nemo 2,516 Posted August 14, 2020 il y a 8 minutes, Tancrède a dit : Tu ne sembles pas avoir saisi la nature de la phrase de McLuhan: "the medium IS the message". L'environnement définit/impacte plus la nature même de ce qui se passe en son sein que les acteurs agissant en son sein. Pas particulièrement; c'est juste que dans le cadre médiatique et culturel tel qu'il fonctionne depuis un bail, ils sont infiniment moins puissants, donc toujours plus sur la sellette, toujours plus facilement pointés du doigt et critiqués (je ne discute pas ici de la justification ou non de la chose; la parole médiatique étant une arme, la justesse du propos compte moins que son usage) là où les démocrates le sont nettement moins, tant le biais est structurel. Des médias comme Fox ou le groupe Sinclair, malgré leur taille, ne pèsent qu'une portion très minoritaire du "bruit" médiatique dans son ensemble. Dans un cadre nouveau où tout a viré à l'extrême caricature, sans plus aucun bémol lié à des conceptions vaguement éthiques ou une contrainte de recherche d'une audience large (et un peu plus transpartisane, avec comme valeur cardinale la recherche d'un peu de vérité), ce déséquilibre du terrain médiatique est devenu abyssal. L'une des raisons, sans doute, pour lesquelles seul un Trump pouvait émerger côté républicain: lui seul peut produire le bruit médiatique qui casse les filtres, voire met en évidence l'hypocrisie du camp d'en face de façon un peu plus évidente (sans rien enlever de celle de la droite). Après tout, à une autre époque (les années 90), c'est un peu ce qui est arrivé, en beaucoup plus soft, avec la création de Fox News: une réaction agressive au biais dominant de l'époque (où la majorité des médias s'était graduellement constituée en force avant tout anti-Reagan/Bush Sr, même si avec un ton beaucoup plus policé et empreint de nuance), au moment où le câble s'était généralisé (et avec lui la multiplication à l'infini des chaînes télés dont beaucoup pouvaient être rentables). Une réaction qui, pour se démarquer d'un environnement hostile et aller utilement et visiblement à son contre-courant, a adopté (via son instigateur et proprio) le format éditorialiste ("columnist" en anglais) et tabloid (gratuit, tonitruant, excessif, sans compromission et agressif) qui est essentiellement devenu la norme partout, à quelques nuances (de pure forme) près. Le camp d'en face s'adapte à son tour avec les mêmes recettes, et, le changement d'écosystème médiatique aidant, on a une course à l'abîme entre deux camps aux puissances déséquilibrées. Mais à l'abîme quand même. Si on part du principe qu'il est souhaitable, pour notre tranquilité à tous, que les forces politiques en présence soient relativement équilibrées (pour qu'aucune ne puisse dominer, en tout cas durablement, qu'aucune ne prenne ses aises avec trop de pouvoir...), un tel environnement médiatique est doublement menaçant: par sa nature même et la forme de non débat (et de qualité pourrie) que cela induit (et l'accaparement par une espèce de caste médiatique fermée, mi mercenaire, mi idéologue), d'une part, et par le déséquilibre structurel des forces politiques qui s'y expriment d'autre part. C'est pas de la criaillerie, c'est la donne "démocratique" actuelle. Et pas qu'aux USA, même si c'est plus caricatural chez eux (go big or go home), ou simplement plus visible via la distance culturelle. On est d'accord que c'est une tendance lourde et qui commence nettement dans les années 80 (ce qui montre que "the medium" peut varier sans que le fond change) et qu'on vit la même chose à notre échelle mais cette façon de renvoyer tous les camps dos à dos oublie de façon un peu trop facile ce qui selon moi est la véritable cause : tant qu'on parle de conneries on ne parle pas du fond. Quote Share this post Link to post Share on other sites
Wallaby 9,125 Posted August 14, 2020 https://www.city-journal.org/kamala-harris-silicon-valley (9 avril 2019) En partie indienne-asiatique, en partie afro-caribéenne et féminine, Harris semble être en tête de la course à l'intersectionnalité qui définit actuellement en grande partie la politique démocrate. Pourtant, l'obsession nationale pour l'ethnicité et la nouveauté masque une réalité plus importante : Harris est également la candidate favorite de l'oligarchie des technologies et des médias, désormais presque uniformément alignée sur le Parti démocrate. Elle a été un succès dans tous les endroits importants - Hamptons, Hollywood et Silicon Valley - qui ont financé la campagne d'Hillary Clinton en 2016. Contrairement à Warren et Sanders, ou à Amy Klobuchar du Minnesota, Harris n'a pas appelé à mettre un frein aux géants de la technologie, et encore moins à les démanteler. En tant que procureur général de Californie, elle n'a pas fait grand-chose pour empêcher l'agglomération du pouvoir économique qui fait de plus en plus de la Californie un État semi-féodal dominé par une poignée de grandes entreprises technologiques. Ces mastodontes de l'entreprise occupent aujourd'hui 20 % des bureaux de la Silicon Valley, et ils ont sapé la culture de start-up qui était autrefois le moteur de la croissance de la région. L'inégalité massive qui caractérise la région semble saper le discours progressiste qui voit la Californie, et en particulier la région de la Baie de San Francisco, comme le signe avant-coureur d'un avenir plus éclairé. De plus en plus critiquée par la gauche et la droite pour ses abus de pouvoir, la Silicon Valley pourrait trouver en Kamala Harris un moyen pratique de contrer les critiques tout en conservant une façade tolérante et "woke". Au moment où Harris se présente au Sénat, elle peut compter sur le soutien massif des cabinets d'avocats de la Région de la Baie, des promoteurs immobiliers et d'Hollywood. Plus important encore, elle a fait appel, dès le début, à des personnalités du monde de la technologie comme Sheryl Sandberg et Sean Parker de Facebook, Marc Benioff de Salesforce, Marissa Mayer de Yahoo, le capital-risqueur John Doerr, la veuve de Steve Jobs, Laurene Powell, et divers cadres d'entreprises technologiques comme Airbnb, Google et Nest, qui ont collectivement versé de l'argent dans ses campagnes. Leur