukraine est bien réel. On dirait que tous les discours très critiques envers Zelenski ou qui valorisaient la position russe n'étaient qu'un moyen de pression pour obtenir cet accord, politiquement bénéfique à la position de Trump sur ce conflit. Aujourd'hui Trump peut aider l'Ukraine en prétendant avoir un retour sur investissement, que désormais il ne donne plus sans rien. Comme je le disais plus haut, on voit la reprise des ventes d'armes depuis que l'accord a été signé, on n'entend plus le même discours contre l'Ukraine, on évoque des sanctions contre la Russie. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Elles ne sont plus d'actualités car les israéliens sont en position de force, que depuis des dizaines d'années il y a de la colonisation et que depuis 2 ans la situation de la bande de Gaza est à considérer différemment. On peut trouver cela injuste, on peut trouver cela illégal, on peut plaindre les uns on peut conspuer les autres, ce n'est pas cela qui va régler le problème. Pour Israël, la situation actuelle ne lui est pas défavorable, plus le temps passe, plus la colonisation se fait, plus la situation et les conditions des palestiniens se détériorent. Croire que les palestiniens et les israéliens seraient sur un même niveau pour parvenir à une paix et la création d'un état palestinien viable, c'est une belle connerie. Les israéliens occupent des positions, cela se fait au détriment des palestiniens, mais c'est ainsi. Si les palestiniens souhaitent faire un accord, ils devront concéder des choses aux israéliens pour que ces derniers acceptent de retirer certaines colonies à certains endroits. Tant que ça ne sera pas fait, qu'ils resteront sur les revendication d'il y a 60 ans, ben en face ils n'accepteront aucun accord et continueront d'avancer leurs pions année après année avec des moments comme actuellement à Gaza ou ça s'accélère. Il n'y a pas à jouer les équilibristes, car nous ne sommes pas sur une balance ou la Palestine pèse autant qu'Israël. L'actualité demain ne s'écrit pas par les palestiniens, car ils en sont les victimes. Vous pouvez avoir des mouvements comme le Hamas qui cherchent des petites victoires à court terme, de quoi soulager des pulsions, satisfaire un besoin de violence, mais la finalité c'est quoi? Regardons un peu Gaza pour voir ou cela a servit les palestiniens. Demain la Cisjordanie s'embrase, les israéliens feront la même chose et à la toute fin les palestiniens iront reconstruire des camps de réfugiés en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Egypte. Alors on peut pleurer pour les palestiniens et on peut insulter tous les jours de sa vie les israéliens, mais il faut regarder la situation comme elle est, il faut comprendre qu'on est dans un rapport de force et que du côté palestinien, il n'y avait déjà pas grand chose, mais maintenant avec un Hamas qui n'est plus que l'ombre de lui même, l'avenir des palestiniens s'est encore plus dégradé. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Mon commentaire n'est-ce pas une critique de tout cela? Je constate seulement ce qui se passe, je constate qu'il y a des pays comme la Chine ou la Russie (mais pas que, Israël en fait partie) qui militent pour que la loi du plus fort triomphe sur la réglementation internationale. Ces pays n'aiment pas la charte des nations unis, n'aiment pas ses règles, n'aiment pas ses obligations, ses contraintes et n'aiment pas les droits de l'Homme etc. Tout cela on va dire que c'est de l'influence occidentale, c'est la contrainte que ces vils occidentaux cherchent à imposer au reste du monde, empêchant ainsi les autres pays d'exister, de s'exprimer et de faire valoir leurs "droits". Les américains sont une contrainte pour ces pays, non pas qu'ils sont un danger, mais parce qu'ils exercent une force contraignante, qu'ils sont un obstacle, ces pays n'aiment pas ce "gendarme du monde". L'illusion étant de croire qu'ils disent cela pour la paix, pour apaiser les "tensions" alors que le dessein, c'est de la conquête. Déjà répété mille fois avec l'Otan que la Russie fait passer pour une menace facteur d'instabilité alors qu'en réalité son seul effet, c'est d'empêcher les russes de faire valoir la loi du plus fort. Ces derniers qui militent sans cesse pour rompre l'unité occidentale, de l'UE à l'Otan en passant par le lien transatlantique, tout ce qui peut fragiliser l'union occidentale, son influence, sa puissance est appuyé, l'objectif n'est pas un monde meilleur ou nouveau, c'est un monde ou la Russie aurait bien moins de contraintes pour bouger ses pions. Des années que ces pays viennent vendre leur monde alternatif, multipolaire, remettant sans cesse en cause l'ONU, des années qu'on voit chez nous des gens qui vont presque soutenir cela en pensant naïvement construire un monde meilleur. Israël n'est pas différent dans le fond, mais c'est sur la forme que ça change. Pays très soutenu par les USA, on essaye d'entrer dans un moule, de plaire à Washington (pouvoir changeant...) pour obtenir du soutien permettant d'agir. C'est une faute américaine que d'offrir aux israéliens une forme d'exemption pour exercer la loi du plus fort sans légitimité internationale (ONU). Mais c'est la même chose pour des groupes non étatique comme le Hezbollah ou la Hamas. Ils cherchent à se placer dans une logique du plus fort (par les armes) pour obtenir et faire valoir leur pouvoir. Mais ils ne sont pas là pour faire ou obtenir la paix et il ne faut pas se plaindre de voir des guerres quand on va laisser ceux qui veulent la loi du plus fort seuls entre eux. Le Hamas n'a pas compris qu'il était loin d'être le plus fort, son idéologie, sa haine et son envie de vengeance a pris le dessus. Ce mauvais calcul a conduit au 7 octobre, qui a conduit à ce qu'on voit actuellement dans Gaza. Bien que la situation dans cette zone n'était pas formidable, qui va me dire que l'action du Hamas a aidé la cause palestinienne? Qui peut donc encore soutenir la persistance de ce groupe comme principale autorité de la bande de Gaza? Les palestiniens ne sont plus soutenus par des nations désireuses et volontaires à combattre Israël pour eux. On peut passer des heures à dire que c'est triste ou passer des heures à croire que la cause palestinienne se défend sur les réseaux sociaux ou avec des drapeaux palestiniens à des milliers de km de là, c'est totalement faux. Les discours pour faire bonne figure ne changeront rien, la "Palestine" est devenue une nation fantôme qui ne rapporte rien et qui est juste devenu un prétexte pour certains pour s'opposer aux israéliens, aux juifs, souvent par rancunes de guerres antérieures perdues. Même les voisins d'Israël ne veulent plus s'emmerder avec ça et de plus en plus de pays musulmans normalisent leurs relations avec Israël car derrière il y a bien plus à "gagner". Certains parlent de reconstruire Gaza, là encore qui va vouloir mettre la main à la poche? C'est de la pure perte sans aucun retour sur investissement, même plus de l'influence. Je l'ai souvent répété, bien entendu l'idéal serait la création d'un état palestinien pour obtenir la paix, mais il faut aussi constater que les palestiniens revendiquent des choses qui ne sont plus du tout d'actualité. Ils s'obstinent sur des frontières anciennes qui continuent de s'entremêler avec l'état d'Israël. Ils continuent de revendiquer des zones dans lesquelles il n'y a même plus de palestiniens. Oui on peut se plaindre de la colonisation, de la politique d'Israël, de la situation actuelle tout en trouvant logique et légitime de revendiquer ce qui était la Palestine d'hier, mais à force de continuer ainsi, les années passent et la situation ne va pas en s'améliorant. Les palestiniens doivent comprendre qu'en réalité, s'ils veulent un état, ils doivent faire d'énormes concessions à Israël (la loi du plus fort n'est pas la loi de la justice) sinon ils finiront tout simplement par disparaitre, la population se fera petit à petit assimilé dans des états voisins et même aussi en Israël. La bande de Gaza était avant la guerre la zone la plus importante d'un état palestinien. Grandes villes, forte population, pas de colonies israéliennes, pas de juifs (faut le dire comme c'est), accès à la mer, frontière avec l'Égypte. Désormais les villes se font raser, la frontière avec l'Égypte faut l'oublier, la population va être forcée de fuir, l'accès à la mer perdu et les israéliens iront recoloniser. Pourtant on va continuer à faire comme si tout allait bien, que les palestiniens auraient le temps avec eux et qu'ils seraient en position de dicter certaines choses ? Si dans certains conflits, comme en Ukraine, le rapport de force n'est pas aussi clair que ça, qu'il y a toujours du doute sur la suite des événements, dans celui-ci faut pas attendre grand chose côté palestinien ni de leurs soutiens. -
Europe de la Défense ?
