SLT 209 Posted August 19, 2020 (edited) 13 hours ago, Tancrède said: Mais la bataille est en amont, et budgétaire: l'USPS a perdu près de 9 milliards l'an dernier, doublant son déficit par rapport à 2018, avec une dette totale qui a dépassé les 160 milliards (essentiellement des pensions non financées) Je ne suis pas sûr que ce soit le service USPS qui soit seul responsable de cette dette pour le coup. Il y a un réel effort de la part du gouvernement de ne pas s'en occuper et éviter de devoir y injecter du budget alors que le service en a absolument et désespérément besoin aussi. Et mettre en avant les services privés comme plus compétitifs, c'est oublier que c'est ces entreprises ne sont pas soumis à l'obligation de service universel et qu'elles peuvent choisir ce qu'elle desservent, ou pas justement. Une vidéo s'il y a 3 mois sur ce sujet justement, par John Oliver. (On me rétorquera qu'il est politiquement orienté. Oui, sans doute, mais je suis plutôt en accord avec ce qu'il présente quand même. Et à moins que ses chiffres soient tous faux, certains des points évoqués méritent réflexion) Il y a aussi une autre vidéo sur le vote par mail, qui date d'il y a 2 mois, et que j'ai trouvé particulièrement instructive, pour les curieux. Edited August 19, 2020 by SLT Faute affreuse 2 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
cracou 1,099 Posted August 19, 2020 il y a 23 minutes, SLT a dit : Il y a un réel effort de la part du gouvernement de ne pas s'en occuper et éviter de devoir y injecter du budget alors que le service en a absolument et désespérément besoin aussi. Et mettre en avant les services privés comme plus compétitifs, c'est oublier que c'est entreprises ne sont pas soumis à l'obligation de service universel et qu'elles peuvent choisir ce qu'elle desservent, ou pas justement. C'est exactement ça. La réalité c'est que le courrier s'est effondré en 20 ans, dans tous les pays du monde. En même temps la poste a l'OBLIGATION de continuer à desservir chaque jour tout le pays. Pas la peine d'être génial pour comprendre que c'est pas rentable. Amazon peut livrer un jour sur deux, ne pas desservir des bleds, ne livrer que dans des dépo^ts ou même sous traiter à des blaireaux et réenvoyer le paquets si des fois ça se perd. Mais la poste elle apas le droit à tout ça. Elle doit aussi maintenir des milliers de bureaux non rentables car c'est imposé par les communes. Elle doit ramasser à plein d'endroits. Après c'est facile de dire que c'est pas rentable. D'ailleurs remarquez bien que les opérateurs privés se sont jamais batus pour la livraison des lettres: ils savent bien que c'est foireux. 2 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Wallaby 9,084 Posted August 19, 2020 https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/uber-et-lyft-sur-le-point-de-fermer-en-californie-20200818 Uber et Lyft sur le point de fermer en Californie La Justice californienne leur a ordonné de requalifier le statut de leurs conducteurs en salariés, ce qu'ils refusent. Ce bras de fer doit durer jusqu'au 3 novembre, quand sera voté un référendum soutenu par Lyft et Uber qui exclurait leurs conducteurs de la loi californienne sur les travailleurs indépendants. https://www.bbc.com/news/technology-53737398 Les entreprises ont 10 jours pour interjeter appel d'une injonction préliminaire. Quote Share this post Link to post Share on other sites
Kelkin 5,487 Posted August 19, 2020 Au passage, l'USPS est dans la sacro-sainte Constitution. Et oui, contraitement à ce que l'Américain moyen a appris, la Constitution de leur pays contient plus que "We the People, the right to bear arms shall not be infringed." Qu'on se rassure toutefois : la "clause postale" se contente de dire que c'est le Congrès qui a l'autorité d'établir les services postaux et les routes postales ; elle ne dit nullement qu'il en aussi a le devoir, donc dissoudre l'USPS est tout à fait possible. Quote Share this post Link to post Share on other sites
