Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Alexis

Members
  • Compteur de contenus

    14 243
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    227

Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. La différence, c'est que les Etats-Unis n'ont aucun engagement vis-à-vis de l'Ukraine, qui n'est pas un allié. Ils n'ont absolument pas promis de la défendre, et tout ce qu'ils donnent est en quelque sorte "en sus". Ça ne veut pas dire que c'est seulement de la charité, de même que l'aide européenne à l'Ukraine n'est pas seulement de l'entraide, chacun ne le fait que parce qu'il estime que c'est à terme dans son intérêt. Mais cela reste un choix révisable à tout moment L'Alliance atlantique au contraire a donné lieu à engagements réciproques de chaque pays vis à vis de tous les autres. Engagements évidemment déséquilibrés en l'état, puisque les Etats-Unis n'ont aucun besoin des Européens pour se défendre, tandis que de très nombreux pays européens se reposent prioritairement sur le bras de Washington pour assurer leur défense. Il est d'ailleurs compréhensible que beaucoup d'Américains ne soient pas satisfaits de cet arrangement Personne ne leur en fournira Il y a aujourd'hui 9 puissances nucléaires, personne d'ailleurs ne leur a fourni des armes. Elles les ont fabriquées par elles-mêmes (la France a certes transmis à Israël la technologie de retraitement du plutonium, mais même là il ne s'agissait pas de fourniture de bombes "clés en main") Si Varsovie décidait de devenir une puissance nucléaire, ils y parviendraient. Ce ne serait pas forcément rapide, mais si les Nord-Coréens et les Pakistanais y sont parvenus, je ne vois pas ce qui empêcherait les Polonais s'ils le voulaient vraiment
  2. Ce qui ne va pas ici, c'est que la BCE passe tout à coup dans le camp des "bitcoiners", en reprenant texto leur analyse monétaire. C'est d'ailleurs ce qui constitue la parodie Les banques centrales sont vent debout contre ce type d'analyse
  3. Malheureusement... Non C'était d'ailleurs le 31. Et Ovchinsky était tout à fait sérieux
  4. La BCE prend une décision audacieuse
  5. Du nouveau concernant l'enquête sur l'attentat du Crocus à Moscou, de la part du conseiller du Ministère de l'Intérieur Vladimir Ovchinsky Le conseiller du ministre russe de l'Intérieur, Vladimir Ovchinsky, a déclaré sur Channel One que les terroristes présents dans la salle de concert Crocus City Hall étaient contrôlés à l'aide de puces intégrées (...) « Les substances psychotropes agissaient en combinaison, neuropsychologique c'est pareil... programmation ! Et peut-être qu’un examen le dira : les puces sont insérées ! — a partagé Ovchinsky. Il a ajouté que derrière l'attaque terroriste à l'hôtel de ville de Crocus, il n'y avait pas « un groupe pseudo-ISIS » (l'organisation est interdite en Russie), mais les services de renseignement occidentaux, car eux seuls sont capables d'utiliser des puces pour contrôler les terroristes. La logique d'Ovchinsky me semble effectivement imparable. Les puces de contrôle neuronal sont une technologie très avancée, donc qui d'autre que des SR occidentaux pourraient en disposer ? L'E.I. n'utilise pas une technologie si avancée, donc ça ne peut pas être eux Ça débouche d'ailleurs sur une question assez troublante : qu'en est-il des puces 5G qui nous ont été implantées dans les vaccins contre le Covid ? Est-ce qu'elles pourraient servir à nous forcer à réaliser des attentats terroristes ?
  6. Comme tu le dis, "il n'y a pas les forces US derrière". Et ça change tout, à mon sens La capacité à résister contre une agression "demi-convaincue" de la part de Moscou pourrait être assurée par deux ou trois brigades sur place j'imagine. L'Allemagne prévoit de stationner une brigade de la Heer en Lituanie à partir de 2027. Si la Russie voulait tenter une opération "Vous vous laissez conquérir, alors ? Non ? Oh bah alors tant pis on rentre chez nous", ce genre de déploiement suffirait peut-être Mais ce scénario n'a guère de vraisemblance. Soit la Russie attaquerait pour vaincre et pour conquérir. Soit elle n'attaquerait pas du tout Dans le scénario d'une agression pour vaincre, les forces prépositionnées existantes ne pourraient servir que de "déclencheur", garantissant que l'Alliance reviendrait en force même si la trouée de Suwalki était initialement perdue. Ce rôle de déclencheur n'a donc de sens que si la capacité de reconquête existe bel et bien. Les Etats-Unis ont cette capacité, ça me semble indéniable. Mais même une alliance large de forces terrestres européennes ne l'aurait que très difficilement, et le plus probablement pas. Sans doute, si les Etats-Unis se dégageaient de l'Alliance - du moins de sa partie "défense contre la Russie", même les analystes pro-Trump ne semblent pas envisager de se dégager de la partie maritime - avoir une garantie physique de l'intervention obligée d'alliés européens en cas de conquête serait pour les trois Baltes mieux que rien. Elle forcerait la Russie à une agression de plus grande taille pour l'emporter - si Moscou décidait de passer à l'action Mais si c'était le cas, Moscou aurait effectivement la possibilité de conquérir et de conserver
