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Petite précision supplémentaire sur un des aspects qui donne le plus d'avantage à Clinton; ceux qu'on appelle informellement les "super délégués". Ce sont des délégués de chaque Etat à la convention nationale du parti, qui ne sont pas élus, mais choisis par un processus interne du parti dans chaque Etat, et qualifiés de "parti leaders", généralement des élus en place ou des ex-élus. Il y a depuis longtemps beaucoup de critiques sur ces "représentants non élus" (ironique?), puisque leur processus de nomination est tout sauf transparent, et leur importance numérique (autour de 20% des délégués à la convention nationale) est plus que de nature à peser sur le cours de la nomination. Et, bien évidemment, ils ont une tendance très lourde et très confirmée à aller dans le sens du vote de l'establishment du parti. Certains diront que c'est, dans le parti démocrate, la "part des sages" pour contrebalancer d'éventuels démagogues et des mouvements d'humeur ponctuels de l'opinion.... Mais plus généralement, c'est vu comme un déni de démocratie. 

Et dans la course actuelle, la campagne auprès de ces candidats non élus va bon train, et se trouve sans surprise être lourdement en faveur d'Hillary Clinton, le candidat par essence de la direction du parti qui a déjà été à de multiples reprises critiquée pour les avantages internes qu'elle a donné à Clinton, et les prises de positions à peine déguisées en sa faveur. Le match nul en Iowa a cette conséquence, à savoir que si Clinton a emporté 21 ou 22 délégués et Sanders 21, les 8 super délégués de l'Etat, en revanche (tant par convention que par ralliement préalable), vont dans sa poche, pour un total de 29 à Clinton. Là est sa victoire, même si la campagne Sanders arrive à tirer profit de l'après caucus sur le terrain médiatique. 

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il y a une heure, Wallaby a dit :

Vidéo d'un caucus démocrate dans une école à Des Moines :

https://www.youtube.com/watch?v=uMUTaUHsTAc  

 

Je résume les 3 "pitch" (discours éclair) des partisans des trois candidats dans cette vidéo : ils ont peut-être très bien appris leur leçon, mais en tout cas cela a l'air très naturel, très sincère :

La dame âgée, bien habillée (riche ?) pour Hillary Clinton : oui je sais, Bernie Sanders c'est le coeur, mais Hillary Clinton c'est la raison. Elle a l'expérience. Elle, elle saura faire ce qu'il faut faire. Elle n'est pas idéaliste, elle est pragmatique.

La jeune femme de type sud-américain pour Martin O'Malley : je suis une latino, et les latinos sont mes frères et mes soeurs. Les latinos sont ma famille. O'Malley a fait des choses formidables pour nous les latinos, chez lui au Maryland, des bourses scolaires, etc... c'est pour cela que je vote pour lui.

Le monsieur moyennement jeune, bedonnant, de style vestimentaire décontracté pour Bernie Sanders : de toute façon les Républicains ont pris le Congrès. Donc c'est fichu. Fichu pour fichu, autant voter pour qui ont veut réellement : cela ne sert à rien de "voter utile". Est-ce que vous avez l'impression d'être "représenté" par votre "représentant" ? Ou bien est-ce que vous pensez qu'il représente les banques et les capitalistes ? Si vous voulez enfin être représenté par votre représentant, votez Sanders !

 

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Il y a 1 heure, zx a dit :

 

Caucus de l’Iowa : défaite de Donald Trump, Hillary Clinton au coude-à-coude avec Bernie Sanders

https://fr.news.yahoo.com/video/caucus-l-iowa-d%C3%A9faite-donald-091813652.html

Et dans la même veine, le papier du Figaro sur le sujet comporte une vidéo que je trouve assez intéressante, surprenante même dans sa dernière partie, celle d'Hillary Clinton, parlant a priori sans prompteur ou le faisant très bien, bien mieux qu'Obama, avec un ton offensif que je ne lui connaissais guère. Presqu'humain ! :biggrin:

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il y a 22 minutes, Boule75 a dit :

Et dans la même veine, le papier du Figaro sur le sujet comporte une vidéo que je trouve assez intéressante, surprenante même dans sa dernière partie, celle d'Hillary Clinton, parlant a priori sans prompteur ou le faisant très bien, bien mieux qu'Obama, avec un ton offensif que je ne lui connaissais guère. Presqu'humain ! :biggrin:

C'est son problème : elle est "agressive". Ce qui passe mal pour une nana. Oui, on en est encore là...

Il faut se rappeler qu'elle a été une militante opiniâtre dans le temps. 

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50 minutes ago, Shorr kan said:

C'est son problème : elle est "agressive". Ce qui passe mal pour une nana. Oui, on en est encore là...

Il faut se rappeler qu'elle a été une militante opiniâtre dans le temps. 

C'est pas ce qui passe mal avec elle; ce qui passe mal, c'est son bagage. Elle fait partie du paysage depuis trop longtemps, elle a trop de revirements à son compte, quelques erreurs et mauvaises décisions (notamment la guerre en Irak, mais aussi ses positions précédentes sur le mariage gay, son bilan législatif vis-à-vis de Wall Street....), trop de copains dans les endroits qu'il faut pas afficher (le susnommé quartier financier de NY entre autres).... Bref, elle incarne l'establishment. Et elle dégage depuis un bail et pour beaucoup de monde, à tort ET à raison, l'insincérité des politiques, les prises de position et déclarations faites en fonction des sondages.... Incarner l'establishment, surtout à ce stade de la politique américaine (polarisation extrême des richesses, blocage politique total, impopularité de Washington à un plus haut historique, impression d'un système politique et économique non seulement bloqué, mais faussé en faveur de l'élite), c'est à double tranchant (vote de raison, mais pointage de doigt), avec un lest sur un des tranchants pendant ces primaires. 

