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il y a 3 minutes, Boule75 a dit :

D'un autre côté qui lui demande d'arrêter son mouvement ? Ce qui serait tout de même a priori extrêmement nuisible, ce serait que son non-soutien à la candidate démocrate débouche sur l'élection de Trump et de la clique qui le suivrait, et de ce point de vue il serait tout de même utile qu'il cesse la guérilla et évite de s'alliéner (à lui ou à son "mouvement") les gros bataillons de démocrates plus "centristes" : il en aurait besoin s'il s'agissait de faire autre chose que de la protestation vaine, on lui en voudrait s'il était considéré qu'il a fait perdre les démocrates.

Sans pouvoir remettre la main rapidement sur des liens, il me semble bien que Sanders a dit clairement deux choses :

- Qu'en tout état de cause il fera le nécessaire pour faire barrage à Trump

- Que le candidat du parti démocrate sera désigné à la convention - donc cet été - et pas avant

 

Les appels des partisans de Clinton à Sanders pour qu'il abandonne sont tout à fait intéressés - c'est que le social-démocrate conserve encore une chance, même relativement faible, d'emporter la nomination démocrate.

Numériquement elle paraît faible au point d'être inexistante. En réalité elle est beaucoup plus élevée que ça, car les super-délégués ne sont pas "mariés" à un candidat et jusqu'au dernier moment ils conservent la faculté de changer d'avis. Et si suffisamment de super-délégués changent d'avis et le soutiennent, alors Sanders sera désigné, car la balance totale des délégués penchera en sa faveur.

Pourquoi les super-délégués abandonneraient-ils Hillary comme une pestiférée promise à l'écrasement par The Donald et se rallieraient-ils au panache blanc du sénateur du Vermont ?

Un petit dessin vaut mieux qu'un long discours :

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Oui : ce qui ferait désigner Sanders, et au vu des sondages actuels ce qui le ferait écraser Trump et accéder à la Maison Blanche, c'est que le FBI mette moins de deux mois à rattraper la Clinton.

 

 

il y a 13 minutes, Boule75 a dit :

Bon. J'veux voter aux States et chez les Rosbifs !

Moi, mon fantasme, ce serait plutôt de travailler dans l'équipe du FBI chargée du dossier.

Deux mois pour débarrasser le pays d'un escroc ultra-corrompu et va-t-en-guerre et dégager le chemin pour un changement qui soit à la fois profond et sans trop de risque. Quel défi !

 

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Pour que le "mouvement", quelle que soit sa future forme, puisse exister, Sanders DOIT aller jusqu'au bout de cette primaire et disputer tout ce qu'il peut à Hillary. Avant toute chose, il doit affirmer au maximum son image pour incarner l'idée fondamentale (qui est essentiellement celle du parti démocrate AVANT l'arrivée des Clinton et le tournant centriste/centre-droit) et lui donner une consistance "visuelle" dans autant de cerveaux que possible dans un pays qui n'a plus réellement de parti de gauche depuis 20 ans, même si le parti démocrate a gardé une base fortement à gauche, mais muselée constamment. Ensuite, il doit continuer pour pouvoir obtenir de l'influence sur la plate-forme du candidat démocrate, ce qu'il ne peut faire qu'on combattant pied à pied afin de se rendre aussi indispensable que possible pour la campagne générale: il lui faut avoir le plus de monde possible derrière lui, et être l'intermédiaire obligé pour les rassembler, les faire voter (le point épineux: l'abstention risque d'être une conséquence de la candidature Clinton) et éviter le détournement vers Trump. Non seulement ça, mais il doit arriver à la Convention en ayant réellement persuadé les pontes du parti démocrate que c'est par lui que tout cela passera, qu'il est indispensable et qu'il ne sera pas amadoué avec 2-3 susucres symboliques dans le programme (qui n'est de toute façon jamais respecté, mais représente quand même les orientations principales du parti), voire un poste au Cabinet. Il a besoin de capital politique pour être à la table des grands et y rester. Et beaucoup s'obtiendra, ou se confirmera, via la Convention et la façon dont il va y jouer les cartes qu'il aura pu encore récolter. Il a besoin de concrétiser politiquement son incroyable odyssée via une forme ou une autre de victoire lors de la Convention, essentiellement être reconnu comme une force majeure dans le parti démocrate, pour rallier du monde, montrer qu'il ne va nulle part, qu'il n'est pas un feu de paille de l'année qui va disparaître ensuite (ça aide un peu qu'il soit sénateur et absolument indéboulonnable: le Vermont est intégralement et en permanence en état de "bernitude"), et qu'il pourra compter longtemps sur les réseaux de militants et de financements qu'il a pu former, sur les relais d'image.... 

Et c'est à la Convention qu'il va aussi devoir commencer à transformer l'essai de façon "professionnelle", et faire de sa campagne un groupement politique "durable" d'une forme ou d'une autre, ce qui est toujours délicat quand on parle de ce qui peut s'inscrire à l'intérieur des ombrelles des 2 grands partis "sédimentés" aux USA. Fonder un autre parti reste un exercice risqué, souvent considéré suicidaire, ce qui ramène à des formules d'autres sortes: coalitions plus ou moins solides, caucus de mouvances de chaque Etat.... Son carnet d'adresses de donneurs, de cadres (pros ou semi-pros) et de bénévoles et militants, bref, sa base de donnée et l'équipe qui la fait vivre, valent en ce moment de l'or en barre, tout comme son image personnelle, mais il a besoin de consolider la chose, et il a besoin de trouver plus d'élus et membres du parti pour pouvoir charpenter un "mouvement" durable. C'est aussi cela qu'il va faire à la Convention, d'où son insistance sur les "super délégués" par ailleurs si critiqués: ce sont en très grande majorité des élus ou ex-élus qui pèsent dans le parti, des pros de la politique qui ont des ressources, de l'accès, du carnet d'adresse, de la connaissance du terrain.... 

Un truc qui continue à sidérer les commentateurs est que même s'il n'y a maintenant plus qu'un deus ex machina qui peut sauver la candidature de Sanders, il continue à rassembler des foules monstres partout où il va: 4 à 5000 personnes dans l'Idaho ou le Kentucky récemment, par exemple (si vous avez déjà été dans ces Etats vides et sans grandes villes.... Rassembler ces chiffres est déjà dur pour Taylor Swift, One Republic ou Beyoncé; pour des politiques, ça n'arrive juste pas), 30 000 à Los Angeles. Et tous ces gens savent très bien qu'il ne sera pas le candidat démocrate. Ca devrait envoyer un message à l'establishment démocrate et à celui du GOP, et au secteur politique en général, mais ça a encore du mal à être accepté: ils comprennent, mais espèrent que ça passera, donc font les autruches calculatrices. Le fric continue à rentrer, même si ce ne sont plus les chiffres de février-mars (il y a aussi moins d'Etats qui doivent encore voter.... Ceci explique en partie cela). Sanders DOIT continuer à faire marcher la machine.... Pour qu'il puisse avoir une machine à faire marcher APRES juillet. Comme on dit aux USA: "you have to keep this business running to keep that business running". 

Capisce? 

 

Modifié par Tancrède
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il y a 32 minutes, Tancrède a dit :

Capisce?

Oh oui, tout cela est bel et bon, mais il doit faire attention à la manière dont il le fait, et hurler à la mort sur la triche supposée de la miss Clinton et, de fait, attaquer plus Hillary que Trump n'est pas hyper-porteur pour la suite, tout de même : ne surtout pas croire que l'élection est faite, ne pas ne pas démolir ce qui est, malgré tout, son camp.

L'idée que le programme n'est, de toutes façon, jamais respecté est assez contre-productive et en fait le "problème" mal posé, le terme "programme" impropre : ce que peut avoir un candidat qui n'a pas encore exercé le pouvoir, ce sont des objectifs. Programme, en bon informaticien, je vois ça comme mécanique, comme quelque chose qui se déroule, et on peut à la limite concevoir ce fonctionnement pour un président qui se fait réélire et disposera d'une chambre qui ne lui est pas hostile ; avant d'arriver au pouvoir et d'être confronté à la réalité des évènements, un programme, c'est de la foutaise.