  7. Hmmmouais c'est une définition... comment dire... très incomplète, pour ne pas dire complètement fausse de l' "autonomie stratégique" Il est bien évident que produire beaucoup plus de munitions que maintenant, et d'armements divers, est une nécessité urgente pour aider l'Ukraine à conserver une chance de sauvegarder une indépendance sur une partie de son territoire. Il est tout aussi évident que puissance militaire nécessite production d'armements, et qu'autonomie stratégique nécessite puissance militaire. Donc la production d'armements est une condition nécessaire de l'autonomie stratégique. Elle est très loin d'être suffisante. Tout cela est bien sympathique, et j'entends bien que ce podcast est sur un site du Ministère de la Défense donc rien ne va être dit contre la communication stratégique de la France même quand elle se réduit à du pipeau total Mais nous ne travaillons pas pour la communication du MinDéf, donc soyons sérieux deux minutes. La dissuasion nucléaire de la France protège ses intérêts vitaux. Qui ne se limitent certes probablement pas à son seul territoire national, on peut sans doute parler d'un risque de passage au nucléaire s'agissant d'un voisin direct de la France. Je ne veux pas dire qu'un président français déciderait forcément en ce sens, mais qu'un agresseur devrait se poser la question de ce risque. S'agissant de Tallinn ou Riga, il est évident que leur perte ne mettrait pas la France en danger de mort. Ce n'est pas la peine d'essayer de faire croire le contraire, sauf si on veut provoquer une crise de fou rire à Moscou. ==>La dissuasion d'une conquête des pays Baltes ne peut être que conventionnelle Elle est aujourd'hui assurée par la US Army, qui a la capacité - après déploiement sur place - de libérer Lituanie Lettonie et Estonie contre l'armée russe après leur éventuelle conquête préalable par Moscou. Elle y serait évidemment aidée par les alliés européens de l'OTAN, mais pas d'illusion : ceux-ci n'ont pas cette capacité à eux seuls, Washington est seul à disposer de la puissance militaire nécessaire. (La question d'un passage au nucléaire par les Etats-Unis pour les pays Baltes se pose dans les mêmes termes que s'agissant de la France) Si Washington décide de se dégager de son rôle de protecteur principal des pays européens de l'OTAN, alors seules des forces conventionnelles européennes seront en mesure de dissuader ==>Ces forces, aujourd'hui, n'existent pas La réalité pour Vilnius, Riga et Tallinn est dure. Il ne sert à rien d'en détourner le regard
  8. Le premier ministre polonais Donald Tusk répond aux questions de El Pais Donald Tusk: “Estamos en una época de preguerra. No exagero” Le plus inquiétant aujourd’hui est que pratiquement tous les scénarios sont possibles. Nous n'avons pas connu une telle situation depuis 1945. Je sais que cela semble dévastateur, surtout pour les jeunes générations, mais nous devons nous habituer mentalement à une nouvelle ère. Nous sommes dans une époque d'avant-guerre. Je n'exagère pas. Chaque jour, c’est plus évident. (...) Lors du dernier Conseil européen, j'ai eu une discussion intéressante avec le président espagnol Pedro Sánchez. Il nous a demandé d'arrêter d'utiliser le mot guerre dans les déclarations . Il a expliqué que les gens ne veulent pas se sentir menacés de cette manière, ce qui semble abstrait en Espagne. J'ai répondu que dans ma partie de l'Europe, la guerre n'est plus une abstraction et que notre devoir n'est pas de discuter, mais d'agir et de nous préparer à nous défendre. (...) Deux points de vue différents, et qui ont chacun leur validité. "Nous sommes dans une avant-guerre", regard réaliste sur la situation si on habite à Varsovie. Discours qui je l'imagine peut sembler lunaire à un habitant de Madrid... "La politique d'un Etat est dans sa géographie" disait Napoléon Question : Il y a 15 jours, vous avez visité la Maison Blanche, puis vous êtes envolé pour Berlin pour rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron. Quel message avez-vous apporté des États-Unis ? D. Tusk : Le message était que, que Joe Biden ou Donald Trump remportent les prochaines élections, c’est l’Europe qui doit faire davantage en matière de défense . Non pas pour obtenir une autonomie militaire par rapport aux États-Unis ou pour créer des structures parallèles à celles de l’OTAN, mais pour mieux tirer parti de notre potentiel, de nos capacités et de notre force. Nous serons un partenaire plus attractif pour les États-Unis si nous sommes plus autosuffisants en matière de défense. (...) Les limites du "rapprochement" franco-polonais sur la question de la défense des Européens. Aucun intérêt à Varsovie pour une autonomie, aucune structure "parallèle" c'est-à-dire éventuellement capable de (commencer à) faire face aux conséquences d'un potentiel retrait de la protection américaine à l'Europe dans les années qui viennent. C'est-à-dire : aucun intérêt pour commencer à préparer un "plan B" pour ce cas. Cela changera naturellement si cet événement se produit (non seulement l'élection de Trump, mais encore le retrait effectif plutôt qu'en paroles) L'inconvénient bien sûr, c'est que le délai pour y faire face sera encore plus réduit... Nous devons dépenser tout ce que nous pouvons pour acheter du matériel et des munitions à l’Ukraine, car nous vivons le moment le plus critique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les deux prochaines années décideront de tout. Si nous ne pouvons pas soutenir l’Ukraine avec suffisamment d’équipements et de munitions, si l’Ukraine perd, personne en Europe ne pourra se sentir en sécurité. Là encore, Tusk prêche pour sa chapelle, ce qui est évidemment parfaitement compréhensible. "Personne ne sera en sécurité" est une évidence pour les Polonais (parce que ne se sentiront pas en sécurité, avec quelques raisons). S'il dit cela en Allemagne, il est en terre de mission. En France, doublement en terre de mission. Et en Espagne triplement ! ... La géographie, toujours
