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https://en.wikipedia.org/wiki/Business_Roundtable

Le 19 août 2019, la Business Roundtable a publié une nouvelle "Déclaration sur l'objet d'une société". Signé par près de 200 directeurs généraux dont Jeffrey Bezos d'Amazon, Tim Cook d'Apple, Mary Barra de General Motors et Safra Catz d'Oracle, le groupe cherche à " s'éloigner de la primauté des actionnaires ", un concept qui existait dans les principes du groupe depuis 1997, et à " inclure un engagement envers toutes ses parties prenantes ". Il note que "les entreprises jouent un rôle vital dans l'économie" en raison des emplois, de la promotion de l'innovation et de la fourniture de services essentiels. Mais elle place les intérêts des actionnaires au même niveau que ceux des clients, des employés, des fournisseurs et des communautés. "Chacune de nos parties prenantes est essentielle ", dit l'énoncé. "Nous nous engageons à leur apporter une valeur ajoutée, pour le succès futur de nos entreprises, de nos communautés et de notre pays."

Cela a été commenté dans la presse économique comme étant un tournant post-néolibéral. Je ne suis pas sûr toutefois que beaucoup de gens aient relevé le "notre pays", qui semble indiquer un tournant nationaliste.

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Le 01/09/2019 à 00:37, Tancrède a dit :

J'ai surtout l'impression que cela relève d'un habillage altruiste d'une réalité purement corpo-politicienne: le groupe en question est un groupe exclusivement composé de CEOs, cad en langage clair, de "chefs de l'exécutif" de grandes sociétés, par opposition aux actionnaires qui, directement ou par des représentants, sont le pouvoir législatif et les "citoyens" ou élus des "citoyens"/propriétaires. C'est un coup d'échec pour que les dits CEOs essaient de s'arroger plus de prérogatives dans le mix au nom de "valeurs" et entités plus abstraites. Non qu'elles soient nécessairement abstraites en soi (la nation, "l'intérêt général", la main d'oeuvre, les communautés d'implantation....), mais dans le sens où elles ne peuvent réellement avoir une représentation efficace, légitime ou qui "pèse" dans le processus de décision. En l'état de telles déclarations, ce serait le dit PDG qui déterminerait la politique en ce sens, soit un "power grab" aux dépends du conseil d'administration, un peu plus vers l'idée d'un patron-monarque tenu par des "obligations" (que, pour l'essentiel, lui seul détermine avec des apparences de consultation avec des entités extérieures... A grands coups de com) qui lui donnent plus de marge de manoeuvre par rapport aux actionnaires. Il est possible que certains d'entre eux croient à ce soudain besoin "d'altruisme" et de "valeur ajoutée sociale" de l'entreprise, mais outre le fait que cela implique plus nécessairement un processus sans doute plus autoritaire dans la boîte (et plus de budgets et activités discrétionnaires), on est plus en face de patrons qui sont en train de devenir de vrais petits seigneurs féodaux. Déjà que nos patrons du CAC ont en général plus de pouvoir dans leur boîte que les patrons US, et que les tentatives de plus de gouvernance partagée/transparente ne sont jamais allées nulle part, on voit la tendance générale dans la mentalité de ces gens. 

C'est juste le Game of Thrones corporate: faut pas se fier à ce que dit la bande annonce. Aucun d'entre eux n'a la fibre humanitaire ou citoyenne dès qu'il s'agit de leur ambition et de leur "bottomline". Les requins ne se mettent pas soudainement au tofu. 

 

N'est-ce pas là aussi le retour d'un balancier ayant outrageusement profité à des structures d'actionnariat des années 80 à aujourd'hui, notamment en empêchant les entreprises d'adopter toute forme de politique à long terme, de réinvestissement, de capitalisation interne et de croissance un minimum saine et à favoriser des appels de marge systématique ?

Au fond la puissance relative des CEO et des conseils d'administration (souvent pléthoriques, on se souviendra de Kodak*, d'IBM et de General Electric pour ne citer que ces entreprises) était la norme du siècle dernier plus que l'exception avec tous les excès que cela pouvait avoir. La question est de savoir si ces excès étaient plus néfastes que ceux qui se sont développés ces quarante dernières années. Compte tenu de la destruction des tissus industriels en Occident à cette même époque et en partie à cause de cela, une réponse tranchée me paraît difficile.

S'agissant des patrons du CAC 40, le problème ne résiderait-il pas plutôt dans la mollesse de l'actionnariat et ce d'autant plus que, contrairement aux USA, celui-ci n'est que minoritairement constitué de fonds d'investissement mais bien de l'Etat, qui pour le coup ne semble pas avoir de stratégie actionnariale ?

 

*Kodak qui ne savait plus vraiment ce qu'elle inventait, y compris l'appareil photo numérique. Pareil pour IBM d'ailleurs.

Modifié par Chronos
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33 minutes ago, Chronos said:

 

N'est-ce pas là aussi le retour d'un balancier ayant outrageusement profité à des structures d'actionnariat des années 80 à aujourd'hui, notamment en empêchant les entreprises d'adopter toute forme de politique à long terme, de réinvestissement, de capitalisation interne et de croissance un minimum saine et à favoriser des appels de marge systématique ?

