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aqva

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  1. Il est tout à fait possible que l'Espagne sorte de l'euro avant la Grèce. Tout le secteur bancaire espagnol est gavé de créances immobilières complètement pourries, donc en situation de faillite. Cette fois c'est BANCIA, où on tenait il y'a peu le discours "tout va pour le mieux", demain ce sera un autre. Note pour ceux qui croient encore à la légende de la fourmi austère: le déficit espagnol était inférieur à celui de l'Allemagne en 2008 et en baisse continue depuis des années. Mesures de contrôle budgétaire depuis Bruxelles ou pas, là n'est pas la question: le problème est l'euro lui même est une usine à crises digne de l'étalon-or (sauf que l'étalon or au moins on pouvait en sortir!).
  2. Outre cela il faut rappeler certaines particularités de l'histoire politique de la Prusse de l'après frédéric II à 1945: - Les généraux prussiens étaient distincts du pouvoir politique incarné par le roi de Prusse, tout en étant très autonomes et influents: par exemple Yorck fait entrer la Prusse en guerre en 1813 par un fait accompli, contre la volonté du roi qui craignait de voir les restes de son royaume anéantis par Napoléon. Cette autonomie des généraux a facilité l'apparaition d'un Etat-major général permanent qui n'était pas lié aux péripéties de la politique. Les nominations politiques ou honorifiques à un commandement officiel comme il pouvait en exister ailleurs, étaient toujours doublées en Prusse par un officier professionnel chef d'état-major qui assurait le commandement réel sur le terrain (cela a été utilisé pour un Blücher sénile en 1815 et divers princes allemands). - Avant et pendant la première guerre mondiale, l'Etat-Major général prussien a vu son poids politique augmenter au point d'éclipser la monarchie et de prendre la direction stratégique réelle du pays. Ce système a fait de l'armée allemande une organisation très efficace aux points de vue opérationnel et tactique puisque l'EM général est précisément conçu pour penser à travers ce filtre. Mais ce système avait les défauts de ses qualités: inconsistance stratégique et surtout isolement diplomatique, aventurisme militaire. - Cette prédominance de l'EM général a été progressivement demantelée au moment de l'arrivée des nazis au pouvoir. Hitler a mené une purge du très haut commandement lors de l'affaire Fritsch-Blomberg, puis n'a cessé de l'affaiblir en faisant prospérer des organisations concurrentes en charge de se disputer ses faveurs (OKW, SS, luftwaffe, etc.), en interférant en permanence dans les décisions. Ce système marque le début du déclin de l'excellence opérationnelle puis tactique allemande (tout en restant mauvais stratégiquement et diplomatiquement du fait de l'ADN idéologique nazi). A contrario la France s'est construite sur un modèle césarien de l'empereur-soldat cumulant pouvoir politique et militaire (avec un corps d'officiers généraux peu autonome), puis sur la faiblesse des élites militaires face au pouvoir politique par crainte du retour du modèle césarien.
  3. Un mythe: il faut voir, tout dépend de la temporalité. Autant une organisation militaire peut conserver une bonne marge de supériorité pendant 50-100 ans (cas allemand de ~1860-1880 puis 1880-1945 aux plans opératif et tactique), voire un peu plus (l'empire romain est un exemple de supériorité militaire qui a le plus duré), autant cela ne peut pas être le cas au long terme, toute organisation étant évolutive et vouée à perdre de son efficacité, se corrompre et devenir dépassée à plus ou moins long terme. Tout dépend de l'époque et du contexte, à l'opposé des visions globalisantes de la fin du XIXème - début du XXème siècle et de leur recherche d'absolu (que ce soit sur la culture, la société, la génétique, le modèle politique qui sont tous trop évolutifs pour en faire des généralités intemporelles sorties de leur contexte). La rédaction de "guerre&histoire" semble par contre avoir une ligne anti-allemande sur cette période 1860-1945 qui confine à l'excès inverse du mythe, au point de dire que les allemands n'ont rien fait voire étaient mauvais (mais alors qu'était l'armée française en 40? pire que mauvaise?). Pierre Jardin, Jean Lopez, Laurent Henniger notamment sont clairement sur cette ligne. Si le sujet du fil consiste à casser le mythe, il est facile de trouver des exemples indiscutables "d'infériorité militaire germanique".
  4. aqva