  9. 2001 est l'année du dernier recensement de l'Ukraine en date. Le seul de l'histoire de l'Ukraine indépendante depuis 1991 Il y a eu un "recensement" approximatif en 2019, dans les seuls territoires sous contrôle de Kiev, par correspondance avec appui sur les données des opérateurs mobiles Selon les résultats de calculs approximatifs, en 2019, 37 millions 289 000 personnes vivaient en Ukraine, à l'exclusion des territoires non contrôlés Les données sur la composition ethnique de la population de citoyenneté ukrainienne les plus récentes sont donc bien celles que @Wallaby avait citées
  10. Note que les perspectives procréationnistes dessinées par Kirill peuvent avoir leur charme aux yeux de certaines personnes... A écouter le Dr Folamour parler de la reconstitution de la population après une guerre nucléaire généralisée, d'aucuns semblaient boire du petit lait Strangelove - Naturellement, ils se reproduiraient prodigieusement, hein ? Il y aurait beaucoup de temps et peu de choses à faire. Mais avec les bonnes techniques de reproduction et un ratio de dix femelles pour un mâle, je pense qu'ils pourraient revenir au produit national brut actuel en l'espace de vingt ans (...) Turgidson - Docteur, vous avez parlé d'un ratio de dix femmes pour un homme. Cela ne nécessiterait-il pas l'abandon de ce que l'on appelle la relation sexuelle monogame, en ce qui concerne les hommes ? Strangelove - Malheureusement, oui. Mais c'est, vous savez, un sacrifice nécessaire pour l'avenir de la race humaine. Je m'empresse d'ajouter qu'étant donné que chaque homme devra rendre de prodigieux services dans ce domaine, les femmes devront être sélectionnées en fonction de leurs caractéristiques sexuelles, qui devront être très stimulantes
  11. Les opérations aériennes russes semblent avoir pris un tournant majeur depuis quelques jours Une nouvelle campagne anti-infrastructures énergétiques a commencé, cette fois-ci centrée sur les installations de production elles-mêmes contrairement à la fin 2022, avec moins de cibles à toucher et beaucoup plus long et difficile à réparer. Le coût de réparation après conquête passe au second plan. Le mot d'ordre semble être "Tant pis s'il faut des années pour reconstruire, gagnons d'abord !" Il devient de plus en plus évident que la guerre russo-ukrainienne est entrée dans une nouvelle phase avec les attaques à grande échelle contre les centrales électriques ukrainiennes. La nuit dernière, les grandes centrales hydroélectriques (HPP) de Kamienske (1), Kremenchuk (2) et Kaniv (3) ainsi qu'un certain nombre de centrales thermiques (TPP) ont été touchées. Le 22 mars, la grande centrale électrique de Zaporizhia (violette) ainsi qu'un certain nombre de centrales thermiques, par exemple à Kharkov et Odessa, ont été attaquées. Jusqu'à présent, les attaques russes contre le réseau énergétique ukrainien se sont concentrées sur le système de distribution d'électricité et les dommages ont été faciles à réparer rapidement. Cette nouvelle campagne constitue une menace beaucoup plus sérieuse puisqu'elle vise les installations de production d'électricité. Leur réparation ou leur remplacement pourrait prendre des années. Pourquoi la Russie a-t-elle changé son fusil d'épaule ? Honnêtement, je m'attendais à une campagne beaucoup plus concentrée sur les grandes centrales électriques, les ponts sur le Dniepr et les chemins de fer, dès l'automne 2022. Les raisons pour lesquelles cela ne s'est pas produit sont doubles. Tout d'abord, la Russie ne voulait pas détruire les infrastructures essentielles en Ukraine, car elle espérait minimiser les coûts de reconstruction et elle espérait toujours que l'Ukraine changerait de régime et redeviendrait ainsi l'alliée de la Russie. La Russie ne voulait pas que son futur allié soit un champ de ruines. La deuxième raison pour laquelle la Russie n'a pas attaqué les infrastructures critiques est que l'Ukraine disposait encore d'un solide réseau de défense aérienne et que la Russie ne pouvait utiliser qu'un nombre limité de systèmes d'armes. Aujourd'hui, l'Ukraine dispose de ressources de défense aérienne très limitées et la Russie a considérablement augmenté sa production d'armes. La Russie semble être arrivée à la conclusion qu'il est plus important de vaincre l'Ukraine que de préserver les infrastructures critiques pour une future Ukraine alliée improbable. Cela signifie que la Russie s'attend probablement à assumer le lourd fardeau de la reconstruction des infrastructures critiques après la guerre, mais ce coût est moins important que celui de ne pas remporter une victoire claire dans la guerre. (...) Les difficultés et souffrances de la population civile n'occupent pas une grande place dans ce calcul... Et franchement, avec les limites de la DA ukrainienne et les munitions nombreuses que la Russie semble prête à dépenser, je suis pessimiste sur les conséquences. Le système énergétique ukrainien avait "tenu" fin 2022 parce que les cibles à atteindre étaient plus nombreuses, les réparations beaucoup plus simples et l'Occident avait aidé. Je ne vois pas vraiment comment il pourrait tenir devant une campagne décidée dirigée contre les installations de production elles-mêmes
