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Tout ce qui a été posté par loki

  1. Israél n'a pas vraiment les moyens de frapper l'Iran sans subir elle même des représailles sur son économie sauf nucléaire bien sur mais c'est une option suicidaire pour une puissance nucléaire moyenne (risque de retour nucléaire d'une autre puissance ou inscription au rang des rogues states dans un rang pire que la Corée du Nord ) De plus l'Iran n'est pas une puissance régionale standard, c'est aussi et surtout une puissance nucléaire sur le seuil : frapper l'Iran avec une arme nucléaire, c'est la garantie d'un retour de bâton nucléaire quelques mois (2 ou 3 ans de façon plus réaliste) plus tard. Mais bon, le risque d'une escalade nucléaire est peu élevé : - l'Iran ne cherche pas l'escalade, le Hamas est à sa disposition et pas le contraire (en gros l'Iran instrumentalise la Palestine au profit de sa propre politique étrangère). - Israél (peut être pas les plus idiots mais ils sont écartés du cabinet de guerre pour le moment) ne peut se permettre de frapper avec un nuke un adversaire non nucléaire sauf à se mettre en danger de disparition elle même. J'ajoute un point : l'aviation israélienne peut frapper des cibles "molles" (raffineries, terminaux etc....) en Iran mais pas le programme nucléaire lui même : les sites de Natanz et surtout de Fordow sont au delà de ses moyens
  2. C'est une approche statistique à partir de comparables connus en particulier Falloujah où la nature des combats et de l'adversaire est très similaire et avec en plus l'avantage d'être très bien documentée
  3. Une interview de Henry Laurens, le meilleurs historien français sur la question : https://www.mediapart.fr/journal/international/191123/henry-laurens-est-sur-la-voie-d-un-processus-de-destruction-de-masse-gaza L’historien et universitaire Henry Laurens est l’un des plus grands spécialistes du Moyen-Orient. Professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe, il a mis la question palestinienne au cœur de son travail. Il est l’auteur de très nombreux livres dont cinq tomes sans équivalent publiés entre 1999 et 2015, consacrés à La question de Palestine (Fayard). Dans un entretien à Mediapart, il éclaire de sa connaissance l’exceptionnalité du conflit israélo-palestinien et le « corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer » dans lesquels les deux peuples sont pris depuis des décennies. Il dit son pessimisme quant à la résolution du conflit qui peut durer « des siècles » : « Vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. Aujourd’hui, ils sont 500 000 dont quelques dizaines de milliers qui sont des colons ultrareligieux et armés. » Plus d’une vingtaine de rapporteurs de l’organisation des Nations unies (ONU) s’inquiètent d’« un génocide en cours » à Gaza. Est-ce que vous employez ce terme ? Il y a deux sens au terme de « génocide ». Il y a le génocide tel que défini par l’avocat polonais Raphael Lemkin en 1948, la seule définition juridique existante, aujourd’hui intégrée au protocole de Rome créant la CPI [Cour pénale internationale – ndlr]. Lemkin a été obligé, pour que ce soit voté par les Soviétiques et par le bloc de l’Est, d’éliminer les causes politiques du génocide – massacrer des gens dans le but de détruire une classe sociale –, parce qu’il aurait fallu reconnaître le massacre des koulaks par les Soviétiques. La définition de Lemkin implique que ceux qui commettent un génocide appartiennent à un autre peuple que celui des victimes. D’où le problème aussi qu’on a eu avec le Cambodge, qu’on ne pouvait pas appeler un génocide parce que c’étaient des Cambodgiens qui avaient tué des Cambodgiens. Là, on est dans une définition étroite. C’était le prix à payer pour obtenir un accord entre les deux Blocs dans le contexte du début de la guerre froide. Vous avez ensuite une définition plus large du terme, celui d’une destruction massive et intentionnelle de populations quelles qu’en soient les motivations. Il existe donc deux choses distinctes : la première, ce sont les actes, et la seconde, c’est l’intention qui est derrière ces actes. Ainsi le tribunal international pour l’ex-Yougoslavie a posé la différence entre les nettoyages ethniques dont la motivation n’est pas génocidaire parce que l’extermination n’était pas recherchée, même si le nombre de victimes était important, et les actes de génocide comme celui de Srebrenica, où l’intention était claire. On voit ainsi que le nombre de victimes est secondaire. Pour Srebrenica, il est de l’ordre de 8 000 personnes. L’inconvénient de cette logique judiciaire est de conduire à une casuistique de l’intentionnalité, ce qui ne change rien pour les victimes. Au moment où nous parlons, le nombre de victimes dans la bande de Gaza est supérieur à celui de Srebrenica. On a, semble-t-il, dépassé la proportion de 0,5 % de la population totale. Si on compare avec la France, cela donnerait 350 000 morts. Le discours israélien évoque des victimes collatérales et des boucliers humains. Mais de nombreux responsables israéliens tiennent des discours qui peuvent être qualifiés de génocidaires. L’effondrement des conditions sanitaires et l’absence même de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse avec des controverses à n’en plus finir sur les intentionnalités. La crainte d’une seconde « Nakba » (catastrophe), en référence à l’exil massif et forcé à l’issue de la guerre israélo-arabe de 1948, hante les Palestiniens. Peut-on faire le parallèle avec cette période ? La Nakba peut être considérée comme un nettoyage ethnique, en particulier dans les régions autour de l’actuelle