Promettre 5% de croissance par an, c'est de la foutaise, même les républicains n'osent pas mais Sanders, si. La sécurité sociale universelle par single payer : probablement aussi dans l'état actuel du système et des prestations de santé aux USA.

Considérer Hillary Clinton comme un pion de Goldman Sachs va-t-en guerre et sans réelle ambition sociale est probablement aussi une erreur, et ne pas percevoir de différence entre un Bush et Obama le serait aussi. Certes, il y a un grand écart entre Clinton et Mélenchon. Mais ses objectifs affichés sont tout de même très différents de ceux de Trump (pour ce que valent ceux-ci, c'est à dire presque rien). L'une promet quelques hausses d'impôts ciblées pour mettre enfin en place - incroyable mais vrai ! un congé maternité (et paternité, je ne sais) et alléger la charge représentée par l'éducation des enfants. L'une espère pouvoir enfin instaurer un débat de régulation fédérale des armes à feu, l'autre tire sur tout ce qui bouge. L'autre est surtout reparti sous ses rodomontades, à promettre le beurre, l'argent du beurre, sa crémière d'épouse, l'anihilation de la dette publique et surtout, surtout, - surprise ! des baisses d'impôts massives pour les très riches.

Oh ben dis donc ! Quel maverick ce Trump. Quelle originalité !

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26 minutes ago, Boule75 said:

Oh oui, tout cela est bel et bon, mais il doit faire attention à la manière dont il le fait, et hurler à la mort sur la triche supposée de la miss Clinton et, de fait, attaquer plus Hillary que Trump n'est pas hyper-porteur pour la suite, tout de même : ne surtout pas croire que l'élection est faite, ne pas ne pas démolir ce qui est, malgré tout, son camp.

L'idée que le programme n'est, de toutes façon, jamais respecté est assez contre-productive et en fait le "problème" mal posé, le terme "programme" impropre : ce que peut avoir un candidat qui n'a pas encore exercé le pouvoir, ce sont des objectifs. Programme, en bon informaticien, je vois ça comme mécanique, comme quelque chose qui se déroule, et on peut à la limite concevoir ce fonctionnement pour un président qui se fait réélire et disposera d'une chambre qui ne lui est pas hostile ; avant d'arriver au pouvoir et d'être confronté à la réalité des évènements, un programme, c'est de la foutaise.

Promettre 5% de croissance par an, c'est de la foutaise, même les républicains n'osent pas mais Sanders, si. La sécurité sociale universelle par single payer : probablement aussi dans l'état actuel du système et des prestations de santé aux USA.

Considérer Hillary Clinton comme un pion de Goldman Sachs va-t-en guerre et sans réelle ambition sociale est probablement aussi une erreur, et ne pas percevoir de différence entre un Bush et Obama le serait aussi. Certes, il y a un grand écart entre Clinton et Mélenchon. Mais ses objectifs affichés sont tout de même très différents de ceux de Trump (pour ce que valent ceux-ci, c'est à dire presque rien). L'une promet quelques hausses d'impôts ciblées pour mettre enfin en place - incroyable mais vrai ! un congé maternité (et paternité, je ne sais) et alléger la charge représentée par l'éducation des enfants. L'une espère pouvoir enfin instaurer un débat de régulation fédérale des armes à feu, l'autre tire sur tout ce qui bouge. L'autre est surtout reparti sous ses rodomontades, à promettre le beurre, l'argent du beurre, sa crémière d'épouse, l'anihilation de la dette publique et surtout, surtout, - surprise ! des baisses d'impôts massives pour les très riches.

Oh ben dis donc ! Quel maverick ce Trump. Quelle originalité !

Je suis d'accord pour l'emploi du terme de "programme" qui est en fait très français: les Ricains utilisent le terme de "plate-forme", renvoyant à l'espace des objectifs politiques fondamentaux dans lequel un groupement politique est censé se tenir. 

Quote

Promettre 5% de croissance par an, c'est de la foutaise, même les républicains n'osent pas mais Sanders, si. La sécurité sociale universelle par single payer : probablement aussi dans l'état actuel du système et des prestations de santé aux USA.

Il ne m'a pas semblé l'entendre parler de 5% de croissance. Mais pour le "single payer system", beaucoup d'injustice lui a été faite par le traitement médiatique très orienté, parce qu'il renvoie en fait à des réalités assez simples: en Europe, les systèmes de santé "universels" représentent en moyenne 11 à 13% du PIB, avec des résultats infiniment supérieurs au système américain (et les Européens sont en moyenne en bien meilleure santé que les ricains.... Même les riches Américains). Aux USA, les dépenses de santé représentent plus de 18% du PIB pour des résultats globalement pas très bons et très inégaux (géographiquement et socialement (même si ce dernier point tend à devenir problématique en Europe, on est TRES loin du niveau américain), et un secteur qui est, pour la majorité de la population, un problème permanent: c'est pour eux une dépense très lourde, souvent handicapante, et la couverture santé obtenue par la majorité des Ricains (la plupart ne le savent même pas avant d'avoir un vrai problème) est assez minable. Les médocs sont hors de prix (5 fois plus chers qu'au Canada, le voisin avec son système "socialist"), les médecins (complètement à la botte des pharmas, bien plus que par chez nous) et hôpitaux surfacturent (dans des proportions hallucinantes: lire The Bitter Pill, de Steven Brill) et multiplient les prestations inutiles, parce qu'il n'y a aucun contrôle sérieux du système. Même le Medicare se voit légalement interdit de négocier le prix des prestations et médicaments, ce qui a bien évidemment été voulu par les assureurs, les pharmas et les hôpitaux privés, tous TRES bien pourvus en lobbyistes.

C'est plutôt Sanders qui a un certain bon sens en évoquant sa réforme: un "single payer system" est la seule option pour faire baisser les coûts délirants de la santé aux USA et leur poids dans l'économie et, plus encore, dans les budgets de la classe moyenne et de la "working class". Condamner la chose comme un délire dépensier ne tient pas compte de réalités qu'on peut déterminer par simple comparaison; évidemment, en l'état du secteur santé aux USA, il y aurait un coût de transition (notamment en termes d'emplois), mais au final, il s'agit plus d'un effort de transfert de dépenses que de nouvelles dépenses. La seule option d'autoriser Medicare à négocier ses prix serait une révolution majeure, parce que c'est le seul très gros acheteur aux USA, bien plus que des grands assureurs ou rassemblements d'assureurs (type Blue Cross) qui sont des complices du système existant. Tout ce que Clinton propose, en face, c'est d'améliorer un ACA (Obamacare) qui ne fait qu'ajouter au poids global du système dont il; ne change pas la structure de coûts, mais c'est essentiellement ça que la presse (très orientée statu quo, ou carrément clintonienne) considère "mature" et "réaliste".

Le pire a été atteint quand ce genre de jugements biaisés sur Sanders a été "analysé" par des think tanks de façon assez univoque... Mais dont l'un d'eux a admis (à petite voix) la semaine dernière qu'il n'avait pas compté les contreparties induites par les réformes proposées par Sanders. En essence, ça veut dire que les évaluations du coût de son programme ont été simplement ajoutées au budget (donc au déficit) actuel, sans compter les augmentations d'impôts sur les plus aisés et certains secteurs financiers, sans compter les économies et transferts/substitutions que ces réformes créent.... Ils le savaient tous, mais leurs organisations sont tout sauf neutres: le correctif -qui a eu beaucoup moins de pub que les publications originelles- n'arrive que 3 mois plus tard, quand le mal a été fait.... Pour servir à Mme Clinton et créer l'image du "socialiste irresponsable". Dans la même veine, ces analystes disaient aussi que l'Américain moyen paiera en net 8000 dollars de plus d'impôts par an..... Sans mentionner qu'il recevra aussi l'équivalent de 12-13 000 dollars de prestation sous diverses formes (principalement la santé). Le correctif n'est arrivé qu'il y a 2-3 semaines. Oups! 