    Le F-35

    Tout d'abord, une précision: si les US avaient décidé de remplacer leur flotte par 25% (voire un tiers) d'avions furtifs, et le reste avec des successeurs des F-15/F-16/A-10, je n'y aurai vu aucun problème. Après tout la furtivité sera peut être viable à l'avenir voire peut devenir un passage obligé. ;) Par contre remplacer d'emblée 100% de la flotte, avec un concept qui n'a pas fait ses preuves, porte intrasèquement beaucoup de défauts et de limitations, ça indique soit qu'on nous cache une super arme de la mort (mais elles n'existent pas), soit qu'il y'a un problème dans cette décision. C'est le coup de mettre tous ses oeufs dans un panier qui risque de se percer, de toute miser sur ce qui ressemble à un pari aléatoire. C'est le risque à faire des avions trop proches pour des rôles trop différents: l'histoire de l'aéronautique est remplie d'avions "multiroles" qui se sont avérés à l'usage être nuls dans tous les domaines. Quant à l'emploi, l'idée de remplacer à la fois A-10 et du F-16 à elle seule est risible: les tactiques d'emploi sont radicalement incompactibles. Le pire dans l'histoire est que le A-10 ne coute pourtant pas cher, et qu'il aurait été facile de trouver le budget pour le remplacer (surtout quand on voit le fric englouti dans le F-35)... Je serai très surpris que le lobbying industriel n'aie pas pesé pour tuer le remplaçant d'un appareil peu cher donc qui ne donnera pas de marge (en combinaison avec les chapelles de l'airpower qui jurent que par le bombardement stratégique et à la rigueur l'interdiction). :P Par démontrer son efficacité j'entends: faire bonne figure dans un conflit contre un adversaire un minimum sérieux. C'est le seul test honnête qui puisse permettre le passage massif à ce qui est une technologie encore nouvelle et pas réellement testée. Pour l'instant le fait est que ce conflit n'existe pas, la seule chose qu'on aie à se mettre sous la dent c'est le F-117 descendu par une armée serbe qui ne figurait quand même pas parmi les plus grosses armées mondiales. Sentiment d'impunité ou pas (on verra à l'usage), il a été détecté par un radar au sol - en fait il faudrait un ou deux mètres de rêvetement antiradar pour se protéger des radars à ondes longues au sol donc faire un avion qui ne pourrait voler. En combat aérien, si la furtivité marche c'est très bien car c'est avant tout la capacité à abattre en traitre un adversaire qui ne vous a pas vu qui compte, mais il y'a quand même une bonne probabilité qu'elle ne marche pas: par exemple si l'adversaire ne se présente pas toujours exactement du bon angle, le F-35 apparaitra par intermittence et se fera détecter quand même (il suffit de chercher ici et là sur google, un exemple, l'avis de lind ex collaborateur de john boyd). Dans ce cas, en oubliant les missiles qui ne touchent que dans 10% des cas, le F-35 est mort car trop lent et prévisible dans sa trajectoire. Tout concept militaire nouveau voit l'apparaition de parades technologiques et de nouvelles tactiques, or donc le cas de la furtivité cela peut flinguer complètement le truc (car la furtivité impose d'en faire un avion peu manoeuvrable donc mauvais si il est détecté). Or c'est uniquement dans un conflit réel contre un vrai adversaire que l'on verra ce que valent les parades, on ne peut pas les invalider par avance avec des "si...". Certes quand on dépense autant d'argent là dedans, on a pas le droit de dire que c'est nul. :lol: Si c'est d'imaginer qu'une aussi grande armée que l'USAF puisse se fourvoyer dans les grandes largeurs qui dérange, regardez le cas de la jeune école en France à la fin du XIXème siècle. Toute une génération de navires rendus inutilisables à cause de la fascination des théoriciens français pour la torpille, le tout dans un contexte international beaucoup plus tendu qu'aujourd'hui. Il y'a pas mal de similitudes entre la jeune école et le début de la furtivité, à commencer par la foi en une révolution technologique puissante sur le papier mais avec le risque de sérieusement déchanter dans le réel. Le tout avec la totalité du parc aérien US, et pas une proportion raisonnable comme un quart ou un tiers...
  5. Le récit de la cigale dépensière est correct uniquement pour la Grèce, mais faux pour l'Espagne et l'Irlande qui étaient moins endettés que l'Allemagne avec une déficit en baisse continue depuis des années. La crise actuelle n'est pas la crise de la dette mais la crise des balances de paiement, donc la crise de l'euro. Tant que l'euro subsitera sous sa forme actuelle rien ne pourra être fait, quant à proposer un abandon de souveraineté et de vider les parlements nationaux de leur contenu en faveur de bruxelles... Même la cour de Karlsruhe s'y est opposé, c'est contraire à la constitution allemande (et ça devrait l'être à n'importe quelle constitution non pervertie dans l'esprit).
  6. Analyse de bernard lugan, expert appelé par la défense au TPIR, qui connait donc très bien le dossier: http://bernardlugan.blogspot.fr/2012/06/rwanda-travers-laffaire-dite-des.html Si ça peut aider à clarifier les choses. =)
  7. Scénario à la con: on a rien fait contre Khadafi en 6 mois en Libye avec les mêmes bombardements dits stratégiques.
  8. aqva