bande de Gaza où l’intentionnalité d’expulsion est certaine. Des responsables israéliens appellent aujourd’hui à une expulsion de masse. C’est d’ailleurs pour cela que l’Égypte et la Jordanie ont fermé leurs frontières. Dans l’affaire actuelle, les démons du passé hantent les acteurs. Les juifs voient dans le 7 octobre une réitération de la Shoah et les Palestiniens dans les événements suivants celle de la Nakba. Faut-il craindre une annexion de la bande de Gaza par Israël avec des militaires mais aussi des colons ? En fait, personne ne connaît la suite des événements. On ne voit personne de volontaire pour prendre la gestion de la bande de Gaza. Certains responsables israéliens parlent de « dénazification » et il y a une dimension de vengeance dans les actes israéliens actuels. Mais les vengeances n’engendrent que des cycles permanents de violence. Quelle est votre analyse des atrocités commises le 7 octobre 2023 par le Hamas ? Elles constituent un changement considérable, parce que la position de l’État d’Israël est profondément modifiée au moins sur deux plans : premièrement, le pays a subi une invasion pour quelques heures de son territoire, ce qui n’est pas arrivé depuis sa création ; deuxièmement, le 7 octobre marque l’échec du projet sioniste tel qu’il a été institué après la Seconde Guerre mondiale, un endroit dans le monde où les juifs seraient en position de sécurité. Aujourd’hui, non seulement l’État d’Israël est en danger, mais il met en danger les diasporas qui, dans le monde occidental, se trouvent menacées ou, en tout cas, éprouvent un sentiment de peur. Le dernier tome de votre série consacrée à « La question de Palestine » (Fayard) était intitulé « La paix impossible » et courait sur la période 1982-2001. Vous étiez déjà très pessimiste quant à la résolution de ce conflit, mais aussi concernant l’avenir de la région, comme si elle était condamnée à demeurer cette poudrière. Est-ce que vous êtes encore plus pessimiste aujourd’hui ? Ou est-ce que le conflit israélo-palestinien vous apparaît soluble, et si oui, quelle issue apercevez-vous ? La réelle solution théorique serait d’arriver à un système de gestion commune et équitable de l’ensemble du territoire. Mais un État unitaire est difficile à concevoir puisque les deux peuples ont maintenant plus d’un siècle d’affrontements. Qu’en est-il de la solution à deux États, dont le principe a été adopté en 1947 par l’ONU, après la fin du mandat britannique ? Est-elle possible ? La solution à deux États n’est plus possible dès lors que vous avez 500 000 colons, dont quelques dizaines de milliers qui sont des colons ultrareligieux et armés. Vous avez une violence quotidienne en Cisjordanie. La sécurité des colons ne peut se fonder que sur l’insécurité des Palestiniens. Et l’insécurité des Palestiniens provoque la violence qui engendre l’insécurité des colons. C’est un cercle vicieux et vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. On pouvait, sans trop de dégâts, faire une décolonisation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Aujourd’hui, nous sommes dans une position de domination, et cette solution peut prendre des siècles parce qu’il y a l’exceptionnalité juive qui crée une exceptionnalité israélienne qui elle-même crée une exceptionnalité palestinienne. C’est-à-dire que sans être péjoratif, les Palestiniens deviennent des juifs bis. Qu’entendez-vous par là ? Nous sommes depuis le 7 octobre devant un grand nombre de victimes. Mais ces dernières années, nous en avons eu bien plus en Irak, en Syrie, au Soudan et en Éthiopie. Cela n’a pas provoqué l’émoi mondial que nous connaissons aujourd’hui. L’émotion a été suscitée parce que les victimes étaient juives, puis elle s’est déplacée sur les victimes palestiniennes. Les deux peuples sont dans un corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer. Les années 1990 ont été marquées par les accords d’Oslo en 1993. Relèvent-ils du mirage aujourd’hui ? Non, on pouvait gérer une décolonisation. Mais déjà à la fin des accords d’Oslo, il n’y a pas eu décolonisation mais doublement de la colonisation sous le gouvernement socialiste et ensuite sous le premier gouvernement Nétanyahou. Ce sont l’occupation, la colonisation, qui ont amené l’échec des processus. Il n’existe pas d’occupation, de colonisation pacifique et démocratique. Aujourd’hui, c’est infiniment plus difficile à l’aune de la violence, des passions, des derniers événements, des chocs identitaires, de la haine tout simplement. Qui plus est, depuis une trentaine d’années, vous avez une évolution commune vers une vision religieuse et extrémiste, aussi bien chez les juifs que chez les Palestiniens. Vous voulez dire que le conflit territorial est devenu un conflit religieux ? Il a toujours été religieux. Dès l’origine, le mouvement sioniste ne pouvait fonctionner qu’en utilisant des références religieuses, même si ses patrons étaient laïcs. La blague de l’époque disait que les sionistes ne croyaient pas en Dieu mais croyaient que Dieu leur avait promis la Terre promise. Le projet sioniste, même s’il se présentait comme un mouvement de sauvetage du peuple juif, ne pouvait fonctionner qu’en manipulant les affects. Il était de nature religieuse puisqu’il renvoyait à la Terre sainte. Vous avez une myriade d’endroits qui sont des symboles religieux, mais qui sont aussi des symboles nationaux, aussi bien pour les juifs que pour les musulmans : l’esplanade des Mosquées, le tombeau des Patriarches, le mur des Lamentations. Et puis il y a les gens qui se sentent mandatés par Dieu. De même, les musulmans ont cherché des alliés en jouant sur la solidarité islamique. Dès les années 1930, la défense de la mosquée Al-Aqsa est devenue un thème fédérateur. Pourquoi est-il devenu difficile d’invoquer une lecture coloniale du conflit depuis les massacres du Hamas du 7 octobre ? Le sionisme est à l’origine un corps étranger dans la région. Pour arriver à ses fins, il a eu besoin d’un soutien européen avant 1914, puis britannique et finalement américain. Israël s’est posé comme citadelle de l’Occident dans la région et conserve le discours colonial de la supériorité civilisatrice et démocratique. Cet anachronisme est douloureusement ressenti par les autres parties prenantes. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les responsables sionistes n’hésitaient pas à se comparer à la colonisation britannique en Afrique noire avec la nécessité de mater les protestations indigènes. La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre. La constitution de l’État juif impliquait un « transfert » de la population arabe à l’extérieur, terme poli pour « expulsion ». La confiscation des terres détenues par les Arabes en est le corollaire. Les régions où ont eu lieu les atrocités du 7 octobre étaient peuplées d’Arabes qui ont été expulsés en 1948-1950. Dire cela, c’est se faire accuser de trouver des excuses au terrorisme. Dès que vous essayez de donner des éléments de compréhension, vous vous confrontez à l’accusation : « Comprendre, c’est excuser. » Il faut bien admettre que le Hamas dans la bande de Gaza recrute majoritairement chez les descendants des expulsés. Cela ne veut pas dire approuver ce qui s’est passé. Le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free » (« De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ») utilisé par les soutiens de la Palestine fait polémique. Est-ce vouloir rayer de la carte Israël ou une revendication légitime d’un État palestinien ? Il a été utilisé par les deux parties et dans le même sens. Les mouvements sionistes, en particulier la droite sioniste, ont toujours dit que cette terre devait être juive et israélienne au moins jusqu’au fleuve. Le parti de l’ancêtre du Likoud voulait même annexer l’ensemble de la Jordanie. Chez certains Palestiniens, on a une vision soft qui consiste à dire que « si nous réclamons un État palestinien réunissant la bande de Gaza et la Cisjordanie, nous considérons l’ensemble de la terre comme la Palestine historique, comme partie de notre histoire, mais nous ne la revendiquons pas dans sa totalité ». Israël depuis sa fondation n’a pas de frontières définies internationalement. Il a toujours revendiqué la totalité de la Palestine mandataire, voire plus. Il a ainsi rejeté l’avis de la Cour internationale de justice qui faisait des lignes d’armistice de 1949 ses frontières permanentes. Cette indétermination se retrouve de l’autre côté. La libération de la Palestine renvoie à la totalité du territoire. D’autres exigeaient la carte du plan de partage de 1947. Pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), faire l’État palestinien sur les territoires occupés en 1968 était la concession ultime. Les Arabes en général ont reçu sans grand problème les réfugiés arméniens durant la Grande Guerre et les années suivantes. Ces Arméniens ont pu conserver l’essentiel de leur culture. Mais il n’y avait pas de question politique. Il n’était pas question de créer un État arménien au Levant. Dès le départ, les Arabes de Palestine ont vu dans le projet sioniste une menace de dépossession et d’expulsion. On ne peut pas dire qu’ils ont eu tort… Le mouvement islamiste palestinien, le Hamas, classé terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, est aujourd’hui le principal acteur de la guerre avec Israël… Définir l’ennemi comme terroriste, c’est le placer hors la loi. Bien des épisodes de décolonisation ont vu des « terroristes » devenir du jour au lendemain des interlocuteurs valables. Bien sûr, il existe des actes terroristes et les atrocités du 7 octobre le sont. Mais c’est plus une méthodologie qu’une idéologie. C’est une forme de guerre qui s’en prend aux civils selon les définitions les plus courantes. Jamais un terroriste ne s’est défini comme tel. Il se voit comme un combattant légitime et généralement son but est d’être considéré comme tel. Avec l’État islamique et le 7 octobre, on se trouve clairement devant un usage volontaire de la cruauté. La rhétorique habituelle est de dire que l’on fait la guerre à un régime politique et non à un peuple. Mais si on n’offre pas une perspective politique à ce peuple, il a le sentiment que c’est lui que l’on a mis hors la loi. Il le voit bien quand on dit « les Israéliens ont le droit de se défendre », mais apparemment pas quand il s’agit de Palestiniens. D’aucuns expliquent qu’Israël a favorisé l’ascension du Hamas pour qu’un vrai État palestinien indépendant ne voie jamais le jour au détriment de l’autorité palestinienne qui n’administre aujourd’hui plus que la Cisjordanie. Est-ce que le Hamas est le meilleur ennemi des Palestiniens ? Incontestablement, les Israéliens ont favorisé les Frères musulmans de la bande de Gaza dans les années 1970 et 1980 pour contrer les activités du Fatah. De même, après 2007, ils voulaient faire du Hamas un sous-traitant chargé de la bande de Gaza, comme l’Autorité palestinienne l’est pour la Cisjordanie. Le meilleur moyen de contrer le Hamas est d’offrir aux Palestiniens une vraie perspective politique et non de bonnes paroles et quelques aides économiques qui sont des emplâtres sur des jambes de bois. Quel peut être l’avenir de l’Autorité palestinienne, aujourd’hui déconsidérée ? Et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, pressé par la base de renouer avec la lutte armée et le Hamas ? Le seul acquis de l’Autorité palestinienne, ou plus précisément de l’OLP, c’est sa légitimité diplomatique. Sur le terrain, elle est perçue comme un sous-traitant de l’occupation israélienne incapable de contrer un régime d’occupation de plus en plus dur. Elle est dans l’incapacité de protéger ses administrés. Le risque majeur pour elle est tout simplement de s’effondrer. Le Hamas appelle les Palestiniens de Cisjordanie à se soulever. Un soulèvement généralisé des Palestiniens peut-il advenir ? En Cisjordanie, on a surtout de petits groupes de jeunes armés totalement désorganisés. Mais la violence et la répression sont devenues quotidiennes et les violences permanentes. À l’extérieur, l’Occident apparaît complice de l’occupation et de la répression israéliennes. L’Iran, la Chine et la Russie en profitent. Le premier tome de votre monumentale « Question de Palestine » s’ouvre sur 1799, lorsque l’armée de Napoléon Bonaparte entre en Palestine, il court jusqu’en 1922. Avec cette accroche : l’invention de la Terre sainte. En quoi cette année est-elle fondatrice ? En 1799, l’armée de Bonaparte parcourt le littoral palestinien jusqu’à Tyr. En Europe, certains y voient la possibilité de créer un État juif en Palestine. Mais l’ouverture de la Terre sainte aux Occidentaux est aussi l’occasion d’une lutte d’influences entre puissances chrétiennes. Dans le tome 4, « Le rameau d’olivier et le fusil du combattant » (1967-1982), vous revenez sur ce qui a été un conflit israélo-arabe, puis un conflit israélo-palestinien. Est-ce que cela peut le redevenir ? Jusqu’en 1948, c’est un conflit israélo-palestinien avant tout. En 1948, cela devient un conflit israélo-arabe avec une dimension palestinienne. À partir de la fin des années 1970, la dimension palestinienne redevient essentielle. Ben Gourion disait que la victoire du sionisme était d’avoir transformé la question juive en problème arabe. Les derniers événements semblent montrer que le problème arabe est en train de redevenir une question juive. Le rôle des États-Unis a toujours été déterminant dans ce conflit. Que nous dit leur position aujourd’hui ? La question de Palestine est en même temps une question intérieure pour les pays occidentaux du fait de l’histoire de la Shoah et de la colonisation. Il s’y ajoute aux États-Unis une dimension religieuse du fait du biblisme protestant et du « pionniérisme ». Les Palestiniens leur semblent être quelque part entre les Indiens et les Mexicains… La « République impériale » vient encore de montrer son impressionnante capacité de projection militaire dans la région, mais aussi son incapacité à obtenir un règlement politique satisfaisant. Pourquoi ce conflit déclenche-t-il autant de passions et clive-t-il autant dans le monde entier, où comme en France, le président appelle à « ne pas importer le conflit » ? C’est un conflit gorgé d’histoire. La Terre sainte est celle des trois religions monothéistes. Le conflit lui-même porte avec lui la mémoire de la Shoah et de la colonisation, d’où l’extraordinaire position d’exceptionnalité des acteurs. Vous avez écrit cinq tomes sur la question de Palestine. Après l’ultime « La Paix impossible », quel pourrait être le sixième ? Peut-être le retour de la question juive, mais c’est loin d’être une perspective encourageante.
  4. Il s'agit d'une guerre d'embuscade, tirer et se replier : il n'est pas possible pour le camp avec les plus faibles moyens de se laisser fixer car sinon il serait effectivement détruit. Il n'y a pas non plus de photos de combattants du Hamas tués en grand nombre ni beaucoup de prisonniers capturés
  5. Ca confirme que les pertes du Hamas sont assez légères : le ratio prisonniers vs tués lors des batailles de falloujah (2ème bataille) et de Marioupol (de source russe) est de l'ordre de un tué pour un prisonnier.
  6. https://en.wikipedia.org/wiki/2023_Israeli_invasion_of_the_Gaza_Strip#/media/File:October_2023_Gaza−Israel_conflict.svg sans être fabuleux, ça reste lisible
  7. a) on dirait une sorte de roquette modifiée pour être une arme de contact, à l'endroit où elle est posée, elle est quasiment sure de mettre le char hors de combat b) on ne peut pas savoir vu la vidéo mais comme il s'agit de prises de vues réelles avec toutes les contingences du combat, il n'est pas possible d'avoir plus précis c) je pense que beaucoup de soldats israéliens sont des spécialistes : par contre au vu des brigades qui subissent les pertes, on peut voir quelles sont les unités déployées et on voit bien (comme prévu) que ce sont les unités d'actives
  8. ça serait celui-ci : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/un-cargo-saisi-en-mer-rouge-israël-dénonce-une-attaque-iranienne/ar-AA1kbvlk?ocid=msedgntp&pc=LCTS&cvid=58f1c8249b154204952d60a70ddca080&ei=11 Israël a accusé dimanche les rebelles houthis du Yémen d'avoir saisi un cargo de propriété britannique dans le sud de la mer Rouge, en dénonçant une "attaque iranienne" aux conséquences internationales pour la sécurité du trafic maritime. Le chef des Houthis, alliés de l'Iran, a menacé mardi de s'attaquer aux navires israéliens en mer Rouge et dans le détroit de Bab al Mandeb, à la pointe du Yémen. Dans un message sur les réseaux sociaux, l'armée israélienne a déclaré que le navire reliait la Turquie à l'Inde, n'était pas la propriété d'un armateur israélien et ne comptait aucun Israélien dans son équipage. Les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont dénoncé "un nouvel acte terroriste iranien qui représente une escalade".