 

 

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il y a 41 minutes, Tancrède a dit :

Il ne m'a pas semblé l'entendre parler de 5% de croissance.

Son directeur de campagne a qualifié d'oustanding work une analyse de programme économique de Sanders par Gerald Friedman, demandée par Sanders, ces deux derniers ayant déjà travaillé de concert auparavant si j'en crois cet article, signalé et critiqué par Paul Krugman en février dernier.

Citation

– Real growth at 5.3 percent a year, versus a baseline of around 2
– Labor force participation rate back to 1999 level
– 3.8 percent unemployment

Les montants de dépenses envisagés sont un peu prodigieux...

Citation

Sanders' plan to pour $14.5 trillion into the economy

 

il y a 41 minutes, Tancrède a dit :

Mais pour le "single payer system", beaucoup d'injustice lui a été faite par le traitement médiatique très orienté, parce qu'il renvoie en fait à des réalités assez simples: en Europe, les systèmes de santé "universels" représentent en moyenne 11 à 13% du PIB, avec des résultats infiniment supérieurs au système américain (et les Européens sont en moyenne en bien meilleure santé que les ricains.... Même les riches Américains). Aux USA, les dépenses de santé représentent plus de 18% du PIB pour des résultats globalement pas très bons et très inégaux (géographiquement et socialement (même si ce dernier point tend à devenir problématique en Europe, on est TRES loin du niveau américain), et un secteur qui est, pour la majorité de la population, un problème permanent: c'est pour eux une dépense très lourde, souvent handicapante, et la couverture santé obtenue par la majorité des Ricains (la plupart ne le savent même pas avant d'avoir un vrai problème) est assez minable. Les médocs sont hors de prix (5 fois plus chers qu'au Canada, le voisin avec son système "socialist"), les médecins (complètement à la botte des pharmas, bien plus que par chez nous) et hôpitaux surfacturent (dans des proportions hallucinantes: lire The Bitter Pill, de Steven Brill) et multiplient les prestations inutiles, parce qu'il n'y a aucun contrôle sérieux du système. Même le Medicare se voit légalement interdit de négocier le prix des prestations et médicaments, ce qui a bien évidemment été voulu par les assureurs, les pharmas et les hôpitaux privés, tous TRES bien pourvus en lobbyistes.

C'est plutôt Sanders qui a un certain bon sens en évoquant sa réforme: un "single payer system" est la seule option pour faire baisser les coûts délirants de la santé aux USA et leur poids dans l'économie et, plus encore, dans les budgets de la classe moyenne et de la "working class". Condamner la chose comme un délire dépensier ne tient pas compte de réalités qu'on peut déterminer par simple comparaison; évidemment, en l'état du secteur santé aux USA, il y aurait un coût de transition (notamment en termes d'emplois), mais au final, il s'agit plus d'un effort de transfert de dépenses que de nouvelles dépenses.

Oui, mais ce qui semble le plus délicat dans ce plan, c'est la transition précisément : comment ne pas tout casser, et surtout comment faire passer une telle réforme compte tenu du poids monumental de ce secteur, médecins, administrations privées, assurances, avocats, équipementiers, labos ? Ce serait une rude bataille, très, très rude.

L'obamacare a déjà obtenu plusieurs résultats substantiels, dont la diminution (de moitié, de mémoire) du nombre de personnes sans assurance santé, et l'arrêt de la progression délirante des dépenses de santé (le système entier ayant pourtant les résultats hyper-médiocres que tu soulignes). Pas si mal, quand même.

L'option permettant à Medicare de négocier les prix serait évidemment très utile, mais y a-t-il seulement une majorité des législateurs pour passer ça ? Apparemment pas, et c'est quand même le point majeur ! Alors pour passer carrément à la couverture universelle...

il y a 41 minutes, Tancrède a dit :

Le pire a été atteint quand ce genre de jugements biaisés sur Sanders a été "analysé" par des think tanks de façon assez univoque... Mais dont l'un d'eux a admis (à petite voix) la semaine dernière qu'il n'avait pas compté les contreparties induites par les réformes proposées par Sanders. En essence, ça veut dire que les évaluations du coût de son programme ont été simplement ajoutées au budget (donc au déficit) actuel, sans compter les augmentations d'impôts sur les plus aisés et certains secteurs financiers, sans compter les économies et transferts/substitutions que ces réformes créent.... Ils le savaient tous, mais leurs organisations sont tout sauf neutres: le correctif -qui a eu beaucoup moins de pub que les publications originelles- n'arrive que 3 mois plus tard, quand le mal a été fait.... Pour servir à Mme Clinton et créer l'image du "socialiste irresponsable". Dans la même veine, ces analystes disaient aussi que l'Américain moyen paiera en net 8000 dollars de plus d'impôts par an..... Sans mentionner qu'il recevra aussi l'équivalent de 12-13 000 dollars de prestation sous diverses formes (principalement la santé). Le correctif n'est arrivé qu'il y a 2-3 semaines. Oups! 

Je plaide non-coupable ! C'est pas moi !

 

Les deux candidats démocrates proposent également des relèvements substantiels du salaire minimum, pas au même niveau dans les deux cas.

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il y a une heure, Boule75 a dit :

Oh oui, tout cela est bel et bon, mais il doit faire attention à la manière dont il le fait, et hurler [1] à la mort sur la triche supposée de la miss Clinton et, de fait, attaquer plus Hillary que Trump n'est pas hyper-porteur pour la suite, tout de même : ne surtout pas croire que l'élection est faite, ne pas ne pas démolir ce qui est, malgré tout, son camp [2] [3].

L'idée que le programme n'est, de toutes façon, jamais respecté est assez contre-productive et en fait le "problème" mal posé, le terme "programme" impropre : ce que peut avoir un candidat qui n'a pas encore exercé le pouvoir, ce sont des objectifs. Programme, en bon informaticien, je vois ça comme mécanique, comme quelque chose qui se déroule, et on peut à la limite concevoir ce fonctionnement pour un président qui se fait réélire et disposera d'une chambre qui ne lui est pas hostile ; avant d'arriver au pouvoir et d'être confronté à la réalité des évènements, un programme, c'est de la foutaise.

Promettre 5% de croissance par an, c'est de la foutaise, même les républicains n'osent pas mais Sanders, si. La sécurité sociale universelle par single payer : probablement aussi dans l'état actuel du système et des prestations de santé aux USA.

Considérer Hillary Clinton comme un pion de Goldman Sachs va-t-en guerre et sans réelle ambition sociale est probablement aussi une erreur, et ne pas percevoir de différence entre un Bush et Obama le serait aussi. Certes, il y a un grand écart entre Clinton et Mélenchon. Mais ses objectifs affichés sont tout de même très différents de ceux de Trump (pour ce que valent ceux-ci, c'est à dire presque rien). L'une promet quelques hausses d'impôts ciblées pour mettre enfin en place - incroyable mais vrai ! un congé maternité (et paternité, je ne sais) et alléger la charge représentée par l'éducation des enfants. [4] L'une espère pouvoir enfin instaurer un débat de régulation fédérale des armes à feu [5] l'autre tire sur tout ce qui bouge. L'autre est surtout reparti sous ses rodomontades, à promettre le beurre, l'argent du beurre, sa crémière d'épouse, l'anihilation de la dette publique et surtout, surtout, - surprise ! des baisses d'impôts massives pour les très riches.

Oh ben dis donc ! Quel maverick ce Trump. Quelle originalité !

[1] aurais-tu un exemple précis, avec le lieu et la date, l'horodatage si c'est une vidéo. Je m'imaginais Sanders comme quelqu'un qui attire les petits oiseaux. Je ne savais pas qu'il "hurlait".

[2] une primaire est une sorte d'épreuve du feu qui vérifie la solidité du candidat ou de la candidate avant l'épreuve finale. Supprimer cette épreuve du feu, c'est prendre le risque que le parti soit représenté par un candidat qui s'écroulera à la première pichenette du candidat du parti adverse. C'est une sélection au sens darwinien. Surmonter l'épreuve de la démolition, c'est apporter la preuve que le candidat est solide, non-démolissable. C'est à Clinton de prouver qu'elle est non-démolissable et non à Sanders de la ménager.