investissement n'a pas été irréfléchi. Harris semble être une valeur sûre pour les dirigeants de ces entreprises technologiques. Son mari, l'avocat Doug Emhoff, était associé gérant de Venable Partners, dont les clients sont notamment Microsoft, Apple, Verizon et des associations commerciales qui s'opposent à une réglementation stricte de l'Internet. Cette année, Mme Harris a prononcé le discours d'ouverture de la conférence Joint Venture Silicon Valley, et elle récolte une fois de plus d'importants dons de la part des géants de la technologie et des médias. En tant que candidate californienne la plus importante dans la course, elle a un grand avantage à récolter la part du lion de ces richesses : Les donateurs californiens ont contribué collectivement à la campagne de 2016 à hauteur de plus de 500 millions de dollars. Les plus grands bienfaiteurs de la campagne 2020 de Harris sont les employés d'Alphabet (la société mère de Google), dont son ancien président, Eric Schmidt-Cisco, et d'Apple, ainsi que de nombreux acteurs importants du secteur des médias et du divertissement. Pour ces entreprises, qui comptent peu de femmes ou de minorités non asiatiques à des postes de direction, et dont certains cadres sont impliqués dans des infractions à #MeToo, Harris offre un moyen à faible impact de se connecter aux préoccupations progressistes contemporaines. Les progressistes plus axés sur l'économie, comme Klobuchar, Bernie Sanders, Warren et Tim Ryan, de l'Ohio, cherchent avant tout à lutter contre les inégalités de revenus. Ils considèrent les géants de la technologie, qui contrôlent une grande partie des médias d'information, comme un danger à la fois pour l'économie et pour la démocratie. Quoi que l'on pense de leur approche, les populistes économiques reflètent au moins une tradition qui cherche à rendre le capitalisme plus bénéfique pour les travailleurs. Ils n'excusent pas les entreprises technologiques pour leurs pratiques de délocalisation, leur manque de syndicalisation et l'étouffement de la concurrence. Pour attirer les électeurs de la classe moyenne, Harris est favorable à une redistribution massive des revenus, par le biais du système fiscal, une mesure soutenue par nombre de ses riches alliés. L'alliance de Harris avec les géants de la technologie lui procure une réserve de liquidités potentiellement sans fond, ainsi que la coopération d'agents qualifiés de l'ère Obama, dont beaucoup s'acquittent bien de leurs nouvelles fonctions de cadres supérieurs d'entreprises technologiques. Cette cohorte comprend Chris Lehane, le stratège d'Obama qui dirige maintenant la politique mondiale et les affaires publiques à Airbnb, ainsi que d'autres fonctionnaires qui ont décroché des contrats chez Uber, Netflix et Amazon. Une fois politiquement désengagées, des entreprises comme Apple et Google ont bénéficié d'un accès étendu à l'administration Obama - quelque 250 personnes passant de l'entreprise au gouvernement - et elles pouvaient s'attendre à un traitement similaire sous un président Harris. Peut-être plus important encore, Harris est presque certaine d'être bien traitée par les grands médias, dont une grande partie est maintenant détenue directement par les leaders technologiques ou leurs héritiers. (The Atlantic, propriété de Laurene Powell, a déjà publié un profil chaleureux de Harris). Ceux qui menacent la richesse technologique, comme Bernie Sanders l'a fait en 2016, seront probablement moins bien considérés. Plus important encore, des entreprises comme Facebook et Google, qui contrôlent un pourcentage croissant du flux d'informations, favoriseront probablement Harris par rapport à ses adversaires démocrates plus populistes - et certainement par rapport au président Trump. Étant donné l'obsession des médias pour le style, la race et le genre, nous ferions bien de comprendre quel programme se cache derrière les atmosphères de Harris. La réalité : si elle gagne, l'oligarchie technologique - les titans du Gilded Age contemporain - aura atteint une influence dominante, non seulement dans le domaine de l'information et des médias, mais aussi à la Maison Blanche. 4 2 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Yankev 685 Posted August 14, 2020 (edited) Hello, Merci @Wallaby... bon, ben comme nous sommes encore vendredi, voici un petit message aux citoyens américains appelés à voter en novembre: Whoever wins , you loose ! (...et ça ne me fais même pas rire) Edited August 14, 2020 by Yankev vraiment pas ? Quote Share this post Link to post Share on other sites
nemo 2,516 Posted August 14, 2020 il y a une heure, Yankev a dit : Hello, Merci @Wallaby... bon, ben comme nous sommes encore vendredi, voici un petit message aux citoyens américains appelés à voter en novembre: Whoever wins , you loose ! (...et ça ne me fais même pas rire) Applicable bien plus largement que chez les US. Quote Share this post Link to post Share on other sites
Boule75 9,261 Posted August 14, 2020 Et donc, pendant qu'on tremble à l'idée des méfaits que pourrait infliger Mme. Harris (une femme bon Dieu, et même pas vièrge !), certains bossent : le nouveau dirigeant de la Poste a décidé qu'une bonne manière de réduire les coûts était de réduire l'automatisation. Quote Share this post Link to post Share on other sites
Kelkin 5,490 Posted August 14, 2020 Le but est de ralentir l'acheminement du courrier pour que les votes par correspondance n'arrivent pas, ou trop tard. Trump a eu cette idée quand on lui a rappelé que ce sont les gouverneurs qui s'occupent de l'organisation des élections, et qu'il n'a donc pas le pouvoir constitutionnel pour les repousser ou les annuler. Par contre, il a le pouvoir de nommer qui il veut à la tête de l'USPS, et ladite personne peut faire en sorte de gêner le vote par correspondance autant qu'il veut. 2 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Patrick 10,269 Posted August 15, 2020 Et pendant que le vilain trump, les vilaines mesures contre le gentil "mail in ballot", etc, continuent de faire enrager certain/e/s, voilà ce qui se passe à Seattle, où la cheffe de la police (une femme noire) a fini par rendre son tablier tout récemment d'ailleurs. Des BLM en colère exigent que des blancs leur "donnent leurs maisons" et "ouvrent leurs portefeuilles" en défilant dans des quartiers "gentrifiés" parce que c'est pas bien et que "des noirs vivaient là avant" (l'histoire ne dit pas si des blancs y vivaient avant ces noirs par contre, puisque la dynamique c'est généralement "white flight" > "pauperisation" > "gentrification", mais c'est un détail et je ne supputerai pas). La suite au prochain épisode. 