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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. Désolé, l'enthousiasme! J'étais à Fontainebleau ce matin pour marquer le coup avec une bande de geeks (dont un Japonais bonapartiste quand même), en regrettant de ne pas pouvoir être sur les lieux mêmes. Un conseil, ne commencez pas le champagne avant le déjeuner. Ca vous fait rater des batailles, chanter faux et porter des toasts idiots. Remember, remember, the 2nd of december... (oops) Une pensée pour les généraux Vandamme et st Hilaire qui, avec Davout (oui, mais lui, c'est toujours), furent de loin les plus décisifs en ce jour, mais font partie de ceux dont on se rappelle peu.
  2. Un copain anglais (c'est une hérésie dans ma famille) avait, quand il était dans l'armée, fait une liste de doléances des fantassins, au départ pour s'en amuser. A la fin, il l'a arrêté pour éviter d'en hurler. Le best of est assez connu sur les forums, mais quelques perles restent de grands classiques, au sommet desquels on peut trouver: - les pompes dont les semelles fondent en Irak et percent en Afghanistan. - le SA-80 avant sa refonte (ça reste une des plus grosses perles du genre) - les Warriors appelé "supermarket whores" dans chaque escadron: une vampirisation organisée rationnellement par chaque escadron sur une partie de son parc pour faire rouler le reste - les treillis dont le fabricant faisait visiblement exprès de se démerder pour qu'ils n'aillent à absolument personne et ne résistent à rien - la régularité dans la défectuosité d'une partie de la dotation en munitions - les rations de combat, parfois appelées les "no comment" - les Land Rover où il est rare que toutes les pièces marchent en même temps, et où les approvisionnements en pièces détachées ont connu de sérieuses limitations (montée des prix et problèmes industriels dus à la période de problème de la boîte et à la manière de sa reprise) - les outils made in China qui cassent quand on s'en sert Tout ça pour signaler que les fantassins ayant les matériels les moins coûteux, les industriels qui les équipent ont une puissance de lobbying minable par rapport à ceux des grands programmes. Et la consolidation du secteur refilant une partie des matos terrestres à ces mêmes géants, tout ce qu'on risque de voir, ce sont de magnifiques machines de plus en plus sophistiquées et lourdes, à la procédure d'acquisition longue, prendre une part croissante des budgets d'équipement de l'AdT en raison de cette même puissance de lobbying, combinée à l'obsession technologique savamment entretenue au sein des Etats-Majors, et accrue par la bataille inter-armes pour les budgets. Le petit équipement, lui, reste derrière cette puissance de lobbying. A quand les premières tenues FELIN, Land Warrior, FIST ou IdZ qui tombent en rade faute de rechange?
  3. Au cas où vous l'ignoreriez, les paras sont la crème de l'infanterie. Le 1er RPIMA et le 13ème RDP sont des régiments spéciaux. Les régiments paras font partie de l'élite. Et ce que vous voyez comme "seulement" le 1er RCP, est un régiment qui n'a pas grand-chose à envier à aucun autre régiment para dans le monde. Il n'est pas fait de branques, et ce n'est pas parce que des journalistes ignares se sont focalisés sur 3 cas sociaux en début de formation pour un show télé superficiel qu'il est possible d'en tirer des conclusions hâtives. Faut arrêter les mauvais films d'action.
  4. Les Hollandais l'ont commandé, mais en nombres moindres que prévu. L'Allemagne n'a pas encore placé sa commande (attendue pour la fin de l'année ou début 2007).
  5. Ce R. North est pire que biaisé à jouer les vierges effarouchées sur la corruption dans les marchés d'armement, surtout au Moyen Orient. Ses appréciations sur les mérites comparés des avions le classent de toute façon dans une catégorie bien connue des "experts" autproclamés en matière de défense (même pas son "opinion" elle-même, juste la façon d'en parler comme un ado).
  6. D'accord avec toi Philippe, mais juste un détail: la durée normale d'une rotation OPEX est de 6 mois chez les Rosbifs (ce n'est pas prolongé). mais depuis 2 ans, ils ont prolongé ces rotations de moins en moins ponctuellement, particulièrement pour l'infanterie et les FS, sursollicitées entre l'Afghanistan et l'Irak par rapport aux autres armes. Les cycles d'entraînement sont bousillés, et les grandes bases permanentes hors d'Angleterre (Irlande du Nord et Allemagne), ainsi que les déploiements moins chauds (Kosovo, Bosnie) ressemblent à de grands camps de transit où les rythme d'entraînement ont fortement baissé. Sans parler de leurs énormes problèmes de recrutement.