[3] "son camp" ? bonne question. Si j'emprunte la réflexion de Jedediah Purdy que j'ai traduit plus haut dans ce fil, les camps ne sont pas parti X contre parti Y, mais argent organisé contre peuple organisé. Dans quel camp est Clinton ?

[4] Tu ne crois pas que c'est le pouvoir d'achat global - son maintien ou son augmentation - qui redonnera le moral aux gens qui ne l'ont plus et pas telle ou telle mesure qui a un impact dans le budget d'un ménage mais qui ne résoudra pas vraiment le problème massif de perte de confiance dans l'avenir si la grande question économique et du rapport de force travail-capital n'est pas posée ?

[5] Obama l'aurait fait s'il l'avait pu. Qu'est-ce qui te fait penser que Clinton sera plus en mesure de le faire ? Tu as dit pour les 5% de croissance, même les Républicains n'osent pas. Sur les armes, j'ai envie de dire : même Obama n'ose pas. Ce n'est pas de l'esbrouffe, cette histoire d'armes ?

 

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Le mardi 17 mai 2016 à 17:38, Lezard-vert a dit :

the américan way of life ..... pas de quoi en être fier !

ÉTATS-UNIS - Les conditions de travail dans certaines entreprises des Etats-Unis sont difficiles. Si bien que certains employés du secteur volailler n'osent pas demander de pauses pour aller aux toilettes et portent des couches pendant leurs heures de travail. C'est l'ONG britannique Oxfam qui révèle ces habitudes dans une étude rendue publique mardi 10 mai.

D'après l'organisation, "la grande majorité" des 250.000 ouvriers du secteur avicole américain "dit ne pas bénéficier de pauses-toilettes adéquates", en "claire violation des lois américaines de sécurité au travail".

Oxfam cite une enquête menée auprès de 266 ouvriers en Alabama par l'association anti-discriminations Soutern Poverty Law Center, selon laquelle "presque 80% des ouvriers disent ne pas avoir le droit d'aller aux toilettes quand ils en ont besoin", ainsi qu'une autre dans le Minnesota (nord) où "86% des ouvriers disent avoir moins de deux pauses-pipi par semaine".

Les employés verraient régulièrement leurs demandes de pauses-pipi ignorées par leurs supérieurs qui leur répondent avec des moqueries ou menaces de sanctions voire de renvoi. Les chefs de ligne refusent aux ouvriers ces pauses "parce qu'ils sont sous pression pour maintenir la vitesse de production", explique Oxfam.

Ils "luttent pour s'adapter à ce déni d'un besoin humain de base. Ils urinent et défèquent debout face à la ligne d'assemblage, portent des couches au travail, réduisent leurs prises de liquides et fluides à des niveaux dangereux" et risquent "de graves problèmes de santé", dénonce l'étude.

"Le secteur volailler affiche aujourd'hui des bénéfices records" tandis que "les ouvriers gagnent de faibles salaires, souffrent de taux élevés de blessures et maladies, évoluent dans des conditions difficiles" et "un climat de peur", s'indigne l'ONG.

Si c'est un problème qui touche toute la filière avicole aux Etats-Unis, les quatre poids lourds sont particulièrement montrés du doigt: Tyson Foods, Pilgrim’s, Perdue et Sanderson Farms, qui contrôlent 60% du secteur et emploient conjointement plus de 100.000 personnes.

L'américain Tyson Foods, l'un des plus gros groupes volaillers au monde, a répondu dans un communiqué "ne pas tolérer le refus des demandes d'aller aux toilettes" dans ses usines. "Nous sommes inquiets de ces accusations anonymes et bien que nous n’ayons pour l'instant pas de preuves qu'elles soient vraies, nous vérifions que nos réglementations sur les toilettes sont appliquées", ajoute le groupe.

pas besoin d'aller aussi loin pour voir où en est l'agro alimentaire (même si ce n'est pas encore les couches) :

http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/journal-breton-610-des-usines-viande



 

Modifié par rendbo
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29 minutes ago, Boule75 said:

 

Oui, mais ce qui semble le plus délicat dans ce plan, c'est la transition précisément : comment ne pas tout casser, et surtout comment faire passer une telle réforme compte tenu du poids monumental de ce secteur, médecins, administrations privées, assurances, avocats, équipementiers, labos ? Ce serait une rude bataille, très, très rude.

L'obamacare a déjà obtenu plusieurs résultats substantiels, dont la diminution (de moitié, de mémoire) du nombre de personnes sans assurance santé, et l'arrêt de la progression délirante des dépenses de santé (le système entier ayant pourtant les résultats hyper-médiocres que tu soulignes). Pas si mal, quand même.

 

Le problème d'un tel changement n'est pas tellement de se poser la question "comment faire passer une telle réforme"; à ce stade, les USA devraient plutôt commencer à se poser celle de "comment continuer sans une telle réforme". Au point où ils en sont, face aux évolutions qu'on voit dans l'électorat, à l'insoutenabilité de leur système économique (surtout dans des secteurs comme la santé) réellement exploiteur d'une part énorme de la population et barrant la mobilité sociale, ils devraient ouvrir les portes aux Sanders-like, parce que s'ils n'écoutent pas ce genre de populistes, c'est un autre style qui va commencer à réunir de larges audiences, et ce sera nettement moins folklorique. Quoiqu'il arrive, certains secteurs devront subir un choc de transition ou plus simplement commenceront à plafonner, puis à souffrir sous le poids de leurs coûts et de l'exigence extrême des actionnaires. 

Pour l'Obamacare, il a certes permis des progrès importants, mais il faut aussi observer les bémols:
- l'arrêt de la progression des coûts n'est que modéré; ils ont continué à grimper sur pas mal de points, et surtout, la courbe n'est pas linéaire: il y a eu un holà, et il y a eu reprise de la hausse (moins vite certes, mais rien ne garantit que ça durera, surtout vu l'état moyen de l'infrastructure de santé aux USA)
- beaucoup de monde a pu accéder à une assurance, mais le plus souvent une mauvaise (comme beaucoup de monde)
- ce qui reçoit moins de couverture média est l'opposition croissante du secteur des assurances (dont au moins un grand acteur est "sorti" de l'ACA), qui a aussi, souvent dès les premiers mois d'implémentation de l'ACA, commencé à virer du monde, parce que même des polices cheaps (ce qui aux USA est très relatif) sont trop chères pour beaucoup de monde, surtout dans la durée, et très dépendantes d'un emploi stable (ce qui manque aux USA et que la reprise n'a pas amélioré) vu que l'essentiel des assurances passe par l'employeur . Résultat, le taux de giclage de nouvellement couverts est assez important, et en croissance, avec aucune garantie que les taux qui ont reçu beaucoup de pub seront maintenus, ce qui renvoie aussi au problème fondamental d'un système de santé n'offrant pas de couverture stable du début à la fin de la vie: pour "gérer" la santé publique, c'est au final plus cher, et ça ne peut pas beaucoup aider une amélioration vu que la santé, ça ne se gère pas de contrat à contrat, mais dans la durée. 
- la partie de l'expansion de la couverture santé via Medicare (très bonne couverture et organisme bien géré: ce que propose Sanders est essentiellement de généraliser Medicare et de lui donner les moyens d'être un "gatekeeper" du système de santé) est très chère pour l'Etat fédéral (vu que si la chose passe par les Etats, c'est Washington qui finance pour en faire une opération aussi blanche que possible pour eux), ajoutant au problème fondamental des "Entitlements" (Medicare et Social Security) très déficitaires (notre sécu et ses problèmes, c'est de la gnognotte à côté) non réformés. 