 

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il y a 1 minute, Tancrède a dit :

C'est pas ce qui passe mal avec elle; ce qui passe mal, c'est son bagage. Elle fait partie du paysage depuis trop longtemps, elle a trop de revirements à son compte, quelques erreurs et mauvaises décisions (notamment la guerre en Irak, mais aussi ses positions précédentes sur le mariage gay, son bilan législatif vis-à-vis de Wall Street....), trop de copains dans les endroits qu'il faut pas afficher (le susnommé quartier financier de NY entre autres).... Bref, elle incarne l'establishment. Et elle dégage depuis un bail et pour beaucoup de monde, à tort ET à raison, l'insincérité des politiques, les prises de position et déclarations faites en fonction des sondages.... Incarner l'establishment, surtout à ce stade de la politique américaine (polarisation extrême des richesses, blocage politique total, impopularité de Washington à un plus haut historique, impression d'un système politique et économique non seulement bloqué, mais faussé en faveur de l'élite), c'est à double tranchant (vote de raison, mais pointage de doigt), avec un lest sur un des tranchants pendant ces primaires. 

 

Sa réputation d’être hargneuse date d'avant ses prises de fonctions dans l’administration Obama, et je me souviens de sketchs particulièrement savoureux sur le sujet :laugh: ; Après j'avoue ne pas trop l'avoir suivi depuis son entré au Département d'Etat.

 

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35 minutes ago, Shorr kan said:

Sa réputation d’être hargneuse date d'avant ses prises de fonctions dans l’administration Obama, et je me souviens de sketchs particulièrement savoureux sur le sujet :laugh: ; Après j'avoue ne pas trop l'avoir suivi depuis son entré au Département d'Etat.

 

Ca n'a jamais été un point noir pour elle: le cliché de la femme agressive qui serait mal acceptée par l'audience est plus un truc qui agite les présentateurs macho de FoxNews et les féministes qui ressortent ce cliché en accusant tous les mâles de faire deux poids deux mesures.... Alors que dans le monde réel, ça fait des décennies que tout le monde s'en cogne et que ça a zéro impact sur les sondages des politiciennes sur l'offensive. Après, homme ou femme, ils peuvent passer la limite et être réellement hargneux, ce qui a tendance à être toujours pénalisé.... Parce que, surtout à la télé (un média agressif et irritant pour le cerveau), les gens invectifs qui coupent la parole ont cette étrange tendance à emmerder le monde, et après à nier le fait en disant qu'ils sont "passionnés". Une tête à claque est une tête à claque, et personne n'a jamais trouvé un seul sondage indiquant que les femmes étaient plus sanctionnées par l'opinion pour ça que les hommes. 

Hillary est avant tout définie par son statut: c'est un monstre médiatique depuis plus de 20 ans, toujours au premier rang de la scène politique sur toute cette période. Le peu de monde qui arrive à ce statut a une double image d'icône et de repoussoir (savoir quel côté domine à un moment donné est tout le truc), et elle est en plein dans cette situation, à un point exacerbé puisqu'elle se présente pour l'entretien d'embauche le plus médiatisé et lourd de conséquence de la planète (ça et plombier dans une grande ville). Tout est surinterprété, répété ad nauseam, déformé au-delà du reconnaissable, et amplifié jusqu'à faire péter les synapses. Ca laisse peu de place à l'indifférence, ou même à une vision impartiale et/ou modérée du sujet en question; ça devient humainement impossible, dans ce déferlement médiatique constant depuis plus d'un an, avec un tel personnage, de ne pas réagir et sur-réagir, souvent malgré soi, à la moindre nouvelle ou non-nouvelle sur le dit personnage. Pas de temps pour le recul, pas de temps pour remettre les pendules à l'heure, pas de possibilité de remettre en perspective, pas de temps pour le fact-checking; c'est la "démocratie" moderne à l'ère des "news cycles" constant, omniprésents et ultra-rapides. Avec pour résultat qu'un personnage aussi médiatique et emblématique que Clinton, présente de cette façon depuis plus de 20 ans, ne peut pas laisser indifférent: on l'adore, on la hait, on vote contre elle ou pour elle, au pire on se résigne à voter pour elle par défaut, mais bien peu sont ceux qui ne se prononcent pas. 

Un personnage qui atteint un tel niveau d'image n'a pas d'âge, pas de sexe, sauf à l'occasion quand son prompteur (dûment rempli sur indication des enquêtes d'opinion et analyses prévisionnelles définissant le plan de campagne et la politique d'image) lui dit de jouer cette carte. Et c'est ça le truc: son défaut (revers de la médaille de son avantage) est qu'elle fait robotisée, produit prépackagé calculé pour la clientèle visée, sans grande chaleur humaine et trop "dans le bain" de la machinerie politique depuis trop longtemps. Et, contrairement à son mari (les deux sont estimés être les meilleurs politiciens des USA), elle n'a pas vraiment le contact facile, le "truc" qui fait que quand elle te serre la main, t'as envie d'être son pote; Bill l'a, elle non. Il sait être doctoral ou "folksy" à volonté, c'est un trou du cul hypocrite mais t'as envie de boire un verre avec lui, il peut chier sur ton tapis mais tu lui pardonnes, te prendre un truc et partir sans le payer mais tu lui dis "à la prochaine".... C'est pas donné à tout le monde. 

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Le chiffre amusant sorti de l'Iowa: Avec plus de 14 millions dépensés dans l'élection, Jeb Bush aura ainsi consacré 2884 dollars par vote obtenu dans cette primaire, un record absolu au niveau mondial. Il les aura payé cher, ses 3%, montrant son désespoir à un moment donné en envoyant des "cartes de visite" chez les électeurs démarchés, sous la forme..... De tablettes vidéo montrant ses clips de campagne..... Un moyen peu imaginatif (et étrange; à notre époque, on envoie des vidéos, pas le hardware qui les diffuse) de claquer vraiment beaucoup de fric (parce qu'il en a envoyé beaucoup). Comme un de ses directeurs de campagne l'aurait dit à la presse sous le manteau: à ce stade, on aurait pu aussi bien cramer les dizaines de millions de dollars dépensés. 