  7. Tancrède

    Introduction

    C'est un Sino-Américain qui sévit sur le WAFF; complètement 2nd degré, pas sérieux pour deux sous, antiBushiste à un degré qui frise le delirium, relativement anti-occidental, plutôt malin, très drôle, un peu hurluberlu sur les bords et disposant d'une base de données et d'images défiant l'imagination. Il souffre aussi, surtout face aux Anglo-Patriotes, d'un "stand alone complex" terriblement aigu. L'attaquer au premier degré, c'est prendre le risque d'une avalanche de ripostes immédiates, massives et efficaces. Si on se lance dans le 2nd degré avec lui, c'est très jouable. Mais il est assez drôle et, sommes toutes, pas méchant contrairement à beaucoup d'autres du WAFF.
  8. Tancrède

    Introduction

    Sans Landos, DwightLooi, Rob, Notan, Leopardus, la bande des Turcs hurleurs ou des Chinois en délire, c'est vrai que c'est reposant pour les nerfs. On fait venir Kiddyhawk pour rire?
  9. La France a eu plusieurs apogées, difficilement comparables: - Clovis entre 506 et 508: il a mis les Wisigoths au pas à Vouillé, s'est imposé comme une autorité incontestée sur le territoire des Gaules, et légitimée par l'Eglise lors de sa conversion. Le chaos né de la décadence de l'Empire Romain d'Occident est écarté pour un temps des Gaules. Même l'Empereur d'Orient lui reconnaît le titre d'Auguste, comme légitime continuateur de la tradition romaine. - quelques mérovingiens (Dagobert, Clothaire II) ramèneront l'unification franque et cette prééminence absolue en occident. - Charlemagne: entre 800 (couronné empereur) et 814 (plus pendant le début du règne de son fils Louis le Pieux), c'est plutôt cool d'être du royaume des Francs. - au lendemain des batailles de Saintes et de Taillebourg (1242), St Louis met fin victorieusement à la 1ère guerre de Cent Ans qui a vu la dynastie capétienne établir sa domination de fait et de droit sur tout le royaume de France, prenant un rôle prééminent en Europe. - son petit fils, Philippe IV, dit le Bel, arrive à un autre sommet de la puissance française: il a engagé l'abolition du servage en France, mis la papauté au pas (après avoir fait gifler Boniface VIII, fait élire son successeur et amené la papauté en Avignon), rétabli sa domination sur les Flandres après un flottement, et mis sa noblesse au pas. En 1305, peu avant le début du procès des Templiers, c'est plutôt cool. La France est LA puissance qui compte (puissance, influence, famille sur plusieurs trônes d'Europe, notamment via les Anjous), elle s'est affranchie de l'autorité papale, l'Etat central prend une forme moderne et les dernières traces d'esclavage disparaissent. - Louis XI après 1477 (bataille de Nancy, fin de l'aventure bourguignonne): la France a récupéré une partie de l'héritage bourguignon et de celui des Anjous (7 provinces majeures), établi un réseau d'influence inégalable, une armée au premier rang européen, une croissance économique forte, créé la Poste, lancé l'imprimerie... bref, donné à la France des structures propres à la modernité naissante, prêtes à accueillir la Renaissance. - Henri IV entre 1598 et 1610: France réunifiée, tolérance religieuse, gagné une guerre contre les Espagnols qui ne semblent dèslors plus invincibles, renversé les alliances en Europe, relancé l'économie, ouvert la France à l'aventure coloniale. En 1610, le destin l'a frappé au moment cathartique de déclencher une guerre très bien préparée contre l'Espagne, pour conquérir les Pays-Bas espagnols. - Louis XIV: au sommet en 1672 (Guerre de Hollande). - Napoléon, dit le tondu, Ier, quelque part entre 1806 et 1808.
  10. Sarko fait partie des anti-PA, mais l'un de ses conseillers militaires inspire confiance: grosso modo, il fait partie de ces officiers qui ont quitté l'armée par dégoût des lourdeurs administratives, la surempilation des systèmes spécifiques et les gaspillages en tous genres. Sarko étant ambitieux, sa politique militaire serait avant tout la rationalisation du ministère. Quand au PA2, quel que soit l'élu, tout dépendra des arbitrages internes aux partis et à l'assemblée: au PS, les groupes défense autour de Quilès et Joxe sont pour. A l'UMP, la mouvance Lellouche ne se battra à mort pas pour, mais tout dépendra de l'importance des gaullistes à l'interne (ils sont en excellents rapports sur ce sujet avec le groupe de Quilès). L'UDF appuie l'aspect européen du projet, mais les lignes de partage internes sont plus floues. Le problème d'être partout, ou au moins d'être à pleins d'endroits à la fois, c'est que c'est encore utile pour être écouté, être présent et faire du business.
  11. Pour avoir fait Sciences Po et bien connaître l'ENA, je peux vous affirmer que ce n'est pas cela qui offre des compétences pour diriger. Cela dit, les déclarations d'Angie sont fortes, mais ce n'est que du blabla pour l'instant. Attendons de voir les budgets allemands: CA, c'est la vraie déclaration.
  12. Les anglo n'ont pas de PAN; et leurs PA transportent des Harriers, des courtes pattes en nombre toujours plus réduits (il ne leur reste que le dernier batch modernisé pour tenir jusqu'en 2014).
  13. Le débat autour du VBCI n'a pas fini, donc. La messe est dite, mais, particulièrement M. Clairon, il ne faut pas exagérer ses défauts: c'est une bonne came, le châssis est excellent (à peu de choses près, c'est une évolution du VEXTRA), et il faut voir ce que donneront les équipements. Si vous êtes adversaire du VCI à roues, votre avis est donc un tantinet partial, nooon? D'autres armées s'orientent vers ce concept, Britanniques compris. Après, la tourelle DRAGAR n'est peut-être pas l'idéal, mais son canon fonctionne très bien. C'est juste les roues et la hauteur qui vous turlupinent? J'adore le CV90 et sa petite famille, et il ferait un excellent VCI chenillé en complément pour garder une capacité chenillée d'accompagnement du MBT; mais il ne charrie que 7 troufions, et son blindage, à moins d'une refonte, n'est plus la panacée si on parle d'un machin qui durera une vingtaine d'années. Un bon plan serait de produire sous licence des PUMA; ça ferait européen: ça fait classe quand on est en société. Mais c'est pas le même prix, évidemment. Le Sagaie? Vaudrait mieux d'autres AMX10 si on pouvait. En attendant l'EBRC comme d'autres attendent Godot. Le vrai gros problèmes de votre programme idéal, ce sont les 4 RI en plus: on ne dispose pas comme ça, sur le papier, des possibilités. Reconvertir le 1er RIMA en RI motorisé serait long et coûteux. Mais créer ex nihilo 4 RI le serait bien plus: on a un nombre de candidats par poste limite, mais acceptable (surtout par rapport aux US et aux Rosbifs dont la qualité de l'infanterie baisse en continu depuis 2003), et 4 RI, cela représente, grosso modo 4400 recrutements nets (une nouvelle série TV?... désolé). On peut l'étaler sur quelques années, mais le temps que les plis se prennent, que l'esprit de corps se crée, qu'une réserve régimentaire acceptable soit établie... C'est possible, mais je doute de l'extensivité des capacités de recrutement de bons candidats en nombres suffisants. Ceci dit, pour la tradition, j'aimerais bien avoir au moins un des "quatre vieux" en plus. Par rapport aux Rosbifs, notre capacité de projection souffre énormément des doctrines d'emploi actuelles: 4 mois de cycle, c'est peu, et ça coûte en logistique et en transport, pour au final, déployer moins de monde. Dans le long terme, c'est cependant mieux pour les cycles d'entraînement (si le matos suit) et le taux d'usure des joujoux. Avec leurs 6 mois, les Rosbifs déploient tout simplement la moitié de leurs bonshommes et de leurs joujoux. Mais ils les usent, ils les dégoûtent, ils les perdent au profit des PMC (à un rythme qu'ils ne peuvent compenser). C'est un modèle de court terme dans une conjoncture où les déploiements sont de long terme. Donc nos 4 mois, bien que coûteux en logistique et minimisant nos déploiements, semblent la bonne solution pour maintenir le niveau des troupes. Les Allemands sont d'ailleurs en train de copier le système.
