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aqva

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  1. Une très bonne source (en français) est "la guerre de cent ans" de Georges Minois, en plus très agréable à lire. Un des rares personnages anglais à avoir pensé la conquête en France sur le long terme, dans le sens d'une intégration plus ou moins stable à l'Angleterre et légitimation du roi Henri VI (alors gamin) auprès des instances locales, en limitant les exactions de ses troupes, fournissant un degré de sécurité minimal à la population, est le Duc de Bedford (marié à la fille du duc de bourgogne) en Normandie dans les années 1420 mais c'est l'exception plutot que la règle, et son oeuvre n'a pas duré. La majorité des capitaines de l'époque vivaient en pillards/mercenaires/occupants par la force brute se souciant de s'enrichir personnellement sans penser au lendemain, et non de contribuer à un quelconque "nationalisme" voire même aux intérêts anglais (en fait ceux du roi plantagenet) - par exemple en pillant pour son propre compte les villes des puissances françaises alliées ou neutres et se foutant de créer autant d'ennemis pour son camp. Une politique d'intégration de la Normandie ou du moins de limitation de l'insécurité (le gouverneur n'ayant pas les moyens à l'époque pour faire plus), tout en maintenant l'alliance avec Bourgogne et Bretagne, aurait pu créer une situation stable et durablement favorable aux intérêts anglais mais je fais déja un anachronisme en pensant à un niveau "stratégique" et "national".
  2. Le mahanisme il me semble se place dans le cadre de l'affrontement de marines régulières avec comme objectif le "command at sea" contre les autres pays. Le livre blanc n'est donc pas mahaniste. Ca se rapproche plutôt d'un recentrage sur un coeur de métier apte à obtenir le consensus minimal dans les partis de gouvernement: - Maintien des SNLE. - Sécurisation des axes commerciaux maritimes, problablement par une participation à une coalition (contre la piraterie principalement voire un "état voyou" jouant son va tout, l'intérêt des pays disposant d'une marine importante - USA, chine, france, GB, etc. - étant de défendre ces axes). - Surveillance des abords immédiats des dom-tom, de quoi faire la police sur mer. - Là où on peut rentabiliser le revenu d'une partie de ZEE contre le cout de sa surveillance (découverte de pétrole par exemple), de quoi la protéger. - Du matos très technologique pour jouer le rôle de vitrine commerciale et aider l'industrie à l'export. - Maintien du groupe aéronaval tant que le CDG sera en service, pour participer à des coalitions contre des nains maritimes (comme en Libye), jouer le toutou des USA, faire le coup de poing tactique à faible échelle. Recours de plus en plus important aux BPCs. - Secours en cas de catastrophe naturelle. Ce qui pourrait disparaitre: - Les capacités d'assaut amphibie non anecdotique (puisque le volet "terre" sera sous traité à un groupe local). - De quoi affronter un adversaire étatique significatif sur mer. - Tous les cas de figures où il y'a un risques de pertes, qui sont politiquement nuisibles (y compris le cas ci dessus). En cas de danger pour le CDG la consigne sera la fuite. :lol: - Risque de réduction des SNA au strict minimum, juste de quoi soutenir le groupe aéronaval. - Les parties de ZEE non rentablisables (sans doute la grande majorité) seront abandonnés à leur sort.
  3. En même temps, combien de serveurs DNS sont infectés par un virus/trojan (DNSchanger par exemple) et redirigent le trafic vers des serveurs pirates? C'est probablement pire et plus facile qu'avec des espions matériels, sans vraie parade possible si ce n'est détecter le trafic suspect après coup. Tout le système DNS de routage d'internet a été conçu sans se préoccuper de sécurité et il est nettement plus difficile de sécuriser un système déja déployé que y penser depuis le début. A partir du moment où un PC est connecté à internet, c'est déja presque la fin de la sécurité.
