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:rolleyes::biggrin::laugh::bloblaugh:.... :dry: : il l'a encore fait! Donald Trump vient de se faire prendre en flagrant délit d'énormité pour une série de trucs zarbes et assez ridicules qu'il a fait dans les années 80-90. Comme quoi, le niveau d'examen qu'on subit quand on est candidat à la présidentielle -et pas juste dans les primaires, où c'est déjà gratiné- est sans commune mesure avec quoi que ce soit d'imaginable dans le reste du monde. Qu'a donc fait (encore) M. Trump? Une série d'enregistrements d'époque de conversations téléphoniques a fait surface dans le Washington Post, rappelant pour qui veut l'entendre que l'appellation de "con artist" (arnaqueur) n'est pas galvaudée: il aurait eu, à de multiples reprises, des entretiens avec la presse sous de fausses identités, créant pour l'occasion des personnages (un porte parole ou un vice-président de son organisation), parlant de multiples sujets, certains très sensibles, comme la démolition prématurée (et illégale.... Et par des travailleurs illégaux) en 1980 d'un prestigieux immeuble classé (et dont des éléments devaient être enlevés pour aller au Metropolitan Museum of Arts) pour construire la Trump Tower (événement pour lequel il aurait fait une fausse déclaration sur l'honneur devant une Cour), certains plus frivoles comme évoquer abondamment sa vie sexuelle (par fausse personne interposée donc.... Pour se passer la pommade et peut-être aider un de ses cas de divorce), notamment une relation en 1991 avec Carla Bruni (qui elle avait, à l'époque, nié). 

Personne ne sait pourquoi quelqu'un pourrait faire ça, quel intérêt il y aurait: Mythomanie? Goût du bizarre, de l'énormité ou du foutage de gueule? Humour douteux? Sentiment d'impunité? En tout cas, la voix de Trump et son phrasé sont reconnaissables sur les bandes, et sa façon de se vanter (indirectement puisque via un personnage fictif); au fil du temps, Trump a avoué, nié, re-avoué, re-nié.... Et quand le sujet est revenu sur le tapis depuis 2 jours, il a nié qu'il puisse même s'agisser de sa voix, malgré l'insistance des journalistes qui se sont penchés sur l'affaire, rappelant que c'était un truc qu'il faisait fréquemment à cette époque et que de nombreux journalistes, surtout dans la presse people, connaissaient son truc. Quand les journalistes du Washington Post, dans une longue interview téléphonique hier après-midi, ont évoqué le sujet, la ligne a été coupée brutalement. Malgré les prétextes évoqués par la secrétaire quand ils ont rappelé, il est assez clair qu'il leur a raccroché au nez.

Pris la main dans le pot de confiture, bébé-Trump a donc pour réaction de nier, de se mettre les mains sur les oreilles et de chanter "lalalalala". Les journalistes concernés par la chose à l'époque soulignent l'absurdité du comportement, le changement de position permanent, la masse de mensonges incohérents, et le ridicule général de la chose, concluant qu'il est en train de faire essentiellement la même chose à grande échelle avec sa campagne présidentielle.

Le ridicule ne tue pas une personne.... Mais une candidature? Ou s'en tirera t-il encore, tant l'électorat ne prête aucune attention à ce genre de trucs quand il s'agit du Donald? Vous le saurez au prochain épisode des aventures de Donald.... Décidément plus marrantes que celle de l'autre Donald (qui a aussi un copyright et son nom sur plein de produits). 

 

Modifié par Tancrède
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23 minutes ago, Tancrède said:

Personne ne sait pourquoi quelqu'un pourrait faire ça, quel intérêt il y aurait: Mythomanie? Goût du bizarre, de l'énormité ou du foutage de gueule? Humour douteux? Sentiment d'impunité?

Manifestement c'est pour avoir le contrôle sur sa communication, c'est dans ses moyens de payer des attachés de presse, il semblait préférer faire la chose lui-même (surtout pour des sujets aussi... :amusec:)

Enfin tu as loupé le meilleur : certains pensent que c'est Trump lui-même qui est à l'origine de la "fuite" de ces enregistrements.

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Très possible! 

 

Sinon, à la fois jouissif et beaucoup moins marrant, un nouveau livre est sorti cette semaine, dont l'auteur est un membre de la Chambre des Représentants qui a décidé de balancer très cyniquement sur sa profession, tout en gardant l'anonymat; accepter les raisons qu'il évoque pour ce faire n'engage que ceux qui y croient (sincérité, cynisme désespéré, envie de faire un splash, envie de faire un peu plus de cash?). Le livre est un petit truc de 84 pages intitulé The confessions of Congressman X, et évoque pêle-mêle les réalités de la fonction de législateur et le regard que lui, ses collègues et l'establishment washingtonien portent sur l'électorat. Comme il le dit lui-même, "my main job is to keep my job, to get reelected. It takes precedence over everything": le seul intérêt semble être -mais on le savait déjà- de rester dans le jeu et profiter du style de vie et des incroyables opportunités offertes à ceux qui entrent dans le cercle, l'intéressé affirmant que c'est le cas pour la plupart des élus au Congrès, et que ça l'est encore plus avec l'intense inflation récente des sommes d'argent "investies" par les "special interests groups" dans la capitale, au mépris de toute mesure même mineure d'intérêt pour le pays ou ses habitants, si bien qu'il résume la chose en disant "we're running a fucking casino". Il est à noter que son mépris affiché pour les électeurs -mérité selon lui- vient "contrebalancer" cette absence de moralité, dans une vision qu'on pourra voir comme goguenarde.... Et donc très pessimiste sur le fond: "voters are incredibly ignorant and know little about our form of government and how it works. It’s far easier than you think to manipulate a nation of naive, self-absorbed sheep who crave instant gratification". 

Quelques articles:

http://www.nydailynews.com/news/politics/congressman-belittles-voters-naive-self-absorbed-sheep-article-1.2635920

http://www.foxnews.com/politics/2016/05/12/congressman-pens-deeply-disturbing-confessions-in-scandalous-tell-all.html

http://www.washingtontimes.com/news/2016/may/12/inside-the-beltway-congressman-x-dishes-up-vanity-/

Une que j'aime bien: "some contributions are subtle. Donations to a member's nonprofit foundation, funding of e member's charitable pet project, offsetting the costs of a member's portrait to adorn the committee room he or she has served...."

Modifié par Tancrède
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Le concept américain de nouvelle frontière : de la conquête de l’Ouest au cyberespace

La conquête de l’Ouest, la Lune, le cyberespace : voilà trois figures de la frontière pour les Etats-Unis. Autant de facteurs de puissance, une puissance réinventée du XVIIIe siècle à nos jours. Y. Harrel éclaire avec une grande maitrise deux siècles et demi d’histoire. Il démontre la fonction géopolitique de la frontière pour les Etats-Unis dans leur réinvention permanente de la puissance.

Geopolitique_internet_hierarchie_puissan

http://www.diploweb.com/Le-concept-americain-de-nouvelle.html

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http://www.nationalreview.com/article/435393/hillary-clinton-e-mails-Cheryl-Mills-DOJ (14 mai 2016)

L'auteur procède à un long et minutieux examen d'un article du Washinton Post qui vient de paraître rapportant une entrevue (un interrogatoire ?) de de la conseillère d'Hillary Clinton Cheryl Mills avec le FBI, en présence de membres du département de la justice en tant que procureurs.

Le secret de l'instruction a été violé et des fuites sont organisées pour le bénéfice d'Hillary Clinton et deux conclusions s'imposent :

- Le Washington Post a un parti pris favorable à la thèse de l'innocence de Clinton

- Le département de la justice n'est pas neutre non plus, puisque certains de ses membres font fuiter des informations de l'instruction vers la presse

Ensuite l'auteur relève l'incohérence de l'affirmation que Cheryl Mills bénéficie d'une immunité par laquelle le FBI s'interdit de l'interroger sur certains faits, parce que Cheryl Mills en serait prémunie par sa qualité d'avocat d'Hillary Clinton. C'est impossible, dit l'auteur, car les règles déontologiques interdisent qu'un avocat mélange la casquette d'employé avec relation hiérarchique dans une administration, et la casquette d'avocat.