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Wallaby 9,125 Posted August 15, 2020 Notons en passant que la situation américaine est inversée par rapport à la Pologne où c'étaient les populistes au pouvoir qui voulaient organiser un scrutin présidentiel uniquement par correspondance, pour finalement y renoncer face à l'opposition d'un parti allié : Le 09/05/2020 à 20:27, Wallaby a dit : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/07/en-pologne-la-presidentielle-est-reportee-mais-l-incertitude-persiste_6039018_3210.html (7 mai 2020) Le débat télévisé entre candidats à la présidentielle, organisé le 6 mai au soir par la télévision publique polonaise, avait un caractère inédit : les dix participants ont répondu présent sans avoir la certitude que le scrutin, prévu quatre jours plus tard, le dimanche 10 mai, allait avoir lieu. Une heure à peine après la fin de l’émission, les prétendants – dont le président sortant, Andrzej Duda (PiS) – ont appris par communiqué de presse que le scrutin était annulé, et reporté à une date inconnue. Car le sort de l’événement s’est joué ailleurs. L’accord politique a été rendu public vers 23 heures, signé par le chef de la majorité ultraconservatrice du PiS (Droit et Justice) et homme fort du pays, Jaroslaw Kaczynski, et le chef du microparti Porozumienie (« accord »), Jaroslaw Gowin, ancien vice-premier ministre et jusque-là membre de la majorité. Ce dernier refusait de suivre Jaroslaw Kaczynski dans son obstination à organiser les élections du 10 mai par correspondance, en pleine épidémie de Covid-19, et selon des normes que les juristes jugeaient unanimement non conformes aux standards démocratiques internationaux. Sans le soutien des députés de Jaroslaw Gowin sur cette question, le chef du PiS était sur le point de perdre sa majorité. 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
cracou 1,104 Posted August 15, 2020 (edited) Il y a 2 heures, Patrick a dit : Et pendant que le vilain trump, les vilaines mesures contre le gentil "mail in ballot", etc, continuent de faire enrager certain/e/s, Mesure qu'au demeurant il utilise lui même. Tenter de bloquer le vote par correspondance (qui avantage le camps avec le plus de pauvre qui travaillent le mardi + vieux qui ont peur du covid) est pathétique. Citation Voilà ce qui se passe à Seattle, où la cheffe de la police (une femme noire) a fini par rendre son tablier tout récemment d'ailleurs. Après 8 secondes de recherche j'apprends que c'est lié à la baisse scandaleuse de .... 1% du budget de la police l'an prochain (4 millions sur 400) et c'est avant tout lié à l'effondrement économique lié au covid et à la nécessité de faire plus de soupes populaires pour les déshérités....Remarquez que la ville pense perdre 378m de revenus à cause du covid (et donc impute 374 des 378 sur d'autres budgets que la poçlice). Ouhhh le scandale gauchiste! Citation Des BLM en colère exigent que des blancs leur "donnent leurs maisons" et "ouvrent leurs portefeuilles" en défilant dans des quartiers "gentrifiés" parce que c'est pas bien et que "des noirs vivaient là avant" Non... Un youtuber affirme cela en utilisant comme source de référence le New York post qui est de notoriété publique un immonde torchon peu crédible (chose que je ne dirais pas du wall street journal par exemple: je peux ne pas être d'accord avec les analyses mais au moins il est factuellement juste) qui lui même cite Katie Daviscourt qui est une caricature grossière de tumpistre basse de plafond qui restera célèbre pour son analyse politique (je cite mot pour mot): "Il y a personne au monde qui arrivera à me convaincre de voter Biden. Cet homme renifle les enfants." Là je parle aux admins: est ce qu'il est possible de faire cesser ces posts ou tout au moins d'avoir un peu de prise de recul. On est là dans la caricature absolue de la "fake news" et c'est systématique. Chaque affirmation ou presque est factuellement fausse ou biaisée ou présentée d'une manière trompeuse. A titre personnel je n'ai pas d'avis sur Seattle mais qu'au moins ici on partage des informations factuelles ou bien qu'on précise bien leur caractère partisan. Edited August 15, 2020 by cracou 14 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Snapcoke 1,348 Posted August 16, 2020 Je ne parle pas bien anglais, mais j'ai l'impression que c'est significatif d'une ''ambiance'' d'affrontement généralisé... https://www.google.com/amp/s/6abc.com/amp/philadelphia-shooting-police-involved-in-shootout-with-300-young-people/6372537/ Quote Share this post Link to post Share on other sites
cracou 1,104 Posted August 16, 2020 il y a une heure, Snapcoke a dit : Je ne parle pas bien anglais, mais j'ai l'impression que c'est significatif d'une ''ambiance'' d'affrontement généralisé... https://www.google.com/amp/s/6abc.com/amp/philadelphia-shooting-police-involved-in-shootout-with-300-young-people/6372537/ euhh..... Non. Il est marqué qu'il y avgait une grosse teuf entre jeunes et qu'on a entendu des coups de feu. Un mec bourré qui avait uene arme? Un gang? Un abruti quelconque? Un accident? Quote Share this post Link to post Share on other sites
Snapcoke 1,348 Posted August 16, 2020 il y a 12 minutes, cracou a dit : euhh..... Non. Il est marqué qu'il y avgait une grosse teuf entre jeunes et qu'on a entendu des coups de feu. Un mec bourré qui avait uene arme? Un gang? Un abruti quelconque? Un accident? Dans le texte rien ne mentionne une ''teuf'' il est dit crowd " foule " il parle de coup de feux ce n'ai pas mentionné une seule personne.... Je suis mauvais en anglais, mais faut pas poussé, je posé justement la question !!! Quote Share this post Link to post Share on other sites