  4. Le capital ship aujourd'hui est le sous marin, comme il a été argumenté dans un autre fil. Les nombreux cas de sous marins (même diesel) non détectés qui ont fait surface dans un GA sont une preuve, le résultat des simulations en sont une autre, la stratégie soviétique 1) de se reposer massivement sur les sous marins et ne construire aucun PA, 2) d'aller au nucléaire tactique sur les GAN OTAN dès le déclenchement de la phase conventionnelle, ce d'après les archives soviétiques, en est une troisième. Goya a raison en citant la guerre des malouines: dans la phase navale ce sont les sous-marins britanniques ont été décisifs. Après le torpillage du Belgrano les argentins n'ont plus osé sortir leurs navires des ports ce qui revenait à reconnaitre la victoire britannique sur mer (voire la victoire britannique tout court). Pendant la phase de débarquement la défense britannique s'est reposée uniquement sur la DCA des navires, les avions du PA n'intervenant qu'en réaction et sur des cibles reconnues pour minimiser l'exposition du PA (qui s'est toujours tenu au maximum loin des opérations diminuant d'autant son rendement). Les grands PA d'aujourd'hui partagent un certain nombre de caractéristiques communes (et inquiétantes) avec les cuirassés de la seconde guerre mondiale: surdimensionnés, très couteux, vulnérables, impossibles à déployer contre un adversaire sérieux par peur des pertes, n'ayant pas connu de combat important depuis des lustres. Et la meilleure arme contre les sous-marins est ... un autre sous-marin. Le SM roi des océans n'étant pas capable de faire du déploiement de la mer vers la terre, n'est ce pas la fin de la projection de la mer vers la terre contre un adversaire sérieux? Ne peut pas renoncer à tout scénario d'invasion d'un ennemi sérieux, qui est irréaliste car les SM de ce derniers cloueront nos GA au port, pour se concentrer uniquement sur les petits pays du tiers monde sans vraie marine? Dans ce cas les grands PA à l'américaine sont surdimensionnés pour le rôle, on pourrait obtenir plus pour moins cher et moins de risques avec un petit PA et des BPCs (dans une version extrême, se reposer sur la DCA des navires comme les britanniques aux malouines et se passer de PA).
  5. Sarkozy n'en était pas à son coup d'essai et l'épisode tel qu'il est décrit est typique du personnage ("amendé" ou pas, le caractère profond reste surtout en privé). Humiliation et démission du CEMAT après carcassonne par exemple, il lui est également arrivé de tancer des policiers de proximité devant les médias et j'en oublie sans doute. La faiblesse politique de l'armée française n'a rien de nouveau et on peut remonter à l'après guerre de 1870. Entre 1870 et 1914 tout à été fait par le politique pour retirer tout pôle de pouvoir possible aux militaires, en divisant les attribution au maximum (quelqu'un s'occupe de la doctrine, d'autres des commandements régionaux, un autre des plans de mobilisation, un autre est chef de l'armée, des autres pour chaque direction technique mais personne n'a d'autorité sur l'ensemble), en mettant un pouvoir surtout politique au ministère de la guerre et au CSG. Il aura fallu attendre 1912 pour simplement faire l'évident à savoir unifier le poste de chef des armées et de responsable des plans de mobilisation. Par ailleurs l'épisode d'éjection des officiers catholiques et de promotion des officiers républicains est connu, l'affaire des fiches. Cette situation est en bonne partie responsable du retard tactique et opérationnel de l'armée française de 1914 sur son adversaire, quand on se bat sans direction centralisée qui coordonne la doctrine, les plans de guerre, les commandements régionaux, les aspects techniques, la logistique, le tout dans une vision commune, et qu'en plus trop d'officiers ont été choisis pour des raisons politiques, le résultat est mauvais face à un adversaire qui n'a pas ces problèmes (mais le camp allemand a le problème opposé, à savoir que les militaires sont trop forts en interne et subordonnent le niveau stratégique/politique au niveau opérationnel). En 1919-1939, l'héritage d'interventionnisme politique important est resté. Et si en 1914 il avait existé un outil rendant possible l'exploitation comme les panzerdivision en 1940, le résultat aurait été le même. La Vème république n'a faire que suivre la tendance après guerre (le pustch d'alger a aidé à enterrer la direction militaire). Si on veut prendre deux extrêmes à ne pas suivre comme point de départ, les modèles français et allemand de 1914 sont une bonne base. Attention la situation allemande n'est plus du tout la même en 1939 après l'affaire fritsch-blomberg et encore moins en 1945 où les armées (SS, luftwaffe) et EM (OKW, hitler chef de l'OKH) concurrents prolifèrent.
