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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Je dirais plutôt à la paranoïa moscovite Note que pour ça ils n'ont besoin de personne. Rien d'étonnant s'agissant d'une nation qui retrouva son indépendance début XXème siècle sous l'égide du concept géopolitique de l'Intermarium, l'union d'entre-mers... ==>[ ]
  2. Au sujet de l'option de déploiements militaires occidentaux sur le territoire ukrainien, confirmation supplémentaire du fait qu'il s'agirait plutôt de déploiements franco-baltes. L'Italie s'est prononcée on ne peut plus clairement (Le ministre de la Défense italien) Crosetto : "Pas de militaires en Ukraine, la France ne parle pas au nom de l'OTAN" "Nous devons activer les voies diplomatiques avec plus de force. La conversion de la Russie à une économie de guerre la rend plus agile que l'Occident"
  3. En effet. De mémoire, les Allemands ont donné 3 de leurs 12 systèmes Patriot - difficile pour eux d'imaginer donner davantage sans effectivement se mettre plutôt à poil. De leur côté, les Américains ont donné 1 de leurs 60 systèmes. Les uns n'ont toujours pas tant que ça à donner. Les autres n'ont toujours pas tellement envie de donner beaucoup. Telle est la réalité, et elle est dure pour l'Ukraine.
  4. Le Telegraph britannique - journal pas exactement connu pour des sentiments anti-OTAN ni pro-européens forcenés - publie cet intéressant article L'Europe doit se préparer à ce que les États-Unis quittent l'OTAN, avertissent des diplomates Le mois dernier, le Telegraph a révélé que le gouvernement britannique n'avait pas de plan d'urgence pour un tel scénario. Toutefois, d'autres capitales commencent à prendre conscience de la nécessité de se préparer. Un diplomate européen a déclaré que les commentaires de M. Trump étaient "bien sûr" une "préoccupation". "Personne ne sait ce qu'il va faire ensuite", a-t-on ajouté. Le fonctionnaire a déclaré que les pays de l'OTAN devaient "planifier" un scénario dans lequel M. Trump affaiblirait l'engagement américain envers l'alliance. "Des préparatifs doivent être mis en place". Toutefois, ils ont souligné que le nombre de pays respectant l'objectif de l'OTAN de consacrer 2 % du PIB à la défense avait augmenté de manière significative, ce qui signifie que les membres peuvent dire à M. Trump "qu'il a obtenu ce qu'il voulait". Un diplomate d'un autre pays de l'OTAN a déclaré que les commentaires de M. Trump avaient mis en évidence "le fait que nous sommes si excessivement dépendants des États-Unis". Ils ont déclaré qu'une "discussion" sur la manière de se prémunir contre le risque de retrait des États-Unis était "nécessaire". Des pays tels que le Royaume-Uni devraient assurer un leadership encore plus important en matière de sécurité européenne, car "si les États-Unis se retirent, il y aura un fossé énorme" (...) Dans un article paru le mois dernier dans Prospect, Lord Darroch, qui a également occupé le poste de conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni entre 2012 et 2015, a déclaré : "Si j'étais un fonctionnaire dans le bureau d'un premier ministre en Europe, je demanderais aux experts du gouvernement de commencer à réfléchir à l'aspect et au fonctionnement d'une OTAN sans les États-Unis, juste au cas où." En somme, d'un côté l'espoir que Trump s'il arrive au pouvoir puisse se satisfaire du fait que les pays européens dépensent 2% du PIB pour leur défense, c'est-à-dire la possibilité qu'il ne demande en fait que cela et soit prêt pour le reste à laisser l'arrangement actuel de l'OTAN en place Et de l'autre côté la prise de conscience qu'il est tout à fait possible que Trump décide vraiment de fortement réduire l'engagement actuel des Etats-Unis dans la défense du continent européen, même si tout le monde "paie ce qu'il doit". Prise de conscience qui touche jusqu'aux Britanniques conservateurs qui s'étaient décidé en faveur du Brexit Et qu'il est donc temps de commencer à réfléchir à ce qu'il faudrait faire alors. "Juste au cas où"