  9. à priori les russes utilisent des armes à sous-munitions depuis le début de l'invasion selon Human Rights Watch : https://www.hrw.org/news/2023/08/04/ukraine-apparent-russian-cluster-munition-attack https://www.hrw.org/news/2023/07/06/ukraine-civilian-deaths-cluster-munitions
  10. ils ont aussi des drones à longue portée par exemple : https://en.wikipedia.org/wiki/Elbit_Hermes_900
  11. Le trajet pour un missile balistique (dans le cas précis d'un tir venant du Yemen avec un missile à moyenne portée) c'est la ligne droite donc en passant au dessus de l'Arabie Saoudite et/ou la Jordanie (il faudrait connaître la zone de tir précise). Ce sont les drones qui ont des capacités plus souples (si ils ont l'autonomie bien sur). Pour te répondre sur les éventuels missiles balistiques israéliens, à cette distance ça ne peut être que des Jerichos mais ceux-ci sont dévolus à la frappe nucléaire et donc pas employables dans ce type de scénario. L'aviation est plus souple d'emploi
  12. Je n'ai pas compris Yoram, la capacité de rétorsion c'est l'aviation : les houtis ont des moyens sol-air faibles (mais existants) mais par contre peu de cibles dures intéressantes à détruire Israél ne compte pas sur des missiles sol-sol pour ce genre de missions mais sur ses F15/16/35
  13. https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/les-usa-israël-et-le-hamas-parviennent-à-un-accord-de-principe-pour-une-pause-dans-les-combats/ar-AA1kaQ4V?ocid=msedgdhp&pc=LCTS&cvid=fe0332b71e9b4bea893c2209dd6d9505&ei=10 Israël, les Etats-Unis et le Hamas sont parvenus à un accord de principe visant à libérer des dizaines de femmes et d'enfants retenus en otage à Gaza en échange d'une pause de cinq jours dans les combats, a rapporté samedi le Washington Post, citant des personnes au fait de la question. Aux termes de l'accord, toutes les parties interrompraient les combats pendant au moins cinq jours alors qu'"une première cinquantaine d'otages ou plus seraient libérés par petits groupes toutes les 24 heures", a rapporté le Washington Post. Le Hamas a capturé quelque 240 otages lors de l'attaque du 7 octobre, qui a fait 1.200 morts dans le sud d'Israël. Selon le journal, une surveillance aérienne sera mise en place pour observer les mouvements sur le terrain et aider à maintenir l'ordre durant la pause, qui prévoit également l'acheminement de quantités importantes d'aide humanitaire. Ni la Maison blanche, ni le cabinet du Premier ministre israélien n'ont immédiatement commenté les informations du Washington Post. Selon des personnes au fait de la question, les libérations d'otages pourraient commencer dans les prochains jours.
  14. Pendant ce temps, les combats et les pertes continuent : https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/idf-announces-names-of-6-idf-soldiers-killed-in-gaza-bringing-group-op-death-toll-to-57/ https://www.timesofisrael.com/liveblog_entry/idf-announces-names-of-2-soldiers-killed-in-gaza-ground-op-death-toll-climbs-to-58/ 58 soldats ont été tués depuis le début de l'assaut terrestre sur Gaza (et un nombre indéterminé blessés mais qu'on peut estimer entre deux et 10 fois le nombre de tués) Côté hamas, on revendique infliger de lourdes pertes aux forces israéliennes, par exemple il y a quelques jours : https://www.aa.com.tr/en/middle-east/al-qassam-brigades-claims-it-destroyed-136-israeli-military-vehicles-since-ground-operations-started/3047933 en fait il s'agit de véhicules détruits complétement ou partiellement (endommagés donc) revendiqués mais sans pouvoir être vérifié de façon indépendante et sans pouvoir savoir si les véhicules attaqués ont bien été endommagés ou si (pour ceux blindés) si leur système Trophy et leur blindage a bien fonctionné Statistiquement (l'annonce est du 9 novembre et le début de l'assaut du 27 octobre), ça signifie environ 12/13 attaques par jour de combat Le Hamas ne communique pas sur ses propres pertes
  15. à titre perso, je suis dans la petite cinquantaine et j'ai constaté que j'ai perdu depuis mon pic de forme (atteint à la quarantaine) où je pratiquais la course à pied (semi-marathon) et des sports de combat. Depuis l'âge, une légère prise de poids ( ) et des soucis de santé m'ont fait bien régresser. Il y a eu de grosses améliorations par rapports aux 2 guerres mondiales où à 50 ans tu étais vieux et plus capable de combattre mais à mon sens, un quinqua (sauf exception) n'est plus capable de faire ce que fait un jeune : c'est l'histoire de la vie .......
