Elle est surprenante, cette vidéo. Par ce qu'elle traduit. Le but ne me paraît pas pour Tsahal de se faire un peu de blé. Relativement marginal par rapport au budget militaire d'Israël. Et il y a des frais!!! L'essence, les conserves, l'encadrement...
Israël joue sur deux scénarios : les participants sont des cons, ou pas.
Dans le premier cas, c’est simple : le type y croit, il a fait la guerre des trois jours, il l’a gagnée, il retourne à Boston auréolé de la gloire des combats, et il est plus fana que jamais.
Mais je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’imbéciles parmi les participants. On ne devient pas riche en étant complètement idiot, le loto mis à part.
Passons donc à la deuxième catégorie.
Ce qu'il semble, c'est qu'Israël, vis-à-vis d’eux, se sert de la culture juive, qui est basée sur la culpabilisation (tout comme le catholicisme d'ailleurs). Les participants à ces séminaires spéciaux sont sûrement soigneusement choisis pour leurs opinions et leurs revenus et donc pour leur potentiel d'influence. Tsahal refait apparemment la virginité de leur mauvaise conscience, en leur permettant de jouer avec du matériel périmé (des godasses plus que des armes lourdes, semble-t-il – mais faut-il aussi éviter les accidents – une ampoule, ça se soigne…).
Et comme ils ne sont pas cons, ces participants, ils restent le cul entre deux chaises: "j'ai fait semblant de faire la guerre, j'ai fait semblant de m'engager, mais dans le fonds je sais très bien que je passerai mes prochaines vacances à Nantucket ou aux Bermudes; j'ai payé 10K$ pour trois jours, et je me suis fait un peu couillonner; bon c'est sûr, j'ai des photos à monter maintenant, et je peux passer pour un héros à Boston, mais moi je sais que je n'ai été qu'un figurant un peu ballot. Comment récupérer la mise et garder la face? Continuer d’avoir raison: en faire plus pour Israël..."
Le résultat, j'imagine, c'est que les participants ont encore plus mauvaise conscience qu'avant, et pour compenser, ils vont devenir, plus qu'ils ne l'étaient, si possible, les chantres d'Israël aux US. Ils vont lever plus de fonds, exercer davantage de lobbying. Et c'est cela qui compte pour Israël, bien davantage que les clopinettes que sont un quart de million de dollars (combien coûte un Tomcat? - et encore, c'est démodé).
Il y a une illustration assez drôle de mon argument dans la vidéo: une instructrice demande à un monsieur d'une soixantaine d'années "et pourquoi n'avez-vous pas envoyé vos enfants se battre à nos côtés?" - et l'autre de répondre, après une demi-seconde de panique "je n'y ai pas pensé". Mensonge, culpabilité... On lui a mis le doigt sur la plaie. Combien il va donner ce monsieur, demain ?
Et puis, comme ils sont quand même malins , ces israéliens, ils ne dépensent pas plus qu'ils ne faut: aucun des instructeurs de ces séminaires particuliers n'est retiré des théâtres d'opérations. Il s'agit de quelques militaires à la semi-retraite, ou de quelques jolies auxiliaires plus propres à réveiller les morts qu'à s'évertuer au contraire.