Ceci pourrait cacher le fait que Cheryl Mills bénéficie d'une véritable immunité : celle que le procureur accorde à un complice présumé qui accepte de dire ce qu'il sait en contrepartie de la clémence du juge.

Pourquoi Hillary Clinton a-t-elle tenté d'effacer 31.830 e-mails ? Le FBI et nous tous sommes censés croire que l'un des personnages officiels du plus haut rang et des plus occupés par leur travail a eu du temps à passer sur 31.830 e-mails sur des exercices de yoga, des robes de mariées, et d'autres choses de ce genre ?

Modifié par Wallaby
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Un point important sur lequel je me permets d'insister pour la compréhension de la politique américaine et ses différences par rapport à celle qu'on peut plus trouver en Europe, est ce qu'on appelle là-bas "Identity Politics". On souligne facilement que l'électeur moyen en sait très peu sur le fonctionnement des institutions, des partis et des élus, et c'est souvent, au moins en partie vrai. On souligne qu'il s'intéresse peu à la politique et consacre peu de temps et d'efforts à la compréhension des choses qu'elle implique, même s'il s'investit plus que dans d'autres pays pendant le processus électoral, et c'est souvent assez vrai. On souligne souvent qu'il en sait peu sur le fonctionnement de l'économie et des affaires du monde, de son pays et de sa région ou de sa ville, et c'est aussi souvent en partie vrai. On insiste sur le peu d'emprise que le dit électeur moyen peut avoir sur son système politique local ou national, ou sur son parti de choix, et, plus encore, qu'il a une perception distordue de la réalité de son emprise sur la chose, sous-estimée en certains endroits, très surestimée sur d'autres points.... Et c'est aussi très souvent vrai. On souligne tout ça et plus encore, et on aurait raison de dire que réalités et perceptions sont anormalement éloignées aux USA, surtout depuis quelques décennies, avec pour corollaire un sentiment de désaffection (qui a mille causes) et de dépossession du sentiment d'appartenir à un système politique et de pouvoir y peser. Ce qu'on devrait aussi souligner, ce sont les recours qui aident (et peuvent être instrumentalisés) le dit électeur à se repérer dans le flot d'information et de sentiments contradictoires qui l'assaillent dans un marché politique saturé de messages, et lui offrent, à défaut d'objectivité, une appartenance, une identité et, par là, un sentiment d'emprise sur les choses. Aux USA, ce sont les identités politiques qui, plus qu'ailleurs, ont une force réellement tribales, d'autant plus accrues que les élections n'ont qu'un tour, donc aucune chance de voter pour ses sentiments: on voit là d'ailleurs l'importance croissante du rôle des primaires et des oppositions qui s'y déroulent, qui risquent de rendre les plates-formes nationales, voire d'Etats dans certains cas, absolument ingouvernables. 

Et l'Identity politics, dans un pays aussi vaste, peuplé et divers que les USA, où les organisations peuvent atteindre une taille critique les rendant permanentes et puissantes (donc devenant des organismes autonomes ayant une vie et un agenda propres), c'est l'appartenance de secours qui prend une place toujours plus importante à une époque où l'Etat n'est plus ce qu'il a été: c'est un recours identitaire au moins autant qu'un choix d'engagement et/ou de vote. L'appartenance à un des deux grands partis est, aux USA, souvent d'une autre nature qu'en Europe: ils sont là depuis longtemps, et en être membre est en grande partie un fait héréditaire et enraciné dans la culture individuelle, ce qui explique par exemple pourquoi la majorité des électeurs républicains ont, cette semaine, "accepté" un Trump que la majorité d'entre eux n'aiment pas et en qui ils ne croient pas. C'est plus que de la discipline de parti, c'est une identité. Une identité qui déforme le prisme de perception, et fait d'Hillary Clinton, au-delà de tout argumentation raisonnée, un "ennemi pire que la peste" de façon essentielle, et non juste une politicienne establishment-type qu'on n'aime pas et pour laquelle beaucoup de républicains, en des temps moins polarisés et plus apaisés, voteraient parce qu'elle est (comme l'a dit un éditorialiste satyriste conservateur cette semaine), "bad within normal parameters" ("mauvaise dans les limites habituelles"), par rapport à un Trump qui est une catastrophe sur pattes. 

Au-delà de la seule appartenance à un parti, qui ne concerne plus que 2/3 des électeurs (et beaucoup moins encore qui votent aux primaires et s'impliquent réellement) contre 80% il y a encore 20 ans, l'Etat est souvent une autre identité, surtout dans le vieux sud et certaines zones du Midwest, la religion en est une autre, le courant politique (plus ou moins lié à un parti) en est une, et le groupe ethnique, évidemment, en est encore une. On ne parle pas juste là d'un sentiment ou d'un composant de la personnalité qu'on garde pour soi, mais d'un vrai sentiment d'appartenance qui se traduit en termes de modes de vie, d'adhésion à un corpus d'idées politiques plus ou moins limité, d'adhésion à des groupes ayant plus ou moins d'implication dans la vie publique et politique, de contributions financièreset de temps consacré.... Cela existe en Europe, évidemment, et la chose s'est développée ces dernières décennies, mais à un bien moindre degré (ou en tout cas échelle) dans la plupart des cas. 

Le fait a toujours existé aux USA de façon plus développée qu'ailleurs, et on peut dire que l'histoire courte de ce pays récent en est une des causes, qui a longtemps eu ainsi besoin d'identités de substitution avant de pouvoir trouver un récit national suffisamment fourni et puissant. C'est en parti vrai et infiniment complexe. Mais, et là je me focalise plus sur l'appartenance aux partis, la chose a encore plus pris en importance ces dernières décennies, particulièrement côté républicain. 

Si certains ont du mal à comprendre pourquoi Trump récolte autant de votes républicains, au-delà du seul vote protestataire, l'explication est en grande partie dans cet aspect particulier de la mentalité politique américaine. C'est aussi, par exemple, pourquoi des termes (tout aussi identitaires ailleurs) comme le "socialisme" de Sanders (en fait de la social démocratie soft à l'allemande) ont du mal à passer, parce que le mot lui-même est associé à certains imaginaires (et assez synonyme de "communisme" dans une bonne partie de la population -surtout de droite- US), alors que la plupart de ceux qui condamnent ainsi Sanders approuvent dans le détail ses programmes dont ils veulent la préservation ou même le développement quand ils existent déjà (Medicare, Social Security....). Le rejet est ici épidermique, purement identitaire, un acte réflexe lié à la façon dont certaines étiquettes ont existé dans l'imaginaire des groupes politiques américains depuis longtemps. Sanders a commencé à faire évoluer la perception de ce terme particulier. Mais commencé seulement. 

Modifié par Tancrède
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Apparement Carson a annoncé les 5 noms qui sont retenus pour le running mate de Trump :

- Sarah Palin
- Ted Cruz
- Marco Rubio
- John Kasich
- Chris Christie

J'espère que la liste n'est pas finale car un peu décevante, à part Palin, j'ose à peine imaginer le duo avec Trump :amusec:, mais vu qu'on lui reproche déjà d'en faire trop je doute qu'il la choisisse...

Ted Cruz je ne vois même pas comment cela pourrait être envisageable, ils se sont tellement envoyés de trucs à la gueule, le grand écart entre le positionnement ultra religieux de l'un et l'autre qui est presque "gay friendly" est irréconciliable et le fait que Cruz n'est certainement pas le choix qui ferait le plus plaisir au GOP semble l'éliminer définitivement.