    Le F-35

    Il va falloir quand même parler un jour de la question qui fâche à savoir le poids beaucoup trop élevé des industriels de la défense dans le processus de décision. A ce compte on va en arriver à concevoir des programmes qui n'ont pas d'utilité militaire mais servent uniquement à remplir le plus possible les poches des industriels, en achetant le matériel le plus onéreux, le plus compliqué à maintenir, avec tous les gadgets les plus chers, pour donner la plus grosse marge possible. Le tout la main sur le coeur pour "la défense des emplois": à ce compte l'Etat devrait payer des gens à creuser et boucher de trous, ça crée des emplois... :P Il y'a déja plus de 1000 milliards impliqués: pour les industriels quoi acheter tous les lobbyistes, généraux à la retraite comme consultants (il y a aussi du ménage à faire de ce coté), journalistes, revues spécialisées, frais de propagande, que l'on veut. Revenons en au faits: 1) Le F-35 coutera plus de 1000 milliards, ce qui est déja trop pour le programme de UN avion même si il était très bon. 2) La furtivité n'a démontré jusque ici aucune preuve convaincante de son efficacité (un F-117 a même été descendu en serbie). 3) La furtivité impose d'alourdir l'appareil, donc de diminuer sérieusement ses capacités de combat aérien: il n'est pas possible d'avoir le beurre et l'argent du beurre à savoir un appareil plus furtif et plus manoeuvrable. 4) Les couts de maintenance et le taux d'immobilisation au sol s'annoncent déja importants, le moindre petit défaut faisant perdre le furtivité. 5) Pour un appareil qui va être en service 30 ans il est difficile de penser qu'il n'y aura pas de parade adverse, sachant que si un F-35 est réperé il sera désavantagé en combat aérien par les contraintes de conception que lui imposent la furtivité. Malgré tous ces bémols tout l'appareil à été imposé comme seul et unique remplaçant des F-15, F-16 et même A-10 (!!), pour un concept qui sera peut-être valide dans le futur mais est pour le moins bancal dans le présent, le tout pour des milliers d'exemplaires commandés avec un cout total de 1000 milliards! Ca s'appelle mettre tout ses oeufs (achetés très cher) dans un panier qui n'est pas bien solide. Ca n'interpelle personne sur le fait qu'il y'a un problème dans le processus militaro-industriel? Surtout aux US où les très grandes entreprises ont beau jeu de peser en politique. Ajoutons au tout les dérives d'un pentagone devenu une bureaucratie pléthorique, où chaque service veut ajouter son gadget au programme pour peser plus en interne et justifier son existence (comme toute bureaucratie). Tu vois mieux les causes des problèmes du F-35? :P
  9. aqva