Pol a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Je confirme. -
2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais bien entendu, les israéliens avanceront toujours leurs pions dès qu'ils en ont l'occasion. On est dans une région ou l'extrême israélien revient à étendre le territoire et faire disparaitre un état palestinien en laissant le peuple palestinien se diluer dans les populations voisines, de l'autre on a un extrême anti-israélien qui est dans une logique similaire, d'éradiquer l'état d'Israël, de dégager les juifs d'une terre (avec ses lieux saints) qu'ils veulent musulmane. Ce qui se passe à Gaza était prévisible dès le départ. Si certains imaginaient voir les israéliens être isolés, les voir dans un piège ou ils vont subir des pertes terribles et insupportables, que le Hamas va sortir renforcé du conflit et qu'il va se refaire, la réalité est tout autre. On est dans une prise de contrôle totale de la bande de Gaza avec une destruction systématique de l'infrastructure. L'objectif est simple, rendre cette zone invivable, pousser les palestiniens à l'exil, empêcher toute reconstitution d'une nuisance sécuritaire. La réalité c'est que nul ne va empêcher cela, nul ne fera la guerre à Israël pour sauver les palestiniens. La rue arabe, sur les réseaux sociaux, dans les discours est très active mais n'influence rien du tout. Il n'y avait que les USA pour freiner les israéliens (dans une certaine mesure) mais ce n'est pas avec Trump que ça va s'arranger. La posture de Macron n'est pas un engagement politique envers un état palestinien, c'est une posture qui va plutôt calmer une rue arabe en France. Les protestations intérieures à Israël ne défendent pas un état palestinien, ça milite pour les otages. Mais il faut avouer que le 7 octobre 2023 aura été un retournement qui fait accepter aux israéliens cette politique de force. On peut dire ce qu'on veut, mais jusqu'à maintenant les israéliens réussissent à tirer leur épingle du jeu, à se positionner et à éliminer/réduire des menaces. Le Hamas ce n'est plus grand chose et au final il ne sera plus grand chose. L'action contre le Hezbollah (des bipeurs jusqu'à l'élimination du chef et de nombreux autres responsables) a réconforté et on a été très loin de voir un Hezbollah inondant Israël de ses missiles. La fin du régime d'Assad a permis à Israël de prendre des positions et d'éliminer petit à petit les moyens militaires lourds de l'ancienne armée syrienne. Face aux Houthis c'est pareil, ok les anti-israéliens et la rue arabe va s'exciter de voir un missile passer la défense israélienne, ce sera leur seule victoire même si au final ce n'est qu'un cratère au milieu de rien, mais derrière on ne va pas se mentir, les quelques raids israéliens au Yémen ont été autrement plus impactants et comme souvent, est-ce que le jeu en vaut la chandelle? Est-ce que l'action des Houthis impactent les opérations israéliennes à Gaza? Il ne faut pas attendre grand chose de la Russie ou de la Chine, ce genre de pays vendent depuis des années leur monde alternatif, multipolaire, leur nouvel ordre mondial qui a toujours été en réalité celui d'un monde ou chacun fait ce qu'il veut sans que l'occident ne vienne lui mettre un bâton dans les roues. Pouvoir faire la guerre à qui on veut c'est le concept même de ce monde multipolaire, de ses zones d'influences, de la remise en question de l'ordre internationale (ONU etc...) qui ne permet plus de faire la guerre. Donc la venue d'un gars comme Trump qui va jouer l'isolationniste, même s'il joue à celui qui cherche la paix, ça ouvre en réalité les portes vers plus de conflits. Les USA ne s'opposent plus aux guerres des autres? Ben c'est marrant la confiance que prend Poutine tout d'un coup en Ukraine, c'est marrant de voir les israéliens qui se sentent pousser des ailes, c'est marrant de voir l'Inde et le Pakistan beaucoup moins sur la retenue pour s'en mettre sur la gueule et faut pas croire, ce n'est pas terminé. Le BRICS dans tout ça? Mais on le répète depuis des années, ce n'est aucunement une grande alliance ni une grande institution. C'est essentiellement de l'affichage qui va surtout vendre du rêve à une certaine populace anti-occidentale à qui on leur vend justement un nouveau monde remplaçant l'occident. Dans les faits, le BRICS s'observe actuellement dans le soutien de la Chine au Pakistan contre l'Inde, il s'observe par l'absence de soutien clair à la Russie contre l'Ukraine (la Chine n'a même jamais reconnu l'annexion de la Crimée en 2014). Qui pour croire une seule seconde que les palestiniens ont une quelconque importance? La question aujourd'hui est de savoir ou sera la prochaine guerre? Une reprise des combats entre Arménie et Azerbaïdjan? Une Turquie plus entreprenante en Syrie? Une guerre contre l'Iran? Contre Taïwan? Au Maghreb? Allons donc, profitons de ce nouvel "ordre mondial" qui s'ouvre devant nous, enfin libéré de la tyrannie occidentale, de ses valeurs, de ses règles, de ses principes, de ses sanctions, ses pressions. La loi du plus fort. -
Inde : politique intérieure et internationale
Pol a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
On voit quand même dans cette affaire que le Rafale n'est pas qu'une passion franco-française. Au vue des réseaux sociaux, il est devenu plus qu'un symbole que certains s'évertuent ardemment à ridiculiser pour diverses raisons. Il y a d'un côté ceux qui jouent l'aspect commercial pour essayer de casser une dynamique de ventes, d'autres (les plus nombreux) semblent vouloir se rassurer en laissant penser qu'avoir des Rafale ne donne pas un avantage. On va retrouver dans ce lot le traditionnel camp de l'anti-France (essentiellement venant d'Afrique), mais aussi des pays comme la Turquie qui va se faire un plaisir à jouer dessus par rapport au voisin grec qui a lui aussi des Rafale. L'Inde a bien entendu largement mis le Rafale sur un piédestal de la modernisation de son aviation, le Pakistan en fait donc son symbole de supériorité. Quand on voit toute la machinerie de propagande largement portée contre le Rafale, on peut se poser quelques questions. Le système informationnel a réussi (faut le dire) à ce qu'on ne parle même plus des coups que l'Inde a infligé au Pakistan pour ne parler que des avions que l'Inde aurait perdu (toujours avec un énorme conditionnel) et dans le même temps faire une valorisation massive de l'armement "made in china" (souvent par les chinois eux-mêmes). Je pense que le Pakistan est très largement soutenu par un système informationnel et de propagande qui est déjà en place depuis des années par des pays comme la Chine ou la Turquie. Il suffit d'un mot d'ordre pour que la machinerie s'opère sur un sujet précis, sur un point en particulier. L'Inde de son côté a sans doute largement mis de côté la guerre informationnelle, restant sur une propagande nombriliste à destination du public indien et non pakistanais ou du reste du monde. Qu'un Rafale soit abattu, en vrai, qu'est-ce qu'il y a de choquant ou d'extraordinaire? Si encore le Rafale serait un avion "furtif", là effectivement on soulèverait bien plus de questions. Ce serait le cas d'un F-35 par exemple ou toute sa force commerciale, tout son intérêt reposerait sur sa furtivité. Aujourd'hui on fait comme si le Rafale c'était toute l'aviation indienne, qu'abattre un Rafale c'est mettre l'aviation indienne à terre, du moins c'est ce qu'on cherche à instaurer dans nos esprits. Mais le rafale dans l'aviation indienne c'est 36 appareils. On parle souvent d'une aviation indienne vétuste qui doit se renouveler, pourtant on se demande bien ou se trouve et à quoi servent les 260 Su-30? La propagande anti-Rafale cherche à faire croire qu'acheter le Rafale ne sert à rien, que c'est une perte d'argent, pourtant ceux qui disent cela sont souvent les "ennemis" de ceux qui achètent du rafale, donc si ce dernier serait de la merde, ils devraient plutôt insister pour qu'ils continuent d'acheter des Rafale plutôt que de jouer à ceux qui veulent préserver l'argent du contribuable indien (ou autre). La vérité c'est que le Rafale reste un problème et que du côté pakistanais comme chinois, on préfère voir l'Inde galérer avec des projets comme le Tejas ou racheter des Su-30 plutôt que de voir le Rafale. Si aujourd'hui il n'y a que 36 Rafale, la possibilité de le voir en plusieurs centaines d'exemplaires inquiète depuis un certain