 

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il y a 2 minutes, Tancrède a dit :

Le chiffre amusant sorti de l'Iowa: Avec plus de 14 millions dépensés dans l'élection, Jeb Bush aura ainsi consacré 2884 dollars par vote obtenu dans cette primaire, un record absolu au niveau mondial. Il les aura payé cher, ses 3%, montrant son désespoir à un moment donné en envoyant des "cartes de visite" chez les électeurs démarchés, sous la forme..... De tablettes vidéo montrant ses clips de campagne..... Un moyen peu imaginatif (et étrange; à notre époque, on envoie des vidéos, pas le hardware qui les diffuse) de claquer vraiment beaucoup de fric (parce qu'il en a envoyé beaucoup). Comme un de ses directeurs de campagne l'aurait dit à la presse sous le manteau: à ce stade, on aurait pu aussi bien cramer les dizaines de millions de dollars dépensés. 

 

Qu'est ce que Jeb a contre lui ? le fait que c'est un type de l'establishment ? Il n'arrive pas à capitaliser sur son nom de famille ? la conjonction des planètes ?

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il y a 10 minutes, Shorr kan a dit :

Qu'est ce que Jeb a contre lui ? le fait que c'est un type de l'establishment ? Il n'arrive pas à capitaliser sur son nom de famille ? la conjonction des planètes ?

Peut-être simplement le fait d'être le troisième du nom ?

Une fois ça passe, deux fois ça lasse... trois fois ça casse ?

Plus la guerre d'Irak (non c'était pas lui, mais)

Le tampon 'establishment'.

La personnalité 'low energy', surnom dont Trump l'a affublé mais qui lui va assez bien.

Un souvenir chez certains Américains que leur pays n'est pas censé être une monarchie...

 

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http://www.opb.org/news/series/burns-oregon-standoff-bundy-militia-news-updates/emotions-boil-over-on-both-sides-in-burns-protests/ (2 février 2016)

Manif "FBI dehors" et contre-manif "Les miliciens dehors" à Burns, près du refuge de Malheur en Oregon.

Beaucoup des soutiens du réseau [des patriotes pacifiques, antifédéralistes] viennent d'une poignée de comtés ruraux - Crook, Wallowa, Grant, Douglas, Josephine et Lake - qui se débattent économiquement depuis le déclin des ventes fédérales de bois dans les années 1980.

http://www.opb.org/news/series/burns-oregon-standoff-bundy-militia-news-updates/oregon-malheur-occupiers-go-silent/ (31 janvier 2016)

Il reste quatre personnes à l'intérieur. La police leur a coupé le téléphone et internet, donc elles ne postent plus de vidéos. Elles n'ont plus qu'une ligne directe avec le FBI.

Le shérif du comté d'Idaho dans l'Idaho a fait le voyage pour parlementer avec une femme retranchée à l'intérieur qui est originaire de son comté et qu'il voudrait sortir de là. Il sympathise relativement avec le point de vue des occupants, et explique qu'ils risquent 6 ans de prison pour conspiration d'entrave à officier fédéral, alors que si c'était une affaire jugée dans le cadre de l'État fédéré, ce serait une simple amende.

http://www.opb.org/news/series/burns-oregon-standoff-bundy-militia-news-updates/malheur-occupation-land-oregon-standoff-history/ (2 février 2016)

Un politologue relie l'affaire à la rébellion du Sagebrush dans les années 1970 et à une décision de la cour suprême "Etats-Unis contre Little" en 1911.

https://en.wikipedia.org/wiki/United_States_v._Grimaud

Décision de la cour suprême qui porte un nom différent (y aurait-il une erreur de nom?), "Etats-Unis contre Grimaud", mais datée de la même année 1911 et qui valide le fait que l'Etat fédéral peut réguler le pastoralisme sur les terres fédérales.

https://en.wikipedia.org/wiki/Sagebrush_Rebellion

Le républicain Ronald Reagan s'est déclaré lui-même un rebelle du Sagebrush dans un discours de campagne électorale de 1980, disant à la foule : "il se trouve que je suis de ceux qui applaudissent et soutiennent la rébellion du Sagebrush. Comptez-moi comme un rebelle !"

L'étincelle qui transforma ces plaintes en "rébellion" fut la promulgation de la Loi sur la Politique et la Gestion des Terres Fédérales qui mit un terme aux distributions gratuites de terres, ce qui signifiait que le gouvernement fédéral garderait le contrôle des terres publiques de l'Ouest.

Modifié par Wallaby
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4 hours ago, Shorr kan said:

Qu'est ce que Jeb a contre lui ? le fait que c'est un type de l'establishment ? Il n'arrive pas à capitaliser sur son nom de famille ? la conjonction des planètes ?

En plus de ce qu'Alexis ennonce, j'ajouterais qu'il a un manque de charisme puissant, c'est un exécrable "campaigner", il est fadasse au possible et peu inspirant, et le fait d'être candidat de l'establishment implique aussi que son programme est du "encore plus de ce qu'on fait et prône depuis 40 ans" (à l'heure d'une continuelle polarisation des richesses et de revenus qui n'ont pas progressé depuis 40 ans pour 90% -en fait plus- de la population, ça commence à se sentir). Evidemment, comme dit plus haut, le fait d'avoir été A CE POINT estampillé par l'establishment est devenu néfaste, et quand je dis "à ce point", je souligne avant tout le fric qu'il a pu rameuter, particulièrement le "soft money", c'est-à-dire moins l'argent de sa campagne (déjà énorme) que celui des PACs et surtout SuperPACs qui se sont créés autour de lui, incarnant le "big money" des entreprises, entités et individus aujourd'hui très mal perçus. De plus, précisons que s'il y a une bonne part de réalité dans l'expression, "establishment" est aussi un concept en partie artificiel et médiatique, une sorte de croque-mitaine parfois commode pour foutre beaucoup de choses sous une seule étiquette. Et, pour beaucoup de raisons, certaines mauvaises, mais aussi beaucoup très justes, Jeb Bush, par son nom de famille, par son bilan en tant que gouverneur (et sa carrière ultérieure, liée à cette position privilégiée dans des réseaux relationnels au sommet), par sa personnalité (doctoral, donneur de leçons, "fils de", coincé, un peu prétentieux, condescendant malgré lui, "artificiel"), en est venu à incarner, plus que les autres dans cette élection, l'image qu'on se fait de cet establishment. 