    Le F-35

    Question de béotien: le peu de manoeuvrabilité du au poids par surface d'aile n'est il est pas lourdement handicapant en combat aérien? Sachant qu'apparamment, la furtivité ne fonctionne pas contre les radars à ondes longues que l'on peut trouver au sol, et uniquement vu de certains angles pour les radars à ondes courtes des missiles guidés et chasseurs adverses.
  10. Outre cela, les politiques favorisent la création de bulles immobilières par leurs promesses à visée électorale ("la France de propriétaires", etc.). Beaucoup d'acheteurs basent leur décision sur les multiples minuscules avantages fiscaux, la facilitation des conditions d'accès au crédit immobilier, sans tenir compte ni de l'évolution du marché, ni qu'un actif immobilier comporte une part de risque (comme sur n'importe quel marché) surtout quand les prix sont anormalement élevés par rapport à la tendance historique longue. Cela revient à vouloir gagner un petit peu tout de suite, sans voir qu'il y'a un risque de perdre vraiment beaucoup plus tard. Concernant l'accès au logement, c'est une question d'offre insuffisante par rapport à la demande, rien de plus. Financer l'accès à la propriété revient à subventionner les vendeurs, puisque les avantages fiscaux seront répercutés d'autant par une hausse des prix. Diminuer les restrictions à la construction (en passant outre les ayatollahs verts), voire faire comme Haussman et exproprier pour rationnaliser l'urbanisme sont les seules vraies mesures qui pourraient être prises en faveur de l'accès au logement, autant dire un scénario qui a un degré zéro de probabilité.
  11. Ils ont une politique plus réaliste: le protectorat US est acté, en faisant le minimum minimorum de ce coté, le reste est prévu en fonction. Viser un objectif raisonnable (peser au sein de l'Europe par l'économie et via l'UE) est nettement mieux qu'un objectif trop ambitieux et qui ne pourra de toute manière être atteint (ceux qui délirent sur "l'europe puissance" sans savoir comment elle pourrait apparaitre, ceux qui rêvent de pouvoir dire merde aux US de manière un peu sérieuse, ceux qui fantasment sur une armée soutenant la comparaison avec les deux-trois plus puissantes armées mondiales).
  12. Sans vouloir être cynique, quelque soit le candidat élu je ne m'attendais à rien du tout. Hollande ne proposait qu'un appel à la croissance sans savoir comment elle pourrait venir, et Sarkozy ne proposait aucun changement. L'euro n'est pas une zone viable car il faudrait soit une mobilité du travail complètement irréaliste (i.e. la moitié des grecs partent travailler en Allemagne), soit une budget européen centralisé avec transferts d'argent vers les zones en difficulté (politiquement hors de question), soit faire de la grèce un protectorat sous tutelle dirigé dans les faits depuis Bruxelles (qui paierait l'harmonisation). En somme, soit on supprime l'euro, soit on fuit en avant vers un fédéralisme foncièrement non démocratique car forçant la volonté des peuples qui n'ont aucun envie de voir un état fédéral. Toute autre mesure est de la temporisation qui fait durer les carreaux cassés sans rien régler et expose à de nouvelles crises: la zone euro étant intenable sous sa forme actuelle les mêmes causes produiront toujours les mêmes conséquences à l'avenir. Le concert d'appels à la croissance ne changera rien à ces données, en dehors de mesurettes symboliques, si ce n'est donner de faux espoirs et continuer à aggraver la crise en faisant perdre du temps à tout le monde. Le seul obstacle à la fin de l'euro est qu'il s'agit d'une décision qui demande beaucoup de courage politique (sauf à être complètement le dos au mur ce qui finira par arriver), qui fera apparaitre au grand jour le prix payé par les européens pour l'euro (prix qui sera payé de toute manière mais reste encore caché sous la temporisation). Surtout avec les idéologues fous du fédéralisme qui persistent dans leur projet utopique et ne voudront à aucun prix avouer qu'ils se trompent.
  13. L'avance allemande en direction du caucase était épuisée (par attrition) et s'est arrêtée avant même que stalingrad ne soit visé. Les soviétiques lancaient systématiquement des contre attaques importantes sur l'ensemble du front même en l'absence d'initiative allemande ce qui aurait de toute manière conduit à l'épuisement du potentiel allemand par attrition et à l'abandon du saillant vulnérable dans le caucase, où l'objectif pétrolier était hors de portée. L'obligation de se reposer sur des contingents roumains, hongrois, italiens très vulnérables se serait toujours posée, ainsi que le problème du refus catégorique par Hitler de toute retraite.
  14. Les frères musulmans sont la seule force politique organisée en Egypte (avec un réseau, une discipline interne), en dehors bien sûr de l'ancien régime. Leur arrivée au pouvoir a été annoncée depuis le début, mais les journalistes qui se pâment devant le "printemps arabe" ne l'ont naturellement pas vu... Ce n'est pas la poignée de libéraux urbains occidentalisés (faisant plutôt partie des privilégiés économiquement) que l'on montre devant les caméras qui vont peser, ils sont trop peu nombreux, inorganisés, divisés et d'accord sur rien.
  15. Bonne question, qui mériterait un sujet à lui tout seul (comme la guerre en Libye). :lol: Les explications officielles n'ont strictement aucune crédibilité dans ce cas de figure, ce qui laisse imaginer ce que l'on veut... Plutôt que le pétrole, qui aurait pu être obtenu bien plus facilement par pression diplomatique, les "affaires" Haliburton et autres, affaires où on recherche avant tout la discrétion donc pour laquelle une guerre n'est pas le meilleur moyen, Bush avait sans doute besoin d'une victoire pour laver le 11 septembre, qui soit plus claire qu'en Afghanistan (où même l'objectif de prendre ben laden a échoué) contre un ennemi facile à vaincre et qui puisse faire aisément l'unanimité contre lui. Là où le patriotisme est nettement plus fort qu'en Europe, l'idée un peu messianique de la superpuissance américaine est une évidence pour certains courants d'opinion (particulièrement dans les appuis de Bush et de par les politiques de cour en interne à l'administration bush). Ceci reste une hypothèse, je n'ai pas de preuves pour la confirmer. Si il y'a une constante certaine, avec le cas romain et d'autres (comme les empires coloniaux), c'est que la conquête s'explique toujours pour des raisons de politique intérieure, aucune entité politique ne fait d'un empire un but en soi, les "partis" politiques ne s'intéressant à la conquête que du moment où ce leur est utile pour progresser en interne.
  16. aqva