  6. Travaillant dans la recherche, en enlevant les quelques outrances du propos de Tancrède ;) il y'a du vrai: le niveau politique (voire administratif) est largement responsable des problèmes de la recherche (ne comprenant rien aux spécificités du métier, laissant de moins en moins d'autonomie, trop influencé par le lobbying économique, etc.) et c'est à la recherche de savoir peser là dessus, de réfléchir sur le lien avec la société, car personne ne le fera à sa place. Je trouve étrange de dire "mystifier", comme si toute communication/vulgarisation était un mensonge ou une activité immorale, alors qu'il s'agit simplement de communiquer comme on peut sur des résultats qui concernent tout le monde qu'on le veuille ou non. D'ailleurs c'est pareil dans le cas de la Défense, personne ne réfléchira à la place des premiers concernés pour préserver l'institution, et le budget est voué à s'effondrer continuellement si la Défense est incapable de justifier de manière simple et convaincante de ce qu'elle fait dans la société (et non pas dans le petit cercle d'AD où la large majorité trouve naturellement que c'est une catastrophe), de réfléchir à ce que cela signifie comme objectifs pour le pays. Répondre à cette question est très difficile (Desportes ou Goya planchent là dessus depuis un bon moment) car il faut en passer par une rédéfinition de fond (qu'on le veuille ou non, le temps des nationalismes, des armées de masse et d'une armée dont le rôle était évident appartient définitivement au passé) et ne peut passer par une poignée de vagues généralités que seuls leurs auteurs trouvent évidentes. Les discours suffisamment convaincants sont un assez absents là aussi, du point de vue extérieur qui est le mien, entre ceux qui délirent (consistant principalement à oublier l'existence de l'arme nucléaire), ceux qui se lancent des invocations, ceux qui parlent de sujets dont le français moyen se fout largement dans sa grande majorité (le prestige de la France, sa place dans l'ordre mondial, de plus en plus le patriotisme), ou ceux qui disent simplement que c'est une catastrophe sans argumenter plus ça. Je ne jette pas la pierre, les chercheurs tombent aussi trop dans le travers de dire que tout investissement dans la recherche est utile, sans argumenter comme si c'était une évidence en soi. Par ailleurs, de l'argent dans la recherche du boson de higgs ou dans un ITER, c'est de l'argent qui n'ira pas ailleurs dans la recherche là où il aurait pu être peut être plus utile.
  7. aqva

    Des nouvelles de la British Army

    Il me semble qu'ils étaient autour de 40% de l'effectif US en Irak ce qui est assez impressionnant, la question se pose cependant de savoir si ils sortaient des bases dans les zones difficiles et quel type de missions leur étaient confiées. Quand j'aurai le livre de goya sur l'irak sous la main j'y jetterai un oeil. La réforme semble montrer que c'est un mouvement de fond le réserviste étant appelé à jouer le rôle d'un pro au rabais. Vu la taille restante pour l'active britannique l'utilisation la force adaptable dans les OPEX de stabilisation dures du type Irak/Afghanistan va être un passage obligé. Ca peut poser problème pour la qualité du recrutement: un garde national US devait abandonner son emploi toute affaire cessantes pour rester parfois jusque 18 mois en irak, alors que la garde nationale n'était implicitement pas prévue pour aller en OPEX mais remplir des tâches de sécurité civile et de défense du territoire américain. Son OPEXisation a nui à ses autres fonctions, dissuadé de bons candidats. Oui, de facto les armées sont en train de se couper en deux parties.