  5. Absolument. Du coup, ce sont les Français qui continueront à s'accorder sur un investissement en "vrai" PA (un ou deux, je ne sais), tout comme sur une dissuasion nucléaire indépendante de portée mondiale ou sur des armes hypersoniques et des armes spatiales. Et ce sont les Français et les Britanniques qui continueront à s'accorder sur un investissement en SNA Et peut-être les Français comme les Britanniques s'accorderont-ils à laisser une part (nettement) plus importante des investissements dans l'armée de terre à des pays comme l'Allemagne et la Pologne, étant donné qu'il n'y a aucune raison pour que l'investissement global dans la sécurité du continent soit très différent entre les différentes nations européennes... et que France comme Grande-Bretagne sont seules à tenir et à payer pour certains rôles indispensables
  6. En Europe, y a aussi les Russes. Bon bien sûr c'est un porte-avions qui se voit de loin ... En revanche, ce mode de propulsion serait très apprécié des Verts allemands, qui sont fana du charbon pour compenser l'intermittence de leurs éoliennes ==>[ ]
  7. Ça aurait pu aller dans la section Humour, mais ça a aussi sa place ici ... Voici la reconstitution d'une possible méthode utilisée pour le sabotage de North Stream
  8. Après la réalité est qu'en Europe nous sommes bien en train de préparer 2 types différents d'engins hypersoniques l'ASN4G et le V-Max. Donc Breton ne faisait que se projeter... "en dynamique", auraient dit certains Et il est vrai qu'en Europe nous savons faire porte-avions nucléaire et sous-marins nucléaire lanceurs d'engins. De même que missile balistique intercontinental ou arme nucléaire Il est vrai aussi qu'en Europe, nous parlons le français. "Le français est la langue de la République", c'est dans la constitution de cette Europe là ... dont la capitale est Paris
  9. Sachant que ces missiles ont été mis en service en 1955 et 1958, je crois que je peux deviner de quel conflit il s'agissait...
  10. Je n'ai pas accès à la totalité de l'article, mais les premières phrases sont, disons, "intéressantes" "Armés des vieux logiciels productivistes du passé , les socialistes rennais reprennent à leur compte le greenwashing de Safran. Pourtant, les moteurs produits sur ce site fonctionneront bien à l’énergie fossile (...)" Cela dit, je ne contesterai pas le fait que les moteurs d'avion ça fonctionne avec du combustible. Ni qu'une usine, en général, ça sert à produire des trucs... Hmmmoui mais Europe se trouve en plein dans la ceinture de radiations de Jupiter. La quantité de radiations y est telle qu'un être humain y mourrait en quelques heures, voire plus rapidement encore. Alors, certes, il y a l'océan interne, où les radiations ne pénètrent pas... ne serait-ce que parce qu'il est sous une épaisseur de glace estimée à 50 km On va plutôt laisser ça à nos descendants du XXIIème ou du XXIIIème siècle !
  11. Je ne sais pas dans quelle mesure Biden est encore dans une tentative de convaincre les élus républicains du Congrès de voter les 60 milliards d'aide pour Kiev - et si oui avec quels arguments et surtout quelles contreparties ? Et dans quelle mesure il est simplement en train de faire tout ce qu'il peut pour dévier la responsabilité d'éventuels événements graves en Ukraine cette année vers les républicains idéalement. Et dans tous les cas vers tout le monde... sauf lui-même et les démocrates
  12. Cet article du Financial Times de Londres en tout cas n'évite pas quelques sujets qui fâchent. Et puis l'illustration vaut son pesant de cacahuètes Noter que l'Australie n'est pas seule dans la position du poussin... La semaine dernière, le Global Times chinois a publié un article qui spéculait sur la possibilité que le Japon rejoigne le pacte, tout en proclamant avec espoir qu'"Aukus s'effondre". Il s'agit là d'une grave exagération. Mais il est vrai que l'on soupçonne de plus en plus que l'argumentaire initial dissimulait de graves problèmes de détail. (...) Les inquiétudes concernant la viabilité d'Aukus se répartissent en trois catégories principales : stratégique, politique et technique. Sur le plan stratégique, les critiques accusent l'Australie d'avoir fait un pari insoutenable sur le maintien de la primauté américaine dans le Pacifique. Hugh White, un universitaire influent, affirme que : "Le changement massif de pouvoir et de richesse depuis 1980 rend impossible la perpétuation