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Emeutes et évolutions dans le monde Arabe


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Ce n'est pas impossible mais :

a) ça ne changera rien au rapport de forces sur le terrain

b) il n'y a aucune résolution de l'ONU permettant d'engager les forces syriennes et il n'y en aura pas

c) les insurgés syriens ne veulent pas d'intervention étrangère

d) le pays qui attaquera la syrie doit s'attendre à des représailles ( la Syrie n'est pas la Libye )

a) Ce n'est même pas le propos.

Convention de Genève : l'emploi disproportionné des forces est interdit.

On parle de navires de guerre pilonnant une population.

b) La Russie a montré un changement de position, il suffit d'une abstention chinoise.

Une zone d'exclusion maritime s'impose.  ^-^

c) La volonté des insurgés syriens est une chose le droit international et la protection des peuples, une autre.

d) On a donc peur de la Syrie.

Je pense pourtant que couler un navire de guerre syrien serait un message suffisamment fort et calmerait tout le monde ...  :-\

( ... et que les syriens ne sauraient pas la nationalité du SNA employé)

Personne n'y peut rien, une guerre en Syrie aura des repercussion sur toutes la region, Liban, Israel, Iran voir Turquie.

comme la guerre en Irak ...

ah non, là ça serait une intervention légale.

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a) Ce n'est même pas le propos.

Convention de Genève : l'emploi disproportionné des forces est interdit.

On parle de navires de guerre pilonnant une population.

Il y a une obligation dans le chef de chaque partie haute à la Convention de ne pas user de façon disproportionnée de la force lors d'un conflit armé, il n'y a nullement une obligation positive des autres parties à sanctionner ou intervenir en cas du non respect de la Convention.... Ca c'est le rôle du CS qui reste bien passif pour l'instant

b) La Russie a montré un changement de position, il suffit d'une abstention chinoise.

Une zone d'exclusion maritime s'impose.  ^-^

La grande majorité de la répression a été menée par des troupes terrestres issues ou du moins loyaux au clan Al-Assad, l'intervention marine est une "nouveauté" qui ne peut être reproduite que dans des cas limités, une zone d'exclusion maritime n'arrangerai donc rien pour le sort des insurgés syriens.

c) La volonté des insurgés syriens est une chose le droit international et la protection des peuples, une autre.

Pourtant le risque serait que la population se ressert autour de son pouvoir (jadis honni) contre l'intervention internationale non souhaitée...

d) On a donc peur de la Syrie.

Je pense pourtant que couler un navire de guerre syrien serait un message suffisamment fort et calmerait tout le monde ...  :-\

( ... et que les syriens ne sauraient pas la nationalité du SNA employé)

comme la guerre en Irak ...

ah non, là ça serait une intervention légale.

Une intervention légale est (du point de vue international et national) une intervention sous l'égide de l'ONU ou une intervention suite à une déclaration de guerre (du point de vue national ). Après le devoir d'ingérence etoussa, ça n'a rien de juridique.

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L'article de DEBKA retranscrit par SLATE :

La Turquie avec l'aval des Etats-Unis aurait donné jusqu'au 27 août à Bachar el-Assad pour mater la révolte populaire en Syrie et lancer des réformes institutionnelles selon le site Debkafile. Cette décision ferait suite à la rencontre de six heures au début de la semaine entre Bachar el-Assad et le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Le dirigeant syrien a affirmé à son interlocuteur que la révolte était menée essentiellement par des Islamistes extrêmistes et notamment les Frères musulmans.

Le quotidien turc Hurriyet accrédite cette thèse d'un dernier répit donné à Damas en faisant part de la remise d'une lettre du Président turc Abdullah Gul à Bachar el-Assad, qui est un ultimatum demandant rapidement la fin des violences contre les manifestants.

«Jusqu'à maintenant, nous avons essayé de convaincre les nations occidentales de donner à Assad plus de temps pour mener des réformes. Nous sommes aussi amicaux que nous le pouvons - nous avons tenu des réunions ministérielles communes et avons annulé le besoin d'un visa pour entrer en Turquie de Syrie», aurait écrit Abdullah Gul selon Hurriyet. Il aurait ajouté: «Mais si le régime syrien n'écoute pas nos conseils, en tant qu'ami et voisin, et continue à tirer sur son peuple, nous ne pourrons plus être amis».