  8. aqva

    Des nouvelles de la British Army

    C'est ce que j'ai cité au dessus. ;) Les objectifs chiffrés de l'active sont les mêmes mais la structure change. Comme point de comparaison, les américains ont déployé leur garde nationale en Irak avec aussi bon nombre de réservistes.
  9. aqva

    Des nouvelles de la British Army

    Le format de 82,000 pour 2020 était déja annoncé depuis 2010, on a simplement le détail de ce qui va être enlevé. La structure des futures grandes unités évolue et n'est pas encore fixée. Des 5 brigades multirole on serait passé à une brigade aéromobile, une division lourde à 3 brigades (les deux forment ce qui est disponible intervenir immédiatement) et une force adaptable d'infanterie qui sert de cadre pour intégrer les "territoriaux" (= les réservistes) dans de nouvelles brigades sur préavis (plutôt pour de la stabilisation) ou faire de l'onutile, etc. Il y'a une volonté de se reposer davantage sur l'utilisation de la réserve qui a sans doute le mérite de couter moins cher.
  10. aqva

    Budget de la Défense

    Imaginer que les "gains" de la RGPP aillent à la Défense, ça c'était délirant. Le tout est de définir: c'est quoi un outil de défense cohérent? C'est la capacité à répondre à cette question de manière convaincante qui déterminera les allocations de crédits et vu tous ceux qui bossent sur le sujet la réponse n'a rien d'évident ni de facile (non il ne s'agit pas d'être au Xième rang d'un pseudo classement comme si c'était devenu d'un coup une finalité, ni de délirer sur une menace conventionnelle en métropole qui n'arrivera jamais). 20 ans après la chute du mur le conventionnel en haute intensité a perdu son sens, d'autant plus que les effectifs sont trop faibles pour y aller seul (autrement que sur un pays microbien) et qu'y aller en coalition c'est de facto se penser comme un vassal des américains. Après les désillusions d'Afghanistan le COIN commence à passer de mode.
  11. Pour info, la moitié des grues du monde est en chine. :lol: La chine a énormément investi en infrastructures publiques, en immobilier, au détriment du reste (à commencer par le niveau de vie, système de protection social inexistant, consommation intérieure faible). Le risque est de se retrouver avec une très grande version de l'Espagne, le système féodal et corrompu en plus.
  12. Les soviétiques avaient prévu d'utiliser du nucléaire tactique contre les GAN de l'OTAN dès le déclenchement des hostilités: ça aurait été une très mauvaise surprise. La particularité du milieu maritime étant que le nucléaire tactique fait peu de dommages collatéraux - sauf si la flotte ennemie est dans les ports ou très proche des côtes mais dans ce cas elle est à peu près inutile -, ce type de nucléaire tactique ne présente aucune différence avec une arme conventionnelle très puissante. L'OTAN aurait aussi découvert la probable impossiblité pour un GAN de survivre dans des eaux infestées de sous marins comme les simulations le montrent ainsi que les divers incidents du temps de paix où des sous marins ont pu émerger non détectés au milieu d'un GAN. En réponse à la question posée, je n'aurai pas misé un centime sur les chances de l'OTAN de faire bonne figure.