Par ailleurs, capitaliser sur son nom de famille est aujourd'hui plus un handicap qu'un atout: comme dit plus haut, le bilan de W est toujours en grande majorité considéré comme négatif, et la proximité dans le temps n'aide pas à favoriser le même nom de famille visant encore le "top job", Au final, je ne sais pas quel facteur est le plus déterminant, mais Jeb Bush concentre sur lui beaucoup trop d'éléments détrimentaux dans le contexte actuel; personnellement, je pointerais cette notion d'incarnation de "l'establishment", dans sa réalité et son mythe, comme le plus lourd boulet à traîner, et de loin. Depuis l'avènement du Tea Party et, plus largement, l'émergence en force, organisée et financée, de cette extrême droite qui échappe à l'autorité de la convention nationale ET des structures locales du parti républicain, la "révolte" gronde, et les cadres du dit parti ne peuvent plus réellement contrôler(/compter sur) un tiers de l'électorat habituel (les classes moyennes et classes moyennes supérieures rangées à droite), le reste s'agglomérant à l'étiquette générale "républicain" seulement en dernière instance, contrainte par le système à un tour et l'habitude, mais refusant de jouer le jeu avant ça, et ayant désormais les moyens de le faire. 

 

 

Une note  sur l'Iowa: la faiblesse relative de Trump par rapport à Cruz aurait été son manque de travail organisé et sérieux sur le terrain. La campagne de Trump n'aurait pas développé un "ground game" vraiment important dans cet Etat où la population est si dispersée et plus individualiste, en plus d'avoir ses particularités idéologiques, contrairement à Cruz et Rubio qui ont consacré beaucoup de temps (y compris personnel) et d'argent pour mobiliser et organiser des masses d'activistes chargés de faire du porte à porte (la "retail politics", ou "politique au détail") et d'organiser le débat partout à petite échelle (réunir de petits groupes, et fréquemment, pour motiver, mobiliser, convaincre, répondre....). Bref, Trump l'a plus joué en dilettante qui "survole" et préfère les grands rassemblements. Il est à cet égard étonnant qu'il ait fait un tel score en manquant autant aux règles élémentaires de la politique électorale dans un Etat de ce type, et la question est maintenant de savoir dans quelle mesure la fin de son "aura d'invincibilité" sera contrebalancée par ce résultat plutôt excellent au regard de l'investissement consenti (minime par rapport à ce que les autres ont fait). Le New Hampshire a un fonctionnement analogue: c'est quasiment la capitale de la "retail politics", fonctionnant peu aux grands meetings et nettement plus au porte à porte et aux conversations dans un café ou une salle commune de village. La force de Trump dans cet Etat résidera sans doute avant tout dans la faiblesse des autres, et avant tout d'un Cruz qui n'a pas grand chose à espérer hors d'un nombre très réduit d'Etats, concentrés dans le vieux sud et un peu le Midwest. L'électorat du NH, même seulement l'électorat penchant plus à droite, est nettement plus indépendant, moins porté à faire peser la religion dans sa décision de vote, plus de mentalité "yankee" traditionnelle, ayant une emphase particulière sur la relation avec le Canada voisin (que beaucoup de républicains, Cruz en tête, fustigent), et -et surtout actuellement- avant tout focalisés sur les questions économiques. 

Les chiffres de la participation, comparés à ceux de 2008: 

- démocrates: 171 109 votants contre 239 872 en 2008 (effet Obama). Le chiffre est très élevé par rapport à la moyenne des primaires de l'Etat depuis 40 ans, mais très en-deçà de ceux de 2008. La météo particulièrement dégueulasse peut être blâmée pour une partie de cette "moindre" mobilisation (par rapport aux attentes), mais pour moitié au mieux. Une bonne partie de ce relativement moins fort afflux vient aussi d'efforts (que beaucoup voient à raison comme délibérés) de sous-médiatisation de la campagne démocrate, voulue par l'establishment du parti pour favoriser Clinton. Les débats ont ainsi eu peu de publicité, et ont été placés à des dates exécrables pour l'audience (soirs de grands matches, soirs de WE....), tout l'opposé de la campagne républicaine qui a recherché l'audience et a subi "l'effet Trump". Dans l'ensemble, depuis 1 an, la campagne démocrate a donc subi cette impression "d'inévitabilité" de Clinton, qui douche les enthousiasmes et l'intérêt en général, donc l'attention. La campagne Sanders, qui, malgré son succès depuis l'été, a été ainsi occultée par les médias jusqu'à une période très récente où la masse critique qu'elle avait atteinte ne pouvait plus être ignorée. Trump a été, à l'inverse, disproportionnellement surmédiatisé dès le début, les masses affluant vers lui bien après ses débuts. 

- républicains: 186 874 votants contre 119 188 en 2008. Il y a clairement eu un effet de mobilisation côté GOP, le vote de 2008 étant au-dessus de la moyenne des 40 dernières années, mais pas de façon gigantesque. Les "anti-systèmes" sont clairement la raison de cet afflux, essentiellement Cruz, Trump et, dans une bien moindre mesure, Carson. 

