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Messieurs, vous avez tout mon respect.

D'ailleurs, à ce sujet, une proche (très proche) est prof au collège. Lors des derniers conseils de classe, ils ont discuté du cas d'un élève, qui apparemment fait l'objet de harcèlement.

Le principal adjoint qui présidait le conseil de classe (un con fini par ailleurs) commence son grand discours grandiloquent en présence des délégués parents, comme quoi, si rien n'est fait pour faire remonter les infos, il ne peut pas être informé et prendre les mesures qu'il faut.... que c'est de la faute des profs et pas de son incompétence...

Ma connaissance le coupe et lui fait remarquer deux choses :

- elle a fait un rapport en ce sens au sujet du harcèlement en septembre (et peut être que d'autres profs en ont fait - mais là, il y a un sujet de coordination à avoir)

- que maintenant qu'on en parle au conseil, il n'est jamais trop tard et il va pouvoir agir.

Ma connaissance s'est fait pourrir par le principal, vexé, mis en porte-à-faux et mysogine, à tel point qu'elle en a quitté le conseil de classe.

Comme toujours, les mauvaises personnes au mauvais endroit, au mauvais moment, font que des jeunes vivent des drames personnels sans aucune aide.

 

il y a 28 minutes, nemo a dit :

Idem. Indifférence totale des profs et de la direction et moi incapable d'exprimer clairement ce qui se passait à ma famille. 

Ma connaissance, toujours, est dernièrement revenue en pleurs, au sujet de deux élèves qui pour le coup, sont mal barrés dans la vie. Elle venait d'avoir une discussion avec l'assistante sociale du collège.

Il ne s'agit pas de cas de harcèlement, mais de cas ou, meme si on nait tous égaux, il y en a qui partent dans la vie avec de sérieux boulets aux pieds.

Bref, elle m'a dit que c'était très dur de trop s'impliquer et s'investir auprès de ces élèves, et qu'elle se rend compte qu'elle met une barrière entre eux et elle, il en va de sa santé mentale. Ce qu'elle ne faisait pas à ses débuts.

Du coup, ça reste très administratif, rapport, voie hierarchique, on fait son boulot, et on évite l'affect...

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Pareil mon amie en a été victime. 

Je vous épargne les détails pour elle et pour vous. 

La pire des situations c'est quand les profs aussi s'y mettent. Quant on vois que c'est toute la chaîne de responsabilité et de protection qui peut être défaillante on se dit que c'est pas en l'évoquant 3 fois dans l'année que ça va changer quoique ce soit...

Et à cet égard là J'ai vraiment peur que l'on soit déjà aussi à côté de la plaque que les U.S...

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il y a 51 minutes, Ciders a dit :

Le problème vient d'en haut. Mais que peut-on attendre d'une institution qui ne protège pas du harcèlement son propre personnel ?

Cela dit... le problème est de plus en plus complexe. Au-delà du manque de volonté observable depuis bien longtemps, se pose désormais la question de l'organisation institutionnelle. Avec les réseaux sociaux, constituant bien souvent le socle du harcèlement, la réponse ne peut plus seulement être celle de l'Education Nationale. Ce sont tout autant les Ministères en charge de la justice que du numérique qui devraient se sentir concernés. Au final, c'est de plus en plus compliqué de développer une action satisfaisante.

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11 minutes ago, Skw said:

Cela dit... le problème est de plus en plus complexe. Au-delà du manque de volonté observable depuis bien longtemps, se pose désormais la question de l'organisation institutionnelle. Avec les réseaux sociaux, constituant bien souvent le socle du harcèlement, la réponse ne peut plus seulement être celle de l'Education Nationale. Ce sont tout autant les Ministères en charge de la justice que du numérique qui devraient se sentir concernés. Au final, c'est de plus en plus compliqué de développer une action satisfaisante.

Normalement l'établissement informé des faits est sensé en informer le procureur de la république ... c'est pas très compliqué a faire ... les réseaux sociaux ni change rien ... or ce n'est jamais fait.

Quote

second alinéa de l’article 40 du code de de procédure pénale : « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. »

Le harcèlement sur mineur de 15 ans c'est un délit ...

... après quand c'est le ministre qui commande aux recteurs de ne pas respecter la loi ...