  13. Je n'ai pas dit une menace directe sur l'existence. ;) Il faut arrêter de raisonner uniquement en absolus comme au siècle dernier qui est un extrême historiquement anormal. Simplement rendre l'occupation des territoires palestiniens plus couteuse, rendre plus difficile aux israeliens de faire ce qu'ils veulent dans les territoires palestiniens, contrarier peu à peu leur agenda sans en avoir l'air, etc. Il existe tout un spectre de nuances entre être l'allié d'Israel au maximum de ce que permet l'opinion publique interne (comme moubarak) et entrer en conflit ouvert: non l'Egypte n'entrera pas en conflit ouvert (pas plus qu'une quelconque déclaration de guerre ou simplement d'hostilité franche et nette aie la moindre chance de voir le jour). Par contre l'Egypte peut ne plus coopérer comme avant au blocus de la bande de Gaza, fermer les yeux sur les trafics et groupuscules en tout genre en faisant juste le strict minimum pour préserver les apparences. Le soutien américain n'est pas conditionné uniquement au soutien de l'Egypte à Israel mais à la stabilité régionale en général (qui entre dans leurs intérêts) et qui serait très gravement affectée si le régime egyptien ne pouvait plus subventionner la bouffe comme avant, par exemple... L'aide ne peut se couper sans envisager de graves conséquences qui renderaient la manoeuvre contre-productive. Ca impacte l'opinion publique arabe, dans les marges de manoeuvre des voisins d'Israel qui peuvent moins se permettre de coopérer.
  14. Il faut arrêter de penser en terme d'affrontement classique décisif, israel ayant la bombe nucléaire ce scénario est devenu un dinosaure du passé (tout comme en Europe). En revanche l'Egypte par sa frontière avec la bande de Gaza peut facilement soutenir et ravitailler le Hamas, servir de base arrière pour un harcèlement de (très) basse intensité, une activité de sape d'Israel qui ne dit pas son nom et n'a pas d'existence officielle mais dont les effets sur l'économie israelienne et le moral des conscrits d'une tsahal déja bien en berne seront bien réels. Alors que sous Moubarak l'Egypte était un allié de fait d'Israel en collaborant au blocus de Gaza. La réaction israelienne sera une occupation de gaza qui ne peut atteindre ses objectifs et l'isolera encore un peu plus internationalement.
  15. On continue à vouloir maintenir les choses en l'état, ne rien régler aux causes de la maladie (la zone euro est intenable comme prédit par la théorie économique des zones monétaires optimales) et s'étonner que ça va de plus en plus mal. Magnifique. :P
  16. Hannibal a perdu finalement au plan stratégique, mais on voit mal comment il aurait pu faire beaucoup mieux avec ses contraintes politiques (manque d'appuis à Carthage) et stratégiques (la guerre avec Rome était inévitable jusqu'à la disparaition d'une des deux puissances). Il s'est lancé dans une guerre très difficile car il ne pouvait vraiment pas faire autrement. A contrario des guerres de Frédéric II qui sont des guerres d'aggression très risquées auxquelles absolument rien ne le contraignait, dans un environnement plutôt protégé pour lui (peu de guerres d'annihilation à l'époque, voisins allemands et polonais faibles, vulnérabilité autrichienne en 1740, cadeau d'alliances sans aucune contrepartie à plusieurs reprises). Ces guerres ont été suffisament dénoncées à l'époque comme le risque fou qu'elles étaient, certes ce lui a bénéficié au final comme Hitler (qui lui ressemble en politique étrangère) a pu tirer parti dans un premier temps de son aventurisme (si il était mort en 1938 serait il vu comme un génie diplomatique? :lol:). Il se compare bien mal à Bismarck qui lui prend des risques mais calculés et contrôlés, et ne mise pas tout sur un aventurisme irréfléchi en comptant sur sa chance (en l'occurence le miracle de la maison de brandebourg). Tactiquement Frédéric II est très compétent mais l'art militaire ne se limite pas à la tactique. Et Hannibal lui n'a pas perdu le tiers de ses batailles et ses victoires sont autrement plus décisives que celles de Frédéric II donc même du point de vue purement tactique il est au dessous... Et si on prend en compte l'intégralité de son oeuvre diplomatique, stratégique et tactique? ;) A Hochkirch (1758) Frédéric II est battu par son adversaire autrichien von Daun qui utilise l'ordre oblique (marche de nuit et arrivée de biais sur le flanc).