Je penche plutôt pour Rubio ou Kasich, les deux sont loyaux à l'establishment, le GOP sera content, Kasich serait bien pour contre balancer le manque d'expérience de Trump mais il a le charisme d'une vieille chaussette, Rubio a moins d'expérience, mais pour ce qui est des vannes il est capable de rivaliser avec Trump, Big Don et Little Marco, même si il a pathétiquement perdu dans son propre état je suppose qu'il pourrait aider vis à vis de l'électorat hispanique qui pourrait être déterminant dans cette élection.

Il n'y a pas très longtemps j'avais lu des propos non vérifiables disant que l'équipe de Rubio était active depuis un bout de temps auprès de celle de Trump mais que ces derniers avaient refusés leurs propositions, manifestement la situation aurait changée.

 

EDIT : Trump sur Twitter dit que le Washington Post écrit n'importe quoi (c'est eux qui ont rapporté les propos de Carson), la plupart de ces noms ne sont même pas envisagés, en particulier Rubio (ce qui semble confirmer la rumeur du refus...). Le fait que Palin soit sur la liste me laisse penser que c'est bien l'équipe de Trump qui lancé cette liste, c'est le genre de nom qui fait parler...

Dommage pour Big Don Little Marco 2016 !

Modifié par Pseudonyme
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Il y a 3 heures, Tancrède a dit :

On connaît le genre de profils en France où on a nos équivalents, principalement concentrés dans les cursus de psycho: le Social Justice Warrior, la figure du présent qui, si on ne regarde qu'elle, nous fait dire que l'occident est condamné. 

Ton billet explique bien mieux que moi la considération que j'accorde à ces pasionarias. Effectivement encore heureux qu'il y en a qui bossent!:rolleyes:

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Le problème est peut-être moins, dans le cas des étudiants, qu'il s'agisse d'enragés et de pasionarias; après tout, c'est surtout à cet âge là qu'on doit l'être, surtout quand on est confronté pour la première fois aux "grandes questions". Un premier problème est que souvent leurs profs le soient avec eux au lieu de les encadrer ou de les restreindre (ce que faisaient les grands profs militants des années 60-70), mais plus encore, que leurs indignations et luttes soient:
- aussi souvent futiles
- aussi peu fondées, délirantes sur le plan du raisonnement, ineptes sur la qualité intellectuelle
- haineuses dans leurs argumentations
- fascistes dans leurs méthodes: harcèlement online et physique, attaques sur les personnes, insultes, méthodes stalinistes de suppression de la parole....

Une manif étudiante sur un campus le montrait l'année dernière, qui avait vu (sur caméra) un journaliste (pourtant d'un média considéré comme notoirement "liberal") insulté, puis menacé pour avoir posé des questions "dérangeantes" (pourtant franchement pas méchantes): et la personne qui avait appelé la violence.... Etait une prof, qui avait d'abord été hargneuse, stupide, accusatrice, avant d'appeler des étudiants pour virer physiquement le journaliste. Elle a été virée ensuite, mais c'est assez représentatif. 

 

Sur le point du niveau dans les facs américaines (y compris jusque dans les cursus dits "sérieux"), on devrait aussi évoquer un autre problème majeur qui est un secret de Polichinelle: tous les profs notent double. Certains l'évoquent ouvertement: il y a la "vraie" note (gardée pour soi), et la note qu'on mettra sur le bulletin, si bien que là où les "A" représentaient jadis à peine 10% des notes attribuées, ils sont maintenant plus proches des 40%. Ca peut en dire beaucoup sur la valeur des diplômes obtenus, mais cela renvoie aussi  autant à certains cursus plus qu'à d'autres (et à la subjectivité et à l'idéologisation qui y a lieu), à l'absurde idée généralisée depuis les années 80 que les mauvaises notes sapent la confiance et sont arbitraires (surtout des filles apparemment), que les examens sont une mauvaise chose et qu'il vaut mieux que du contrôle continu (et sur des éléments mettant en exergue la régularité le fait de faire ses devoirs tous les jours.... Le tout insistant plus sur le conformisme que sur d'autres aspects.... Ce qui handicape d'ailleurs proportionnellement plus les garçons), et peut-être surtout au fait qu'avec des études qui coûtent désormais si cher, il est devenu de fait difficile de sacquer trop d'étudiants. Donc tout le monde ou presque est un "A student". 

Et j'avais vu des trucs comme quoi ces tendances étaient aussi très fortes au Canada, en Angleterre (où les cursus scientifiques fermaient beaucoup au profit de ceux de médiologie, journalisme, sociologie.... Certains mettaient en cause la féminisation des effectifs étudiants et enseignants pour ces changements, d'autre la flemme des nouvelles générations, ou encore les faibles perspectives générales) et dans les pays scandinaves. 

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il y a 7 minutes, Tancrède a dit :

[...]

Et j'avais vu des trucs comme quoi ces tendances étaient aussi très fortes au Canada, en Angleterre (où les cursus scientifiques fermaient beaucoup au profit de ceux de médiologie, journalisme, sociologie.... Certains mettaient en cause la féminisation des effectifs étudiants et enseignants pour ces changements, d'autre la flemme des nouvelles générations, ou encore les faibles perspectives générales) et dans les pays scandinaves

Merci pour ces développement de qualité. Le commentaire sur les profs me renvoient à la micro-polémique de début d'année où Finkelkraut se serait fait "démolir" par une prof d'anglais du 93 sur France 2: 

Une jeune femme qui s'avérait être politisé à l'extrême avec adhésion aux Indigènes de la République qui s'inscrit résolument dans cette frange-là. 

Ma petite soeur qui a étudié au Canada témoigne volontier de cette atmosphère millitante, indigente, pichroccoline à propos de faits à son sens anodin. Elle a par exemple pris à partie par des canadiens parce qu'elle venue avec ces chaussures indiennes. Apparemment elle foulait au pied la culture amérindienne qui enfile ces chaussures uniquement un jour dans l'année pour telle cérémonie et son absence de vergogne était la preuve d'un racisme obscène.

Est-ce eux qui forment le fameux et oppressant "politiquement correct"? Est-ce que des phénomènes analogues ont lieu dans les facs scientifiques "dures"? Aux dernières nouvelles il n'y a pas encore eu de cas de Lysenko aux US. Pourtant il apparaît que les débats et luttes autours du réchauffement climatiques sont considérables avec plusieurs factions au sein de la recherche américaine et des cas d'expériences bidonnées.

 

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il y a 29 minutes, SinopeMT a dit :

Est-ce eux qui forment le fameux et oppressant "politiquement correct"? 

Je ne sais pas, mais ce "politiquement correct" semble-t-il nettement plus pesant et plus puissant aux Etats-Unis qu'en France contribue probablement à expliquer certains autres phénomènes spécifiques à l'Amérique.

Comme le fait qu'un personnage certes déjà connu, mais seulement comme un promoteur en immobilier particulièrement égocentrique et cabotin, puisse en un an rassembler assez de soutiens pour s'imposer comme finaliste de ce qui serait chez nous le deuxième tour de l'élection présidentielle et avec une chance sérieuse de l'emporter, quand une responsable politique de chez nous, s'appuyant sur un parti déjà constitué de longue date, n'a pu en cinq ans que se dessiner comme probable finaliste pour l'an prochain mais sans véritable chance de victoire - et encore ses résultats incontestables sont-ils considérés comme un grand succès.

Et j'ai bien dit contribuer, pas davantage, à l'émergence de Trump, la prégnance du politiquement correct n'est qu'une cause parmi plusieurs sans doute, mais à mon avis elle est bien au nombre des causes.

 

A ce sujet, voici un article d'opinion de l'historien Paul Johnson When excess is a virtue, où il décrit ce qu'il appelle les "ravages" du PC, accuse Trump d'être "vulgar, abusive, nasty, rude, boorish and outrageous", pour ensuite louer son "character" et conclure sur :

Citation

Trump est un homme excessif – et aujourd'hui c'est d'un homme excessif que nous avons besoin.

Qu'est-ce qui est le pire d'ailleurs dans une épidémie de correction-politique non seulement vaine et ridicule mais encore haineuse et à tendance stalinienne comme l'a décrite Tancrède ? Les dommages immédiats qu'elle cause, ou cette conséquence de pousser à chercher une voie de sortie - et vite, et n'importe laquelle, et si c'est l'excès inverse alors tant mieux ça "leur" fera les pieds ?

 

 

Modifié par Alexis
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2 minutes ago, SinopeMT said:

Merci pour ces développement de qualité. Le commentaire sur les profs me renvoient à la micro-polémique de début d'année où Finkelkraut se serait fait "démolir" par une prof d'anglais du 93 sur France 2: 

Une jeune femme qui s'avérait être politisé à l'extrême avec adhésion aux Indigènes de la République qui s'inscrit résolument dans cette frange-là. 

Ma petite soeur qui a étudié au Canada témoigne volontier de cette atmosphère millitante, indigente, pichroccoline à propos de faits à son sens anodin. Elle a par exemple pris à partie par des canadiens parce qu'elle venue avec ces chaussures indiennes. Apparemment elle foulait au pied la culture amérindienne qui enfile ces chaussures uniquement un jour dans l'année pour telle cérémonie et son absence de vergogne était la preuve d'un racisme obscène.

Est-ce eux qui forment le fameux et oppressant "politiquement correct"? Est-ce que des phénomènes analogues ont lieu dans les facs scientifiques "dures"? Aux dernières nouvelles il n'y a pas encore eu de cas de Lysenko aux US. Pourtant il apparaît que les débats et luttes autours du réchauffement climatiques sont considérables avec plusieurs factions au sein de la recherche américaine et des cas d'expériences bidonnées.

 

Le problème est qu'il n'y a pas une séparation en facs scientifiques "dures" et ""soft": les campus américains tendent à être vastes et mélangent les cursus, même si une fac peut avoir plusieurs campus et ceux-ci être "thématiques". L'autre problème réside dans l'évolution de l'administration des universités qui a connu une inflation extrême depuis 30 ans, est devenu un lieu très politisé, conformiste, à plat-ventriste aux tendances en vogue et aux donateurs (à qui ils doivent faire une chasse permanente), terrifié par les SJW et la mauvaise presse, et surtout, un lieu où l'organisation des études a eu tendance à aussi se politiser et à être commandités (avec un moindre rôle des profs "du bas" au profit de comités mixtes incluant des profs bien implantés, des administrateurs de divers backgrounds, des intervenants plus ou moins extérieurs à l'université, et des gens influents amenant des financements -y compris publics, ce qui veut dire que ceux-là viennent de milieux politiques/politisés). Ainsi, beaucoup de cours imposés dans tous les cursus n'ont pas forcément grand chose à voir avec les dominantes du parcours d'un étudiant, ont généralement peu de rigueur intellectuelle ou en tout cas n'incluent pas les bases nécessaires pour traiter le sujet: on te donne des "résumés" de cours très avancés de socio ou philo sur un sujet, de débats de société....Sans les années préalables nécessaires pour avoir les bases: c'est ainsi qu'on peut idéologiser sans en avoir l'air et sans que l'élève même doué ait l'esprit critique pour se distancer. Tous les cursus sont ainsi atteints à des degrés divers, ça file du boulot à tout un tas de profs qui n'auraient jamais été admis autrement (ou en tout cas en d'autres temps), et ça permet par cette adjonction de coloniser les boards universitaires qui font la pluie et le beau temps sur les cursus, les programmes, la notation, la teneur de certains cours, les carrières des professeurs.... Et à l'occasion des jugements de professeurs ou d'élèves dans des "cours kangourous" (ou bolchéviks, ou St Justiennes, choisir le terme préféré) improvisées destinées à éviter des scandales quand on a une affaire de viol présumé, de commentaire "raciste" ou "sexiste", des cas de harcèlement réels ou non.... Des profs ou administrateurs se font virer pour ce genre de trucs qui n'ont souvent aucune faute au compteur. C'est aussi souvent un moyen de contrôler la parole et la teneur de certains cours, si bien qu'un discours est favorisé, et les autres sont punis activement. Vu les niveaux de rémunération actuels des profs d'universités (d'où vient le débat chaud-bouillant sur les "tenured teachers", un privilège qui semble abusif mais que les profs ne lâcheront pas tant que le reste ne sera pas adressé), et les difficultés à déménager et à retrouver une place, ça ferme bien des gueules. 

Sur l'anecdote du Canada, ça me rappelle ce truc qui date de quelques semaines, qui avait vu un lycéen blanc (et visiblement un peu stone) américain se faire bousculer par une grosse noire parce qu'il avait des dreadlocks, et qu'apparemment, cette "cultural appropriation" était raciste. 

Mais le politiquement correct n'est pas un phénomène unique, et pas juste limité aux SJW: ils ne sont que la face la plus aggressive et caricaturale de la chose qui, au départ, n'est aussi qu'un phénomène plutôt sain pour avoir un language plus policé parce que le ton normal du discours aux USA tendait il n'y a encore pas si longtemps à épargner les sensibilités des hommes blancs et à s'asseoir sur celles des autres.... Le problème est l'excès (comme souvent) et le mouvement maintenant inverse qui a été observé, si bien qu'au lieu d'un langage policé, ils ont une police du language et de la pensée. Et une police non régulée, soit essentiellement des professionnels autopromus de l'indignation, de l'accusation et de la sentence publique. L'ironie est qu'il s'agit là du même comportement contre lesquels les "ancêtres" (eux intelligents) de ces dernières générations de SJW étaient les professeurs et étudiants des années 50 à 70 qui s'élevaient contre des comportements similaires dans l'université et les médias de cette époque, avec autant de rage, mais moins de haine, et surtout, beaucoup plus d'intelligence, de force de proposition constructive et d'esprit critique. Beaucoup de cette ancienne générations évoquent ainsi quand ils ont commencé à voir le changement, dans le courant des années 70 et surtout les années 80; à ce moment, c'était encore insidieux, mais ils signalent à quel point le caractère puriste/staliniste était déjà en germe, voire carrément en place (mais à l'échelle de petits comités), avant d'exploser littéralement dans les années 90 quand une bonne part de ces ex étudiants et professeurs se sont retrouvés aux premiers rangs des médias, des institutions universitaires, de la politique.... Impactant ainsi lourdement le débat en place publique et le ton "acceptable" de la conversation auprès de l'opinion publique (cad un truc différent de la population, qui à certains moments peut en être très éloigné). Ils sont devenus le nouvel académisme, les "anciens" contre qui une nouvelle génération de "modernes" doit se former. Sic transit gloria mundi, et bis repetita maxima merdam. 

Parce que quand je dis que le phénomène politiquement correct est divers, c'est qu'il faut voir aussi ce qui s'est passé dans le camp conservateur, surtout depuis qu'il a développé sa propre bulle médiatique, véritable caisse de résonnance encore plus fermée dont FoxNews est le symbole; depuis la "révolution culturelle" conduite par William F Buckley dans les années 60-70 (pour moi pas vraiment un génie d'une grande rigueur et plus un idéologue, mais un très bon communicant et très intelligent), le niveau intellectuel et l'honnêteté ont fui encore plus vite que de l'autre côté de la barrière. C'est pas de là qu'il faut espérer un retour de balancier salvateur, et ils ont développé, dans leur sphère, un autre genre de "politiquement correct" (qui choque le camp d'en face et passe mal dans le discours général) qui fait au moins autant, sinon en fait beaucoup plus, abstraction du simple bon sens, avec une multitude de tabous absurdes. 