ftami 486 Posted August 16, 2020 il y a 1 minute, Snapcoke a dit : Dans le texte rien ne mentionne une ''teuf'' il est dit crowd " foule " il parle de coup de feux ce n'ai pas mentionné une seule personne.... Je suis mauvais en anglais, mais faut pas poussé, je posé justement la question !!! c’est dans le titre : « at large party » = « lors d’une grosse teuf » Quote Share this post Link to post Share on other sites
nemo 2,516 Posted August 16, 2020 ça dit "gunmen" pluriel tirant vers la police. Etonnant qu'elle ait pas riposté, sans doute que les tireurs étant dans la foule le risque de toucher les badeaux devait être trop grand. 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Snapcoke 1,348 Posted August 16, 2020 à l’instant, ftami a dit : c’est dans le titre : « at large party » = « lors d’une grosse teuf » Ah ok, un faux amis, je ne l'avait pas lu comme cela ! Donc ok ce n'est pas significatif. Quote Share this post Link to post Share on other sites
kalligator 2,957 Posted August 18, 2020 DT semble vouloir mettre la poste en faillite pour éviter un vote par correspondance massif qui selon lui avantagerait Biden (vu sur le Monde) Quote Share this post Link to post Share on other sites
Tancrède 11,355 Posted August 18, 2020 (edited) 5 hours ago, kalligator said: DT semble vouloir mettre la poste en faillite pour éviter un vote par correspondance massif qui selon lui avantagerait Biden (vu sur le Monde) C'est la nouvelle théorie conspirationniste à la mode. Ne semble pas vraiment avoir grand-chose de crédible, mais beaucoup de bruit médiatique s'est mis dessus depuis quelques jours, avec en exergue des articles et tweets assez délirants sur des boîtes aux lettres cadenassées (l'USPS a fait cela dans beaucoup de grandes villes pour limiter les vols qui se multipliaient en ces temps de précarité grandissante) ou carrément enlevées (un tweet viral d'une Jamie Lee Curtis indignée sur ce point imaginaire, vidéo à l'appui, a fait le tour d'internet, ce qui a fait beaucoup rire). Ca va faire beaucoup de clics, mais il ne semble pas qu'il y ait grand-chose derrière, sinon une volonté par certains de forcer la chose à la va vite pour en profiter, alors mêmes que plusieurs scandales électoraux (New Jersey notamment) liés aux deux partis sont encore tout frais ou encore en cours, témoignant d'un grand manque de fiabilité de la méthode... En faisant attention à différencier "absentee ballot" (vote par correspondance à la demande -cad sur requête individuelle) de "mail in ballot" (généralisation du système): le premier est bien rôdé et maîtrisé par l'USPS, le second... Nettement moins. Avec trop peu de temps d'ici à novembre pour établir une procédure fiable, transparente et acceptée par tous. Quand on voit ce que les décomptes de bulletins en urnes peuvent déjà poser comme problème (aheum Bush vs Gore en Floride), la pétaudière des cadastres d'Etats US, de l'USPS et des commissions de vote garantit un cluster fuck massif, sans même parler des risques de fraudes. Et dans le contexte actuel où les deux partis ont donné des signes qu'ils n'accepteraient peut-être pas le résultat des élections, je doute que ce soit nécessairement le truc le plus sage à mettre en place moins de 3 mois avant le jour J, et en plus en plein bordel de la pandémie et d'une crise économique et sociale sans précédent. Mais bon, il est fort probable que même un résultat clair et net dans un sens ou l'autre amène son lot de problèmes, donc tant qu'à faire... Ce qui reste sûr, c'est que les médias qui se prétendent "de référence" semblent avoir pris un goût exclusif pour la matière fécale. De préférence d'origine taurine. Et ils ont perdu toute inhibition ou pudeur sur le sujet. Edited August 18, 2020 by Tancrède 1 2 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Rob1 3,681 Posted August 18, 2020 Lorsque j'ai commencé à entendre parler de cette affaire il y a deux ou trois semaines, on parlait surtout de l'interdiction des heures supplémentaires (politique de réduction des coûts) et surtout le retrait de machines à trier le courrier automatiquement (et là, aucune explication ne semble avoir été donnée). Le nouveau patron de l'USPS est clairement marqué politiquement (je vous laisse deviner de quel côté) et accessoirement n'a aucune expérience dans le domaine postal. Le Trumpounet a tweeté que le vote par courrier serait un trucage de l'élection, évidemment. Donc bon, de là à supposer que l'autre suit la voix de son maître... Et Trump a dit, il y a quelques jours, qu'il était ok pour le vote par courrier en Floride, ce qui inspire évidemment confiance dans son impartialité et sa cohérence. Parce que la Floride a un super gouverneur (républicain) pour gérer tout ça. Sûr que la Floride a un super passif en la matière... 1 1 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Tancrède 11,355 Posted August 18, 2020 19 minutes ago, Rob1 said: Lorsque j'ai commencé à entendre parler de cette affaire il y a deux ou trois semaines, on parlait surtout de l'interdiction des heures supplémentaires (politique de réduction des coûts) et surtout le retrait de machines à trier le courrier automatiquement (et là, aucune explication ne semble avoir été donnée). Le nouveau patron de l'USPS est clairement marqué politiquement (je vous laisse deviner de quel côté) et accessoirement n'a aucune expérience dans le domaine postal. Le Trumpounet a tweeté que le vote par courrier serait un trucage de l'élection, évidemment. Donc bon, de là à supposer que l'autre suit la voix de son maître... Et Trump a dit, il y a quelques jours, qu'il était ok pour le vote par courrier en Floride, ce qui inspire évidemment confiance dans son impartialité et sa cohérence. Parce que la Floride a un super gouverneur (républicain) pour gérer tout ça. Sûr que la Floride a un super passif en la matière... Ca fait un moment que l'USPS est un sujet de débat, dans un pays où, surtout depuis l'émergence de services postaux/livraisons privés performants (Fedex et UPS, un tas de services régionaux, plus de fait maintenant des boîtes comme Amazon) et l'arrivée d'internet, le principe même d'obligation de service universel (une notion mal définie aux USA qui incite certains à vouloir imposer un monopole total) ne fait plus l'unanimité. La notion du service universel est moins forte aux USA que chez nous, et de nos jours, pour beaucoup de monde aux USA, l'USPS, c'est essentiellement l'organisme qui pollue les boîtes aux lettres avec des tonnes de junk mail (dans lequel le service a un intérêt financier, touchant un pourcentage) et pas grand-chose de plus. C'est aussi un service qui n'a pas produit d'équilibre financier depuis 15 ans et traîne une dette considérable (notamment sur son système de pensions, très mal géré), avec à l'arrivée, comme souvent dans le contexte américain, une absence totale de capacité politique à gérer toute réforme, qui dure depuis des décennies. Il y a beaucoup de mauvaise foi et d'instrumentalisation de la question juste pour la posture politique, sur ce sujet comme sur d'autres, et ce de la part des deux partis. 