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Le 17/1/2016à23:42, Rob1 a dit :

 

Voila, un peu en retard comme toujours mais j'y arrive : [...]

 

Merci pour le résumé :amusec:

Détail amusant sur Angleton, j'avais entendu dans une émission de RDV avec X, qu'il avait été formé au contre-espionnage par celui qui était alors considéré comme un des meilleurs spécialistes britanniques en la matière et deviendra son mentor : un certain Kim Philby.

Modifié par funcky billy II
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Le 13/02/2016 à 20:18, funcky billy II a dit :

Détail amusant sur Angleton, j'avais entendu dans une émission de RDV avec X, qu'il avait été formé au contre-espionnage par celui qui était alors considéré comme un des meilleurs spécialistes britanniques en la matière et deviendra son mentor : un certain Kim Philby.

Oui et non. L'émission était basée sur une bibliographie au point de vue simpliste sur le personnage. Les sections de contre-espionnage de l'OSS et du MI6 travaillaient en commun mais le personnel américain n'était pas formellement instruit ou tutoré par les Britanniques. Il se sont croisés quand Philby était chef de la section péninsule ibérique et Angleton travaillait à la section Italie, mais ca ne devait pas être une relation profonde, en tout cas bien moins qu'avec d'autres collègues travaillant quotidiennement sur les mêmes dossiers.

Edit : en lisant la biographie de Philby écrite par Tim Milne, je découvre que ses responsabilités se sont étendues pour inclure l'Italie en plus de la péninsule ibérique, donc ils ont pu avoir plus de contacts professionnels que je ne pensais.

Modifié par Rob1
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Quelques bouquins lus récemment :

One minute to midnight de Michael Dobbs. Récit extrêmement bien document de la crise des missiles de Cuba en novembre 1962.

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Dobbs a réussi à trouver pas mal d'éléments inédits et les a utilisés très intelligemment. Par ex. les photos prises par les avions de reconnaissance US sur Cuba ont été déclassifiées et en croisant avec des récits russes, il a reconstitué tous les mouvements des missiles et des têtes nucléaires sur l'île. Le récit démolit pas mal de légendes trop belles pour être vraies :

- les estimations US sur les forces soviétiques à Cuba étaient largement à côté de la plaque. Elles parlaient de 4000 à 6000 soldats "sino-soviétiques" (vocabulaire régulier depuis la guerre de Corée, mais obsolète depuis la rupture Chine-URSS), estimés en fonction du nombre de places des navires ayant accosté à Cuba. Sauf que pour essayer de cacher le déploiement, les cabines étaient occupées à 200% et les cargos transportant les missiles avaient aussi le personnel en soute. En fait il y avait 40 000 soldats soviétiques à Cuba (un quart étant incapacités par le voyage ou l'acclimatation). Côté armes nucléaires tactiques, si les caisses transportant des bombardiers Il-28 ont bien été identifiés, les roquettes d'artillerie FROG ont été détectées par hasard par les reconnaissances photo pendant la crise et les deux batteries de missiles antinavires côtiers nucléaires FKR sont passées inaperçues... Une défendait les approches de Cuba où les Américains prévoyaient de débarquer en cas d'invasion, et l'autre devait raser Guantánamo d'entrée de jeu si le conflit éclatait. Bref, s'il y avait eu invasion de Cuba, il y aurait eu quelques mauvaises surprises.

- le fameux moment "eyeball to eyeball" où les navires soviétiques ont fait demi-tour plutôt que de forcer le blocus n'a jamais eu lieu. En fait, Khrouchtchev avait donné ordre aux navires de faire demi-tour plus de 24 heures avant, et les navires soviétiques et US les plus proches étaient encore à 500 miles nautiques l'un de l'autre. Il a fallu ces 24 heures pour que la nouvelle position des navires soit détectée par goniométrie, confirmée avec assez de précision pour être certaine, pointée sur la carte à l'état-major de la Navy et que l'info monte à la Maison-Blanche.

- le "canal officieux" via un journaliste US et le résident du KGB Alexandr Feklissov n'en était pas un. Chacun croit que c'est l'autre qui a proposé de promettre la non-invasion contre le retrait des missiles de Cuba. Alors que le groupe de crise à la Maison-Blanche a tout misé dessus, les messages de Feklissov ne sont pas parvenus à Khrouchtchev avant la fin de la crise.

- La deuxième lettre de Khrouchtchev où il demandait en plus le retrait des missiles de Turquie n'a pas été pris sous l'influence de "faucons" mais par K. lui-même qui, après le demi-tour des navires et les appels aux négociations dans la presse occidentale, pensait qu'il avait le temps et la marge de manœuvre pour obtenir plus. Il ne se doutait pas que ce revirement allait largement refroidir la Maison-Blanche au point de croire qu'il n'était plus possible de négocier.

