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[Fiction] Opération Mousquetaire - Un raid de Rafales


FATac
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Hello à tous,

Il y a, de ci, de là, sur le forum, divers fils qui relèvent de la fiction (Brésil VS France, PAN vs ... pour ne reprendre que les derniers).

Nous n'avons pas une section spécifique aux fictions, what-ifs et autres récits. En attendant d'en avoir une, je crée ici un petit fil pour vous en poster une modeste (de fiction), que j'ai écrit.

Ce récit est divisé en plusieurs posts, plusieurs sections, décrivant chacune une partie du raid.

Si c'est Hors-Sujet, ou inadapté pour le forum, je fais entièrement confiance aux Modérateurs pour ranger cela dans la grande poubelle qui va bien.

Voila, voila ... j'espère ne pas avoir fait d'erreur dans l'ordre du postage ... je relis tout demain pour m'en assurer.

Bonne lecture, bonne soirée, enjoy ...

Edit de Fenrir: Le Hawkeye veille a ce qu'il n'y ait pas d'interférence dans la progression. Out.

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Opération Mousquetaire

24 mars - 02:26 Zulu, 21000 pieds au dessus du désert, à 50 nautiques de la frontière.

« Rapier Leader, from Gusteau. 3000 kg transfered. Clear to disconnect.

- Rapier Leader. Wilco. Disconnect.

- Gusteau. Disconnected. Go reform Rapier Leader. »

L'opérateur de ravitaillement venait de compléter les pleins de deux patrouilles de deux Rafales lourdement chargés. Il autorisait le dernier appareil à quitter la position de ravitaillement et à rejoindre sa formation, quelques dizaines de mètres en arrière, sur tribord.

Dans les premiers reflets du soleil l'ensemble du dispositif aérien s'étageait à quelques encablures du KC-135 : quatre Rafales, groupés deux à deux, tous très lourdement équipés. Deux monoplaces, porteurs de bidons de 2000 litres et armés chacun de six AASM sous emport triple constituaient le groupe Fleuret. Deux biplaces, eux aussi équipés de bidons, mais armés d'encombrants missiles de croisières, répondaient à l'indicatif Rapière, que l'opérateur texan du Tanker s'était approprié sous sa forme anglo-saxone « Rapier ». Le commandant des deux patrouilles, Rapière leader était aussi encombré d'une nacelle de reconnaissance Reco-NG. Tous les appareils portaient un panachage de missiles MICA Infra-Rouge et Electro-Magnétique sous le fuselage et en bout d'ailes.

« Rapière Leader à Compas. Patrouilles rassemblées, pleins complétés, nous sommes prêts pour l'opération Mousquetaire.

- Compas pour Rapière. Roger. Stand by. Je vous transfère à Cardinal qui assurera votre contrôle avancé et votre soutien électronique pendant toute l'opération. Amusez-vous bien. Over.

- De Rapière Leader. Roger Compas. Merci les gars et à tout à l'heure. »

Après un rapide coup d'oeil à ses ailiers, pour s'assurer que tout allait bien, le Leader vérifia sa montre. Deux minutes avant l'heure prévue pour le début de l'opération, il contacta le contrôleur qui lui était affecté spécialement pour la mission.

« Rapière Leader avec Cardinal. Nous sommes en stand by. Attendons la clearance pour l'opération Mousquetaire.

- Cardinal avec vous, Rapière Leader. 5 sur 5. Contact radar. Loose control. Vous êtes cleared. L'opération Mousquetaire est autorisée.

- Rapière. Wilco. Frido, c'est toi qui nous taske ? Qu'est ce que tu fous dans cette baleine ? La place d'un pilote de ta classe, c'est dans le cockpit d'un chasseur, pas dans un AWACS !

- Cardinal. Ziplip, Rapière Leader. Pas de noms. Tenez vous en à la procédure. »

Son enthousiasme douché par la réponse sèche du contrôleur, le Commandant Stéphane « Wotan » Rimplebach bascula sur l'interphone avec son Navigateur-Officier Système d'Arme, le Commandant Benjamin « Robin » Rossignol. Il était certain d'avoir reconnu la voix de leur vieux camarade, depuis l'École de l'Air, le Commandant Frédéric « Frido » Lallemand.

« Robin, tu l'as entendu comme moi, c'était Frido !

- Probable, Wotan.

- Cet enfoiré ne répond plus à personne depuis deux mois, personne ne sait où il est, et quand il réapparait, il ne veut pas me parler !

- Affirm. Et je dirais qu'il à raison. Allez, Wotan, on a un boulot à faire et un objectif qui nous attend. On a un top de nav dans 30 secondes.

- Roger, on y va. »

Repassant en diffusion générale, Wotan assura la position de ses mains sur le mini-manche et la manette des gaz avant de donner les dernières consignes à ses ailiers :

« Leader à tous. Top à 20 secondes pour un break à droite, cap 080, descente à 600 m, 600 noeuds.

- Rapière 2. Copy.

- Fleuret 1. Copy.

- Fleuret 2. Copy.

- Leader. Cinq, quatre, trois, deux, unité, top break !! Messieurs, c'est parti. »

D'un même geste souple, Wotan bascula le manche franchement à droite tout en le tirant légèrement vers l'arrière. Immédiatement, le Rafale bascula sur l'aile droite et amorça son changement de direction. Les indications de cap défilaient de droite à gauche sur le haut de la visualisation tête haute. En trois secondes, le cap voulu était atteint. Le pilote relâcha son effort et rétablit son appareil en vol horizontal. Un rapide coup d'oeil par dessus son épaule lui permit de repérer ses ailier terminant leur manoeuvre et venant se ranger derrière lui, à distance. Il poussa alors le manche et la manette des gaz afin d'amorcer la descente vers leur route de mission.

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Quartier Général de l'Alliance

24 mars - 02:31 Zulu, table des cartes, salle des opérations aériennes.

