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La plus grande erreur stratégique de Napoléon?


Jojo67
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C'est un point qui m'intéresse, et j'aimerais avoir des éclaircissements des fins connaisseurs du sujet.

Pour ma part j'hésite entre plusieurs faits:

A- Des faits conjoncturels faciles:

A1- Se lancer dans la guerre d'Espagne en 1808.

A2- Attaquer la Russie en 1812 au lieu de rester sur une posture défensive et de laisser venir, surtout avec la guerre d'Espagne dans son dos, qui consomme 200 000 hommes en permanence.

B- Le choix stratégique mauvais des alliances:

Pourquoi frapper durement l'Autriche (qui est proche et que l'on peut punir facilement) au lieu de s'en faire une alliée? Et par voie de conséquence pourquoi chercher une alliance russe, alors que la Russie c'est loin, difficilement punissable si elle fait défaut? Certes, on s'est agrandi depuis la Révolution aux dépends de l'Autriche, mais pourquoi ne pas donner des compensations à cette dernière aux dépends de la Russie et de la Prusse? Je crois que Talleyrand était pour l'alliance autrichienne. Autre argument, l'Autriche était une puissance forte en Europe, capable de tenir en respect la Prusse encore relativement faible et la Russie, surtout si on savait que la France était derrière.

Mon avis personnel c'est que l'erreur se situe au point B, car le choix de l'alliance autrichienne (qu'il a certes essayé en épousant Marie-Louise, mais sans donner des compensations territoriales sérieuses capables de créer un vrai partenariat gagnant/gagnant), aurait permis d'éviter les erreurs A1 et A2. Car l'Angleterre aurait été bien en peine de susciter des coalitions sérieuses sans la participation de l'Autriche.

Je manque peut-être des trucs, car je ne suis pas un spécialiste de la période, mais bon, imaginez que vous puissiez voyager dans le temps, que vous rencontriez Napoléon... Vous lui donnez des preuves crédibles de votre efficacité prédictive, et puis, une fois qu'il est prêt à vous écouter, vous lui conseillez quoi? Juste d'éviter les aventures militaires A1 et A2, ou de privilégier le point B? Ou autre chose encore?

Remarque d'ordre psychologique:

Le problème des types comme Napoléon, qui ne sont pas issus d'une lignée royale, c'est leur côté aventurier, qui rend difficile le passage de l'euphorie des guerres de conquête glorieuses à la gestion prudente de l'acquis, pour digérer les conquêtes et les faire accepter par les pays voisins. Je crois me rappeler que Napoléon s'ennuyait quelque peu, de 1810 à 1811...  ;)

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Ca rejoint un peu l'opinion de Talleyrand, qui se résumait ansi: "un peu autrichien, jamais russe, toujours francais".  :lol:

Talleyrand était également partisan d'une alliance avec l'Angleterre et d'un équilibre européen à terme par des alliances plutot que par la force brute (chose qu'on retrouvera en 1815 avec la coalition France-Autriche-Angleterre contre Prusse-Russie), a essayé de modérer les conditions imposées à l'Autriche et saboté la paix avec la Russie à Tilsit.

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Ça dépend du moment en fait…

Avec l’Espagne ça a surtout été de le considérer comme un front secondaire trop longtemps ; alors qu’a la guerre les fronts secondaires ça n’existe pas…

Il aurait du liquider le problème en personne tant qu’il était gérable, du moment que sont régime est encore en consolidation n’importe quelle effort à consentir est titanesque pour un résultat potable. Pour ça il fallait un Titan…

Là Russie, ça plus grave erreur. Il aurait du ce les concilier, trouver un accord sur la Pologne …etc. (je vous jure, il est en passe de devenir  le maitre de l’univers et il fait quoi ? ils fricotent avec la comtesse Walewska, comme si il ne pouvait pas avoir toutes les nanas qu’il voulait… le problème des puissants avec leur braguette ne datte donc pas de DSK…).

Mais va pour la guerre ! Le fait de jouer tout ou rien a été une catastrophe : une fois qu’il devient clair qu’il est loin de ses bases et que ses adversaire évite le combat il aurait du s’aménager au minimum une porte de sortie, par exemple retraiter sur St-Petersburg  ce que je ne comprendrais d’ailleurs jamais ! Prendre la capital impérial va de soit, prendre les ports de la baltique et rendre effectifs le blocus  aurait été une continuité vis avis de l’Angleterre en plus d’augmenter la pression sur Alexandre qui aurait pété une durite et cherché la bagarre de suite je pense ;  ils auraient pu  aussi leurs taxer des portions de territoires et les rattachers* à la Pologne par exemple. une classique politique de gage en somme, ou sur le plus longtemps terme, si ça s’arrange pas, ben ça participerais d’une stratégie d’abaissement de la Russie.