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Il y a 4 heures, Tancrède a dit :

Oh la vache..... Il aborde là moins le sujet du racisme aux USA.... Que le terrible, absurde, délirant et insoluble débat autour des SJW et leurs stupidités en tous genres. Les "Social Justice Warriors", cette sous-espèce très spéciale dont les champs de reproduction principaux sont les campus universitaires américains qui ont connu, depuis les années 80, un changement notable dans leurs départements de sciences sociales, avec un affaiblissement terrible du niveau et un remplacement de nombreux enseignements de base par des cours qui, malgré leurs intitulés, sont plus ou moins de l'endoctrinement idéologique sur certains sujets "sensibles", par des professeurs militants aux qualifications et diplômes venant de tels cursus. On peut ainsi être en désaccord avec les professeurs militants des années 60-70, mais leurs qualifications et leur brillance étaient indéniables. Pour les générations suivantes, c'est nettement moins le cas, et les champs d'études comme les "gender studies" (cad : radical féminism 101), les "black history studies", la sociologie en général (à part quelques niches dans quelques écoles), la médiologie.... Sont devenus des cursus souvent sans valeur mais dans lesquels beaucoup d'étudiants se ruent. C'est évidemment très inégal selon les universités, mais la tendance est globale, et concourt du scandale que sont devenues les facs américaines, hors de prix et faisant des étudiants des endettés à vie (1,3 trillons de dollars: c'est la "bulle" de la dette étudiante américaine) pour des diplômes de fait sans grande valeur pour beaucoup d'entre eux, en tout cas sans valeur approchant même le quart ou le dixième du prix. 

L'un des résultats est cette prévalence, sur Internet, dans les médias, sur les campus, de ces SJW qui, sur les sujets de la race, de la religion et du sexe, surtout, combattent des moulins à vent, cherchent à sodomiser autant de coléoptères en plein vol qu'ils peuvent, faire des polémiques stériles et sans fin et, bien plus grave encore, se comportent comme des bandes organisées de trolls agressifs, harceleurs et violents attaquant, virtuellement, verbalement, judiciairement et/ou physiquement tout ce qui ne correspond pas à leur idée du "bon ton", hurlant aux monstres racistes et sexistes partout et dans toutes les directions, sans grande cohérence, sans aucune rigueur intellectuelle, mais avec le confort de la foule haineuse derrière eux et l'appui plus ou moins ouvert, ou l'accord tacite, de beaucoup de plumes ou de voix dans les médias où ils sont très présents (où pourriez-vous aller bosser si vous n'aviez qu'un diplôme de "gender studies"?). Si vous croyez qu'il y a encore une liberté d'expression quelconque sur les campus américains, regardez de plus près: nombre de professeurs (ceux qui sont pas dans le moule, mais déjà traités de racistes phallocrates réactionnaires et possiblement nazis) et intervenants ponctuels le signalent, y compris des comiques, acteurs, journalistes ou politiques qui sont (ou étaient) régulièrement invités pour parler dans de tels lieux (pour des inaugurations, des conférences, des discours de remise de diplômes....). 

On connaît le genre de profils en France où on a nos équivalents, principalement concentrés dans les cursus de psycho: le Social Justice Warrior, la figure du présent qui, si on ne regarde qu'elle, nous fait dire que l'occident est condamné. 

J'ai vu sur sa page FB des commentaires  , et il y en avait un écrit par un mec de couleur noir qui lui donnait  tord et qu'étant donné qu'il avait était  flic ben pas du tout objectif ... vu les problèmes entre la police et la populations noire .

De facto on sent quand même que sa a peut-être plus d'influence qu'on ne le pense non ?

Enfin je pose cela sous forme de question .

 

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Il y a 1 heure, Tancrède a dit :

Et à l'occasion des jugements de professeurs ou d'élèves dans des "cours kangourous" (ou bolchéviks, ou St Justiennes, choisir le terme préféré) improvisées destinées à éviter des scandales quand on a une affaire de viol présumé, de commentaire "raciste" ou "sexiste", des cas de harcèlement réels ou non.

Désolé je ne comprends pas ce passage.

 

Il y a 1 heure, Tancrède a dit :

cette "cultural appropriation" était raciste.

C'est le bon terme effectivement, c'est le sujet à la mode il semblerait sur les campus. À ce moment-là je suis dans le coltar  à manger de la Marmite search?q=Marmite&tbm=isch&imgil=Q79k9E-J.

 

Il y a 1 heure, Tancrède a dit :

Parce que quand je dis que le phénomène politiquement correct est divers, c'est qu'il faut voir aussi ce qui s'est passé dans le camp conservateur, surtout depuis qu'il a développé sa propre bulle médiatique, véritable caisse de résonnance encore plus fermée dont FoxNews est le symbole; depuis la "révolution culturelle" conduite par William F Buckley dans les années 60-70 (pour moi pas vraiment un génie d'une grande rigueur et plus un idéologue, mais un très bon communicant et très intelligent), le niveau intellectuel et l'honnêteté ont fui encore plus vite que de l'autre côté de la barrière. C'est pas de là qu'il faut espérer un retour de balancier salvateur, et ils ont développé, dans leur sphère, un autre genre de "politiquement correct" (qui choque le camp d'en face et passe mal dans le discours général) qui fait au moins autant, sinon en fait beaucoup plus, abstraction du simple bon sens, avec une multitude de tabous absurdes. 

Très juste également. De façon globale je suis très étonné de la polarisation extrême des postures au US et du sérieux dans tous les débats: la vision est totalisante et totalitaire, l'intolérance règne en maître, la demi-mesure n'existe plus. L'exemple de la redéfinition du racisme est à ce sujet frappant: la nuance n'existe plus. Toute personne dont l'appartenance ethnique s'assimile à celle de la classe dominante est raciste par ce fait-là. C'est dur à entendre pour un p'tit Blanc de la Réunion qui vit dans les Hauts ;(

J'ai retrouvé le même genre de comportement chez pas mal d'étudiants de Science Po (pas que Paris), de très bons débatteurs mais qui ne sont plus capables de concevoir l'altérité, la singularité et la possibilité de la coexistence de visions valablement différentes de fait. Si on n'est pas d'accord avec eux cela aboutit à des éructions de haine la plus assumée parce que l'on perd le statut d'être valable/digne => "C'est intolérable, il faut vraiment être trop ***!". Ça m'a particulièrement marqué quand c'était une très jolie cible.

PS: J'espère que Tancrède n'est pas issue de ce sérail. Si c'est le cas, ma critique ne s'adresse pas à tous les étudiants et personnes passées par là évidemment :tongue:

 

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1 hour ago, SinopeMT said:

Désolé je ne comprends pas ce passage.

 

C'est le bon terme effectivement, c'est le sujet à la mode il semblerait sur les campus. À ce moment-là je suis dans le coltar  à manger de la Marmite search?q=Marmite&tbm=isch&imgil=Q79k9E-J.

 

Très juste également. De façon globale je suis très étonné de la polarisation extrême des postures au US et du sérieux dans tous les débats: la vision est totalisante et totalitaire, l'intolérance règne en maître, la demi-mesure n'existe plus. L'exemple de la redéfinition du racisme est à ce sujet frappant: la nuance n'existe plus. Toute personne dont l'appartenance ethnique s'assimile à celle de la classe dominante est raciste par ce fait-là. C'est dur à entendre pour un p'tit Blanc de la Réunion qui vit dans les Hauts ;(

J'ai retrouvé le même genre de comportement chez pas mal d'étudiants de Science Po (pas que Paris), de très bons débatteurs mais qui ne sont plus capables de concevoir l'altérité, la singularité et la possibilité de la coexistence de visions valablement différentes de fait. Si on n'est pas d'accord avec eux cela aboutit à des éructions de haine la plus assumée parce que l'on perd le statut d'être valable/digne => "C'est intolérable, il faut vraiment être trop ***!". Ça m'a particulièrement marqué quand c'était une très jolie cible.