La Turquie a décidé d'accorder une dernière chance à Bachar el-Assad. Mais s'il ne suit pas les «recommandations turques», Ankara reprendra les discussions avec Washington au sujet d'une possible intervention militaire en Syrie. Ankara a mobilisé vendredi 12 août des officiers réservistes et les a envoyé à la frontière syrienne notamment pour faire face à l'afflux de réfugiés.

Il est de toute façon difficile de faire confiance au Hassad. Mardi 10 août, le régime syrien avait invité le ministre turc des affaires étrangères et des journalistes (pas étrangers, ils sont persona non grata en Syrie) a voir par eux-mêmes le retrait des chars de la ville de Hama qui a été le théâtre de la répression la plus sanglante. A peine Ahmet Davutoglu était parti, les chars étaient de retour dans les rues.

Des milliers de personnes sont d'ailleurs encore descendues dans les rues vendredi 12 août dans les villes de Homs, Hama, Damas, Deir al-Zour, Alepp et Idlib non loin de la frontière turque. A de nombreux endroits, les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants et auraient au moins tué 20 personnes et blessé des dizaines d'autres. Selon un docteur cité par la BBC, «tout médecin découvert en train de soigner un blessé par balle est immédiatement arrêté».

Sinon, les fantasmes russes :

Un haut diplomate russe a récemment révélé que l’Otan avait d'ores et déjà déjà mis au point un plan afin d'envahir la Syrie, attendant seulement de trouver les sources de financement. Cette source, qui fait partie de la délégation russe auprès de l’Otan, et citée par le quotidien russe Izvestia, affirme que le plan ressemble à celui appliqué en Yougoslavie. Les sources de financement de l’opération, estimée à 15 milliards de dollars, sont recherchées auprès des pays arabes du Golfe. Le chef de cette délégation, le Général Dmitri Rogozine, avait auparavant révélé pour Ria Novosti (agence de presse russe), que ce plan visait à renverser le régime de Bachar al-Assad et à mettre en place un pont littoral qui puisse servir à attaquer l’Iran.

Le haut diplomate russe a indiqué avoir entre les mains des documents montrant un plan semblable à celui appliqué en Yougoslavie, pour la traduction de Slobodan Milosevic devant le Tribunal Spécial pour la Yougoslavie. Ce plan prévoit un bombardement aérien intensif durant plusieurs semaines, prenant pour cible les centres de commandement et menant à la capitulation du régime syrien dont les responsables seront traduits comme des criminels de guerre devant un Tribunal Spécial pour la Syrie. « Les données que nous avons pu obtenir montrent que l’Otan a mis au point les plans détaillés nécessaires pour cette opération, et a déjà précisé, entre autre, la liste des cibles qui seront bombardées » précise la source russe, précisant qu’il ne reste plus qu’à s’acquérir des couvertures juridique, politique et financière, d’où la nécessité de parvenir à faire voter une résolution au sein du Conseil de sécurité de l'ONU !

L’éventualité d’un veto russe et chinois, ou de l’un des deux, est toutefois envisagée, et l’Otan est prête à mener cette campagne sans couverture internationale, prévoyant une confrontation politique avec les Russes et les Chinois. Le plan prend également en considération le cas où le Hezbollah et l’Iran entreraient dans la ligne de crise, et ouvriraient un front contre l’entité sioniste, engendrant un conflit régional ouvert.

Selon la source russe, les discussions au sein du commandement de l’Otan ont été marquées par une colère virulente au moment où l’armée syrienne investissait la ville de Hama. Les dirigeants de l'Otan ont en effet conclu à un comportement du régime syrien « stupide et irréfléchi », parce qu’il n’avait pas compris que la visite des deux ambassadeurs américain et français dans cette ville signifiait qu'elle jouissait désormais de la protection de l’Otan, et que toute attaque contre Hama ferait payer au régime syrien un prix politique cher.

Les cibles syriennes choisies par l’Otan, en cas de bombardement aérien, comprennent trois stations radars, les batteries sol-air de type Batsner vendues par la Russie à la Syrie il y a deux ans pour protéger ses sites stratégiques et qui agissent en basse altitude, et les autres batteries sol-air qui sont installées dans les environs de Damas. Les bases aériennes et les sites de communication affiliés aux commandements militaires syriens font aussi partie de la liste des cibles.