Wallaby 9,084 Posted August 19, 2020 https://lavoiedelepee.blogspot.com/2020/07/gardiens-ou-guerriers-la-securite-au.html (13 juillet 2020) Reprenons un exemple américain et policier cette fois, celui de Camden, ville très moyenne de 27 km2 et 74 000 habitants du New Jersey. Pourquoi Camden ? D’abord parce que cette ville a reçu à plusieurs reprises depuis le début du XXIe siècle le titre peu enviable de « ville la plus dangereuse des États-Unis ». Sur le fond classique parfaitement décrit dans la série The Wire de trafic de drogue et de cloisonnement social, avec une population pauvre trois fois plus importante que la moyenne nationale et très majoritairement noire dans cette région, Camden connaissait un nombre de crimes violents par rapport à sa population particulièrement élevé. Ensuite parce que ce n’est plus du tout le cas. On reste dans une ville américaine et il y a encore une vingtaine d’homicides chaque année, mais on est très loin de 2012 où il y avait eu 69 meurtres, presque un pour mille habitants. D’une manière générale au-delà des homicides, la criminalité violente a diminué de plus de la moitié en l’espace de six ans. C’est un résultat surprenant et comme tous les résultats surprenants il mérite d’être examiné. Tout a commencé, comme souvent, par une situation de paralysie organisationnelle. Avant 2013, le département de police de Camden (CDP) cumulait un grand nombre de plaintes de la part des habitants et avait une très mauvaise réputation. Selon le directeur exécutif du comté, qui englobait Camden, « les policiers étaient connus pour leur absentéisme, leur corruption, leur paresse. Ils restaient à leur bureau. Il régnait dans le service un état d’esprit du type “eux contre nous” et les habitants avaient peur des policiers (ref) ». Rien n’allait, mais rien ne changeait non plus en grande partie parce que le syndicat dominant si opposait. Cela aurait pu continuer ainsi longtemps, mais à partir de 2011 l’État du New Jersey décida d’effectuer des coupes sévères dans ses services publics. Le comté de Camden n’eut plus les moyens de financer une police aussi peu efficiente et il trouva alors la force de tout remettre à plat, de dissoudre le CDP et de licencier tous ses membres, pour de le reconstituer en 2013 un sous la direction d’un nouveau chef Scott Thomson et avec l’aide d’un nouveau syndicat. La transformation ne s’est pas effectuée d’un seul coup. La nouvelle police a évidemment fait l’objet de critiques de la part de l’opposition politique et syndicale, l’accusant évidemment de mollesse coûteuse, mais les autorités ont tenu bon et il y avait cette fois une volonté d’adaptation. Le premier effort a concerné la présence réelle de la police sur le terrain. Les effectifs ont augmenté de 50 %, mais il a surtout été demandé beaucoup plus d’heures de présence dans les rues. Les patrouilles plus nombreuses ont été complétées par un réseau dense de surveillance par caméras, mais aussi l’aide d’une centaine d’« ambassadeurs » civils, des points de contact avec la population, gérés par une société privée. La politique était alors celle du « carreau cassé » ou de « tolérance zéro », c’est-à-dire la traque de la moindre infraction en espérant ainsi limiter le nombre des grandes. Les résultats n’ont pas été forcément au rendez-vous, du moins n’étaient-ils pas très différents du reste de l’État. Après la mise en place du quadrillage, le vrai changement de méthode est intervenu en 2015. Les « metrics » et le jugement sur le nombre de contraventions, désastreuses pour les petits salaires dans la population, ont été abandonnés pour s’orienter plutôt vers la vie de la cité et l’impression des habitants honnêtes. Tous les policiers du CDP ont été formés à la désescalade, à l’emploi minimal de la force, et tout simplement moins d’agressivité. Les relations avec la population, notamment la communauté noire, se sont beaucoup améliorées. Les habitants se sont habitués à voir des policiers dans l’espace public : les patrouilles déployées à pied, à vélo, en voiture, les policiers jouant au football avec les jeunes des quartiers ou toquant aux portes pour se présenter et les assurer de leurs services. La population s’est montrée beaucoup plus coopérative et a aidé la police à résoudre un certain nombre de problèmes, notamment avec l’aide des services sociaux et religieux envers les adolescents à risque, source d’un tiers des actes de violence. Après plusieurs années de cette nouvelle approche, les résultats ont enfin été au rendez-vous. Le nombre de meurtres et de crimes violents a chuté, un phénomène général dans le New Jersey mais amplifié à Camden. La ville reste dangereuse, minée par le trafic de drogue et 37 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, mais elle connaît un niveau de sécurité inédit depuis le début du siècle et qui ne se dément pas. Les plaintes contre la police, très nombreuses en 2012, ont quasiment disparu. Peut-être est-on là au maximum de ce que peut offrir la police, compte tenu de tous les facteurs économiques et sociaux qu’elle ne maitrise pas. 1 4 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