temps. Après comme beaucoup l'ont déjà dit, avoir des Rafale ne fait pas tout. Il ne suffit pas d'avoir les mêmes avions que notre armée de l'air pour avoir le niveau de notre armée de l'air. C'est pareil pour tout et partout. Des saoudiens dans des Abrams ce n'est pas la même chose que des américains. L'humain, avec son entrainement, ses expériences (+son Histoire) , ses compétences, ses tactiques, ses stratégies, ses réflexes qui vont façonner sa "culture militaire", son professionnalisme et son efficacité, ça fera toujours la différence sur le terrain. Pour ceux qui ont déjà travaillé avec des nations étrangères, ils savent qu'il y a d'énormes disparités. Si on peut chercher souvent à se mesurer aux américains, aux anglais, aux allemands ou à d'autres pays qui ont une certaine similitude culturelle de la guerre avec nous, cela devient un tout autre exercice quand vous allez chercher un peu "d'exotisme". Il n'y a rien de raciste là-dedans, faut le vivre pour le comprendre, il y a des pays ou les hommes et leurs chefs ont des pratiques, des comportements et des usages qui peuvent surprendre. Autant vous pouvez avoir par exemple des israéliens dans leurs avions d'origine US qui pourraient parfois donner des leçons aux américains, ce ne seront pas les égyptiens qui vont apprendre grand chose aux français. Et dans un affrontement entre un Rafale égyptien et un F-16 israélien, il faut voir bien au-delà des capacités des 2 avions... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Beaucoup trop de monde s'imaginent qu'il suffit qu'un dirigeant claque des doigts pour mobiliser des millions d'hommes. On oublie que le problème n°1, c'est la capacité du "système militaire" à absorber cette masse. Il y a des limites multiples qui vont de l'encadrement, de la formation, de l'infrastructure, de l'industrie, de l'équipement. Peu importe si sur le papier vous avez la démographie qui puisse permettre de mobiliser une ressource humaine en nombre. Faut pas croire que les autres sont vraiment différents de nous, pensez vous que si demain Macron décide de mobiliser 500 000 français, notre armée va pouvoir gérer et équiper tout cela? Ben les ukrainiens ou les russes c'est la même chose, peut-être que leur seuil est plus haut que le nôtre, mais il y a un seuil critique, ce n'est pas lié seulement à un renoncement politique. Je l'ai souvent expliqué ici avec la Russie quand on explique que son armée se "renforce" car il y a théoriquement plus d'hommes qu'avant la guerre. Cela ne veut pas dire que le potentiel globale de l'armée va croitre dans les mêmes dimensions, il n'y a pas plus d'avions, plus de navires, plus d'artillerie, plus de blindés qui accompagne cette nouvelle ressource humaine. L'industrie russe actuelle n'est pas celle de la grande guerre patriotique même si du côté de Moscou on aime donner l'impression du même élan qui doit naturellement amener au même résultat. Nous ne sommes plus non plus 100 ans en arrière ou sur le champ de bataille tout ce qu'on demandait à un soldat était de tenir un fusil (après un entrainement de quelques semaines) puis d'obéir aux ordres. Les combats, les menaces, les armes ont changés. On fait comme si la Russie pourrait sur décision de Poutine sortir 3 ou 4 millions d'hommes de son chapeau, c'est peut-être vrai sur un graphique démographique, par contre ce n'est pas possible militairement. Quand on sait qu'en plus, l'engagement actuel consomme énormément de ressources humaines, que pour des raisons sociétales et de craintes politiques on se borne à vouloir envoyer que des contractuels au front, ben vous vous retrouvez en vérité avec des gros chiffres sur le papier pour une armée de l'arrière, de mobilisés qui sont très loin d'avoir un encadrement de qualité, une formation de qualité et de l'équipement tout court. La guerre absorbe tout, ça aussi on l'a déjà dit, faut arrêter de penser que la Russie se bat un bras dans le dos, qu'elle a derrière des armées cachées qui seraient en réserves avec des T-14 par milliers, de l'artillerie à ne plus savoir quoi faire etc. Ceci est bien souvent l'espoir de certains, un moyen de se rassurer, la vérité, c'est que lorsqu'il y a une déconvenue importante qui casse un peu les zones d'efforts et de concentration des russes, comme lors de l'offensive ukrainienne à Koursk, on voit que derrière c'est bien vide. Les russes ont fait appel aux coréens pour boucher les trous. Côté ukrainien c'est pareil, il y a bien une limite que leur système militaire (avec l'aide internationale) est capable de supporter. Les formations faîtes à l'étranger par des étrangers, ce n'est pas pour le fun. La plupart des formations restent centrées sur des fondamentaux, on ne leur apprend pas une doctrine de l'Otan. Par contre on va donner l'infrastructure, les formateurs et les matériels à ces troupes, ce qui va permettre à l'Ukraine de mobiliser plus que si le pays fonctionnerait uniquement sur ses propres ressources. Chez les ukrainiens comme chez les russes, la ressource humaine est un flux. Le conscrit russe de l'automne 2022 n'est déjà plus en activité, il va rejoindre la liste des "réservistes" non opérationnels mobilisables. C'est un peu la même chose pour les contractuels, la masse se perd plus dans les fins de contrats que sur le terrain. Le besoin de renouvellement est constant, massif, exigeant, sous tension. Du côté ukrainien on a un engagement des mobilisés dans les affrontements qui est différent des russes, ces derniers cherchant via la propagande à jouer sur un Zelensky "forçant" les ukrainiens à combattre, cherchant à généraliser au passage tous les faits divers qui vont mettre en avant les réfractaires, déserteurs et autres afin de dépeindre un système totalitaire qui viendrait chercher les ukrainiens chez eux à la maison, les emmenant de force à la mort. Mais c'est exactement la même chose en Russie, un "ordre" de mobilisation est un ordre, pas une proposition. Vous refusez, on vient vous chercher, comme pour les déserteurs. Le camp pro-russe est très friand de cela, l'idée ou les ukrainiens ne veulent pas faire la guerre, qu'il n'y a plus assez d'hommes au front, que ce serait juste une guerre de Zelensky et de son "régime politique nazi". Mais je le redis, le gamin russe de 18 ans qui refuse de se rendre suite à un ordre de mobilisation, ben on viendra le chercher chez lui, de force et ce sera pareil chez nous si on devrait faire la même chose. On était déjà plusieurs à avoir expliqué que le système ukrainien tel qu'il était limitait de facto la capacité de mobilisation. Des lois qui allaient de la suspension du service national en temps de guerre (alors que les russes n'ont jamais arrêté leur système de conscription) ou encore à une limite d'âge de 27 ans minimum pour ceux qui sont mobilisables. Ce système excluait (hors contractuels et volontaires) toute la jeunesse ukrainienne, amenant en même temps à une hausse de la moyenne d'âge, car il n'y a plus les conscrits (les plus jeunes) et que les mobilisés (ce n'est pas pareil) sont des tranches d'âges plus grandes. Là encore pour le camp pro-russe qui veut écouter ce qu'il veut entendre, c'est le "signe" que l'Ukraine n'a plus d'hommes, qu'ils vont piocher chez les "vieux", que très bientôt ce sera l'effondrement. L'autre problème en Ukraine, les critères physiques et de santé des mobilisés va encore réduire le potentiel des mobilisables. Un problème de santé, un petit handicap physique, une situation parentale compliqué, un emploi qu'on va juger "essentiel" au fonctionnement du pays et vous êtes dispensé. Sinon un petit billet à la bonne personne pour vous trouver une excuse, ça passe aussi. Beaucoup de choses ont été souvent pointées du doigt, de nombreux changements ont été faits. On sait tous pourtant que c'est dans la jeunesse que vous trouvez la "meilleure" ressource humaine pour la guerre. Que ce soit en terme de santé physique comme en terme démographique chaque année une nouvelle classe d'âge entre dans le "vivier". Les problèmes en RH de l'armée ukrainienne ont souvent des origines dans leur système. Kiev à un seuil de soutenabilité, il a peut-être été au-dessus de ses capacités au début de la guerre, mais il ne faut pas croire une seule seconde que les ukrainiens vont se retrouver en manque d'hommes. Ils vont avoir du mal à faire plus qu'ils ne le font. Là encore on est dans la propagande russe ou on aime croire