Les dirigeants russes ont informé, il y a plus de deux semaines, les autorités syriennes des préparatifs de l’Otan…

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a) Ce n'est même pas le propos.

Convention de Genève : l'emploi disproportionné des forces est interdit.

On parle de navires de guerre pilonnant une population.

Il faudrait déjà que l'information soit confirmée et que l'on sache quelle était leur cible ( civils ou insurgés en armes )

Dans le cas de civils, c'est effectivement un crime de guerre ( sauf qu'il n'y a pas de guerre au sens de la convention de genève )

Dans le cas de combattants armés, c'est plus litigieux surtout que nous faisons la même chose en Afghanistan en pilonnant des villages voire des villes à l'aviation pour y débusquer les combattants talebs afin de limiter nos pertes en infanterie

b) La Russie a montré un changement de position, il suffit d'une abstention chinoise.

Une zone d'exclusion maritime s'impose.  ^-^

Où as-tu vu un changement de position russe ou chinois ?

c) La volonté des insurgés syriens est une chose le droit international et la protection des peuples, une autre.

Sauf que notre protection ils n'en veulent pas, Ils souhaitent garder leur révolution à eux

d) On a donc peur de la Syrie.

Je pense pourtant que couler un navire de guerre syrien serait un message suffisamment fort et calmerait tout le monde ...  :-\

( ... et que les syriens ne sauraient pas la nationalité du SNA employé)

comme la guerre en Irak ...

Les syriens ne sont pas abrutis quand même, ce genre de chose se sait et Damas a les moyens de rendre les coups ( c'est pas le nombre de cibles occdentales qui manquent dans la région ) !!

Par ailleurs, la région est un baril de poudre, risquer de déclencher un conflit est absolument hors de question

 

ah non, là ça serait une intervention légale.

Pour ça, il faudrait une résolution prévoyant l'emploi de la force ( ce qui rendrait impossible une attaque discréte ) du conseil de sécurité où la Russie et la Chine ont un droit de véto.........

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D'apres Haaretz, y a eu une tentative de manif anti Assad a Gaza que les forces de securite du Hamas ont empeche de force.

Ainsi donc le Hamas est ''contre'' les révolutions ?

Pas celle qui a touche Mubarak en tout cas.

Au Liban a mon avis, ils doivent serrer les fesses a l'heure qu'il est.

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http://www.air-defense.net/forum/index.php?topic=15272.1620

Bombardement de Haiphong au Vietnam par la flotte française sur ordre de la quatrième république, le 23 novembre 1946: 6000 morts.

Tactac

On est intervenu pour bien moins que cela en Libye !

Qu'on ne vienne pas me dire qu'aller couler un navire de guerre Syrien est "impossible, tout ça ... on a peur de l'Iran".

C'est pourtant la juste réponse.

Non.La vérité est que les déclarations des gouvernements des pays occidentaux ne sont que de la communication pour l'opinion publique.

On n'est pas intervenu en Libye pour les droits de l'homme, mais uniquement pour nos intérêts, dans le cadre de l'alliance occidentale.

Je ne pense pas qu'on ait véritablement envie de remplacer El Assad par des islamistes ou autres, et encore moins les israéliens.

Donc, on est dans le discours totalement hypocrite mais comme ça a correctement servi en Libye on ne va pas adopter un autre discours. :lol:

Loki

Ce n'est pas impossible mais :

a) ça ne changera rien au rapport de forces sur le terrain

Certes. =)

b) il n'y a aucune résolution de l'ONU permettant d'engager les forces syriennes et il n'y en aura pas

Certes.De toute facon l'ONU n'a aucune légitimité par elle même.

Ce n'est qu'un forum diplomatique et une justification ad hoc pour les pays qui tiennent le conseil de sécurité et ont le droit de véto.

Il n'y a pas de gouvernement mondial et le droit international n'est qu'un ensemble de conventions entre peuples souverains librement acceptées..ou pas.

On cherche à avoir la justification ONU pour notre usage interne, et quand on ne l'a pas, on s'en passe.

c) les insurgés syriens ne veulent pas d'intervention étrangère

Leur opinion ne nous importe pas, sauf de manière pratique, si on doit les utiliser.

Seuls nos intérêts nationaux d'occidentaux comptent, te diront les décideurs POL occidentaux en interne, à commencer pas les UKUSA.

d) le pays qui attaquera la syrie doit s'attendre à des représailles ( la Syrie n'est pas la Libye )

Bof, on a pas trop à craindre, sauf Israël si El Assad joue son va tout.