  16. Oui mais à cet âge, tu n'es en général plus complétement opérationnel : dans les grands conflits passés, c'était l'âge des territoriaux...... Le plus inquiétant est qu'il s'agit d'un âge moyen ce qui signifie qu'une part importante des forces ukrainiennes sont maintenant constituées de quadra et quinqua
  17. Le point essentiel d'une guerre d'attrition, ce sont les hommes : si les russes (voir post de Conan) envoient des jeunes sans réelle expérience au combat, côté ukrainien on envoie les vieux (avec un âge moyen de 43 ans dans l'armée ukrainienne : https://www.capital.fr/economie-politique/quel-est-letat-de-larmee-ukrainienne-apres-sa-contre-offensive-1485923#:~:text=La guerre a tellement érodé,ukrainien à environ 43 ans. ) ce qui indique un épuisement des ressources humaines Il est probable que le conflit se résoudra par le premier camp qui épuisera ses ressources humaines plus que par épuisement des ressources matérielles
  18. https://www.mediapart.fr/journal/international/171123/chasser-les-palestiniens-de-gaza-est-un-reve-tres-dangereux-et-deja-ancien une interview de l'historien israélien Gadi Algazi : L’Israélien Gadi Algazi est historien et activiste. Il avait été, en 2000, l’un des fondateurs de Taayoush, mouvement judéo-arabe qui signifie « vivre ensemble » en arabe, organisation créée en 2000 pour tenter de lutter contre l’escalade en Israël et en Palestine au moment de la deuxième intifada. Pour Mediapart, il revient sur la répression des voix dissidentes en Israël et la manière dont le 7 octobre a abîmé la cause nationale palestinienne et souillé la perspective de lutte contre la décolonisation portée par un certain nombre d’activistes israéliens. Mediapart : Demeure-t-il un espace en Israël pour des voix pacifistes et en particulier des voix judéo-arabes comme la vôtre et celles que vous avez longtemps cherché à promouvoir ? Gadi Algazi : C’est difficile, pour plusieurs raisons. D’abord à cause d’une répression sans précédent depuis les années 1950. Parmi maints exemples, Meir Brochin, un enseignant d’histoire et d’éducation civique au lycée, a été libéré après quatre jours de détention à condition de ne plus utiliser les réseaux sociaux pendant deux semaines, simplement pour avoir relayé le nombre de victimes à Gaza. Les accusations de « trahison » contre lui ont été abandonnées, mais il ne s’agit pas en réalité d’établir des charges pour de futurs procès, plutôt d’intimider. Cela n’est qu’un exemple : la répression contre les citoyens palestiniens en Israël est bien plus sévère. Il est aussi évident que la guerre réduit l’espace d’expression pour des positions pacifistes. Depuis la fin des années 1970, les campagnes militaires plus limitées qu’aujourd’hui visant les Palestiniens ont toujours eu de tels effets. Mais à cela s’ajoute désormais une deuxième raison qu’il faut bien admettre. Le massacre du 7 octobre a laissé des traces profondes. Cela mine la confiance fondamentale des gens, non seulement dans l’humanité de l’autre, mais aussi dans la vie elle-même en général. Troisièmement, s’ajoute la question des otages, qui nous donne collectivement l’impression de vivre dans des limbes et un abîme. Pour beaucoup de gens, le 7 octobre n’est pas un événement qui serait terminé, et il y a une identification générale avec la souffrance des familles des otages. Pour eux, le 7 octobre – même après les bombardements féroces de familles palestiniennes ! – reste toujours le temps présent. Cela rend difficile la discussion sur ce qui se passe maintenant, sur les atrocités perpétrées par les militaires israéliens sous nos yeux. Parce qu’il y a aussi, côté israélien, des bébés, des femmes, des personnes âgées qui sont depuis maintenant quarante jours dans une situation terrible. On voit bien comment le gouvernement israélien utilise leur sort pour justifier d’amplifier la violence envers les citoyens palestiniens. Enfin, les méthodes déployées par le Hamas n’ont rien à voir avec un projet d’émancipation. Même parmi les actes de violence horribles qui ont marqué l’histoire du conflit sanglant entre nos deux peuples, il existe des différences de nature et non seulement d’échelle. Il ne s’agissait pas, le 7 octobre, d’une explosion de violence incontrôlable, ni de l’œuvre de combattants cherchant à se venger de la mort de leurs camarades, mais d’un geste calculé destiné à semer l’horreur dans le cœur des survivants, de leurs proches et de leur entourage. Cette démarche a été couronnée d’un terrible succès. Nous, Israéliens et Palestiniens, devrons désormais vivre avec ses conséquences, et nous ne savons pas encore comment. Comment la violence extrême du Hamas a-t-elle résonné dans votre espace politique ? On peut mettre de côté pour un moment les racistes et ceux qui refusent de regarder les raisons pour lesquelles le 7 octobre a pu se produire. Si l’on se concentre sur les personnes de bonne volonté que les méthodes israéliennes à Gaza révulsent, on ne peut que constater un bouleversement profond. Une amie palestinienne qui vit à Jérusalem m’a dit : la décolonisation que nous tentons de promouvoir depuis des années consiste à chercher l’égalité et une voie de vie. L’action du Hamas, par contre, a contribué à confirmer la propagande israélienne qui diabolise les Palestiniens et leur lutte pour la dignité humaine. La paix ne peut pas être fondée sur le massacre massif de Palestiniens, pas plus que la libération des Palestiniens de la colonisation et de l’occupation ne peut être fondée sur le massacre de civils israéliens. La décolonisation fait partie d’un projet d’émancipation humaine ; il ne s’agit pas de massacres aveugles, d’épuration ethnique ou de remplacer la barbarie de l’occupation par la barbarie des assujettis. On entend des voix en Israël qui refusent catégoriquement toute analyse du contexte... ... et pas seulement en Israël. En Israël, un argument populaire demeure, selon lequel toutes les tentatives