  17. Je ne cherche pas à diminuer ce qu'à pu faire Frédéric II (je l'ai dit plus haut, c'est un bon tacticien meilleur que la moyenne de ses adversaires et un novateur), mais il ne mérite pas un rang de l'ordre du génie puisque plusieurs de ses contemporains sont aussi bons que lui (là où vraiment très peu peuvent se comparer à un Napoléon ou à un Charles XII) et avec un tiers de défaites plus pas mal de "victoires" qui relèvent plutôt du match nul sanglant sa performance est insuffisante pour un tel rang. Il est bon donc il profite des incompétences du camp d'en face, mais il est loin d'être invincible ou d'être au dessus de la mélée des bons. Qui plus est il hérite d'un royaume préservé et longuement préparé là où l'Autriche est à la rue dans tous les domaines en 1740 ce qui lui facilite pas mal les choses y compris sa période d'apprentissage sur le tas (mollwitz n'est pas si glorieux que ça). De toute manière les contraintes logistiques de l'époque laissaient peu de place à une véritable innovation (l'ordre oblique date de l'antiquité et Fredo II n'était pas le seul à l'utiliser), or des circonstances favorisant l'innovation sont nécéssaires pour voir apparaitre un génie militaire et faire le tri entre ceux qui sont simplement bons et les exceptionnels (Napoléon ne se serait jamais révélé ainsi 50 ans plus tôt). Ce qui n'enlève rien au fait que Frédéric II fait partie du haut du panier de l'époque, avec de broglie, de saxe et d'autres. Ajoutons sa grave incompétence diplomatique, sa politique stratégique suicidaire où il se sait perdu et ne s'en tire que par une succession de coups de chance (il peut faire penser à Hitler sauf que ce dernier n'a pas bénéficié du miracle longuement attendu), et il devient bien difficile de trouver de quoi justifier le culte délirant dont il a été l'objet. En revanche c'était un très propagandiste, qui a bien ciblé la demande du marché pour le roi philosophe soldat idéal des Lumières. =) Si on cherche une vraie période de supériorité, ce n'est pas non plus en 1813-1815 qu'il faut chercher (certes quand on voit la "vitesse" de mouvement des anglais dans la campagne de belgique, il est plus facile de briller à coté), l'armée prussienne étant en gros du niveau des armées autrichienne et russe avec des chefs plus revenchards en plus, mais en 1860-1870 où il y'a un diplomate génial (Bismarck) ET un très bon chef de l'armée (Roon et Moltke l'ancien) ET un roi qui promeut les bons hommes politiquement. Si il y'a quelque chose à admirer c'est cette conjonction qui est quand même bien rare dans l'Histoire. A l'échelon tactique c'est nettement moins bon mais toutes les armées de la période ont des déficiences à ce niveau.
  18. Il s'agit justement d'un préjugé dans tout ce qui touche à l'histoire militaire, d'un non dit implicite : relire le premier post. Un exemple qui me vient à l'esprit: frédéric II. Un gros cas de surrévaluation germanique: - Les fantasmes autour du "roi philosophe" qui ont beaucoup fait délirer à l'époque entre autres bon nombre de français (Voltaire reviendra de ses illusions). Le tout répondant à l'attente d'idéalisme des philosophes des Lumières, facilité par le marketing de fredéric II et la "nouveauté" du monarque ainsi que de son Etat petit et mal connu. - Dans la même veine, l'hagiographie du roi éclairé modernisateur, tolérant, mécène, cultivé, gouvernant selon les principes de la raison (mais avide de guerres d'agression très risquées, enrôlant de force dans une armée où tous les officiers sont nobles). Avec en plus les idées préconues autour de ce qui est protestant. - Du point vue strictement militaire, il arrive à une époque où les batailles sont peu décisives et les guerres portent sur la rectification des frontières et non pas la recherche du conflit décisif. Tactiquement son bilan est positif mais avec une moitié de victoires et un tiers de défaites il est bien trop faible pour un "génie" supposé, par ailleurs plusieurs victoires sont des défaites rattrapées in extremis par ses généraux (mollwitz sa première bataille où il abandonne