  12. Je ne comprends pas ton scepticisme. L'immigration vers la Russie était déjà énorme du temps où elle était la "patrie du socialisme". Comment ne pourrait-elle pas battre tous les records maintenant que la Russie s'est reconvertie en "patrie du conservatisme religieux" ? (Cela dit, je n'exclurais pas que la Russie soit en position de recevoir de nombreux réfugiés environnementaux d'ici la fin du siècle, c'est l'un des très rares Etats dont l'habitabilité devrait s'améliorer du fait du réchauffement) L'ironie a quelque chose de très sain face à ce genre de délire messianique, d'accord là-dessus. Cela dit, je ne pense pas que tout ceci soit négligeable. Kirill se fait très probablement des illusions sur la capacité d'un Etat à piloter la vie privée des gens, notamment le nombre d'enfants qu'ils choisissent d'élever, mais le reste de sa vision forme une idéologie efficace, dans le sens où au minimum elle appuie, voire elle anime le projet d'expansion militaire d'une puissance considérable Dans l'idéologie "troisième Rome" et "reteneur" la mission est effectivement universelle dans le sens où l'existence de la Russie empêche le monde entier de succomber à la puissance du Mal (le nazisme hier, le satanisme occidental aujourd'hui). Et d'autre part, qu'est-ce que "la Russie", eh bien c'est la totalité des populations russe ukrainienne et biélorusse, et ça doit diriger l'ensemble de l'espace post-soviétique
  13. Je poursuis sur le sujet du patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Kirill, que ce responsable religieux orthodoxe ukrainien que je citais plus haut, qui le connaît personnellement, considérait comme à l'origine de la poussée de messianisme qui a décidé la guerre d'Ukraine, davantage encore que Vladimir Poutine lui-même Suite à un congrès le 27 mars, le patriarche Kirill a publié ce document doctrinal au sujet de l' "opération spéciale" qui... eh bien c'est pas piqué des hannetons Ce n'est pas (entièrement) nouveau certes, mais c'est la première fois que je le lis exprimé avec une telle clarté et une telle force L'ensemble, je crains de ne pas exagérer, constitue une doctrine de guerre sainte pas beaucoup moins extrême que celle de feu Al Baghdadi - sauf tout de même sur la conquête du monde, que Kirill ne prône pas contrairement à Al Baghdadi. Mais bien sûr, les moyens militaires de l'Etat russe sont sans commune mesure avec ceux de l' "Etat islamique" même à son apogée. Je ne copie que des extraits L'opération militaire spéciale est une nouvelle étape de la lutte de libération nationale du peuple russe contre le régime criminel de Kiev et l'Occident collectif qui le soutient, menée sur les terres du sud-ouest de la Russie depuis 2014. Chacun aura compris de quelle région il parle. Notamment les "Russes du sud-ouest"... qui se désignent eux-mêmes comme Ukrainiens Au cours de l'opération militaire, le peuple russe, les armes à la main, défend sa vie, sa liberté, son statut d'État, son identité civilisationnelle, religieuse, nationale et culturelle, ainsi que le droit de vivre sur ses propres terres à l'intérieur des frontières de l'État russe unifié. D'un point de vue spirituel et moral, l'opération militaire spéciale est une guerre sainte, dans laquelle la Russie et son peuple, défendant l'espace spirituel unifié de la Sainte Russie, remplissent la mission du "Reteneur", protégeant le monde de l'assaut du mondialisme et de la victoire de l'Occident tombé dans le satanisme. La notion du "Reteneur", en grec le Katechon, est un concept de philosophie chrétienne (inconnu de la grande majorité des chrétiens ) qui interprète un passage d'une lettre de Saint Paul comme indiquant l'existence d'une force qui "retient" le déchaînement du Mal. Diverses interprétations ont été proposées, le katechon désigne t il l'Etat en général comme certes inévitablement injuste mais néanmoins "moindre mal" par rapport à la violence de tous contre tous, désigne t il une puissance ou un personnage spécifique à chaque époque ? Kirill se place dans l'interprétation comme quoi le Katechon désigne l'Empire romain Et l'Empire romain à notre époque, vous savez qui c'est ? Eh oui... suivant la formule du XVIème siècle, depuis la chute de Constantinople c'est la Troisième Rome c'est-à-dire Moscou : "Deux Rome sont tombées, mais la troisième demeure et il n’y en aura pas de quatrième". Ce qui revient à attribuer à la Russie une mission universelle permanente... jusqu'au grand dévoilement autrement nommé l'apocalypse Après l'achèvement de l'OMS, l'ensemble du territoire de l'Ukraine moderne devrait entrer dans la zone d'influence exclusive de la Russie. La possibilité de l'existence sur ce territoire d'un régime politique russophobe hostile à la Russie et à son peuple, ainsi que d'un régime politique