qu'on décime l'armée ukrainienne, que ce seraient les pertes infligées par l'armée russe qui amène tout cela, mais c'est de la pure connerie. L'essentiel du renouvellement en Ukraine n'est pas là pour remplacer les morts et les blessés (même si ça représente un pourcentage) il est avant tout pour remplacer les contractuels qui ne renouvellent pas, les mobilisés qu'on doit démobiliser. C'est un peu pareil du côté russe, sauf qu'eux c'est encore plus tendu car mise à fond sur les contractuels. Il suffit de voir les sommes et les primes proposées pour le comprendre. La masse des conscrits qu'on va augmenter pour donner de gros chiffres, sont encore des jeunes russes de 18 ans mais qui ne se retrouvent pas au front sauf s'ils signent un contrat. Aujourd'hui le jeune ukrainien de 18 ans, il n'est ni appelé à faire un service, ni mobilisable, ceci jusqu'à 25 ans. C'est pour ces raisons que le système actuel des russes est lui aussi très limitant. Là c'est surtout pour une question politique, on veut éviter de rendre la guerre trop impopulaire et faire ce qu'on reproche aux ukrainiens. Mais dans un cas comme dans l'autre faut comprendre que mobiliser en masse a ses contraintes et ses limites. Que cette guerre ne se terminera pas sur l'épuisement humain. Même si les pertes sont importantes, on est tout de même loin des pertes des 2 guerres mondiales. Que l'un a des difficultés pour maintenir une armée de 700 000 hommes sur le long terme ne veut pas dire que dans 6 mois il n'y aura plus rien, il sera peut-être plus à l'aise pour maintenir une armée de 600 000 hommes. Que l'autre cherche à augmenter le volume total d'hommes sous les drapeaux en augmentant les appelés, donc des hommes qui ne vont pas au front, ça ne veut pas dire que cette hausse va se voir sur le front, car ce sera encore et toujours une question de contractuels et du système en général. Sur le terrain on voit bien que les russes à qui on donne l'abondance humaine depuis 3 ans est toujours incapable de mener une action décisive et massive sur un point du front et que les ukrainiens qu'on déclare toujours à court d'hommes semblent toujours tenir. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On parle beaucoup des drones aériens, mais cette guerre aura également révélée le potentiel du drone naval Entre la frappe de navires en mer, l'attaque de navires à quai dans le port de Sebastopol et l'attaque contre des aéronefs, on peut s'interroger sur les prochaines étapes. Le drone naval qui va bientôt transporter un drone suicide aérien pour surprendre dans une frappe lointaine? Les ukrainiens sans disposer d'une marine ont quand même réussi (essentiellement grâce aux drones) à empêcher les russes d'exercer un blocus maritime, d'empêcher les russes d'approcher de leurs côtes, de rendre Sebastopol insécure pour la marine russe. Toute la mer noire semble de plus en plus compliquée pour la marine russe et si maintenant les ukrainiens commencent par planter des drones navals à vocation anti-aérienne ici et là, on est dans un quasi déni d'accès ou il manque aux ukrainiens qu'à multiplier et combiner les différents vecteurs. Je m'interroge de plus en plus également sur une action ukrainienne le 9 mai à Moscou. Autant on sait que les années précédentes, la capacité ukrainienne pour frapper à 500 km était très restreinte, même symbolique, autant aujourd'hui on sait qu'ils peuvent y arriver. L'objet d'une telle action ne sera pas vraiment de faire du bilan (ils ne vont pas viser la place rouge ou Poutine, ils vont vouloir perturber l'événement, limite que ça pousse à une évacuation de Poutine. Le Kremlin souhaite une trêve pour cette période afin que tout se passe sans problèmes pour l'image, la propagande, les médias. C'est justement pour cela que les ukrainiens pourraient gâcher la fête. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
S'il y a une caméra, c'est qu'il y a un opérateur dans la boucle. S'ils arrivent à récupérer les images pour les diffuser, c'est qu'il y a un moyen de communication sans doute satellitaire qui peut également fonctionner pour la commande. Le guidage est manuel c'est sûre, le repérage des cibles (ou de la zone) a été sans doute faite au préalable. L'arrivée sur zone peut se faire en autonomie via GPS. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je trouve que les assauts en moto sont une humiliation? Non visiblement tu n'as toujours pas compris le sens de mon commentaire. Ce que j'ai soulevé l'autre jour, c'est de vouloir faire passer l'armée russe en mode "mad max" comme un choix et non comme la conséquence d'une cause. Ce n'est pas qu'une question de motos, mais d'un ensemble. L'armée russe a de moins en moins de blindés, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'en a pas. Les troupes engagées font avec les moyens du bord, tout ce qui peut servir à la mobilité, de la trottinette électrique au cheval, du tracteur à la moto sera utilisé. Qu'il est plus simple, plus rapide et moins coûteux de donner des motos, ou des petits buggys que des blindés. Plus le temps passe, plus on observe cela, plus on va voir des assauts avec des moyens légers quand ils ne se font pas à pieds. Il y a des gens qui continuent de ne pas vouloir voir des limites à l'armée russe. Ils n'arrivent pas à avancer, on va dire que c'est leur stratégie. Les pertes ce n'est jamais grave, c'est de toute façon le puits sans fond. S'il y a moins d'offensives avec des blindés, c'est que c'est forcément un choix, jamais on ne se dira qu'en fait la ressource peut manquer. 3 ans qu'il y a cette guerre, 3 ans qu'on évoque une industrie russe qui produit massivement, pourtant on ne voit pas beaucoup de blindés neufs qui iraient inonder la ligne de front. Peut-être qu'en fait quand on voit les vieux blindés russes au front, qui sont bricolés artisanalement sans doute pendant des jours pour leur donner une protection supplémentaire, on devrait s'interroger du pourquoi l'industrie russe n'est pas en mesure de fournir ce qu'il faut plutôt que de chercher le système D de ce bricolage. Quand on voit des russes faire des assauts en Lada, faut pas croire que ceux qui sont dedans ont laissés un blindé de côté en disant que c'est mieux. Ceux à qui on a donné une moto n'ont pas choisi cela. Ici tu vas prendre une vidéo qui va faire plaisir à ton point de vue, mais tu sais comme moi la finalité de l'action. Tu sais comme moi qu'il y a bien plus de vidéos qui vont montrer des assauts désastreux que des assauts réussis. D'ailleurs qu'est-ce qu'un assaut réussi? Il ne suffit pas juste d'avancer avec 15 types en motos pour percer les lignes adverses. Là aussi les vidéos sont nombreuses ou à la finalité, ben les quelques types qui sont entrés dans ce qui est aujourd'hui un "no man's land" de la ligne de front finissent tout simplement par se faire prendre un par un par des drones. La problématique n'est pas d'avoir des moyens légers, plus d'une fois j'ai dit au contraire que je trouve cela très pertinent pour amener de la vitesse dans une dynamique de confrontation très lourde, très fixe. Mais ce qu'on observe traduit une nouvelle fois une réalité qu'on ne veut pas voir ou accepter, c'est celle ou dans les 2 côtés on est complètement incapable de concentrer et d'effectuer une offensive avec de la masse. Si hier on constatait qu'on ne pouvait pas percer avec 10 blindés, aujourd'hui on constate qu'essayer de percer avec 10 voiturettes de golf ou 10 motos ben ça ne marche pas pour autant. On refait les mêmes tactiques en passant d'un BMP à une voiturette ou une moto. Au final ça ne change rien du tout au bilan, c'est quoi d'ailleurs le bilan de la vidéo que tu postes? Il y a une deuxième partie ou alors ceux qui l'ont poster l'ont arrêter quand ça devenait "moins intéressant"? Le jour ou je verrai un assaut avec 500 ou 600 types en moto qui vont s'enfoncer au plus loin possible de la ligne de front pour perturber le dispositif défensif, suivi dans le même temps d'une offensive plus lourde de 200 ou 300 blindés et 10 000 hommes en plus derrière pour exploiter la brèche, là effectivement on aura pleinement exploité le potentiel des motos. Mais si c'est pour faire des assauts de 10 mobylettes et 2 pick-up, il n'y a rien du tout à mettre en avant. Si nous ne voyons pas cela, ce n'est pas un choix, c'est qu'ils n'en ont pas les moyens. Pour l'heure j'ai toujours l'impression que côté russe on a donné comme mot d'ordre aux différents chefs "montez à l'assaut, il faut avancer" et qu'à défaut d'une stratégie d'ensemble, on est sur des initiatives locales, ou un chef de section va préparer son assaut pendant 2-3 semaines, va mener sa section à l'assaut d'une position ennemie dans l'espoir que ça marche pour être promu. 