Obamacare est un patch partiel, complexe, lourd à gérer, plein de défauts et très cher qui n'a comme mérite que d'être la seule amélioration qui a été politiquement possible au moment où il a été créé.... Alors qu'initialement, c'était un projet de la droite dure (Heritage Foundation), dès qu'Obama y a touché, c'est devenu radioactif pour la "nouvelle droite", ce qui a posé un autre problème de ce fait: c'est un programme dès le début trop controversé pour être politiquement viable dans le temps, ce qui veut dire qu'il sera constamment assailli par mille et un détours, sur mille et un aspects et détails qui compromettront encore plus son fonctionnement et son financement, jusqu'au jour où le GOP sera en position de l'aborder directement et massivement. L'enracinement culturel du programme dans une majorité de la population est tout sauf garantie (Fox a fait son sale boulot), et les bénéfices sont trop peu évident pour beaucoup d'Américains. 

 

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il y a 32 minutes, Wallaby a dit :

[1] aurais-tu un exemple précis, avec le lieu et la date, l'horodatage si c'est une vidéo. Je m'imaginais Sanders comme quelqu'un qui attire les petits oiseaux. Je ne savais pas qu'il "hurlait".

Il y a ça, assez sportif quand même, et assez précis. Si les faits sont avérés (et notamment la composition paritaire du comité des "juges" et si ceux-ci ne démentent pas, la réponse de Sanders me semble très médiocre.

Et ça a plus l'air d'une tendance que d'un incident isolé.

il y a 32 minutes, Wallaby a dit :

[2] une primaire est une sorte d'épreuve du feu qui vérifie la solidité du candidat ou de la candidate avant l'épreuve finale. Supprimer cette épreuve du feu, c'est prendre le risque que le parti soit représenté par un candidat qui s'écroulera à la première pichenette du candidat du parti adverse. C'est une sélection au sens darwinien. Surmonter l'épreuve de la démolition, c'est apporter la preuve que le candidat est solide, non-démolissable. C'est à Clinton de prouver qu'elle est non-démolissable et non à Sanders de la ménager.

Hum. Clinton a déjà passé de nombreuses, très nombreuses épreuves du feu. Elle ne me fascine pas, entendons nous bien, mais sa diabolisation me semble lourdement dommageable à ce stade. Bon, on est entre nous, hein... :-)

il y a 32 minutes, Wallaby a dit :

[3] "son camp" ? bonne question. Si j'emprunte la réflexion de Jedediah Purdy que j'ai traduit plus haut dans ce fil, les camps ne sont pas parti X contre parti Y, mais argent organisé contre peuple organisé. Dans quel camp est Clinton ?

D'où le "en quelque sorte" dont j'avais assorti le terme de "camp".

il y a 32 minutes, Wallaby a dit :

[5] Obama l'aurait fait s'il l'avait pu. Qu'est-ce qui te fait penser que Clinton sera plus en mesure de le faire ? Tu as dit pour les 5% de croissance, même les Républicains n'osent pas. Sur les armes, j'ai envie de dire : même Obama n'ose pas. Ce n'est pas de l'esbrouffe, cette histoire d'armes ?

@Tancrède nous rappelle que l'Obamacare est une furieuse usine à gaz fragile et, pour les armes, je ne sais pas, je ne suis pas devin. Mais c'est bien un aspect des USA qui me parraît flippant, factuellement et par ce qu'il révèle, sa signification sous-jascente, ce qu'il nous dit d'une grande partie de la population là bas : pas meilleurs que des miliciens du Dombass.

il y a 8 minutes, Wallaby a dit :

[4] Tu ne crois pas que c'est le pouvoir d'achat global - son maintien ou son augmentation - qui redonnera le moral aux gens qui ne l'ont plus et pas telle ou telle mesure qui a un impact dans le budget d'un ménage mais qui ne résoudra pas vraiment le problème massif de perte de confiance dans l'avenir si la grande question économique et du rapport de force travail-capital n'est pas posée ?

Je suis persuadé que la répartition des richesses, plus que l'augmentation du pouvoir d'achat en tant que tel, et la tendance lourde à la constitution d'un oligarchie presqu'hors sol et puissante comme elle ne l'a jamais été dans l'histoire, largement du fait de ruptures technologiques, hors de tout contrôle démocratique, est le défi du siècle à venir, et que ça pourrait mal finir.

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il y a 43 minutes, Boule75 a dit :

il y a ça, assez sportif quand même, et assez précis. Si les faits sont avérés (et notamment la composition paritaire du comité des "juges" et si ceux-ci ne démentent pas, la réponse de Sanders me semble très médiocre.

Je suis en train de regarder Morning Joe, et même Mika Brzezinski qui est pro-Clinton dit que les supporters ont raison de dire que l'organisation du parti démocrate s'est comportée de façon malhonnête avec la campagne Sanders, notamment lors du Caucus de l'Iowa. Le mécontentement ne justifie pas la violence, mais il serait compréhensible, selon elle, vu la façon dont la campagne Sanders a été maltraitée par le parti.

http://uk.businessinsider.com/bernie-sanders-nevada-convention-supporters-threats-2016-5?r=US&IR=T

Ladite réponse de Sanders contient quand même la phrase "Je condamne toutes les formes de violence y compris le harcèlement personnel des individus".

Modifié par Wallaby
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8 minutes ago, Wallaby said:

Je suis en train de regarder Morning Joe, et même Mika Brzezinski qui est pro-Clinton dit que les supporters ont raison de dire que l'organisation du parti démocrate s'est comportée de façon malhonnête avec la campagne Sanders, notamment lors du Caucus de l'Iowa. Le mécontentement ne justifie pas la violence, mais il serait compréhensible, selon elle, vu la façon dont la campagne Sanders a été maltraitée par le parti.

http://uk.businessinsider.com/bernie-sanders-nevada-convention-supporters-threats-2016-5?r=US&IR=T

Ladite réponse de Sanders contient quand même la phrase "Je condamne toutes les formes de violence y compris le harrassement personnel des individus".

Morning Joe, il y a mieux en matière de journalisme.... Et Brzezinski m'a plutôt donné l'impression (encore ce matin, soit j'imagine l'épisode que tu regardes maintenant) d'avoir de forts penchants pro-Sanders ces derniers mois (dans la mesure où elle arrive à avoir une opinion et à éviter de jouer à l'institutrice qui veut que tout le monde s'entende et soit d'accord et gentil); ceci dit, Morning Joe et MSNBC, comme les autres grands médias télé/papier/web (mis dans l'étiquette commune "corporate media") ont été très partiaux depuis l'automne dernier contre Sanders, et notamment l'analyse de ses propositions et de ses discours, par rapport à ceux de Clinton qui, malgré les éloges sur leurs "réalisme" et "substance", n'ont en fait pas été moins génériques que ceux de Sanders selon les fact checkers (désormais les seuls à faire un peu de journalisme.... Avec quelques late night shows -les comédiens.... Oui, c'est atterrant). Le biais institutionnel en faveur de Clinton dans le discours médiatique est assez hallucinant, même si très logique vu le fonctionnement incestueux de l'establishment américain et le moutonnisme avancé des animateurs de l'opinion publique, qui a souvent été blatante sur des sujets comme l'économie (le "consensus de Washington" et le reaganisme comme bible fondamentale, même pour ceux qui les dénoncent -en fait très superficiellement); le "beltway thinking" opère dans des paramètres très resserrés qu'il nomme "réalisme", condamnant absolument tout ce qui ne respecte pas, même d'un poil, les limites ainsi imposées. 

1 minute ago, Wallaby said:

Je n'ai pas compris le trait d'humour. Qu'est-ce qu'il y a, ce n'est pas bon pour la santé mentale de regarder Morning Joe ?

Ca prend beaucoup de temps pour entendre des lieux communs, de l'extrême partisanerie sur certains sujets (notamment sécuritaires) où Scarborough veut voir ses opinions d'ignare confirmées, Mr Joe faire son numéro en coupant la parole à tout le monde en permanence, et, au final, pour être aspiré dans un micro-univers de répétition constante et de médiocrité dominante. C'est utile parce que c'est un show très regardé (donc il reflète l'humeur dominante chez les bien pensants et sur le Capitole, et aide à la former), mais faut arriver à le scanner en accéléré sans se laisser absorber par ce qui y est dit. C'est de l'access journalism dans toute sa vacuité (sacrifier toute pertinence pour avoir l'audience et les invités haut de gamme). 

