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  1. The 217 People, Places and Things Donald Trump Has Insulted on Twitter: A Complete List
  2. Ajoutons que: - Les familles des soldats sont menacées de représailles, c'est une menace sérieuse surtout pour les soldats sunnites vu l'absence de sécurité du pays sunnite. - La corruption des officiers est très élevée: les soldats sont privés de tout le nécéssaire pour vivre un peu dignement au quotidien afin que les officiers puissent se mettre le ravitaillement dans la poche, les désertions ne sont ni sanctionnés ni signalées (et les déserteurs recoivent toujours leur solde) pour ne pas voir le ravitaillement diminuer. Les postes d'officiers sont en effet achetés via des "relations politiques" et doivent donc produire un retour sur investissement pour l'acheteur. - Du coup les soldats ne sont pas du tout motivés pour se battre, ce qui se comprend. De plus ils ne sont jamais informés par leurs supérieurs alors que les rumeurs de complot/trahison sont nombreuses et le métier très dangereux. - La logistique est peu efficace et repose beaucoup sur les civils ce qui complique les opérations en zone sunnite. Lors de la chute de Mossoul il n'y a même pas eu de combat digne de ce nom comparé aux effectifs théoriques de l'armée irakienne sur place (20 000 hommes). Sur l'aspect technique, en prenant une armée qui veut vraiment se battre, la centralisation a perdu beaucoup de ses avantages comparées aux armées de la première moitié du XXème siècle où elle était incontournable. Depuis que les missiles antichars et antiaériens portatifs, RPG ainsi que les moyens de télécommunication sont apparus en grande quantité et très bon marché. L'échec d'Israel contre le Hezbollah en 2006 est un parfait exemple, face à une bonne milice en défensive une armée régulière n'a pas vraiment d'avantage et subit de pertes proches de 1vs1. L'aviation est hors de prix et peu efficace vu les précautions qu'elle doit prendre, les tanks sont très lourds et malgré tout vulnérables, l'artillerie n'apporte pas un grand avantage comparé à des mortiers (qui peuvent se bricoler) et pose le problème de la centralisation et du manque de réactivité. L'urbanisation de la société et donc la tendance au combat urbain enfonce le clou.
  3. Les SR disent surtout au président ce qu'il pensent qu'il veut entendre, et leur directeur est choisi sur la base de sa docilité comme tous les directeurs des grandes administrations. D'ailleurs les conseillers affaires étrangères du Président à l'Elysée ont nettement plus d'influence que lui. C'est pareil pour Hollande et le conflit israelo-palestinien, le directeur de la DGSE a demandé à ses services de ne publier aucune note qui puisse contredire les ananlyses des conseillers du Président, voir le canard enchainé de le semaine dernière... Sarkozy (et ses conseillers!) a voulu surfer sur le "printemps arabe" en Libye après s'être planté en Tunisie et en Egypte, croyant aller dans le sens du vent, ne voyant pas que les mouvements nationaux n'avaient pas de lien entre eux. Personne dans son entourage immédiat n'a osé les contredire.
  4. Les OPEX font un milliard de surcout par an en moyenne, parfois moins. Ce n'est pas ce qui coute cher au budget... Le contrat opérationnel (malgré son manque d'honnêteté ponctuel comme dans le livre blanc de 2007) est plus important car il oblige à financer un nombre donnée de brigades en permanence, même si elles ne font pas, ne préparent pas et ne reviennent pas d'OPEX. Le cout de l'armée vient d'autres facteurs: - Matériels très technologiques et produits en faible quantité pour garder les capacités, donc très couteux à l'unité. - Trop plein d'officiers dû aux réductions de format, et qui peuvent difficilement se reconvertir dans le civil donc qui resteront là jusqu'au bout. - Pour les mêmes raisons, poids important des pensions. Les problèmes classiques d'une armée qui réduit ses effectifs et dont la mission est de pouvoir en puissance un jour, en fonctionnant le plus possible à l'économie pour le reste. La matériel très technologique est vu comme le plus crucial pour la remontée en puissance, par rapport au maintien du capital humain. C'est discutable, mais l'idée est bien implantée car le matériel en ligne se mesure facilement ce qui n'est pas le cas du capital humain. Supprimer plus rapidement la conscription ainsi que l'arme nucléaire aurait permis d'avoir une meilleure situation (en supposant que les budgets soient réinvestis dans l'armée), mais ça voulait dire attaquer ce qui était ou est des symboles. Le droit de grève n'est pas un super pouvoir, d'autres secteurs de la fonction publique ont subi des coupes et il n'y a pas eu de protestations (ou alors elle n'ont abouti à rien du tout comme celles dans l'enseignement supérieur et la recherche). Les possibilités de s'exprimer existent: les officiers hauts gradés ne cessent d'écrire dans les colonnes des journaux pour se plaindre de l'effet des restrictions budgétaires, et si on craint la sanction on peut toujours parler sous un pseudonyme (comme "surcouf"). Permettre aux militaires de se syndiquer dans un certaine mesure serait néanmoins un point positif pour faire remonter et rendre publics plus vite les problèmes existant à la base, et améliorer l'attractivité d'un métier qui a du mal à recruter.