1 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Patrick 10,269 Posted August 18, 2020 Quelques chiffres rigolos sur l'utilisation du mail-in ballot et ce que ça a pu provoquer. Oui y-compris aux primaires démocrates (on ne rit pas, ah si en fait ). https://www.washingtonpost.com/opinions/2020/08/06/mail-in-voting-could-accidentally-disenfranchise-millions-voters/ Opinion by Marc A. Thiessen Columnist August 6, 2020 at 9:23 p.m. GMT+2 President Trump is suing Nevada over its recent decision to send absentee ballots to all voters, and warning the country “There is NO WAY (ZERO!) that Mail-In Ballots will be anything less than substantially fraudulent.” Trump’s critics argue that there is no evidence that voting by mail results in fraud. Trump is right that mail-in voting is a source of potential voter fraud, especially on the scale that is being proposed. But the bigger problem is not vote fraud — it’s vote failure. There is plenty of evidence that mail-in voting has the unintended consequence of disenfranchising of millions of eligible voters. A Massachusetts Institute of Technology study of the 2008 presidential election found that about 3.9 million voters said they requested mail ballots but never received them; 2.9 million ballots that were sent out did not make it back to election officials; and about 800,000 were rejected for a variety of reasons — either because they were postmarked after the election, arrived without a signature, were improperly filled out or did not match voting records. “The pipeline that moves mail ballots between voters and election officials is very leaky,” the study concluded. More recently, the 2020 Democratic primaries should serve as a cautionary tale. About six weeks after New York’s congressional primaries, winners were not declared in two closely watched House races until Tuesday. That’s thanks to complications in counting the surge of more than 400,000 mail-in ballots, of which state officials have already invalidated 84,000. In California, election officials rejected more than 100,000 mail-in ballots in the state’s March presidential primary. To put these numbers in perspective, Trump won the White House in 2016 thanks to roughly 80,000 votes in Michigan, Pennsylvania and Wisconsin combined. In Pennsylvania alone, mail ballot problems kept about 92,000 people from voting in a primary in a state that Trump won by just 44,000 votes four years ago. In Florida, about 18,500 mail-in ballots were not counted, and in Nevada, about 6,700 were rejected. In a close race, such failures could easily call the results into question. None of these problems were because of fraud. They were because of mistakes by voters, postal problems or the inability to handle the massive surge in ballots that overwhelmed electoral systems not equipped to handle them. If election officials had this much trouble handing mail-in ballots during low-turnout primaries, imagine what will happen in the general election. Put aside the ability of election officials to process the results. Does anyone believe that the U.S. Postal Service is ready to handle a sudden deluge of tens of millions of ballots right before Election Day? Millions of ballots are inevitably going to be delayed, be misdirected or arrive without postmarks. And many will be invalidated because voters made mistakes filling them out and could not ask election workers for help marking the ballots correctly. If mail-in voting is permitted on an unprecedented scale, millions of votes will be rejected and the election could be thrown the election into chaos. Ironically, it could very well be Democrats who end up crying foul. A study of Georgia’s 2018 midterm elections found that mail-in ballots of “younger, minority and first-time voters are most likely to be thrown out.” A study of Florida’s midterms that same year determined that mail-in ballots “cast by Black, Hispanic, and other racial and ethnic minorities were more than twice as likely to be rejected as … ballots cast by White absentee mail voters.” Democrats now pushing for mail-in ballots will soon be claiming they are a tool of voter suppression. The Democrats’ solution to these problems is to relax the standards for mail-in ballots, such as the requirement that they be postmarked. Now that is an invitation to fraud. If a candidate is narrowly behind on election night, what is to stop their supporters from sending in a slew of ballots after Election Day — especially in states that permit “ballot harvesting,” where campaign workers collect absentee ballots in bulk? There will be millions of blank ballots in circulation, because instead of sending ballots only to voters who request them, many states intend them to send to every registered voter — which inevitably includes many who moved or died. This probably does not matter in deep-blue and deep-red states where the final result is not in doubt. But in swing states such as Nevada, Wisconsin, Michigan and Ohio, it could lead to disaster — even if there is no fraud. Most states have no experience with mail-in voting on this scale and are completely unprepared for what is coming. We are conducting an unprecedented electoral experiment in the midst of one of the most contentious elections in U.S. history. The result could be a post-election battle that will make the hanging chad controversy of Bush v. Gore seem mild by comparison. 