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il y a 3 minutes, Wallaby a dit :

Je n'ai pas compris le trait d'humour. Qu'est-ce qu'il y a, ce n'est pas bon pour la santé mentale de regarder Morning Joe ?

Ah non ! Je m'inquiète pour toi là !  :bloblaugh:

Wallaby qui regarde une bête noire de Media-Matters, de Think Progress et de tous les autres... Cette dame, là, l'aurait-il invitée si elle ne lui fournissait pas une bonne raison de taper sur Clinton ? Honnêtement, je ne l'ai pas vu depuis des années mais ce que j'en ai retenu était atterrant.

Et oui, il est bien possible que Sanders soit maltraité. Comme tu disais tout à l'heure, une campagne de primaires ce n'est pas de tout repos, et il y a un grand passé de fraudes et coups bas aux States...

Sur ce Messieurs, time to sleep. A bientôt.

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Sondage FoxNews national (oui, je sais, mais c'est un des "grands" sondages, réalisé constamment depuis des décennies) de cette semaine, réalisé après les primaires de mardi;

- Trump est à 45% contre Clinton à 42% (le mois dernier, c'était 41 contre 48): la marge d'erreur étant autour de 3, c'est un match nul sur le plan statistique, pour la première fois dans l'histoire de ce sondage entre ces deux candidats
- Sanders perd de son avance contre Trump, à 46% contre 42, contre 53-39 le mois dernier
- la question "ce candidat est-il honnête et digne de confiance": 33% de "oui" pour Clinton, 40% pour Trump, 66% de "non" pour Clinton, 57% pour Trump. Dans les deux cas, c'est pas fameux, mais là aussi, ça a évolué en défaveur de Clinton. Il y a 2 ans, avant sa candidature (mais tout le monde savait qu'elle se présenterait), elle était à 54% de "oui" et 42% de "non" 
- les "favorables/unfavorables": 37-61% pour Clinton (donc une cote "nette" de -24), 41-56% pour Trump (cote nette de -15).. C'est la première fois que Trump prend ce genre "d'avance"
 

Par ailleurs, dans un sondage test (d'un autre institut) dans le New Hampshire (qui, pour des raisons qui dépassent le cerveau des non Américains, est considéré comme un révélateur sérieux des tendances générales de la présidentielle), Clinton est à 44%, et Trump à 42%, soit un autre match nul statistique (marge d'erreur) dans un Etat qui, quoiqu'équilibré, tendrait un peu plus démocratique d'ordinaire, ou en tout cas refuse les radicaux. Dans le même sondage, Sanders est donné à 54%, contre 38% pour Trump. 

Difficile de dire s'il y a vraiment de la tendance lourde, et il est douteux de sentir là-dedans une vague républicaine, le parti étant hautement impopulaire: il s'agit avant tout d'une question de personne.... Et Hillary Clinton, c'est là peut-être la tendance lourde, n'est pas appréciée, et a du mal à changer sa perception, tandis que Trump, quoiqu'il dise ou fasse, a une aptitude à faire changer au moins un peu la perception de sa drôle de trogne (ou à, plus passivement, bénéficier des problèmes de Clinton sans souffrir). 

Une chose est sûre: la politique estampillée "establishment", à droite comme à gauche, a une TRES mauvaise image, provoquant des impressions épidermiques. Il est encore trop tôt, surtout tant que les conventions n'ont pas eu lieu, pour que ces sondages veuillent dire grand-chose, mais leurs évolutions restent de bons indicateurs. La polémique encore en cours sur la convention démocrate du Nevada ce WE, et l'affrontement Sanders-Parti Démocrate qui semble se dessiner à sa suite, est un autre révélateur; il y a maintenant des bruits selon lesquels Sanders ne s'aplatirait pas face aux remontrances de Debbie Wasserman Schultz (la patronne du Democratic National Committee) et aurait envisagé ouvertement une course en indépendant, emmenant avec lui ses militants: à ce stade, c'est plus une menace pour avoir des bargaining chips et faire sentir son poids, d'autant plus qu'il est difficile d'évaluer s'il pourrait effectivement "emmener" avec lui les nouveaux adhérents qu'il a amené aux démocrates, et les indépendants qui le suivent en majorité, ou encore les mécontents démocrates (très nombreux), ou en tout cas quelles proportions de ces 3 catégories il pourrait enlever aux démocrates, les candidatures de ce type ayant une histoire de faiblesse aux USA vu le système électoral et le besoin impératif de "voter utile". 

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http://www.nbcbayarea.com/news/politics/George-Clooneys-Bold-Claim-About-Clinton-Fundraiser-376268261.html (19 avril 2016)

Les prix des tickets d'entrée à la réception Hillary Victory Fund chez George Clooney allaient de 33.400 à 353.000 dollars.

http://www.franceinter.fr/emission-l-instant-m-les-nouveaux-enjeux-mediatiques-dans-la-course-a-la-maison-blanche (17 mai 2016)

Laurence Haïm :

7:23 Marc Zuckerberg qui veut construire sa propre légende, a embauché un photographe pour le suivre, lui et son empire.

11:00 Hillary Clinton est dans le contrôle absolu du message politique

11:35 "vous avez deux jeunes qui sont très bien entrainés qui viennent derrière vous - c'est des jeunes de la campagne Clinton qui jouent déjà à la west wing, qui sont dans une relation de fanatisme par rapport à Hillary Clinton, qui vous touchent la caméra, qui écartent la caméra en vous poussant carrément la perche, le micro, du visage d'Hillary Clinton et si vous n'obtempérez pas, parce qu'évidemment notre rôle, c'est de résister à ça, eh bien ils appellent les secret service. Moi je me suis fait expulser plusieurs fois des meetings d'Hillary Clinton parce que j'approchais et que je voulais simplement dire Madame Clinton, un mot pour la France, s'il vous plait. Et donc je me suis fait expulser avec, en plus, vous ne pouvez plus entrer au prochain meeting, on ne vous envoie plus les informations.

Cela me fait penser au gouvernement Harper au Canada :

http://www.fpjq.org/la-politique-du-silence-harper-a-t-il-gagne-la-guerre-des-medias/ (octobre 2006)

Les conservateurs sont arrivés au pouvoir avec une idée différente, calquée sur la manière de faire des dirigeants américains. Ils ont voulu prendre le contrôle du message complètement, limiter l’accès et choisir les journalistes à qui parler.

Maintenant, un ministre ne peut parler aux médias que s’il en a l’autorisation du bureau du premier ministre.

http://www.ledevoir.com/politique/canada/289194/cas-flagrant-de-controle-du-message-a-ottawa (18 mai 2010)

Des jeunes affirment que leurs questions ont été réécrites par le bureau de M. Harper de manière à en extraire les éléments potentiellement embarrassants.

Modifié par Wallaby
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Un petit tour sur le Washington Post.

Ca discute pour faire cesser les dommages entre Clinton, Sanders et les pontes du parti démocrate.

Enjeux internes : représentation de Sanders dans les instances de la campagne en cours, un accord pourrait être trouvé d'ici à la fin de semaine.

Enjeux externe, de gouvernement : le positionnement par rapport au conflit Israélo-Palestinien. Paradoxalement, la bascule vers l'ultra-droite en cours en Israël pourrait simplifier la donne, le prochain gouvernement Nethanyau ayant toutes les chances d'être radioactif.

 

Dans le Nevada, théâtre de scènes de ménage au sein de la convention démocrate récemment, Clinton remporterait le vote par 52% contre 47%, 20 délégués contre 15.