gouverné à partir d'un centre extérieur hostile à la Russie, doit être totalement exclue Si à écouter certaines communications de Vladimir Poutine on peut parfois avoir l'impression qu'il hésite à placer l'ouest de l'Ukraine aussi (Lviv etc.) dans l'orbite russe, Kirill est là pour le rappeler à ses devoirs. Non, Tsar... pardon monsieur le président, ne faiblissez pas ! Les frontières du monde russe en tant que phénomène spirituel et culturel-civilisationnel dépassent largement les frontières de l'actuelle Fédération de Russie et de la grande Russie historique Dépasser les frontières maximales atteintes historiquement par la Russie ? Euh... Le sens le plus élevé de l'existence de la Russie et du monde russe qu'elle a créé - leur mission spirituelle - est d'être le "frein" du monde, de le protéger du mal. La mission historique est d'anéantir à chaque fois les tentatives d'hégémonie universelle dans le monde, les tentatives de subordination de l'humanité à un seul commencement maléfique Voilà... Mission universelle de la Russie La Russie devrait devenir l'un des principaux centres du monde multipolaire, en dirigeant les processus d'intégration et en garantissant la sécurité et un développement stable dans l'ensemble de l'espace post-soviétique. L'ensemble de l'espace post-soviétique ? Attendez, j'ai Astana en ligne, je ne suis pas sûr que le président Tokaev soit d'accord... La réunification du peuple russe devrait devenir l'une des tâches prioritaires de la politique étrangère de la Russie. (...) La Russie devrait devenir un État refuge pour tous les compatriotes du monde qui souffrent des assauts du mondialisme occidental, des guerres et de la discrimination. Outre les compatriotes, notre pays peut devenir un refuge pour des millions d'étrangers qui défendent les valeurs traditionnelles, sont loyaux envers la Russie et sont prêts à s'intégrer linguistiquement et culturellement dans notre pays. Les malheureux Occidentaux emportés par les vagues du transsexualisme, transhumanisme et plus généralement satanisme doivent être les bienvenus en Russie, patrie mondiale du communisme du conservatisme religieux Il est nécessaire d'élaborer et d'adopter un nouveau concept de politique démographique de la Fédération de Russie, dans lequel les principaux indicateurs démographiques devraient être radicalement révisés. Fort de la thèse du grand scientifique russe D.I. Mendeleïev selon laquelle "l'objectif suprême de la politique s'exprime le plus clairement par le développement des conditions de la reproduction humaine", l'État devrait se fixer un objectif stratégique à long terme : amener la population de la Russie au niveau "mendeleïevien" de 600 millions d'habitants en cent ans de croissance démographique durable. Soit un triplement en un siècle, à partir d'une base de 200 millions d'habitants (Russie+Ukraine+Biélorussie) Kirill propose de viser un indice de fécondité de 3 en moyenne, soit une "norme sociale" de 3 à 4 enfants par couple. Le reste du texte est rempli de longs développements au sujet de la politique nataliste, en matière d'idéologie et de moeurs, d'immigration, d'aménagement du territoire etc. Bon, tout cela est quand même assez inquiétant ... Au-delà de la politique nataliste, qui ne regarde que les Russes, le reste des perspectives que trace Kirill pourrait permettre de justifier d'autres guerres d'agression au-delà de l'actuelle
  14. Article intéressant, mais attention il y a une erreur ici Mach 5,5 à haute altitude c'est environ 5,5 * 300 m/s soit 1,65 km/s. Un trajet de 650 kilomètres devrait donc prendre environ 650 / 1,65 ~ 400 secondes. Un peu plus à cause de la phase d'accélération au départ, peut-être un peu moins vu l'accélération en phase de plongée, ça doit à peu près se compenser... au total entre 6,5 et 7 minutes (c'est dommage de faire une erreur sur une simple division )
  15. Elle est belle mon opération d'influence russe elle est belle ! Je vous présente https://sengager-ukraine.fr/ "SOYEZ PARMI LES PREMIERS À DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DE LA FRANCE EN UKRAINE" On nous y informe que L’armée de Terre recrute et forme 200 000 hommes pour mener des opérations en Ukraine (...) Les immigrés sont prioritaires, Age admissible de 18 à 48, Salaire à partir de 5000 € A moins que Emmanuel Macron ne pousse l'imitation de Vladimir Poutine au-delà de l'affichage en "homme fort" sportif, et n'aille jusqu'à prendre exemple sur lui pour la mobilisation notamment d'immigrés et les salaires plutôt mirobolants pour les motiver... c'est le plus beau site bidon que j'aie vu Le site est enregistré auprès de 1API situé en Allemagne, le propriétaire du site est resté anonyme