2 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Boule75 9,261 Posted August 18, 2020 Il y a 3 heures, Tancrède a dit : Ca fait un moment que l'USPS est un sujet de débat, dans un pays où, surtout depuis l'émergence de services postaux/livraisons privés performants (Fedex et UPS, un tas de services régionaux, plus de fait maintenant des boîtes comme Amazon) et l'arrivée d'internet, le principe même d'obligation de service universel (une notion mal définie aux USA qui incite certains à vouloir imposer un monopole total) ne fait plus l'unanimité. La notion du service universel est moins forte aux USA que chez nous, et de nos jours, pour beaucoup de monde aux USA, l'USPS, c'est essentiellement l'organisme qui pollue les boîtes aux lettres avec des tonnes de junk mail (dans lequel le service a un intérêt financier, touchant un pourcentage) et pas grand-chose de plus. C'est aussi un service qui n'a pas produit d'équilibre financier depuis 15 ans et traîne une dette considérable (notamment sur son système de pensions, très mal géré), avec à l'arrivée, comme souvent dans le contexte américain, une absence totale de capacité politique à gérer toute réforme, qui dure depuis des décennies. Il y a beaucoup de mauvaise foi et d'instrumentalisation de la question juste pour la posture politique, sur ce sujet comme sur d'autres, et ce de la part des deux partis. Au final, ce soir, et devant l'ampleur des protestations, y compris républicaines, le directeur de l'USPS remet ses réformes à l'après-scrutin. Pelosi lui demande d'aller plus loin et de remettre en marche les machines, de ré-autoriser les heures supplémentaires. Quote Share this post Link to post Share on other sites
Tancrède 11,355 Posted August 18, 2020 9 minutes ago, Boule75 said: Au final, ce soir, et devant l'ampleur des protestations, y compris républicaines, le directeur de l'USPS remet ses réformes à l'après-scrutin. Pelosi lui demande d'aller plus loin et de remettre en marche les machines, de ré-autoriser les heures supplémentaires. Ca date de ce soir? Tu es sûr? J'avais vu déjà ce report annoncé il y a plusieurs jours, il me semble. Mais la bataille est en amont, et budgétaire: l'USPS a perdu près de 9 milliards l'an dernier, doublant son déficit par rapport à 2018, avec une dette totale qui a dépassé les 160 milliards (essentiellement des pensions non financées). Ca fait un moment qu'il y a conflit pour forcer la réforme, et jusqu'il n'y a pas si longtemps, la division sur le sujet existait au sein des deux partis, mais elle s'est très rapidement tribalisée depuis 5-6 ans, les démocrates s'alignant sur les syndicats de service public et poussant pour dépanner le service aux frais de la princesse sans poser de questions, et les républicains donnant, à l'opposé, plus d'attention à ceux qui prônent la privatisation (essentiellement comme levier de négo: ils n'auraient jamais les couilles de franchir ce cap), les deux positions virant à la caricature au fil du temps, comme tant d'autres sujets aux USA. Passé un certain temps, ces postures deviennent juste ça: des outils rthétoriques/médiatiques pour l'apparence. Le tout pour un service qui n'a jamais su ou voulu se réformer depuis le début de l'ère internet. Les syndicats craignent pour leurs emplois et leur statut/poids, les opérateurs privés veulent avoir le droit de transporter l'intégralité de ce qui peut être du courrier (l'USPS a un monopole imposé sur certains types de courriers), les républicains veulent casser un lobby pro-démocrate qui se cache derrière le nom de service public, et les démocrates veulent garder un bon sponsor, si possible avec l'argent public. Les bons arguments, comme les mauvais, pour toute gestion de la situation, quelle qu'elle soit, ne sont plus là que pour l'apparence et la guéguerre policienne, des outils pour que les camps en présence se tapent dessus, qui ont intérêt à ne rien changer pour précisément garder les dits outils à disposition. Personne n'y gagne, sauf les acteurs de la politique politicienne. Un cas parmis d'autres. 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Boule75 9,261 Posted August 18, 2020 il y a 31 minutes, Tancrède a dit : Ca date de ce soir? Tu es sûr? J'avais vu déjà ce report annoncé il y a plusieurs jours, il me semble. Je ne l'ai pas vu annoncé avant. J'ai ça, entre autres. -- Sinon, le Comité du Renseignement du Sénat US vient de rendre son rapport sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle de 2016 : grosso-modo, ils confirment tout ce qui était connu du rapport Mueller, donnent plus de détail, présentent Manafort comme travaillant directement et de longue date avec un agent russe qui est identifié, affirme que la coordination entre la campagne Trump et Wikileaks, utilisé comme canal de diffusion d'informations par le renseignement russe, était étroite. Des détails aussi sur l'équipement de vidéosurveillance du palace russe dans lequel Trump séjourna, des détails sur qui l'a invité en soirée : on a pas le nom des prostituées mais on a le nombre de caméras. Ca se rapproche beaucoup du rapport Steele... Fait qui me semble important : ce rapport est rédigé par des sénateurs des deux partis. Un résumé sur le site du Guardian : Citation US Senate report goes beyond Mueller to lay bare Trump campaign's Russia links Bipartisan intelligence panel says that Russian who worked on Trump’s 2016 bid was career spy, amid a stunning range of contacts -> deepl -> Le rapport du Sénat américain va au-delà de l'affaire Mueller pour mettre à nu les liens de la campagne Trump avec la Russie Selon un panel de renseignements bipartisan, le Russe qui a travaillé sur la candidature de Trump pour 2016 était un espion de carrière, parmi un éventail étonnant de contacts 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