La légitimité morale de nos actions s'apprécie dans le cadre de nos institutions démocratiques internes, et dans le cadre de l'alliance entre les démocraties libérales occidentales, et la volonté essentiellement tripartite (USA, GB, FR essentiellement plus Australie, Canada, Italie, Allemagne, Japon et désormais Russie et Inde en associés) d'étendre progressivement le système occidental à toute la planète, y compris par la force quand les autres moyens comme l'acculturation ne marchent pas (pour la majorité des élites).

Vis à vis des pays qui n'en font pas parti, on est dans l'Etat de nature au sens de Thomas Hobbes.

Les ennemis sont ceux qui sont contre: communisme, islamisme, Chine avec évidemment des politiques adaptées à chaque cas.

Le discours politique est avant tout à usage interne, ou des opinions publiques des pays neutres ou alliés (mais ça ne trompent pas les dirigeants et experts).

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Bof, on a pas trop à craindre, sauf Israël si El Assad joue son va tout.

On a 1000 hommes à portée de Assad au Liban et celui-ci a des capacités terroristes qui peuvent nous faire trés mal même sans que celui-ci joue son va tout.........

La légitimité morale de nos actions s'apprécie dans le cadre de nos institutions démocratiques internes, et dans le cadre de l'alliance entre les démocraties libérales occidentales, et la volonté essentiellement tripartite (USA, GB, FR essentiellement plus Australie, Canada, Italie, Allemagne, Japon et désormais Russie et Inde en associés) d'étendre progressivement le système occidental à toute la planète, y compris par la force quand les autres moyens comme l'acculturation ne marchent pas (pour la majorité des élites).

Vis à vis des pays qui n'en font pas parti, on est dans l'Etat de nature au sens de Thomas Hobbes.

Les ennemis sont ceux qui sont contre: communisme, islamisme, Chine avec évidemment des politiques adaptées à chaque cas.

C'est ton opinion, pas vraiment la mienne : la notion d'ennemi a disparu à mon sens et l'alliance des démocraties serait plutôt un empire US avec ses satellites ( OTAN, GB etc etc ) selon toute étude du rapport des forces dans les démocraties

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  • 2 weeks later...

On assiste à l’agonie du régime qui a régné sur la Libye depuis 1969. Dans l’hypothèse, qu’il ne faut pas écarter au vu des déclarations de la majorité des membres du Conseil national de transition (CNT), où le triomphe de la rébellion libyenne déboucherait sur la création d’un gouvernement démocratique dans ce pays, les conséquences seraient profondes. Pays faiblement peuplé (6 millions d’habitants) mais riche (premier PIB par habitant d’Afrique), la Libye prendrait une place toute particulière dans le nouvel échiquier arabe. Il suffit en effet de jeter un œil sur une carte pour voir apparaître une nouvelle géographie au sud de la Méditerranée.

Le renversement du régime Ben Ali a certes pu, au départ tout au moins, apparaître comme un évènement limité à l’échelle du vaste monde arabe (22 États, 400 millions d’habitants). Il était cependant très significatif car cet ensemble a longtemps été caractérisé par une anomalie : la prédominance de régimes non démocratiques. Dans un univers où l’effondrement du communisme, dans les années 1990, avait précipité la chute des dictatures, le monde arabe conservait une triste unité. Des rives de l’Atlantique jusqu’à la Mésopotamie,deux types de tyrannies l’emportaient. D’un côté, les monarchies traditionnelles, où le souverain refusait tout partage du pouvoir (Maroc, émirats et royaumes du Golfe persique). De l’autre, les régimes nationalistes et militaires des raïs (« chefs »), nés dans le prolongement de la décolonisation et plutôt hostiles à l’Occident (Algérie, Irak, Libye, Egypte, Syrie, Yémen…).