collectionneur 3,568 Posted August 19, 2020 Le niveau d'homicides pour une ''petite'' ville reste quand plus de 4 a 5 fois plus élevés qu'a Grenoble ou Perpignan.... Quote Share this post Link to post Share on other sites
Tancrède 11,328 Posted August 19, 2020 4 hours ago, Wallaby said: https://lavoiedelepee.blogspot.com/2020/07/gardiens-ou-guerriers-la-securite-au.html (13 juillet 2020) Reprenons un exemple américain et policier cette fois, celui de Camden, ville très moyenne de 27 km2 et 74 000 habitants du New Jersey. Pourquoi Camden ? D’abord parce que cette ville a reçu à plusieurs reprises depuis le début du XXIe siècle le titre peu enviable de « ville la plus dangereuse des États-Unis ». Sur le fond classique parfaitement décrit dans la série The Wire de trafic de drogue et de cloisonnement social, avec une population pauvre trois fois plus importante que la moyenne nationale et très majoritairement noire dans cette région, Camden connaissait un nombre de crimes violents par rapport à sa population particulièrement élevé. Ensuite parce que ce n’est plus du tout le cas. On reste dans une ville américaine et il y a encore une vingtaine d’homicides chaque année, mais on est très loin de 2012 où il y avait eu 69 meurtres, presque un pour mille habitants. D’une manière générale au-delà des homicides, la criminalité violente a diminué de plus de la moitié en l’espace de six ans. C’est un résultat surprenant et comme tous les résultats surprenants il mérite d’être examiné. (...) Et pour cela, je crois qu'à l'arrivée, ils ont quasiment doublé les effectifs de police, suite à une pirouette légale rendue possible par l'organisation territoriale (subsidiarity) américaine: pendant un temps, c'est via la police du comté que les trous ont été bouchés et que la ville a pu continuer avec un filet de sécurité le temps qu'un nouveau Police Department soit mis en place, au moins dans sa forme primitive. Mais au global, ils ne sont pas parvenus à ce résultat en coupant les fonds alloués à la police: au contraire, ils se sont retrouvés à investir plus dedans. Non seulement pour des effectifs plus conséquents, mais aussi pour plus d'entraînement (et du plus adapté). Pas vraiment le chemin emprunté actuellement dans d'autres endroits. et encore moins si la voie à suivre telle qu'elle a été préconisée par nombre de connaisseurs devait être empruntée: non seulement un effort sur les effectifs et le prestige du job, mais en plus une meilleure paie (en moyenne: certaines localités paient très bien), corrélée au coût de la vie locale (cf grandes villes), un meilleur entraînement (dans bien des cas une meilleure formation initiale), plus de temps annuellement consacré à l'entraînement et à des formations continues (environs 15-20% du temps de travail annuel devrait y être dédié selon certains), plus de temps de repos (pour limiter les burnouts et traumas qui s'aggravent, la déprime, les suicides, divorces et violences conjugales)... "Defunding the police" ne semble pas voué à produire les effets prétendus par les divers mouvements (les honnêtes et... Les autres) manifestant actuellement (ou faisant plus que ça). 1 1 4 Quote Share this post Link to post Share on other sites
jojo (lo savoyârd) 3,330 Posted August 20, 2020 Vraiment, il va nous manquer ... Citation Trump appelle au boycott des pneus Goodyear, qui interdit les casquettes « MAGA » à ses employés. Le président américain a lancé cet appel sur Twitter, oubliant que la limousine présidentielle était équipée de pneus Goodyear ... https://www.20minutes.fr/monde/2842991-20200820-trump-appelle-boycott-pneus-goodyear-interdit-casquettes-maga-employes 3 Quote Share this post Link to post Share on other sites
cracou 1,099 Posted August 20, 2020 En gros on constate qu'une police mieux payée, moins surchargée, avec des missions cohérentes et assez d'effectifs marche mieux.... C'est une découverte, ça! 1 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Ciders 7,041 Posted August 20, 2020 il y a une heure, cracou a dit : En gros on constate qu'une police mieux payée, moins surchargée, avec des missions cohérentes et assez d'effectifs marche mieux.... C'est une découverte, ça! Tu veux dire comme dans l’Éducation Nationale ? Et la doctrine du "faisons plus avec moins" alors ? 1 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