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http://www.investors.com/politics/editorials/clinton-scandals-is-the-familys-charitable-foundation (16 mai 2016)

L'an dernier la Fondation Clinton a été forcée à refaire ses déclarations d'impôts pour les années 2010 à 2013 pour corriger "des erreurs dans la déclaration de dons de gouvernements étrangers", a indiqué la Fondation. Comme nous l'avons dit auparavant, l'observateur des associations sans but lucratif Charity Navigator a supprimé la Fondation Bill Hillary et Chelsea Clinton de sa liste des associations charitables à cause de son "business model atypique".

Modifié par Wallaby
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Je trouve cet article du Washington Post bien sentencieux. Il reflète merveilleusement bien à mon avis l'attitude de l'"establishment" vis à vis de Sanders et de son électorat.

Si il est faux et malhonnêtes d'affirmer que la campagne a été truqué on peut tout  aussi difficilement nier que beaucoup a été fait pour favoriser Clinton ou pour être plus précis empêcher (plutôt retarder) la dynamique de Bernie sanders. Sanders dispose a priori d'une réserve de voix beaucoup plus importante. Il a réussi à motiver des couches électorales qui votaient peu (les jeunes en premier lieu). Si quelques % de plus avaient voté la donne aurait été bien différente. . . Or pour amener ces couches électorales à voter il fallait créer une dynamique et lui donner du temps pour s'épanouir. C est clairement sur ce point où le biais pro Clinton a joué. Trump doit une large part de son succès à la surmédiatisation dont il a été l'objet et ce depuis un an. La dynamique qu'il a crée a pu être entretenu et son message (quel qu’il soit. . .^^) a pu être massivement diffusé. Sanders a été traité de manière complètement opposé. Rien n'a été fait pour favoriser sa prise de parole (c'est même l'inverse) l'été et l'automne dernier. Et personnellement  (cela n'engage que moi et ne s'appuie sur aucune source chiffrée) je pense que cela a tout changé.

 

Il est important de remettre tout dans son contexte. Il y a encore moins d'un an la nomination d' Hillary ne faisait absolument aucun doute et son programme n'aurait pas gêné un républicain modéré (si ce dernier existe encore. . .). Sa marche glorieuse vers la maison blanche était toute tracée. L'establishment démocrate lui mangeait dans la main, aucun rival à l'horizon bref une autoroute. Un an plus tard le constat est beaucoup moins glamour. Si Hillary sera la candidate démocrate le chemin de gloire s'est bien embourbé. . . .

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La "surmédiatisation" de Trump n'est pas tout dans son image, sa "marque", sa notoriété en général, sa "name recognition": il est sous les feux de la rampe depuis plus de 40 ans! C'est une figure médiatique importante depuis les années 70, et un personnage national (quoique pas pour le meilleur, mais on parle ici de notoriété) depuis les années 80: à notre époque d'extrême narcissisme et de culte de la célébrité et du drama égotiste étalé en première page, c'est devenu plus que de l'or en barre pour la politique. Mme Clinton a aussi cette échelle de notoriété, mais avec un bilan politique qui lui est rattaché, rejoignant cependant Trump dans les mêmes niveaux pour ce qui est d'une mauvaise image, d'une faible cote de confiance, et de bien peu d'amour ou de sympathie pour sa personne. 

Sanders a passé l'essentiel de l'année dernière à essayer d'être connu au-delà du Vermont, du New Hampshire et du Massachussets (dans une moindre mesure pour ce dernier), avec quasiment aucun moyen jusqu'aux alentours d'octobre-novembre, et une couverture médiatique non seulement ridicule (beaucoup de républicains qui faisaient déjà moins bien que lui pendant l'été en avaient beaucoup plus), mais en plus condescendante et déjà caricaturale. Quand il a commencé à faire des chiffres significatifs, la ligne éditoriale le concernant, et alors même que sa couverture médiatique restait inférieure aux autres en absolu et en proportion (alors qu'il réunissait les plus larges foules et perçait dans les sondages), a commencé à tourner (non en petite partie via les communicants de Clinton et leurs parfaites relations avec les grands médias) au caricatural pur et à adopter les fondamentaux qui sont aujourd'hui poussés aux extrêmes: "les supporters de Bernie sont de violents losers phallocrates et parfois racistes", "les supporters de Bernie sont des jeunes qui ne comprennent rien", "les propositions de Sanders sont du délire complet" (comme s'il proposait d'établir l'URSS en Amérique, alors qu'il propose une social-démocratie plutôt soft, façon Allemagne light, avec en plus moult think tanks sortant des "analyses" biaisées qui ont été depuis corrigées avec l'estampille "oups, on est humains, on peut se tromper"), "Sanders donne dans l'attaque personnelle hargneuse" (alors qu'il a volontairement renoncé à tant de sujets faciles qui pouvaient nuire à Clinton: emails et enquête du FBI, incohérences du programme de Clinton, ses flips flops multiples, la puanteur de sa fondation....) et autres joyeusetés du genre.

La convention du Nevada, qui ne concernait pourtant que l'attribution de 12 délégués supplémentaires (la primaire du Nevada ayant eu lieu en février, avant le SuperTuesday), a vu beaucoup des comportements douteux de l'establishment, qui pouvaient être non seulement mis sous le tapis, mais transformés en attaques vicieuses contre Sanders via l'accès plus que privilégié et monopolistique aux grands médias: ainsi de ce qui s'est passé avec la sénatrice Barbara Boxer (Californie) et la secrétaire du parti dans le Nevada, qui ont fait des montagnes parce qu'elles se sont faites huer, la sénatrice disant avoir "craint pour sa vie" (note: elle était entourée de gardes du corps du Service Secret, avec en plus un rideau d'agents de sécurité devant son estrade, qui n'a été traversé que par 2-3 excités) et jouant la midinette effarouchée (c'est une vieille routière de la politique) après avoir trollé l'audience pendant les 30 minutes (non diffusées) qui précèdent les vidéos "incriminantes" (évidemment abondamment diffusées), faisant tout pour el'xciter et l'antagoniser. C'étaient des gens -avec certes beaucoup de militants déjà remontés- qui avaient à ce stade du passer pas loin de 9 heures dans la salle (en tout, la convention a duré 12h dans le même lieu), et avaient du assister à un vote plus que manifestement puant, chose qui, c'est à la décharge du parti, était grandement aidée par le système de scrutin.... Si vous croyez que ça n'existe plus, regardez encore: c'était un vote à la voix! Bref, c'était un appel dans la salle à qui gueulerait le plus fort! Et c'est là que la patronne du parti démocrate du Nevada entre en scène, puisque c'est elle qui arbitrait le résultat: aucune des vidéos du concours de cri n'est probante, et il semblerait même que les fans de Bernie dominent la joute sonore, mais elle n'a pas pris 2 secondes pour décider que Clinton l'emportait. Il est regrettable que certains zélotes aient par la suite proféré des menaces contre elles à son domicile personnel, mais en rendre Sanders responsable, et en plus s'acharner ensuite sur lui via les médias, en mentant sur la teneur de sa condamnation de toute violence, est juste de la calomnie intentionnelle et calculée comme telle (il est facile de comparer sa déclaration à ce qui en a été dit par tous les Clintoniens et beaucoup de journalistes.... Surtout apparemment ceux de CNN qui sont corps et âmes pour Clinton et le cachent très mal tout en prétendant encore être une chaîne d'info.... Ridiculisée depuis des années et en perte d'audience constante). 

Ce genre de "manoeuvre" de communication n'a rien de très nouveau (il y a même des consultants spécialisés dans ce genre de tactiques et leur orchestration), mais tout le monde n'en a pas les moyens: ça réclame un niveau d'accès et de collusion avec les médias, en plus d'une emprise sur l'appareil du parti, qu'on trouve rarement. Debbie Wassermann Schultz a démontré de façon très visible qu'elle n'était pas l'arbitre impartial qu'elle prétendait être, elle qui avait en interne forcé la représentante Tulsi Gabbard à démissionner de son poste au DNC pour soutenir Sanders. 