Il avait mille et uns moyen de solder le problème , ou du moins se maintenir si il n’avait pas été, en effet, tête brulé ! Du moment qu’il perd sont outil, là seul chose a préserver, l’affaire est plié.

S’arranger avec l’Autriche ? Ouais, pourquoi pas…

En théorie ça va de soit, mais je pense que les autrichiens auraient été le genre de boulet qui n’a d’intérêt que de par sont inaction, ce qui est déjà pas mal! en meme temps, c’est le genre d’ami pire qu’un ennemie qui ’il faut toujours avoir à l’œil ; pour moi l’erreur ici c’est l’absence du tout ou rien : il aurait du chercher à démanteler purement est simplement l’Empire ; et le choix de la Russie comme alliée principal me semble plus intéressant, car justement  lointain ! Ils se seraient partagé l’Europe, et si ils continuent à moufter pas grave : il leur défonce le crane et récupère tout…

On peut peser que sont intransigeance à été à l’origine de sa perte, sa volonté de tout régler par les armes ; mais quand même, il faut reconnaitre qu’il n’est pas passé loin d’être le « King », d’être le patron incontesté de toutes  l’Europe, ou du moins ça partie occidental (là ou ça se passe quoi…). Dans ces conditions, pourquoi partager…

Pour le coup, et rejoindre un poste cousin sur l’apogée de la France, ce pays aurait réellement pu, et pour la 1 er fois -malgré sont statut de grande voir très grandes puissance à toutes époques- prétendre à l’Hégémonie !

...

Remarque d'ordre psychologique:

Le problème des types comme Napoléon, qui ne sont pas issus d'une lignée royale, c'est leur côté aventurier, qui rend difficile le passage de l'euphorie des guerres de conquête glorieuses à la gestion prudente de l'acquis, pour digérer les conquêtes et les faire accepter par les pays voisins. Je crois me rappeler que Napoléon s'ennuyait quelque peu, de 1810 à 1811...  ;)

De ce que j’en sais, à cette époque il est plutôt satisfait de sa bedaine et pouponne l’aiglon. Il croyait être solidement installé du fait de sont alliance avec la Maison d’Autriche et l’amitié qu’il pensait réelle avec le tsar.

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J'ai pas mal revu certaines idées que j'avais sur la période, notamment via de la documentation et des lectures d'histoire autrichienne et russe récemment et qui font apparaître des erreurs fondamentales d'un Napoléon qui n'était pas du tout un stratège, sauf un stratège "opérationnel"; Talleyrand était le vrai stratège politique qu'il aurait du écouter, au moins en partie (l'anglomanie du personnage, pourtant pragmatique et réellement patriote, ou plutôt sa crainte d'une confrontation géopolitique avec la puissance maritime et financière, obérait un peu son jugement, lui partant du point de vue que l'île était inattaquable).

Le vrai tort de Napoléon a été de ne pas s'entendre réellement avec l'Autriche et la Russie qui étaient toutes prêtes, même encore en 1813-1814 pour l'Autriche (!!!!!!!) à établir un "système européen" équilibré avec Napoléon, et relativement tourné contre l'Angleterre dont ils refusaient en principe même les "préférences" géopolitiques. La Russie était prête à subir les conséquences économiques d'une rupture temporaire avec l'Angleterre pourvu que des alternatives sérieuses lui soient trouvées (ce à quoi Metternich était favorable), et le fait était assez clairement destiné à garantir la position de la France pour une confrontation directe avec Londres, soit en Espagne soit en lui laissant pleine latitude pour une invasion, chose rendue possible dans le cas d'une offensive financière contre une puissance anglaise amoindrie par un réel arrêt complet et durable de son commerce avec le continent. Les choses, s cela avait été, auraient sans doute contraint les Rosbifs à mettre les pouces avant toute menace d'invasion, les amenant à la table des négociations en position de demandeur.

Mais Napoléon visait les "paix de champ de bataille" selon Talleyrand, sans avoir pour autant les moyens d'annihiler complètement et durablement tous ses adversaires.... Du coup, il s'enferrait lui-même, ce qui a particulièrement désolé Metternich qui n'a pas vraiment été fan de l'équilibre défini à Vienne en 1815 et de la prééminence anglaise, et plus encore des valeurs et du "système" qui allait avec.