Au fond la puissance relative des CEO et des conseils d'administration (souvent pléthoriques, on se souviendra de Kodak*, d'IBM et de General Electric pour ne citer que ces entreprises) était la norme du siècle dernier plus que l'exception avec tous les excès que cela pouvait avoir. La question est de savoir si ces excès étaient plus néfastes que ceux qui se sont développés ces quarante dernières années. Compte tenu de la destruction des tissus industriels en Occident à cette même époque et en partie à cause de cela, une réponse tranchée me paraît difficile.

S'agissant des patrons du CAC 40, le problème ne résiderait-il pas plutôt dans la mollesse de l'actionnariat et ce d'autant plus que, contrairement aux USA, celui-ci n'est que minoritairement constitué de fonds d'investissement mais bien de l'Etat, qui pour le coup ne semble pas avoir de stratégie actionnariale ?

 

*Kodak qui ne savait plus vraiment ce qu'elle inventait, y compris l'appareil photo numérique. Pareil pour IBM d'ailleurs.

Quoiqu'il arrive, la gouvernance d'une grande structure et la vision conflictuelle des intérêts qui s'y retrouvent est la norme: il est rare qu'il y ait un "PDG visionnaire" qui peut mener avec succès une politique de longue haleine, avec le plein soutien du CA ou un CA qui se fait tirer l'oreille. Cela n'arrive qu'avec des fondateurs exceptionnels et/ou particulièrement habiles et obstinés (cf le pré-mentionné Bezos, qui n'a pas fait de bénef avec Amazon pendant quoi? 10? 15 ans? Avant que la sauce prenne pleinement), et l'occasionnel personnage providentiel, ou celui qui arrive quand un faisceau de circonstances exceptionnellement favorables se réunit au bon moment. Pour le reste, il y a de la gestion moyenne, avec des variations en bien et en mal. Il y a certes un tas de mauvaises incitations construites dans le système: résultats de très court terme qui prennent le dessus, souvent parce que la moyenne de durée en poste d'un PDG est elle-même plutôt basse (quelque chose comme 4-5 ans dans les grandes boîtes il me semble), ce qui les attache peu à l'entreprise et incite à une mentalité "après moi le déluge", soit un mercenariat corporate focalisé sur le résultat annuel, voire semestriel, et de faux objectifs à 4-5 ans, avec souvent la plus grande complicité des "movers and shakers" du CA qui sont au final du même vivier, et font le même genre de carrière (tout le monde se renvoyant l'ascenseur sur ce plan: les tirages dans les pattes et poignards dans le dos, c'est juste le quotidien). On a aussi une trop grande centralisation des marchés financiers qui favorisent trop d'homogénéité de mentalités, trop de concentration du pouvoir d'allocation des ressources, avec une part trop grande réservée à ce qu'on appelait jadis la spéculation. Et il y a enfin un problème (issu de ce milieu d'entente) de réglementation et d'application des lois, qui, au fil du temps, a formé un cadre incitant par trop à la triche, à l'exemption, à la déresponsabilisation des décideurs, et à l'absence de transparence. 

Mais je ne vois pas en quoi les propositions de ce groupe aideraient beaucoup: j'y vois plus un "power grab" par une bande d'ambitieux jouant leur jeu habituel de pouvoir, qui a bien peu de chances d'établir une gouvernance plus vertueuse ou respectueuse des actionnaires tout en permettant des "visions de long terme" (notamment parce que les visionnaires ne sont pas légions). Qu'on agisse d'abord sur les "incentives" des dirigeants, qu'on ne leur accorde pas aussi facilement des rems pharaoniques comme si elles leur étaient dues de droit divin (et attribuées entre gens du même monde), qu'on les force à lier leur fortune à celle des boîtes dont ils prennent le contrôle (et pas sous forme de stock-ops), et qu'on s'outille pour appliquer plus sérieusement les lois et certains principes de base. Et j'aime surtout pas l'idée de patrons-seigneurs pouvant jouer un rôle plus hybride encore entre business et politique, se taillant des images de grands mécènes (avec le fric des autres) et de vastes clientèles sociales/politiques ce faisant. Même sur le simple plan de l'actionnariat, j'imagine que des épargnants et investisseurs seraient pas super joasses à l'idée de voir leurs économies et espoirs servir l'ambition, le délire idéologique ou égomaniaque, ou encore le jeu politique, d'un patron moins contrôlé, qu'il se la pète humanitaire ou joue un jeu cynique avec. Parce qu'à ce niveau, décider de l'allocation des ressources d'une boîte a plus de chances de servir la personne à sa tête qu'autre chose. Et une chose dont je suis sûr, et qui serait un bon indicateur de la réalité d'un tel patron à vision focalisé aussi sur l'utilité sociale de "l'entreprise citoyenne", c'est qu'il ne paiera pas mieux ses employés, surtout vers le bas de l'échelle, et n'améliorera pas le sort des travailleurs de pays à bas coût; ce serait pourtant la vraie utilité sociale d'un tel décideur "reformaté": une entreprise acceptant un plancher sur ce qu'elle peut contraindre dans son processus de production, acceptant pour ce faire un certain plafond sur la rapacité de ceux qui exigent des retours. Hors de ça, ce qu'on verrait en réalité, ce sont de constantes photo-ops autour du dit patron en train d'investir avec munificience dans des projets qui plaisent aux médias (et au secteur de la com' en général, grassement alimenté par ces processus), et qui ont aussi.... Une valeur de court terme (c'est ce qui paie le mieux en matière de com: les vrais trucs utiles sont peu télégéniques). 