3 ans de guerre, 3 ans qu'on m'explique la montée en puissance russe, pourtant la Russie semble toujours incapable d'amener l'équivalent d'une division sur un point du front pour créer une vraie offensive dans laquelle effectivement, 500 types en moto permettraient de vite faire perdre la tête et capter toute l'attention des opérateurs de drones, avant que derrière ça puisse avancer un peu mieux avec du lourd. Mais ce n'est pas du tout la tendance de ce conflit, car les russes comme les ukrainiens sont plus que rincés même s'ils ne le diront jamais. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je me disais bien au début du commentaire qu'il y a un truc qui ne collait pas avec le pseudo. Il fallait attendre d'ouvrir la 2e vidéo pour comprendre l'orientation du message. Un message préventif pour essayer à nouveau d'élever, relativiser et valoriser les russes. Si je dis "préventif" c'est qu'il y a comme la crainte que la première vidéo soit publiée par un autre ici et que les russes soient moqués, on prend donc les devants... -
Le Burkina Faso
Pol a répondu à un(e) sujet de Coriace dans Politique etrangère / Relations internationales
En dehors des réseaux sociaux qui ont fait toute la propagande et le pouvoir de ces régimes, ou est-ce que ça a déjà senti bon dans ces pays? Ce type là ira un jour à Moscou et pendant son absence un autre prendra sa place. C'est le jeu de la chaise musicale, on attend juste que quelqu'un coupe la musique pour s'assoir au plus vite sur le trône. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Trump voulait "son" deal, il l'a, même si c'est très loin des revendications du début. Comme beaucoup de choses, Trump cherche du gain politique et il comprend très certainement ce qu'on a déjà tous compris à propos de "sa paix de 24h s'il était élu", ça n'aboutira à rien, ils ne pousseront pas l'Ukraine à accepter les conditions russes. Soit les américains finiront par s'éclipser, soit ils vont finir par exercer une pression plus importante sur la Russie pour l'amener à des concessions. Trump a fait campagne dans l'idée que les USA donnent à l'Ukraine sans rien obtenir en retour. On peut se demander si toute "l'ouverture" à la Russie n'était pas qu'un coup de pression sur l'Ukraine pour obtenir ce deal qui sera "la" victoire de Trump (comme ce sera le cas pour d'autres pays). Maintenant que ce deal est fait, le "retour" sur investissement que Trump cherchait dans le soutien à l'Ukraine est là, même si on est loin des revendications loufoques du début (300 milliards etc.), il n'y a plus de raisons à vouloir faire plier Kiev pour les beaux yeux de Moscou. N'oublions pas que Trump a suspendu l'aide américaine à la signature du deal et qu'on peut s'interroger alors sur une reprise de celle-ci. Alors ce sera peut-être une aide différente, moins de dons et plus d'achats via une dette remboursable. En effet il n'a pas fallu attendre longtemps pour qu'on observe les premiers signes: Il y a 2 semaines c'est Zelensky qui annonçait vouloir commander 10 systèmes Patriot pour 15 milliards, avec l'assistance financière de pays européens. Une fantaisie illogique pour certains mais qui au fond ne l'est sans doute pas tant que ça si on comprend la nouvelle dynamique post-deal. Je pense qu'un nouveau chapitre s'ouvre avec l'abandon de pressions sur Kiev pour exercer une pression plus importante sur la Russie. Ils vont reprendre les livraisons d'armes, ce ne se fera plus sous forme de dons comme avant, mais d'achats, ce qui passera forcément par de la dette. On entre possiblement dans une logique de Lend lease pour l'Ukraine (ce que les européens semblent également chercher depuis le revirement américain). On va sûrement observer un changement dans les discours dans les semaines à venir, pas impossible également que Trump finisse par lever plus de barrières que Biden sur ce que l'Ukraine peut acquérir et comment elle doit l'utiliser. Du côté de Moscou on continue de croire que les USA vont faire capituler l'Ukraine et lui faire signer toutes les exigences que les russes veulent, va bien falloir comprendre que l'Ukraine ne signera jamais une telle paix. -
Environ 120. Il y a justement autour de 80 VBCI (peut-être 88?) qui ont des obsolescences majeures. Une obsolescence ne veut pas dire "inutile" ou "trop vieux". Cela veut dire qu'il y a pour diverses raisons une impossibilité de remettre en état (pièces qui ne sont plus produites, modifications structurelles etc...) ou qu'on soit presque dans un besoin de régénération globale du véhicule (par un programme qui sort des opérations de soutiens ordinaires). Pour le cas des VBCI, ces obsolescences concernent également une grande difficulté pour ne pas dire une incapacité à les faire évoluer vers SCORPION (qui doit se faire à la MLU du VBCI prévu dans l'actuel LPM vers 2027) Forcément, si on serait dans une situation ou il n'y aurait pas un excédent de VBCI, on aurait fait un effort pour ces engins. Rechercher à les vendre d'occasion n'est pas une mauvaise chose quand on sait que derrière on va dégager de l'argent (quand on en recherche), ça va augmenter la disponibilité globale du parc (car beaucoup d'entre eux sont inaptes), ça va améliorer de l'appro, du soutien de la gestion sur le reste du parc. Comme il est indiqué dans l'article, ceux qui sont proposés à l'occasion aux grecs devront être modernisés, car c'est nécessaire. Ils pourront offrir une bonne base pour appréhender la version Philoctète qui sera le coeur de leur parc. Pour nous, même avec 88 engins en moins, on restera excédentaire. Je pense qu'on a décidé d'en garder de côté, car il y a peu encore on était prêt à vendre l'ensemble du surplus. Si cette vente grecque se réalise, on va redémarrer une chaine de production du VBCI qui pourrait ainsi bénéficier d'un nouvel élan à l'export. Comme on le sait, en ce moment, on est un peu dans une forme de brouillard ou la LPM doit être prise avec un recul. Non pas qu'on va sombrer dans des coupes budgétaires, bien au contraire. La planification reste une modernisation à mi vie du VBCI qui commencera dans 2 ans, qui verra une scorpionisation du véhicule, de l'échange standard de certains équipements (optiques par exemple). Structurellement comprenons le bien, il n'est pas possible de venir y mettre une tourelle T40. L'amélioration de l'armement débattue jusqu'alors c'était l'intégration de roquettes guidées laser voir MMP (pas par grappes de 10) à la tourelle actuelle. Donc si on reste dans la logique en cours, notre VBCI qui a encore 20 ans devant lui, on ne va pas le bazarder pour un autre véhicule et il ne va pas passer en une version Philoctète après une modernisation. Si on veut cette version, faut acheter du neuf et dans ce cas il faudra savoir quoi faire de nos actuels VBCI (du moins la version VCI car la VPC on pourrait la maintenir) et ça ne manquera pas de soulever des interrogations financières. Mais il ne faut rien écarter, les augmentations de budgets envisagées amènent des options qui il y a encore 6 mois pouvaient paraitre impensables. On a actuellement certaines possibilités pour transformer l'infanterie française. Pour moi, au vue de notre situation actuelle, l'acquisition d'un VCI (peu importe lequel, qu'il soit un chenillé ou un Philoctète) pour remplacer nos VBCI ce n'est pas impossible (même si je pense que la probabilité est faible). Mais derrière il faudra basculer les VBCI (et faire une modernisation même mineure) vers 6 régiments d'infanterie devant recevoir des Griffons. On réduit la cible de Griffon (on est de toute façon en phase de commandes/livraisons) et on fera transférer ou changer de versions aux Griffons déjà livrés dans ces 6 régiments ultérieurement. Il y aura donc pendant quelques années un petit brassage de véhicules dans ces régiments. Bien organisé on évite des problèmes capacitaires, tout ne se fera pas d'un coup en laissant des régiments sans rien. Puis dans 10 ans, plutôt que chercher un successeur au VBCI, on le remplacera par le nouveau VCI qu'on aura pour harmoniser le parc de VBCI à horizon 2040-2045.