rogue0 4,919 Posted August 19, 2020 (edited) Il y a 13 heures, Boule75 a dit : Sinon, le Comité du Renseignement du Sénat US vient de rendre son rapport sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle de 2016 : grosso-modo, ils confirment tout ce qui était connu du rapport Mueller, donnent plus de détail, présentent Manafort comme travaillant directement et de longue date avec un agent russe qui est identifié, affirme que la coordination entre la campagne Trump et Wikileaks, utilisé comme canal de diffusion d'informations par le renseignement russe, était étroite. Des détails aussi sur l'équipement de vidéosurveillance du palace russe dans lequel Trump séjourna, des détails sur qui l'a invité en soirée : on a pas le nom des prostituées mais on a le nombre de caméras. Ca se rapproche beaucoup du rapport Steele... Fait qui me semble important : ce rapport est rédigé par des sénateurs des deux partis. Un résumé sur le site du Guardian : Pour les curieux, le rapport officiel à la source : (1000 pages bien tassées) C'est le 5ème et dernier rapport (les autres étant dans la même veine confirmant les ingérences russes dans l'élection + les contacts russes avec l'entourage du candidat Trump)https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/report_volume5.pdf EDIT2: les rapports précédents de la même commission (toujours bipartisane GOP/démocrate) “Volume I: Russian Efforts Against Election Infrastructure”: https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/Report_Volume1.pdf “Volume II: Russia’s Use of Social Media” https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/Report_Volume2.pdf “Volume III: U.S. Government Response to Russian Activities” https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/Report_Volume3.pdf “Volume IV: Review of the Intelligence Community Assessment”https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/Report_Volume4.pdf Additional declassifications of “Volume IV: Review of Intelligence Community Assessment” https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/Report_Volume4_Excerpt.pdf EDIT2: quelques articles et résumés de plushttps://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/08/19/le-senat-americain-publie-un-rapport-severe-sur-l-influence-russe-dans-la-campagne-de-2016_6049339_4408996.htmlhttps://www.nytimes.com/2020/08/18/us/politics/senate-intelligence-russian-interference-report.html A noter que Burr, le chef (républicain) de cette commission d'enquête, avait pourtant tout intérêt à saboter cette enquête (ou désavouer tous les rapports, dont ce rapport final). 1) Trump récompense (un peu) ceux qui lui rendent service, et saque impitoyablement les trahisons (Jeff Sessions, Mathis, Bolton, etc) 2) Après tout, Richard Burr, n'est pas propre dans cette affaire... Et aurait pu être tenté d'étouffer ses responsabilités dans l'affaire. En 2016, il avait été briefé sur les premiers signes d'ingérences russes dès l'été 2016 (membre du comité du sénat sur les renseignement, alias "Gang of Eight")... Et avait refusé de faire une déclaration publique bipartisane pour prévenir le public US / menacer les russes. (car il pensait que c'était une manip électorale de Obama ... et de toute façon, que Hillary était favorite). Résumé de ses déclarations de l'époque : article de 2018 ( auteur, proche des SR US, biais anti Trump)https://www.justsecurity.org/62573/richard-burr-leadership-senates-russia-investigation-disintegrate/ ----------------------------------------- Bien entendu, ça ne changera absolument rien politiquement parlant. L'enquête Mueller est morte et enterrée sur le plan politique. (depuis le résumé mensonger du ministre de la justice W.Barr ... et il faut bien le dire, l'audition désastreuse du procureur Mueller devant le congrès US). Idem pour la procédure de destitution pour l'abus de pouvoir envers l'Ukraine ( qui était pourtant simple et limpide ). Si jamais Trump se fait dégager, ce ne sera pas grâce à l'état de droit ou au contre-espionnage ou au bon fonctionnement des institutions US... Mais simplement à cause d'un tout petit virus microscopique et de la crise économique qu'il a provoqué. ça laisse songeur... ------------------------------------------------- EDIT: à noter la grosse différence entre ce rapport et l'enquête Mueller. L'enquête Mueller analysait les actions et responsabilités sur le plan légal : peut-on prouver au-delà de tout doute raisonnable que des crimes ont été commis, et qui peut-on condamner / destituer ? La barre est donc placée très haut... (vu que la trahison a une définition US très restreinte, et que la destitution a un coût politique énorme) Et la défense de Trump a été acharnée vu les enjeux (destitution, condamnation au pénal, etc) Cette commission d'enquête (dirigée par le GOP) a un objectif différent, nettement plus modeste. Y a-t-il eu des atteintes ou menaces à la sécurité nationale US ? Et quelles sont les mesures correctrices recommandées pour la prochaine fois ? Bref, en clair, il n'y a aucun enjeu à ce rapport (et c'est sans doute pour ça que les élus républicains ont pu l'approuver): De plus, la sécurité nationale n'est plus un sujet de consensus national (sauf en ce qui concerne la Chine) : les politiques (enfin surtout Trump) peuvent maintenant ouvertement pisser sur les SR et demander ouvertement les influences étrangères (argent saoudien, russe, wikileaks/GRU, etc) Edited August 19, 2020 by rogue0 EDIT: ajout différence avec l'enquête Mueller : EDIT2: ajouts rapports précédents 1 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
rogue0 4,919 Posted August 19, 2020 (edited) Il y a 12 heures, Boule75 a dit : Sinon, le Comité du Renseignement du Sénat US vient de rendre son rapport sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle de 2016 : grosso-modo, ils confirment tout ce qui était connu du rapport Mueller, donnent plus de détail, présentent Manafort comme travaillant directement et de longue date avec un agent russe qui est identifié, affirme que la coordination entre la campagne Trump et Wikileaks, utilisé comme canal de diffusion d'informations par le renseignement russe, était étroite. Des détails aussi sur l'équipement de vidéosurveillance du palace russe dans lequel Trump séjourna, des détails sur qui l'a invité en soirée : on a pas le nom des prostituées mais on a le nombre de caméras. Ca se rapproche beaucoup du rapport Steele... Complément : Je ne souhaite pas encombrer d'avantage ce fil de "criailleries" au vu des problèmes touchant immédiatement des millions d'américains. (160 000 morts+ du covid, les écoles qui referment en masse pour cause de contagion massive au covid, licenciements de masse , fin du chômage partiel et