visant à contextualiser les événements du 7 octobre reviennent à justifier de tels crimes de guerre. Or même les crimes les plus horribles que les êtres humains sont capables de commettre ont des contextes, et y faire face nécessite que nous réfléchissions aux contextes. Évidemment, l’occupation qui persiste depuis un demi-siècle, la colonisation permanente, le blocage de Gaza, la question des réfugiés palestiniens..., ces contextes restent pertinents. Il serait insensé de prétendre que cette triste histoire a commencé le 7 octobre. Mais cela ne diminue en rien la responsabilité des auteurs. Les gens agissent dans de tels contextes et peuvent adopter différentes lignes de conduite ; la souffrance et l’oppression peuvent se traduire par toutes sortes de projets collectifs. Qu’en est-il du mouvement de protestation israélien contre la réforme de la Cour suprême qui a attiré l’attention de tous au cours des mois précédents ? Le plus terrible pour moi aujourd’hui est de voir que les centaines de milliers de personnes qui ont protesté ces derniers mois en scandant le mot « démocratie » acceptent aujourd’hui sans broncher ni protester les crimes de guerre commis à Gaza. Elles ignorent aussi les mesures répressives en Israël même contre ceux qui s’opposent à la guerre. Que répondez-vous à l’idée répandue qu’Israël « n’a pas le choix » que de mener la guerre jusqu’au bout ? Il y a toujours d’autres choix. Ce qui est typique de la politique d’Israël, c’est de détruire les autres options pour prétendre ensuite n’avoir pas d’autre choix que de bombarder. Israël a détruit le mouvement national palestinien, et a reçu le Hamas en retour. Au Liban, Israël a détruit le mouvement Amal, et a reçu le Hezbollah en retour. À chaque fois, Israël a fait en sorte de détruire les organisations prêtes à conclure un compromis historique pour se retrouver en face-à-face avec des ennemis à bombarder. Un imaginaire récurrent en Israël est de se vivre comme une « villa dans la jungle » : une jungle qu’il faudrait régulièrement tondre. Les commentateurs et les militaires promettent une fois de plus qu’une victoire finale et totale est à leur portée, et qu’ils pourront alors repartir sur une table rase. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit aujourd’hui si difficile d’imaginer des alternatives politiques aux meurtres : ce que la politique de poursuite de l’occupation et d’élimination des alternatives a provoqué est précisément le désespoir et un sentiment omniprésent de ne pas avoir le choix. Ceux qui hésitent aujourd’hui à appeler à l’arrêt de la guerre – comme si ce qui s’est passé jusqu’à présent n’était pas assez horrible – devraient au moins réfléchir aux conséquences réelles à long terme ; à ce dont les gens se souviendront, à la façon dont la vengeance engendre la vengeance sanglante. L’absence de proportionnalité entre le nombre de victimes palestiniennes après le 7 octobre et celui des victimes israéliennes ce jour-là est-elle un sujet dans le débat public israélien ? Le nombre de morts à Gaza n’est pas absent du débat public, mais la grande majorité des gens refusent de reconnaître la souffrance des Palestiniens. Ce n’est pas la première fois, mais l’ampleur du phénomène est inédite. Il faut aussi avoir à l’esprit que l’immense majorité des Israéliens ignorent tout du monde arabe et de Gaza, une ignorance cultivée et entretenue depuis des années. Personne ne sait qu’en 2017, des milliers de Gazaouis ont protesté contre le Hamas et ont été réprimés. Personne ne s’intéresse à la manière dont le Hamas a imposé son pouvoir à Gaza avec une main de fer. Cela permet de confondre tous les Palestiniens de Gaza avec le Hamas. Plus profondément, on ignore notre responsabilité historique dans la souffrance des réfugiés palestiniens, qui restent majoritaires dans l’enclave. La frange de la société israélienne qui veut réoccuper Gaza est-elle seulement marginale ? Ce qui me paraît plus dangereux en ce moment est l’idée de chasser les Palestiniens de Gaza. C’est un rêve très dangereux et déjà ancien, qui s’est exprimé depuis les années 1950, et fut repris par Ariel Sharon dans les années 1970... En ce moment, une tentative de réaliser cet objectif – on parle franchement d’une seconde Nakba (« catastrophe ») – pourrait déstabiliser les régimes arabes. Un objectif plus achevable, déjà formulé par l’armée, est de réduire le ghetto de Gaza, de concentrer deux millions de personnes dans le sud de l’enclave après avoir réduit le nord à des ruines. Existe-t-il d’autres scénarios pour le « jour d’après » ? À court terme, tout le monde affirme qu’Israël ne veut pas occuper Gaza et on ne voit aucun régime arabe, allié à une force internationale, se proposer pour administrer l’enclave. Un moment, il faudra donc bien se tourner vers l’OLP – peut-être élargie et reconstituée – et l’Autorité palestinienne, pour délégitimées qu’elles soient, alors que la politique israélienne depuis des années a été de séparer géographiquement et politiquement Gaza de la Cisjordanie. Même les personnes les plus à droite d’Israël vont être contraintes de travailler avec les représentants palestiniens qu’elles ont contribué à affaiblir si elles veulent établir une gouvernance acceptable à Gaza. La guerre soude-t-elle la société israélienne ou révèle-t-elle des fractures ? C’est prématuré pour le dire. À court terme, le Hamas a renforcé l’adhésion populaire à l’idéologie dominante. La montée du nationalisme est évidente partout. Mais existe dans le même temps le sentiment que l’État israélien qui opère au nom de ses citoyens n’a aucune capacité à résoudre leurs problèmes sociaux, politiques, sécuritaires. Qu’il ne sait que faire la guerre… L’État d’Israël est aujourd’hui réduit à une grande machine de guerre, mais c’est tout. Il est incapable de mettre en place un soutien psychologique adéquat pour les survivants du 7 octobre, inapte à aider sa population matériellement