Depuis ces prémices tunisiennes, Égypte a, à son tour, accompli sa révolution, renversant puis jugeant Hosni Moubarak. Avec son poids démographique (80 millions d’habitants, huit fois la Tunisie) et son prestige culturel (des Pyramides à l’université Al-Azhar d’Alexandrie, dont les décisions ont une autorité particulière dans le mode sunnite), elle se trouve au cœur d’un ensemble auquel le basculement de la Libye donne une manière d’unité. De la Tunisie à Égypte, l’Afrique du nord possède désormais un vrai continuum démocratique. Celui-ci se prolonge, malgré une hostilité de façade, de l’autre côté de la frontière avec Israël, une oasis démocratique dont les citoyens arabes (20 % de la population) jouissent, paradoxalement, de libertés jusqu’alors inconnues en dehors de l’Etat hébreux. La Cisjordanie, depuis les élections de 2007, et le Liban, depuis le départ des Syriens en 2005, et malgré la puissance des communautarismes incarnée par le Hezbollah, constituent des Etats (ou Autorités dans le second cas) partiellement démocratiques.

On voit ainsi se dessiner une sorte de nouveau « croissant fertile ». Rappelons que cette expression désigne une région en forme de croissant, située entre la Mésopotamie et Égypte, où a été inventée l’agriculture et où se sont ensuite développées les grandes civilisations. Le croissant démocratique que nous voyons se dessiner aujourd’hui lui ressemble mais il irait de Tunis à Ramallah. Placé au cœur du Moyen Orient, il serait à terme parfaitement complété par la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie. Le bloc démocratique arabe pourrait alors atteindre l’Irak qui entreprend, depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003, la construction, certes un peu chaotique mais néanmoinscohérente, d’un système démocratique et dont l’exemple, pensons à l’arrestation puis au jugement de Saddam Hussein en 2006, une première dans le monde arabe, a sans doute joué dans les révoltes arabes de 2011 un rôle souterrain mais crucial. La Turquie, puissance musulmane et démocratique, formerait le flanc nord de cet ensemble.

Ce croissant démocratique, rayonnant au cœur du monde arabe, exercerait évidemment une profonde influence sur les pays périphériques, encore aux mains de potentats locaux, qu’il s’agisse du Maroc ou de l’Algérie dans le Maghreb, ou des diverses monarchies dans la péninsule arabique. Il est probable que, peu à peu, le spectacle des sociétés libérées éroderait le soutien aux régimes autoritaires existants, qui se maintiennent aujourd’hui par la répression policière (Bahreïn), la peur de la guerre civile (Algérie) ou les concessions financières (Arabie saoudite). Il n’est pas non plus impossible que cet effet domino soit limité et que, en particulier dans le cas des Etats pétroliers, la manne financière permette à moyen terme le maintien du régime, comme le montrent, en Europe orientale, l’exemple de la Biélorussie, demeurée soviétique au milieu d’une région qui ne l’est plus grâce aux fournitures à vil prix de gaz  par la Russie.

Si ce croissant démocratique maintient son unité et si les systèmes démocratiques locaux s’enracinent, les conséquences seront aussi majeures dans la périphérie du monde arabe. On peut d’abord imaginer que l’Europe ne regardera pas sans réagir la naissance de ces jeunes démocraties. Même s’il existe aujourd’hui une « fatigue de l’élargissement », celle-ci ne sera pas éternelle et le précédent des anciens États communistes pourrait faire jurisprudence. On n’échappera pas, dans la décennie 2010, à un débat sur une extension de l’Union européenne vers le sud, retrouvant, après celle de l’Europe « carolingienne », la logique du Marenostrum des Romains. Rappelons-nous que la Roumanie ou la Bulgarie ne sont entrés dans l’Union que dix-sept ans (2007) après le renversement du communisme (1990). Dans la décennie 2020, l’entrée de la Tunisie et de Égypte sera sans doute jugé d’autant plus naturelle que la démocratisation de ces pays aura rendu leurs sociétés plus proches des nôtres.

Sur le reste du monde, l’émergence de ce nouveau croisant  fertile ne sera pas non plus sans conséquences majeures. Dans la décennie 1990, celle du « nouvel ordre mondial », on célébrait les esprits qui, tels le philosophe américain Francis Fukuyama, pensait clore le débat, ouvert pendant la guerre froide, sur le meilleur des régimes politiques. A ses yeux, la démocratie occidentale, et son corollaire le capitalisme, si elle était bien le « pire des régimes à l’exception de tous les autres » (Churchill), constituait la seule réponse intellectuellement valide à ce vieux débat. A l’inverse, la mode, dans les années 2000, fut plutôt au consensus de Pékin, cette alliance forgée par le communisme chinois entre capitalisme et dictature et qui semblait se répandre partout. L’idée prévalait que, face aux progrès du niveau de vie, les revendications de « liberté formelles », au sens marxiste, s’éteindraient d’elles-mêmes et que le Sud, à tout au moins l’Asie, deviendrait un vaste Singapour, à la fois prospère et autoritaire. Rien n’est moins sûr désormais et l’on comprend mieux pourquoi les dirigeants chinois n’ont pas goûté l’humour du colonel Kadhafi promettant aux rebelles, dans un de ses derniers discours, le sort funeste des manifestants de la place Tienanmen…

http://www.atlantico.fr/decryptage/libye-domino-democratie-arabie-168918.html
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Ça vient de "Atlantico.