C'est écrit en toute lettre d'ailleurs ... https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31985

Quote

En cas de harcèlement scolaire, la victime et/ou ses parents peuvent prévenir la direction de l'établissement. Des mesures pourront être prises pour résoudre le cas, notamment dans le cadre du plan de lutte contre les violences scolaires.

De plus, tout membre du personnel éducatif (enseignant, proviseur...) qui a connaissance de faits de harcèlement doit avertir sans délai le procureur de la République. Tous les renseignements concernant les faits doivent lui être transmis.

La victime et/ou ses parents peuvent également saisir la direction académique des services de l'éducation nationale (Dasen), pour demander, par exemple, un changement d'établissement.

 

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Il y a 5 heures, Boule75 a dit :

Au-delà, le concept a l'air tellement dévoyé et poussé à l'extrème... A qui s'adresse ce peuple en armes ? Au russes ? Au chinois ? Ou à ceux qui ont gagné les dernières élections dont ils contestent la légitimité ?

A un etat qui prendrait trop de place dans la societe. Et oui les americains sont des anarchistes de gauche et de droite. 

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Citation

Les États-Unis annoncent un boycott "diplomatique" des JO 2022 à Pékin

Comme l'avait laissé entendre le président américain Joe Biden, les Etats-Unis ne prévoient d'envoyer aucun représentant du gouvernement lors des prochains Jeux olympiques d'hiver, prévus dans la capitale chinoise du 4 au 20 février prochains.

A lire ici.

 

Modifié par Kiriyama
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Il y a 9 heures, g4lly a dit :

Normalement l'établissement informé des faits est sensé en informer le procureur de la république ... c'est pas très compliqué a faire ... les réseaux sociaux ni change rien ... or ce n'est jamais fait.

Quelle bonne idée de mêler la justice à tous ça ! Elle a beaucoup de temps libre, des outils souples et adaptées, des formations adéquates...
Ca me semble être le prototype de réponse de toute dernière extrémité devant rester rarissime.

Et ce qui m'étonne le plus dans tout ce que vous venez de dire, c'est l'absence totale de discours vis à vis des parents par exemple. Et ce qui me semble être une évidence : les réseaux "sociaux" sont une plaie dès lors qu'ils sont dévoyés. Rien que le succès des "influenceurs" dit à quel point c'est parti en sucette. Ah ça, ça va permettre de faire du tri rapide en entretien d'embauche :

- "Quel influenceur followez-vous ?"
- ...
- Tu suis qui sur Snap ?
- Ah okok ! Tom, Jerry, Moudubou pour le maquillage. Et Supercupide pour les caisses et les vraies médecines.
- Merci. Ca vous gêne pas d'être con ?
Suivaaant !"

Je me sens d'humeur "vieux con" ; coupez-moi tout ça, et pour de vrai : plus de téléphone en classe, plus du tout. Ils ne servent à rien. Plus de data, du wifi à la maison.
+3 point de moyenne générale, directement, pour tout le monde.

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Il y a 11 heures, Snapcoke a dit :

Moi j'ai était martyrisé  pendant 3 ans d'affilié,  je l'ai dit à plusieurs reprises, rien...

Les années  collèges  ont était un enfer absolu  pour moi !

Bien désolé :sleep:...

Y en a qui ont essayé avec moi une fois. 

Je leur ai mis ca en travers de la figure (ne pas le faire avec la face en bois, c'est douloureux -c'est ma tête quand on m'embête : :angry:-:

spacer.png

Mais une bien bien vieille et bien bien chargée en craie, étrangement, ils ne sont pas revenus et ils doivent encore tousser de la poussière :rolleyes:....

Modifié par Benoitleg
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8 minutes ago, Shorr kan said:

Il y a peut être un marché civil pour SPECTRA dans le brouillage et la localisation des smartphones en milieu scolaire ? 

Des brouilleurs ça coûte peanuts ... mais ça n’empêche pas de jouer hors ligne ...

11 hours ago, Boule75 said:

Quelle bonne idée de mêler la justice à tous ça ! Elle a beaucoup de temps libre, des outils souples et adaptées, des formations adéquates...
Ca me semble être le prototype de réponse de toute dernière extrémité devant rester rarissime.

C'est le point de vu illégal de l'EN ... félicitation ... minimiser les fait ... ne pas respecter la loi ... trouver des excuses bidon aux personnes les plus néfastes ... les laisser tout saloper ... et dégoûter tout le monde de l'EN ... après si ton but est de liquider le peu qu'il reste de l'EN continue comme ça.

J'ai vu ça à l’œuvre des années quand j'étais délégué régional des parents d’élèves ... toute l'institution ... y compris les parents eux même absolument tout scotomiser ...

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2 minutes ago, Shorr kan said:

C'est pas possible de localiser un smartphone hors ligne en interrogeant les antennes relais ? Sous condition que ce soit legal.

Sinon tu place un IMSI catcher dans la salle ... mais c'est plus cher ... et c'est a peu près aussi illégal que de ne pas informer le procureur des délits dont tu as connaissance quand tu est "fonctionnaire".

Mais visiblement selon @Boule75 on est plus à la loi près pour cacher la misère sous le tapis.

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Pour rebondir sur le harcèlement scolaire (sujet que j'ai vu et indirectement vécu de près en Belgique) les écoles et les élèves y sont très sensibilisés.

Le problème n'est pas là.

Les deux (ou trois) problèmes sont :

  • L'incapacité de l'école à pouvoir agir concrètement. Que fait-on une fois qu'un cas de harcèlement est connu ? Retenue pour le harceleur ? Convocation des parents qui diront que leur enfant n'y est pour rien ? Donner une punition que les parents refuseront que leur enfant fasse. En fait l'école n'a pas réellement de moyen d'action légal une fois qu'un cas de harcèlement est connu, tout simplement. D'autant que le harcèlement sur les réseaux sociaux se passe aussi en dehors des heures scolaires. Est-ce que l'école est encore habilitée à intervenir, si tant est qu'elle le puisse ?
  • Le rôle des réseaux (as)sociaux, véritable poison, surtout chez les plus jeunes (début du collègue pour vous je crois). Là encore les écoles n'ont presque aucun pouvoir légalement, même confisquer un téléphone par un professeur est limite considéré comme une violence inouie et une atteinte à l'intégrité de l'élève. La seule solution serait que les législations nationales s'adaptent, comme en Corée du Sud où les smartphone vendus aux mineurs n'ont pas accès à certaines fonctionnalités et, s'il ne tenait qu'à moi, leur vente serait interdite aux moins de 16 ans avec lourdes sanctions pour les parents dont les enfants en posséderaient illégalement. Là encore, pour les smartphones et les jeunes, les innombrables campagnes de sensibilisation sur leurs dangers n'ont aucun effet. 
  • Globalement des parents eux-mêmes souvent dépassés par les réalités d'un monde qu'ils ne comprennent pas.

@Boule75

Il n'y a pas d'humeur "vieux con" dans la deuxième partie de ton message. Il y a assez d'études scientifiques qui prouvent que ces appareils ont un effet néfaste direct sur les performances scolaires, sur la sociabilisation et la santé des plus jeunes. Je ne vois pas ce qu'il y aurait de "choquant" à les interdire à l'école. Ca aurait dû être fait depuis longtemps en réalité.

Pour la première partie ça n'a pas grand sens : c'est le travail de la justice d'intervenir et de punir si les lois sont enfreintes, peu importe par qui. Dès que l'intégrité morale et/ou physique de quelqu'un est menacée, même un(e) adolescent(e) il doit y avoir une réponse forte et claire.

Modifié par Kiriyama
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Le harcèlement scolaire n'a pas attendu les réseaux sociaux ... c'est juste pire avec.

Sinon les téléphones sont interdits dans les établissement scolaire ... mais quand dans le même temps tu distribue des tablettes ou des laptop pour "apprendre" ... cherchez l'erreur.

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Le 24/11/2021 à 13:29, Wallaby a dit :

Empruntant un terme à l'auteur Joseph Bottum, McWhorter appelle les prophètes de la troisième vague "les Élus".

https://www.washingtonpost.com/news/volokh-conspiracy/wp/2014/12/02/book-review-of-joseph-bottum-an-anxious-age-the-post-protestant-ethic-and-the-spirit-of-america/ (2 décembre 2014)

"An Anxious Age" sera probablement adéquatement décrit comme un ouvrage de sociologie religieuse - à la fois sur l'impact de la société sur la pratique religieuse (et sur l'évolution des opinions religieuses dans le temps) et sur l'impact des opinions religieuses sur la société.

Ce que j'ai trouvé de plus intéressant et de plus provocateur, c'est la thèse de Bottum selon laquelle, bien qu'il semble que le noyau moral de la société américaine moderne ait été entièrement sécularisé et que la religion et les institutions religieuses ne jouent qu'un rôle minime dans la formation de ces points de vue, en fait, la bouillie diluée de points de vue moraux servie par l'élite de l'establishment (recyclage, multiculturalisme, etc.) est un vestige de l'ancienne collection de points de vues de la ligne principale du protestantisme qui a dominé la société américaine pendant des décennies, voire des siècles.

Pour souligner l'importance sociologique de la religion dans la société américaine, Bottum utilise la métaphore désormais familière d'un tabouret à trois pieds pour décrire la société américaine : un équilibre entre la démocratie constitutionnelle, le capitalisme de marché libre et un réseau fort et dynamique d'institutions de la société civile où les leçons de morale sont enseignées et le capital social est construit. Aux États-Unis, les organisations de la société civile les plus importantes ont traditionnellement été la famille et les églises. Et, parmi les églises, les plus importantes étaient de loin celles que Bottum considère comme les "protestants principaux" - épiscopaliens, luthériens, baptistes (du Nord), méthodistes, presbytériens, congrégationalistes/Église unie du Christ, etc.

Les données sur l'évolution de l'appartenance à ces églises sont stupéfiantes. En 1965, par exemple, plus de la moitié de la population des États-Unis déclarait appartenir à l'une des grandes églises protestantes. Aujourd'hui, en revanche, moins de 10 % de la population appartient à l'une de ces églises. De plus, ces chiffres vont probablement continuer à baisser - les églises protestantes principales affichent également l'âge moyen le plus élevé de tous les groupes religieux.

Pourquoi le suicide du courant protestant principal est-il important ? Parce que pour Bottum, ces églises sont ce qui a fourni le troisième pied solide pour équilibrer la politique et les marchés dans la création d'une bonne société. En effet, Bottum considère les églises protestantes principales comme le cœur de l'exceptionnalisme américain - elles ont fourni le code moral de l'américanisme. Probité, responsabilité, honnêteté, intégrité - toutes les vertus morales qui ont constitué le socle de la société américaine et ont également limité les tendances hydrauliques et nivelantes de l'État et du marché à dévorer les sphères de la vie privée.

L'effondrement de ce consensus religieux-moral a été le plus prononcé parmi les élites américaines, qui sont devenues largement indifférentes à la croyance religieuse formelle. Et dans certains cercles d'élite de gauche, il s'est transformé en une franche hostilité à l'égard de la religion - Bottum nous rappelle l'observation de Barack Obama selon laquelle les Américains des zones rurales s'accrochent aujourd'hui à leurs "fusils et à leurs bibles" par amertume face aux changements dans le monde.

Pourtant, comme le note Bottum, le consensus traditionnel des élites a été remplacé par une nouvelle orthodoxie spirituelle de la "moralité". L'élite américaine (quelle que soit la définition qu'on lui donne) souscrit aujourd'hui à un ensemble d'orthodoxies sur ce qui constitue un comportement "correct" : opinions appropriées sur l'environnement, le féminisme, les droits des homosexuels, etc. Ainsi, selon Bottum, le protestantisme de la ligne principale n'a pas disparu, il a simplement évolué vers une nouvelle forme, une religion sans Dieu pour ainsi dire, dans laquelle le Sierra Club, les universités et le Parti démocrate ont supplanté les méthodistes et les presbytériens en tant qu'enseignants des valeurs appropriées.

Comment cela s'est-il produit ? Bottum indique que le moment clé est l'émergence du mouvement du Social Gospel au début du 20e siècle. Mené par Walter Rauschenbusch, le mouvement du Social Gospel a dépassé la vision traditionnelle selon laquelle le christianisme s'adressait aux défauts personnels tels que le péché, mais s'est plutôt attaqué au "péché social de toute l'humanité, auquel tous ceux qui ont vécu ont contribué, et sous lequel tous ceux qui ont vécu ont souffert." Comme Bottum le résume, Rauschenbusch a identifié six péchés sociaux : "les préjugés, l'arrogance du pouvoir, la corruption de la justice à des fins personnelles, la folie [et la pensée de groupe] des foules, le militarisme et le mépris de classe". À mesure que la croyance religieuse se déplaçait de la chaire et du banc vers l'isoloir et l'activisme, le rôle de Jésus et de toute croyance religieuse devenait de plus en plus atténué. Et finalement, Bottum suggère que l'agenda politique lui-même a fini par submerger les croyances religieuses de moins en moins pertinentes qui le soutenaient initialement.

Ainsi, alors que l'élite moderne semble être largement non religieuse, Bottum soutient qu'elle est l'héritière inconsciente de l'ancienne ligne protestante principale, mais qu'elle est simplement post-protestante - le même groupe démographique de personnes ayant plus ou moins les mêmes opinions et menant les mêmes batailles que les partisans du Social Gospel.

Bottum explique que la genèse immédiate du livre est une expérience qu'il a vécue en 2011 lorsqu'il a été chargé d'écrire un article sur le mouvement de protestation Occupy Wall Street. Bottum a senti chez ces jeunes paumés une profonde anxiété spirituelle. Mais cette anxiété n'était pas liée à une plate-forme politique cohérente ou à un programme de réforme - au contraire, l'objectif était un "changement" vague et une affirmation de la rectitude morale des manifestants ; et, peut-être tout aussi important (comme le décrit Bottum), une anxiété d'être félicité publiquement pour leur rectitude morale. Aujourd'hui, les manifestations sur les campus, par exemple, semblent souvent être une sorte d'art de la performance, où les gestes de protestation et le fait d'être perçu comme "concerné" sont des fins en soi, car les manifestations elles-mêmes ont souvent des objectifs quelque peu incohérents (comparés, par exemple, aux manifestations contre la guerre du Vietnam).

Il s'agit d'un livre extrêmement intéressant et facile à lire. Je l'ai lu presque en entier lors d'un voyage en avion depuis la Californie et le style d'écriture de Jody vous transporte sans effort. Son écriture est stylisée sans être maniérée et c'est tout simplement un plaisir absolu à lire. Il a le don de tisser ensemble des idées plus larges avec des anecdotes et des exemples de son point de vue. Il fait preuve d'une légèreté qui heurte rarement (même sur les questions controversées) et qui illumine toujours.

Mais il y a une thèse qu'il ne prend pas en compte et qui, selon moi, explique en grande partie le déclin de l'importance du courant protestant principal. Il s'agit de la thèse développée par Shelby Steele dans son grand livre "White Guilt".

Selon Steele, il ne suffisait pas que Coca-Cola, par exemple, prenne des mesures pour remédier à ses péchés passés, il était crucial que Coca-Cola montre qu'elle reconnaissait son héritage coupable et, en particulier, qu'elle était désormais vraiment éclairée. Mais comment y parvenir ? Selon Steele, c'est le rôle central joué par des bonimenteurs comme Jesse Jackson et Al Sharpton - ils peuvent vendre des indulgences aux entreprises, aux universités et aux autres institutions coupables pour leur permettre de démontrer qu'ils "comprennent" et acceptent leur culpabilité et qu'en se pliant à leurs exigences, Jackson peut leur donner un certificat de bonne santé morale.

Ainsi, Steele affirme que ce qui se passe réellement est un effort des dirigeants de ces institutions pour se "dissocier" de leur passé trouble et des institutions homologues d'aujourd'hui qui n'ont pas le même degré d'illumination. En outre, il est crucial que les Jackson du monde fixent les conditions - en fait, plus la pénitence est absurde et ridicule, mieux c'est de ce point de vue, car les pénitences les plus ridicules permettent de démontrer plus facilement que vous acceptez votre culpabilité.

Cela explique aussi pourquoi les catholiques et les évangéliques sont si exaspérants, et si menaçants, pour les élites modernes. Contrairement aux grandes églises protestantes qui étaient la voix morale de l'establishment américain, le catholicisme et les évangéliques ont toujours été des outsiders de l'establishment américain. Ils ne portent donc aucunement la culpabilité d'avoir soutenu des systèmes politiques et sociaux injustes et refusent d'agir comme eux. Ils n'ont aucune raison de se plier à l'opinion des élites.

Les élites modernes pensent que toute la société américaine est à blâmer, que nous sommes donc tous coupables et que nous devons tous chercher à nous faire pardonner par le biais de la discrimination positive, de la formation obligatoire à la sensibilité et de l'obligation de recyclage. D'autres, notamment les catholiques et les évangéliques, refusent d'accepter le blâme pour un système social qu'ils n'ont joué aucun rôle dans la création ou le maintien et dont, en fait, ils étaient eux-mêmes exclus.