Trois généraux des différentes nations de l'alliance étaient penchés sur la carte du secteur frontalier. Derrière eux, des officiers de coordination tactique s'affairaient, à leurs consoles, dans un bruissement de communications assourdies. Un des opérateurs quitta soudain son poste pour venir porter une note au plus galonné des généraux, un pilote de l'US Air Force, vétéran des campagnes du Golfe Persique. A la lecture de celle-ci, il sourit, et se retourna vers son homologue français :

« Général Lantier, ça y est. Vos hommes sont partis. Votre opération « Mousquetaire » se dirige vers la base d'Al Khafrah. Cependant, je doute réellement que vous puissiez la mettre totalement hors-service avec si peu d'appareils. Sans l'insistance de votre gouvernement auprès du mien, je n'aurais pas laissé cette opération se dérouler. Il y a trop d'enjeu.

- J'en suis tout à fait conscient, Général Mc Erlin. Ce sont cependant nos meilleurs éléments, et je suis persuadé que vous allez être surpris de leurs capacités et par leurs résultats.

- Peut-être, Général Lantier, mais je ne peux pas prendre de risque. Vos hommes ont une heure pour réussir. Dans soixante minutes, je lance un second raid pour assurer la destruction de la base. J'ai huit Viper et autant de Strike Eagle que je maintiens en alerte. D'ici-là, la zone est sous votre contrôle exclusif.

- Il n'y aura pas de problème. Les opérations terrestres pourront commencer à l'heure prévue, et mes hommes auront supprimé la menace aérienne d'ici-là. La mission a été parfaitement préparée, avec les derniers renseignements à jour. Permettez-vous que je rejoigne une console pour suivre la progression des opérations ?

- Allez-y, Général, et tenez-nous au courant. »

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Opération Mousquetaire

24 mars - 02:35 Zulu, 2000 pieds, à 10 nautiques de la frontière.

En file indienne, les quatre appareils Rapière et Fleuret défilaient à toute allure au dessus des dernières dunes. Le relief devenait un peu plus rocheux à mesure que la zone de la frontière approchait. Dans certains creux du relief, sur les rares pistes du secteur, quelques convois de blindés  s'animaient et quittaient leur position d'attente pour prendre leur place en vue des opérations terrestres à venir. Des soldats, lourdement couverts de leurs protections balistiques, tournaient la tête en tout sens pour apercevoir la formation qui les survola en un éclair.

Il était temps pour Wotan de reprendre contact avec le contrôle pour valider l'axe de pénétration :

« Rapière Leader, pour Cardinal. Frontière proche. La route est elle dégagée ?

- Cardinal. Picture clean. La voie est libre. J'ai un peu de mouvement terrestre dans le secteur de votre point de passage. Je vous recommande le masquage par le relief. Descendez un peu et franchissez 5 km au sud du point prévu, vous serez plus discrets.

- Wilco, Cardinal. Les Rapières et les Fleurets, on dévie et on descend. Collez-vous au terrain, et fence in.

- Rapière 2. Wilco.

- Fleuret 1. Wilco,

- Fleuret 2. Wilco. »

Wotan enclencha le mode de suivi de terrain, et ajusta la garde au sol à 500 pieds. Sur son écran cartographique, il comprit aussitôt la suggestion de Cardinal : un chapelet de collines séparait le point de passage proposé de celui prévu au briefing. Si une patrouille terrestre ennemie trainait dans le secteur, elle les entendrait peut-être, mais ne pourrait pas les voir grâce à cet écran providentiel.

Il bascula le commutateur d'armement sur « On » et éteignit ses feux de navigation. Derrière lui, Robin vérifia le bon fonctionnement du système SPECTRA d'auto-protection et balaya l'horizon devant eux au moyen des caméras de l'OSF. Les trois ailiers procédèrent de la même manière au même moment. Quelques secondes plus tard, les quatre appareils entraient en territoire ennemi, tous leurs systèmes prêts au combat, déboulant au ras du sol entre les collines.

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Opération Mousquetaire

24 mars - 02:45 Zulu, 600 pieds/sol, en territoire ennemi.

Depuis maintenant dix minutes, les appareils du raid étaient chahutés par le vol à très basse altitude. Les avions, lourdement chargés, réagissaient malgré tout quasi-instantanément aux sollicitations du pilote automatique grâce aux commandes de vol électriques. Les avions parcouraient le fond d'une vallée, tapis près du sol, et les pilotes voyaient se dessiner, dans leurs visualisation tête haute, la topographie qui les attendait quelques kilomètres plus loin. Le système de navigation leur affichait, à tout instant, les marges d'évolutions qui leur restaient avant une altitude plancher, ainsi que les trajectoires disponibles pour une éventuelle manoeuvre évasive d'urgence.

Les pilotes étaient aux aguets. La menace pouvait surgir de n'importe où, et à n'importe quel moment. La pénétration à très basse altitude est un exercice éprouvant. L'automatisation du pilotage permet de se concentrer sur tous les autres aspects, et notamment de gérer les capteurs afin d'anticiper sur les réactions ennemies et de préserver l'effet de surprise. Tant l'Optronique de Secteur Frontal que le SPECTRA, tous les systèmes étaient à l'écoute et rafraichissaient, sur un écran, une liste de tous les points à surveiller, toutes les menaces potentielles. Certains indicateurs se faisaient de plus en plus menaçant.

« Rapière Leader pour Cardinal. Je demande une nouvelle situation tactique, il y a des trucs qui nous chatouillent avec leurs émisions.

- Cardinal. Je suis au courant. Nous nous en occupons depuis un moment déjà. Qu'est-ce qui vous gène ?

- Rapière Leader. Il y a un gros émetteur derrière nous, mais je présume que c'est vous.

- Tout juste, mais faites comme si je n'étais pas là.

- On a aussi un radar aéroporté devant. Il nous embête un peu. SPECTRA nous donne son relèvement, mais les émissions sont instables. Nous n'arrivons pas à avoir sa distance. On fonce droit dessus et il est de plus en plus puissant.