Le site de droite qui publie les analyses de Villier (de).

Voici la biographie de l'auteur:

Guillaume Lagane est un haut fonctionnaire spécialiste des questions de défense.

Il occupe le poste d'administrateur civil au Ministère de la défense.  Il est également maître de conférences à Science-Po Paris.

Il est l'auteur de Questions internationales en fiches (Ellipses, 2010).

Quand on lit son phantasme d'élargissement de l'UE vers  la Tunisie et l'Égypte en 2020, on comprend pourquoi ça ne tourne pas rond au MinDef

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Ça vient de "Atlantico.

Le site de droite qui publie les analyses de Villier (de).

Voici la biographie de l'auteur:

Guillaume Lagane est un haut fonctionnaire spécialiste des questions de défense.

Il occupe le poste d'administrateur civil au Ministère de la défense.  Il est également maître de conférences à Science-Po Paris.

Il est l'auteur de Questions internationales en fiches (Ellipses, 2010).

Quand on lit son phantasme d'élargissement de l'UE vers  la Tunisie et l'Égypte en 2020, on comprend pourquoi ça ne tourne pas rond au MinDef

C'est bien ils sont varies dans leurs collaborateurs  ;)

C'est quand meme d'un autre niveau que l'interview du chef de gare.

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D'abord, pour la démocratie, c'est loin d'être gagné. On peut craindre que le processus soit détourné par une forme ou une autre de populisme autoritaire. Je pense que le plus probable est la mise en place de démocraties formelles instables et corrompues comme dans la plupart des démocraties du Tiers Monde.

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... et certains rèvent déjà de l'Union du Maghreb...

"Pour aller droit au but, pourquoi le nouvel ordre mondial continue encore de craindre une innovation politique majeure du monde musulman, spécialement de celui du plus « occidentalisé », le Maghreb ?

Parce qu'une réelle unification démocratique du Maghreb ferait naitre le plus grand pays fédéral d'Afrique avec un territoire de plus de six millions de km carré (7ème mondial), dominant la moitié du bassin méditerranéen ainsi que le côté nord atlantique africain sur plusieurs milliers de kilomètres, sans compter la nouvelle immensité incommensurable de son Sahara riche en tous minerais et énergies.

Une telle unification ferait naitre notamment la plus grande armée et force militaire d'Afrique.

Ce qui rajouterait naturellement au leadership de prestige de cette union maghrébine pour guider un continent convoité depuis toujours et qui le sera d'avantage à l'avenir. Le Maghreb uni deviendrait ordinairement le « gendarme » du continent africain avec l'Afrique du Sud, son « extrême homologue » sur tous les plans.

Car aussi un grand « monstre » émergeant naitra forcément de cette union sacrée à moyen terme. Un nouvel « espace » politique et économique qui aurait toute sa place aisément dans le G20, si bien sûr le management politique maghrébin serait indiscutablement à la hauteur des défis et des richesses en toute nature pour lequel, il remodèlerait une nouvelle « cosmogonie » de cette intégration socio- historique. Principalement le rassemblement des ressources humaines, cette nouvelle population réunie de plus de 90 millions d'habitants (actuellement) et dont la majorité (70%) de cette population est jeune et a un âge moyen de moins de 30 ans.

Une richesse inouïe pour une croissance économique diversifiée pouvant être créatrice d'emplois et aidant à assainir les mentalités en général et les pratiques en particulier de toutes gabegies et corruptions qui ont entaché cette partie du monde depuis longtemps.

Pour être prolixe en politique de projection économique, le Maghreb serait l'avenir propre énergétique de l'Europe, et son usine centrale de manufacture, post-Asie, pour les futures 750 millions d'européens de demain. Juste un exemple concret et mesurable :

200 km carré de surface photovoltaïque en plein désert ensoleillé à l'année, générerait une énergie propre et condensé pouvant alimenter un pays comme la France pendant une année entière, en supprimant définitivement ses centrales nucléaires à jamais.