En fin de compte, Bottum ne nous laisse pas de réponse à sa question centrale : l'Amérique, qui a si longtemps compté sur les églises protestantes pour fournir une troisième jambe morale et institutionnelle au pays, peut-elle survivre sans elles ? La maigre bouillie du consensus de l'élite post-protestante du New York Times peut-elle fournir la colle morale qui assurait la cohésion du pays ? Peut-être, ou peut-être pas - c'est la question que nous nous posons après avoir lu le livre fascinant de Bottum.

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Il y a 2 heures, Shorr kan a dit :

Ça ferait un projet de classe intéressant en tout cas : avec des raspberry Pi et des Arduino, fabrique un IMSI catcher ou un brouilleur pour espionner et perturber les communications de tes camarades.

Le devoir comptera pour la moyenne avec à la clé un stage à la DGSE si tu attrape un apprenti djihadiste en flag :bloblaugh:

Camarade, on n'arrive déjà pas à avoir des fenêtres qui ouvrent, des photocopieuses qui marchent ou des capteurs de CO2... alors des brouilleurs ?

Il y a 1 heure, g4lly a dit :

Le harcèlement scolaire n'a pas attendu les réseaux sociaux ... c'est juste pire avec.

Sinon les téléphones sont interdits dans les établissement scolaire ... mais quand dans le même temps tu distribue des tablettes ou des laptop pour "apprendre" ... cherchez l'erreur.

Pas dans la cour, en tout cas pas partout.

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La démission semble totale et ça fait vraiment peur pour les générations actuelles et à venir !
J'ai constaté le déclin de l'EN voilà bien trop longtemps, mes enfants ont tous été élevé dans le respect d'autrui (pas à l'EN de s'en charger) bien qu'à mon époque scolaire, on y distillait des cours de civisme, mais la tâche essentielle revenait aux parents.

Zéro déontologie, ça triche à qui mieux mieux avec ces putains de smartphone qui ont accès au Web et réseaux sociaux de mes deux qui permettent des dialogues entres élèves.
Les devoirs et examens sont de fait dévoyés pour obtenir de bonnes notes et on fini par avoir par paquets de douze des diplômés totalement incompétents.

Alors tant qu'à faire avec la technologie et vu que personne ne se "mouillent" pour appliquer l'interdiction avec sanctions à la clé si récidive ou brouillage si ça coute aussi cher, même problème dans les prisons au passage alors qu'un petit milliard avait été dépensé pour installer un téléphone filaire dans chaque cellule de toutes les prisons de France, comme si les délinquants ne savaient pas qu'ils seraient écouté en permanence !

Pourquoi ne pas exploiter via un logiciel intégré obligatoirement sur tout smartphone rentrant dans l'établissement qui signale son état pendant les cours avec identification du porteur.
A mince, c'est une atteinte aux libertés, pourtant on fait bien pire avec ou sans le consentement des gens depuis pas mal de temps.

Je m'inquiète pour mes petits enfants qui suivent la même éducation que leurs parents mais restent en déphasage total avec ce qu'ils vivent à l'école et ne comprennent pas le fossé des valeurs inculquées confrontés aux quasi sauvageons new génération dès les petites classes et des tendances à se laisser faire, bloqués par l'éducation donnée, dont les autres profitent!
Sans jamais avoir gain de cause via les profs ou pion qui sont censés les surveiller et encore moins de la part des responsables d'établissements qui bottent systématiquement en touche.
Ni mise à pied ni réprimandes, parents convoqués qui ne viennent pas, indignent d'avoir des enfants qui probablement tourneront mal si sous mauvaise influence.
Et ce n'est que la "petite école" le collège sera déjà plus hard si rien ne s'arrange d'ici là et c'est royalement mal barré !

L'EN est devenue l'ombre d'elle même, trop de laisser faire, une mentalité de merde à tous les niveaux, qui a sapé le travail des profs qui aimaient leurs métier et heureusement ils y en a encore !
Dilués dans une masse de nouveaux arrivants, perdus, tant la tâche est immense et essayant de faire au mieux avec des petits moyens et des consignes strictes d'éviter les conflits ou ils sont avertis que leur hiérarchie ne les soutiendra pas et encore moins le Rectorat. 
 

Modifié par MIC_A
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