- Cardinal confirme. Vous avez un AWACS ennemi devant vous. J'ai la distance, il est à 100 km devant vous. Vous continuez comme on vous l'a dit au briefing. Vous laissez SPECTRA s'occuper de votre protection, son brouillage suffira. Leur radar est totalement dans le gaz avec ce que je lui envoie depuis quelques minutes. Je le floode avec du bruit, vous ne dépasserez pas de tout ce qu'il reçoit.

- Rapière Leader. Wilco. Mais ça va être chaud quand on va passer au plus près.

- Cardinal. Je suis en support. Ca ne posera pas de problème. Over. »

Wotan était quand même inquiet. Il n'aimait pas avoir à gérer une menace aérienne. Sa formation initiale en escadron de bombardement lui permettait de prendre en compte la menace Sol-Air sans appréhension. Supposer qu'un ou plusieurs appareils ennemis pouvaient, à tout moment, le repérer et lui fondre dessus le mettait cependant mal à l'aise. Pour autant, la mission se déroulait dans problème jusque là, ce qui le rassurait un petit peu.

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Opération Mousquetaire

24 mars - 02:46 Zulu, 20 kilomètres plus loin.

« Cardinal pour Rapière et Fleuret. Vous êtes toujours gênés par la vigie devant vous ?

- Rapière Leader. Affirm. J'ai peur qu'elle ne finisse par nous voir, même si l'on reste collés aux pâquerettes.

- Cardinal. Ca va être dur, il n'y a pas de pâquerettes dans la région, alors on fait comment ? J'ai bien une solution. Vous voulez profiter du spectacle ?

- Rapière Leader. Affirm.

- Cardinal. Je vous envoie une clef de contrôle d'émissions par liaison de données. Vous l'activez sur vos radars, comme cela vous pourrez vous caler sur mes émissions et avoir une image de ce qu'il y a devant, et vous restez passifs.

- Rapière Leader. Reçu. »

Un coup d'oeil à un de ses écrans permit à Wotan de voir que Robin, son Navigateur-Officier Système d'arme, était déjà en train d'activer les paramètres transmis par Cardinal. Au commandes de  Rapière 2, le pilote, le Capitaine Michel « Choco » de Raynal laissait aussi son équipier, le Capitaine  Isabelle « Sunny » Racineux réaliser la manipulation. Seuls à bord de Fleuret 1 et 2, les pilotes durent distraire un instant leur vigilance pour activer la carte de paramètres reçue.

Bientôt, les quatre appareils de la formation étaient rigoureusement à l'écoute des mêmes signaux électro-magnétiques. Leurs Radars à Balayage Electronique et à Antenne Active étaient en attente, passifs.

« Cardinal. Vous y êtes tous ? Alors c'est showtime ! »

A ces mots, l'espace fut remplis par une puissante émission électronique, braquée sur l'avion de guet aérien ennemi. L'électronique des quatre Rafale reçu ces signaux et les traita comme s'il s'agissait des siens, dressant la situation tactique sur le scope radar des quatre appareils.

« Rapière leader. Merci pour l'illumination, Cardinal. Il est à 80 km devant nous, très haut. C'est hors de portée pour nos MICA, nous sommes trop loin et la différence d'altitude est trop importante. Que fait on ?

- Cardinal. Vous restez au spectacle. Il va falloir être un peu patients. »

Une trentaine de secondes plus tard, les appareils virent la trajectoire de l'AWACS évoluer. Il tournait, accélérait et perdait de l'altitude.

« Rapière Leader. Les paramètres de la cible évoluent, Cardinal.

- Cardinal. Affirm. Ils ont repéré que je les illuminais et ils tentent une manoeuvre évasive. Mais ce n'est pas fini. »

Les secondes s'écoulaient lentement, au fur et à mesure que l'appareil ennemi complétait lourdement son demi-tour. Le SPECTRA des avions d'assaut enregistrait de nouvelles émissions. L'AWACS tentait de retrouver l'origine du signal qui le poursuivait et de le brouiller. Et tout à coup, plus rien. Le plot radar disparut instantanément et la ligne du tableau des menaces s'effaça simultanément.

« Rapière Leader. Contact perdu. Les émissions ont cessé.

- Cardinal. Affirm. Splash one. Vous n'avez pas été prévenu. Il y a eu un double tir Fox 3 à très longue portée il y a soixante-dix secondes. Je vous ai juste permis d'assister à la mise à mort. La voix est libre. Continuez. »

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Opération Mousquetaire

24 mars - 02:53 Zulu, 50 nautiques de Al Khafrah.

« Rapière Leader à 2. Prêt pour le tir ? Popup de 200 pied par sécurité, mais on reste sous le relief. A cinq … quatre … trois … deux … unité … tir.

- Rapière 2. tir. »

Les deux appareils avaient effectué une très légère ressource. Au signal de tir, ils larguèrent simultanément leurs lourds missiles de croisière. Les équipages s'attendaient à un secousse prononcée : ils larguaient chacun deux tonnes et demi d'armement d'un coup. Il n'en fut rien, le système de commandes de vol ayant anticipé l'allègement brutal et s'étant reconfiguré instantanément pour fournir les mêmes réactions qu'à pleine charge.

Les lourds missiles de croisière déployèrent leurs ailes aussitôt après le largage et éjectèrent les caches qui obturaient leur entrée d'air. Ils planaient depuis deux secondes quand, simultanément, des cartouches pyrotechniques lancèrent leurs turboréacteurs dans une bouffée de fumée sombre. Aussitôt, les missiles accélérèrent progressivement, s'éloignant de la formation de Rafales qui progressait à vitesse réduite.

« Rapière 2 à Leader. Tir confirmé. Je suis content que les miens aient fonctionné.

- Leader. Tu en doutais ?

- Rapière 2. Affirm. Il a quand même fallu les sortir de la naphtaline, mes Apaches, et ils ne sont pas qualifiés sur Rafale.