  16. Je pense que tu décris une situation envisageable en théorie... mais pas pour l'Ukraine en pratique Il y a plusieurs facteurs limitants : 1. Le nombre de pilotes ukrainiens en position de suivre des cursus F-16, et qui le suivent effectivement. On parle de 12 pilotes pour l'année 2024 2. Le nombre de mécaniciens et autres spécialistes du MCO, il y en aurait une cinquantaine déjà formés, c'est-à-dire assez pour prendre en charge seulement 4 appareils pour l'instant, 3. Les performances des machines qui seront données. Ces F-16 sont originaires des Pays-Bas et du Danemark, il s'agit de versions Bloc 15 des années 1980, qui ont ensuite été modernisées (Mid-Life Upgrade) leur conférant notamment la capacité de tirer des missiles air-air radar. Il s'agit d'appareils plus capables que pas mal d'appareils russes... mais certainement pas tous. Au minimum les Su-35, voire probablement certaines versions du Su-30 ? Ne pas fournir une puissance aérienne importante à l'Ukraine, ce n'est pas un choix. C'est que certains facteurs limitants ne peuvent être contournés, avant tout la ressource en pilotes et en mécaniciens Dans le meilleur des cas, l'Ukraine aurait vers l'automne une douzaine de F-16 MLU. Non pas "60", mais cinq fois moins. ==>Même si les munitions nécessaires sont livrées en nombre, je vois mal cette petite force d'appareils modernisés à un standard "intermédiaire" parvenir à acquérir la supériorité aérienne contre la chasse russe, museler la DA russe ni tirer un si grand nombre de munitions air-sol Déterminante je ne vois pas comment. Pas à ce niveau de performance là, pas en ces effectifs là Elle serait une aide pour les Ukrainiens, pas de doute. Une aide tout compte fait limitée
  17. Il me semble qu'un scénario de survie d'un Etat ukrainien indépendant dans la partie ouest de l'Ukraine nécessite qu'il ne soit pas limité à la seule Ukraine de l'ouest, c'est-à-dire un territoire d'au mieux une dizaine de millions d'habitants, sans accès à la mer, représentant de l'ordre d'un sixième de l'économie ukrainienne en 2013 c'est-à-dire plus pauvre que la moyenne du pays déjà le plus pauvre par tête d'habitant de toute l'Europe Si une Ukraine indépendante se limitait à ces territoires, elle ne pourrait être davantage qu'une dépendance pauvre de la Pologne et/ou de la Roumanie, à la limite cible de délocalisation pour certaines activités polonaises ou roumaines pour lesquelles les salaires locaux seraient trop élevés. Une périphérie très pauvre du bloc européen C'est d'ailleurs probablement la raison pour laquelle à étudier les discours de Vladimir Poutine il donne l'impression d'envisager vraiment de laisser ces territoires en-dehors de l'emprise russe, comme s'il se demandait s'ils valent vraiment l'effort pour les contrôler et y investir. Peut-être souhaite-t-il aussi les laisser comme un horrible contre-exemple et avertissement. Je sais ce serait cynique, mais... Un scénario "coréen" - qui suppose d'abord de parvenir à limiter la victoire de la Russie ! - nécessite donc de parvenir à protéger de la conquête une bien plus grande partie du territoire ukrainien. Au minimum Kiev + Odessa je dirais, la région de la capitale plus un port sur la Mer Noire pour éviter l'enclavement D'où à mon avis le discours de Macron sur "Odessa", où la France "n'exclut pas" de déployer des troupes, dans une manœuvre de type piéton imprudent Merci A regarder l'article complet (il en tombe des choses de ce camion !), je vois le ministre exiger et définir des objectifs, mais il ne me semble pas avoir les éléments pour vraiment comprendre le contexte Sébastien Lecornu a encore exigé une accélération des calendriers de livraisons. En particulier pour le secteur le plus en tension : les missiles de défense aérienne produits par MBDA. Les 300 missiles Mistral sol-air de courte portée prévus pour être livrés début 2025 devront être livrés à l’été 2024. Les 200 missiles Aster de longue portée devront être livrés au deuxième semestre de cette année et non plus en 2026 comme prévu initialement. Sur ce segment, le ministre déplore un décalage entre la capacité à produire et à livrer et l’utilisation même de ces missiles. La question de prioriser chez les sous-traitants de MBDA la commande militaire sur une commande civile "est quelque chose de complètement regardable". Autre secteur en tension : l’artillerie. Le ministère s’attend à recevoir de la part de Nexter 55000 obus de 155 mm pour les canons Caesar à partir de cet été et non plus sur plusieurs années. Safran est également concerné. Le groupe devra livrer 600 bombes air-sol guidées en 2024 et 1200 l’année suivante Est-ce que Lecornu est en train d'officialiser des délais (très) raccourcis définis au préalable par négociation avec les industriels concernés, en leur mettant la pression "vous devez les respecter" mais après avoir vérifié qu'ils sont réalistes ? C'est la version optimiste, on s'organise sérieusement on obtient des engagements forts et ensuite on avertit les parties prenantes d'avoir à les respecter Ou est-ce qu'il exprime avec éclat des délais que l'Etat voudrait obtenir, délais qui sont sans doute nécessaires à l'effort de guerre ukrainien, mais... sans avoir fait de vérification préalable ? C'est la version pessimiste, celle où Lecornu, même sans descendre au niveau d'un Medvedev expliquant devant caméra aux directeurs d'usine "Vous savez, du temps de Staline, on fusillait pour moins que ça", n'est quand même en train que d'énoncer des objectifs sans nécessairement de réalité industrielle correspondante... et sans disposer de la menace du goulag qui plus est C'est marrant j'ai eu un doute un petit moment... je me suis demandé sur quel genre de forum on est au juste Allongez-vous sur ce divan M. Ksimodo et parlez-moi de votre enfance... vous évoquiez la flagellation donc... hmmmmoui.... Prenons tous exemple sur Achille Talon !