PS: J'espère que Tancrède n'est pas issue de ce sérail. Si c'est le cas, ma critique ne s'adresse pas à tous les étudiants et personnes passées par là évidemment :tongue:

 

Raté, je suis un pur Sciences Po:tongue:.... De l'ancienne espèce, celle diplômée en 2000 (mon cas) et avant, soit la grande réforme qui a suivi (cursus passant à 5 ans, format plus universitaire). Il y a toujours eu là-bas une insistance sur la modération en toute chose (tant et si bien que même les syndicats étudiants étaient modérés: l'UNEF-Sciences Po était très gentiment social-démocrate, l'UNI était très calmement centre-droit :laugh:), même dans la notation (secret de Polichinelle à Spo: toutes les notes étaient harmonisées pour être situées globalement entre 8 et 12 sur 20: pour avoir plus ou moins, fallait forcer) et la façon de penser. Ca polissait le débat, ça autorisait une certaine modération propre à l'échange et à l'inclusion de l'autre, mais le corollaire était aussi une obsession inconsciente pour un relatif niveau de consensus et d'intégration de trop d'arguments pour forger une opinion claire et tranchée. Un tel état d'esprit suppose, pour être productif et pertinent, une TRES grande connaissance des sujets et une certaine rigueur intellectuelle pour produire de vraies opinions pondérées et garder (ou se trouver) un cap. Si ces conditions ne sont pas réunies, on a du gloubi boulga attrape-tout dans les paramètres dictés par le temps et le discours général. 

Mais quand j'y étais, j'ai jamais vraiment eu l'impression que c'était un raz de marée de bien pensance qui en sortait: il y avait des sujets comme tu les décris, mais c'étaient chez les activistes, et les Science-paleux ne m'ont jamais frappé comme enclins, dans leur grande majorité, à se réunir en troupeaux et à être très participatifs ou militants (on pouvait les compter sur les doigts de la main.... Enfin un peu plus mais pas tant que ça: la Péniche -la "grande" salle d'entrée, est un petit lieu). La disposition des lieux (plusieurs sites éclatés, pas de grand campus, des bâtiments complexes forçant à circuler tout le temps), des effectifs plus réduits que dans de grandes universités (ça fait en pratique beaucoup de très petits groupes, pas quelques groupes conséquents) et des horaires d'enseignements à la carte encouragent cette tendance naturelle (qui réduit aussi la vie associative par rapport à des universités classiques, surtout quand on regarde les américaines). Je ne sais pas si le changement amené par Descoings a à ce point changé la logique, mais j'ai tendance à penser que beaucoup des conditions que j'évoque restent en place (locaux, sites éclatés....), si bien que ces étudiants que tu as pu croiser, je ne parierai pas qu'ils soient représentatifs du science paleux moyen. 

Ceci dit, c'est un travers qu'on peut trouver dans beaucoup de types d'enseignement: quand j'ai embrayé sur une école de commerce après la rue St Guillaume, j'ai trouvé une autre sorte de moutons dans le petit monde des "3 Pa" (les 3 "grandes" écoles parisiennes). Des étudiants en école de commerce (et je parle bien là d'HEC/ESSEC/ESCP) qui avaient une culture économique proche du minable: des singes savants aux savoirs pointus dans des domaines d'application et qui, malgré un très bon niveau d'intelligence et des personnalités souvent épanouies, avaient une grille de lecture du monde plutôt atterrante de médiocrité. Dans le registre économique, on sentait l'empreinte des écoles de commerce qui forçaient avec une discrète insistance le manuel du parfait petit reaganien saupoudré de néolibéralisme (et j'entends bien là le sens plein du terme) tendance idéologique: bouh les impôts et l'Etat c'est mal et ça sert à rien et c'est démodé et c'est plein de ratés qui gagnent que dalle, le "privé" -une entité monolithique et visiblement mystique dans ce discours- est vertueux et magnifique et juste et créateur par essence même.... Blablabla: on connaît aussi ce catéchisme là. Evidemment là aussi, le "moule" ne prenait pas de la même façon sur tout le monde, et seule une minorité était réellement convaincue par ces évangiles d'un autre style, ou les prenait au sérieux. 

 Après, si tu veux parler d'autres IEP (Sciences Po, c'est uniquement Paris: les autres usurpent le titre:dry:), je ne serai peut-être pas le meilleur juge ou le plus objectif (c'est tous des nuls).... Mais effectivement, je n'argumenterai pas avec un IEPaixois (blablateurs bien-pensants), un strasbourgeois (ouais, l'UE est l'avenir de l'Homme) ou un bordelais (y'a pas que la carrière juridique ou la fonction publique dans la vie). Mais je n'ai que les anciens préjugés: la réforme LMD qui est passée par là a pu bouleverser tout ce que j'en savais.... Et j'ai pas trop suivi.... 

Quote

Désolé je ne comprends pas ce passage.

Qu'est-ce qui n'est pas compréhensible? Les références? "Cour kangourou" renvoie à une expression anglo-saxonne qualifiant des assemblées, judiciaires ou non, qui s'asseoient sur les fondamentaux de la justice, de l'éthique et de l'équité pour n'en emprunter que les apparences et rendre une "justice" de fait très partisane, avec des verdicts le plus souvent garantis d'avance. Aux USA, c'est un terme employé très souvent pour qualifier les organismes de régulation interne de beaucoup d'entités, notamment dans les universités et les ligues sportives, avec des résultats qui sont souvent moqués et condamnés dans les médias. Pour la note, le terme avait été très employé dans les années 30 pour qualifier les réunions de "la Commission" (l'organisme central de conciliation/coordination des grandes familles du crime italo-américain, surtout les "5 familles" new yorkaises, et des groupes juifs qui sévissaient avec eux) qui décidaient de certains assassinats (notamment dans leurs rangs), qui étaient ensuite sous-traités au "Murder Inc" (très corporate tout ça). Dans l'exemple évoqué, l'expression renvoie à la "justice" improvisée en interne des universités, au niveau de ces boards mixtes que j'évoquais, et où les idéologues ont fait leur percée depuis maintenant une vingtaine d'années. Par extension, avec "bolcheviks" et "St Justiennes", je faisais juste référence à la "justice révolutionnaire" des années 1917-1920 en Russie, et des années 1790 en France (aaah, l'époque des procès à la fournée: ça filait vite les procès à cette époque quand M. St Just s'occuppait des choses). 

 

 

 

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Le lapsus qui a fait écrire à Tancrède le mot "cours" avec un "s" qui est une salle de classe au lieu de "cour" tout court qui est un tribunal, dans le contexte de la politisation féministe des affaires de viol me fait penser aux cours de rééducation qui ont leur petit côté maoïste comme ici en Angleterre où l'étudiant de sexe masculin est considéré comme un violeur potentiel s'il refuse de suivre un "cours de consentement" facultatif, mais qu'il est mal vu de refuser : http://www.independent.co.uk/student/news/warwick-university-student-george-lawlor-defends-his-controversial-rape-consent-article-and-says-a6748186.html (25 novembre 2015)

Dans le domaine de la politisation anti-raciste, il est question à Princeton aux États-Unis, de former le personnel de l’établissement à la "compétence culturelle". C'est à dire que le personnel est considéré comme plus ou moins raciste présumé si ce personnel n'est pas rééduqué par la formation qui va bien : http://planetprinceton.com/2015/11/19/22588/ (19 novembre 2015)

 

 

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Oups, j'avais même pas fait attention à ma faute: honte! Schelme! Mea culpissima! Où sont les glaïeuls et les orties, que je me fouette avec! Hé?! Mais! Mémémémémméééééheuh! Dans ma phrase, "cour" était au pluriel.... Et c'est pas invariable! Dis donc Wallaby: les glaïeuls et les orties, ça sera pour toi:dry:

 

10 minutes ago, Wallaby said:

Le lapsus qui a fait écrire à Tancrède le mot "cours" avec un "s" qui est une salle de classe au lieu de "cour" tout court qui est un tribunal, dans le contexte de la politisation féministe des affaires de viol me fait penser aux cours de rééducation qui ont leur petit côté maoïste comme ici en Angleterre où l'étudiant de sexe masculin est considéré comme un violeur potentiel s'il refuse de suivre un "cours de consentement" facultatif, mais qu'il est mal vu de refuser : http://www.independent.co.uk/student/news/warwick-university-student-george-lawlor-defends-his-controversial-rape-consent-article-and-says-a6748186.html (25 novembre 2015)