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Le 27/08/2019 à 06:20, Snapcoke a dit :

Moi je pense surtout Tancrède, que tu devrais être président...

...

Si tu veux pouvoir capter son attention, propose lui plutôt un poste de proconsul dans une province romaine ou de légat d'une légion.

Go !

Modifié par Shorr kan
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Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

Steve Jobs n'a jamais laissé ses enfants toucher à un iPad, parce qu'il considère que les écrans sont trop addictifs. Version sous-titrée en français : https://www.businessinsider.fr/video-steve-jobs-enfants-ipad

Du Steve Jobs tout craché, il a bien mérité son statut de plus grand héros de tout les temps dans les écoles de commerce.

Et pendant ce temps là, de l'autre coté de l'atlantique, un  certain Hollande F. estimait lui qu'il était pertinent d'endetter encore un peu plus le conseil général de Corrèze (le plus endetté de France) afin d'offrir un ipad a chaque élève de 6ème :rolleyes:

 

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Il y a 2 heures, Alexis a dit :

Pas d'accord. Impossible que @Tancrède soit un Nexus 6 : il poste depuis 2006, largement au-delà de l'espérance de vie de quatre ans des Nexus-6.

Je penche pour un type Nexus-7, comme Rachael. A mon avis, lui non plus ne sait pas qu'il est un répliquant.

(ou alors... Tancrède ne poste pas depuis 2006, ce sont des souvenirs artificiels ? Mais alors, puisque nous avons tous ces souvenirs, ça veut dire que nous sommes tous des répliquants :unsure: ? Râaaah Philip K. Dick pourquoi a-t-il fallu que tu écrives des romans !)

 

Profitons-en pour rappeler la mort il y a peu, de Rutger Hauer  qui dans Bladerunner a si puissamment incarné Roy Batty, leader des replicants en fuite sur Terre.

                                     

                                                                    rutger-hauer-in-blade-runner-e1563987969

 

 

 

 

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Je ne sais plus trop où mettre ça. (criailleries ? usa ? )

A propos du dysfonctionnement des administrations US, voilà qu'on reparle du Département d'Etat US.

Il était déjà frappé par des baisses de budget, d'être ignoré par POTUS (logique vu son positionnement America First (et on essaie d'extorquer tous les autres)) , et des vagues de démission en cascade.

 

  • Voilà que les chefs (et surveillants) nominés par Trump viennent de se faire officiellement réprimander par l'Inspection Générale pour harcèlement du personnel.
    Pas forcément harcèlement sexuel : juste du harcèlement moral, placardisation, et démission forcée pour ceux jugés comme déloyaux à POTUS..
    Sources:
  • Sur quels critères ?
    Pas de fuites vers la presse...
    Non, juste avoir bossé sur les sujets LBGTQ, avec les palestiniens, ou escorté une délégation de parlementaires démocrates à l'ONU (je précise : parlementaires démocrates et noirs : le black caucus).
     
  • Les intéressés (Kevin Moley et Mari Stull) nient tout en bloc, et chargent les médias, et le "Deep State".
    Le hic pour eux, c'est que ça vient de l'inspection interne ...
    Rapport officiel : https://www.stateoig.gov/system/files/esp-19-05.pdf

    Et que les dénégations ont les buzzword habituels du Trumpland... peu crédibles en dehors de ce camp :
    Révélation

    "Stull said the report contains “false and misleading information” and was “politically motivated payback” by “Deep State bureaucrats” who opposed Trump."
    "Delusional State Department ‘Deep State’ opponents of President Trump are paranoid and it is shameful that Foreign Policy Magazine happily promotes their political agenda to destroy the President, His Political Appointees, and thwart his Administration’s policies."

  • Action étonnante :
    les chefs de carrière du State Department, auraient fait une réunion à huis clos, pour s'excuser auprès du personnel de n'avoir pas pu mieux les protéger de représailles politiques...
    Mais avouent qu'ils ne peuvent pas virer ledit chefs réprimandé (car nominé par le président, et confirmé par le Sénat) ...

Sans commentaire ...

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Il y a 6 heures, kotai a dit :

Les fausses bonnes idées comme la une lumière sur trois, et ....

et... ??

Tu n'a pas terminé ta phrase; ne me dis pas que tu était branché sur l'un des deux autres lampadaires !?!
 

Modifié par Yankev
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