  5. Ce sont peut être des revendications des rebelles (si slavedelest nous donne ses sources!), rien de plus. Il n'y a pas de problème à en poster du moment que c'est sourcé, mais ça reste des revendications toujours surévaluées. Techniquement évaluer les pertes adverses est très difficile et sujet à caution surtout quand on ne contrôle pas le terrain. Les revendications loyalistes doivent être considérées de la même manière d'ailleurs.
  6. Avant tout autre chose, à remonter en puissance un jour. Le besoin militaire est concentré sur des pics de forte intensité (très difficilement prévisibles à 15-20 ans), entrecoupés de moments plus calmes - dans le cas d'un pays géopolitiquement insulaire comme la France, sans aucune perspective de menace aux frontières ni d'être LE gendarme mondial, de calme très plat. Ce ne sont pas les OPEX qui coutent cher (1 milliard c'est peu à l'échelle du budget de l'état et de la défense). Elles ont mêmes des externalités positives (donner des opportunités de distinction aux militaires, tester le matériel et les compétences, permettre au Président de gesticuler). Ce qui coute cher, c'est le développement et l'entretien de matériels très technologiques et échantillonnaires (où on paie très cher pour avoir peu) ainsi que les salaires des militaires (puis les pensions) même si ils ne font pas d'opérations. C'est peu satisfaisant en cout/efficacité mais incontournable pour pouvoir maintenir les savoirs faire militaires et industriels. Par exemple dans l'armée de terre il s'agit entre autres de maintenir des bataillons de chaque spécialité, autant que possible en trois exemplaires au moins (pour ne pas subir un morcellement de fait au gré des indisponibilités, des petites opérations et autres tâches). Un bon exemple d'armée qui maintient les savoir faire et ne fait à près rien d'autre est le modèle britannique "army 2020 structure" (sans doute lassés de jouer le caniche de l'oncle sam). - 3 brigades lourdes (groupées en une division théorique avec un régiment de chars lourds) pour conserver une capacité de manoeuvre à l'échelle brigade, 1 régiment de chars lourds, 1 régiments de reconnaissance, 3 régiments d'infanterie. - 1 brigade para à 3 régiments (regroupée avec la division lourde dans la "reaction force"). - Une "adaptable force" qui est surtout un cadre de mobilisation d'une vingtaine de régiments d'infanterie avec du matériel léger, dont une partie est opérationnelle selon le besoin. Plus toutes les brigades de soutien, les garnisons permanentes à chypre et brunei et les gardes du palais à windsor. =D Ce modèle est très logique et cohérent pour le besoin qui est uniquement de pouvoir remonter en puissance (en gardant évidemment une capacité de brigade lourde et parachutiste) et vraiment rien de plus. Avec une séparation entre l'expertise technique complexe conservée en permanence et le cadre de mobilisation pour une force plus légère et rapide à mettre en place. Accessoirement, ça fait un peu de monde à envoyer dans une petite opex. Les armées de terre francaise, allemande, etc. sont plus grosses que ce modèle britannique, mais pas d'un facteur très important ce qui montre bien où est l'essentiel.