Dans le domaine de la politisation anti-raciste, il est question à Princeton aux États-Unis, de former le personnel de l’établissement à la "compétence culturelle". C'est à dire que le personnel est considéré comme plus ou moins raciste présumé si ce personnel n'est pas rééduqué par la formation qui va bien : http://planetprinceton.com/2015/11/19/22588/ (19 novembre 2015)

 

 

Oui, j'ai lu pas mal de trucs sur ces invasions de "l'antiracisme" et du féminisme ultra-militant et leurs ravages sur les campus (et ailleurs): leur imbrication dans le corps professoral, la définition des programmes, les cursus, les horaires, la composition même des cours, le recrutement, la vie de campus.... Est en partie responsable de l'inflation des coûts des universités et de l'inflation des effectifs administratifs. Faut avoir des "safe spaces" pour les filles, des conseillers pour tout et n'importe quoi, des "spécialistes" d'on ne sait trop quoi pour les cours, des enseignements particuliers et les programmes en général, les staffs, bureaux et budgets qui vont avec, pour l'animation (orientée) de certains aspects de la vie étudiante.... Entre ça, le faible contrôle des dépenses, les délires investis dans et pour les équipes sportives (délires qui, étrangement, minimisent l'accès des étudiants au sport tant les activités de fait professionnelles des équipes prennent de la place), les constructions à tout va de bâtiments et structures de prestige, l'entretien de tous ces trucs, les événementiels grandioses, le goût du suréquipement (pour certains cursus et catégories d'élèves), la surabondance d'activités et programmes en tous genres, l'inflation administrative et juridique de ces immenses établissements (comme partout, la structure prend une vie et une logique propre), la rémunération et les faveurs pour une certaine classe de "fonctionnaires d'établissement", le coût de la pêche aux subventions et donations (pas vraiment ce qu'il y a de plus efficace en la matière).... Y'a pas vraiment à se demander pourquoi l'université américaine moyenne coûte plus de 5 à 6 fois plus cher que dans les années 80 (en ne comptant pas les "community colleges", facs publiques de l'échelon local qui donnent un "associate's degree" ou un équivalent, en 2 ans: c'est assimilable au niveau BAC -et un petit peu plus mais pas des masses- chez nous: ceux qui le peuvent les bypassent pour aller dans des "boarding schools", des classes prépas sur des campus). 

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Merci pour cette réponse détaillée.

il y a 14 minutes, Tancrède a dit :

mais le corollaire était aussi une obsession inconsciente pour un relatif niveau de consensus et d'intégration de trop d'arguments pour forger une opinion claire et tranchée. Un tel état d'esprit suppose, pour être productif et pertinent, une TRES grande connaissance des sujets et une certaine rigueur intellectuelle pour produire de vraies opinions pondérées et garder (ou se trouver) un cap. Si ces conditions ne sont pas réunies, on a du gloubi boulga attrape-tout dans les paramètres dictés par le temps et le discours général. 

Je fus tenté d'essayer Sciences Po en 2007 et avais fait un cours préparatoire lors de mon année de terminale pour tenter le concours. Pour diverses raisons, dont la paresse je ne l'ai pas tenté. Pourtant lors d'un examen blanc d'histoire dont le sujet était "faire la guerre au XXème siècle", je m'étais lâché comme jamais auparavant et obtenu un dix-huit (le correcteur était un normalien en histoire correcteur de l'agrégation). Ses cours étaient très intéressants, cultivés et captivants et pour le coup il avait franchi le Rubicon en disant qu'il voterai Bayrou en 2007. Il m'était apparu clairement que la méthode SciencePo était celle de l'encyclopédie mais encourageait peu à la prise de décision et ne valorisait pas le moment fatidique du choix. Mon style personnel est plutôt celui de la perspective assumée, que je peux changer en fonction de l'humeur, de mes envies et du contexte mais j'aime bien ouvrir la bouche et trancher aussi  

 

il y a 24 minutes, Tancrède a dit :

Science-paleux

J'ai toujours dit SciencePiste, suis-je inculte?

 

il y a 26 minutes, Tancrède a dit :

Des étudiants en école de commerce (et je parle bien là d'HEC/ESSEC/ESCP) qui avaient une culture économique proche du minable: des singes savants aux savoirs pointus dans des domaines d'application et qui, malgré un très bon niveau d'intelligence et des personnalités souvent épanouies, avaient une grille de lecture du monde plutôt atterrante de médiocrité

Pour avoir fait une école de commerce post-bac (pas la volonté de faire de prépa parce qu'en butte avec l'école tout ma scolarité), le niveau est encore en-dessous car vraiment très peu de bases classiques et indispensables qui permettent d'enrichir la vision du monde au-delà justement des domaines d'applications. La prépa a le mérite d'une sérieuse mérite à niveau au niveau de certaines bases tels l'histoire, thèmes/versions, synthèse des arguments, littérature.

il y a 31 minutes, Tancrède a dit :

 Après, si tu veux parler d'autres IEP (Sciences Po, c'est uniquement Paris: les autres usurpent le titre:dry:), je ne serai peut-être pas le meilleur juge ou le plus objectif (c'est tous des nuls).

  Parmi mon panel, 80% était IEPistes, et seule une minorité importante était comme je le décrivais.

il y a 39 minutes, Tancrède a dit :

Qu'est-ce qui n'est pas compréhensible? Les références?

C'était la référence à la Cour Kangourou sinon j'avais correctement déduit ceux à quoi cela faisait référence. La Révolution Française est un bel angle mort de ma culture personnelle donc St.Just ne m'a pas trop sonné de cloche (et un claque à la Boris Vian !).

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il y a 13 minutes, Tancrède a dit :

Oups, j'avais même pas fait attention à ma faute: honte! Schelme! Mea culpissima! Où sont les glaïeuls et les orties, que je me fouette avec! Hé?! Mais! Mémémémémméééééheuh! Dans ma phrase, "cour" était au pluriel.... Et c'est pas invariable! Dis donc Wallaby: les glaïeuls et les orties, ça sera pour toi:dry:

oops. au temps pour moi.

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il y a 57 minutes, Tancrède a dit :

Ceci dit, c'est un travers qu'on peut trouver dans beaucoup de types d'enseignement: quand j'ai embrayé sur une école de commerce après la rue St Guillaume, j'ai trouvé une autre sorte de moutons dans le petit monde des "3 Pa" (les 3 "grandes" écoles parisiennes). Des étudiants en école de commerce (et je parle bien là d'HEC/ESSEC/ESCP) qui avaient une culture économique proche du minable: des singes savants aux savoirs pointus dans des domaines d'application et qui, malgré un très bon niveau d'intelligence et des personnalités souvent épanouies, avaient une grille de lecture du monde plutôt atterrante de médiocrité. Dans le registre économique, on sentait l'empreinte des écoles de commerce qui forçaient avec une discrète insistance le manuel du parfait petit reaganien saupoudré de néolibéralisme (et j'entends bien là le sens plein du terme) tendance idéologique: bouh les impôts et l'Etat c'est mal et ça sert à rien et c'est démodé et c'est plein de ratés qui gagnent que dalle, le "privé" -une entité monolithique et visiblement mystique dans ce discours- est vertueux et magnifique et juste et créateur par essence même.... Blablabla: on connaît aussi ce catéchisme là. Evidemment là aussi, le "moule" ne prenait pas de la même façon sur tout le monde, et seule une minorité était réellement convaincue par ces évangiles d'un autre style, ou les prenait au sérieux.