rendbo 7,498 Posted August 20, 2020 il y a 16 minutes, Ciders a dit : Tu veux dire comme dans l’Éducation Nationale ? Et la doctrine du "faisons plus avec moins" alors ? la doctrine c'est souvent plutôt décrit comme "faisons mieux avec moins car mieux géré/réparti"... mais je t'accorde que dans les faits tu as tout a fait raison. 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Kelkin 5,487 Posted August 20, 2020 Il y a 2 heures, cracou a dit : En gros on constate qu'une police mieux payée, moins surchargée, avec des missions cohérentes et assez d'effectifs marche mieux.... C'est une découverte, ça! On découvre aussi qu'une police chargée de s'intégrer à la communauté et d'établir un rapport de confiance avec elle marche mieux qu'une police chargée de harceler ladite communauté en lui donnant des quotas d'amendes et d'arrestations à remplir chaque mois... 1 5 Quote Share this post Link to post Share on other sites
wagdoox 510 Posted August 20, 2020 il y a 8 minutes, Kelkin a dit : On découvre aussi qu'une police chargée de s'intégrer à la communauté et d'établir un rapport de confiance avec elle marche mieux qu'une police chargée de harceler ladite communauté en lui donnant des quotas d'amendes et d'arrestations à remplir chaque mois... le retour de la police de proximité ? ca va être drôle, là bas comme ici. La police ne peut pas vivre au milieux d'une "communauté", simplement par soucis de protection du foyer et de la famille. 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Kelkin 5,487 Posted August 20, 2020 il y a 2 minutes, wagdoox a dit : La police ne peut pas vivre au milieux d'une "communauté", simplement par soucis de protection du foyer et de la famille. C'est pourtant ce qu'ils font à Camden : Il y a 18 heures, Wallaby a dit : Le premier effort a concerné la présence réelle de la police sur le terrain. Les effectifs ont augmenté de 50 %, mais il a surtout été demandé beaucoup plus d’heures de présence dans les rues. Les patrouilles plus nombreuses ont été complétées par un réseau dense de surveillance par caméras, mais aussi l’aide d’une centaine d’« ambassadeurs » civils, des points de contact avec la population, gérés par une société privée. La politique était alors celle du « carreau cassé » ou de « tolérance zéro », c’est-à-dire la traque de la moindre infraction en espérant ainsi limiter le nombre des grandes. Les résultats n’ont pas été forcément au rendez-vous, du moins n’étaient-ils pas très différents du reste de l’État. Après la mise en place du quadrillage, le vrai changement de méthode est intervenu en 2015. Les « metrics » et le jugement sur le nombre de contraventions, désastreuses pour les petits salaires dans la population, ont été abandonnés pour s’orienter plutôt vers la vie de la cité et l’impression des habitants honnêtes. Tous les policiers du CDP ont été formés à la désescalade, à l’emploi minimal de la force, et tout simplement moins d’agressivité. Les relations avec la population, notamment la communauté noire, se sont beaucoup améliorées. Les habitants se sont habitués à voir des policiers dans l’espace public : les patrouilles déployées à pied, à vélo, en voiture, les policiers jouant au football avec les jeunes des quartiers ou toquant aux portes pour se présenter et les assurer de leurs services. La population s’est montrée beaucoup plus coopérative et a aidé la police à résoudre un certain nombre de problèmes, notamment avec l’aide des services sociaux et religieux envers les adolescents à risque, source d’un tiers des actes de violence. Dédicace spéciale pour Sarko, qui a démantelé la police de proximité sur le prétexte qu'il ne veut pas que les policiers jouent au football avec les jeunes des quartiers et a instauré la politique du chiffre, c'est à dire le jugement sur le nombre de contraventions. Bref, tout ce qu'il ne fallait pas faire. 3 3 Quote Share this post Link to post Share on other sites
wagdoox 510 Posted August 20, 2020 il y a 1 minute, Kelkin a dit : C'est pourtant ce qu'ils font à Camden : Dédicace spéciale pour Sarko, qui a démantelé la police de proximité sur le prétexte qu'il ne veut pas que les policiers jouent au football avec les jeunes des quartiers et a instauré la politique du chiffre, c'est à dire le jugement sur le nombre de contraventions. Bref, tout ce qu'il ne fallait pas faire. Ca c'est une interpretation toute personnelle, je pourrais faire une dédicace à Jospin pour l'avoir instaurée avec le sentiment d'insécurité... Quand on fait le bilan ca a été une expérience décevante. Apres la politique du chiffre ... c'est toujours idiot de vouloir mettre du management quand on doit gouverner, c'est juste pas la meme chose. Là dessus je suis d'accord. Camden c'est un exemple, avec un avis sur un lieu bien précis... c'est assez limité... Ensuite des policiers qui par endroit se prennent pour des cowboy ca existe aussi (la aussi dédicace à NS pour son recrutement police bac -15). Quote Share this post Link to post Share on other sites