- Dans les récits tout à la gloire de JFK, on parle très succinctement du U-2 qui s'est égaré dans l'espace aérien soviétique. Dobbs a découvert des papiers qui montrent que le U-2 a volé pendant 1h15 et plusieurs centaines de kilomètres en territoire soviétique, déclenchant le décollage d'intercepteurs soviétiques, et en retour de F-102 armés de missiles Falcon nucléaires. Heureusement les chasseurs des deux côtés ne se sont pas rencontrés... Carte et récit un peu plus détaillé ici : http://www.checksix-forums.com/viewtopic.php?f=279&t=192757

- En conclusion, Dobbs pense qu'on a eu beaucoup de chance d'avoir eu Kennedy et Khrouchtchev comme leaders au moment de cette crise, des leaders sachant qu'il y aurait des trucs qui foireraient, des leaders sachant qu'il serait facile de déclencher une guerre mais beaucoup plus difficile de l'arrêter (tous deux ont fait la WWII), et des leaders ayant la volonté de chercher à sortir de ce merdier en mettant de côté leurs égos. A l'inverse, Castro est parti dans un trip de révolutionnaire latino-américain tragique et pensait que le plus important était sa dignité, c'est à dire aucune concession quitte à être tué - tant pis si tué signifie aussi déclencher une 3e guerre mondiale. D'une manière quelque peu ironique, Kennedy s'est fait flinguer en 1963 par un loser militant de "fair play for Cuba", Khrouchtchev a été renversé en 1964 à cause de son aventurisme dangereux, alors que Castro (qui pensait être le grand perdant de la crise) a continué à régner sur son île "sanctuarisée" pendant un demi-siècle. Autre conclusion, la sortie de crise a fait oublier à l'entourage de Kennedy à quel point il y avait des choses inattendues en politique étrangère, et ils se sont lancés dans le Viêt-nam en pensant que la bonne combinaison de "la carotte et le bâton" leur permettrait d'arriver à leurs fins. Évidemment, ca n'a pas marché.

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il y a 25 minutes, Rob1 a dit :

Quelques bouquins lus récemment :

One minute to midnight de Michael Dobbs. Récit extrêmement bien document de la crise des missiles de Cuba en novembre 1962.

ça a l'air pas mal.

Pas de mention de Oleg Penkovsky (l'espion GRU qui aurait renseigné les 'ricains pendant la crise) ?

Si Clancy et Forsyth en parle, c'est que ça doit être de notoriété publique.

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Penkovsky est connu parce qu'il a eu un procès public, mais déterminer le détail de son activité est plus difficile.

Il est juste mentionné dans le bouquin parce que la crise accélère la décision de l'arrêter (il est officiellement arrêté le 22 octobre 1962), et parce qu'il a fourni le manuel des missiles R-12 (SS-4 Sandal).

Le consensus historique actuel sur Penkovsky est qu'il ne savait rien du déploiement des missiles à Cuba, mais que ses infos sur les techniques et procédures des missiles fournies avant ont aidé les analystes photo de la CIA à identifier les missiles à Cuba, à connaître l'état d'avancement de leurs sites et leurs performances détaillées. On trouve le noms de code de ses informations sur les missiles, Ironbark, sur la plupart des briefings faits à JFK pendant la crise.

Un truc étrange dans le bouquin est qu'il note que la portée des SS-4 dans les rapports d'époque de la CIA était donnée pour 1020 miles nautiques (1900 km) alors qu'elle serait en fait de 2080 km. Seulement l'auteur n'explique pas d'où la CIA tenait ce nombre (manuel Penkovsky ou estimation ?), ni d'où lui-même tire son nombre (c'est celui qu'on trouve par ex sur wiki) et pourquoi il serait plus juste. J'ai essayé de creuser mais pas trouvé. A noter que pour un site de SS-4 dans l'est de Cuba, cet écart de 180 km faisait la différence entre ne pas pouvoir atteindre New York et pouvoir...

Modifié par Rob1
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J'aimerais présenter ce nouvel ouvrage de Pierre Servent, bien connu comme intervenant sur les plateaux de télévision et Professeur à l’École de Guerre. Remarquable ouvrage que je lis actuellement.

Extension du domaine de la guerre

Après les attentats, comment affronter l'avenir

Par Pierre Servent,  Chez Robert Laffont

 

Résumé

Cela fait maintenant plusieurs décennies que les guerres n'en font qu'à leur tête. Elles n'obéissent plus aux partitions classiques d'hier : Etat contre Etat, armée contre armée. Elles sont baroques et en perpétuelle transformation. On ne sait même plus comment les nommer. Dans ce brouillard, un constat s'impose : le domaine de la guerre est en pleine expansion. Ce cancer provoque bien moins de victimes que les grands modèles du XXe siècle. Mais il est terrifiant par son caractère mutant. Les guerres nouvelles touchent avec prédilection les civils, ici et là-bas, et elles vont durer bien plus longtemps que la Première et la Seconde Guerre mondiale réunies.
Cette guerre d'un nouveau genre concerne désormais cinq des six continents, se joue aussi bien sur le terrain que sur la Toile, enrôle dans le même camp des fous de Dieu et des laïcs, mobilise des familles entières qui partent faire le djihad, transforme de " gentils garçons " en tueurs fanatiques. Nos repères vacillent : des bandes armées bâtissent au nom d'Allah un proto-Etat en Mésopotamie ; la Russie, membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, soutient des militaires sécessionnistes en Ukraine et intervient à sa guise en Syrie. Fondamentalistes religieux et ultranationalistes se marient pour donner naissance à des " Messianistes " qui entendent faire l'Histoire à leur façon. Ne détournons pas les yeux. La guerre est de retour ! Nous sommes désormais tous concernés par ses grimaces.

 

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The Billion Dollar Spy, de David E. Hoffman

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Hoffman est un journaliste déjà auteur d'un livre sur la course aux armements de la guerre froide et d'un autre sur les oligarques russes. Il livre ici un récit de l'affaire d'espionnage Tolkatchev. Adolf Tolkatchev était un ingénieur soviétique qui a fourni à la CIA de 1978 à 1985 une quantité énorme d'informations sur les radars et l'avionique militaires de l'URSS. Jusqu'alors les meilleures sources sur cete histoire étaient un article de Barry G. Royden, « Tolkachev, A Worthy Successor to Penkovsky : An Exceptional Espionage Operation », qui se basait sur les dossiers de la direction des opérations de la CIA, et le livre CIA-KGB : Le Dernier Combat de Milton Bearden et James Risen, qui avait visiblement les mêmes sources, tous deux datant de 2003-2004.