L'aliénation des Russes et Autrichiens, c'est du à Napoléon et rien qu'à lui. La Prusse, dans le cas de figure décrit plus haut, aurait été défoncée par tous et réduite à la portion congrue.

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J'ai pas mal revu certaines idées que j'avais sur la période, notamment via de la documentation et des lectures d'histoire autrichienne et russe récemment et qui font apparaître des erreurs fondamentales d'un Napoléon qui n'était pas du tout un stratège, sauf un stratège "opérationnel"; Talleyrand était le vrai stratège politique qu'il aurait du écouter, au moins en partie (l'anglomanie du personnage, pourtant pragmatique et réellement patriote, ou plutôt sa crainte d'une confrontation géopolitique avec la puissance maritime et financière, obérait un peu son jugement, lui partant du point de vue que l'île était inattaquable).

Le vrai tort de Napoléon a été de ne pas s'entendre réellement avec l'Autriche et la Russie qui étaient toutes prêtes, même encore en 1813-1814 pour l'Autriche (!!!!!!!) à établir un "système européen" équilibré avec Napoléon, et relativement tourné contre l'Angleterre dont ils refusaient en principe même les "préférences" géopolitiques. La Russie était prête à subir les conséquences économiques d'une rupture temporaire avec l'Angleterre pourvu que des alternatives sérieuses lui soient trouvées (ce à quoi Metternich était favorable), et le fait était assez clairement destiné à garantir la position de la France pour une confrontation directe avec Londres, soit en Espagne soit en lui laissant pleine latitude pour une invasion, chose rendue possible dans le cas d'une offensive financière contre une puissance anglaise amoindrie par un réel arrêt complet et durable de son commerce avec le continent. Les choses, s cela avait été, auraient sans doute contraint les Rosbifs à mettre les pouces avant toute menace d'invasion, les amenant à la table des négociations en position de demandeur.

Mais Napoléon visait les "paix de champ de bataille" selon Talleyrand, sans avoir pour autant les moyens d'annihiler complètement et durablement tous ses adversaires.... Du coup, il s'enferrait lui-même, ce qui a particulièrement désolé Metternich qui n'a pas vraiment été fan de l'équilibre défini à Vienne en 1815 et de la prééminence anglaise, et plus encore des valeurs et du "système" qui allait avec.

L'aliénation des Russes et Autrichiens, c'est du à Napoléon et rien qu'à lui. La Prusse, dans le cas de figure décrit plus haut, aurait été défoncée par tous et réduite à la portion congrue.

Tiens, ton info sur les vues de Metternich et du Tsar me surprend, car elle ne cadre pas trop avec tout ce qu'on nous a appris traditionnellement. J'ignorais qu'ils étaient prêts à s’accommoder de la présence d'un Empire français puissant à l'Ouest de l'Europe. Mais c'est vrai que je connais mieux les campagnes militaires que les coulisses des chancelleries... ;) En tout cas, si tu dis vrai, la faute stratégique de Napoléon est plus grosse encore que je ne le croyais!  =| Le pouvoir rend fou décidément...
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Tiens, ton info sur les vues de Metternich et du Tsar me surprend, car elle ne cadre pas trop avec tout ce qu'on nous a appris traditionnellement. J'ignorais qu'ils étaient prêts à s’accommoder de la présence d'un Empire français puissant à l'Ouest de l'Europe. Mais c'est vrai que je connais mieux les campagnes militaires que les coulisses des chancelleries... ;) En tout cas, si tu dis vrai, la faute stratégique de Napoléon est plus grosse encore que je ne le croyais!  =| Le pouvoir rend fou décidément...

Un tel compromis se serait fait avec une Pologne accrochée à la France au détriment de la Prusse peut-être ? Avec en plus un Danemark plus puissant car pouvant potentiellement bénéficier d'un bon hinterland en matière commerciale voir de terres, de façon à équilibrer une influence autrichienne au française en Allemagne du Nord.