    Manhattan n'a jamais existé

    Que les décisions soient collégiales en interne ne change rien au fait que le politburo fait ce qu'il veut en URSS sans aucun contre pouvoir (le soviet suprême qui sert de gouvernement officiel est un organe fantoche). Au lieu d'avoir un homme puissant qui tient compte des compromis de factions en sous-main (même Staline devait faire attention et purger son entourage pour ne pas voir de tête qui dépasse), il y'a un vote officiel et une puissance politique plus répartie à l'intérieur du politburo mais ça ne va pas plus loin. Le politburo n'hésitera pas à partir dans une fuite en avant guerrière si cela est utile au maintien au pouvoir de la majorité de ses membres, à avoir toute la puissance pour monter et appliquer ses plans occultes, quitte à changer la vérité officielle au jour au lendemain (en continuant à réprimer les contestataires), toutes choses qu'une démocratie ne peut faire. Attention, je n'ai jamais dit que les dirigeants soviétiques sont fous, agressifs ou irréfléchis par nature. Ils se sont montrés assez pragmatiques pour servir leurs intérêts, qui avec l'arme nucléaire consistaient à ne pas déclarer la guerre. Les tentatives des dirigeants communistes pour amadouer l'occident sont trop nombreuses pour penser qu'ils voyaient la guerre comme seul moyen naturel d'expansion: par exemple les conférences sur le désarmement, l'obtention de l'aide financière occidentale, laisser parler un petit peu les quelques dissidents très en vue (donc intouchables) et la glasnost sont de brillantes manoeuvres de relations publiques, le tout appuyé par les partis et mouvements alliés (ou complaisants) en occident, tandis que dans le fond rien ne changeait le politburo ayant toujours tout le pouvoir, le gouvernement officiel restant une mascarade, l'idéologie étant toujours la raison d'être du pays (avec le récit marxiste qui voit tout comme une lutte entre le "bien" et le "mal"). Seulement dans notre scénario, l'absence de l'arme nucléaire fait de la fuite en avant guerrière une solution envisageable, quitte à attendre d'être dos au mur pour se lancer. Cette fuite en avant ne débouchant pas sur une apocalypse mondiale obligatoire mais au contraire avec de bonnes chances de victoire, de faire durer le régime par la conquête et la mise en coupe réglée des "nouvelles républiques socialistes".
  17. aqva