de l'ancien ordre dirigé par les États-Unis". M. White craint également que l'Australie ne se soit tacitement engagée à se battre aux côtés des États-Unis dans une future guerre avec la Chine. Sur le plan politique, la question de savoir si les États-Unis sont encore un allié fiable suscite une inquiétude croissante. Si Donald Trump remporte un second mandat, l'hypothèse selon laquelle l'Amérique peut maintenir un soutien stable pour ses engagements stratégiques mondiaux semble beaucoup plus discutable. Et pourtant, l'engagement devra être maintenu, car Aukus est un projet qui s'étale sur plusieurs décennies. Sur le plan technique, l'acquisition et l'entretien de sous-marins à propulsion nucléaire impliquent un saut technologique important et très coûteux pour l'Australie. Aukus se déroulera en trois étapes complexes. Tout d'abord, l'Australie remettra en état ses sous-marins conventionnels actuels. Puis, au début des années 2030, elle prendra livraison de sous-marins nucléaires d'occasion de classe Virginia, fournis par les États-Unis. Dix ans plus tard, les premiers sous-marins de classe Aukus - conçus en Grande-Bretagne, dotés de la technologie américaine et construits au Royaume-Uni et en Australie - seront déployés. L'establishment australien de la défense est discrètement consterné par le rôle important joué par le Royaume-Uni dans la construction des SSN-Aukus. La confiance dans la base militaro-industrielle britannique est bien moindre que celle dans les capacités américaines. Ces doutes se sont accrus à la suite des difficultés rencontrées par les porte-avions britanniques et de l'échec d'un récent essai de missile nucléaire britannique Trident. Elizabeth Buchanan, de l'Académie militaire de West Point, affirme sans ambages que "le SSN-Aukus ne verra probablement pas le jour". Les détracteurs australiens d'Aukus craignent que le pays ne s'engage sur une voie longue et coûteuse qui ne mène nulle part.(...) Même certains défenseurs d'Aukus reconnaissent qu'il existe de réels doutes quant à la dernière pièce du puzzle, à savoir la construction des nouveaux sous-marins nucléaires. Ce n'est pas seulement la capacité des Britanniques à les construire qui est remise en question. Il s'agit également de l'évolution de la technologie militaire. Il est tout à fait possible que les sous-marins nucléaires habités aient perdu leur utilité dans 30 ans et qu'ils soient remplacés par des véhicules sans équipage. Mais le mérite d'une alliance qui dure depuis des décennies est de pouvoir s'adapter. Aukus ne concerne pas seulement les sous-marins. Le deuxième pilier du pacte concerne le partage de technologies militaires avancées dans des domaines tels que l'hypersonique, la cybernétique et l'intelligence artificielle. Au fur et à mesure que la technologie militaire évolue, Aukus peut évoluer avec elle. C'est assez dur pour les Britanniques, cet article ... On est assez loin de Rule, Britannia Je ne ferai pas remarquer qu'en concluant que si les sous-marins ça ne marche pas, bon c'est pas grave il reste d'autres technos, l'article est en train de suggérer de remplacer la sous-marinade australienne par des engins hypersoniques dotés d'I.A...
  13. C'est une question ouverte, mais autant conquérir une ville peut être difficile et long en face d'une résistance acharnée même par une force nettement inférieure, à preuve Marioupol en 2022, Gaza, ou Avdiivka que les Russes ont été obligés d'aplatir pour contrôler. Autant tenir une zone urbaine ne semble pas leur avoir posé de si gros problèmes jusqu'ici. A la mi-2022 il ne devait pas y avoir beaucoup plus de 150 ou 200 000 soldats russes sur le terrain, et ils ne semblent pas avoir eu besoin de détourner une grande partie de cette force pour tenir Marioupol ville d'un demi-million d'habitants (enfin ce qu'il en restait ) Kharkiv c'est 1,5 million, Dnipro 1 million, Zaporijjia 800 000, donc c'est certes plus gros. Mais les Russes ne doivent pas avoir loin d'un demi-million de pax sur le terrain (3x plus qu'en 2022), et si on suppose qu'ils ont pu conquérir ces villes c'est que l'armée ukrainienne doit être dans un très sale état donc l'effort pour la combattre pourrait occuper moins de monde La difficulté serait de conquérir ces villes. Si la conquête ressemble davantage à la première bataille de Kherson fin février 22, même à l'échelle de villes plus grandes ce ne sera pas difficile. Si la conquête ressemble plutôt à celle de Marioupol... Moscou même si l'armée ukrainienne est très affaiblie aura besoin de beaucoup de temps