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Le Burkina Faso
Pol a répondu à un(e) sujet de Coriace dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous le savons depuis bien longtemps dans ces pays et c'est aussi une raison pour laquelle on a toujours été très regardant sur les armes qui arrivent dans ces pays, dans ces armées. Dans ces pays ils sont toujours très friands des armes, synonyme de force et de pouvoir. Dès que vous allez armer un peu trop une partie de l'armée, il y a risque d'un coup d'état. C'est une pression intérieure permanente ou on n'aime pas donner trop de pouvoirs aux subordonnés, ni ne leur en donner trop longtemps. Avec peu, ils se sentent très vite les rois du monde. Et comme l'instabilité politique amène souvent à faire proliférer des groupes rebelles, des terroristes, le risque que ça passe de plus en plus chez eux. On a toujours pris ce risque en compte. D'autres pays ne comprennent pas cela, ils pensent qu'en renforçant les armées locales, ils vont consolider le pouvoir ou améliorer la lutte contre ses ennemis , mais ça ne dure jamais éternellement. Comme avec la Russie ou la Chine, tôt ou tard on retrouvera ces armes ici et là. Ceux d'en face en temps normal, ils vont gratter chaque point faible pour prendre le maximum d'armes aux unités isolées et vont rechercher un chaos politique qu'ils sauront exploiter à leur avantage -
Pourquoi le monde à l'envers? Les russes qui vont acheter aux iraniens leurs drones Shahed 136 ou leurs missiles pourraient se dire la même chose... Souvent dans le made in France il faut oublier le "low cost", on va réussir à faire un truc, mais il sera 10 fois plus coûteux. Il ne faut pas avoir honte ou se sentir con, aujourd'hui nous avons beaucoup de choses à apprendre des ukrainiens, en particulier pour faire du low cost. Nous ne sommes pas en avance dans le domaine du drone, on le sait depuis des années. On a beau faire de formidables avions de chasse, on pourrait penser qu'un drone c'est plus facile et plus simple, pourtant on voit bien que non et si en plus on cherche à aller vite, faut prendre ce qu'il y a à prendre de ceux qui savent. On peut apprendre sur leurs techniques de fabrications, leur organisation, les très nombreux retex qui chez eux arrivent tous les jours directement des utilisateurs en situation opérationnelle etc... L'entreprise de cet article produit notamment ce modèle Et oui visuellement ce n'est pas formidable, oui ça semble simple, oui ça ressemble à du bricolage, mais si on cherche du pas cher qui va servir à saturer les défenses adverses pour diverses raisons, ben allons-y, quitte à produire cela sous licence puis ensuite à s'en inspirer pour améliorer des choses. On cherche du consommable qu'on pourrait produire en quantité, si en ce moment on est sur le segment de munitions plus petites qui ont un rayon de 50km, l'étape du drone comme celui ci-dessus (à long rayon d'action) se fera aussi.
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Europe de la Défense ?
Pol a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
De notre point de vue c'est facile de dire "achetez français" au nom de l'Europe de la défense, comme si tout pouvait se changer et s'abandonner du jour au lendemain. Mais on ne change pas tout en 6 mois. Les autres toujours les autres ne font pas ce qu'il faut, mais croyez vous que si demain la France décide d'acheter des chars Léopard 2 aux allemands, les réactions ici seront d'applaudir l'Europe de la défense? On sait tous que c'est une chose qui se fera sur la durée, petit à petit, on ne va pas à chaque ventes d'armes qui n'est pas d'origine européenne faire comme si tout serait vain. Ce sont des choix nationaux car justement depuis des années on veut bien éviter de voir l'Europe mettre son nez dans des sujets régaliens des pays. C'est même souvent ceux qui veulent depuis des années le moins d'Europe qui aujourd'hui sont ceux qui l'ouvrent le plus sur la solidarité européenne, car en vérité c'est pour eux un moyen de plus d'enfoncer l'idée européenne et non de la renforcer. Quand l'Europe prend une fois une décision comme pour les 150 milliards devant servir uniquement à acheter de l'armement européen, il suffit de voir les réactions américaines, britanniques ou d'ailleurs pour en "profiter", la peur d'être marginalisé, la peur de voir émettre une concurrence beaucoup plus forte sur certains secteurs. -
Cela n'a jamais été un but. L'intérieur est réservé pour les hommes et l'équipement sensible/explosif, l'extérieur on déleste. Moins c'est encombré à l'intérieur, mieux c'est. Quand vous êtes dans un Griffon ou un Serval, tous les rangements à l'intérieur sont adaptés et il y a des attaches partout. Même pour le fusil, il y a des housses (sans doute le truc qui emmerde le plus les utilisateurs à l'arrière) qui servent à protéger les hommes. De nombreuses blessures (parfois mortelles) dans les véhicules touchés par des mines ou qui subissent des accidents de la route sont liés aux éléments intérieurs qui peuvent devenir des projectiles car se baladant (en plus des hommes...). Il faut que les gars prennent l'habitude de s'attacher, d'attacher leurs équipements, ce n'est qu'à l'approche d'un débarquement qu'on se prépare. La chose à éviter c'est d'avoir un véhicule à la sauce soviétique ou en raison d'un espace contraint, on se retrouve dans une situation inverse, l'équipement on le met à l'intérieur, les hommes eux, ils vont sur le toit...
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Il faut savoir qu'actuellement, dans les bureaux du ministère des armées on travaille sur une refonte de la LPM en vue d'une hausse à venir du budget. En fonction du rythme retenu de la hausse, de son volume et des projections, plusieurs choses peuvent se faire à court, moyen et long terme. On va déjà éplucher la planification en cours sur les objectifs à atteindre en 2030 et 2035, puis on va regarder ce qu'on peut accélérer et avancer. En parallèle de cela se pose la question de l'obtention de capacités supplémentaires. On ne parle pas d'une réorientation budgétaire comme on pouvait le faire encore ces derniers temps avec l'acquisition de moyens pour la lutte anti-drones ou pour un effort sur les munitions, mais bien de hausses permises par un budget revu à la hausse. La différence c'est que dans le premier cas, pour acquérir par exemple des moyens anti-drones au plus vite, ben fallait repousser un peu d'autres programmes et revoir certaines livraisons de véhicules. Dans le deuxième cas il n'y a pas à chercher à modifier la programmation. C'est ainsi qu'on a entendu assez rapidement via le ministre qu'on entre sur une phase de relecture du format de notre armée (plus de frégates, de Rafale...). La marine aura sa part, l'armée de l'air aura la sienne mais l'armée de terre également. Gardons à l'esprit la réalité RH que j'ai déjà mentionné dans l'autre commentaire, il y a des limites qui ne sont pas seulement liées au budget. Il est moins problématique de donner 3 frégates à la marine ou de donner 20 Rafale à l'armée de l'air que d'aller acquérir par exemple 2000 VCI/APC. On pourrait se dire que c'est juste un choix financier, mais non, derrière il faut comprendre que pour la marine on peut se dire que 500 marins en plus, c'est possible, que pour l'armée de l'air 100 aviateurs sur une base aérienne existante c'est également possible mais que pour l'armée de terre 2000 VCI/APC ben ça va nécessiter environ 25 000 hommes ainsi que la création d'une vingtaine de régiments, donc des milliards (sans compter le temps de trouver les sites, de construire...), là du coup c'est beaucoup moins possible. Donc c'est pour cela que j'appelle souvent à une approche réaliste, que tout n'est pas juste une question d'acquérir des véhicules comme s'il n'y avait que ça et il ne suffit pas d'augmenter le budget pour augmenter la masse. Nous sommes déjà aujourd'hui sur un fil au niveau du recrutement, y compris chez les civils de la défense. Pour l'armée de terre on doit rester sur une approche ou le format va se faire par des ajouts capacitaires, par une amélioration/densification des équipements dans les unités en service. Cela ne va pas interdire la création d'unités nouvelles, mais ça se comptera sur les doigts d'une main. Si on décide de faire un effort capacitaire sur l'artillerie, on va préférer densifier les régiments actuels, il en est de même pour la cavalerie. On est dans une situation ou on va investir dans des éléments qui vont amener un plus capacitaire mais qui dans le même temps "consommera" le moins possible d'hommes. C'est pour cela qu'il y a des gens qui ne vont pas comprendre qu'on puisse par exemple commander pour 10 milliards de Rafale quand ils diront que pour ce prix là on pourrait se payer X quantité de véhicules pour "gonfler" l'armée de terre. Un véhicule ça ne coûte pas très cher (encore que), on peut effectivement assez vite obtenir de grosses quantités, mais le problème est l'humain. Pour l'infanterie, faut pas se faire trop d'illusions, il n'y aura pas une multiplication des forces. En dehors de l'accélération du programme VBAE qui profitera à quelques sections spécialisés, hormis l'accélération d'une modernisation à mi vie du VBCI, l'accélération des livraisons de Griffon et Serval (+ augmentation du nombre de kits), il n'y aura pas plus à attendre. Le reste de l'effort sera au niveau des petits équipements individuels ou collectifs. Bien sûre qu'on pourrait se dire qu'il faut acheter rapidement remplacer nos VBCI par un autre VCI qui serait peut-être plus armé, avec pourquoi pas des chenilles. Que les VBCI qui ont encore bien 15-20 ans de potentiel pourraient être transférer au fur et à mesure en lieu et place des Griffons dans les autres régiments, mais c'est très peu probable. Il faudra attendre sans doute une dizaine d'année, quand on cherchera le successeur du VBCI (dans les années 2040) s'il ne serait pas intéressant de transformer certains régiments sur APC (griffon) en régiments sur VCI. Mais ça sera dans 20-25 ans. C'est pour cela que j'estime que les axes d'efforts seront plutôt du côté de l'artillerie, de la cavalerie. En artillerie sur le segment sol-sol, sol-air et drones. Dans la cavalerie, par l'augmentation du nombre de Jaguar (pour les chars, on a la situation qu'on a, faudra attendre une bonne dizaine d'année avant de revoir le format à la hausse dans la ligne du remplacement du Leclerc).