    Manhattan n'a jamais existé

    Ce qui peut provoquer une guerre c'est surtout le fonctionnement en interne de l'URSS. La course aux armements très probable (les USA acceptant un niveau de mobilisation fort de l'économie sur la longue durée) et plus forte a de bonnes chances de mettre l'URSS dans de sérieuses difficultés économiques bien plus tôt - l'incapacité de mettre en place une économie viable étant due à la nature de l'idéologie marxiste donc le régime soviétique est irréformable (d'ailleurs Gorbatchev n'a rien d'un gentil réformateur: il a du sang sur les mains comme les autres, sa création lui a tout simplement échappé). Ce qui va pousser à la seule solution de recours, une fuite en avant par l'invasion dans la logique de la guerre qui nourrit la guerre (d'ailleurs l'URSS s'est toujours étendue et s'est effondrée quand elle a été à court de pays à occuper). La conviction communiste des dirigeants de l'URSS était sans doute sincère (et l'infiltration massive de l'occident par le KGB, les partis gauchistes favorables ou pour le moins complaisants envers l'URSS était une partie de leur plan), mais ça passera au second plan par rapport au fonctionnement interne et aux compromis entre factions au pouvoir. En revenant au scénario, il y'a peu de chances d'échapper à une guerre massive avec un régime aussi instable et dont les dirigeants ont toute latitude pour faire absolument n'importe quoi. La question n'est pas de savoir si il y'a un "modéré" ou un "Staline" qui dirige le pays, mais qu'un régime qui n'a aucun contre pouvoir fera une guerre du moment que ce soit utile au maintien des dirigeants au pouvoir, et ce le sera probablement.
  18. Le gros souci des libertariens c'est aussi en grande partie la monnaie. Pour un libertarien une augmentation de la masse monétaire est par nature une spoliation car elle diminue la valeur de l'argent possédé par les citoyens (plus de monnaie en circulation pour les mêmes biens), suite à une décision de la banque centrale, ce qui pourrait s'assimiler à une forme d'impôt donc le mal absolu. D'où la volonté de revenir à l'étalon-or notamment de Ron Paul, sachant que la Grande Dépression puis la crise de la zone euro démontrent que ce système est parfaitement suicidaire. Je me demande comment les libertariens vont se dépétrer de cette contradiction...
  19. C'est la conséquence d'une fuite massive de capitaux venant d'obligations devenues d'un coup de plus en plus risquées (des esprits pervers diraient des GIPSI) vers la valeur refuge, faute d'autre chose et par désespoir, que constitue l'obligation allemande. C'est une bien mauvaise nouvelle qui en dit long sur la déprime des investisseurs, et l'état potentiellement explosif du marché.
  20. Je vais faire un parallèle résolument hors sujet et sans doute "légèrement" abusif :lol: pour illustrer le machin qui est loin des délires nationalistes écossais ou celtes en général. Charlemagne et ses prédécesseurs qui ont considéralement étendu l'empire franc ne se sont jamais souciés de conquérir durablement la Bretagne continentale. Alors que c'est vraiment petit (ligne vers le nord à partir de vannes soit deux ou trois départements, rennes et nantes sont indiscutablement gallo-franques), qu'ils ont plusieurs fois monté des expéditions punitives importantes aboutissant à une soumission de forme des roitelets bretons qui ne va jamais durer, que se balader dans la région était dans leurs moyens vu la puissance de l'empire - les défaites viendront à partir de Charles le Chauve dans un royaume franc très divisé et en guerre interne -, promouvoir des hommes à eux venant du coin, cas de Nominoe qui trahira les francs