Hoffman a obtenu 944 pages déclassifiées de ces même dossiers, et a interviewé plusieurs officiers traitants de Tolkatchev. Cela lui permet, après un historique de la station de la CIA à Moscou (basé sur des sources ouvertes), de détailler en 300 pages cette opération d'espionnage, jusqu'à la date et le lieu de chaque rencontre entre Tolkatchev et ses officiers traitants. C'est bien documenté et ca se lit facilement. Cependant, je trouve que ca n'apporte pas grand-chose à ce qui était déjà public, en tout cas pas de quoi changer la vision de cette opération. On apprend que l'épouse de Tolkatchev, Natalia, avait découvert les activités de son mari sans les dénoncer et qu'elle a fait deux ans de prison pour ça. Il y a par ailleurs des témoignages apportant des détails nouveaux sur deux autres opérations, l'exfiltration de Viktor Cheïmov en 1980 et la mise sur écoute d'un câble dans la banlieue de Moscou (opération TAW).

A mon avis, il manque un complément à l'aspect opérationnel qui serait l'aspect production de renseignement. L'auteur n'a pas eu de documents couvrant l'analyse et l'effet des renseignements fournis par Tolkatchev, et c'est au détour d'un câble entre le QG de la CIA et sa station moscovite qu'on apprend que l'US Air Force estimait les économies faites en recherche & développement à 2 milliards de dollars. Mais le seul détail concret, c'est que l'information selon laquelle des radars doppler allaient être mis en service a permis de ré-orienter le cahier des charges d'un contrat à 70 millions de l'Airborne Self-Protection Jammer (ASPJ), un projet de brouilleur Air Force-Navy qui devait être le marché du siècle en guerre électronique mais qui n'a pas marché comme voulu et n'a été produit qu'à une centaine d'exemplaires. Pour compenser, on a un chapitre qui tente de conclure sur cet aspect en picorant les estimations déclassifiées du renseignement et suppose que toutes les infos ou améliorations qui apparaissent sont dues à Tolkatchev. Et même si c'est sans doute juste dans pas mal de cas, conclure de manière affirmative est à mon avis une grosse erreur méthodologique (ce n'est pas comme si les Etats-Unis avaient aussi progressé dans les autres disciplines du renseignement pendant la même période... notamment le renseignement électronique où ils sont la référence).

Bref, un livre pas indispensable si on connait déjà le sujet, mais parfaitement acceptable si on veut connaître l'aspect opérationnel de ce cas d'espionnage.

 

Sinon, j'ai lu l'histoire officielle du MI5 et je lis (ou j'essaie) celle du MI6. Est-ce que ca intéresse du monde ?

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  • 1 month later...

Traitors Among Us de Stuart A. Herrington.

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Stuart Herrington est un officier de l'US Army où il a passé l'essentiel de sa carrière dans le renseignement et le contre-espionnage. Ce livre parle de ses années dans le contre-espionnage, surtout à la tête de la Foreign Counterintelligence Activity (FCA) à partir de 1987. A ce poste, il supervisera les enquêtes sur deux cas d'espionnage peu connues du public mais néanmoins très dommageables, Clyde Lee Conrad et James W. Hall III. Le premier en particulier, vit la coopération des services américains, ouest-allemands, suédois et italiens pour démanteler un réseau d'espionnage particulièrement complexe. C'est bien écrit, ca se lit bien, et l'auteur ne cache rien des erreurs ou des contributions apportées par d'autres services.

Mission: Black List #1 d'Eric Maddox avec Davin Seay (édition paperback publiée sous le titre Capturing Saddam)

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Eric Maddox était un soldat de l'US Army qui avait été formé comme interrogateur de prisonniers, mais comme il le reconnaît lui-même, avant le 11 septembre, il n'y avait pas d'occasions d'acquérir de l'expérience pratique et la formation semblait avoir oublié pas mal de leçons utiles. Peu après l'invasion de l'Irak, Maddox est expédié comme pas mal de ses collègues en Irak. Par mélange de chance et de débrouillardise, il arrive à être affecté au groupe de forces spéciales basé à Tikrit chargé de traquer les restes du parti Baas. Il détaille bien sa vision du travail, l'importance de la "learning curve" parcourue jusqu'à la capture de Saddam.

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  • 2 weeks later...


Leadership and Training for the Fight, de Paul R. Howe

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Paul Howe est un ancien opérateur de la Delta Force et apparaissait notamment en étant le seul membre de l'unité à témoigner sous son nom dans le livre la Chute du faucon noir de Mark Bowden. Il est depuis retraité de l'armée et a fondé une compagnie qui fournit de l'entraînement tactique à ses clients. C'est également à cela qu'est destiné ce livre, et je ne l'ai parcouru que pour les courts récits de ses opérations vécues qu'il donne en introduction de chapitres. Howe donne peu de repères, pas même le pays où se déroule ses récits, et n'apporte pas grand-chose à ce qui est disponible par ailleurs. C'est donc un choix de lecture à réserver aux plus fanas du genre. Les deux seules choses que j'ai tirées de ces anecdotes :

- lors de la bataille de la Chute du faucon noir, lorsqu'ils sont assiégés autour de l'épave, ce sont les opérateurs Delta qui ont assuré la défense du périmètre, les Rangers sont étonnement absents, du moins dans les bâtiments où l'auteur se trouvait.

- au Panama, lors de la traque de Noriega, les opérateurs ont été sur un tel rythme pendant tellement longtemps que lorsqu'ils avaient des tâches de bouclage de zone, les opérateurs d'un binôme faisaient un somme à tour de rôle sur le terrain ! Un d'entre a d'ailleurs pris une autre personne pour son binôme lors du retrait d'un raid, laissant son binôme endormi sur zone. Ce dernier s'est réveillé peu après, s'est planqué dans un buisson et a rappelé ses camarades, qui l'ont récupéré sans autre difficulté.

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  • 6 months later...

Quelques commentaires de lecture en retard...

Relentless Strike de Sean Naylor

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C'est une histoire du plus ou moins secret Joint Special Operations Command (JSOC), le commandement qui a notamment sous ses ordres la Delta Force et le SEAL Team 6, de sa création à nos jours. Créé après l'échec de la tentative de libération d'otages en Iran, le JSOC était destiné à commander les opérations spéciales de contre-terrorisme. Il n'aura guère d'occasions d'en mener, mais aura un rôle à jouer dans toutes les opérations militaires américaines. Dans les années 1990, il reçoit comme seconde mission la contre-prolifération. Après le 11 septembre, il est en pointe dans le combat contre les réseaux terroristes, aussi bien dans les conflits ouverts d'Afghanistan et d'Irak que ceux secrets de la corne de l'Afrique, du Pakistan et du Yémen. C'est bien documenté (autant que possible sur un sujet aussi difficile), il y a plein d'informations nouvelles dans les détails d'opérations, et il couvre beaucoup d'aspects, y compris certains nouveaux comme la lutte contre les réseau pro-iraniens en Irak, la contre-productivité du surge en Afghanistan et le rôle accru des Rangers. Bref, excellent. Seul regret, l'absence de nouvelles informations sur les opérations de la Grenade, du Panama et du Golfe, sur lesquelles il y a encore à découvrir mais où l'auteur, contrairement au reste du livre, n'a que résumé ce qui était déjà public.

Morten Storm, Agent Storm

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Son nom est Storm, Morten Storm. Né dans un quartier défavorisé du Danemark, il tombe dans la délinquance et finit chez les Hell's Angels. Puis rencontre l'Islam et milite avec la foi d'un nouveau converti pour la mouvance la plus radicale, dont il rencontre les grands noms au Royaume-Uni et un futur grand nom, Anwar al-Awalaki, au Yémen. Puis fait une crise de foi, retourne aussi radicalement sa veste et travaille avec le service de sécurité Danois (le PET, qui en prend beaucoup pour son grade, d'ailleurs), le MI5, qui l'introduisent à la CIA. Infiltration des communautés radicales au Danemark et à Londres, découverte de loups solitaires, voyages au Liban, au Yémen et dans la corne de l'Afrique, établissement de contacts entre al-Qaïda dans la Péninsule Arabique et les Shebbabs, et surtout la traque d'al-Awlaki... C'est passionnant à lire, ça semble fiable, c'est accessible à tout le monde (sans doute grâce au boulot des coauteurs)... bref une excellente lecture, d'autant plus que les récits d'infiltrés dans les réseaux djihadistes ne sont pas nombreux (il n'y a qu'Au coeur de Jihad d'Omar Nasiri qui me vienne à l'esprit).

Aaron Cohen, Brotherhood of Warriors

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Aaron Cohen est un juif américain. Bien qu'il n'ait aucun attachement notable à sa religion ni à l'Etat hébreu, l'admiration d'un de ses profs, ex-militaire, pour Tsahal, et sa recherche de défis le font s'engager dans les forces spéciales israéliennes. Il rejoint la Sayeret Duvdevan, une unité qui opère en civil dans les territoires occupés. L'extrême dureté de la sélection est très perceptible dans ce récit, peut-être parce que l'auteur donne son point de vue de recrue sans antécédents militaires. Il faut dire que Duvdevan est d'abord une force spéciale antiterroriste, formée aux raids et aux libérations d'otages, et que le déguisement est juste un modus operandi -- qu'une partie des opérateurs n'est d'ailleurs pas capable de mettre en oeuvre. La sélection est donc d'un très haut niveau physique (à l'inverse de la 14 Intelligence Company britannique par exemple)... et occupe deux bons tiers du livre, qui expédie ensuite le récit d'une poignée d'opérations. Dommage, c'est justement ce qui m'intéressait le plus.

Jonathan Haslam, Near and Distant Neighbours

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Jonathan Haslam, historien de la guerre froide, a écrit cette histoire pour le moins ambitieuse : celle de l'espionnage soviétique, qu'il s'agisse du renseignement extérieur du KGB, de son service de décryptage, ou de l'espionnage à l'étranger du GRU (renseignement militaire), de 1917 à 1991. Eh bien force est de reconnaître que si le résultat n'est pas parfait, il est plus qu'honorable.

Haslam commence donc par la création du contre-espionnage pour défendre la révolution bolchévique. Celui-ci marque de gros coups en déjouant le complot Lockhart puis en créant le "Trust", une fausse organisation tsariste à laquelle feront confiance la plupart des émigrés tsaristes. Les services soviétiques auront donc le dessus, mais chercheront pendant des années des complots inexistants d'émigrés et de puissances occidentales visant à renverser le pouvoir communiste... Dans les années 1920 et 1930, les services de renseignement extérieurs se professionnalisent et commencent à créer des réseaux d'espionnage à l'étranger, bénéficiant de la popularité du communisme en Occident. Ces recrutement se font via les partis communistes locaux, et plusieurs affaires découvertes embarrassent ces derniers.

En Allemagne, l'échec du spartakisme et le fort anticommunisme font que cette puissance est la moins bien couverte, ce qui évidemment coûtera cher quand viendra la guerre (malheureusement, l'orchestre rouge est à peine évoqué). Le décryptage, en revanche, souffre gravement d'un manque de soutien du Kremlin. Les plus gros succès de l'espionnage pendant la guerre et l'immédiat après-guerre se feront donc chez les Alliés, dont Moscou connaîtra beaucoup de décisions stratégiques, sans parler du projet Manhattan. Mais ces réseaux de qualité seront en bonne partie démantelés grâce à la défection de communistes américains et aux décryptages Venona. Désormais, ce seront des espions isolés qui seront recrutés par divers moyens, notamment en faisant chanter des officiels compromis lors d'une mutation à Moscou.

A partir des années 60, le communisme commence à s'essouffler : recruter des espions devient plus difficile, et inversement, de plus en plus d'officiers soviétiques passent à l'Ouest. Le décryptage quant à lui se voit enfin allouer les moyens de ses ambitions, mais l'URSS commence à se faire distancer par l'Occident en informatique. Les succès du décryptage se feront surtout grâce à des clés fournies par des agents ou l'installation de mouchards, et non grâce à une cryptanalyse sophistiquée. Enfin, l'avancement en grade dans les services doit plus aux liens personnels et au conformisme qu'au talent. Bref, à partir de là, on a plutôt un KGB sclérosé, qui fera cependant un baroud d'honneur peu avant sa disparition en éliminant toutes les sources de la CIA en URSS grâce aux trahisons d'Aldrich Ames et Robert Hanssen.

Donnant cette vue d'ensemble en environ 300 pages, Near and Distant Neighbours est un livre bien pensé pour une première lecture sur le renseignement soviétique. Il n'est cependant pas parfait : il arrive que les affaires narrées ne reflètent que la version d'un seul camp, alors que l'autre a une autre opinion ; il y a quelques erreurs factuelles ; et Haslam croit à la légende selon laquelle les USA auraient amené l'URSS à envahir l'Afghanistan en 1979. Enfin, je pense qu'il cherche trop à généraliser en voyant une "culture russe" continue des temps tsaristes à nos jours dans l'obsession de l'espionnage de l'étranger et l'utilisation de l'assassinat politique.

 

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Le 28/02/2016 à 02:57, Rob1 a dit :

Sinon, j'ai lu l'histoire officielle du MI5 et je lis (ou j'essaie) celle du MI6. Est-ce que ca intéresse du monde ?

Moi ca m'intéresse :blush:

Enfin si c'est un méga pavé de andrew nichols, juste les points surprenants ou embarrassants (genre les magnificent four ?five ?  Pour le mi5)

Merci pour les fiches de lecture au fait:biggrin:

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Moi je lis La guerre soviétique en Afghanistan. Intéressant*... mais cher !

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* On découvre à quel point les Soviétiques se sont engagés à contrecœur dans cette affaire ; le rôle décisif et malsain joué par l'ISI ; l'aveuglement des États-Unis où, dès les fin des années 80, des spécialistes prédisaient déjà que les Islamistes se retourneraient contre eux ; les Soviétiques veulent très tôt se retirer mais les Américains ne s'engageront par sérieusement dans les négociations car ils mettent en doute la sincérité des Soviétiques ; certaines batailles verront des unités soviétiques se faire littéralement anéantir (perdant parfois plusieurs dizaines de tués)...
 

Modifié par Kiriyama
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Le 17/10/2016 à 15:07, rogue0 a dit :

Moi ca m'intéresse :blush:

Enfin si c'est un méga pavé de andrew nichols, juste les points surprenants ou embarrassants (genre les magnificent four ?five ?  Pour le mi5)

Merci pour les fiches de lecture au fait:biggrin:

Le gars qui se ramène genre huit mois après... gun_guns.gif

Je déconne, j'aime partager et c'est le but de ces commentaires de lecture. Et puis je ne peux pas dire que je croule sous les demandes d'interlocuteurs

Alors, le MI5 et le MI6 ont chacun lancé l'écriture de leur "histoire autorisée" il y a quelques années, en donnant accès pas mal de leurs archives à un historien (et une demi-douzaine d'assistants, faut pas déconner non plus) avec ensuite toute liberté de rédiger son bouquin. C'est la différence entre une histoire autorisée et une histoire officielle (= celle où le service exerce un contrôle éditorial). Jusqu'alors, sauf erreur de ma part, la seule histoire avec accès aux archives outre-Manche était la série British Intelligence in the Second World War de Hinsley & compagnie en cinq volumes (1979-1991). Évidemment, on n'autorise l'accès qu'aux archives qui ne vont pas créer d'incident diplomatique. Et bizarrement, dans les deux histoires il y a des cas où des agents dont l'identité est publique depuis des lustres ne sont appelés que par leurs noms de code.

Ce sont des gros pavés d'historiens, 1088 pages pour le premier et 832 pour le second, et effectivement je ne vais pas vous faire une traduction intégrale :biggrin:.

Christopher Andrew, The Defence of the Realm: The Authorised History of MI5 (titre aux USA : Defend the Realm: The Authorized History of MI5), 2009

Et oui, sans surprise le papa de ce pavé de plus de mille pages c'est Christopher Andrew (créateur des études universitaires de renseignement au Royaume-Uni, auteur de pas mal d'ouvrages dont un précurseur dans les années 80 sur l'histoire du renseignement britannique, et d'autres sur le KGB grâce à un accès privilégié, via le MI6, à Oleg Gordievsky et Vassili Mitrokhine). C'est une histoire du MI5 de sa création en 1909 à 2009. Les livres d'Andrew sont à mon avis parmi les plus lisibles du genre "pavés d'un historien". Sa force est de bien dégager les grandes tendances : focus sur la menace allemande (1909 à 1919), puis ensuite sur la subversion et l'espionnage communistes, avec l'Allemagne qui redevient tardivement une cible prioritaire, puis la 2e GM, la première partie de la guerre froide avec un focus sur l'espionnage soviétique, la deuxième partie de la guerre froide (à partir de ~1971) avec le terrorisme (irlandais et moyen-oriental) qui devient une priorité montante mais toujours secondaire, et l'après-guerre-froide où la priorité du MI5 devient le contre-terrorisme. Les différentes affaires (le réseau de l'arsenal, le raid sur l'ARCOS, les cinq de Cambridge, espions de Portland, etc.) sont bien décrites. En aspects moins connus, il y a le contre-terrorisme contre l'Irgoun en Palestine ; dans les années 80 c'est surtout l'activisme du colonel-jamais-promu-général Kaddhafi contre les exilés libyens à Londres qui est détaillé. Par contre sur les groupes palestiniens et irlandais c'est assez sommaire de mémoire.

Le truc qui me gêne, c'est que le principal intérêt d'un accès nouveau à des archives devrait être l'occasion d'abord de mettre au clair les détails factuels des affaires connues seulement via des sources indirectes (fuites ou versions publiques), de dévoiler des dossiers nouveaux, bref d'aller plus loin que ce qu'on avait sans ces archives. Et sur ce point, je trouve le bouquin est décevant. On apprend que l'importance d'un décryptage Venona qui donnait un indice supplémentaire sur Philby a été ratée fin 1955, ou que les écoutes téléphoniques de Philby montraient qu'il pouvait être horrible avec sa femme et ses amis (so much pour l'image du traitre qui était un ami sympathique)... Comme infos surprenantes ou embarrassantes, c'est assez maigre. Par contre, sur un point important comme la très critiquée interview de Philby à Beyrouth en 1963, il y a un vague résumé des faits, dont la seule source identifiée est un message du MI5 envoyé au FBI. Qu'est-ce qui s'est dit dans cette conversation ? Quelle immunité a-t-on promis exactement à Philby ? Qu'a-t-il avoué ? Et même quel jour de janvier 1963 cette discussion a eu lieu ? Ce sont des mystères qui le resteront, alors même que la confrontation a été enregistrée et que Philby a remis une confession écrite. On ne sait même pas si c'est le MI5 qui a refusé de communiquer ces documents, ou si c'est Andrew qui a choisi de traiter ce passage de cette manière.

Dans le même genre, The Defence of the Realm ne parle pas des espions fortement suspectés dans les années 60 et nommés publiquement dans les années 80 (Charles "Dick" Ellis au MI6 et Alistair Watson dans la Navy), ni d'un espion soviétique au GCHQ pendant la 2e GM qui a laissé une confession au MI5 avant de mourir en 2000. Que d'occasions manquées.

A noter que ce livre a aussi suscité des réactions d'autres universitaires sur certains points (justement pas à l'avantage du MI5) :

- Une critique sur le succès du MI5 qui aurait arrêté tous les espions allemands à la déclaration de la guerre de 1914 qui ne serait qu'un mythe : http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/02684527.2010.537022

- Une critique sur la manière dont Andrew rejette sans discussion la théorie selon laquelle Roger Hollis, le chef du MI5 (1956-65) aurait été une taupe soviétique. Je ne crois pas à un truc aussi énorme, mais Andrew traite l'affaire comme une idiotie sans discuter des arguments : http://www.iwp.edu/events/detail/british-patriot-or-soviet-spy-clarifying-a-major-cold-war-mystery

 

Keith Jeffery, MI6: The History of the Secret Intelligence Service 1909-1949 (titre aux USA : The Secret History of MI6, 1909-1949), 2010. Édition "paperback" britannique avec quelques ajouts, 2012.

Autre pavé pour le centenaire du renseignement britannique, celui-ci ne couvre que les 40 premières années du MI6. Le MI6 s'enorgueillit d'être le service dont (presque) rien ne fuite sur ses activités, et puis 1949 c'est l'année où Kim Philby devint l'officier de liaison à Washington, au croisement des échanges entres tous les services américains et britanniques... Autant avouer tout de suite, je l'ai abandonné en cours de lecture et je ne l'ai jamais terminé. Du coup j'ai un peu mauvaise conscience à en parler.

J'avoue aussi qu'étant surtout intéressé par la période de 1939 à nos jours, je n'ai guère de repères auxquels me raccrocher. Il y avait quelques cas qui m'intéressent où j'espérais avoir du nouveau comme "Gibby's Spy" (un espion que le MI6 aurait eu dans les années 30 au ministère des affaires étrangères soviétiques), ou sur le bombardement de la prison d'Amiens, mais ils ne sont pas évoqués. (Bon, pour le second, il est possible que tout soit passé à l'incinérateur depuis.) Philby est à peine mentionné, surtout pour parler de son rôle dans le debriefing d'Igor Gouzenko et une opération pour faire passer la frontière turque à deux agents. Et de manière étonnante, l'auteur décrit des activités de Charles "Dick" Ellis en Allemagne pendant l'entre-deux-guerres sans jamais préciser que bien plus tard, celui-ci avouera avoir passé des informations confidentielles à l'Abwehr.

L'organisation est chronologique, avec ensuite des sous-parties par thèmes/lieux. Se basant essentiellement sur les rapports d'activités des officiers en poste, il raconte les nombreuses activités du MI6 dans le monde (il faut dire que le MI6 est strictement un service de recherche de renseignement, pas d'exploitation/analyse), avec de l'humour. En soi c'est bon, mais à la longue ce n'est pas très varié, et on ne sait guère les conséquences, l'importance des renseignements ainsi trouvés. Et il manque des passages où l'auteur prendrait du recul pour tirer des conclusions plus larges. Tout ce que je peux dire après en avoir lu une bonne moitié quand même, c'est que le MI6 fut très actif un peu partout dans le monde malgré des moyens limités. Par contre pour dire distinguer les lieux et dates de ses succès ou ses échecs, j'aurai bien du mal. A fortiori d'en distinguer les causes. Et pour tirer des conclusions générales, comme si le MI6 fut plutôt performant ou non pendant la 2e GM... pas la moindre idée (ce n'est certainement pas un franc succès, contrairement au MI5 ou à Bletchley Park, ni une défaite par KO).

 

Bon, je vois le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein. Il y a évidemment plein d'informations exactes dans ces livres et pour qui veut creuser ces sujets, ils seront sans doute incontournables. Mais pas "définitifs" dans le sens où ils rendraient inutile le reste de la littérature existante, alors qu'ils avaient les moyens de l'être.

Modifié par Rob1
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Il y a 23 heures, Rob1 a dit :

Le gars qui se ramène genre huit mois après... gun_guns.gif
[...]

C'est pas ma faute : j'ai passé 8 mois avec des blocages d'accès du forum, où je ne pouvais poster qu'un jour par mois (en moyenne).
D'ailleurs, je pense avoir trouvé un bug dans le forum.
Faudra que je le poste ... un jour, entre les biberons et les 4 heures max de sieste quotidienne autorisée (c)

Citation

Je déconne, j'aime partager et c'est le but de ces commentaires de lecture. Et puis je ne peux pas dire que je croule sous les demandes d'interlocuteurs
[...]

Je suis choqué : ça veut dire qu'on n'aura jamais de forum dérivé OSS-117-Intel ? :tongue:
Blague à part, je suis bien d'accord,ça doit bien être le seul forum francophone qui aborde le sujet (renseignement), mais l'activité reste modeste.

 

Citation

Christopher Andrew, The Defence of the Realm: The Authorised History of MI5 (titre aux USA : Defend the Realm: The Authorized History of MI5), 2009

Et oui, sans surprise le papa de ce pavé de plus de mille pages c'est Christopher Andrew  [...]

Le truc qui me gêne, c'est que le principal intérêt d'un accès nouveau à des archives devrait être l'occasion d'abord de mettre au clair les détails factuels des affaires connues seulement via des sources indirectes  Et sur ce point, je trouve le bouquin est décevant. [...] Comme infos surprenantes ou embarrassantes, c'est assez maigre. [...]

Dans le même genre, The Defence of the Realm ne parle pas des espions fortement suspectés dans les années 60 et nommés publiquement dans les années 80 (Charles "Dick" Ellis au MI6 et Alistair Watson dans la Navy), ni d'un espion soviétique au GCHQ pendant la 2e GM qui a laissé une confession au MI5 avant de mourir en 2000. Que d'occasions manquées.

Merci pour la critique circonstanciée d'un connaisseur:biggrin:.
En résumé, c'est un historique synthétique, mais trop expurgée pour être la référence ou même savoureuse.

Bon, je ne m'attendais pas vraiment à plus : les bureaux avec des opérations actives, et le Foreign Office ont dû appliquer un max de pression pour éviter que de vieilles affaires embarrassantes viennent empoisonner les relations.
Enfin, l'espoir fait vivre. :tongue:


Je vais les mettre dans mon ebook, derrière Mitrokhin 2, pour la pile de lecture de l'année prochaine.

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  • 2 weeks later...
Le 23/10/2016 à 02:39, rogue0 a dit :

Je suis choqué : ça veut dire qu'on n'aura jamais de forum dérivé OSS-117-Intel ? :tongue:
Blague à part, je suis bien d'accord,ça doit bien être le seul forum francophone qui aborde le sujet (renseignement), mais l'activité reste modeste.

'Me semble que sur le web, il n'y a pas de site ou forum sur le sujet qui ait duré. La plus grosse réussite à mon avis dans le domaine c'est le blog http://lemondedurenseignement.hautetfort.com/ qui a été actif pendant presque six ans (mais inactif depuis 2011).

Sinon on peut toujours discuter biblio autrement qu'en réaction aux fiches de lectures.

Pour des recherches, il y a une excellente bibliographie que j'utilise très souvent : http://intellit.org/ C'est surtout anglo-saxon, mais vu que c'est chez eux qu'il y a la littérature la plus abondante...

Il y a aussi cette review britannique qui n'a pas vécu longtemps en ligne : http://www.worldintelligencereview.com/archive mais toujours utile, par exemple les listes "The Ten Best Books on Intelligence" et "The Worst Books Written on Intelligence".

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  • 2 months later...
  • 5 months later...

Deux lectures sur l'espionnage US/URSS, c'est un domaine déjà bien couvert dans la littérature publique et dans ce domaine, je conseillerais plutôt de commencer par CIA-KGB le dernier combat de Milton Bearden, plus accessible et qui donne une image plus globale.

Victor Cherkshin, Spy Handler

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Mémoires de Victor Tcherkachine (c'est la transcription en français). Tcherkachine a occupé divers postes de contre-espionnage au KGB, à la fois en URSS et à l'étranger. Le démasquage de Penkovsky, des postes en Australie et à Beyrouth, et surtout Washington de 1979 à 1985, période où lui tombèrent dans mains Ronald Pelton, Aldrich Ames et Robert Hanssen.

Il raconte son point de vue de ces histoires, mais il n'y a pas grand-chose de nouveau, et ce qui est nouveau est difficile à croire sur parole. Bref, lecture pas très utile.

David Wise, Spy

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Ouvrage d'un journaliste spécialiste sur l'affaire Robert Hanssen, cet agent du contre-espionnage du FBI qui trahit pour le compte de l'URSS puis de la Russie entre 1979 jusqu'à son arrestation en 2001.

Il paraît que c'est le meilleur des cinq livres sur ce sujet, et c'est sans doute le cas. Si l'auteur n'a pas eu accès à Hanssen, on a des éclaircissements de collègues, de son psychiatre, et l'auteur expose aussi quelques techniques du FBI et comment celui-ci a réussi à démasquer Hanssen - ce genre de choses connues de l'ex-KGB mais que le FBI tente de garder classifiées. La narration n'est pas ce qu'il y a de plus fluide, mais lecture utile.

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  • 2 months later...

Une anecdote qui m'a fait éclater de rire dans Most Secret War de R. V. Jones présenté plus haut :

Citation

les Allemands avaient installé de nouveaux brouilleurs puissants en Sicile pour aveugler notre radar à Malte. Cela, évidemment, neutraliserait l'alerte précoce de la défense aérienne de l'île, et un câble des radaristes de Malte arriva au ministère de l'Air nous disant qu'ils étaient maintenant gravement brouillés et demandant si nous pouvions les aider. Je savais que les Allemands jugeaient l'efficacité de leur brouillage en écoutant nos émissions radar pour voir si, par exemple, leurs faisceaux cessaient de balayer, comme ça pourrait bien arriver s'ils étaient inutiles. Je câblai donc à Malte de continuer à faire fonctionner leur radar comme si tout était normal et de ne donner aucun indice qu'ils avaient des problèmes. Après quelques jours, les Allemands coupèrent leurs brouilleurs.

 

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  • 4 weeks later...

Deadly Blue, de Fred Pushies, 2009

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Livre sur les forces spéciales de l'USAF, à la fois terrestres et aériennes. Le format est simple : pour chaque chapitre, une personne interviewée, explication de sa spécialité et une ou plusieurs anecdotes d'opérations. On a des chapitres sur les 1ers CCT en Afghanistan, un autre à Tora Bora, un autre avec des SAS australiens lors de l'invasion de l'Irak, un chapitre avec un pilote de MH-53, un chapitre sur le discret 6th Special Operations Squadron (formation d'armées étrangères), un sur le Predator, un sur AC-130H, un sur AC-130U, un sur MC-130P, un sur la mise en service du CV-22, encore du CCT en QRF en Afghanistan, à la bataille de Najaf en Irak, et dans l'opération Medusa (cf. Lions of Kandahar). Bref, un bon tour d'ensemble de l'Air Force Special Operations Command, mais les anecdotes sont vite expédiées.

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  • 4 months later...

En train de lire (mais pas terminé) SEAL!, de Michael J. Walsh

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On a parlé du phénomène des "autobiographie SAS", il faut reconnaître que le genre "autobiographie SEAL" est bien achalandé aussi. Pourtant, je n'en avais jamais vraiment lu une, sans doute n'étant pas attiré par la mystique de cette unité (mis à part le 1er livre de Luttrell mais on peut pratiquement dire que c'est un livre sur une opération).

J'en suis à environ la moitié, ca se lit bien. L'auteur est d'un patriotisme bien US mais, contrairement à Luttrell, a la modestie nécessaire, voit la Hell Week non pas comme une sélection de badasses mais aussi comme un gros apprentissage et créateur d'esprit d'équipe.

Le plan est grosso modo chronologique avec un chapitre par opex au Viêt Nam avec à chaque fois au moins une opération racontée en détail. Un peu trop de digressions, le co-auteur aurait dû réorganiser un peu ça, mais bon, comme je l'ai dit ca se lit bien.

L'auteur a fait une opex dans le cadre du très controversé programme Phoenix, et il en a une vision très positive. C'était un programme visant à détruire l'organisation du Viêt Cong. Tel qu'il le raconte, c'était du renseignement-élimination ciblée, un truc qui ressemble assez à leur mission des opex précédentes, en plus poussé et encadrant des unités sud vietnamiennes pour les former à la tâche. A l'en croire, les dénonciations foireuses étaient largement filtrées à l'analyse et le centre d'interrogation de sa zone était opéré par des pro qui n'ont jamais pratiqué la torture.

A noter que pour cette opex Phoenix, sa section SEAL est déployée sous les ordres de la CIA avec une couverture civile (franchement, l'intérêt d'une couverture civile en plein sud Viêt Nam...). Ils développent aussi leur propre réseau de renseignement humain parmi la population et ont reçu une formation spécifique pour ça. C'est un rôle qu'on retrouve de temps en temps chez les FS (project Gamma des bérets verts à l'époque, également depuis le 11 septembre, cf. notamment l'affaire des SEAL du Team 6 suspectés d'avoir tué un béret vert US au Mali), mais j'ai l'impression que personne n'a présenté ce phénomène comme un truc autre qu'exceptionnel (faut dire aussi qu'il n'y a pas grand-chose comme infos globalement, cf. le project Gamma connu pratiquement que pour l'affaire du meurtre d'une taupe).

Finalement, c'est un peu paradoxal, quand on parle des FS on fait la différence avec les services secrets, on distingue les missions d'action des missions d'environnement... et ici on a des SEAL, a priori spécialisés en action directe, qui font du mentoring, qui opèrent sous couverture, et qui jouent les officiers traitants de sources humaines...

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