 

Et pour revenir brièvement sur la question Clinton, de récents sondages sur le personnage résument bien, je trouve, son problème:
- est-elle un candidat compétent, avec l'expérience requise? 88% des interrogés répondent oui
- est-elle capable de gagner? 77% répondent oui
- se préoccupe t-elle des gens comme vous? 22% répondent oui
- est-elle honnête? 10% répondent oui
Je crois que ces proportions parlent d'elles-mêmes et indiquent la cote de confiance et d'amour de Clinton, en même temps que sa force. Les féministes (qui sont largement pour elle) peuvent clamer autant qu'elles (et ils) veulent qu'elle est saquée parce "qu'on aime pas une femme agressive".... Le problème est que son agressivité en faveur de causes progressives ou d'un changement politique significatif sonne très faux aux oreilles américaines. D'autres personnes, femmes et hommes, sont acceptées si elles/ils ont de l'authenticité dans de telles manifestations publiques, voire si ça fait partie de leur personnage: Sanders a été ronchon et agressivement revendicatif depuis plus de 50 ans, Clinton a changé de style et de positions comme de chemise depuis 20 ans, avec très peu de constantes (et celles-ci plutôt génériques: défense de la condition féminine....); ça marque plus une différence que le cliché facile de "la sanction machiste contre la femme qui gueule". Gueuler va mal avec son personnage par trop indéfini et protéiforme dont la seule constante perçue et d'être toujours à côté de l'assiette au beurre. C'EST CA! Clinton est en fait une vraie radsoc, c'est-à-dire un radis: rouge à l'extérieur, blanche à l'intérieur, et toujours près du beurre..... Raison pour laquelle, par exemple, au milieu d'étudiants qui seront endettés à vie pour payer leur éducation avec des prospects professionnels limités, ses honoraires d'intervenants de 200 à 300 000 dollars de l'heure DANS LES UNIVERSITES, y compris publiques (= un des multiples facteurs d'accroissement du coût des facs), passent très mal. 

Modifié par Tancrède
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Quelques commentaires au lendemain des caucus de l'Iowa:

- les résultats annoncés par la campagne Clinton, clamant la victoire à la publication des premiers sondages, furent en fait une décision-éclair face à un petit début de panique à l'évocation de résultats encore largement inconnus. 20% des voix n'étaient en fait pas encore décomptées, et à ce stade, les résultats dans une douzaine de districts avaient été décidés littéralement à pile ou face en raison d'une égalité parfaite des scores. Je dis bien "littéralement"; dans ces districts, la personne chargée de superviser le processus a lancé une pièce pour que la décision soit faite, le match nul n'étant pas admissible. Si l'impression de victoire a été forte pendant un moment, il semble que la campagne Clinton n'ait pas réussi à faire suffisamment de spin pour transformer l'essai: l'impression générale des commentaires d'aujourd'hui, soit ce qui donne le ton général du débat, va plutôt vers la mise en évidence d'une Clinton-Goliath n'obtenant pas de vraie victoire, et d'un Sanders-David réussissant un joli coup. Le résultat est concrètement une victoire, mais une très faible, et dans un Etat dont le nombre de délégués est faible. En revanche, en terme de perception publique, impression est donnée d'un camp Clinton recourant à un "dirty trick" pour essayer de s'afficher comme un grand vainqueur, alors que, quand les décomptes furent vraiment connus dans la journée, la marge séparant les deux candidats étaient encore plus faible qu'attendue. On peut pointer une certaine animosité d'une partie de la presse dont la relation amour-haine avec Clinton lui fait voir, aux moments de cherchage de merde, des fautes où il n'y a que des maladresses, de la malice là où il n'y a qu'une mauvaise décision, de la condescendance là où il n'y a qu'un mouvement politicien. Mais le fait demeure: l'élan qu'a voulu se créer Clinton en revendiquant prématurément la victoire pour donner l'impression qu'elle était nette, a plutôt tendance à lui revenir dans la tronche

- révélateur de l'impression créée en revanche par Sanders: dans les 24 heures qui ont suivi les résultats initiaux, la campagne du sénateur du Vermont a vu affluer les donations, totalisant 3 millions de dollars sur cette seule durée, soit la meilleure journée en la matière depuis l'annonce de sa candidature. La grande majorité de cette somme provient en outre de nouveaux donateurs, qui restent autour de la moyenne de 27 dollars, et indiquent donc une croissance très nette de sa base de collecte de fonds (pas loin de 100 000 contributeurs en plus qui s'ajoutent aux plus de 3,5 millions enregistrés, un chiffre sans précédent). 

- le score qui fait tiquer les commentateurs politiques: le différentiel entre les deux candidats démocrates dans la tranche démographique des 18-29 ans. 84% pour Sanders, 14% pour Clinton. Sanders est faible chez les seniors (60 ans et plus), avec 29% (contre 68 environs pour Clinton) et un peu en-dessous chez les 30-59 ans. Son défaut de notoriété encore certain explique en partie ce retard, de même que les particularités culturelles de l'Iowa peuvent accroître certaines reluctances à son égard (par exemple, le terme "socialiste" et ce qu'il suppose dans l'imaginaire américain, même à gauche), mais ce différentiel, qui semble destiné à s'amenuiser en faveur de Sanders, reste conséquent quoiqu'il arrive, surtout si on le superpose à d'autres qui restent notables, notamment quand on regarde la division hommes-femmes ou celle de la couleur de peau (minorités et femmes sont plus nettement pro-Clinton à ce stade). Là est le problème pour un Sanders qui va devoir continuer sur sa lancée, avec un accent porté sur le fait de convaincre les vioques, mais aussi parvenir à mobiliser plus la jeunesse, non pour qu'elle soit plus "pro-lui", mais pour qu'elle se bouge le cul pour aller voter..... Parce que si les Américains votent peu, ce à quoi seuls certains candidats arrivent à temporairement remédier (un peu), et Sanders semble faire partie de ceux-là, les JEUNES Américains votent extrêmement peu. Et là, grand-père va devoir aller leur tirer l'oreille pour les rameuter devant les urnes (et pas pour que ces cons d'étudiants de fratries pissent dedans). 