plus tard. C'est l'absence complète de centre urbain qui puisse constituer un objectif, l'isolement d'une région coutant cher à garder comme la calédonie qui a joué dans la non intégration, pas une menace insurmontable pour Charlemagne qui a conquis bien plus pendant son règne qui n'est pas du tout une période de décadence où il aurait manqué d'effectifs. Il n'y a certes pas eu de mur (en dehors de ses moyens des souverrains et pas dans la stratégie de l'époque) mais un réseau de forteresses dans le glacis qu'est la marche de bretagne, zone sous administration militaire dont un des marquis a été un certain Roland. Dans les deux cas, ce n'est ni une opposition insurmontable, ni une défaite significative qui ont pu jouer, ce n'était pas du tout une période de déclin au contraire, des expéditions punitives aboutissant à une soumission nominale ont été montées régulièrement (quand les "barbares" se montraient trop remuants), des appuis locaux jouaient le role de tampon, les empires en question étant déja des géants géopolitiques ayant atteint la limite de leur capacité d'extension. Pour la note, le IXème siècle voit un regroupement politique en bretagne continentale et le début d'un passage de plus en plus important aux institutions carolingiennes (qui va continuer au Xème XIème siècle) que les souverrains/ducs bretons importent, avec aussi le role de l'extension géographique à l'est. Comme le contact avec l'empire romain a changé le monde barbare qui n'aurait probablement pas constitué de grandes coalitions de peuples aussi vite sans l'empire romain, ni évolué de la même manière militairement, avec des chefs dont le but ultime est s'intégrer dans l'élite de l'élite romaine en copiant les titres romains. En somme, on est bien loin du délire romantique du XIXème siècle du conflit culturel entre l'empire et le "barbare", supposés mondes irrémédiablement étrangers par nature. :lol:
  21. Si j'avais la réponse à cette question, je ne serai pas sur ce forum. :lol:
  22. Google investit massivement dans la recherche et emploie beaucoup de docteurs (ses fondateurs ont conçu l'algorithme du moteur pendant leur début de doctorat qu'ils ont interrompu pour fonder google), ce qui produit un flux continuel d'innovations dans des domaines très variés en informatique qui génèrent à leur tour des revenus. Facebook ne repose a contrario sur rien qui soit digne d'intérêt au plan technique, le concept s'est révélé par chance et un peu par hasard être très populaire ce qui lui donne une rente de situation, mais les rentes de situation ne durent pas éternellement...
  23. aqva

    L'armée romaine

    D'ailleurs quand une formation d'infanterie antique ou médiévale doit resserrer les rangs c'est presque toujours le signe de la défaite. Par exemple le pack d'infanterie romain à la fin de la bataille de Cannes (quand la cavalerie romaine a volé en éclats) qui était à lui seul plus puissant sur le papier que l'armée d'Hannibal: ce n'est pas une incapacité à faire tourner des formations vers l'arrière ou les flancs qui a perdu les romains. :lol: Simplement l'encerclement a provoqué un repli progressif de tous les cotés vers le centre de la nasse, où on suffoque littéralement, où on perd le soutien des voisins connus, où on ne peut ni manoeuvrer ni se dégager avec l'encombrement que posent les blessés devant. En plus récent et mieux sourcé, il y'a la bataille de roosebeke où la plupart des pertes flamandes sont dues à l'étouffement dans la masse (à comparer à un mouvement de foule géant), dans un déroulement similaire à celui de Cannes (enfoncement du centre adverse avant d'être soi même encerclé sur les cotés).
  24. aqva

    Le successeur du CdG

    C'est keynes qui a été envoyé négocier l'aide financière américaine: il s'est senti comme le représentant d'un peuple vaincu négociant les termes de sa défaite. Même si l'Angleterre n'a pas subi de défaite spectaculaire comme la France en 1940, le simple fait d'être plongée dans une guerre couteuse en faisait un pays vaincu d'emblée même en cas de "succès" (ce qui explique l'apaisement et pourquoi elle a évité au maximum de donner des garanties d'implication sur le continent). Les données économiques sont le premier facteur plus encore que les données militaires pour mesurer les rapports de forces. Il suffit de les lire pour voir qu'il était évident que seuls l'URSS et les USA pouvaient espérer gagner la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui avec la mondialisation et l'intégration à l'UE qui facilitent les rétorsions économiques, plus la fin de la menace aux frontières, le facteur économique devient encore bien plus important qu'avant pour la France, par exemple ce sera le premier instrument de rétorsions en cas de tensions avec les USA et le nombre de PA n'aura strictement aucun impact sur les difficultés sérieuses qu'ils pourront créer à la France (ce qui la fera plier à coup sur en cas de gros clash). L'Angleterre a du reculer à Suez pour les mêmes raisons (attaques sur la livre sterling), à une époque où France et Angleterre étaient relativement plus puissantes qu'aujourd'hui avec plus de marge de manoeuvre. Imaginer que la France puisse remplir le role de la Prusse est délirant en premier lieu car cela passe sous silence les USA qui ne voudront surement pas perdre leur protectorat sur une Europe divisée et vassalisée au profit d'une entité rivale unique. Ensuite car la France est loin d'être puissante en Europe comme l'était la Prusse en Allemagne au XIXème sicèle (et la Prusse a eu beaucoup de difficultés). Ceci dit délirer était devenu une habitude chez Stratège (à moins d'en faire un prétexte à grosses dépenses donc un plan buisness pour relancer l'industrie militaire, comme les scénarios du Pentagone prévoyant d'interdire aux chinois la mer de Chine qui sont là pour "justifier" les dépenses). :lol: Quant à la Syrie et l'Iran: pourquoi y aller? Pour jouer au meilleur caniche des US? Ils ne nous seront même pas reconnaissants.
  25. Article du prix nobel krugman: http://www.nytimes.com/2012/05/18/opinion/krugman-apocalypse-fairly-soon.html?_r=1&partner=rssnyt&emc=rss Il y'a un "bank jog" en Grèce, version ralentie d'un bank run: les grecs retirent assez rapidement leurs économies en euros ce qui met en péril les banques. La BCE sera rapidement face à un choix: garantir les dépots de manière illimitée en fournissant les euros nécéssaires (donc solidarité avec les grecs), ou refuser et provoquer l'explosion de la zone euro. Par ailleurs, outre garantir les dettes des PIGS, il faut fournir des perspectives de croissance pour l'Europe donc la BCE devra viser une inflation à 3-4 % (plus en Allemagne) pendant plusieurs années. Ce qui demanderait un changement radical de posture de la part de l'Allemagne. Krugman ne semble pas beaucoup y croire, et ce n'est vraiment pas un anti-fédéraliste convaincu, lire sa conclusion sur l'UE, assez constestable. A mon avis trop de dirigeants européens (merkel en premier lieu qui a fait des "pays clud med" des boucs émissaires) ont misé leur crédibilité politique sur l'austérité tous ensemble, changer d'attitude équivaudrait pour eux à une très forte envie de fin de carrière.
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