- Le Scalp l'est, tu n'avais pas de soucis à te faire. Maintenant, la mission continue. On reste dans cette vallée, cap au nord … on laisse l'objectif défiler par le travers, à droite. Au débouché de la Vallée, dans la plaine, il y a une ville sur laquelle on va faire un Show of Force de diversion. On fait croire que l'on va attaquer la capitale, avant de rebrousser chemin sur notre objectif réel. Allez, plein gaz on a du chemin à faire et pas longtemps pour y arriver. »

Poussant les manettes des gaz, les quatre appareils accélérèrent en souplesse et coiffèrent leurs missiles de croisière au moment ou ceux-ci viraient de bord pour quitter la vallée par un large col en direction de leur objectif. Collant au terrain, ils dévalaient vers la cité au dessus de laquelle ils devaient se faire remarquer.

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Al Khafrah Air Field

24 mars - 02:58 Zulu, Bureau du commandant de base.

Le Général Bedaz El Mourad était à la fois furieux et inquiet.

Certes, il s'attendait à l'imminence d'un assaut des forces de la coalition. Cela faisait des semaines que les alliés roulaient des mécaniques et que les ambassades multipliaient les contacts infructueux. L'épreuve de force était donc imminente. Et c'est à sa base que revenait le douteux privilège de couvrir la zone probable de front. Des munitions supplémentaires avaient été sorties des dépôts et livrées en grand nombre. Les mécaniciens s'affairaient pour aligner le maximum d'avions opérationnel pour l'instant du déclenchement des hostilité. Dès le début de l'assaut ennemi, ses effectifs de défense aérienne seraient renforcés par des bombardiers et des avions d'assaut, pour l'instant à l'abri en arrière, afin de casser les reins des brigades mécanisées.

Cependant, il venait d'apprendre la disparition en plein ciel de l'appareil d'alerte avancée que l'État-Major avait placé en piquet, entre sa base et les forces de la coalition. L'appareil s'était volatilisé des écrans radar près de dix minutes plus tôt. Aussitôt prévenu, il avait fait décoller les deux avions qu'il maintenait en alerte armée, et avait exigé l'armement immédiat de deux appareils supplémentaires.

Aucun signe avant-coureur n'avait permis de prévenir le drame. C'était comme si l'AWACS avait été abattu par un avion invisible. Ces maudits américains auraient ils utilisé leurs fameux chasseurs furtifs aussi loin de leurs bases ?

Pour couronner le tout, il venait de recevoir un appel d'une caserne d'une ville proche. Une petite formation d'avions inconnus avaient été aperçue quelques minutes auparavant. Ils ne semblaient pas se diriger vers la base, mais plutôt remonter vers la capitale, plus au nord. Toutefois, leur présence à moins de cent kilomètres de ses installations, sans alerte préalable, était préoccupante pour la suite. Il avait envoyé ses deux intercepteurs à la poursuite de cette menace, sur un cap pour réaliser une interception lointaine.

Le Général décida alors de rejoindre son PC Opérations, dans le bunker au dessus duquel était construit son bureau. De là, il pourrait joindre tous ses auxiliaires, il aurait une vue synthétique des opérations, et il serait surtout protégé par deux mètres de béton armé au cas où une frappe était déclenchée sur ses installations.

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Opération Mousquetaire

24 mars - 02:58:45 Zulu, Fleuret 2.

Le calculateur du Système de Navigation et d'Attaque avait déterminé l'instant optimal pour le largage des 6 bombes AASM qu'emportait le Rafale. Les cibles, connues à l'avance, avaient été rentrées dans le système avant le décollage, et la séquence de tir était programmée. Le calculateur déclencha l'allumage du témoin de largage, dans la visualisation tête haute.

Le Lieutenant Simon Matou Martineau réagit immédiatement et instinctivement, ainsi qu'il l'avait déjà pratiqué au simulateur. Il tira fermement sur le manche pour amorcer une ressource, tout en poussant la manette des gaz pour maintenir sa vitesse. Puis aussitôt, il pressa le déclencheur MIssiles-Canon-ROquettes-BombES, le « microbe », en égrainant :

« Fleuret 2, bombs away, 1 … 2 … 3 … 4 … 5 … 6, dakota … Mud spot ! Mud spot ! Mud spot ! Music on»

Au fur et à mesure que les six bombes propulsées avaient été éjectées de l'avion, alors que l'altitude augmentait, les indicateurs de menace de SPECTRA avaient viré au rouge. Le tableau des menaces s'était rempli à une vitesse affolante et chaque ligne rapportait l'échec du brouillage des sources hostile car elles étaient trop puissantes et trop proches. Le système avait repéré le radar de poursuite d'une station de missile Sol-Air, ainsi que deux conduites de tir de canons guidés anti-aériens.

Matou, son avion allégé, n'envisagea qu'une seule option pour son salut : replonger vers le sol en gardant un oeil sur le tableau des menaces afin d'être prêt à réagir en cas de verrouillage d'une conduite de tir. Il ne vit donc pas ses bombes, lancée sur une trajectoire parabolique, allumer leur propulseur à poudre pour augmenter leur allonge et piquer droit sur leur objectif.

A bord de Fleuret 1, le Capitaine Sophie Sigma Sarracci avait accompagné la ressource de son ailier. Elle aussi avait vu les alertes, mais elle y était prête. Le calculateur de son SNA n'avait aucun objectif prédéterminé. Il accepta donc aussitôt les données fournies par SPECTRA. Le système d'auto-protection avait déterminé l'azimut de toutes les menaces, et la méthode interférométrique avait fourni suffisamment d'information de distance pour calculer une solution de tir. A son tour, elle pressa le « Microbe » à trois reprises :

« Fleuret 1, Bombs away, 1 … 2 … 3. »

Puis elle replongea vers le sol tout en gardant son OSF braqué dans la direction de la plus importante des menaces, le radar de guidage des SAM. Il ne restait plus qu'à compter sur l'efficacité du leurrage, en cas de tir de SAM, le brouillage étant insuffisant.