  14. Le combo Kiev + Odessa me semble une bonne définition de "Etat ukrainien viable". La capitale + l'accès à la Mer noire. Et la partie ouest de l'Ukraine par conséquent Cela fait assez longtemps que tout le monde en Occident a abandonné dans sa tête l'objectif d'intégrité territoriale de l'Ukraine au sens de 1991 (pour ceux qui y avaient vraiment cru), Macron ne fait là que l'exprimer on ne peut plus clairement La nouveauté, c'est de menacer d'une "intervention" de la France si cette définition minimale de l'Etat ukrainien viable est mise en danger Reste à savoir, dans le cas où l'armée ukrainienne subirait des effondrements ou serait débordée par une manœuvre russe, si cette menace est suffisamment effrayante pour faire renoncer la Russie Ou cela s'avérera plutôt être un mécanisme de déclenchement d'une guerre continentale à partir d'une guerre pour l'instant localisée à un seul pays On dirait bien, oui
  15. Il est vrai que le manque de matériel et de munitions d'une part, les difficultés croissantes ou les hésitations de Kiev à recruter à encore plus grande échelle, se renforcent mutuellement. Je ne suis pas sûr qu'il n'y ait que cela dans les difficultés de recrutement ukrainiennes, mais même en imaginant pour l'argument que ce soit le facteur principal, mon point fondamental est que le manque de matériel et de munitions ne se résout pas simplement en alignant des € Quelle que soit leur origine. Qu'il s'agisse de confiscation d'avoirs russes, de création monétaire (indirecte) par la BCE, de dette supplémentaire pour les Etats qui soutiennent l'effort de guerre ukrainien, dans tous les cas nous parlons essentiellement de signes électroniques dans les ordinateurs. C'est virtuel parce que tout argent est virtuel... c'est sa nature même Bien sûr, ces signes virtuels permettent de mobiliser des efforts et des ressources réels. Mais justement, il existe dans la réalité des limites très fortes à ce qui peut être fait suffisamment rapidement. "Une fois que l'argent est sur la table, l'intendance suivra" n'est pas exact. Pour le rendre exact, il faudrait rajouter "mais elle prendra tout son temps pour arriver" Les exemples abondent. Les Etats-Unis auront besoin de plusieurs années pour remplacer les Javelin et Stinger qu'ils ont donné à l'Ukraine en 2022, même en tenant compte de l'accélération de la production qu'ils ont décidée en 2022. La France a pu quadrupler la production des Caesar, mais il lui faut un peu plus de 2 ans. Fabriquer un Rafale prend trois ans, et Dassault sans doute pourrait augmenter le rythme actuel mais il lui faudrait plusieurs années. KMW disait il y a un an être en mesure d'augmenter la production de Leopard 2 (seule chaîne de production de chars lourds en Europe...) mais son rythme était alors de 50 par an et il n'avait pas encore reçu de signal d'augmenter la production. Etc. etc. etc. Il serait de toute façon de bonne politique d'augmenter maintenant les capacités de production, ce qui suppose de passer des commandes suffisantes, et pas seulement dans les domaines où ça a déjà été fait (obus, canons Caesar, missiles Javelin et Stinger), et ils sont minoritaires pour l'instant. Mais attention, d'une part une partie de ces commandes seront priorisées pour les besoins des différents pays européens de l'OTAN. D'autre part il faudrait alors plusieurs années avant que les dons de matériels à l'Ukraine puissent vraiment décoller. Savoir que la production va vraiment augmenter dans 2-3 ans (c'est-à-dire avoir déjà passé les commandes) pourrait permettre de donner un peu plus du matériel actuel d'armées européennes de l'OTAN. Dans certaines limites étroites tout de même. Par exemple, il est difficile d'imaginer que la Pologne prenne ce genre de risques (du reste, ils ont déjà donné beaucoup), par exemple la disponibilité des Leopard 2 et des PzH2000 allemands ne dépasse pas 30% etc.