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Derrière chaque matériel il y a des hommes. Notre problème pour créer de la masse est et restera toujours limité par la ressource humaine. On ne va pas "couvrir" le territoire français avec des chars, regardons notre réalité stratégique et non celle des autres. Mettre de l'AC sur des APC traduit une mauvaise interprétation du rôle et des missions d'un tel véhicule. Mais c'est assez commun sur internet ou on oublie très souvent l'humain au point de croire que sur le champ de bataille, il n'y a que des véhicules qui s'affrontent entre eux. Un blindé, rappelons le, c'est avant tout un moyen protégé pour les hommes de se déplacer. Un APC va amener un groupe de soldats d'un point A à un point B. Plus le temps passe, plus on voit ces engins évoluer, plus on voit un blindage important, plus on voit de l'armement téléopéré ce qui peut prêter à confusion avec des engins blindés de combat comme peuvent l'être le char, le VCI ou d'autres. J'avais déjà expliqué la dernière fois que la zone ou va évoluer un Griffon ou un Serval n'est pas une zone ou il est sensé circuler des blindés adverses. L'armement "défensif" c'est adapté à de l'infanterie adverse. Si on devrait à chaque fois se dire "au cas où" on y mettrait également un Mistral en plus tant qu'on y est. La force d'un APC ne doit pas se chercher sur son toit mais dans les hommes qu'ils va faire débarquer. Ce sont eux qui font la mission, ce sont eux qui vont progresser et c'est à eux qu'on a déjà donné des moyens AC. Quand on fait le tour d'une unité d'infanterie (vous avez toujours un ensemble de forces avec son secteur, ses moyens), entre les grenades à fusil, les AT4, les MMP, je pense qu'on a déjà pas mal de choses pour faire face à de l'imprévu. Sans oublier des appuis indirects comme le mortier de 81mm, le LGI qui peuvent également bien calmer un adversaire avant même de devoir appeler l'artillerie. L'infanterie débarquée peut parfaitement faire des assauts, ils ont les moyens. Mais il ne faut pas prendre leur véhicule de transport pour un engin de combat, il ne l'est pas. Soyons heureux d'avoir ce qu'on a, dans de nombreux pays l'APC est un blindé très léger ou la présence d'un armement téléopéré est presque un luxe, un peu comme nous il y a 15 ou 20 ans avec quelques VAB TOP et ou l'Aravis était presque un autre monde. Dans beaucoup d'autres pays le combattant d'infanterie n'a même pas le luxe d'avoir un blindé, c'est un camion et puis voilà. Il suffit de regarder du côté indien et pakistanais, derrière le nombre de chars ou d'artillerie sur lesquels on aime se focaliser, derrière l'immense majorité des hommes sont transportés en camion. Le Pakistan va avoir seulement 3000 APC, essentiellement des M113 (même pas de VCI) pour 500 000 hommes. Les indiens c'est un peu mieux, ils vont avoir 2400 BMP2 (donc des VCI) et 2000 APC pour 1,2 million d'hommes. Dans aucun pays au monde vous verrez des APC surarmé (déjà un tourelleau téléopéré c'est déjà pas mal), si on veut de l'armement, on prend du VCI. Qu'il existe des plateformes APC modifiés pour en faire des versions spécifiques ça n'en fait pas une généralité. Autant chez nous, dans notre configuration, vaut mieux venir augmenter la quantité de Jaguar (véhicule de combat) pour densifier sa présence et l'accompagnement de l'infanterie débarquée. Ou/et augmenter le nombre de VBCI en lieu et place des APC.
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Le tourelleau n'a rien de fixe de toute façon, c'est comme beaucoup de choses, un kit adaptable à tous les véhicules. Le tourelleau n'a rien de pénétrant dans la structure du véhicule, il est juste posé sur le toit, puis fixé. La seule chose qui change d'une version à l'autre, ce sont les gabarits de sécurité, en gros des zones (angles) ou on va interdire le tir en raison d'obstacles (présence d'autres éléments sur le toit. Ici rien n'empêche un tourelleau, il aura juste une zone d'interdiction assez importante sur l'arrière. Dans la vidéo l'opérateur drone ne se trouve ni sur le siège du chef tactique ni sur celui du tireur (passager avant droit). Il est à la place d'un combattant. Il n'y a donc pas de problème pour la place dans l'habitacle, le seul élément rapporté étant un ordinateur. Le caisson à l'arrière est un élément commun à tous les véhicules, il n'est pas propre à ces drones sui se trouvent dans leur propre caisse. Ce caisson est un gros coffre de toit dans lequel on peut transporter ce qu'on veut comme on le faisait avec le VAB et peut parfaitement tenir un rôle de contenant pour drones comme ici. C'est adaptable partout, sur tous les engins, pas la peine de créer une nouvelle version ou de modifier spécialement des véhicules pour cela. On pourrait assez facilement créer un "kit drones", le caisse avec les drones pouvant tout inclure (les drones, la liaison radio etc...) avec seulement le besoin de faire passer un câble.