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Ok Looping, je vais voir ça, merci pour l'info.  =)

Merci à tous pour vos commentaires. C'est un point intéressant, je trouve, les mécanismes secrets qui amènent les dirigeants à décider telle ou telle chose. Non pas que j'ambitionne de comprendre quelque chose de profond au chaos infini qu'est à mon avis l'Histoire des hommes*, mais disposer de quelques cailloux blancs ici et là, pour ne pas s'y perdre totalement,  c'est déjà pas mal!  =)

* Je ne crois pas aux grandes synthèses historiques, qui expliquent beaucoup et racontent peu car je préfère l'Histoire plus modeste qui raconte beaucoup et explique peu. Ces grandes synthèses sont à mon avis trop ambitieuses vu nos connaissances du moment. On n'en est pas encore à la psychohistoire du roman "Fondation" d'Isaac Asimov... Cependant, j'aime beaucoup la monumentale Histoire romaine de Mommsen, qui raconte beaucoup quand même, car cela date de la fin du XIX° siècle.  ;)

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Conditions de Metternich à l'entrevue de dresden avec napoleon peu après l'armistice de pleiswitz:

- Dissolution du duché de varsovie

- Restitution des provinces illyriennes à l'autriche

- Restauration de la prusse à quelque chose approchant son ancienne puissance

Son plan était d'exclure de fait l'Angleterre des négociations et de l'isoler de la coalition: Metternich croyait à la possibilité d'une paix continentale mais pas d'une paix maritime incluant des demandes anglaises trop importantes.

Même fin 1813 quand napoleon est battu en allemagne, l'Autriche était prête à la paix (propositions de francfort) avec une france qui conserverait la belgique (mais pas la hollande) et la rive gauche du rhin: si Napoleon avait accepté immédiatement il aurait pu conserver son trone avec une France bien plus grande qu'en 1815 (!!!). Russie et Prusse étaient prêtes à accepter en échange de compensations ailleurs. L'Angleterre aurait pesé problème pour Anvers mais elle pesait assez peu au regard du total de coalition et ce n'aurait pas été un problème incontournable dans une négociation.

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Conditions de metternich à l'entrevue de dresden avec napoleon peu après l'armistice de pleiswitz:

- Dissolution du duché de varsovie

- Restitution des provinces illyriennes à l'autriche

- Restauration de la prusse à quelque chose approchant son ancienne puissance

Son plan était d'exclure de fait l'Angleterre des négociations et de l'isoler de la coalition: metternich croyait à la possibilité d'une paix continentale mais pas d'une paix maritime incluant des demandes anglaises trop importantes.

Du coup, on gardait la rive gauche du Rhin...  ;) Pas mal, car on sauvait au fond l'essentiel. Les provinces illyriennes on s'en tapait au fond.
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Celà impliquait en effet que tous les pays adhèrent à cedit blocus...

Ou menacent l'Angleterre de façon suffisamment crédible (donc en démontrant leur résolution) de le faire: en diplomatie, tout s'anticipe et les vraies décisions se font souvent avant le passage à l'acte, guerrier en particulier, parce que les chefs d'Etats sont avant tout des gestionnaires de patrimoine cherchant à éviter ou limiter les dégâts et garder le maximum de marge de manoeuvre.... L'idée étant en l'occurrence de dire aux Gibis "tout le monde y laissera des plumes, mas vous nettement plus et vous ne pouvez pas vous le permettre" (ce qui est vrai dans le cas d'un blocus continental VOULU par les grands pays et non seulement imposé par la France). L'Autriche par ailleurs ne dépend pas commercialement du commerce britannique, et l'impact sur la Russie est très relatif, SURTOUT dans le cadre d'une Europe où les grands sont coalisés et où donc l'effort de guerre à fournir est nettement moindre (ils se trucident pas entre eux = pas de mobilisation, pas de budget exceptionnel, pas d'inflation, pas de raréfaction des appros, pas de freins au commerce continental, anticipations calmes des acteurs économiques donc optimisme et investissements, pas de ressources diverties, pas de paysans retirés des champs, pas de vastes armées obligeant à concentrer les surplus agricoles encore limités à l'époque, plus faibles tensions sociales....).

Du coup, l'impact est nettement plus gérable pour la Russie en particulier, le vrai pîvot de ce point, et un effort coordonné entre les pays coalisés devient très facile et bien moins cher qu'une mobilisation même partielle, avec en revanche une Angleterre nettement plus dans la merde. Par ailleurs, plus cette organisation est mise en place tôt, soit aux lendemains de la campagne de Prusse pour être réaliste, ou de Tilsitt, moins l'Angleterre peut mettre en place son commerce alternatif avec le reste du monde; la crise économique de 1812-1814 (impact du blocus, qui met presque l'Angleterre à genoux: les milieux commerciaux et financiers londoniens, pourtant nationalistes et bellicistes, hurlent à la paix) aurait été avéncée, les anticipations économiques anglaises détruites.