Conformément aux instructions du briefing, les deux avions entamèrent un large virage de contournement de l'objectif, afin de rester à portée de leurs capteurs et d'éviter un passage direct au dessus des défenses adverses. Cela leur permettrait de vérifier l'impact de leurs tir, mais donnerait aussi à Sigma la possibilité de larguer ses trois dernières AASM sur un objectif d'opportunité.

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Al Khafrah Air Field

24 mars - 02:59 Zulu, Bureau du commandant de base.

Le Général Bedaz El Mourad venait de sortir de son bureau et allait s'engager dans l'escalier qui le conduirait au Bunker de commandement, 5 mètres plus bas. Il avait encore la main sur la poignée de la lourde porte capitonnée lorsque le premier missile frappa la base.

Le missile Scalp pénétra dans le bâtiment de commandement par la fenêtre du bureau du Général, celle là même devant laquelle il se tenait une minute plus tôt. Dans un éclat de verre émietté sous l'impact, les ailes se brisèrent en emportant des fragments du mur de brique. Le corps du missile se disloqua, répandant le carburant qui lui restait dans la pièce et sur la façade, tandis que la double charge explosive tandem de 400 kg, avec sa coiffe protectrice durcie, continuait sur sa lancée et se fichait profondément dans le plancher qui recouvrait le dôme de béton du bunker.

Moins d'un dixième de seconde plus tard, une terrible déflagration retentit et un nuage de fumée noire et de poussière enveloppa la totalité du bâtiment. Le général reçu de plein fouet la porte capitonnée de son bureau, dégondée par l'explosion, et fut projeté dans l'escalier attenant, sous une cascade de gravas. Dans le Bunker de commandement, l'explosion, double en fait, perfora la couverture protectrice d'un trou de près d'un mètre de diamètre. La surpression de la détonation et le flot de gaz brulants dans une atmosphère confinée provoquèrent des lésions pulmonaire instantanée aux contrôleurs tactiques et aux opérateurs radio présents. La plupart moururent immédiatement de ces lésions barotraumatiques. L'ensemble du bâtiment commença à s'effondrer vers le trou béant creusé en son milieu, et déjà quelques flammes commençaient à en lécher les parois.

Au même instant, à l'autre bout de la base, le second Scalp lancé par Rapière Leader atteignit aussi sa cible. Il frappa, en son milieu, le monticule de terre qui recouvrait le principal dépôt de munitions de la base. La première explosion fût terrible. Elle éventra l'abri, projetant caillasses et fragments de béton à plus de trois cent mètres à la ronde. La seconde explosion fut apocalyptique. Les bombes et les missiles du dépôt furent éparpillés alentour. Certains, bien que non armés, explosèrent sous le choc, multipliant le chaos. Les pains de poudre des propulseurs de missiles s'enflammèrent, ajoutant des gerbes de flammes blanches dans le panache incandescent de fumée, ponctué de détonations secondaires.

Du même point de l'horizon surgirent les deux missiles Apache largués par Rapière 2. ils infléchirent légèrement leur course afin d'aborder la piste sous un angle de 10 ° par rapport à l'axe. Ecartés de près d'un kilomètre l'un de l'autre, en vol parallèle, ils éjectèrent la coiffe recouvrant leurs charges KRISS et commencèrent à les disperser selon la séquence prédéterminée : d'abord des charges à explosion immédiate. Les deux premières explosion eurent lieu juste à côté de la piste. Elles furent suivies de trois coup au but pour chaque apache, et d'une nouvelle paire d'explosions en bordure de piste. Les cinq dernières charges de chaque missile était à retardement. Elles allèrent se ficher avec plus ou moins de bonheur dans les taxiways et les parkings attenant de la base, en interdisant durablement l'usage : elles exploseraient, aléatoirement, une à douze heures plus tard, occasionnant de nouveaux dégats. Poursuivant sur leur lancée, les deux carcasses vides des missiles s'écrasèrent, un kilomètre au delà de l'enceinte de la base, dans l'embrasement de leur reliquat de carburant.

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Opération Mousquetaire

24 mars - 03:00 Zulu, Groupe Fleuret.

Sigma et Matou contournaient la base aérienne dévastée, les yeux rivés sur l'affichage des menaces et sur la visualisation de leur OSF. Matou, en champ large, compta ses premiers dégâts :

« Fleuret 2, sur tour de contrôle, impact … sur poste électrique, impact … sur poste carburant, impact … sur radar de surveillance, impact … sur première hangarette, impact … sur deuxième hangarette, impact … Carton plein ! »

Aussitôt après, Sigma aussi compta ses destructions :

« Fleuret 1, sur radar SAM, impact … sur défense AA, impact … sur deuxième défense AA, impact … vu, proche radar, un poste de contrôle de tir, bomb away … vu, bordure sud de la piste, batterie SAM, bomb away … vu, extrémité est de la piste, deuxième batterie SAM, bomb away … Dakota »

Axée sur la suppression des défenses Sol-Air, Sigma, de son oeil exercé, avait repéré les différents éléments constitutifs de la chaîne de défense. Ses trois dernières bombes furent tirées sur des coordonnées fournies par l'OSF : la direction par le pointage de la caméra, et la distance par le télémètre laser associé. Quinze secondes plus tard, les derniers coups au but étaient enregistrés. Il n'avait pas fallu trois minutes pour que la base ennemie soit transformée en enfer.

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Opération Mousquetaire

24 mars – 03:05 Zulu, Rapière Leader.

Rapière Leader orbitait largement, à une dizaine de kilomètre autour des décombres de la base, flanqué de Rapière 2. Depuis les derniers impacts sur les défenses anti-aériennes, il avait repris de l'altitude. Son système SPECTRA lui indiquait la disparition totale des menaces. D'en haut, la vue était bien meilleure pour sa nacelle de reconnaissance. Pendant que Wotan maintenait une trajectoire circulaire, contournant la base, un oeil sur les colonnes de fumées, Robin, en place arrière, faisait le rapport des destruction et expédiait des clichés haute résolution, commentés, par la liaison de donnée du pod.