  16. A noter que les trois pays baltes pris ensemble ont une population un peu supérieure à celle de la Finlande et un PIB un peu supérieur à la moitié de celui de la Finlande S'ils le décidaient, il ne leur serait sans doute pas impossible de créer une force armée commune, ou du moins coordonnée, qui serait tout sauf ridicule, de même que la Finlande pèse militairement beaucoup plus que son poids démographique ne pourrait le laisser penser Ça ne se ferait pas du jour au lendemain, sans doute. Mais en quelques années il serait sans doute possible d'obtenir de premiers résultats sérieux Autre option, que l'Estonie se coordonne fortement avec la Finlande, puisqu'elles sont culturellement et géographiquement assez proches, et entreprenne de devenir une "petite Finlande à l'échelle 1/4". Tandis que la Lituanie ferait le même exercice avec la Pologne, se modelant elle aussi et s'intégrant en partie dans l'effort militaire de son voisin plus grand (en souvenir du bon vieux temps) Et les Lettons ? Eh bien, je les vois plus avec les Polonais, mais... ce serait à eux de voir Quelques critiques, ou difficultés au moins - "tant que l'Ukraine fournit les soldats", justement Kiev éprouve des difficultés évidentes et hésite à recruter à la bonne échelle, c'est-à-dire celle nécessaire pour compenser les pertes (lourdes) et effectuer des rotations (qui seront indispensables à un moment ou à un autre) - "mobilisations de crédits, dérogations budgétaires...", il s'agit là de signes, en l'occurrence des signes "€" avec un nombre devant, et conjurer ce genre de signes est une chose. Sur le fond, il suffit d'écrire des chiffres sur un clavier et de taper ensuite la touche "entrée". Mais ce qui aide vraiment les forces ukrainiennes c'est le matériel et les munitions... et c'est une autre chose que de les produire Cette politique est possible, d'accord là-dessus. En revanche, elle ne garantit pas le résultat souhaité c'est-à-dire la survie d'une Ukraine indépendante. Elle ne fait qu'en augmenter dans une certaine mesure la probabilité. Utile certes, mais... pas d'illusion non plus Cette guerre est une épreuve de course de fond. On peut toujours imaginer de cacher aux gens ce qu'on fait, mais en fait sur la durée il sera indispensable d'obtenir leur assentiment pour continuer l'effort. La solution Poutine pour maintenir l'assentiment de la population russe est une quantité monstrueuse de propagande + le "gant de fer" pour les cas les plus sérieux de récalcitrants et autres fâcheux Si un pays européen à régime démocratique veut appuyer l'Ukraine dans la durée, il a besoin d'une solution lui aussi - mais ça ne peut guère être celle de Poutine. Cette solution ne peut pas être "on leur dit rien, on leur demande pas ce qu'ils en pensent, on ne leur dit qu'un vague truc comme quoi c'est pas cher tout va bien" Si on en croit les évaluations les plus fiables du nombre de soldats tués dans cette guerre à fin février, il doit être de l'ordre de 83 000 Le prix pour les Etats-Unis est donc d'environ 1,36 million $ par soldat russe tué Si on compare avec le prix de l'insurgé irakien tué, c'est très bon marché. D'un autre côté, il n'est pas certain que l'occupation de l'Irak soit la meilleure base de comparaison Le problème de toute façon est que la Russie forme de nouveaux soldats. C'est d'ailleurs bizarre... un ennemi qui prend des initiatives, qui ne fait pas ce qu'on voudrait qu'il fasse ? Le Groënland. Trump rêve du Groënland Il avait voulu l'acheter au Danemark, dont le gouvernement a étonnamment refusé, prétextant un truc sur le fait qu'il y a des gens qui vivent au Groënland et qu'ils ne veulent pas changer d'appartenance nationale Mais si la Russie fait une petite opération militaire spéciale au Groënland, elle pourrait récupérer une monnaie d'échange intéressante pour amadouer Trump sur le reste
  17. Ambiguïté opérationnelle, en somme... Il est possible que Moscou n'ait pas encore choisi entre les deux termes de l'alternative. La capacité à augmenter la pression à plusieurs endroits du front en même temps, tout en laissant peser une menace sur une région où il n'y a pas encore de combats, peut leur permettre de se mettre simplement à l'affût d'opportunités attendant de voir ce que fait Kiev en réponse à la pression
  18. "Énormités" c'est à voir. Je ne suis pas du tout d'accord avec Herciv, mais si Macron est sur une ligne approchante, ce sont des scénarios qui pourraient potentiellement se réaliser (avec des conséquences différentes de celles que Herciv imagine je pense) ... Donc pas des énormités mais des choses possibles, quoique dangereuses En 1983, États-Unis et France ont déployé des troupes à Beyrouth. Ce qui laissait aux différents acteurs le choix d'attaquer ou non Après un total de 299 morts de soldats occidentaux dans l'attaque du Hezbollah, que s'est il passé ? Dans les années 1860, la France était partagée entre soutiens de l'Union et soutiens des Confédérés, et Napoléon III s'est prudemment tenu à l'écart dans une "stricte neutralité" A supposer qu'il ait décidé de soutenir les Confédérés au moment où l'Union commençait à prendre l'avantage sur le terrain, penses tu que Lincoln effrayé aurait pensé aux nombreuses faiblesses de Washington et choisi plutôt la "négociation" c'est à dire renoncé à l'objectif de l'Union de mettre fin à l'existence d'un État confédéré séparé ? Un sanctuaire c'est bien, mais attention aux païens et autres blasphémateurs Le Hezbollah en 1983 a montré qu'il était un ramassis d'incroyants, pas convaincus que des soldats occidentaux seraient protégés par le feu divin D'ailleurs la suite a prouvé qu'ils avaient raison Et si la Russie elle aussi était prête au sacrilège ? Crois tu que le feu divin s'abattrait sur eux ? En effet, le rapport de force est nécessaire avec la Russie La question c'est pour quels intérêts les pays de l'alliance atlantique devraient ils être prêts à faire la guerre, et communiquer au président russe qu'ils y sont prêts Pour les 31 membres de l'alliance, depuis le début, c'est clair, la guerre c'est pour l'un quelconque des 31, et seulement dans ce cas L'un des 31 vient cependant de changer d'avis
  19. Moi je vois bien un long discours d'Emmanuel Macron au petit matin du premier jour. Avec une petite phrase rappelant que les pays qui s'opposeraient à l'opération française s'exposeraient à des conséquences "telles qu'ils n'en ont jamais connu dans leur Histoire" Suivant les meilleures traditions Plus sérieusement, la guerre en Ukraine, et ses conséquences possibles, crée des pressions psychologiques importantes sur un peu tout le monde. Il faut en tenir compte avant de parler trop durement de nos dirigeants, en l'espèce Emmanuel Macron. Je me réjouis tout de même qu'il semble être le seul dirigeant de l'alliance atlantique à ce jour à sembler céder sous la pression
  20. Après Ferry et Cohn-Bendit, c'est au tour d'un autre personnage public français, cette fois-ci représentant d'un autre bord politique, de montrer sa maîtrise des sujets et la profondeur de sa réflexion
  21. Oui. Ce sont là les suites immédiates en cas d'engagement d'un détachement suffisant de Rafale français basés en Ukraine. La guerre est une affaire de longue haleine. Que se passera t il six mois plus tard, un an, deux ans ? Qu'en sera t il du président français élu en 2027 ? Décidera t il de continuer la guerre que Emmanuel Macron aurait initié contre la Russie en 2024 ? Pour rappel, voici l'opinion des Français sur la question à ce jour. Un pays qui est rassemblé à ce point derrière l'option de guerre qu'aurait décidé son président a t il l'air en bonne posture pour continuer à porter tous ses efforts vers la victoire, à les augmenter pendant des années, en dépit des pertes, en dépit des frappes réciproques au missile de croisière sur le territoire français et sur le territoire russe, afin de finalement parvenir à l'emporter ?
  22. Je ne sais pas ce que décideront les différentes oppositions, mais étant donné qu'aux dernières nouvelles 3/4 des Français sont opposés à un déploiement militaire en Ukraine, je ne serais pas autrement surpris que certaines des oppositions ne craignent pas de continuer à crier au fou s'opposer. Et pas seulement le principal parti d'opposition Sauf bien sûr à ce que Macron parvienne à convaincre les Français Quant à la bénédiction de François Hollande, c'est une bonne chose. Attention au risque de confusion toutefois, le pape s'appelle bien François, mais ce n'est pas le même Je ne suis pas du tout aussi optimiste sur notre capacité à "rééquilibrer les forces". Mais je ne répète pas les arguments, on en a déjà parlé
  23. Euh... Gné ? La France aurait menacé de ne plus appliquer l'article 5 (ou de l'appliquer de manière minimaliste) si les autres Européens n'interviennent pas en Ukraine ? Je n'ai pas perçu ce point. As-tu une source ?