ses troupes :lol:, torgau victoire très cher payée). Sa plus belle réussite est rossbach qui est une embuscade à large échelle face à un adversaire gravement incompétent. L'art de la guerre de l'époque ne permet pas vraiment un général de se distinguer, les contraintes logistiques empêchant les mouvements rapides et la poursuite d'un adversaire vaincu. - Du point de vue stratégique il commence la guerre de succession d'Autriche dans une position très favorable pour ses ambitions, il hérite d'un Etat et d'une armée longuement préparés par son prédécesseur. Face à une autriche qui vit une succession très difficile (marie thérèse n'a jamais été éduquée pour son rôle de monarque), avec un trésor vide et une armée très faible (charles VI père de marie thérèse a passé son temps à faire signer des traités qui ne seront pas respectés au lieu de préparer une guerre éventuelle). De plus il bénéficie de l'alliance gratuite de la France. Jusqu'à la guerre de 7 ans Frédéric II va se révéler très gravement incompétent diplomatiquement et stratégiquement réussissant l'exploit de fédérer contre lui France, Russie et Autriche! La France n'intervenant quasiment pas (se concentrant contre l'Angleterre et le Hanovre), c'est une seconde guerre prusso-autrichienne pour la Silésie, jusqu'à l'intervention russe où la Prusse est très nettement vaincue. La Prusse militairement archi-battue ne survit que par miracle, d'abord par mésentente russo-autrichienne alors que Berlin est sans défense (l'alliance à trois contre la Prusse était purement défensive et motivée par des intérêts divergents), puis par l'arrivée sur le trône russe d'un de ses admirateurs (il aura au moins réussi sa propagande) qui lui décide de lui sauver la mise! Stratégiquement son bilan est minable, il ne s'en tire que par une invraisemblable combinaison de coups de chance et par des appuis bien mal placées de la France puis de la Russie. Un des plus gros bobards de la guerre de 7 ans consiste à faire croire que Frédéric par son "génie" aurait pu faire jeu égal contre à une coalition écrasante comportant Russie, France et Autriche ligués pour sa perte, en gagnant bataille sur bataille par des mouvements rapides face à chaque armée séparée (voire d'en faire un précurseur de la "blitzkrieg" ), ce qui est on ne peut plus faux quand on regarde dans le détail. Plus j'étudie le sujet moins je vois ce qui peut faire mériter à frédéric II l'adulation dont il a été l'objet, il est tactiquement compétent et novateur mais pas de l'ordre du génie (l'art de la guerre de l'époque est trop peu décisif pour permettre l'apparaition d'un Napoléon), stratégiquement et diplomatiquement nul seuls des coups de chance répétés le sauvent. C'était peut être un des rares monarques de l'époque à diriger très souvent ses armées sur le terrain, ce qui correspondait aux aspirations à un idéal militaire en plus de celui du roi philosophe.
  19. Petit point, la création monétaire est controlée par les taux de la banque centrale (surtout le taux directeur, taux auquel la banque centrale prête aux banques commerciales). Plus le taux est haut, plus l'argent devient "cher" et moins les banques créent de la monnaie par l'emprunt. Si on veut comme Ron Paul une quantité fixe de monnaie controlée par l'étalon-or, cela veut dire taux de change fixe: pour qui veut en voir les conséquences particulièrement néfastes il y'a la zone euro. De manière générale appliquer les idées de l'école autrichienne n'est vraiment pas la chose la plus intelligente que puisse faire un président américain. Heureusement les chances de Ron Paul d'être élu sont très limitées. :lol:
  20. Son objectif est de limiter la casse en prenant le moins de risques de possibles, rien de plus. Sa performance est franchement mauvaise (il suffit de comparer avec une politique de gestion faisant l'exact inverse) mais comme l'avenir est très incertain, cela ne veut rien dire pour le moment. Il faudra attendre quelques années le temps que la période de récéssion qui commence soit terminée pour voir si sa gestion était bonne ou non.