A l'opposé sur la même orbite, mais à plus basse altitude, Fleuret 1 et 2 constataient aussi l'ampleur du désastre qu'ils avaient semé sur l'aérodrome.

« Fleuret 1 pour Rapière Leader, il n'y a plus grand chose qui ait l'air de vouloir nous embêter, là dessous !

- Leader, affirm. C'est un grand chelem, nous n'avons rien laissé pour les autres. J'ai même l'impression qu'on a pris leurs appareils d'alerte au nid. Il y a des épaves dans les hangarettes que Matou a détruit.

- Cardinal, ici. Désolé de vous décevoir, mais les appareils d'alerte étaient en vol, je les piste depuis leur décollage, il y a plus d'un quart d'heure. Ils ont fait demi-tour aux premiers impacts. Ils reviennent et ils ne sont pas contents. Deux bandits, hot et fast, à 20 nautiques au nord.

- Rapière Leader, merde, Frido, tu pouvais pas nous le dire avant, qu'on avait de la compagnie ! 20 nautiques, fast, ils sont quasiment sur nous, et je suis au premières loges pendant ma passe de Battle Damages Assessment !

- Cardinal pour Rapière, pas d'inquiétude. Ils n'émettent rien pour le moment. Music on s'ils vous illuminent. A tous, je vous transmets les pistes en liaison 16. Fleuret, en opposition, vous couvrez Rapière pendant la fin de leur passe.

- Fleuret 1, wilco.

- Fleuret 2, wilco.

- Rapière 2, reçu.

- Leader, copy. Tu fais chier Frido ! »

Alors que les appareils ennemis approchaient à vitesse supersonique, Wotan, mais aussi Choco et Sunny, à bord de Rapière 2, scrutaient le ciel dans la direction de la menace. Seul Robin, à bord de l'appareil leader, continuait son travail de reconnaissance des dommages infligés. Tout à coup, Wotan distingua un mouvement, haut, au dessus de l'horizon, dans l'axe exact de la piste transmise par Cardinal :

« Rapière Leader, tally, defensive, on plonge !

- De Robin, négatif Wotan, on reste où on est, je n'ai pas fini.

- Rapière 2, je descends.

- Leader, putain, Robin, me gonfle pas, on descend tu finiras plus tard !

- Robin, négatif, garde ta trajectoire. On ne prend pas plus de 2 G tant que je n'ai pas fini ma transmission. A tous, qui peut s'occuper des bandits ?

- Cardinal à tous, je vous envoie les pistes des hostiles en rafraichissement continu. Vous engagez à volonté.

- Fleuret 1, roger, mais je n'ai pas de solution. Pas de déconfliction, les Rapière et les hostiles sont alignés vus d'ici.

- Fleuret 2, roger. Same. Permission d'illuminer pour faire le tri ?

- Rapière 2, roger. J'ai les pistes et j'ai une solution de tir sur vos données.

- Rapière Leader, allez-y, merde, merde, merde, ils approchent. Air spike !!! Ca va être pour ma pomme !

- Cardinal pour Fleuret : négatif, vous restez discrets. Rapière 2, engagez en mode 3. le leader d'abord, le trailer ensuite. Rapière Leader, brouillez. Music on.

- Rapière 2, Fox 2 sur bandit leader … Fox 2 sur bandit trailer. »

A cette annonce, Choco aux commandes de Rapière 2, avait pressé deux fois le « microbe » pour déclencher ses tirs de missile en direction des pistes transmises par Cardinal.

Les deux missiles MICA à guidage infra-rouge ne voyaient pas leurs cibles, qui défilaient par le travers de leur lanceur, mais leur système de guidage était parfaitement averti de la manoeuvre à mener pour l'interception. Aussitôt après l'éjection du rail de lancement, alors que le propulseur s'allumait, les gouvernes se braquèrent à fond sur le côté, provoquant un brutal changement de cap en direction des deux Mig 29 qui approchaient à grande vitesse. Aussitôt alignés dans l'axe de leur objectif, les deux missiles enclenchèrent leur autodirecteur et commencèrent à rechercher leurs cibles. Repérant les deux avions ennemis au rayonnement de leur post-combustion et à l'échauffement cinétique de leur cellule, les microprocesseur des missiles comparèrent instantanément leurs position avec celles reçues avant le lancement, tout en tenant compte des données de leurs centrales inertielles. Chacun s'accrocha sur sa source et infléchit alors légèrement sa trajectoire en direction de l'objectif qui lui était assigné.

A bord des Mig, les pilotes restaient concentrés sur le verrouillage de leurs radars sur l'appareil le plus élevé : Rapière Leader, exposé comme un oiseau sur un fil pendant sa reconnaissance. Ils furent toutefois alertés par leur détecteur de départ de missile qui repéra l'ignition des moteurs fusées. Abandonnant leur interception, ils rompirent leur formation d'un break, l'un à gauche, l'autre à droite, tout en semant une profusion de leurres thermiques et électromagnétiques.

La réaction de l'appareil de tête fut trop tardive. Il avait à peine déclenché son roulis que le missile lui arriva dessus en un trait de vapeurs argentées. La fusée de proximité se déclencha à moins de trois mètres du ventre de l'appareil et les 12 kg d'explosif scellèrent le sort du chasseur. L'enveloppe du missile fut fragmentée par la charge, en dizaines de petites aiguilles d'aluminium et de fibres composites, éparpillées alentour avec une grande vélocité. Celles ci perforèrent la carlingue de toutes part et poinçonnèrent littéralement une des ailes. Le souffle de l'explosion acheva le travail en arrachant l'aile fragilisée par les impacts. L'avion s'abattit, désemparé, vomissant son carburant enflammé par les brèches béantes de son fuselage. Le pilote, bien que sonné par l'impact en pleine manoeuvre à haut G, eut à peine le temps de saisir la poignée d'éjection avant que l'avion ne s'écrase en un enchevêtrement de métal et de feu.