Ce n'est guère pour rien que l'intelligence européenne – en l'occurrence allemande – a créée le projet « Desertec » par exemple pour cette région « mitoyenne » du monde qui est aussi « la banane théorique américaine ». L'enjeu capital américain dans le Sahel.

Encore aujourd'hui, avec une économie de marché non efficiente, de bazar et d'importation à outrance avec toutes les « tares » imaginables, centralisée singulièrement sur la rente des hydrocarbures (pour le cas algérien et lybien) et de l'industrie du tourisme à rabais et de quelques PME d'industries légères et de services standards (pour le cas marocain & tunisien), le Maghreb affichait quand même un PIB compilé et confondu de plus de 400 milliards de dollars US en 2008/09.

L'Algérie à elle seule détient presque la moitié de ce produit intérieur brut, en étant présentement à titre indicatif, la deuxième fortune du monde arabe (après l'Arabie Saoudite) en réserves de change à l'étranger, et la deuxième fortune du monde arabe (après le Liban) en réserves d'or, tout en gardant sa 21ème place mondial dans le classement de 2009, et sans investir (par manque de compétence) dans le métal jaune depuis belle lurette.

D'ailleurs, c'est pour cela que l'Algérie serait le dernier pays musulman en occident à connaître « son » printemps arabe. Sa démocratisation déclencherait à coup sûre une métamorphose, sans retour, de la région. Et ça fait peur pardi aux plus sérieux des analystes de l'intelligence occidentale et sioniste.

Pour finir en humour caustique propre de chez nous, l'union accoucherait en même temps de l'appellation – « in fashion » – à la mode du nouveau territoire. Comme à l'accoutumée, nos oreilles se sont habituées aux abréviations anglaises de noms de certains pays occidentaux, tel que U.K pour le Royaume Uni, USA pour les Etats-Unis, E.U pour l'Union Européenne etc.

Là, il va y avoir un nouveau joueur, un « new state idiom » : M.U pour Maghreb United !"

http://www.algeriesoir.com/algerie-presse/280811-lunion-du-maghreb-laustralie-de-lafrique-septentrionale.html

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Mais qu'ils s'unissent. Qu'ils s'unissent. Pour rester à l'âge de pierre, il n'y a pas mieux.

La totalité des avantages évoqués sont des handicapes. Les 70% de moins de 30ans surtout. Déjà, dans le cadre de leurs pays (qui sont à taille humaine) ils n'y arrivent pas; mais là il va y en avoir de la cosmogonie à réécrire.

Un "nouveau superpuissant en Afrique", un au nord, un au sud. Déjà dans 20 ans, il n'y aura plus d'Afrique du Sud. Mais la nouvelle puissance, on peut l'attendre. Et puis, je vois bien l'Afrique noir acceuillir avec sérénités ce voisin "démocratique".

Qu'ils prennent exemple sur l'UE. De la sorte, nous serons sûr que nous n'aurons jamais à les craindre économiquement.

On devrait proposer cet article dans Le Monde. C'est tout à fait leur ligne rédactionelle. Il serait même cossigné par BHL ou Cespédesse.

Plutôt que de décrire des projets pragmatiques, simples, à l'échelle nationnale, voilà une proposition de mégalomane mondialiste. Quand on connait la pauvreté de ces peuples, c'en est triste.

PS: Sur la période 2000-02, les prix de l'école d'architecture de Bagdad récompensait des projets comme des plans de villes sur la Lune ou sous la mer. Et oui, il n'y allait tout de même pas avoir des propositions aux problèmes d'urbanisme des irakiens? Quand on vit dans le degré 0 du bouillonnement intelectuel, on se réfugie dans l'iréel.

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Mais tout s'explique....

Je suis allé voir sur le lien et l'article est plus gros. Tu nous as épargné le couplet sur "si l'Algérie est si mal, c'est à cause du méchant français". C'est vrai qu'ils ne sont pas indépendants depuis 50ans.

Donc, quand au bout de 50ans, ils en sont là en dépit de tous les trucs merveilleux qu'ils ont dans l'article; il est évident que la complexité d'un MU va leur apporter....... Bah rien.

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