C'est à la fois fascinant et révoltant de regarder de près jusqu'à quel point des règles en apparence équitable dans des proportions plus ou moins acceptables sont en fait complètement détournées de façon structurelle (et tordues, voire enfreintes par mille et un moyens de petite échelle, à toutes les entournures où c'est possible et pas trop visible, en tout cas pas visible au point de valoir l'intérêt de la presse) pour garantir des résultats, et, à l'échelle d'un pays, complètement verrouiller le système d'un parti, et par là, l'accès au système politique ou encore sa capacité à se renouveler et à se remettre en question. Bref, quand on dit que la démocratie c'est "cause toujours", c'est à cette méta accumulation de petits avantages et de micro (ou moins micro) tricheries ou quasi-tricheries, qu'on le doit. Parce qu'à tous les échelons de l'accès et du contrôle (partis, médias), il y a toujours quelqu'un de biaisé ou d'accessible. 

 

Dans le registre des artefacts de communication, l'une des légendes urbaines tenaces que la campagne Clinton a réussi à coller à la campagne Sanders depuis janvier est celle des "Bernie Bros", une soi-disant organisation de militants pro-Sanders, évidemment que des hommes parce que les hommes sont méchants et sexistes, qui harcèle en ligne et fréquemment en "physique" les pro-Clinton à grande échelle.... Chaque fois qu'un média a daigné se pencher un peu sérieusement sur la chose, il n'a rien trouvé, sinon quelques trolls qui accompagnent nécessairement tout mouvement, voyant d'ailleurs nettement plus de "bullying" organisé online côté Clinton. Mais quand on a les médias pour soi, c'est pas comme ça que l'histoire est racontée, évidemment. Tout comme le fait que, le soutien spontané de Clinton dans les médias sociaux n'étant pas assez vaste ou efficace, son principal SuperPAC a raqué en mars plus d'un million de dollars pour littéralement embaucher des trolls afin de casser du "Berniste" et pourrir les médias sociaux où la campagne Sanders sévit. Un mot de ça dans un grand média? Nada! En face, aucune dépense similaire n'a eu lieu. Mais le problème, ce sont les imaginaires "Bernie Bros". Depuis ce WE, on a pu voir se développer le même genre de pure action calculée de désinformation: à la convention du Nevada, la "violence" était soi-disant telle que des Bernistes auraient lancé des dizaines de chaises sur les Clintoniens.... A ceci près qu'à part une vidéo où on voit un gars empoigner une chaise, puis la reposer, aucune des caméras présentes, et aucun des milliers de smartphones présents, n'a enregistré le moindre vol de chaise, ou le moindre coup asséné (façon WWE?) avec une chaise, ou d'ailleurs aucun coup de poing ou acte réellement violent au-delà de poings levés et de cris (la plupart du temps, loin des "menaces de mort" invoquées par l'establishment, il s'agissait de huées et de nombreux "bullshit" renvoyant à ce que les gens pensaient de l'honnêteté des résultats et des paroles des officiels). 

Modifié par Tancrède
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@Tancrède Avec tout ça, mon estime pour les partis politiques français remonte !

Saurais-tu nous en dire plus sur ce délire de vote à la voix ? Je pensais bêtement qu'il y avait vote, éventuellement à bulletins secrets, et voilà tout, mais ça a l'air beaucoup plus drôle délirant compliqué que ça ! Qu'ont-ils fait pendant ces heures de présence à la convention ?

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2 minutes ago, Boule75 said:

@Tancrède Avec tout ça, mon estime pour les partis politiques français remonte !

Saurais-tu nous en dire plus sur ce délire de vote à la voix ? Je pensais bêtement qu'il y avait vote, éventuellement à bulletins secrets, et voilà tout, mais ça a l'air beaucoup plus drôle délirant compliqué que ça ! Qu'ont-ils fait pendant ces heures de présence à la convention ?

Une convention est de toute façon un événement assez long mais qui peut l'être rendu beaucoup plus si beaucoup de monde participe (ce qui était le cas) et si elle est mal organisée (ce qui était aussi le cas), et si les locaux sont inadaptés; c'est encore pire s'il y a plus ou moins de volonté de faire pourrir les choses pour "pousser l'adversaire à la faute" (et obtenir les images qu'on veut pour la caméra "officielle"). Ce qu'on fait dans ce genre de trucs, ce sont des discours des camps en présence, des tractations, des tentatives de "séduction" de super-délégués, beaucoup de temps pour rassembler et ordonnancer les troupeaux.... 
Les caucus sont encore plus longs, vu qu'il s'agit de séries de débats, d'entrevues et de négociations entre les concurrents (et en fait d'un processus plus "citoyen" et participatif, même si son format complexe et sa longueur dissuadent beaucoup de participer). 

Mais les partis ont tous leurs règles, différentes pour chaque parti et dans chaque Etat, avec l'adjonction de lois et réglements de l'Etat (et certaines limites fédérales), souvent des accumulations de trucs depuis les débuts du dit parti, donc une masse de fonctionnements très particuliers et propres à un lieu et à son histoire politique et électorale. Il y a ainsi beaucoup de règles qui remontent à l'ère de la charrue, beaucoup d'aménagements et changements au fil du temps qui ont correspondu aux réalités politiciennes de chaque élection et dont toutes ne sont pas revues à la suivante ou encore après, et il y a des traditions auxquelles parfois on s'attache ou on fait semblant de s'attacher parce que ça arrange quelqu'un. 

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@Tancrède : plus précisément et pour en avoir le coeur net : les chiffres fournis tout à l'heure concernant le nombre de délégués ayant voté pour Clinton et Sanders dans le Nevada ont ils été produits par ce mécanisme de vote par hurlements ou par un processus moins ludique (genre urnes, enveloppes, registres, éventuellement simplement par courrier) ?

J'imagine qu'on a pas trop de détail sur le degré d'implication de Clinton et de ses collaborateurs immédiats dans cette foire d'empoigne.

En attendant Trump a bien fait de réaccuser Bill Clinton de viol pour détourner l'attention de sa feuille d'impôt (qu'il refuse de rendre publique) : concours de hurlements.

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Je ne sais plus si j'avais publié les chiffres, donc petits rappel et mise à jour:

- en avril, Sanders a levé 27 millions de dollars, contre 25 à Clinton. Difficile encore de dire si cette récolte est surtout concentrée AVANT les primaires de NY qui ont eu un fort impact sur son élan, ou non, et si, du coup, la collecte en mai s'en est ressentie
- le cash disponible de Sanders début mai était de 5,8 millions, contre 30,2 à Clinton: on peut se dire que Sanders a donc commencé le mois très handicapé (notamment par le coût de la campagne à NY et dans l'Ohio), mais d'un autre côté, ça fait maintenant un moment que Clinton essaie de très peu dépenser parce que ce qu'elle collecte depuis avant NY est principalement réservé à la campagne générale (le marché publicitaire californien ne se frottera pas les mains avec les primaires), ce qui a tendance à égaliser un peu les moyens disponibles de fait, vu que Sanders, lui, est prêt à dépenser tout ce qu'il récolte. 

Hillary Clinton a, jeudi, annoncé qu'elle orientait 2 millions vers un effort du parti démocrate pour établir et/ou renforcer des structures de campagne de terrain pour les élections au Congrès et la présidentielle dans 8 Etats contestés ("battleground states", "swing states"), insistant sur le fait qu'elle ne lève pas des fonds que pour sa propre campagne (un fait qu'elle pointe depuis quelques mois maintenant), un geste qui a aussi pour but de s'afficher comme "team player" et comme dirigeant pour les électeurs démocrates, donc gagner des bonnes volontés. 

La campagne Sanders s'est adaptée en faisant moins de pub, en récoltant tout ce qu'elle peut, et en multipliant les grands meetings, en renforçant la campagne "au sol" par les militants, et en organisant plus de rencontres "de terrain" avec les électeurs, ce qui marche très bien mais peut plafonner dans des Etats peuplés comme la Californie (36 millions d'habitants) où le multiplicateur de force de la pub est vital. Clinton, de son côté, n'a pas envie de dépenser d'argent dans une campagne de fait déjà gagnée, mais où elle peut néanmoins continuer à prendre des coups. 

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