Tancrède 11,328 Posted August 20, 2020 7 minutes ago, Kelkin said: C'est pourtant ce qu'ils font à Camden : Dédicace spéciale pour Sarko, qui a démantelé la police de proximité sur le prétexte qu'il ne veut pas que les policiers jouent au football avec les jeunes des quartiers et a instauré la politique du chiffre, c'est à dire le jugement sur le nombre de contraventions. Bref, tout ce qu'il ne fallait pas faire. L'obsession et la mode managériales, l'envie d'avoir des chiffres concrets qui permettent de "mesurer la réalité" pour des arguments politiciens/médiatiques (et peut-être pour justifier la gestion de carrière en interne).... Le pire, c'est qu'il y a souvent (au moins en partie) de bonnes intentions à l'origine du phénomène, mais la recherche "d'objectivité" à tout prix, par n'importe quelle méthode, produit des trucsparfois délirants. Mais il faut reconnaître aussi qu'il y a de la nouveauté "en face": outre l'éternelle adaptabilité de la criminalité aux changements (techniques, sociaux...), on a maintenant des groupes, parfois organisés, qui, surfant sur une mentalité locale et online parfois très conditionnée à la chose, veulent prendre la police en défaut, soit en la poussant à la faute, soit en créant l'apparence de la faute (vidéos éditorialisées...) pour crier au racisme, à la violence policière, ou à tout autre grief exploitable qui peut trouver client en ligne, et au-delà, dans le domaine politique/médiatique. Le climat ainsi créé est-il surmontable? Les smartphones et internet ne disparaîtront pas, et l'envie de notoriété profitable ou imaginaire (faite de "likes" et "shares") non plus, pas plus que les motivations plus politiques de la part de tels acteurs. Ces choses sont une constante nouvelle, dont les effets sont désormais immenses, et sans facteur modérateur à l'horizon. Faut-il d'une part une police hyperlocale, très implantée dans un quartier/une population interconnectée au niveau humain/personnel (pour compenser les effets potentiels d'une vidéo virale et de rumeurs par un bouche à oreille et une communication directe entre personnes se connaissant), et de l'autre une direction politique qui trouve ses couilles et accepte plus clairement de dire que "dura lex sed lex" et que la police a des comptes à rendre là où internet et des réseauteurs anonymes n'en ont aucun, et n'ont donc aucune crédibilité? 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Kelkin 5,487 Posted August 20, 2020 il y a 41 minutes, Tancrède a dit : on a maintenant des groupes, parfois organisés, qui, surfant sur une mentalité locale et online parfois très conditionnée à la chose, veulent prendre la police en défaut, soit en la poussant à la faute, soit en créant l'apparence de la faute (vidéos éditorialisées...) pour crier au racisme, à la violence policière, ou à tout autre grief exploitable qui peut trouver client en ligne, et au-delà, dans le domaine politique/médiatique. Le climat ainsi créé est-il surmontable? Puisque c'est une bataille de perception, ça se bat via la perception. Si l'expérience que la population a de la police va à l'encontre de ce que colporte les "indigénistes décoloniaux" et autres rebelles se cherchant une cause, ces derniers vont se déconsidérer petit à petit, et donc perdre leurs relais et leurs soutiens au fur et à mesure que l'image que les gens se font de la police par leur expérience personnelle change. Par contre si l'expérience que la population a de la police conforte l'image déplorable qui en est faite parce que les policiers sont juste des unités mobile de répression, anonymes et sans visage, qui ne sont jamais là quand on aurait besoin d'eux en théorie mais qui sont toujours là pour te harceler pour un oui ou un non et pour tataner les manifestants, ben la situation ne va pas s'arranger. La société est une affaire d'humain, à la source du problème il y a la déshumanisation. Il faut ré-humaniser tout ça. 1 3 Quote Share this post Link to post Share on other sites