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Les soldats russes comme ukrainiens sont une guerre dans laquelle ils font comme ils peuvent avec ce qu'ils ont. Le drone, on le sait est sans le seul "game changer" de ce conflit. Cela ne veut pas dire qu'il va donner la victoire à l'un ou l'autre, c'est que cet élément nouveau (FPV et consorts) et massif modifie totalement les rapports de forces ou les tactiques classiques. On est vite repéré, on est traqué et ces drones amènent une précision exceptionnelle. Ils transforment le visage du champ de bataille, ils construisent à eux seul un "no man's land" dans lequel il est très dangereux de progresser. Cet espace, les deux belligérants cherchent à le contrôler et à y être actif. C'est bien le drone qui va pouvoir chercher au loin, le renseignement (image) et la capacité à cibler efficacement une cible ennemie. Dans cet environnement l'ensemble des moyens classiques ainsi que l'ensemble des tactiques sont revues. Un ATGM Konkurs à disposition peut s'avérer totalement inutile pour diverses raisons, que ce soit l'absence de postes de tir, d'un véhicule porteur ou que tout simplement son employabilité s'avère limité du fait du terrain (la vue directe et horizontale peut ne pas excéder la ligne d'arbre de l'autre côté d'un champ peu importe qu'en théorie ça peut aller plus loin). Les positions de tirs sont elles aussi plus vulnérables quand elles sont fixes (on ne défend plus une position, votre trou de combat utile pour du combat au sol ou contre l'artillerie se transforme en cible idéale pour un FPV). Le carnage dans le conflit ukrainien c'est aussi ce décalage entre des pratiques anciennes qu'on va perpétuer et ces drones qui vont les déconstruire et les remettre en question chaque mois qui passent. On est dans une grande consommation de drones en Ukraine, ils produisent beaucoup car derrière c'est consommé. Il y a beaucoup d'artisanats dans tout cela, ce ne sont pas des éléments qu'on cherche à faire durer. Chez nous on doit voir la chose différemment, on doit comprendre qu'une dotation initiale en temps normal ce n'est pas la même chose que cette consommation à grande échelle en temps de guerre. Il y a des choses qui ne changeront pas, les combattants terrestres auront toujours besoin de munitions comme le NLAW qui va satisfaire un besoin à leur niveau. Le MMP a lui un très gros avantage par rapport à des systèmes comme le Konkurs car il est très semblable à ce qu'on peut voir avec les munitions guidées. Il va s'affranchir des obstacles horizontaux (par sa prise d'altitude), guidage vidéo filoguidé donc insensible au brouillage, comme ATGM il n'est pas à mettre au placard des reliques d'une guerre de retard. Par contre ce que nous devons absolument faire, c'est revoir toutes les tactiques et tout l'environnement qu'on peut faire graviter autour d'une force terrestre. Bien intégré la dimension drone à la reconnaissance, avant et pendant les opérations. Il faut plusieurs "couches" de reconnaissances et de renseignements par drones, le plus important c'est d'obtenir le maximum d'informations sur une zone avant d'y aller. C'est être en mesure d'identifier à l'instant T les mouvements de l'ennemi dans cette zone et sur quelques km à l'arrière, c'est être capable de le neutraliser sans s'exposer. Plus le temps va passer, plus de toute façon le drone "simple" qu'on peut voir actuellement en Ukraine va devenir un drone plus complexe, plus coûteux. Car on voudra augmenter la charge, augmenter la portée, augmenter la résistance au brouillage, augmenter la qualité vidéo. Vouloir imiter l'artisanat qu'on voit chez les russes ou les ukrainiens c'est une fausse bonne idée qui peut sembler adaptée aujourd'hui mais qui ne le sera pas forcément demain. Nous devons avoir des choses qui soient fiables sur la durée si on souhaite stocker. Ce n'est pas un drone tout public sur lequel on va scotcher un explosif souvent improvisé (le PG7 ou autres sont loin d'être la masse de tous les drones suicides) qu'on va garder en stock des années ou qu'on va transporter dans son sac à dos. Il faut concevoir une munition simple, standard et adaptée. Une munition qu'on pourra stocker 30 ans sans problème. Puis ce sera autour de cette munition qu'il faudra concevoir un drone et le faire évoluer. Car ce qui est bien aujourd'hui sera déjà obsolète dans 5 ans. Cette munition on peut en stocker 100 000 s'il le faut, on définira la quantité plus tard. Mais derrière on doit avoir des drones qui évoluent et à qui on donne les moyens d'évoluer. Là on fera de la gestion de stocks bien différente avec une production qui ne s'arrête pas, par exemple 5000 drones en dotation permanente, puis tous les 2-3 ans on renouvelle avec un modèle plus évolué, les anciens pourront servir pour l'entrainement (avec une munition fictive) de stock secondaire, pour de la reconnaissance ou de pièces détachées. Les volumes et délais peuvent varier, mais ce que je veux dire c'est qu'il faut bien dissocier la munition du drone dans la gestion à long terme, qu'il faut maintenir une production active.
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Blocage des flux commerciaux Maritimes mondiaux
Pol a répondu à un(e) sujet de herciv dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous ne sommes pas en Russie. Chez nous la communication n'est pas cachée bien au contraire. Le CR des activités ou certains événements sont toujours mis en avant, tu le sais parfaitement. C'est que justement il ne se passe des choses que de temps en temps. Tu as bien compris que l'intensité que j'évoque, c'est bien lié à l'action de feu? Celles-ci sont rares et quand elles ont lieues, cela devient des événements qui finissent par être communiqué. On ne communique pas pour ne rien dire et ça n'intéresse pas le public de savoir qu'une mission d'escorte s'est bien passé, comme ça n'intéresse pas de savoir qu'une patrouille de police a fait sa ronde sans rencontrer de problèmes, ça ne veut pas dire pour autant qu'ils n'ont rien fait. Oui et justement ça relativise un peu plus la victoire stratégique des Houthis qui absorberaient d'énormes moyens internationaux. Justement, ce n'est pas une guerre de haute intensité. Justement ce n'est pas le cas. Justement ce n'est pas "éloigné" d'un point de ravitaillement. Justement Djibouti rempli pleinement ce rôle pour tout un tas de pays (USA en tête) et qu'un peu plus loin on peut compter sur la Réunion au cas où. Depuis le début des actions des Houthis, tu as tendance à surestimer leurs capacités et leurs potentiels. Tu étais de ceux qui voyaient nos navires se faire submerger par des 50 drones tous les jours et qu'ils finiront par toucher nos navires car nous n'aurions plus de missiles à tirer. Cette perspective dans ce conflit n'arrive pas, nous ne voyons pas cela et au bout d'un moment il faut faire la réalité de la situation en face et non s'imaginer des choses qui n'existent pas. Cela ne veut pas dire que les Houthis ne font rien, qu'ils n'ont pas de moyens, mais très clairement on est loin d'un conflit exponentiel ou certains il y a 1 an encore imaginait que les Houthis allaient vider nos navires de leurs missiles ou qu'ils allaient ruiner l'occident dans une guerre financière. C'est le même délire qu'à Gaza, ou dès le départ on avait des types qui sortaient la calculatrice car pensant que la guerre se ferait à celui qui aura la plus lourde facture financière dans une guerre entre le prix d'une roquette tirée et le missile intercepteur. Mais la finalité ne 'est pas joué sur ça. Mais à défaut de trouver et constater de victoires militaires sérieuses et impactantes, on cherche des victoires secondaires comme cela. Quand j'ai parlé de "finalité" je parle du choix entre tirer au canon ou au missile. Le jour ou on dit qu'on va préférer laisser venir la menace pour l'abattre au canon et que pour X ou Y raison le tir au canon (mauvaise visibilité, houle trop importante, mauvais angle...) et qu'on ne le touchera pas, que cette menace s'écrase sur le navire, oui je le redis, les gens comme toi changeront de discours. Mais sinon la finalité de la mission est d'éliminer la menace que fait peser les Houthis sur ce trafic. Cela peut être fait de diverses manières. La contrainte n'est pas très forte justement. La France peut tenir une permanence car en vérité, c'est ce que nous faisons là-bas depuis très longtemps et que notre base à Djibouti, nos forces dans l'océan indien amène à maintenir une présence sur zone. Que ce soit la lutte contre la piraterie ou une mission de souveraineté, on aura toujours une mission dans le coin. Ailleurs en Europe on fait le relai pour la présence d'un navire. C'est que peut-être aussi avec le temps qui passe, l'évitement du passage de Suez est rentré dans les moeurs, que la perturbation du trafic maritime n'est plus aussi important, qu'en fait même si c'est pratique, ce n'est pas indispensable. Les temps de transports s'allongent, le coût également, mais à l'heure de la guerre commerciale, de la baisse du prix du baril, ben ça risque d'être encore moins marquants. C'est aussi un truc à prendre en compte, Suez n'est pas un point de passage obligé et le plus grand perdant là-dedans, c'est l'Égypte. Avant même de savoir la probabilité d'interception, il y a un choix, celui de laisser s'approcher la menace en pariant sur une interception réussie de proximité. Donc quand ça marche on va applaudir, mais le jour ou ça ne marchera pas, vous allez voir les réactions. Mais visiblement dire cela est une folie pour certains, que c'est une logique incompréhensible... La comparaison n'est pas foireuse quand on sait lire ce que j'ai écris. Je n'ai jamais évoqué une mise en oeuvre plus longue du Milan, j'ai dis que le tir a été loupé, que le missile n'a pas touché sa cible. Parfait exemple ou justement il ne faut pas faire le pari qu'une interception se fera automatiquement comme on le prévoit, même dans le feu de l'action. On pourrait se dire que l'usage d'un Milan (et pourquoi pas un AT4? c'est vrai quoi, sur le papier c'est suffisant pour détruire ce SVBIED) est plus adapté car moins coûteux qu'un Javelin, mais l'efficacité n'est pas la même. Et parfois vaut mieux être efficace qu'économique. Pour la vidéo, elle est là- 1 937 réponses