  14. Vous êtes limite borné, M. Dosdox: le principe de base d'une armée, c'est d'être en retard d'une guerre. Les Amerloques ont suffisamment merdé pour le comprendre. Les armées qui ont compris la guerre à venir ne correspondent qu'à un moment de l'histoire, et ce sont celles qui ont été torchés à la dernière.
  15. Les gros crochets à l'arrière sont pour ces absurdes réservoirs externes.
  16. Autant pour ma gueule. Comme il était de Moselle, j'ai du automatiquement penser qu'il était de droite, sans réfléchir (mais socialiste, en Lorraine, waoh!). Ceci dit, la question de la tendance stratégique qu'il représente demeure. Mais vu son exposé, ça doit être un pote à DSK. Encore 3 ans de retard et en plein dans l'idéologie du tout aérotransportable.
  17. C'est quoi les tarifs de la gamme Gowind? Je ne les ai pas trouvé. Si la France en prend, ils remplaceront plus vraissemblablement les avisos et les Floréal. Mais il y a aussi cette histoire des petits navires Rolls Royce pour remplacer les démineurs et d'autres navires mineurs, dont possiblement des avisos.
  18. Un petit peu de participation, jeunes et élégants bipèdes? Après ntout, si c'est un sénateur UMP qui le balance dans le Figaro, ça n'est pas neutre. Cela veut dire qu'il participe d'un projet; quelqu'un connaît l'affiliation de ce monsieur au sein de l'UMP? Il est de la bande à Sarko? C'est, au sein de celle-ci, un lellouchiste (les ultra-atlantistes) ou est-il chez les plus gaullistes?
  19. Tancrède

    la guerre de 1870

    Le mauvais commandement pendant la première guerre mondiale est un cliché qui a eu tendance à devenir caricatural. Il y a effectivement eu des chefs déplorables, aveuglés par leurs a prioris (les Anglais en savent quelque chose): French, Haig, Nivelle ont commis des fautes criminelles. Mais beaucoup d'excellents officiers ont quand même fait des fautes majeures (Falkenhayn, Von Kluck, Joffre, Franchet d'Esperey...) parce que cette guerre a eu des caractères absolument uniques dans l'histoire: c'est la seule fois où un tel décalage entre les moyens de l'action et ceux de la percevoir, de la comprendre, de l'analyser et de la commander, a été aussi énorme. Les généraux étaient aveugles en raison de moyens d'observation trop faibles (l'observation aérienne était trop faible en comparaison de la profondeur des dispositifs). Les communications (lignes téléphoniques quasi-uniquement) étaient insuffisantes, peu souples et peu adaptables, et disparaissaient dès que l'action commençait (hachées menues par l'artillerie, ou inutiles si on lance l'attaque car on ne peut suivre le mouvement). Alors que le front avait une échelle immense, aucune communication ne permettait de l'organiser quand il y avait de l'action. Il fallait donc planifier rigoureusement à l'avance en fonction du peu qu'on savait. Aucun plan ne résiste aux 2 premières minutes du combat, mais il n'y a alors plus de moyens de changer quoi que ce soit: il faut des heures pour qu'un général ait le moindre retour sur la façon dont ça se passe. Même au niveau du régiment, un colonel ne peut maîtriser ses effectifs sur toute leur surface d'action. Il se fait obéir via la voix ou des estafettes (qui ne peuvent jamais être à cheval sur le front) entre les bataillons et compagnies. Le bruit, le mitraillage, la surface couverte par son régiment l'en empêchent. La coordination est nulle. Et on ne peut plus donner des ordres via des fifres, des tambours ou des drapeaux. Et le clairon ne peut transmettre que 2 ordres (3 avec "à la soupe"). Bref, les officiers n'ont aucun contrôle sur l'action. Y'en a qui comprennent pourquoi on dit que la radio est l'arme la plus meurtrière jamais inventée? En revanche, pour 1870, là la pusillanimité et l'hésitation du commandement jouent à plein: les marsouins de la division bleue en ont fait l'expérience cruelle à Bazeilles. Mais les Prussiens avaient aussi pour eux le nombre et un avantage absolu sur la portée et la cadence de feu de l'artillerie.
  20. Eh! Calmos sur l'hélice du CdG. C'est une malfaçon due à une arnaque, pas à un manque de savoir-faire. DCN Indret est une des rares entreprises capables de construire des hélices pour n'importe quel bâtiment, sous-marins nucléaires de dernière génération compris.
  21. Bien sûr: je ne suis pas d'accord avec cette école de pensée. Mais ça ne veut pas dire qu'elle a tort. La RAND Corporation est faite de grands experts dans tous les domaines, de même que tous les instituts et think tank qui sont sur cette ligne. Ils en ont pris un coup dans l'aile avec l'Irak et l'Afghanistan, mais ils font partie des plus grands cerveaux en matière stratégique. Cependant, leurs rapports sont aussi influencés par leurs financiers et certaines idéologies; et les deux (comme pour ceux qui s'opposent à eux) pondèrent la pertinence de leur analyse.
  22. J'oublie un détail: si l'on ne peut envoyer et maintenir des forces importantes loin de chez soi (prépositionnement, bases, stationnement temporaire, intervention pure), on n'a tout simplement plus de politique extérieure. Il faudrait alors renoncer au siège au conseil de sécurité. Capacité d'intervention variée=lattitude d'action et marges de manoeuvres=force de conviction/dissuasion=capital de confiance=politique extérieure=alliés(accessoirement =business=retour sur investissements=emplois). La sécurité de la France, la part idéaliste de notre action extérieure (quelle que soit sa proportion), passe aussi contre la défense de ses intérêts, qui sont à l'échelle du globe. Et pouvoir les défendre concourt de l'autodétermination, c'est à dire de la capacité à maîtriser notre destin commun.
  23. Il appartient à une des familles trop partielles de l'analyse stratégique. Si on l'écoute, on va vers une gendarmisation de l'armée (gendarmerie à moyens lourds quand même). Il méprise la "politique de puissance" en l'appelant ainsi: on ne fait plus la politique de la canonnière, quand même! Bien sûr, il cite vaguement d'éventuelles OPEX, mais en passant, ce qui veut dire, en language normal, qu'il s'en tape. Bien sûr aussi, il n'a pas totalement tort, notamment sur l'accent à porter sur les capacités de transport et de logistique. Ou encore la réflexion à porter sur les manières de lutter contre les nouvelles menaces terroristes et les modes d'actions qu'elles ont développé. J'approuve aussi la vision de politique globale nécessaire et la centralisation d'une direction de la sécurité dans tous ses aspects (de la catastrophe naturelle à la guerre globale); mais ce point est en train d'être techniquempent réalisé avec le nouvel Etat-Major à l'Ecole militaire (en l'inscrivant en plus dans l'ôptique d'une interconnection européenne). Sur le plan institutionnel aussi le mouvement est lancé. Donc sa première priorité n'a rien de bien nouveau: elle accompagne le progrès technique et les réalisations en cours. Tout n'est pas fait, ni même lancé, mais c'est la tendance. Mais il rentre trop dans la vision US d'une espèce de tout technologique comme pouvant pallier à l'ensemble des menaces. Sa 2ème priorité est un salmigondis des théories trop tranchées des Randcorporationistes comme Laurent Murawiec, trop idéologiquement embringué dans l'idée que la partie extérieure des conflits se fera avec des effectifs ridicules, totalement réseaucentrés, pouvant traiter toute meance classique, quelle que soit sa taille. Cela n'est que l'arme pour emporter la guerre proprement dite: l'Irak ou l'Afghanistan démontrent que dès que la guerre est finie, le mouvement l'est aussi. Et le statique (contrôler un territoire, surveiller les processus de transition...) reprend le dessus, minimisant l'effet de la technique et nécessitant de gros effectifs, c'est à dire, du coup, plus d'avions, de matériels terrestres et de navires pour accompagner, appuyer et transporter ces hommes. Les US auraient pu gagner la guerre d'Irak avec 3 fois moins de soldats, mais il en faudrait 2 fois plus pour contrôler et pacifier le pays maintenant. C'est cela que sa vision suppose, puisque pour lui, l'armée devrait être peut déployée en OPEX ou en prépositionnements au profit du territoire. Presque comme si l'on devait créer une plus petite armée, plus "capital intensive", ou carrément 2 armées (1 petite d'OPEX et 1 territoriale). Cette vision est stupide dans la mesure où une force intervenant à l'extérieur doit rester longtemps après, et en nombre, pour le service après vente, et dans celle où il n'y a rarement qu'une zone de crise à traiter à la fois. De plus ces gens ont tendance a penser que la France, ce n'est que la métropole: des parties du territoire se trouvent près de zones explosives où, en cas de conflit, elles feraient immanquablement partie des zones d'action. Sa vision d'une politique de puissance est une caricature très politicienne de cette école de pensée, comme si on aimait envoyer des navires pour compenser une virilité défaillante: c'est toujours complexe, donc peu médiatique, d'expliquer à quoi sert une flotte de haute mer et des capacités de projection. J'en ai fait un document Word récemment si ça intéresse quelqu'un. Mais grosso modo, on n'a pas d'alliés si on n'a pas la capacité (réelle et perçue) de venir les aider. Et plus ils sont loins, plus les moyens nécessaires sont lourds. De plus, le contrôle de nos axes commerciaux est vital: contre une menace directe (agression d'un pays ou terrorisme) ou indirecte (zones de crises proches des routes commerciales). Mais ces axes peuvent être aussi menacés ou ralentis par de multiples facteurs: la menace de disruption est une réalité quotidienne (les Chinois se servent de certains pirates pour cela). Les tracasseries administratives (contrôles de douanes abusifs, saisies, retardement au passage de détroits, entrées et sorties portuaires...) ou la simple menace directe (interdiction...) sont aussi employées comme des méthodes de politique internationale. Le monde n'est pas un Etat de droit, et il n'y a pas d'autorité centrale et impartiale qui contrôle la liberté des mers. La présence permanente à la mer et dans l'air et la capacité d'intervenir de façon dissuasive sont des nécessités pour qui veut commercer. Les Européens ne le savent plus pour trop se reposer sur les USA, soutien qui peut n'être pas éternel, et qui ne sera jamais gratuit. Or, si une route commerciale est, ne serait-ce que ralentie, c'est le coût des assurances maritimes qui grimpe en flèche, tout comme le coût du transport (carburant, immobilisation du navire...), donc le coût des importations et exportations grimpe, ce qui veut dire moins d'exportations, et des produits plus chers en France (dans les magasins, mais surtout les matières premières et produits semi-finis pour l'industrie; donc moins d'activité et moins d'emploi). Et je ne parle pas de la simple police des mers (contre tous les trafics). Plus prosaïquement, c'est un moyen de pression. La "vision" de l'école de pensée de Masseret va vers une "forcespécialisation" de l'armée qui intervient à l'extérieur. Cela n'est, au mieux, qu'un bouche-trou. Ce qu'il appelle "politique de puissance" (terme très abusif) est une capacité de Il surestime le recours qu'on peut faire aux réservistes: c'est un raisonnement Rumsfeldien qui a tendance à justifier l'achat de gros matos des copains industriels aux dépends de la masse de manoeuvre qui se retrouve très vite sursollicitéé. Ce qui devient vite contre-productif à plus d'un égard (cycles d'entraînement rompus, problèmes de recrutement, peu de volontariat pour la réserve...). Sans compter que les candidatures à l'armée baissent généralement dans les armées qui restent à la maison. Comme si 200 000 gendarmes et policiers (qui nécessitent, il est vrai, une réorganisation profonde) ne suffisaient pas (sans compter les douanes).
  24. Même: en plus du montant absurde, c'est complètement inchiffrable. Ca fait partie de ces "machins" électoralistes des démagogues de bas étages, faits à coups d'amalgame douteux, voire d'invention pure et simple. L'immigration légale (on écarte la clandestine) n'a pas de coût aisément appréhendable. De même, si elle a des coûts, elle rapporte aussi. C'est un sujet suffisamment compliqué pour ne pas y mettre les argumentaires bas de gamme de l'extrême droite ou de l'extrême gauche. Parce que l'expérience et le réalisme de Le Pen question gestion des affaires, ça ne fait même pas assez lourd pour se torcher le fondement.
  25. Le F-22 est sans doute excellent, mais avec 185 exemplaires (peut-être un poil plus ultérieurement), vous croyez que les Ricains l'engageront à la légère? Faut pas fantasmer: vu le nombre, ses déploiements seront sécurisés, calculés, et effectués façon compte-gouttes.
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