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Il y a 1 heure, Pseudonyme a dit :

Hillary a gagné les 6 pile ou face, elle en a de la chance ! (....)

WTF ????  :blink: :blink: :blink:

Vu qu'elle et Sanders se tiennent dans un mouchoir de poche, est-ce que cela aurait changé quelque chose aux résultats de l'Iowa, si elle en avait perdu certains?

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7 hours ago, Desty-N said:

WTF ????  :blink: :blink: :blink:

Vu qu'elle et Sanders se tiennent dans un mouchoir de poche, est-ce que cela aurait changé quelque chose aux résultats de l'Iowa, si elle en avait perdu certains?

Nominalement, pour la "victoire" en tant que telle, sans doute un peu, mais pour le nombre de délégués, je ne crois pas: le compte final fut de 20 délégués contre 21, je crois, soit pas vraiment de différence. Et les délégués dépendent moins de la victoire proprement dite que de ralliements personnels (vu qu'il n'y a pas de mandat impératif de vote pour eux lors de la convention). Je ne suis pas exactement sûr du règlement des caucus démocrates de l'Iowa, qui est vraiment nébuleux (celui du GOP est nettement plus clair), mais je ne crois pas que cela ait une influence si grande non plus sur l'orientation des 8 "super délégués", qui sont de toute façon indépendants du vote, et se rallient à titre personnel (cad dans des discussions d'arrière salle, des promesses, des négos.... Bref, ce que les ricains appellent le "horsetrading", et nous de la politique de maquignon). 

8 hours ago, nemo said:

Quelle farce que ces élections!

Ca fait partie de toutes les élections dans toutes les démocraties, ces petits coups de putes et actes de harcèlement permanent. Dans le principe, ils sont choquants, souvent illégaux, mais "petits".... Et tellement nombreux qu'on n'y fait pas attention et qu'on accepte la chose en disant "c'est le jeu". Le coup de Cruz -au final un tweet au bon moment- n'est qu'un exemple parmi mille autres, même si maintenant, Trump n'a pas pu s'empêcher d'en faire un plat 2 jours après; c'est une connerie, mais c'est sa nature. Et ça va beaucoup le desservir: si Cruz va peut-être, face au fait que certains aient décidé d'en faire une question médiatique, en pâtir, Trump va SÛREMENT prendre un coup parce que, si peu de gens aiment ou tolèrent les "tricheurs" (tous le sont un peu: la politique, c'est la guerre avec des règles), PERSONNE n'aime les chialeuses. 

Ce que Cruz a fait, au final, c'est comme au foot: tout le monde sait qu'il faut pas simuler, les arbitres sanctionnent quand ils peuvent, mais l'important est que le jeu continue. Simuler, ou mille et un autres trucs, c'est considéré comme du "gamesmanship": on fricote avec la limite des règles -marchant dessus à l'occasion ou mettant même un bout de pied au-delà en croisant les doigts, on pousse autant qu'on peut, on utilise tout ce qu'on peut pour choper même un micro-avantage.... Parce que c'est comme ça, et que personne n'a jamais joué le jeu autrement. 

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Premier sondage national (PPP) après les caucus de l'Iowa: Trump a perdu beaucoup de sa marge d'avance, restant en tête, mais avec "seulement" 25% des intentions de vote, contre 21% pour Cruz et Rubio. Carson est encore à 11%, et Bush, Kasich et Paul à 5%. Mais Paul a officiellement jeté l'éponge, de même que d'autres, mais dont tout le monde se fout. Le dernier sondage national de PPP (donc avec les mêmes méthodes, les mêmes échantillons, les mêmes questions et conditions) date de la dernière quinzaine de décembre, et voyait Trump à 34%, Cruz à 18, et Rubio à 13. 

Les sondages nationaux ne veulent pas dire grand-chose dans cette élection qui se joue dans chaque Etat et où les effets d'une victoire ou d'une défaite (dans un Etat) sur un autre Etat votant après sont difficiles à établir de façon quantifiée, mais ils sont quand même un utile indicateur de tendance. Il ne faut cependant pas non plus trop en conclure: Trump prend un coup, il subit un creux, et peut très bien remonter dans les jours qui viennent, en très peu de temps, sans même parler des semaines qui viennent. Il y a un effet de court terme particulièrement fort après un résultat, surtout s'il se combine à une gaffe ou deux (comme lui faisant sa râleuse face à Cruz). Son impact se diffuse le temps d'un newscycle ou deux, le temps que les logiques plus profondes reprennent leurs droits. Le fait devrait cependant rappeler que s'il y a réellement un "effet Trump", il est corollaire d'un fort mouvement antagoniste d'hostilité pour ce candidat qui laisse peu de monde indifférent, dans un sens ou un autre. Il est certes très favorisé par une partie de l'opinion, mais aussi littéralement haï par une autre encore plus importante. 

Cruz, lui, ne provoque pas de ralliement massif, mais pourra peut-être tirer son épingle du jeu parce que, contrairement aux précédents vainqueurs républicains de l'Iowa (Santorum et Huckabee), il a:
- une masse de fric monumentale. Maintenant que Bush a cramé son énorme trésor (il en garde encore pas mal, mais uniquement sans son SuperPAC: sa campagne est fauchée) et ne parvient plus à récolter beaucoup de fric, seul Rubio peut se comparer au fric de Cruz. 
- une cote de popularité importante dans un électorat particulier: les ultra-conservateurs religieux et idéologues, complètement intransigeants, désormais très organisés et financés: cela lui donne ses chances dans un certain nombre d'Etats, essentiellement le Vieux Sud, et son Etat du Texas. 

