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Après Kahdafi, une nouvelle Libye?


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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/08/97001-20150808FILWWW00061-douze-candidats-au-djihad-arretes-en-tunisie.php (8 août 2015)

 

12 Tunisiens partant au djihad libyen arrêtés.

 

La Tunisie a commencé à ériger un mur et une tranchée le long de ses 68 km de frontière avec la Libye.

 

(Le journaliste a dû faire une erreur puisque cette frontière fait environ 400 km...)

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_la_Libye_et_la_Tunisie#.C3.89dification_d.27un_mur

 

À la suite de l'attentat de Sousse et après avoir décrété l'état d'urgence, le gouvernement tunisien annonce qu'il entend construire un mur de 168 kilomètres le long de sa frontière avec la Libye avant la fin de l'année 2015. Ce mur irait du poste frontalier de Dehiba à celui de Ras Jedir.

Modifié par Wallaby
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http://www.middleeasteye.net/columns/fresh-military-intervention-libya-complicated-task-western-nations-161959765 (6 août 2015)

 

Mattia Toaldo :

 

La Libye est dépourvue d'une armée fonctionnelle et neutre, et ce qui est connu sous le nom d' "Armée nationale libyenne" (ANL) est en fait le reste des anciennes forces armées de l'époque de Kadhafi où ont été intégrés de nombreux civils et sous le commandement de l'anti-islamiste Khalifa Haftar. Dans l'éventualité d'un accord d'unité nationale, les milices qui contrôlent Tripoli à présent devraient se retirer. Mais il est improbable qu'elles acceptent d'être remplacées par l'ANL. C'est pourquoi une force internationale, neutre, aurait en charge de garantir la sécurité des immeubles gouvernementaux et des principales plaques tournantes de transports.
 
Pourtant, une force de stabilisation ayant pour tâche de protéger certains équipements à Tripoli est une chose, mais étendre à la Libye le combat contre l'État Islamique qui est conduit par la coalition internationale en Syrie et en Irak est une tout autre chose.
 
L'Italie prendrait la tête de cette opération comme suggéré par le ministre de la défense Roberta Pinotti dans une interview en février.

En janvier Le Drian a suggéré de "déplacer l'opération Barkhane vers le nord".

Suite à l'attentat de Sousse, David Cameron a demandé de préparer des plans pour attaquer l'EI en Libye.


Cela dit, je me souviens que durant la guerre de 2011, les rebelles voulaient bien du soutien aérien occidental mais refusaient des troupes au sol. Je ne vois pas pourquoi cette absence de légitimité de troupes occidentales au sol déjà affirmée en 2011 pourrait changer en 2015 ou 2016.

Les conseils de prudence donnés ici où là, y compris par Mattia Toaldo lui-même, face à l'hypothèse d'une intervention occidentale au sol me paraissent toujours d'actualité :
 

Pourquoi l'Italie se ravise-t-elle ? Peut-être à cause de cette remarque de Mattia Toaldo :

http://america.aljazeera.com/articles/2015/2/18/will-the-west-egypt-be-dragged-into-libyas-civil-war.html (18 février 2015)

Sans une solution politique mettant fin à la guerre civile, une nouvelle intervention [occidentale] en Libye pourrait en fait exacerber ce conflit et même potentiellement créer de nouveaux alliés de l'EIIL.


http://www.crisisgroup.org/fr/regions/moyen-orient-afrique-du-nord/afrique-du-nord/Libya/op-eds/guehenno-el-amrani-diplomatie-retenue-militaire-et-patience-sont-les-seuls-remedes-pour-la-libye.aspx (31 mars 2015)
 

Ce n’est pas en bombardant qu’on arrête cette évolution, bien au contraire : le sud libyen n’est pas encore le sanctuaire djihadiste décrit par certains, et une opération militaire lancée dans un pays aujourd’hui divisé entre deux pouvoirs concurrents ne réglerait rien, et pourrait même aider les mouvements extremistes en leur fournissant un adversaire commode.

 

La priorité est donc de donner sa chance à la politique et à la diplomatie.