  21. Il ne faut douter de rien pour y croire. :lol: Un jeu d'écriture comptable est très facile à faire, avoir foi dans la capacité du débiteur à tenir ses accords ça ne s'improvise pas par contre surtout quand ce débiteur a perdu plusieurs centaines de milliards. Les bons espagnols à 10 ans viennent encore de remonter au plus haut, après 1 jour d'accalmie... Même moi j'aurai cru que ça aurait quand même tenu un peu plus longtemps. :P :O
  22. Billet de krugman: http://krugman.blogs.nytimes.com/2012/06/10/the-eurotarp-cometh/ Au mieux le FROB achète du temps, pour ne rien faire avec ce temps.
  23. Ca surprend quelqu'un? :lol: Nombre de logement vides * valeur moyenne d'un logement = l'addition.
  24. aqva

    Armée de l’air Royale Néerlandaise

    L'armée hollandaise vu la situation géopolitique du pays n'est qu'un supplétif qui ne s'envisagera jamais de manière autonome. Ce qui est étonnant c'est qu'il gardent encore des chasseurs sachant que les F-35 seraient utilisés de manière bien plus rentable dans le pool centralisé américain avec logistique et surtout commandement, doctrine et expérience unifiées. L'aviation US est déja dans une situation de surarmement massif et n'a pas besoin de supplétifs. Le plus simple pour eux serait de supprimer toute aviation significative pour ne fournir que ce dont le boss a besoin à savoir des brigades d'infanterie clés en main et rien de plus. De plus le F-35 est très difficile à maintenir opérationnel du fait de la furtivité, qui demande un long entretien après chaque sortie pour corriger les moindres défauts. Le taux de disponibilité sera très mauvais: pour un pool de 42 avions ils en feront voler combien en même temps? A ce compte autant ne rien avoir même si on est un supplétif. Pour la police du ciel il y'a des choix bien meilleurs et bien moins chers.
  25. Ce que je veux démystifier, c'est l'explication tout droit sortie de Berlin selon laquelle il s'agirait d'un problème de vertu :lol: et de morale :P, qui est un bobard particulièrement tenace. Le récit du germain vertueux et travailleur contre le latin fainéant et tricheur en résumé, le problème étant supposé se régler avec des règlements et des coups de baton sur les vilains canards. L'Espagne est un très bon contre-exemple de ce récit, et dans son cas les règlements ne vont strictement rien changer voire l'enfoncer un peu plus. D'une énorme bulle immobilière qui a explosé, comme dans un nombre considérable de pays "triple A" les USA en premier. A ce compte, on peut dire que toutes les banques, les espagnoles comme les autres, ont fait et font n'importe quoi (ce qui est un peu vrai puisqu'elles ont une garantie implicite en cas de perte). La particularité de cas espagnol tient au fait que l'économie était batie sur l'immobilier sans alternative ce qui rend en proportion le choc plus dur qu'ailleurs. La solution dans ce cas est de dévaluer pour revenir au niveau réel de l'économie espagnole (qui est ce qu'il est), mais comme on est dans l'étalon-or européen, ou la "zone mark", on ne peut pas. Le pays reste non compétitif avec une monnaie énormément surévaluée. Quant à la recette pour éviter ce problème de bulles, elle n'existe pas quelque soit les règlements qu'on puisse inventer: il suffit de voir le nombre de gens qui disent que non l'immobilier parisien ne pourra jamais baisser, qu'il n'y a absolument aucun risque à tout mettre là dedans, etc. Si ils veulent vraiment suivre le mouvement moutonnier, rien ne les empêchera. Les bulles sont inévitables sur un marché financier, mais ce n'est ni un phénomène nouveau, ni un problème ingérable pour un pays quand la monnaie peut s'adapter. La Turquie qui passe régulièrement par des phases de booms puis d'effondrement ne se porte pas trop mal, l'Islande qui a dévalué massivement et fait défaut après la chute de son secteur bancaire est en reprise.
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