L'ailier, un peu en retrait, eu le temps d'amorcer sa manoeuvre avant que le second missile ne lui bondisse dessus. La volée de leurre envoyée dans un acte désespérée ne trompa pas l'autodirecteur qui était doté de filtres à fort pouvoir discriminant. Cependant, les quelques millisecondes nécessaires au traitement furent suffisantes pour écarter légèrement la menace. Le missile explosa à une cinquantaine de mètres de l'appareil, criblant l'espace autour de lui d'éclats mortels. Ceux-ci perforèrent la queue, les gouvernes et les tuyères du Mig, mais ne lui portèrent pas un coup fatal.

« Rapière 2, splash one bandit … miss one. Putain, j'ai raté l'autre ! … non, j'ai dû le toucher, il laisse un panache. Mais il approche par nos 8 heures. »

Le chasseur russe, touché, perdait son carburant par les impacts d'éclats de missile. Le kérosène se vaporisait, sous l'action du vent relatif, et accompagnait l'appareil en un panache de fumée blanche. Ses gouvernes endommagées avaient forcé le pilote à ralentir, mais son agressivité était intacte. Il voulait faire payer cette sanglante attaque à ces chiens d'occidentaux.

« Fleuret 1, en rapprochement rapide. Tally sur le deuxième hostile. Je vois sa trace. J'ai une solution de tir canon dans moins de 10 secondes.

- Cardinal, allez-y, Fleuret 1. Fleuret 2 en soutien, nous n'aurons pas droit à une autre chance avant qu'ils ne soient en position de tir sur Rapière Leader.

- Fleuret 1, roger.

- 2, roger. »

Déjà, dans l'afficheur tête haute de Sigma le Mig blessé était encadré d'un filet lumineux indiquant qu'il était pris pour objectif. La distance au but diminuait rapidement à mesure que les deux appareils se jetaient l'un sur l'autre. Le sélecteur de tir du canon était placé sur le déclenchement de courtes rafales. Aussitôt que l'appareil ennemi fût à portée, la « boite » se referma sur la silhouette du Mig et Sigma pressa le « Microbe ». En deux dixièmes de seconde, 25 obus semi-perforants, explosifs et incendiaires zébrèrent le ciel en un fatal trait d'acier et d'explosif. Ce barreau de fer et de feu, de près de deux cent mètres de long, coupa la trajectoire du Mig après deux secondes de vol. Cinq coup au but coupèrent l'avion en deux, tuant le pilote aux commandes, et laissant les débris enflammés  tomber tels des feuilles mortes tout autour de la zone de combat.

« Fleuret 1, splash one. Grandslam. Cardinal, vous confirmez qu'on est tranquilles, maintenant ?

- Cardinal, confirmé, picture clear.

- Rapière Leader à tous, merci, les gars, vous avez assuré, mais j'ai plus un poil de sec. Robin, dès que tu as fini, RTB.

- De Robin, c'est bon, j'ai mon rapport. Toutes les vues sont prises, la transmission est en cours.

- Rapière Leader, ok. On rassemble sur moi, return to base, buster.

- 2.

- Fleuret 1.

- Fleuret 2, c'est bon. »

Les appareils s'alignèrent un à un sur leur leader qui terminait son orbite pour se mettre sur un cap retour, à moyenne altitude. Aussitôt regroupés, ils poussèrent tous la manette des gaz sur plein-gaz sec afin de retourner au plus vite en secteur amical, laissant derrière eux le terrain désemparé qu'ils venaient d'attaquer.

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Quartier Général de l'Alliance

24 mars – 03:15 Zulu, table des cartes, salle des opérations aériennes.

Le Général Lantier revint à la table des cartes et, affichant une expression contenue, glissa les premiers clichés et un listing intérimaire des dommages devant son homologue américain.

« Mission accomplie, lui dit il. Les destructions sur la base d'Al Khafrah ne permettront probablement pas la reprise des opérations aérienne avant plusieurs jours sur ce terrain. »

Héberlué, Mc Erlin ramassa la liste, rechaussa ses lunettes et en fit la lecture :

« Piste : trois impacts sur la largeur à l'extrémité ouest, neutralisée sur cent-cinquante mètres.

Trois autres impacts à mi-piste, neutralisée sur cent-cinquante mètres.

Impacts divers sur taxiways et parkings dommages non estimés.

Poste de commandement : détruit.

Tour de contrôle : détruite.

Radar principal : détruit.

Installations électriques : sévèrement endommagées.

Station de pompage du parc à carburant : détruite.

Postes d'alertes : détruits.

Défense anti-aérienne : un radar, un poste de contrôle et deux postes de tir missile détruits ; deux canons guidés par radar détruits.

Dépôt de munition, détruit.

Plusieurs avions au sol endommagés ou détruits.

Pertes aériennes ennemies : un avion de guet et deux chasseurs.

Pertes alliées : néant. »

Il marqua une pause avant de reprendre avec un sifflement admiratif :

« Si j'en crois les clichés, vos gars ont fait un sacré boulot. Combien d'appareils avez vous utilisé ? Quatre ? C'est incroyable !

- Mon Général, je dois reconnaître que nous avons un peu triché. Nous avions cinq avions dans le dispositif : notre contrôleur avancé les a suivi de près et a eu un rôle actif dans le fait que le raid n'a pas été détecté. Sans lui, nous aurions probablement réussi avec un peu plus de difficulté.

- Général Lantier, je garde dans mon bureau un flacon d'un excellent bourbon de mon Kentucky natal. Malgré l'heure matinale, je vous propose de venir le partager en me donnant toutes vos explications. Je déroute la formation que j'avais envoyé pour pallier à un possible échec de votre part, et je programme un BUFF pour liquider les dernières infrastructures de cette base. Je n'en crois pas mes yeux. »

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Opération Mousquetaire

24 mars – 03:30 Zulu, 15000 pieds, territoire allié.

Les quatre appareils du raid sur Al Khafrah se rassemblaient, en échelon, derrière le C-135 FR aussitôt après avoir franchi la frontière.

« Rapière leader à Planchet, on arrive au ravitaillement. Servez nous une pinte et 2 tonnes chacun, nous sommes presque à sec.