La campagne d'Espagne serait devenue le seul front de Napoléon, et un système de "grands" équilibrés aurait sans doute amené un retrait après torchage du corps expéditionnaire britannique.

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Un des important défauts de Napoleon est qu'il n'était pas un bon diplomate et a été incapable de voir les tensions entre les alliés de la coalition et d'en tirer partie pour tirer son épingle du jeu: il voyait un piège dans les proposition de Metternich, tout en acceptant prolongation de l'armistice de pleiswitz qui a permis la fin de la mobilisation autrichienne (ce qui est un peu paradoxal).

Talleyrand aurait été beaucoup plus l'homme de la situation.

Sa situation de chef politique et chef militaire qui ne peut/veut pas déléguer (soit qu'il ne peut pas faire confiance à ses subordonnés soit qu'il doute de leur compétence soit qu'il ne leur laisse pas assez d'autonomie) est problématique puisqu'elle impose à la fois

- D'être un bon politique pour converser le pouvoir en France

- D'être un très bon chef opérationnel sur le terrain tout en faisant du micro-management

- De savoir négocier avec les autres puissances

- D'avoir une vision stratégique correcte à terme

Une autre chose que les offres de paix faites à Napoleon impliquent, c'est que les guerres napoléoniennes étaient loin d'être un conflit moral à mort entre "l'Usurpateur" et "les monarques d'ancien régime" comme on peut le lire ici et là! L'aspect révolutionnaire de Napoleon a pu jouer contre lui avant qu'il s'établisse en dynastie, mais ce n'était en rien un principe et la porte de la négociation est restée ouverte jusque très tard (ce n'est que vers la fin de la campagne de France que nait le principe de la sainte alliance).

En fait le seul conflit moral qui implique une lutte jusqu'à la disparaition d'un des camps en présence est la seconde guerre mondiale (à partir de 1941 voire plus tard) qui est une aberration du point de vue historique.

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Sa situation de chef politique et chef militaire qui ne veut pas déléguer

Pouvait-il seulement déléguer militairement ? À part Davout qui sait gérer les choses tout seul comme un grand, son EM est calibré pour lui être complémentaire et ne pas savoir comploter contre lui (et même là... Murat s'y essayera si mes souvenirs sont bons et encore... Fouché et Talleyrand l'aideront à réfléchir) je crois.

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Pouvait-il seulement déléguer militairement ? À part Davout qui sait gérer les choses tout seul comme un grand, son EM est calibré pour lui être complémentaire et ne pas savoir comploter contre lui (et même là... Murat s'y essayera si mes souvenirs sont bons et encore... Fouché et Talleyrand l'aideront à réfléchir) je crois.

J'ai édité pour préciser l'incertitude entre pouvoir et vouloir qui un point à souligner.

Davout était d'une loyauté impossible à mettre en doute, un excellent commandant d'armée (peut être le meilleur) tout en étant indispensable au ministère de la guerre en 1815: la perle rare.

La loyauté est clairement un point problématique pour Fouché et Talleyand (c'est peu dire).

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moi je dirais que de ne pas avoir misé sur une puissante marine l'a desservit ,dans le sens ou si il se serait tenu à gardé une armée sur les frontières de la France ,se qui n'empêchez pas d'avoir une capacité de mobilité aux 3 coins de l'hexagone  ,s'assuré la maîtrise de la mer aurait vachement emmerdé les Anglais ,rien quand faisant mal à la Royal Navy ,avec du harcèlement de port de la perfide Albion (genre investir dans une infanterie de Marine qui aurait agit comme des raiders ,en mettant la pression quoi ).

une fois les Anglais coincé sur leur "île" ,on pouvait voir pour se fritter aux niveaux terrestre avec les autres sur le continent .

bon s'est peut-être simpliste ,mais quand tu tombes sur une bande ,du t'arrange pour fracasser le chef ou le plus gros ,sa freine vite les autres .

enfin bon ,mon post va paraître ridicule vu le peu de développement mais bon  :P

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Ton idée ressemble à la stratégie de Jean de Vienne à vrai dire ^^

Ceci dit une armée de frontière face à l'Autriche et la Prusse c'est déjà quelque chose de maousse à entretenir. La France n'avait vraisemblablement pas les moyens d'entretenir une flotte de navire de lignes à l'image de la RN avec ça en plus. Par contre des frégates et corsaires like plus systématisés avec quelques bonnes troupes en plus à bord auraient peut-être pu servir à faire plus de dégâts.