  18. Les services de sécurité roumains ont des informations nouvelles concernant les terroristes de l'attentat du Crocus Après plus de 24 heures de passages à tabac et de torture, l'un des terroristes arrêtés pour l'attentat de Moscou a admis qu'il était le frère jumeau de Vladimir Zelensky et que c'est pour cela qu'il avait commencé à tirer au hasard sur des Russes Que l'un des terroristes soit le frère jumeau de Zelenski a surpris la plupart des Russes, mais pas Vladimir Poutine. Le président russe sentait déjà avant l’attentat que le frère jumeau de Vladimir Zelensky était impliqué. Quelques petits problèmes sont toutefois apparus pour les enquêteurs russes. Peu de temps après, un deuxième terroriste a également reconnu qu'il était le frère jumeau de Vladimir Zelensky. De plus, le troisième terroriste a admis qu'il était bien Vladimir Zelenskiy, tandis que le quatrième terroriste insiste sur le fait qu'il est la mère biologique de Vladimir Zelenskiy. (Attention, pas d'erreur, TNR est bien le service de renseignement de la Roumanie. Il existe un site satirique du même nom c'est vrai, mais ce n'est pas un site sérieux) On pourra lire aussi cette étude comparative sur l'efficacité de divers services d'enquête issus de pays différents
  19. Personnellement je ne vois pas comment il serait possible d'éviter la faillite de l'Etat, sans parler d'augmenter les investissements indispensables à l'avenir du pays (R&D publique, politique familiale, justice toutes trois largement sous-financées) et d'assurer sa sécurité dans l'environnement international très incertain (défense à probablement augmenter), tout cela en faisant face à la probable augmentation du service de la dette (remontée des taux d'intérêts longs), tout en maintenant les prestations de santé et l'investissement éducatif et énergétique (à rendre plus efficaces mais c'est une autre histoire) sans sabrer dans les dépenses en faveur des retraités Je veux dire, façon Milei, avec la tronçonneuse Si l'objectif est de cesser d'obérer l'avenir du pays, je ne vois rien en-dessous d'un -20% sur les dépenses de retraite. Au bas mot. Davantage pour les hautes retraites bien sûr, étant donné qu'il paraîtrait inhumain de baisser le minimum vieillesse donc les petites retraites ne doivent pas bouger Ce ne serait que justice. Rappelons que le système des retraites est basé sur le travail des actifs, qui payent les retraites pour "remercier" d'avoir été élevés et instruits dans leur enfance et leur jeunesse. Une génération prépare donc sa retraite en élevant suffisamment d'enfants et en les instruisant suffisamment bien Or la générations des retraités actuels n'a pas élevé tant d'enfants que ça (fécondité moyenne 1,8 soit -15% en-dessous du remplacement) et surtout a laissé l'instruction partir à vau-l'eau, avec le déclin des performances du système éducatif depuis au bas mot 30 ans, l'une des meilleures éducations au monde chutant jusqu'à peu près le pire niveau des pays développés. Les actifs qui paient leurs retraites sont donc assez peu nombreux, et encore et surtout pas si bien instruits, donc leurs revenus ne sont pas si élevés. ... Donc les actifs n'ont pas tellement d'argent que ça pour soutenir leurs aînés. Et continuer à les tondre jusqu'au sang, en diminuant pour cela les investissements dans l'avenir du pays (famille, recherche, éducation etc.), serait parfaitement déraisonnable en plus d'être massivement injuste Bon je ferme vraiment mon HS là. Désolé, c'est un sujet dont on parle vraiment trop peu et qui personnellement me tient à cœur
  20. HS ALERTE ! D'autant que je remets une pièce ! Aux fins d'avoir les bons ordres de grandeur, voici la répartition des dépenses publiques en 2022. Noter aussi que 3 milliards € dépensés par an pour l'Ukraine, ça représente 2 € pour 1000 € de dépenses publiques. Quant au déficit public prévu en 2024, il représente environ 93 € pour 1000 € de dépenses publiques. A comparer donc avec : Bon j'arrête là le HS tout de même... Pas taper les modos pas taper
  21. Les diverses accusations croisées dans tous les sens au sujet de l'attentat du Crocus scandalisent en tout cas les principaux intéressés qui manifestent contre les nouvelles bidon et le complotisme
  22. Je tombe sur un article très intéressant dans la Pravda ukrainienne. Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec tout, mais ça fait réfléchir. Des affirmations que je considérerais sujettes à caution, d'autres très fines, souvent originales. Il s'agit d'un long entretien avec Kyrylo Govorun, prêtre orthodoxe ukrainien, philosophe, historien et professeur de théologie, qui parcourt le monde afin d'y expliquer la situation de l'Ukraine et ce qu'est la guerre que lui fait la Russie. Kyrylo y parle du pape François et des raisons qu'il voit à sa position complexe, qui peut sembler instable, au sujet de la guerre. Il parle du rôle des églises en temps de guerre. Conseille contre l'interdiction législative de celle des églises orthodoxes d'Ukraine que Kiev accuse de répandre de la propagande russe. (Tout ceci est intéressant, mais je ne peux pas tout reproduire tout de même !) Il parle des Etats-Unis, retrace leur Histoire et défend l'idée que l'Amérique aujourd'hui n'est pas en déclin, elle est simplement telle qu'elle a toujours été Nous assistons aujourd’hui à l’aggravation de l’isolationnisme en la personne de Trump et de la cellule trumpiste parmi les Républicains. L’approche de Biden est à l’opposé, mais nous voyons avec quelle force les isolationnistes s’opposent à lui. Nous devons tenir compte de ces traditions de la culture politique américaine. Ce n’est pas le déclin de l’Amérique. C’est juste l’Amérique telle qu’elle est et telle qu’elle l’a toujours été. Kyrylo parle aussi de la Russie, de ce qui est à son avis l'un des principaux démons de l'âme russe, apparent notamment dans la nouvelle "Moumou" d'Ivan