reprise des expulsions de locataire : j'ai appris depuis que les décrets d'urgence de Trump ont une portée limitée ). Mais ledit rapport répond en partie à la question existentielle de @Tancrède d'il y a 3 ans. page 249 du rapport du Sénat https://www.intelligence.senate.gov/sites/default/files/documents/report_volume5.pdf Le 07/10/2017 à 14:31, Tancrède a dit : Ca fait maintenant un moment que j'ai perdu toute confiance dans l'honnêteté des médias américains (biais de clientélisme politique, biais idéologiques, biais pro-annonceurs et proprios) Révélation et dans la marge de manoeuvre que leurs allégeances multiples peuvent leur laisser pour exercer ce qui est censé être leur métier (elle est à mon sens si réduite qu'il n'y a rien à en espérer) et qu'ils ne font plus depuis longtemps. Ca fait aussi un bail que j'ai perdu pas mal de confiance en leur professionnalisme dans l'ensemble, même si, évidemment, il reste des équipes et individus très compétents et qui se battent pour sortir de vrais bons trucs, perdus qu'ils sont dans des machines dont les objectifs ne s'articulent pas autour du fait d'informer le public. De ce truc initialement sorti par une telle équipe de Yahoo News (qui eut un jour cru qu'on pourrait prendre au sérieux quoique ce soit venant d'un nom pareil), je ne sais pas quoi faire: d'un côté, ça a l'air d'entrer dans le tourbillon permanent des médias US sur le sujet du piratage de leurs élections par tonton Vlad, de l'autre, c'est un niveau de coïncidence assez spectaculaire dont nous fêtons aujourd'hui le premier anniversaire. Il y a un an jour pour jour, dans un intervalle de quelques heures: - En fin de matinée, l'ouragan Matthew, alors l'un des plus puissants ayant jamais touché la Floride, atteint les côtes de l'Etat et suscite une forte réaction des deux équipes de campagne qui mobilisent moyens et attention sur le sujet, après avoir été notifiées par la Maison Blanche et le gouverneur de Floride - à 15h, la Maison Blanche annonce que la Russie a interféré de multiples façons avec le processus électoral américain; là aussi, les deux campagnes, prévenues (par la Maison Blanche et le DHS), doivent en catastrophe mobiliser des équipes de communication de crise et réorienter leurs priorités. La nouvelle prend le pas sur l'ouragan dans toutes les rédactions, et les deux équipes de campagne concentrent l'essentiel de leur attention dessus.... Brièvement. - à 16h02, les vidéos de l'émission Access Hollywood sur Donald Trump prennent d'assaut la "bande passante" américaine, via le Washington Post (David Farenthold), qui avait passé la la journée à confirmer l'info, qui est littéralement sortie de nulle part: personne n'avait entendu parler de cela (alors que dans les campagnes présidentielles, des centaines/milliers de journalistes, enquêteurs, détectives.... Fouillent absolument tout sur les candidats, et que des sommes indécentes sont consacrées à sortir ce genre de merde), personne ne savait que cela existait, et pourtant, le bouzin s'est retrouvé tout d'un coup entre les mains d'un journaliste (qui ne cherchait pas le truc), pendant une journée cruciale. Evidemment, en un rien de temps, tout le monde pense que la campagne est finie, que rien de plus énorme ne peut arriver en politique. - à 16h32, Wikileaks lâche les "Podesta Emails", dont l'effet est d'atténuer l'impact des vidéos de Trump-le-cochon, et de détourner l'attention d'une partie du public. L'époque étant ce qu'elle est, il va sans dire que les "grab'em by the pussy" l'ont emporté sur une catastrophe naturelle majeure et une crise de sécurité nationale menaçant le processus démocratique.... Et tout cela est arrivé le même jour. Coïcncidence? L'ouragan et l'annonce des manoeuvres russes, oui, certainement. Mais la suite? Cela ressemble plus à de la guerre informationnelle: des "parties intéressées" savent à l'avance en quoi consistera l'annonce de la Maison Blanche et préparent une contre-attaque, au besoin en abîmant leur poulain sur un sujet qui, malgré son aspect choquant, restera cantonné (avec du temps) au domaine du trivial, puis en diluant un peu plus la chose avec une autre pique au sujet d'emails (dont le contenu avait quelques éléments puants, mais dans l'ensemble, rien de gigantesque sinon le thème alors "chiffon rouge" des emails). Oui, pour la folle journée "Access Hollywood" , oui la campagne Trump avait été prévenue au moins 1 heure avant, et avait pressé Wikileaks (via Roger Stone et Corsi) de se dépêcher de lâcher la "bombe" Podesta pour faire diversion. (via les logs téléphoniques et une dizaine de messageries cryptées Whatsapp, ils pressaient Wikileaks de le faire depuis plusieurs semaines...) Le rapport détaille aussi les échanges ultérieurs avec Wikileaks/Assange (négociation / extorsion) , qui voulait une récompense pour service rendu... Et bien sûr, Roger Stone / Corsi ont fait le mur (avec forces démentis en public) EDIT: Bien entendu, chaque camp va sélectionner / ignorer les informations pour rester dans sa bulle informationnelle confortable. Je parie sur la réponse trumpiste : soit ignorer superbement ce rapport bipartisan... soit attaquer Burr comme un agent démocrate planqué (même accusation que contre Bolton ... pas du tout crédible MDR ) EDIT2: Finalement, les déclarations officielles du GOP aura été simplement du type: "Le rapport innocente totalement le président de collusion avec les russes" (même les membres GOP qui ont rédigé le rapport). Suivi d'un résumé du rapport confirmant les contacts et ingérences russes avec la campagne Trump ( MDR :-)https://www.rubio.senate.gov/public/index.cfm/press-releases?ID=15CD9A7F-66B5-4700-9545-6974E593EA32https://www.lawfareblog.com/republican-senators-misrepresent-their-own-russia-report En gros, le résumé - mensonge façon Barr (vu qu'aucun électeur de Trump n'ira lire les 1000 pages du document... et que la collusion n'est pas un crime. L'intelligence avec l'ennemi oui). L'avantage de la méthode est que ça évite au GOP de se prendre les foudres de Trump ... tout en se disant qu'on a fait son "devoir" pour son pays. Edited August 19, 2020 by rogue0 EDIT2: ajout réaction officielle du GOP 1 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites