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évolution de l'armée US depuis la 2ième guerre mondiale : efficacité et conséque


loki
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Evolution de l’armée US depuis la 2ième guerre mondiale : quelle efficacité et quelles conséquences ?

« BPC : Il y a une certaine incompréhension sur la manière moderne de faire la guerre conventionnelle qui repose sur 3 points fondamentaux:

-une boucle OODA racourcie et à l'intérieur de la boucle de l'adversaire

-L'emploi de munitions modernes adaptées et précise sou couvrant de large zones

-l'emploi de l'arme aérienne et sa capacité a se concentrer ou agir sans délai ce qui suppose la supériorité aérienne.

L'infanterie mécanisée et motorisée est la pour débusquer l'ennemi et non plus l'anéantir par elle même.

Quand l'infanterie occidentale progresse, l'ennemi la prend a partie et le but de l'infanterie (appuyée par canons légers voire chars), est alors de forcer l'ennemi a se concentrer sur des points de resistances (portion de tranchées bien protégées, building etc.) qui seront en finale détruit à la bombe aérienne ou éventuellement par des obus guidés ou MRLS à charge unitaire guidée. Puis la progression rapide reprend jusqu'au point suivant de résistance.

Les colonnes de véhicules, concentration de troupes, déploiement d'artillerie, bases, dépots sont traités à la cluster, ou la bombe lisse, voire l'arme guidée si l'objectif le justifie.Par l'artillerie ou l'aviation CAS en hippodrome a proximité des lignes, par l'aviation au dela.

Les cas du Kosovo ou encore du Hezbollah ne sont pas significatifs.

Evidemment qu'un ennemi logique et pro cherchera a leurrer au maximum ce qui a été le cas en Yougoslavie et Irak en 91 et 2003.

Mais en Yougoslavie, il n'y a pas eu d'engagement terrestre, donc impossibilité de contraindre l'ennemi sur des positions d'anéantissement identifiée par l'infanterie amie en progression, et les véhicules et matériels lourds camouflés dans des zones boisées, n'ont pas eu a sortir, et étaient difficilement identifiables d'autant plus que l'aviation OTAN avait ordre de ne pas prendre de risque et d'agir en altitude.

La victoire s'est faite par le bombardement stratégique.

L'insuffisance de l'équipement OTAN a été perçu dans ce cas de figure précis, d'où l'accent depuis mis sur les drones et les radars FOPEN et autre moyens de discrimination de leurre.

Mais si l'OTAN avait attaqué à terre, les Serbes auraient été contraint de se battre.

Ca n'a pas été nécessaire même si ca a entrainé un certain gaspillage de stock OTAN et Américains.

Au final c'est le résultat qui compte. »

« LOKI : Juste pour rappeler que ce tout aérien est démenti par les chiffres : même lors d'une opération où l'aviation est censée avoir tout fait comme lors de la guerre du Golfe en 1991, les équipes d'évaluation ( CIA, Marines, US army ) ont évalués ( via l'inspection des épaves ) que seulement 20% des MBT/IFV/APC irakiens ont été détruits par l'arme aérienne

la part des forces terrestres était d'environ 80%

le rôle principal de l'aviation reste l'interdiction à l'échelle du thêatre d'opération pour paralyser partiellement un adversaire : la destruction des forces au sol reste le travail des forces terrestres »

Et il a été écrit

Quand l'infanterie occidentale progresse, l'ennemi la prend à partie et le but de l'infanterie (appuyée par canons légers voire chars), est alors de forcer l'ennemi à se concentrer sur des points de resistances (portion de tranchées bien protégées, building etc.) qui seront en finale détruit à la bombe aérienne ou éventuellement par des obus guidés ou MRLS à charge unitaire guidée. Puis la progression rapide reprend jusqu'au point suivant de résistance.

Un char a effectivement du mal à se planquer dans un building.

Les cibles faciles ou moyennes sont détruites par les moyens du bord (pas besoin de faire venir un F18 quand le M1 local peut se farcir le T72).

On parle des points de résistance ultime, qui bénéficient de fortifications, de fantassins prêts au suicide avec beaucoup d'armes antichar.

Pas tout à fait Philippe, il a été écrit effectivement cela mais aussi « Les colonnes de véhicules, concentration de troupes, déploiement d'artillerie, bases, dépots sont traités à la cluster, ou la bombe lisse, voire l'arme guidée si l'objectif le justifie.Par l'artillerie ou l'aviation CAS en hippodrome a proximité des lignes, par l'aviation au dela. »

Sinon cela revient à donner simplement à l’aviation un rôle de nettoyage des formations ennemies fixées et immobilisées par les forces de contact, rôle que l’on donnait auparavant aux unités de 2ième ou 3ième échelon………….

Hors le seul conflit conventionnel important en volume d’effectifs des 20 dernières années ( guerre du Golfe en 1991 )ayant vu des unités majeures s’affronter ( brigades, divisions ) en tant que grandes unités constituées ne confirme pas cette analyse dans le sens où les rares unités irakiennes qui ont acceptées de se battre ont pu manœuvrer et déployer leurs moyens face aux forces terrestres de la coalition ( moyens amoindries d’environ 20% par l’aviation ) et que ce sont ces forces terrestres qui ont du faire l’essentiel du boulot ( le rôle de l’aviation a surtout été de fragiliser moralement via l’interdiction de sa logistique l’infanterie chiite qui était déjà peu encline à se battre avant même les premiers bombardements, les désertions ayant démarrées avant même e début de la campagne de bombardement ) face aux réserves mécanisées irakiennes.

De plus la JDAM et le networking actuel avec le raccourcissement de la boucle OODA du niveau actuel n'existaient pas en 1991.

La progression aujourd'hui peut se faire de jour comme de nuit et sans pause.

La progression sans pause de jour comme de nuit existait déjà en 1991 ( et même durant la 2iè GM mais à une échelle autre ).

Mais surtout l’adversaire éventuel conventionnel a maintenant lui aussi une plus grande palette de moyens défensifs techniques et tactiques pour contrer la progression de forces occidentales.

La vraie question n’est au fonds pas technologique mais aussi/surtout tactique et opérative : si on doit faire face à un adversaire résolu à se battre ( je parle de la volonté du combattant ennemi de base  ), qui a réfléchi un temps soit peu aux moyens de mettre en échec l’avance des colonnes occidentales ET qui a entraîné ses troupes à ses moyens, la guerre redevient alors coûteuse et meurtrière…….        

L'arme aérienne est de plus en plus décisive. A tel point qu'un général Israélien de l'AT Israélienne a récemment déclaré qu'il sacrifierait une brigade pour un escadron de F16I de plus.

Maintenant l'artillerie sert toujours. Du pas cher et de proximité!

Soyons clair, je ne dis pas que l’arme aérienne est une farce ou inutile mais que son emploi et son impact reste limité et souvent ( en tout cas dans l’appréciation occidentale ) surévaluées :

On a quelques exemples historiques connus comme la bataille de Normandie ou celle des Ardennes dont les victoires ont été attribuées à l’arme aérienne alliée ( ce que les historiens actuels et sérieux rejettent ).

On connaît aussi la tendance qui a prévalu à attribuer les victoires israéliennes à son aviation ce qui est maintenant aussi rejeté ( au moins pour les conflits de 1973 et du Liban ).

Par ailleurs, les combats de 2006 ont montré aux officiers israéliens les limites du tout aérien.

Comme indiqué plus haut, on ne peut attribuer à l’aviation la victoire dans le Golfe en 1991 : l’aviation a effectivement eu un rôle important mais non quantifiable de l’aveu même des études officielles américaines qui ont été faites après ( en particulier « The Gulf War Air Power Survey » ).

En gros le rôle de l’aviation s’est fait très lourdement sentir sur l’infanterie irakienne via l’interdiction de sa logistique ce qui a accéléré les désertions ( déjà en cours avant même les bombardements ) et affaiblit le moral de celle-ci ( mais il était déjà bas ) : au final, l’infanterie de base irakienne ( chiite ) s’est simplement enfuie ou rendue au premier combat.

Par contre les niveaux de destruction demandé par l’EM avant le conflit ( détruire 50% des moyens lourds irakiens : MBT, IFV, APC, Artillerie ) n’ont pas été atteints : le CENTCOM  a estimé le destructions à 1/3 des MBT/IFV, APC et 47% de l’artillerie, chiffres par ailleurs reconnus surestimés depuis, la CIA a produit des estimations de l’ordre de 20% pour toutes ces catégories.

Enfin, l’interdiction aérienne a été incapable d’interdire aux grandes unités blindées et mécanisées irakiennes de manœuvrer et d’arriver quasiment intactes ( avec artillerie et MBT en tout cas ) au contact des unités lourdes de l’ONU ( occidentales ).  

Source : Toujours  The Gulf War Air Power ………..  ( source officielle et disponible en téléchargement sur le net en 5 volumes ).    

« BPC Au Liban, le Hezbollah était entrainé par l'Iran, a contrer la manière de faire à l'américaine dans un terrain très favorable à la défense.

les Israéliens n'avaient pas de boucle OODA suffisamment rapide (moins que la notre d'ailleurs - cocorico), et de munitions précises en nombre comme la JDAM, et une infanterie trop lente et mal coordonnée pour ce type d'opération exigeant rapidité et précision.

Les combattants Hezbollah  (fortement doté en antichar en plus) avaient le temps de se retirer dans des abris profond facon termitière avant la contre attaque israélienne puis ressortir.

Il aurait fallu des bombes clusters avec mines ou incendiaires persistantes (ou thermobariques), que les Israéliens n'avaient pas à l'époque (pour empêcher la réoccupation des positions, l'attaque passée), ou être plus rapide (mais frapper à la BGL avec une boucle OODA trop lente en plus, était trop lent).

La méthode américaine issue de la RMA, a prouvé son efficacité et a traumatisé pas mal d'armées a commencer par nous, ou les chinois.

On parle de guerre conventionnelle, pas de contre insurrection. »

«  LOKI : la méthode américaine n'a fonctionné que contre un seul adversaire ( l'irak ) et dans des conditions ultra favorables ( supériorité numérique écrasante ( 2 à 3 contre un ), terrain favorable, adversaire non entrainé à la guerre de manoeuvre, adversaire au moral trés faible  et commandement irakien plombé par l'échelon politique incompétent ).

En tirer des conclusions tout en écartant les cas défavorables ( Liban 2006 ) ou la défense a encaissé l'attaque ( de plus de manière classique : défebse en profondeur par point d'appuis ) est peu scientifique et amène à des conclusions douteuses »

L'Irak de 91 était mieux équipée que la Chine de l'époque et que la plupart des armées mondiales hors OTAN, en niveau technique.

Il n'y a pas eu de supériorité américaine numérique, les troupes irakiennes au sol étant plus nombreuses en hommes et divisions que celles de la coalition qui ont effectivement combattues (Les Syriens et autres n'ont rien fait et étaient là pour la gallerie donc ce n'est pas la peine de tordre les chiffres en additionnant des troupes potentielles sur théatre).

En 1991, l’Irak était correctement équipé pour une puissance du tiers monde mais pas plus que la Syrie ou la Corée du Nord sur le plan qualitatif et beaucoup moins que les armées OTAN ou Pacte de Varsovie .

En terme de puissance apparente ( effectifs et équipement sans tenir compte de l’entraînement ), l’Irak était quand même assez loin des puissances occidentales( USA, RFA, GB etc ) et pacte de Varsovie ( URSS, RDA, Pologne, Tchécoslovaquie ) majeures et des principales puissances asiatiques ( Chine, Inde, les 2 Corées, Egypte, Israël etc etc ) : plus une puissance équivalente à la Syrie de la fin des années 80 ou à l’Iran , bref plutôt un vingtième rang mondial que le 4ième qui lui a été affublé à l’époque.  

En terme d’effectif déployés sur le théâtre des opérations et toujours selon The Gulf Air ……., les effectifs iraniens étaient estimés à 540000 hommes au début des bombardements mais les études faites après guerre ont montré que ces effectifs n’atteignaient que 336000 hommes en réalité ( les estimations d’avant guerre surestimaient les TOE des divisions irakiennes et ne tenaient pas compte que ces unités étaient déjà en sous-effectif au moment des premiers bombardements ).

Au moment de l’offensive terrestre et compte tenu des nombreuses désertions, il ne restait plus que 200000 irakiens plus ou moins ( plus les unités de la garde républicaine, moins l’infanterie chiite ) résolus à se battre.

En face et même en défalquant les syriens, plus de 800000 soldats dans les troupes au sol de la coalition.

Après si on parle vraiment de ceux qui ont combattu de part et d’autre un peu sérieusement ( donc en défalquant les troupes égyptiennes, saoudiennes, le support logistique occidental …… mais aussi l’infanterie chiite qui s’est enfuie ou rendue à la première occasion côté irakien ), ça se résume à l’affrontement de 8 divisions lourdes occidentales ( 7 US et 1 GB ) contre 7 à 8 divisions Irakiennes ( 4 à 5 DB et DM de l’armée régulière ( je ne sais pas si la 17iè DB a vraiment combattue ), et 3 divisions de la garde républicaine ( 1 DI, 1 DM, 1 DB )) ; sachant qu’aucune des divisions irakiennes en question n’atteignait 10000 hommes au début des bombardements.

Il est donc très clair et admis par tous que la supériorité numérique des forces de la coalition était écrasante.

Mais surtout il faut prendre en compte la valeur tactique des forces irakiennes !!

Si la supériorité numérique et matérielle des forces de l’ONU ne laissait aucune chance de victoire aux forces irakiennes.

Si la médiocrité du plan de guerre irakien ( laisser un flanc ouvert c’est génial comme dispositif si on veut être tourné ) rendait peu probable que l’intention de ce plan ( vaincre en provoquant un bain de sang dans les rangs de l’ONU ( le but était d’infliger environ 30000 pertes ) pendant la phase de percée et les contre-attaques ) puisse être mis en œuvre car l’attaque frontale pouvait être évitée et elle le fut.

La véritable raison pour laquelle les forces irakiennes furent incapables d’infliger des pertes sensibles à leurs opposants tient à leur médiocrité tactique et à une totale incapacité à mettre en œuvre leurs matériels même de « haute technologie » ( style les canons automoteurs que nous leur avions fourni par exemple ) , 3 exemples assez significatifs et surtout de la part des meilleures troupes irakiennes :

- lorsque la division Nebuchadnezzar’s ( garde républicaine ) se défend contre la 24ième Division Mécanisée avec son artillerie , elle est obligée pour « pré-enregistrer » ses tirs de mettre devant ses positions des réservoirs de pétrole ( vides ) et de pré-enregistrer ses tirs sur ces réservoirs : les forces américaines ont évidemment identifier le plan de feu irakien et garder leurs distances vis-à-vis des réservoirs

- sa voisine, la Médina se défendait au même moment face à la 1ière division blindée US : lorsque le chef du VIIiè corps US rendit visite à son divisionnaire, il fut reçu par un barrage d’artillerie irakien, son divisionnaire lui indiqua de ne pas être effrayé car c’étais le 5iè barrage d’artillerie de la Médina depuis le début de la journée et tous étaient ajustés sur les mêmes coordonnées exactement, là encore en simplement évitant d’être sur les coordonnées les troupes US évitaient toutes pertes, c’est ce que les anglo-saxons appellent un « standing barrage », la forme la plus simple de barrage mis en place durant la 1ière guerre mondiale et dépassée par les armées occidentales durant ce même conflit tant en offensive qu’en défensive…...                  

En pratique même avec des obus à sous munitions ou des obus bonus, l’artillerie irakienne aurait été inefficace pour une raison toute simple et n’étant pas liée à l’activité des forces US : alors même que son matériel datait des années 1950 à 1980, ses tactiques d’emploi ne dépassaient pas les tactiques les plus simples mises en jeu par les armées occidentales durant la guerre 14/18………

Dernier exemple : la division Tawakalnah qui a été engagée en première face au VII corps US a réussi à engager près de 200 T72 face aux blindés US ( à 1 contre 5 quand même !! ) hors les tankistes de cette division se sont contentés  de défendre frontalement face  à des M1 alors même que leurs obus ne pouvaient percer le blindage frontal des Abrams : des tankistes occidentaux ou russes auraient immédiatement tentés de manœuvrer pour avoir des tirs de flanc mais pas les irakiens qui sont restées courageusement et de façon suicidaire à résister uniquement de front sans jamais tenter une manœuvre……

Cette incapacité de manœuvrer face à un adversaire mobile avait aussi été avérée lors des attaques de vagues humaine iraniennes lors du conflit précédent….

D’une façon résumée l’infanterie irakienne était uniquement capable de s’enterrer et de tenir des fortifications à condition de ne pas avoir à manœuvrer du tout et d’engager l’adversaire uniquement de façon frontale.

Quant aux forces blindées, leur capacités étaient similaires, engager de façon uniquement frontale un adversaire que ce soit en mode offensif ou défensif ( et on parle ici des meilleures unités irakiennes ).

Face à un adversaire manoeuvrant ( à l’échelle tactique ), les forces irakiennes n’ont jamais réussi à se réorienter pour parer une manœuvre de flanc ou par l’arrière et ceux non seulement durant la Guerre du Golfe mais aussi durant la guerre Iran/Irak ……..

Les seules forces de bonne qualité en Irak étaient leurs ingénieurs « experts » pour ériger très rapidement des lignes de défenses ( pas étonnants d’ailleurs que les IED aient été ensuite si meurtriers ).

Source : “Arabs at War” de Kenneth M Pollack.  

L’inefficacité irakienne n’est donc pas uniquement le produit des moyens mis en place par la coalition, à la base, elle était aussi le produit de l’incapacité de ses forces armées à mettre en œuvre des tactiques maîtrisées par les armées occidentales et soviétiques dès la fin de la première guerre mondiale ou durant la 2ième guerre mondiale : tu ne trouveras par exemple ni durant la guerre du Golfe ni durant le conflit Iran Irak la mise en œuvre de la tactique du « Time on target » maîtrisée par l’artillerie américaine à la fin de la 2ième guerre mondiale ni de formes de barrages élaborés…….

Tu ne trouveras pas non plus de forces irakiennes capables d’engager un adversaire de flanc sauf lors des offensives irakiennes de 1998 ( Iran ) et 1990 ( Koweit ) : offensives qui ont demandées des semaines de planification et de répétition à chaque fois et où le plan était scripté par le haut commandement ( y compris les manœuvres ) avec interdiction d’en dévier.  

     

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suite :

En 2003, il a fallu aussi se coltiner des zones de marais et urbaines.Puis il y a eu Fallujah.

A chaque fois les Américains ont eu des pertes 20 à 100 fois inférieures à l'adversaire.

Or ceux qui se rendent ne meurt pas. ;)

Il faut quand même prendre en compte quelques points quant à ces ratios :

- en premier lieu, ces chiffres viennent uniquement d’un camp et n’ont jamais été confirmés par les adversaires. Il s’agit donc plus de revendications de ratios que de ratios établis à partir des déclarations de chaque belligérant, la prudence est donc de mise : lors des affrontements de 2006, les Israéliens ont revendiqué avoir tué 6 à 800 membres du Hezbollah alors que celui-ci a indiqué par la suite n’en avoir perdu que 2 à 300……… ça fait une différence de 2 à 4 dans le ratio final……..

- en second lieu, il y a souvent dans ces chiffres un petit oubli qui consiste à ne pas compter les pertes en blessés des troupes occidentales ( et à surestimer les pertes ennemies ) : à Falloudja que tu cites comme exemple, il y a eu ( Cf Goya ) environ 70 tués US pour déloger ( source propagande néo-conservatrice type le site Checkpoint en Suisse ) 3 à 4000 insurgés, on aurait donc un ration de 40 à 60 tués insurgés par perte US. En fait et en comptant les effectifs probables des insurgés ( 2 à 3000 hommes, cf Goya « les armées du Chaos » ) et surtout en comptant les pertes totales des forces américaines ( tués et blessés , et pertes du bataillon irakien engagé ), on atteint 700 hommes perdus côté américains pour déloger 2000 à 3000 insurgés peu  armés : le ratio tombe à 3 ou 4 contre un seulement………   

De façon plus générale le conflit en Irak a surtout montré que le ratio de « super efficacité » tactique attribué à l’armée américaine chute de façon dramatique dès lors que l’adversaire s’adapte : Goya en analysant les combats contre les insurgés ( dans son livre « les armées du chaos » ) indiquait qu’en 2004 ( août à décembre ) les insurgés perdaient selon l’armée américaine plus de 2500 tués et prisonniers  par mois ( contre 90 tués en moyenne par mois dans les rangs US ) soit un ratio de 28 contre un, alors qu’au final et sur une longue période ( de mai 2003 à mi 2007 ), les pertes des insurgés sont indiqués ( source officielle US ) à 20000 tués et 25000 prisonniers contre près de 30000 tués et blessés au combat dans les rangs US soit un ratio final de moins de 2 contre 1 ( en en ne comptant pas les pertes des contractors, des alliés de la coalition et des forces irakiennes combattant au côté de la coalition ).

Conclusion : Ces ratios de « super efficacité » annoncés ne correspondent pas toujours à la réalité ( ils ne prennent pas en compte les blessés en tout cas )  et surtout la capacité d’adaptation de l’adversaire dès que le conflit s’allonge est à prendre en compte, il y a une grosse différence de signification et d’implication entre un ratio de 20 à 100 contre un et un ratio réel de 3 à 4 contre un  ……. 

La méthode US serait certes plus difficile à mettre en oeuvre face à un adversaire de parité technologique ou en terrain difficile, et peut alors nécessiter le spectre complet de capacité que seuls les Américains ont pour le moment.

Ce qui n'empêche qu'elle marche comme n'importe quel officier compétent des armées françaises, ou ingénieur général de la DGA, qui ont accès aux RETEX, te le confirmeront.

Même Goya a été très impressionné par les Américains à Fallujah.

http://www.cdef.terre.defense.gouv.fr/publications/cahiers_drex/cahier_retex/RETEX_falloujah.pdf

Je ne prétends pas que ça ne marche pas mais que les résultats très favorables obtenus en 1991 et 2003 sont le fruit de circonstances elle-mêmes très favorables ( supériorité numérique écrasante, faiblesse morale de l’adversaire, faiblesse tactique de l’adversaire, commandement médiocre en façe ) dont la combinaison explique aussi le caractère unilatéral des combats.

Ce genre de résultats n’est d’ailleurs pas une nouveauté historique ( regarde la campagne de Yougoslavie en 1941 par l’armée allemande, celle de Prague et de Mandchourie en 1945 par l’armée rouge ) ni même récente ( reconquête des territoires palestiniens par Tsahal, victoire de la Russie sur la Géorgie en 2008 ).

Simplement quand l’adversaire est plus mordant moralement, qu’il utilise le terrain à son avantage et qu’il adapte ses tactiques, le ratio de pertes change et les combats deviennent bien moins faciles ( batailles de Falloudja en 2004, Sud-Liban en 2006, Tchétchénie ).       

Les pronostiques étaient assez défavorables lors de la guerre du Golfe de 91 aussi (on parlait de 10 000 morts au moins côté coalition, il y en a eu 300) ou de l'invasion en 2003 (cf Bagdad ).

Pour les pronostics de pertes et en utilisant l’outil développé par l’institut Trévor Dupuy, le pronostic était de 8091 pertes américaines dont 1214 morts ( cité de « attrition : forecasting battle casualties and……. » de TN DUPUY ) pour un scénario prévoyant 10 jours de combats au sol ( il y en eu 4 ) et un adversaire ayant 540000 soldats prenant part au combat ( il y avait 200000 soldats irakiens dans le thêatre d’opération dont 60/70000 qui ont vraiment pris part aux combats ) : ce genre d’estimation reste dépendante du nombre réel d’adversaires ( point erroné en 1991 du fait de la surestimation des effectifs irakiens), de leur motivation ( point non quantifiable à l’avance ) et du commandement des 2 parties ( idem ) : refais les calculs avec les bons chiffres et en tenant partie des plans de chaque camp et tu obtiendras des résultats corrects ( je l’ai fait dans le passé ).

Pour 2003 à Bagdad, les pronostiqueurs partaient du principe que la ville serait défendue au moins par une demi-douzaine de divisions de la garde Républicaine et par les unités de la Garde Républicaine Spéciale alors que  ses défenseurs ont finalement renoncé à combattre voire ont été achetés ( il y a quelques rumeurs très insistante que certains généraux irakiens ont été grassement payés pour renoncer à défendre la ville ) : on en revient à un point déjà décrit, la guerre est très simple quand l’adversaire en face n’a pas de vraie volonté ou de capacité de combattre. Evidemment, quand on tombe sur un adversaire qui refuse de fuir et qui a un minimum de moyens et la capacité à s’en servir, c’est plus compliqué.   

 

Concernant la Corée du Nord , il y avait aussi l'emploi d'ADM dans ce scénario.Toujours très politique tout cela.

D’armes chimiques, oui , ça fait partie de la doctrine nord-coréenne.

Remarque quand même que si l’estimation donnée est correcte, ça signifie que même en coalition, la Corée du Nord est un adversaire trop dur à affronter pour les USA pour espérer autre chose que le match nul car les 100000 pertes militaires US pronostiquées en quelques mois ne sont pas soutenables pour un pays qui a aussi peu de troupes de contact ( en 2003, sur les 480000 militaires US de l’armée de terre, il n’y avait que 40000 fantassins soit une capacité de subir environ 20000/25000 pertes avant de perdre toute capacité offensive ).

Fait confiance aux professionnels qui nous parlent, Loki. Eux savent.

Crois nous, les Américains sont d'un autre niveau que le reste du monde en conflit conventionnel.

Ce qui ne signifie pas que localement, ils ne peuvent subir un échec et souvent par arroguance ou erreur locale.

Certaines personnes sont littéralement aveuglées par un antiaméricanisme qui monte en épingle tout insuccès local.J'espère que tu n'en fais pas partie. =) Et là on parle de guerre conventionnelle, pas de l'Astan.

Vu le peu de conflits conventionnels où les troupes US ont été engagées contre un adversaire qui simplement en voulait ( depuis la professionnalisation de l’armée américaine on ne trouve que les affrontements contre la garde républicaine irakienne en 1991 qui a effectivement été balayée avec des pertes très légères pour les forces US mais avec des conditions ultra favorables par ailleurs , et les combats de Falloudja en 2004 où les pertes US ont été sensibles ( 25% de pertes dans les compagnies de combat ) et les combats bien plus durs ), il est difficile de tirer des conclusions.

Je pense que souligner les défauts de l’arme US et ses limites ( en plus, je donne des sources la plupart du temps ) n’est pas de l’anti-américanisme : comme tout système militaire, le modèle US a ses forces et points faibles et ses limites.

En plus, tu ne connais même pas ce qu'il y a dans le "pipe" comme nouveaux projets.

Là je peux te dire qu'ils n'y a pas beaucoup d'adversaires qui seront capables d'infliger des pertes significatives aux américains. Toute résistance sera futile.  :lol:

Je pense que les adversaires s’adapteront : c’est en tout cas ce qui s’est toujours passé depuis le début de l’activité guerrière……….

Les Américains sont bien plus faibles en contre insurrection puisqu'ils ne peuvent massacrer librement, et que culturellement ils ont du mal.

Mais il s'adaptent à ce nouveau cas de figure, et créent de nouveaux moyens techniques spécifiquement dédiés pour adresser le problème, avec de faibles pertes pour eux. Ils s'adaptent en fait de manière à traiter tous les segments d'adversaires.

En Irak, le ratio de pertes entre insurgés et troupes US ( et associés à ces dernières ) était proche de 1 vs 1 à partir du moment où tu comptes la totalité des pertes US ( blessés au combat compris donc ) et où on se place sur un segment d’étude long : ce sont les insurgés qui se sont le mieux adaptés…………

En réalité, on s'achemine vers 3 types d'adversaires dont 2 technologiques (à parité, ou avec emploi asymétrique de la technologie facon volontés de l'Iran et des Chinois), ou de contre insurrection donc en civil, pour les armées non technologiques dont la lutte frontale en uniforme et unités régulières est impossible contre une armée à l'américaine.

Assez bien résumé par le nouveau concept français d'adversaires (armées de type Glaise, Tourbe, et Humus).

http://www.cdef.terre.defense.gouv.fr/publications/doctrine/doctrine09/version_fr/doctrine/art05.pdf

D’un autre côté, l’adversaire haut de gamme est ici défini comme pouvant « armée glaise » est limité à une armée régulière de 400000 hommes et une garde prétorienne de 80000 hommes :

http://www.cdef.terre.defense.gouv.fr/publications/doctrine/doctrine09/version_fr/doctrine/art06.pdf

Un adversaire dont la force armée est de l’ordre de 500000 hommes correspond à un adversaire moyen-oriental ( Syrie, Irak en 2003, Israél voire par légère extension l’Iran ou l’Egypte ) au maximum mais certainement pas à un adversaire d’Asie du Sud Est ( Chine, Corée du Nord, Vietnam, Inde ……… ).

Sans armes nucléaires, même la Chine ne pourrait résister aujourd'hui à une invasion américaine partielle.Demain, ça sera différent car les Chinois mettent aussi l'accent sur la technologie avec un budget R&D militaire qui dépasse largement la France et la GB réunie en réalité.Mais ça ne se fera pas en une année.

Permet moi d’en douter très fortement.

Je me permet ici de rappeler que le modèle US est directement issu de leur armée de la 2ième guerre mondiale avec une infanterie lourdement appuyée par l’artillerie et l’aviation à l’échelle tactique mais un problème de « lourdeur opérationnelle » ( c’est une armée peu manœuvrière ) et d’effectif très réduit : en gros une armée qui gagne par attrition de l’adversaire grâce en théorie à ses appuis ( en pratique, le ratio de pertes face aux allemands est de 1 vs 1, alors que les soviétiques perdent 2 hommes pour un allemand ).

Le modèle actuel reprend le même modèle à l’échelon tactique avec une infanterie professionnelle et un accent enfin porté sur la manœuvre ( l’échelon opérationnel a finalement fait l’objet d’étude dans l’US Army durant les années 80, 60 ans après l’armée rouge tout de même !! ).

Les problèmes de ce système sont les effectifs réduits de l’US Army doublés de la faible proportion d’infanterie à l’intérieur des effectifs totaux ce qui rend l’armée américaine peut être meurtrière mais aussi très fragile ( CF Goya : en 2003 il n’y avait que 40000 fantassins sur 480000 soldats dans l’armée de terre américaine soit 8%, une proportion presque 3 fois inférieur au chiffre de la 2ième guerre mondiale et 6 fois inférieure à celui de la première guerre mondiale ).

En termes simples, un adversaire des USA n’a besoin que de tuer ou blesser 20 à 25000 soldats US pour entraîner la paralysie offensive de l’armée US par simple attrition de son infanterie.

En conclusion, les forces armées US ne peuvent déjà plus espérer vaincre les forces militaires des pays du sud est asiatique ( pour mémoire et même en coalition, il faudrait perdre environ 100000 soldats US pour vaincre la Corée du Nord ).

Il est même possible ( mais pas certains du tout non plus ) que certains pays du moyen orient réussissent à infliger suffisamment de pertes à un éventuel corps expéditionnaire US ( de l’ordre de 5 à 6 équivalent division ) pour stopper une invasion US ( selon le terrain, la stratégie mise en oeuvre et la valeur tactique des troupes du dit pays ).             

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Je complète l'exposé de Loki, que j'approuve en grande partie, par le fait que s'il faut comparer à des conflits comme les 2 guerres mondiales, cela implique aussi l'élément qualitatif des personnels, issu principalement de la conscription et d'un volontarisme moyen des recrues (pros ou conscrites) d'un niveau inatteignable aujourd'hui, surtout par des armées professionnelles dont la qualité humaine du recrutement et la volonté de s'impliquer/rester dans l'institution ne sont pas réellement élevées, voire sont même franchement lamentables parfois, ce qui en soi limite énormément les capacités des unités de combat, les possibilités tactiques et d'emploi, et la réflexion militaire.

C'est particulièrement vrai aux USA où, pendant les 2 guerres mondiales, le niveau de sélection a pu être extrêmement élevé grâce à l'abondance du "matériel humain", qui plus est une ressource extrêmement volontaire à cette époque; bref, malgré les besoins énormes, le réservoir était vaste et volontaire, et les corniauds pouvaient rester au placard, un luxe que tout le monde n'avait pas.

Et c'est quand même grave de sous-estimer, et encore plus à ce point, l'être humain dans la guerre en le réduisant au simple rang "d'utilisateur" de matos ultra-technologique dont il n'y a qu'à augmenter le temps d'entraînement et le nombre de balles tirées pour optimiser l'efficacité. Drille un corniaud jusqu'à l'épuisement et l'abrutissement total, il sera un singe savant qui sait tirer, faire 3 manoeuvres et courir, et rien de plus; pour le reste, il sera toujours un corniaud. Ne lui donne aucun espoir de carrière (pour limiter le budget pension), et il n'essaiera même pas de bien faire.

Et le cadre d'emploi, la doctrine, la "répartition du travail" pour le combat, les structures d'unités, le niveau d'initiative à chaque échelon, le commandement à chaque niveau.... Bref, tout ce qui orbite dans les domaines allant de la petite tactique du groupe de combat jusqu'à l'art opérationnel d'un corps d'armée, tout cela reste, encore aujourd'hui, le premier déterminant de l'issue d'un affrontement sur un théâtre donné, une fois passé le niveau de la grande stratégie et le fait de savoir si un conflit est opportun ou non et s'il est gagnable ou non, et si oui avec quelle approche et quel outil.

Pour les guerres récentes, c'est encore pire de se fonder dessus pour tirer de grandes conclusions pour ce qui est de la façon dont se résoudrait un conflit. McNamara a payé cette erreur très cher avec l'approche statistique de la guerre du VietNam. Peut-être, dans l'absolu des fantasmes de matheux (qui revendiquent le monopole du professionalisme de la guerre :P :lol:), une guerre est-elle transposable en statistiques et donc potentiellement prévisible dans ses résultats, même à la louche. mais ça n'a en mêlée avant de crever. Et il y eut la bataille des Eperons d'or et Crécy.

L'exercice de 2002, avec les Marines version Guérilla High-Tech vs le reste des forces US version RMA devrait être vu comme un tournant dans l'histoire militaire, s'il n'y avait tant d'intérêts en jeu derrière, mais aussi de l'idéologie profondément ancrée chez les ricains sur ce qui est de la "silver bullet" technologique, cette baguette magique des temps moderne qui pense et fait à la place du soldat.

En revanche, s'il y a bien un domaine de la guerre où les USA se sont révélés absolument imbattables depuis 45, c'est bien celui de la propagande, de la com, du storytelling, si efficace qu'il intoxique même les décideurs politique et militaire; il est même probable que certains ont réellement cru que l'Irak avait la 4ème armée du monde et que chaque soldat US était un surhomme pouvant liquider 40 adversaires avant de concéder une blessure.

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Je trouve que les américains n'ont pas changé fondamentalement de stratégie depuis la seconde guerre mondiale, ils reposent essentiellement sur leur supériorité aérienne pour avancer prudemment en évitant le contact trop proche avec l'ennemi qui rendrait l'artillerie et l'appui aérien dangereux pour leurs propres troupes, ils reposent sur la technologie et le matériel pour limiter leurs pertes, de ce fait ils ont une logistique très lourde qui consomme énormément d'hommes et de ressources.

Et comme ils sont habitué à cette supériorité numérique et technologique, ils s'en passent très difficilement, il suffit de voir la bataille des Ardennes, ou la guerre de Corée, quand pour des raisons climatiques ou d'opposition aérienne trop forte, ils perdent leur soutien aérien, ils se retrouvent paralysés et cèdent parfois à la retraite panique quand au sol ils affrontent un adversaire motivé et bien entrainé.

Et lors de chaque conflit suivant, ils répètent les mêmes erreurs encore et encore, pensant à chaque fois que les progrès technologiques qu'ils ont effectués leur permettront d'éviter de se retrouver dans la même situation que lors du conflit précédant, en oubliant à chaque fois que l'adversaire évolue lui aussi technologiquement, et que le progrès n'est pas que dans un sens.

C'est surtout au niveau des états major et des politiques que je situe ces erreurs, bien souvent liés aux lobby du complexe militaro-industriel, souvent les soldats du front se sont retrouvés obligés d'innové et de s'adapter parfois brillamment, mais ces enseignements sont systématiquement oubliés par les "cranes d'œufs" dans les bureaux lors de la guerre suivante.

A mon avis, cette conception de la guerre aurait été catastrophique face à l'URSS, ils se seraient retrouvé face à un adversaire supérieur numériquement, ils n'auraient pas pu établir de supériorité aérienne vu qu'ils auraient affronté une aviation pléthorique pouvant se permettre des taux d'attrition bien supérieur, des adversaires nombreux, bien entrainé et équipés, très diffèrent de l'armée allemande épuisé de la fin de la guerre qui leur donna pourtant du fil à retordre.

Quand à espérer envahir la Chine actuel, quand on voit le mal qu'ils ont à gérer l'Irak, divisé et absolument pas unie contre l'envahisseur avec seulement 26 millions d'habitants, vouloir s'attaquer à la Chine d'1 milliard 400 millions d'habitants, très patriotes et bien organisés, c'est tout simplement surréaliste. Ils n'arriveraient même pas à tenir un bout de côte, sans compter que les militaires chinois ont étudiés à fond les faiblesses de l'armée américaine, et ils ont agit en conséquence, en se dotant d'une grande quantité de missiles antiaériens et antinavires, ils éreinterait l'armée américaine en quelques jours.

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Pour la Guerre Froide, ça dépend quand même pas mal du moment; dans les années 70, ils auraient effectivement salement souffert. Dans les années 80, rien n'est si certain; et l'URSS n'était pas exempte elle-même de nombreux problèmes pour soutenir un effort de guerre, ainsi que de problèmes de fiabilité de matériels, d'entretien, de logistique (l'Armée rouge, comme l'armée ricaine, n'était pas précisément frugale en pétrole, pièces détachées et munitions), mais plus encore de motivation. Les soldats soviétiques des années 80 étaient-ils encore ceux de la Grande Guerre Patriotique :rolleyes:? y'a plus d'une raison d'en douter.

vouloir s'attaquer à la Chine d'1 milliard 400 millions d'habitants, très patriotes et bien organisés

La capacité ricaine à envahir durablement même une partie de la Chine est aujourd'hui une illusion, c'est un fait. Mais de là à avoir ce regard monolithique sur la Chine, c'est une autre paire de manche; la Chine intérieure, surtout, est peu unie, pleine de conflits souvent violents (et désormais passés sous silence depuis 2003, date à laquelle la constante augmentation des révoltes de paysans expropriés et ouvriers maltraités a dépassé les 20 000 par an), et nécessite que plus de la moitié de l'armée soit utilisée comme une force de police musclée qui ne fait pas dans le détail.

Globalement, l'armée US souffre du même problème que toutes les grandes armées dans l'histoire: sa taille et sa position de puissance dominante, confortées par une relative invulnérabilité liée à sa situation géographique, la rendent inapte et peu encline à se remettre en question. Et le seul réel danger qu'elle ait eu à affronter, la menace nucléaire soviétique, n'était pas de nature à changer profondément les manières de voir concernant les conflits conventionnels, et ce d'autant plus qu'à cette période, aucune autre puissance ne pouvait la menacer sur un plan conventionnel.

Les leçons et adaptations qu'elle a retirées l'ont été après des engagements limités et clairement circoncis à des environnements spécifiques; elles n'ont pas toutes été bien prises, en plus, et ont été dangereusement interprétées.

Il est assez symptomatique qu'il ait fallu près de 40 ans après la 2ème GM pour que les ricains arrivent à concevoir l'idée même d'un art opérationnel avec l'Airland Battle, renforcé par le changement de la RMA. Dans le genre "être prêt pour la guerre d'hier", ça reste un must extrêmement cher.

Les Marines sont un cas à part en ce que leur nature expéditionnaire, leurs engagements, plus réguliers et plus variés, et leur statut de "relégués" sur les questions de dotation, ont contraint à une réflexion et à un certain niveau de remise en question permanente (un peu comme la légion pendant le "désert conventionnel" des engagements français entre 1962 et 1991).

Mais il y a aussi une question culturelle profondément ancrée chez les ricains; c'est à la fois intrinsèquement culturel (idéologie du progrès et sa part de "naïveté") et lié à leur situation d'abondance matérielle, que de s'en remettre presque religieusement au "toujours plus" technologique plutôt qu'à la réflexion. En somme, le confort les éloigne d'une qualité soi-disant liée à la nature même du capitalisme de marché libre (par opposition à une économie planifiée ou juste dirigiste, qui est un capitalisme d'Etat), à savoir de s'adapter et de gérer une constante optimisation des allocations de ressources, ce qui est invalidé par la taille de l'organisation militaire US et les intérêts qui président aux grandes décisions et choix stratégiques, et donc à la définition de l'outil qui va (censément) avec. Ajoutez à cela la lâcheté politique et la méconnaissance profonde du domaine, pour faire préférer instinctivement au Pentagone le choix de ce qui est transcriptible en chiffre et quantifiable (même si c'est bidon, c'est rassurant), plutôt que celui de la réflexion dont personne ne sait jamais où elle va mener et ce qu'elle va remettre en question.

L'Empire Romain a su s'adapter longtemps avant tout parce qu'il n'avait pas de silver bullet, et plus encore parce que ses frontières étaient presque toutes au contact de menaces bien réelles, qui se rappelaient à lui en permanence à petite échelle (mais partout), et de façon massive et réellement dangereuse assez régulièrement (au moins une fois par siècle, et pas que pendant de courtes périodes).

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Excellent topic messieurs, arguments pertinents et articulation logique claire.

L'exercice de 2002, avec les Marines version Guérilla High-Tech vs le reste des forces US version RMA devrait être vu comme un tournant dans l'histoire militaire, s'il n'y avait tant d'intérêts en jeu derrière, mais aussi de l'idéologie profondément ancrée chez les ricains sur ce qui est de la "silver bullet" technologique, cette baguette magique des temps moderne qui pense et fait à la place du soldat.

Tu parles de l'exercice où les forces "RMA" se sont pris une branlée et qui a été redémarré en version scriptée ?

EDIT : Millennium Challenge 2002 (MC02), que ca s'est appelé.

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Yep, et suivi de la démission tonitruante du patron des Marines et d'une explication toute politiquement correcte du général responsable de l'exercice; genre "pourquoi arrêter un exercice à X centaines de millions plutôt que de le refaire -en version bien scénarisée :P- et d'en tirer des masses de données très intéressantes" :rolleyes:.... Le refaire vu que ce rassemblement coûte un max, pourquoi pas? Mais tel que ça a été fait, ces données valent-elles quelque chose, sinon leur pesant en dollars pour les militaires, politiques et industriels qui avaient écrit le résultat avant le début des manoeuvres?

Ce que ça a montré, c'est surtout qu'une force professionnelle (en infériorité numérique, situationnelle et logistique, mais aussi et surtout question hardware) utilisant des moyens en petite partie hi tech (en fait surtout les armes "bas du spectre") mais surtout low tech (communications, déplacements, vecteurs) ont fait un dégât énorme, ce qui devrait faire réfléchir, étant donné qu'il est peu sage de compter éternellement sur des forces de guérillas idéologiques et motivées mais en grande partie faites d'amateurs, et encore moins sage de croire que des armées même très inférieures technologiquement, mais d'Etats solides, réagiront comme les stratèges Nintendo et soi-disants experts "professionnels" autoproclamés le prévoient. Ceux-là ont un peu trop lu Tom Clancy et continuent à croire que l'adversaire ne réfléchit pas et que la technologie est sans échapatoire.

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OK. Juste en passant, le patron des forces low-tech était déjà à la retraite et n'était "que" général trois étoiles (donc n'a pas commandé l'USMC).

Plus généralement, ma pensée sur la technologie a été très influencée par l'article de Science & Vie sur les Euromissiles : ca repose généralement sur des technologies coûteuses et pas totalement maîtrisées (avec risques d'échec comme le PA à catapultes EM, ou de dérapage comme le F-35), et c'est largement contré avec des adaptations faciles et à bas coûts.

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A propos de Wargames, il y a un exemple connu : avant la bataille de Midway, les japonais avaient fait des simulations de la bataille et devant les résultats médiocres, l'EM avait scripté les résultats pour simuler une victoire japonaise..........

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D'un autre côté dans le cas de Midway, aucun wargame ne pouvait si facilement être prophétique; la chance a quand même beaucoup joué pour les ricains (voir le cas du fameux PBY retardé par un problème technique.... Et que ça a servi puisque c'est lui qui a fait le premier repérage), et les Japonais avaient quand même de bonnes chances de porter un coup rude aux ricains. Après, les probabilités de succès décisif n'étaient pas aussi élevées qu'elles auraient pu l'être si l'opération avait été déclenchée plus tôt, quand Yamamoto l'avait préconisé; lui savait s'élever au-dessus des impératifs politiques irréalistes, y compris au sein même de la très compliquée structure de commandement de la flotte combinée.

Dans ce cas précis, les résultats du kriegspiel n'étaient-ils pas plus hasardeux en raison des faibles capacités de détection de l'époque (sur un terrain aussi vaste), plutôt qu'à cause d'un scénario décrétant que les armes japonaises étaient supérieures? Cette grande partie d'échecs à l'échelle d'un océan se faisait surtout avec un bandeau sur les yeux.

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