Rubio est celui qui a créé la surprise: l'importance de son score le crédibilise et ramène les espoirs de l'establishment et des conservateurs "normaux" sur lui. Il va continuer à récolter du fric et organiser son "ground game", tachant d'améliorer son image qui a pris quelques coups notoires (sa faible présence au Congrès, son absence de bilan législatif, ses changements de position maladroits, ses talonnettes :blush:, la gestion de ses finances personnelles, le fait qu'il ait tapé dans les fonds de campagne pour des dépenses perso....), et essayer de faire des scores importants dans les "early states", d'en gagner au moins un, pour se crédibiliser dans les Etats conséquents (et moins extrêmes) qui viendront essentiellement lors du SuperTuesday. 

 

Au final, l'Iowa fut une très mauvaise affaire pour un Trump qui a tout d'un coup perdu son aura d'inévitabilité et de domination, son principal avantage: il peut la rebâtir, en commençant par un New Hampshire dont les comportements politiques sont très différent de ceux de l'Iowa, mais il va devoir apprendre vite à la jouer "au sol". Dans le NH, les estimations pour le GOP sont: 38% pour Trump, 14% pour Cruz, 12% pour Rubio, 9 pour Bush, 7 pour Kasich. L'impact des caucus de l'Iowa n'est pas encore très pris en compte dans ce sondage, mais surtout, le NH est, comme l'Iowa, un Etat à très faible population, avec un habitat très dispersé et de fortes identités politiques et culturelles: l'appartenance à un parti y est plus faible, l'électeur moyen très changeant, et plusieurs courants idéologiques puissants déterminent à divers degrés le substrat gouvernant la pensée des gens de là-bas, démocrates, républicains ou indépendants, de façon particulière au lieu. Ainsi, le libertarianisme, une haine particulièrement forte des élites et de la centralisation cohabitent avec un fort attachement aux programmes publics visant à égaliser les chances (éducation peu chère, sécurité sociale, justice accessible, finance de "petite échelle" favorisant plus les business locaux que les grandes entreprises....). Rien de très original, sinon dans le "niveau de force" de ses idées et le cocktail particulier qu'elles forment dans l'Etat, à forte "mentalité yankee". Les particularités du lieu font ainsi qu'une grande (plus qu'ailleurs) part des électeurs ne se prononce qu'au dernier moment, versent aussi bien à droite qu'à gauche, et que le changement d'avis de peu de monde est rapidement d'un grand poids électoral (même si Sanders a plus de 30 points d'avance sur Clinton, la messe est tout sauf dite). Et là-dessus, la vague des résultats de lundi arrive, suivie des débats de samedi et de la campagne suractive de "retail politics" qui s'est (re) lancée cette semaine. 

On constate donc que, même si les primaires de l'Iowa n'ont pas été bonnes depuis longtemps, surtout côté républicain, pour dégager les bons candidats ou prédire le vainqueur, elles restent importantes tant elles structurent la suite des primaires.... Et tout ça via un processus de caucus généralement foireux et bordélique, aux règles plus ou moins absconces, où les candidats doivent aller parler quasiment à chaque péquin, et où les multiples micro-débats entre militants (1681 districts, donc 1681 points de débat, maquignonnages et vote) plus ou moins informés et enclins à subir toutes les influences de court terme qu'une procédure ouverte (pas de vote secret) suppose, débouchent sur le choix de qui pourrait se voir confier les codes nucléaires. la démocratie en action:biggrin:.... They've all come, to look for America

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Un article dont la "thèse" (enfin, il a rien inventé, le journaliste: les journalistes ricains se tordent le cerveau depuis juin dernier sur la "méthode Trump") se vérifie dans les jours post-Iowa: la presse, surtout télé, continue à parler avant tout de Trump et à favoriser les sondages qui mettent son lead en avant. Il est devenu leur gagne-pain, depuis l'été dernier. Ils vont pas le lâcher, et il va continuer à représenter 50% ou plus du temps consacré à la politique républicaine. 

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J'attendais depuis longtemps la signature du TPP (Trans -Pacific Partnership Agreement), maintenant les choses sont faites et elles vont devenir très intéressantes...

A noter que 40% de l'économie mondiale, c'est plus que l'EU réunie. Le dollar reste LE sanctuaire US le plus sacré depuis plus d'un siècle. A côté de ça Freedom machin truc c'est juste du joli bullshit.

Signature d'un vaste traité transpacifique salué par Washington

Publié le 04/02/2016 à 01:49, Mis à jour le 04/02/2016 à 13:32

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L'accord de partenariat transpacifique créant la plus vaste zone de libre-échange au monde, salué par Washington comme le moyen d'écrire les règles du jeu du commerce international et faire pièce à la puissance croissante de Pékin, a été signé officiellement jeudi en Nouvelle-Zélande.

L'accord TPP, conclu après cinq ans de laborieuses discussions, vise à abattre les barrières au commerce et aux investissements entre l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam.

Ces 12 pays représentent près de 40% de l'économie mondiale mais le TPP ne comprend pas la Chine, deuxième économie de la planète, écartée des négociations.

La Chine et les Etats-Unis rivalisent pour faire accepter leur propre vision du libre-échange dans cette région très peuplée et active économiquement alors que Washington veut faire de l'Asie-Pacifique le "pivot" de sa politique étrangère.

"Le TPP permet aux Etats-Unis -et non à des pays comme la Chine- de rédiger la feuille de route du XXIe siècle, ce qui est particulièrement important dans une région aussi dynamique que l'Asie-Pacifique", a souligné le président Barack Obama dans un communiqué.

C'est un "nouveau genre d'accord commercial qui donnera la priorité aux salariés américains", a-t-il assuré. "Tout simplement, il renforcera notre leadership à l'étranger et soutiendra les emplois ici aux Etats-Unis".

En écho au président américain, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, dont le pays est un proche allié de Washington, s'est réjoui d'un traité qui fixe les règles du jeu des échanges internationaux.

Le Japon "a joué un rôle actif pour créer les règles en jouant un rôle de premier plan dans les discussions avec les Etats-Unis", a-t-il dit.

Pékin travaille de son côté à sa propre Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (FTAAP).