Pour les écoles de commerce, ce n'est pas propre à celles de Paris. Je suis à côté de l'EM à Strasbourg (ok c'est un niveau en dessous de celles de Paris) et c'est presque pareil. Ils ne jurent presque que par ça. Suffit de voir les bouquins qu'ils lisent à la BU (bah oui, avec toutes les assoc' différentes, on ne risque pas de les rater quand on a la même BU). Pas autant (faut dire que la fac où je suis, Sciences-Eco est plutôt keynésienne, voire très keynésienne pour certains profs) que dans les 3 là, mais c'est vraiment autre chose que chez "nous" (la fac de Sciences-Eco). 

Pour avoir lu énormément d'articles sur les Ecoles de Commerce en France, j'ai l'impression que c'est LE gros truc, le privé. En gros, tout est bien et tout est beau. Mais ce n'est peut-être qu'une impression cela dit. 

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il y a 12 minutes, judi a dit :

Pour les écoles de commerce, ce n'est pas propre à celles de Paris. Je suis à côté de l'EM à Strasbourg (ok c'est un niveau en dessous de celles de Paris) et c'est presque pareil. Ils ne jurent presque que par ça. Suffit de voir les bouquins qu'ils lisent à la BU (bah oui, avec toutes les assoc' différentes, on ne risque pas de les rater quand on a la même BU). Pas autant (faut dire que la fac où je suis, Sciences-Eco est plutôt keynésienne, voire très keynésienne pour certains profs) que dans les 3 là, mais c'est vraiment autre chose que chez "nous" (la fac de Sciences-Eco). 

Pour avoir lu énormément d'articles sur les Ecoles de Commerce en France, j'ai l'impression que c'est LE gros truc, le privé. En gros, tout est bien et tout est beau. Mais ce n'est peut-être qu'une impression cela dit. 

Le privé est effectivement valorisé, surtout dans les Grandes Écoles de commerce qui sont le top 5-6 avec les trois parisiennes, l'EM Lyon et l'Edhec. L'Etat perd de son attrait parce qu'il paye beaucoup moins, il est politique et malgré Hollande (qui est HEC) les réseaux qui y règnent sont les ingénieurs et les énarques (surtout eux). À contrario HEC est bien plus puissante dans le privé.

 

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28 minutes ago, SinopeMT said:

Merci pour cette réponse détaillée.

Je fus tenté d'essayer Sciences Po en 2007 et avais fait un cours préparatoire lors de mon année de terminale pour tenter le concours. Pour diverses raisons, dont la paresse je ne l'ai pas tenté. Pourtant lors d'un examen blanc d'histoire dont le sujet était "faire la guerre au XXème siècle", je m'étais lâché comme jamais auparavant et obtenu un dix-huit (le correcteur était un normalien en histoire correcteur de l'agrégation). Ses cours étaient très intéressants, cultivés et captivants et pour le coup il avait franchi le Rubicon en disant qu'il voterai Bayrou en 2007. Il m'était apparu clairement que la méthode SciencePo était celle de l'encyclopédie mais encourageait peu à la prise de décision et ne valorisait pas le moment fatidique du choix. Mon style personnel est plutôt celui de la perspective assumée, que je peux changer en fonction de l'humeur, de mes envies et du contexte mais j'aime bien ouvrir la bouche et trancher aussi  

Aaah, attention! On peut avoir des bonnes (ou mauvaises) notes aux examens d'entrée, c'est pas pareil (sauf qu'ils peuvent les raboter un peu s'il y a trop de candidats qui passent la barre: l'effectif admissible est plafonné). C'est une fois dedans que tes notes sont (ou étaient) harmonisées pendant les années scolaires. En fin de 2ème année, j'ai eu un 14 et un 15 dans 2 matières majeures (celles communes à toutes les filières), et je devais être 2ème ou 3ème de la promo (tous cursus confondus) dans ces matières. A l'examen d'entrée, c'est noté normalement, même si les très hautes notes sont rarement atteintes étant donné certains critères de correction très sciencepaluchiens dans des matières comme l'histoire, l'éco ou la culture générale: dans cette dernière (la plus subjective: c'est essentiellement de la philo politique), un de mes profs de prépa (qui est aujourd'hui un animateur radio et télé connu) est considéré comme un mutant parce qu'il y a tapé le score parfait (et il n'a même pas été à Spo après avoir passé le concours haut la main), ce qui n'a presque jamais été réussi dans l'histoire de l'établissement. 

Quote

J'ai toujours dit SciencePiste, suis-je inculte?

C'est informel, y'a pas de titre officiel, mais on dit en interne "un science-pal, des sciences-paux"; juste de la conjugaison, quoi:laugh:

Quote

C'était la référence à la Cour Kangourou sinon j'avais correctement déduit ceux à quoi cela faisait référence. La Révolution Française est un bel angle mort de ma culture personnelle donc St.Just ne m'a pas trop sonné de cloche (et un claque à la Boris Vian !).

C'est pourtant un des plus faciles à identifier: c'est l'idéologue fanatique, égocentrique et mégalo qui voulait créer un monde nouveau et considérait que des fleuves de sang étaient inévitables pour ce faire (c'est vraiment le Torquemada de la Révolution), et comme Robespierre, son ami, complice et patron, il était abstinent (réputé puceau) et donc ceci explique sans doute cela. Pourquoi les plus sanglants des fanatiques sont-ils si souvent des frustrés, des pudibonds, des puritains et/ou des peine-à-jouir? 'Fin bon, ils se sont fait thermidorer la gueule, ça leur a appris la vie.... Ou plutôt la mort en fait :rougitc:

9 minutes ago, SinopeMT said:

Le privé est effectivement valorisé, surtout dans les Grandes Écoles de commerce qui sont le top 5-6 avec les trois parisiennes, l'EM Lyon et l'Edhec. L'Etat perd de son attrait parce qu'il paye beaucoup moins, il est politique et malgré Hollande (qui est HEC) les réseaux qui y règnent sont les ingénieurs et les énarques (surtout eux). À contrario HEC est bien plus puissante dans le privé.

 

Il y a aussi et surtout, pour d'ailleurs revenir au sujet, toute une génération de profs, et surtout de directeurs d'écoles, administrateurs et membres de boards, qui sont des ex-jeunes des années 70-80 qui ont bavé sur la "révolution" thatchéro-reaganienne et l'ont idôlatrée sans comprendre ou mesurer, et beaucoup sont passés par des facs américaines, et souvent pas n'importe lesquelles (alors qu'il y avait déjà une certaine "zeitgeist" prétentieuse dans beaucoup de ces facs à cette époque.... Celle qui s'est notamment plantée en "gérant" l'ouverture éco des pays de l'est): beaucoup sont passés par "l'école de Chicago" ou ses succursales, et/ou ont bossé aux US à cette période, sans voir ni comprendre grand-chose d'autre que ce qui était vanté dans la presse (et qui pourrit encore le débat public américain aujourd'hui, surtout côté FoxNews et CNBC) et ce qu'ils voulaient voir, comparant leur vision superficielle des US avec leur meilleure connaissance de la France pour engendrer un fort symptôme de "tout est plus vert dans l'herbe du voisin". Y'a pas pire et plus aveugle que les reaganiens français.... Ah, si, le culte de Reagan dans le parti républicain, alors qu'en plus, si Reagan était là et avançait ses idées aujourd'hui, il passerait pour un dangereux gauchiste chez ces gens là: il faut voir les aspects délirants de ce culte, ceci dit, c'est spectaculaire (notamment une qui me fait hurler de rire: les otages en Iran relâchés le lendemain de son arrivée au pouvoir: c'est apparemment selon eux sa simple présence qui a foutu les jetons à Khomeyni.... Si, si, c'était plaqué comme ça par O'Reilly ou un autre sur Fox)! Ils lui prête des trucs qu'il n'a jamais fait, ou que Carter avait fait en réalité, ils réinventent l'histoire à un degré étonnant, généralement afin "d'argumenter" l'idée absurde qu'ils veulent mettre en avant en se drapant dans le manteau de Super Reagan ou St Reagan. 

 

 

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