  7. Il y'a ligne maginot et ligne maginot. La puissance des ouvrages vient de l'artillerie d'une part pour l'autodéfense (en nettoyant les approches) et la défense des ouvrages voisins, d'autre part pour bombarder les axes ennemis (et donc empêcher une percée). Si on parle d'ouvrages composés de quelques blocs d'infanterie sans artillerie propre (pas même un mortier 81mm) et non couverts pas un autre ouvrage avec artillerie, il y'a peu de possibilités de résistance après encerclement ce qui n'était pas d'ailleurs leur but. Les ouvrages sans artillerie propre mais couverts par l'artillerie d'autres ouvrages ont très bien tenu. Quant aux gros ouvrages d'artillerie emblématiques de la ligne maginot comme le hochwald, imprenables sauf accident type eben emael. Les fronts fortifiés avec artillerie de la ligne maginot ne forment pas une ligne continue mais une série de segments avec des trouées (SF de marville, trouée de la sarre, SF des vosges, le rhin) par lesquelles les percées allemandes ont été faites. Voir la carte ci dessous, trait continu et foncé:
  8. C'est juste un politicien qui cherche une place en tenant un discours jusqu'au boutiste, quitte à être démagogique et raconter n'importe quoi. De toute manière, les faits ne viendront pas le démentir puisque l'ukraine ne fera pas la guerre et que lui même n'est pas au pouvoir.
  9. Il en a mis du temps! Il était à court de chemise blanche déboutonnée?
  10. On connait pas le vainqueur, mais on sait déja que l'Ukraine a perdu.
  11. Je n'ai pas dit qu'il y'a un bloc uni ou des leaders visibles (ne pas compter sur Klitschko pour contrôler grand chose). Mais pour réussir à piller des dépôts d'armes et obtenir la reddition d'unités policières constituées, pour constituer des barricades imprenables et avoir le matos pour tenir un siège, il faut s'être organisé et entraîné au préalable en ayant comme but le fait de foutre le bordel, impliquant le risque personnel d'être tué ou gravement blessé. A coté, deux semaines d'émeutes en banlieue cumulées en un jour sont une promenade champêtre. Les négociations c'est vraiment pas le style de ceux qui sont au charbon en ce moment, il faudrait au moins le reconnaitre. Trop d'étapes dans la montée aux extrêmes ont été franchies d'un coup.
  12. Les groupes insurgés sont manifestement très bien organisés et coordonnés (sans quoi ils ne pourraient pas vaincre des unités policières et il n'y aurait pas autant de morts coté policiers), montent immédiatement aux extrêmes et sont déterminés à refuser toute négociation pour jouer la politique du pire. Ca ne sort pas de nulle part et ça ne se prépare pas en un jour à l'improviste. Le gouvernement ukrainien ne peut rien faire à part encaisser les coups, tout pays relativement mal géré connaitrait de gros problèmes surtout si des pressions extérieures s'ajoutent en faveur des insurgés. Pendant la guerre d'Algérie la France n'est pas passée loin d'une guere civile, malgré le profesionnalisme de la police/armée. Même mai 1968 malgré son insignfiance a causé des problèmes. Tout dépend du degré d'organisation, des appuis, des financements, du nombre et de la détermination à monter aux extrêmes de ces "manifestants".
  13. Le premier donateur de Chris Christie, le milliardaire Ken Langone, menace d'arrêter de donner aux organisations de charité si le Pape continue à critiquer le capitalisme et les inégalités. Bien sûr, les dons de charité sont préférables à l'intervention de l'état et ne servent pas du tout de moyen de chantage...
  14. En introduction, je suis globalement d'accord sur les problèmes de gouvernance évoqués, qui peuvent se résumer au fait que ceux qui évaluent l'ampleur des menaces sont souvent les mêmes que ceux qui manipulent les budgets dépensés pour contrer les menaces ou sont en position d'instrumentaliser les menaces à fins de politiques intérieure. Evidemment, il y'a toujours quelque part un immense cataclysme imminent qui va se produire si on ne brûle pas un maximum de pognon très vite et qu'on augmente pas les pouvoirs de certaines personnes/organismes. Les exemples abondent dans l'Histoire, notamment "la guerre contre le terrorisme" qui aurait du susciter des éclats de rire immédiats. En égard à la profonde stupidité du concept (on ne peut se battre contre une tactique qui restera toujours à un niveau résiduel non nul et pose une menace insignifiante à l'échelle d'un pays - tout reposant un accident rarissime et non reproductible). Au fait que les sommes dépensées et inconvénients crées sont bien supérieurs aux couts de la menace "évitée" (syndrôme du remède pire que la maladie). Au fait que la menace aurait pu être contrée au moins aussi efficacement pour beaucoup moins cher (vraiment beaucoup: de plusieurs ordres de grandeur). De fait, un grand nombre de guerres (la plupart?) ont été déclenchées avec une très grande part d'esbrouffe à des fins de politique intérieure de la part d'au moins un belligérant (les autres réagissant à cela), après quoi la montée des tensions et la paranoia crée par le réarmement donne raison a posteriori à ceux qui ont lancé le cercle vicieux. Rome et la guerre du VN ne sont que deux exemples parmi une foultitude, dont la description donnée par Tancrède est là pour mieux faire comprendre l'idée. Après cette introduction, je suis également d'accord pour constater un certain déséquilibre du système politico-militaire américain, où le premier problème se pose dans le discours politique public américain dont le changement est le préalable à tout action sérieuse pour jeter un regard critique sur les personnes ou organismes qui accumulent du pouvoir et leur mettre des contrepoids et des limites. Beaucoup de choses sont vues par un grand nombre comme des évidences alors qu'elles ne le sont pas: le terrorisme érigé en croquemitaine, l'exagération autour de la Chine (qui pourrait bien créer les problèmes qu'elle est supposée combattre), le niveau colossal de dépenses militaires (40% du total mondial, dont la majorité du restant est le fait d'alliés!), les accusations bidon de manque de patriotisme (venant des républicains contre les démocrates), le fait que Snowden soit un ignoble traître, l'existence même d'un organisme aussi puissant que la NSA (c'est juste une parenthèse, mais ses données auraient une très forte valeur économique pour des boites privées), les polices locales sur-militarisées, la persistance de fausses polémiques comme sur la Libye, etc. Ceci dit, le même type de problèmes existait à l'époque où le communisme jouait le rôle du croquemitaine, avec le maccartysme, la crise des missiles de Cuba, la guerre du VN, les coups d'état organisés secrètement dans les pays étrangers, les abus de Hoover, etc. Encore avant, on pourrait parler de la guerre hispano-américaine ou de l'intervention aux Phillipines. Au final les Etats-Unis s'en sont toujours sortis avant que les dérives atteignent un point gravissime. Peu de systèmes politiques ont duré aussi longtemps que le système américain avec son équilibre unique et complexe de pouvoirs et contre-pouvoirs qui obligent les gouvernants à rechercher un certain consensus bipartisan et une base de soutien large. Pourquoi cela serait il pire cette fois ci? Les inégalités de richesse (au niveau de celles de 1900) et le financement massif de la vie politique par le privé est un problème récent et important, mais à part ça?
  15. Excellent article: d'ailleurs on ne compte plus les canaux creusés qui coutent des milliards, pour justifier des gains environnementaux se chiffrant en millions (en multipliant le CO2 en moins son prix à la tonne donné par la taxe carbone). Et c'est comme cela partout où il y'a des politiques écologistes, qui sont menées en dépit de tout bon sens et de toute gestion économique un minimum responsable. L'universitaire Remy Prud'homme est par exemple une source sur le sujet, parmi d'autres. D'ailleurs la rentabilité des investissements a posteriori n'est jamais analysée par l'Etat, le rapport cout/bénéfice n'est jamais traité dans le discours public des politiques, qui curieusement ne parlent jamais que des bénéfices comme ces investissements étaient gratuits ou presque, alors qu'ils se chiffrent en dizaines de milliards... Les politiques veulent absolument des mesures "écologiques", peu importe le prix et leur efficacité (on devrait plutôt dire inefficacité) réelle. Cela me fait penser à ces pays africains qui ont construit d'immenses complexes d'aciéries paumées au milieu de nulle part, sans route et raccordement électrique et qui n'ont jamais sorti la moindre barre d'acier, juste car le dirigeant local voulait absolument pousser son projet chéri sur lequel il batissait sa carrière politique (en manipulant des comissions occultes d'autant plus élevées que le projet est couteux), peu importe le cout final. Quoique il me vient à l'idée une encore meilleure comparaison avec l'écologie: les pays qui s'inventent un ennemi imaginaire, dont il est de bon ton d'exagèrer au delà de toute mesure la dangerosité et la méchanceté, en affirmant bien fort qu'un immense catalysme immiment se produira si rien n'est fait (invasion par des hordes étrangères sanguinaires, atomisation de la région, déluge et nuage de sauterelles, départ de ta femme, etc.). Afin de pouvoir engager d'énormes dépenses militaires et déclarer une guerre inutile. L'Histoire est remplie de ce type de phénomène: la "guerre contre le terrorisme" n'est que le dernier en date.
  16. Les procès Ergenekon (terminées en 2013) avaient condamnés les auteurs d'un complot visant à renverser l'AKP. Mais surtout, l'AKP en a profité pour faire aussi condamner beaucoup de journalistes et d'opposants sans lien avec le complot sur la base de procès d'intention, avec des procédures légales douteuses et des preuves pour certaines très visiblement fabriquées - au point de susciter des critiques de l'ambassadeur américain. Ajoutons que la Turquie est un recordman du nombre de journalistes emprisonnés et qu'affirmer une ligne différente de l'histoire officielle sur les questions sensibles (typiquement les minorités ethniques ou religieuses) mène tout droit en prison et à la censure. Enfin les manifestations place Taksim en 2013 avaient été publiquement décrites par Erdogan comme un complot orchestré depuis l'étranger. La réaction violente d'Erdogan aux affaires de corruption n'est pas étonnante vu la manière de "gérer" l'état en Turquie, sur fond de paranoia (qui a quand même certaines justifications) du coup d'état et du complot (kémaliste ou guleniste). Le président Gül affilié à une branche modérée de l'AKP serait une alternative possible à Erdogan, mais Erdogan reste populaire (l'économie turque se porte bien) et est en très bonne position pour les élections, son remplacement légal à court terme est peu probable. Un des problèmes de l'UE (avec sa carotte économique) est d'éviter de servir de faire-valoir à des opérations de règlement de compte interne en Turquie, du fait de son ignorance des rouages de la politiques intérieure turque, l'AKP ayant déja largement abusé du soutien initialement justifié au démantèlement des réseaux militaires. Un autre très gros écueil pour l'UE est la politique étrangère turque très active, influente (la Turquie reste un pays puissant par lui même et occupant une position clef au moyen orient), dont les combines renforcent les réseaux du pouvoir, ce qui la rend par nature incompactible avec le fait de se plier aux exigences de Bruxelles. L'UE étant une entité par "molle" par construction et dont les composantes ont renoncé à avoir des ambitions sérieuses à l'international (car la construction européenne impose aux états la fin du bilatéralisme et la cession de la plupart des outils de négociation à Bruxelles), la Turquie a les moyens de résister aux pressions de l'UE en politique étrangère.
  17. Un réchauffement contré trop tardivement serait très couteux, mais de très grosses dépenses faites pour rien le seraient aussi (elle se verraient simplement moins, comme dans le sophisme de la vitre brisée). L'argument de l'impact sur la société peut être fait dans les deux sens. Quant aux prévisions à 90 ans avec des modèles qui ont été contredits par les données pour une prévision à 10 ans (d'après le GIEC lui même!), on a au moins le droit d'en douter et ne pas en faire une parole d'Evangile. Pour le tribunal: il y a un risque de relacher un futur récidiviste avec un sentiment d'impunité et d'affaiblir le caractère dissuasif de la justice. Là aussi il y a un compromis à faire.
  18. Tout le problème est que le sujet du réchauffement est très loin d'être clair, il y a trop de critiques pertinentes de la version officielle du GIEC pour ne pas avoir des doutes. Avant d'engager des dépenses pharaoniques pour motif écologiste (car les énergies renouvelables subventionnées, le poids des taxes et réglementations écolo sur le fonctionnement de l'économie, les grands travaux ferroviaires ou fluviaux, etc. coutent très cher), la charge de la preuve repose sur les tenants du réchauffement d'origine humaine. Pour la comparaison avec un tribunal: aux USA, quand il y a un doute raisonnable sur la culpabilité le jury DOIT relaxer, c'est la loi même si cela signifie prendre le risque de laisser un coupable en liberté. En l'état, ce doute raisonnable existe.
  19. D'accord pour dire que l'imaginaire rebelle est fondé sur la légitimité religieuse, donc obligatoirement sur un état islamique sunnite non démocrate basé sur la charia et rejettant l'ingérence occidentale. L'idée d'une démocratie laïque leur paraitrait complètement saugrenue. Au delà de ce principe, il est quand même difficile de tracer une ligne de séparation vraiment claire entre les différents les groupes rebelles (pour faire le tri entre "modérés" et "extrêmistes"), entre le va et vient des combattants, les positionnements purement opportunistes et courants internes que tu as mentionnés. Pour Sykes Picot, tu m'apprends un truc (ceci dit ça va avec l'idéalisation du califat, j'aurais du m'en douter). Ceci dit, je maintiens que la stratégie de l'EIIL est de batir un Etat sans attendre la victoire (ce qui revient implicitement à accepter la possibilité d'une simple survie sans victoire contre le régime), là où les autres groupes rebelles veulent abbatre le régime avant tout autre chose, c'est une différence importante. Je ne crois pas à l'attaque préventive pour anticiper la chute de régime, cette dernière n'est clairement pas réaliste surtout si les rebelles se battent entre eux!
  20. Les grandes étiquettes ne veulent pas dire grand chose, leur choix dépend des soutiens financiers et de l'opportunisme politique. D'où la forte porosité des "brigades" entre l'ASL et les différentes coalitions islamistes voire salafistes. Du moment que les armes et l'argent arrivent, toutes les étiquettes sont bonnes... Pour la note il y'a déja eu des clashs entre JN et l'EIIL. En somme l'EIIL a tenté une OPA hostile sur des autres groupes rebelles, et a échoué. Là où l'EIIL se différencie des autres est que ce groupe vise à batir un nouvel état hors du cadre national syrien, contrairement aux autres insurgés dont le but reste de chasser le régime d'El Assad (même si cela ne semble pas réaliste), ce qui lui a valu le ralliement de quelques tribus sunnites locales. Autre point: l'EIIL se repose davantage (mais pas exclusivement loin de là) sur les combattants étrangers..
  21. D'accord avec le général Desportes, mais au delà de la tendance naturelle d'un membre d'une institution à toujours penser en termes de budgets de son institution (pas assez élevés), il ne faut pas louper l'essentiel: le soutien de la population locale. Même avec 5 000 ou 50 000 hommes, il est impossible de patrouiller tous les recoins de Bangui (et de la RCA!), trouver toutes les armes (à moins d'inventer le rayon Asgard), connaitre à l'avance toutes les attaques ennemies, protéger les patrouilles isolées contre les embuscades, arrêter les acteurs ayant un discours radical ou excitant la population contre la France. Sans ce soutien populaire, cela revient à faire un duel d'escrime les yeux bandés: même en étant de très loin meilleur escrimeur il est impossible de l'emporter. Le seul moyen de pouvoir réussir est d'être informés par la population de toutes les menaces, l'information permettent d'énormes économies d'effectifs (plus besoin d'autant de patrouilles quand les attaques sont très vite repérées voire connues à l'avance, si possible en se coordonnant avec les milices locales). Si la France veut gagner la confiance d'une partie significative de la population, il faut être un protecteur crédible qui assure un minimum de sécurité, fait fonctionner les services publics et donne une visibilité claire sur l'avenir. Or voici la situation française: - L'inconstance de la politique de désarmement d'un jour sur l'autre (un coup la France désarme davantage des sélékas, un coup des anti-balakas, un coup se repli) empêche toute visibilité sur l'avenir. - L'absence de processus politique clair ruine aussi la visibilité: les élections dans un an c'est beaucoup trop loin, quasiment la fin des temps quand la population risque sa peau chaque jour. Djototida est très affaibli mais pas viré, du coup il n'est plus une source d'ordre public mais au contraire un potentiel jusqu'au boutiste prêt à tout pour se sauver (comme Gbagbo en son temps). - Les graves problèmes d'approvisionnement en nourriture ajoutent à l'absence de visibilité. - L'augmentation de la violence et les découvertes macabres ruinent le statut français de protecteur aux yeux de la population. - La France a accepté la présence des tchadiens en tant que (fausse) force d'interposition et tant qu'elle ne les éjecte pas, se trouve co-reponsable de leurs crimes. Le départ le plus rapide des tchadiens serait le mieux. - La France a durablement perdu la confiance de la communauté musulmane (au delà de leaders religieux qui ont une autorité purement morale) qu'on a éjecté du pouvoir sans pouvoir assurer sa protection. - La France ne semble pas avoir d'allié local pour l'aider à assurer la sécurité, en dehors de quelques leaders religieux sans véritable moyen de contrainte sur les fidèles (bien sûr mieux vaut cela que rien du tout). En résumé quelque soit la religion et l'ethnie, la France donne plutôt une mauvaise image et la population n'a guère de raisons de lui accorder sa confiance comme protecteur. Sachant l'importance qu'à la première impression, Sangaris est fort mal parti: la population risque de se chercher d'autres protecteurs (sur une base ethno-religieuse), fournissant du coup de moins en moins d'informations à la France, ce qui alimentera le cycle vicieux de l'insécurité et de la perte de crédibilité française. Des renforts arrivant au compte goutte, sans modification de stratégie, seront un coup d'épée dans l'eau. Je dis cela en étant conscient que l'art est difficile.
  22. Cooper qui dans son interview prône l'intervention comme solution à tout ne comprend pas un point fondamental: pour avoir une chance de réussir, une intervention occidentale doit s'appuyer sur un allié local fiable. Pouvoir acquérir de la confiance (même entre états) en un allié est un processus diplomatique très long, difficile et cette confiance est très fragile - d'autant plus les belligérants savent bien que les occidentaux à la fois puissants, très mal informés (faute de sources directes et nombreuses sur le terrain) et ont un système politique vulnérable au lobbying/influence ce qui en fait la cible idéale des manipulations (puis de leur suite logique: la trahison). Les américains ont passé leur temps à apprendre cette leçon en Irak, et l'apprennent encore en Afghanistan, en Lybie ou au Sud Soudan. Trouver un allié un minimum fiable en Syrie c'est vraiment la chasse au dahu tant il y a de porosité entre les "modérés" et "radicaux", de facilité pour les radicaux à prendre le contrôle des arsenaux des modérés (ce qui suggère que ces derniers sont des victimes très consentantes), d'armes livrées retrouvées entre les mains d'extrêmistes, d'opacité dans les financements des rebelles par les pétro-monarchies en qui on a pas confiance, de distorsions entre le discours officiel de l'ASL et celui tenu sur le terrain (cela fait penser que le "commandement" soit ne tient pas la troupe soit joue un double jeu). A chaque fois que les occidentaux ont tenté de faire un geste en faveur des rebelles, ils ont été déçus. Un lien de confiance diplomatique est durablement exclu des conditions pareilles, ne pas comprendre cela c'est nier la réalité des relations internationales où la confiance est aussi essentielle que rare. Les occidentaux auront fait le maximum...
  23. Comme dans toutes les missions d'interposition de manière plus générale. L'interposition est au mieux un enlisement, au pire une défaite.
  24. Le Sud Soudan a été crée suite à des décennies de pressions diplomatiques américaines et de soutien aux leaders sud-soudainais les plus indépendantistes (Garang puis Kiir) qui ont de nombreux amis dans l'administration américaine (peu importe la couleur politique). Kiir et ses acolytes se sont pensés si protégés par les réseaux à Washington qu'ils ont pillé la quasi totalité de l'aide au développement, sans avoir pour l'instant eu de sanctions réelles. La misère et le corruption ont probablement relancé les tensions ethniques entre Dinka, Nuer et les autres qui existaient déja du temps de la guérilla contre le Soudan. L'interventionnisme américain est une fois de plus un échec total, comme d'habtiude les américains vont laisser un nouveau champ de ruines derrière eux...
  25. Attention, je n'ai pas dit que les étrangers aux coté d'Assad étaient nombreux, mais cela était sa seule réserve. Il n'a plus d'allié pour venir l'aider, les pays voisins sauf l'Irak sont neutres ou hostiles et on voit mal l'armée américaine ou russe intervenir pour faire le travail à sa place. Peut être que Geneve2 suffira à faire s'effondrer rapidement le camp rebelle, mais ce n'est pas du tout certain. Par contre il est clair que Assad a définitivement gagné sa survie.
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