Tourgueniev : ne pas résister à l'oppresseur, plutôt que d'essayer de le vaincre, ce qui serait plutôt le choix des Ukrainiens. Je suis à peu près sûr que cette idée avantageuse de soi - soyons indulgents, ils sont en pleine guerre ! - pourrait être démolie par des comparaisons historiques un peu informées, mais l'idée est intéressante en tant que programme de ce que devrait être un Ukrainien. C'est un peu l'idée de "l'irréductible Gaulois", historiquement fausse, à rôle de compensation évident vis-à-vis de la catastrophe de 1940, mais image positive et programme positif de ce qu'un Français devrait être C'est l'humilité devant les autorités, devant l'oppresseur, devant celui qui vous prive de votre liberté. Au lieu de vaincre l'agresseur, comme David l'a fait contre Goliath , ou du moins d'essayer de le faire, le Russe cherche une excuse et une explication pour expliquer pourquoi il ne le fait pas. En cela, bien sûr,la plus grande différence entre les Ukrainiens et les « bons Russes ». Nous cherchons mille raisons de continuer à nous battre. Ils cherchent mille raisons de ne pas le faire. Et enfin le plus intéressant et surprenant à mes yeux, Kyrylo parle du messianisme russe, c'est-à-dire de doctrines qui ne sont certes pas partagées par la majorité des Russes, qui ne sont même connues sans doute que d'une petite partie des soldats des FAR, mais qui ont une influence inconnue et peut-être majeure dans les plus hauts cercles de l'Etat. Il dénonce le danger de ces idées - en France le théologien orthodoxe et essayiste Jean-François Colosimo me semble être sur des perspectives comparables dans son "La crucifixion de l'Ukraine" - et il accuse de leur influence une personne spécifique... et non, ce n'est pas Poutine ! "Vous connaissiez personnellement le patriarche de l'Église orthodoxe russe Cyrille. Dans une interview en 2019, vous avez déclaré : « Le patriarche Cyrille est une personne très perspicace, capable d'évaluer la situation de manière réaliste. Mais il a fait son choix. Pourquoi la « personne astucieuse » a-t-elle échoué ?" Kirill a de l'intelligence, du charisme, de l'influence. Il protège son entreprise, l'Église orthodoxe russe, et essaie d'obtenir le maximum d'avantages pour lui-même. Il s'identifie à l'Église, donc quand il dit qu'il obtiendra quelque chose pour l'Église, il parle de lui-même, et lorsqu'il obtient quelque chose pour lui-même, il parle de l'Église. Il est prêt à sacrifier beaucoup pour cela, y compris la réputation de l'Église. Dans son système éthique, la fin justifie les moyens. Il y a un objectif, il y a une mission, et il infecte son entourage, y compris Poutine, de messianisme. Poutine est arrivé au pouvoir comme un homme sans vision. Il n'était pas capable de penser globalement, comme on dit en Amérique : voir grand. Cette personne est entrée en politique avec un horizon très étroit. Je suis sûr que c'est Kirill qui l'a infecté du messianisme. Pour Poutine, la guerre qu’il a déclenchée contre l’Ukraine est une bataille spatiale contre les forces du « mal mondial ». En ce sens, il ressemble vraiment aux nazis. Parce que les nazis n’ont pas combattu la Pologne ni même la Grande-Bretagne. Ils luttaient contre le mal cosmique, qu’ils croyaient incarné dans la communauté juive. Pour Poutine aussi, il y a le mal cosmique, et les Ukrainiens en font partie. Du moins les Ukrainiens qui ne s’identifient pas à la Russie. Et il combat ce « mal mondial ». C'est la vision de Kirill. Et donc, en réalité, la magie de cette vision a finalement détruit l’esprit et l’âme de Kirill et de Poutine. Autrement dit, cette idée s’est avérée si forte et si attrayante qu’elle a absorbé à la fois Kirill et Poutine. Faut-il le croire sur parole ? Je n'en sais rien, ce qui est certain est qu'il parle d'un homme qu'il connaît personnellement. Son témoignage a donc une valeur Les accusations qu'il porte contre Kirill sont en tout cas à peu près les plus graves qu'on puisse porter contre un homme d'Eglise. Un religieux qui cherche le pouvoir quels que soient les moyens et pour cela répand une fausse doctrine incitant au crime, c'est le genre d'homme contre lesquels mettait en garde le Christ dans ce passage Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces
  23. Moi c'était au moment du 11 septembre. J'aurais tellement aimé que ce soit la France qui soit désignée coupable, avec Jacques Chirac dans le rôle du super-méchant ! Car ça aurait été la preuve que la DGSE a fait beaucoup de progrès depuis l'époque du Rainbow Warrior L'espionnage français dans ses plus belles heures...
  24. Je n'ai pas les larmes aux yeux non plus en pensant à leur sort, mais je suis très tenté de soupçonner les services de sécurité russes d'être d'autant plus prêt à mettre en scène la violence contre les présumés terroristes... qu'elle permet de détourner l'attention et éventuellement la colère de leur échec à empêcher l'attentat, ou même à y réagir plus rapidement une fois qu'il avait commencé Le 13 novembre 2015, il s'est passé dix minutes entre le début de l'attaque du Bataclan et l'arrivée des premiers policiers sur place, et 17 minutes entre début de l'attaque et l'élimination du premier terroriste L'attentat du Crocus a duré environ une heure si j'ai bien suivi, et les forces de sécurité russes ont tiré un total de 0 balle...
  25. Oui. Ou alors il faudra attendre le prochain Edward Snowden ou Julian Assange, le prochain lanceur d'alerte qui mettra en ligne un grand bloc d'informations confidentielles en provenance des Etats-Unis ... Un jour ou l'autre les langues se délieront ou les documents seront redécouverts. Bien sûr, de l'eau aura passé sous les ponts, et certains d'entre nous ne seront plus de ce monde ==>D'ici là, c'est l'Ukraine qui a organisé ce sabotage D'ailleurs, ce n'est pas un problème. Porter le chapeau n'empêche pas l'élégance
×
×
  • Créer...