et institutionnellement. Sans la société civile, les besoins quotidiens des plus fragiles ne seraient pas remplis. Cette mise à nu de l’incurie de l’État, combinée avec le racisme à l’œuvre dans toute une partie de la société et l’extension de la peur après le 7 octobre, ouvre la porte aux milices privées et armées ainsi qu’aux tendances fascisantes. Parmi les opposants à Nétanyahou aujourd’hui, certains espèrent un leader qui soit encore plus extrémiste. Pourquoi les Palestiniens d’Israël paraissent-ils aphones dans un tel moment ? D’abord parce qu’ils ont peur. Parce que des étudiants ont été expulsés de leurs universités, que des gens ont perdu leur travail pour un mot sur les réseaux sociaux. Le chef de la police israélienne avait prévenu, après avoir violemment réprimé une petite manifestation à Haïfa, que ceux qui se solidariseraient avec Gaza, il pouvait les envoyer en bus là-bas… Ensuite, il y a un malaise profond dans la mesure où beaucoup jugent que la cause nationale palestinienne a été souillée par les actes du Hamas et qu’à l’heure actuelle, il n’existe pas d’espace libre pour discuter de ces questions. Dans le même temps, les Palestiniens d’Israël ont exprimé une vision claire, raisonnable et morale que je considère comme essentielle. Mohamed Barakeh, ancien député de la Knesset et président de l’organe représentatif le plus important des citoyens palestiniens d’Israël, a tenté d’organiser une réunion à Haïfa. Mais il en a été empêché par la police. La réunion, à laquelle j’ai participé, s’est finalement tenue sur Zoom. Mohamed Barakeh a été très clair en affirmant : « Des dizaines d’années de souffrance palestinienne ne justifient pas ce qui s’est passé le 7 octobre, et ce qui s’est passé le 7 octobre ne justifie pas ce qui se passe à Gaza. »
  19. Pour une réflexion sur l'évolution des pertes : - en janvier 2023 : 180000 pertes (casualties en anglais) russes contre 100000 pertes ukrainiennes https://www.france24.com/en/live-news/20230122-russia-taken-180-000-dead-or-wounded-in-ukraine-norwegian-army - en août 2023 : 300000 pertes russes (+120000 depuis janvier) contre 200000 pertes ukrainiennes (+100000 depuis janvier) https://www.nytimes.com/2023/08/18/us/politics/ukraine-russia-war-casualties.html#:~:text=The Biden administration's last public,war began in February 2022.
  20. tu en trouveras même (ce type d'articles) au début des années 2000 mais là on parle de stock d'Uranium tout en restant au seuil de l'arme nucléaire : si l'Iran veut avoir une Bombe A, elle a les compétences technologiques pour l'acquérir en peu de temps
  21. https://www.lemonde.fr/international/live/2023/11/17/en-direct-guerre-israel-hamas-l-autorisation-de-laisser-entrer-deux-camions-de-carburant-par-jour-dans-gaza-divise-le-cabinet-de-guerre-israelien_6200413_3210.html « Mon Bureau a reçu une saisine sur la situation dans l’Etat de Palestine émanant des cinq Etats parties suivants : Afrique du Sud, Bangladesh, Bolivie (…) Comores et Djibouti », a déclaré Karim Khan. « Mon bureau confirme qu’il mène actuellement une enquête sur la situation », a-t-il ajouté dans un communiqué. Un Etat partie peut déférer au procureur une situation dans laquelle un ou plusieurs crimes relevant de la compétence de la Cour semblent avoir été commis, en demandant au procureur d’enquêter sur la situation aux fins de déterminer si une ou plusieurs personnes spécifiques doivent être inculpées de la perpétration de tels crimes, a rappelé le magistrat. « Dès le début de mon mandat, en juin 2021, j’ai mis en place pour la première fois une équipe qui se consacre spécialement à faire avancer l’enquête sur la situation dans l’Etat de Palestine », a dit le procureur. « Le bureau a collecté un volume important d’informations », a-t-il souligné.
  22. L'Iran disposerait de suffisamment d'Uranium enrichi à 60% pour fabriquer 3 bombes nucléaires (à condition de l'enrichir encore) : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/l-iran-accélère-sur-l-uranium-en-marge-de-la-guerre-à-gaza-avant-la-présidentielle-américaine/ar-AA1k4s8M?ocid=msedgntp&pc=LCTS&cvid=9324194b0b5a4c449aaa29c4b444bfba&ei=26
  23. Israél a perdu 372 soldats tués dont 52 depuis le début de l'offensive terrestre sur la Bande de Gaza : https://www.timesofisrael.com/authorities-name-44-soldiers-30-police-officers-killed-in-hamas-attack/ A la frontière Libano-israélienne : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/liban-les-bombardements-s-intensifient-à-la-frontière-israélienne/ar-AA1k2j46?ocid=msedgdhp&pc=LCTS&cvid=efb8a2ce11ab40beab8b57de9440d337&ei=8 Dans les tunnels : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/israël-s-attaque-aux-tunnels-du-hamas-avec-des-robots-et-du-gel-explosif/ar-AA1k2tBv?ocid=msedgntp&pc=LCTS&cvid=6ffac91d74734f7294ec0ab5debae598&ei=8
  24. https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/guerre-israël-hamas-pourquoi-la-bataille-de-gaza-est-encore-loin-d-être-terminée/ar-AA1jXuFx
  25. Le chiffre est celui cité par le ministère de la défense israélien qui reprend le chiffre global du ministère de la santé à Gaza Comme indiqué précédemment, les chiffres de ce ministère sur les conflits précédents ont été confirmés par l'ONU Là le chiffre est en plus repris par le ministère de la défense israélien donc les deux parties sont d'accord à minima sur le chiffre global Enfin l'ONU (source indépendante donc) a communiqué sur les pertes de son personnel qui s'établissent à environ 1% (101 tués sur 13000 personnes, il y a quelques jours) donc sur une base de 2 millions de personnes ça ferait environ 20000 tués (ou disparus) : un chiffre supérieur à celui du ministère de la santé gazaouite qui est donc crédible. Bref la ventilation des pertes proposée par le ministère de la défense n'est guère crédible puisqu'elle implique que la quasi-totalité des hommes tués seraient des membres du Hamas
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