Tancrède 11,328 Posted August 20, 2020 (edited) 4 hours ago, Kelkin said: Puisque c'est une bataille de perception, ça se bat via la perception. Si l'expérience que la population a de la police va à l'encontre de ce que colporte les "indigénistes décoloniaux" et autres rebelles se cherchant une cause, ces derniers vont se déconsidérer petit à petit, et donc perdre leurs relais et leurs soutiens au fur et à mesure que l'image que les gens se font de la police par leur expérience personnelle change. Je suis pas si sûr que cela puisse marcher ainsi, là est mon problème: la diffusion instantanée de vidéos éditées ou non, plus encore dans le cadre d'un travail de longue haleine (parfois pensé "stratégiquement" par certains groupes) qui a un impact culturel sur les perceptions, souvent dès l'enfance (résultat: on peut tous mater le même film, mais peu y verront la même chose et entendront la même histoire), est un médium vraiment puissant. D'où ma référence à la possibilité d'une police "hyperlocale", cad liée profondément à une communauté locale qui se vit et se pratique comme telle (un quartier, une petite ville.... Où en grande majorité, ce sont les mêmes personnes interagissant régulièrement), et probablement recrutant en majorité localement. L'inconvénient d'un tel système, outre l'incompatibilité avec une police "nationale" gérant des carrières sur tout le territoire (et incitant à bouger au fil des promotions et besoins), c'est le développement de comportements purement locaux, qui vont parfois jusqu'à être "mafia like", créant des petits caïds en uniformes, voire des "barons brigands" contrôlant un quartier. Je m'égare, mais mon point est que je ne suis pas si sûr que, en l'état de la culture, de la socialisation et des techniques actuelles (vidéo sur smartphone, réseaux sociaux...), il n'y ait pas un avantage immense du côté de la culture tribale/identitaire et de ses moyens de communiquer, de créer, maintenir et développer de l'identité commune hostile à la police, quelle que soit la réalité vécue quotidiennement: nier la réalité, en amplifier ou oublier certains aspects, est un travers humain constant à la base (on voit ce que radio rumeur peut créer dans un petit groupe... Mais avec internet en plus?). Dans une telle optique, beaucoup de gens peuvent aimer leur flic local et détester la police en général, souhaiter la voir prise en faute et la punir, même si en plus c'est dans un autre pays: voir le cas anglais actuellement, où tout est fait pour imputer à la police anglaise, plutôt très clean, les torts de la police américaine, suite à l'import médiatique, universitaire et sociétal -culture des guettos ricains- des lignes rhétoriques US. Aussi infondé que ce soit, ça prend et ça domine la conversation outre-Manche. Lutter contre des perceptions très décalées de la réalité, mais pas totalement infondées (cas US) est déjà difficile, mais lutter contre un presque pur fantôme qui s'alimente quotidiennement dans l'imagination, un discours idéologique, une culture locale (des mauvais quartiers, où la "contre culture" anti-policière est juste le substrat de base dans une certaine frange de la population), la surenchère rhétorique et les emprunts à d'autres pays, cela me semble plus difficile qu'une simple histoire d'avoir des flics toujours clean ET efficaces (en soi un objectif difficile, voire impossible) et d'attendre qu'un décalage plus grand se crée entre le vécu et le colporté (particulièrement vrai dans ces métiers dont on ne retient que les bévues et bavures, et jamais les succès dont le but est de créer le sentiment de normalité dont on ne remarque pas l'effort qu'il coûte). Edited August 20, 2020 by Tancrède 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
nemo 2,511 Posted August 20, 2020 Il y a 1 heure, Tancrède a dit : Je suis pas si sûr que cela puisse marcher ainsi, là est mon problème: la diffusion instantanée de vidéos éditées ou non, plus encore dans le cadre d'un travail de longue haleine (parfois pensé "stratégiquement" par certains groupes) qui a un impact culturel sur les perceptions, souvent dès l'enfance (résultat: on peut tous mater le même film, mais peu y verront la même chose et entendront la même histoire), est un médium vraiment puissant. D'où ma référence à la possibilité d'une police "hyperlocale", cad liée profondément à une communauté locale qui se vit et se pratique comme telle (un quartier, une ville.... Où en grande majorité, ce sont les mêmes personnes interagissant régulièrement), et probablement recrutant en majorité localement. L'inconvénient d'un tel système, outre l'incompatibilité avec une police "nationale" gérant des carrières sur tout le territoire (et incitant à bouger au fil des promotions et besoins), c'est le développement de comportements purement locaux, qui vont parfois jusqu'à être "mafia like", créant des petits caïds en uniformes, voire des "barons brigands" contrôlant un quartier. Je m'égare, mais mon point est que je ne suis pas si sûr que, en l'état de la culture, de la socialisation et des techniques actuelles (vidéo sur smartphone, réseaux sociaux...), il n'y ait pas un avantage immense du côté de la culture tribale/identitaire et de ses moyens de communiquer, de créer, maintenir et développer de l'identité commune hostile à la police, quelle que soit la réalité vécue quotidiennement: nier la réalité, en amplifier ou oublier certains aspects, est un travers humain constant à la base (on voit ce que radio rumeur peut créer dans un petit groupe... Mais avec internet en plus?). Dans une telle optique, beaucoup de gens peuvent aimer leur flic local et détester la police en général, souhaiter la voir prise en faute et la punir, même si en plus c'est dans un autre pays: voir le cas anglais actuellement, où tout est fait pour imputer à la police anglaise, plutôt très clean, les torts de la police américaine, suite à l'import médiatique, universitaire et sociétal -culture des guettos ricains- des lignes rhétoriques US. Aussi infondé que ce soit, ça prend et ça domine la conversation outre-Manche. Lutter contre des perceptions très décalées de la réalité, mais pas totalement infondées (cas US) est déjà difficile, mais lutter contre un presque pur fantôme qui s'alimente quotidiennement dans l'imagination, un discours idéologique, une culture locale (des mauvais quartiers, où la "contre culture" anti-policière est juste le substrat de base dans une certaine frange de la population), la surenchère rhétorique et les emprunts à d'autres pays, cela me semble plus difficile qu'une simple histoire d'avoir des flics toujours clean ET efficaces (en soi un objectif difficile, voire impossible) et d'attendre qu'un décalage plus grand se crée entre le vécu et le colporté (particulièrement vrai dans ces métiers dont on ne retient que les bévues et bavures, et jamais les succès dont le but est de créer le sentiment de normalité dont on ne remarque pas l'effort qu'il coûte). Le camp "officiel" est pas exactement démunie en terme de communication. La question est plutôt ou mettons nous notre confiance, est ce que je m'identifie à Cédric Chouviat ou à ceux qui sont cause de sa mort (pour prendre un exemple un peu carricatural)? Et bien sur que c'est une lutte de longue haleine mais c'est vrai dans les deux sens la détérioration de la confiance vis à vis des autorités tombent pas du ciel elle s'inscrit dans une histoire (comme celle de la guerre d'Algérie) et s'étale en réalité sur des dizaines d'années. Je donne donc raison à Kelkin c'est une lutte qui doit être mené, parler comme toi c'est dire qu'elle est perdu d'avance alors que c'est loin d'être le cas. Quote Share this post Link to post Share on other sites
christophe 38 2,177 Posted August 20, 2020 Il y a 2 heures, nemo a dit : Le camp "officiel" est pas exactement démunie en terme de communication. La question est plutôt ou mettons nous notre confiance, est ce que je m'identifie à Cédric Chouviat ou à ceux qui sont cause de sa mort (pour prendre un exemple un peu carricatural)? Et bien sur que c'est une lutte de longue haleine mais c'est vrai dans les deux sens la détérioration de la confiance vis à vis des autorités tombent pas du ciel elle s'inscrit dans une histoire (comme celle de la guerre d'Algérie) et s'étale en réalité sur des dizaines d'années. Je donne donc raison à Kelkin c'est une lutte qui doit être mené, parler comme toi c'est dire qu'elle est perdu d'avance alors que c'est loin d'être le cas. le camp officiel communique tres mal (tellement mal que parfois, c'est contre son coté); il n'y a pas de culture de la communication et, souvent, ce sont des syndicalistes qui communiquent, protégés par leur immunité.. (cela ne veut pas dire qu'ils disent tout et reglementairement).. et, concernant la victime, il y a, pour moi, 2 temps : le premier, le temps du controle et le fait que ça parte en vrille le second, le geste qui a induit sa mort... et, en étant caricatural, aussi, des milliers, des millions de gens croisent des policiers tous les jours... cela n'en fait pas des des dizaines de morts ou des centaines, quotidiennement ... pourquoi ? 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
nemo 2,511 Posted August 20, 2020 Il y a 1 heure, christophe 38 a dit : le camp officiel communique tres mal (tellement mal que parfois, c'est contre son coté); il n'y a pas de culture de la communication et, souvent, ce sont des syndicalistes qui communiquent, protégés par leur immunité.. (cela ne veut pas dire qu'ils disent tout et reglementairement).. et, concernant la victime, il y a, pour moi, 2 temps : le premier, le temps du controle et le fait que ça parte en vrille le second, le geste qui a induit sa mort... et, en étant caricatural, aussi, des milliers, des millions de gens croisent des policiers tous les jours... cela n'en fait pas des des dizaines de morts ou des centaines, quotidiennement ... pourquoi ? parce que la police est pas une force d'occupation dans un pays en guerre. Mais la question se retourne : pourquoi il y a régulièrement des morts dans l'interaction de la police avec la population? Quote Share this post Link to post Share on other sites
collectionneur 3,568 Posted August 20, 2020 Steve Bannon inculpé pour détournement de fonds de donations destinés a financé le Mur sur la frontière mexicaine https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2020-08-20/trump-affirme-ne-rien-connaitre-du-projet-de-steve-bannon-sur-le-mur.php 3 1 Quote Share this post Link to post Share on other sites
rendbo 7,498 Posted August 20, 2020 il y a 3 minutes, nemo a dit : parce que la police est pas une force d'occupation dans un pays en guerre. Mais la question se retourne : pourquoi il y a régulièrement des morts dans l'interaction de la police avec la population? Peut etre parce qu'un citoyen qui vient decommetre un acte répréhensible ne veut pas se laisser arrêter calmement... 2 Quote Share this post Link to post Share on other sites
christophe 38 2,177 Posted August 20, 2020 il y a 12 minutes, nemo a dit : parce que la police est pas une force d'occupation dans un pays en guerre. Mais la question se retourne : pourquoi il y a régulièrement des morts dans l'interaction de la police avec la population? question de mentalité ? d'éducation ? de non respect ? En parlant de la France, le comportement des usagers n'est pas le meme qu'à l'étranger, que ce soit pour des touristes qui se permettent en France des comportements qu'ils n'auraient pas chez eux, que ce soit pour des Français qui ne feraient pas en Espagne, en Hollande, aux USA, ce qu'ils font/disent sur le territoire national. (et je ne parle pas de l'Asie ou des pays de l'Est) Et, je te le dis en rigolant, et en le tenant de policiers de la Guardia qui se marrent quand ils voient débouler les Français qui la ramènent sur des controles ; au second coup de bidule (le manche de pioche local utilisé par les fdo), les Français pleurent et ferment leur gueule. De meme, il y a quelques années, j'ai du ouvrir la boite à claques pour un Algerien, à Grenoble qui m'avait chauffé les oreilles. Une fois calmé, il a reconnu qu'au bled, il aurait pris des coups de ceinture et serait resté debout, les bras en croix, pendant des heures sans meme penser se plaindre aux associations des droits de l'homme.. (là, il avait pris 2 claques) En France, on conchie les institutions ; comportement suicidaire : tout ce que fait la France, ce que font les Français, sont de la merde, pour certains... 2 Quote Share this post Link to post Share on other sites
cracou 1,099 Posted August 20, 2020 il y a 17 minutes, nemo a dit : parce que la police est pas une force d'occupation dans un pays en guerre. Mais la question se retourne : pourquoi il y a régulièrement des morts dans l'interaction de la police avec la population? Parce que n'importe quel abruti peut avoir une mitrailleuse dans son froc. En France la probabilité de tomber sur des gens armés et dangereux est finalement TRES réduite pour les policiers "du quotidien". Dès que c'est une opération spéciale, ils le savent et les gens sont assez bien formés. Aus USA le policier de base tombera forcément sur des abrutis bourrés et armés, alors ils tirent avant (et vu la mortalité des flics aus usa c'est pas totalement immérité). En plus les policier US sont en moyenne très très mal formés. Genre une formation de deux mois tout compris et encore. Le deuxième problème c'est qu'un grand nombre sont des anciens militaires et là... c'est la merde: le policier doit apprendre à gérer puis tirer. Le militaire est formé à tirer pour tuer l'ennemie (je simplifie mais tu as l'idée). Donc un policier mal formé, qui vient de l'armée, dans un contexte où tu as plein d'armes... 5 Quote Share this post Link to post Share on other sites