- Planchet pour Rapière, stand by les gars. Vous restez en position d'observation. Nous avons un client prioritaire en passage direct.

- Rapière Leader, il est où votre client. Qu'il se dépèche, il ne nous reste plus grand chose.

- De Planchet, c'est Cardinal qui passe avant vous les Rapière. Il vous a couvert tout le temps, laissez le arriver.

- Rapière Leader, reçu. C'est abuser que de nous faire passer après un AWACS, il va tout prendre ... mais qu'il se grouille, sinon nous risquons de rentrer à pied.

- Cardinal, t'inquiète pas, Wotan, on est là, laisse nous passer. »

Un cinquième Rafale regroupa alors sur la formation, par le dessous, et se plaça en position de ravitaillement. L'appareil, biplace, emportait des bidons et un pod volumineux sous le ventre. Les ailes étaient garnies de missiles encombrants à leurs extrémités, et portaient chacune un pylône vide. Alors que le pilote se concentrait sur l'accrochage du panier de ravitaillement, le passager en place arrière salua ostensiblement les autres avions.

« Nom de dieu, Frido, c'est quoi cette entourloupe ? s'exclama Wotan, au mépris de toutes les procédures radio. T'es pas dans un avion de guet, finalement ? Et c'est quoi cet emport fantaisiste ? Pourquoi on t'a pas vu au briefing si t'étais en chasseur, comme nous.

- Désolé les gars … sur cette opération il y avait un peu de Secret Défense. Nous venons de tester notre futur équipement en condition réelles. Nous avons eu l'occasion de tirer du Meteor, et le cigare que j'ai sous le ventre, c'est le nouveau pod RAVAGE.

- RAVAGE ?

- Affirmatif, RAVAGE, Radar Actif de Veille Aérienne et de Guerre Électronique. C'est l'aboutissement de ce fameux programme de nacelle de brouillage de puissance. J'ai une tonne d'antennes AESA et d'électronique sous le ventre, là. Une antenne frontale plus grande que celle du RBE2, et deux antennes latérales. J'ai une couverture sur 300°, il n'y a que mon secteur arrière qui ne soit pas éclairé. Je fais de la détection, du brouillage de puissance, de l'enregistrement de signaux électroniques, et le tout à près de 300 km de portée si je grimpe en altitude.

- Enorme !

- Il n'y a que deux défauts.

- Vas-y, balance !

- Ça traîne un peu.

- On s'en serait douté, vu la taille du boudin.

- Ouais, et ça consomme aussi. La puissance électrique est fournie par une APU embarquée dans la nacelle. Elle est branchée sur mon circuit de carburant. Pour vous accompagner, en allant un peu moins loin, j'ai dû ravitailler après vous à l'aller, et je passe avant au retour. C'est un peu juste.

- Ouah ! Et ça arrive quand, en escadron ?

- Celui-ci est le premier. Je crois qu'on peut dire qu'il est apte au service. Ça fait deux mois que nous validons son concept opérationnel à Marsan. Aujourd'hui, nous avons fait carton plein. J'ai pu brouiller l'AWACS ennemi jusqu'à ce que je sois à portée de tir du Meteor. Il n'a jamais réussi à vous accrocher tellement je l'ai saturé de bruit. Maintenant, il nous reste à rédiger les manuels, et je crois qu'il accompagnera toutes nos opérations d'envergure dans les années qui viennent.

- Eh, Frido, il va falloir que tu nous paie ta tournée au bar, pour arroser ça. Ça fait plaisir de te retrouver quand tu nous apportes un nouveau joujou.

- Oh, les gars. Déjà, pour commencer, on vous laisse la place au ravitaillement, nous, on a ce qu'il nous faut. Ensuite, pour la tournée au bar, c'est à vous de rincer … nous on a assuré un max pour vous sauver les miches.

- Rendez-vous au parking, alors ! »

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J'ai bien aimé !  =)

Par contre, là, à vu de pif, j'ai relevé que les canons tirent de l'OPIT, or, nous avons appris relativement tardivement (un Air Fan il y a deux ans ?) que le Rafale a un obus taillé sur mesure pour l'air-air : l'OSPEI : Obus Semi-Perforant Explosif Incendiaire si ma mémoire est bonne.

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Merci pour vos encouragements et pour vos félicitations.

Dans les jours qui viennent, si j'ai un peu de temps et si ça vous intéresse, je vous parlerai du "making-of"

Mis à part le Ravage, tout est opérationnel à ce jour ?

Non. Le RAVAGE est, effectivement, une pure invention. Pour le reste, le Meteor n'est pas encore qualifié sous Rafale, l'Apache ne l'a pas été à ma connaissance (mais le Scalp l'est et les deux missiles sont, théoriquement, quasi-interchangeables).

Par contre, là, à vu de pif, j'ai relevé que les canons tirent de l'OPIT, or, nous avons appris relativement tardivement (un Air Fan il y a deux ans ?) que le Rafale a un obus taillé sur mesure pour l'air-air : l'OSPEI : Obus Semi-Perforant Explosif Incendiaire si ma mémoire est bonne.

Oups ... je suis pris la main dans le pot de confiture, en flagrant délit d'incohérence manifeste et volontaire.

Pour la petite histoire, OPIT comme OSPEI sont - à la base - taillés pour l'air/sol. Les obus destinés au combat air/air sont plutôt dans la série des OM* (Obus Mines, Explosifs Incendiaires généralement). Effectivement, Air Fan, dans le numéro de janvier 2008, montrait la campagne de validation des OSPEI pour un usage "tous-terrain", notamment pour leur capacité à détruire un liner en explosant dedans alors que les OMEI détonnent au contact ou à proximité, ce qui les crible d'éclats et peut ne pas être décisif à basse altitude.

J'ai préféré l'OPIT à l'OSPEI, parce qu'il "sonne" mieux, et mieux que les OM*. Il n'est pas impossible que je corrige - et cela deviendra une histoire "collaborative" ... une wikinovella ...

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