La Chine a également lancé la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII) afin de financer des projets en Asie. Bien que Pékin s'en défende, la BAII constitue de facto un contrepoids au contrôle exercé par Washington sur la Banque mondiale et par Tokyo sur la Banque asiatique de développement (BAD), même si les trois organisations affichent leur volonté de coopérer.

"La Chine continuera de participer activement (...) à des accords de libre-échange hautement transparents, ouverts et inclusifs" dans la région, a commenté jeudi un responsable du ministère chinois du Commerce, expliquant que Pékin était en train d'évaluer le TPP.

Les différents accords en vigueur doivent "contribuer au développement du commerce, de l'investissement et de l’économie de la région Asie-Pacifique", a-t-il souhaité.

Parcours d'obstacles

Le représentant américain au Commerce Michael Froman a cependant souligné que le TPP n'avait "jamais été dirigé" contre un pays quel qu'il soit. "Il est important d'avoir une relation économique constructive" avec la Chine, a-t-il ajouté lors de la cérémonie de signature réunissant les représentants des 12 à Auckland.

Le TPP n'a pas terminé son parcours d'obstacles car chaque Parlement national doit encore ratifier le texte dans les deux ans.

En particulier, le texte suscite une hostilité croissante au Congrès américain, spécialement dans cette période de campagne présidentielle.

M. Obama a pressé le Congrès de ratifier ce texte au plus vite.

"Le Congrès doit le ratifier aussi rapidement que possible afin que notre économie puisse bénéficier immédiatement de dizaines de milliards de dollars avec de nouvelles opportunités à l'export", a-t-il plaidé.

Le Canada, où le gouvernement a changé depuis la conclusion de l'accord, veut quant à lui engager un débat avant d'entamer le processus de ratification.

"Nous encourageons tous les pays à achever" ce processus "le plus vite possible", a renchéri le Premier ministre néo-zélandais John Key.

L'accord va permettre d'offrir "un meilleur accès aux biens et services à plus de 800 millions de personnes dans les pays du TPP", a-t-il martelé, ajoutant que d'autres pays s'étaient montrés intéressés.

Très vaste, l'accord prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les Etats-Unis et le Japon, que cela soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf.

Il concerne aussi des secteurs comme l'échange de données et la propriété intellectuelle qui n'étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux.

D'après Canberra, le TPP débouchera sur l'abolition de 98% des tarifs douaniers entre les douze Etats-membres.

Si ses promoteurs assurent qu'il permettra de doper la croissance économique, plusieurs organisations non-gouvernementales affirment que cet accord débouchera sur une déréglementation généralisée au bénéfice exclusif des multinationales.

De nombreuses voix critiquent les effets pervers du texte sur les droits des travailleurs, l'environnement, la perte de souveraineté ou encore l'accès aux médicaments.

A Auckland, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue en signe de protestation.

© 2016 AFP

P.S. 1 : Je crois que ce matin j'ai vraiment voulu faciliter la fauteuil de WALL-E...

P.S. 2 : Enfin cet aspirateur de fric pour l'US est signé, je peux réinvestir dans le marché d'actions US sans crainte...

Henri K.

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Il y a 21 heures, Tancrède a dit :

Ce que Cruz a fait, au final, c'est comme au foot: tout le monde sait qu'il faut pas simuler, les arbitres sanctionnent quand ils peuvent, mais l'important est que le jeu continue. Simuler, ou mille et un autres trucs, c'est considéré comme du "gamesmanship": on fricote avec la limite des règles -marchant dessus à l'occasion ou mettant même un bout de pied au-delà en croisant les doigts, on pousse autant qu'on peut, on utilise tout ce qu'on peut pour choper même un micro-avantage.... Parce que c'est comme ça, et que personne n'a jamais joué le jeu autrement. 

 

Il y a 20 heures, nemo a dit :

Une mascarade absurde que tu trouves que " c'est le jeu ma pov' Lucette" ne me fait pas changer d'avis sur le sujet, et effectivement c'est pas si différent chez nous mais bizarrement ça me rassure pas.

Je crois qu'on est tous d'accord sur le fait que ces comportements sont lamentables.

Il me semble aussi qu'il est difficile d'espérer les changer par la loi. Il faudrait rendre délictueux et passible d'élimination électorale un simple tweet écrit par un collaborateur dont j'imagine Cruz a pris au préalable toute précaution pour être en mesure de le désavouer le cas échéant. Un tweet de plus facile à vérifier, facile à rejeter comme faux, simplement en ouvrant les sites de nouvelles et en constatant que l' "info" de l'abandon de Carson ne se trouvait pas ailleurs - ce qui ne manquerait pas d'être mis en avant lors d'un procès, qui clairement n'aura jamais lieu.

Disons que la fréquence de ces comportements montre une dégradation de la démocratie dans tous les pays anciennement démocratiques. Dont les Etats-Unis et la France sont à l'évidence des exemples évidents. Mais ça n'est pas exactement une découverte... :sad:

La seule chose que l'on puisse pratiquement faire est de refuser de voter pour qui que ce soit dont le comportement passé aurait été gravement déficient - condamnation pour corruption, cumulard record, mensonge électoral éhonté, etc.

C'est une décision qu'on ne peut prendre qu'à titre individuel. Pas d'autre solution pour changer le monde sur ce point que de commencer par le type qu'on voit dans le miroir... mais c'est un peu lent bien sûr.

En définitive, les hommes politiques ne seront pas plus moraux que les citoyens ne les forcent à l'être.

 

Dans l'article pointé par Wallaby, un lien vers le Donald Trump Insult Generator.

Vous donnez un nom, et l'appli fournit une insulte construite à partir du répertoire de Trump. Indispensable !

Quelques exemples :

Why does Alexis constantly seek out trivial nonsense?

Irrelevant clown Tancrède sweats and shakes nervously as they talk "bull" about me. Has zero cred.

Wallaby graduated last in their class--dummy!

 

Enjoy ! :laugh:

 

 

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