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moi je dirais que de ne pas avoir misé sur une puissante marine l'a desservit

La marine, qui est devenue de très bonne qualité sous louis XVI, a énormément perdu avec la révolution: tous les officiers étaient nobles et indispensables.

Malgré les efforts de Napoléon, ce n'est pas une situation qui se change même en plusieurs quelques années.

La seule chance d'envahir l'Angleterre était de tenter un raid rapide: ce qu'à essayé de faire Napoleon avec l'armée du camp de boulogne.

Les corsaires malgré les dégats infligés sur les lignes commerciales n'ont pas pu changer la donne en grand.

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Qui plus est, la stratégie maritime de l'époque est basée sur le blocus rapproché où la Royal Navy bloque les flottes françaises et espagnoles dans leur propres ports : ça empêche l'entrainement

Je ne pense pas non plus que la Grande Bretagne pouvait être coincée dans son île : les vents et les courants dans la Manche rendait difficile une telle stratégie

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Juste en passant, y'avait pas un prototype de sous-marin ou quelque chose comme ça? Et sinon ca aurait été possible de bloquer le commerce russo-anglais via le détroit à l'est du Danemark?

Napo à dit au gars qui lui a proposé l’idée d’arrêter de se foutre de sa gueule et de débarrasser le planché…

Mine de rien, il a laissé passé de nombreux progrès techno lui passer sous le nez. Toutes n’était pas mature comme le sous-marin, et on pouvait avoir des doutes sur les premières rockets bien primitive, mais d’autre comme le ballon aurait gagné à être développé.

Pour la marine, idem que les autres : c’est un outil qui met du temps à être remis en état et qu’il faut entrainer.

Quant à une défense permanente sur le continent, je pense que c’était plus que jouable ; là France + ses glacis a une grande profondeur stratégique et le différencie numérique n’est pas énorme, il suffisait de les laisser venir de fracasser la gueule tout seul comme des grand, plutôt que de précipiter lui-même l’affrontement ; j’en reviens a se que je disais : du moment qu’il perd son outil en Russie il est en slip, autrement tout est envisageable et il aurait probablement pu tenir indéfiniment, même si c’est pas l'idéal…

Pouvait-il seulement déléguer militairement ? À part Davout qui sait gérer les choses tout seul comme un grand, son EM est calibré pour lui être complémentaire et ne pas savoir comploter contre lui (et même là... Murat s'y essayera si mes souvenirs sont bons et encore... Fouché et Talleyrand l'aideront à réfléchir) je crois.

Davout était d'une loyauté impossible à mettre en doute, un excellent commandant d'armée (peut être le meilleur) tout en étant indispensable au ministère de la guerre en 1815: la perle rare.

La Grande armée compte de formidables meneurs d’hommes mais sans plus. C’est, si je ne m’abuse, l’Ecole de Guerre qui devait fournir à terme les officiers capables de rehausser le niveau de ses cadres, avec des officiers pleinement capables.

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moi je dirais que de ne pas avoir misé sur une puissante marine l'a desservit ,dans le sens ou si il se serait tenu à gardé une armée sur les frontières de la France ,se qui n'empêchez pas d'avoir une capacité de mobilité aux 3 coins de l'hexagone  ,s'assuré la maîtrise de la mer aurait vachement emmerdé les Anglais ,rien quand faisant mal à la Royal Navy ,avec du harcèlement de port de la perfide Albion (genre investir dans une infanterie de Marine qui aurait agit comme des raiders ,en mettant la pression quoi ).

une fois les Anglais coincé sur leur "île" ,on pouvait voir pour se fritter aux niveaux terrestre avec les autres sur le continent .

bon s'est peut-être simpliste ,mais quand tu tombes sur une bande ,du t'arrange pour fracasser le chef ou le plus gros ,sa freine vite les autres .

enfin bon ,mon post va paraître ridicule vu le peu de développement mais bon  :P

C'est le grand paradoxe de la France, puissance continentale, mais aussi puissance maritime. Difficile de disperser ses moyens. Sous Napoléon la priorité c'est le continent.

Sachant de toute façon que la marine n'a ni le temps, ni les moyens, ni la sérénité nécessaire pour réellement monter en puissance contre une Royal Navy qui dispose d'un matos, d'une structure et d'un niveau de qualification sans équivalent.

Bref, comme d'hab, si il n'y avait pas ce foutu bras de mer, le français serait parlé par la moitié de l'humanité aujourd'hui  :lol:

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