  24. Les Européens discutent avec les Américains de la stratégie vis à vis de la guerre d'Ukraine. Certains avec le gouvernement américain. D'autres avec l'opposition américaine Le président hongrois Orban veut discuter de l'Ukraine avec Trump en Floride "Le Premier ministre hongrois Viktor Orban souhaite discuter des moyens de mettre fin à la guerre de la Russie contre l'Ukraine cette semaine avec l'ancien président américain Donald Trump en Floride, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto" La Hongrie et Orban sont populaires auprès d'une partie au moins des républicains tendance MAGA. Il n'est pas exclu que Orban trouve une oreille attentive
  25. Je partage ces doutes sur les chances de l'Ukraine de préserver son indépendance. Sans l'exclure toutefois - l'Ukraine après tout est encore debout même si fort mal en point, et la Russie n'a pas encore gagné. Dans le cas où l'Ukraine l'emporterait cependant, je pense qu'une bonne partie de son instabilité existentielle appartiendrait au passé. D'une part elle resterait presque certainement privée de ses régions les plus traditionnellement proches de la Russie (ce serait une Ukraine plus petite). D'autre part si elle gagnait une telle guerre elle aurait consolidé énormément son unité - on voit par exemple des russophones qui "se mettent à l'ukrainien" par rejet furieux du visage de la Russie que donne Vladimir Poutine. D'autres qui veulent rester prioritairement russophones, mais qui vomissent l'agresseur de leur pays. L'unité nationale de cette Ukraine plus petite se renforcera du fait de l'agression... à condition que cette Ukraine reste indépendante, naturellement Le chiffre de 40 Rafale c'est de mémoire le "contrat opérationnel" que doit assurer l'armée de l'air pour un déploiement expéditionnaire maximal. Et oui ils auraient un grand impact, la supériorité aérienne de la Russie en Ukraine appartiendrait au passé, du moins pour un temps, et je ne donnerais pas cher des A-50 survivants s'ils s'approchaient trop des frontières ukrainiennes, face à des missiles Meteor. Et il pourrait y avoir nettement plus de frappes au Scalp EG (stock limité tout de même) et surtout à l'AASM. Simplement, ces forces restent trop petites numériquement pour bloquer indéfiniment l'avancée russe dans le cas où le front commencerait à craquer. Notamment, ce ne sont pas quelques dizaines d'avions même redoutables qui y suffiraient. Et c'est le scénario dont le risque se profile nettement, et qui augmente la nervosité d'un peu tout le monde à l'Ouest Seule la France a la possibilité de ne serait-ce que songer à prendre cette initiative, nous sommes d'accord. Je suis sûr que le chancelier Scholz comprend que les menaces russes d'escalade sur le territoire allemand sont du flanc à ce stade, et que même si Berlin envoyait des soldats sur place le risque que la Russie passe à l'action sur le territoire allemand, surtout avec une arme nucléaire sur la table, est très petit. Le problème c'est que "très petit"... reste inacceptable s'agissant de ce genre de risque. Seuls les pays qui disposent eux-mêmes du feu nucléaire peuvent se permettre de traiter ce genre de risque par le mépris. Washington reste fermement sur la position de toujours "pas de participation directe à la guerre", Londres également. Seul Paris envisage la participation directe. Mais ça se fait déjà, ça. Rien de nouveau. Les documents OTAN qui avaient "fuité" (ou "été fuités") en avril 2023 au sujet de la préparation de la contre-offensive (mettant en pleine lumière les limites des forces ukrainiennes prévues pour la contre-offensive, donc les faibles chances de succès) précisaient aussi le nombre de personnels militaires des différentes nations de l'OTAN déployés en Ukraine. Pour la France, de mémoire, c'était 14 (quatorze) Même en ajoutant sans doute un certain nombre de membres du service action de la DGSE, ça ne faisait pas lourd, et ça n'a sans doute pas beaucoup changé Ce que je trouve rassurant, c'est qu'il semble que Macron n'envisage tout de même pas d'envoyer sur place des troupes de la seule France. Comme les autres dirigeants de l'OTAN semblent garder leur sang-froid rester sur la même position que définie au départ, il est permis d'espérer que rien de dangereux ne sorte de tout cela.
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