 

La Libye est aujourd’hui divisée entre un pouvoir qui se présente comme modéré à Tobrouk, mais que se adversaires présentent comme kaddafiste, et un pouvoir issu de la révolution à Tripoli, que ses adversaires présentent comme dangereusement islamiste. Ces deux caricatures ne font pas justice d’une réalité complexe où ambitions personnelles et appartenances tribales jouent leur rôle.

 

L’intérêt de la France et des européens n’est pas de s’engager dans des opérations militaires et d’exclure les durs des deux camps, mais au contraire de soutenir l’envoyé spécial de l’ONU Bernardino León, pour qu’il les attire dans une négociation inclusive.

 

Modifié par Wallaby
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J'imagine que si des troupes rentrent en Libye, ce sera uniquement dans le sud désertique. J'espère que nos gouvernements ne feront pas l'erreur d'envoyer des hommes dans les zones urbaines du nord.

Modifié par Dino
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Vraiment un coup bas ton message Tonton :happy:

Mais sinon, arrêtons de perdre du temps et de l'argent avec cette région du monde. Qu'ils s'entretuent et qu'ils gardent leur dictateurs... du moment que nous n'avons pas à subir ces réfugiés qui se plaignent de notre accueil.

Modifié par Cadia
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Il faudrait surtout que les europeens se mettent d'accord pour gerer le petrole libyen, car le soucis c'est que chacun veut jouer sa partition pour profiter du maximum de retombees en investissant le moins possible. Sans cela, c'est l'EI qui finira par tirer les marrons du feu et a reproduire le modele des petromonarchies devenir auto-suffisant et etendre son influence.

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Il faudrait surtout que les europeens se mettent d'accord pour gerer le petrole libyen, car le soucis c'est que chacun veut jouer sa partition pour profiter du maximum de retombees en investissant le moins possible. Sans cela, c'est l'EI qui finira par tirer les marrons du feu et a reproduire le modele des petromonarchies devenir auto-suffisant et etendre son influence.

- Haftar qui avait l'appui des occidentaux a échoué dans sa guerre contre les islamiste donc la carte "européenne/occidentale" est pour le moins bancale et en passe de disparaître.

 

- Les pays du Golf  appeurés par l'Iran dans le jeu régional se sont rapproché de casi tout les mouvement sunnites, FM et AQ compris.

 Ce rapprochement a déplu a certains groupes qui en réponse se sont alliés a Daesh. 

 

- L'AS freine l’interventionnisme de Sissi en Libye pr ne pas affaiblir ses nouveaux alliés, ce qui par ricochet renforce Daesh ... 

 

- La position francaise est des plus délicates, sans sécurisation de la Libye, l'opération Bakhrane est bancale. 

 

- le consensus tribale qui prévalait en Libye n'est plus, Daesh en Libye (composé de non libyien) a fait exécuter certains chefs qui refusaient de lui faire allégeance, et depuis les allégeances se sont multipliés ... 

 

- L'Algérie préoccupée par la fin du chaos en Tripolitaine (pr sécuriser sa frontière orientale) traite avec les islamistes hostile a Daesh qui contrôle l'ouest libyen. 

 

On se retrouve donc avec AQ/FM et autre nébuleuse islamiste face a Daesh. 

 

Je crois (et crains que) "le faites que les européens ne se mettent d'accords" ne changera rien au problème lybien pr le moment. 

Ou alors si, s'allier a AQ pour lutter contre Daesh  O0

 

Tout un programme  O0

Modifié par Tonton Flingueur
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Libye: Le gouvernement appelle les Arabes à l'aide contre l'EI

 

Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a réclamé samedi des frappes aériennes de pays arabes contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans la ville de Syrte, sur la côte. L'EI a profité du chaos ambiant pour s'implanter dans la cité.

 

Ces derniers jours, les combattants de l'EI ont écrasé le soulèvement d'un groupe salafiste et d'habitants armés qui tentaient de briser leur emprise sur la ville. Des dizaines de personnes ont été tuées, selon des habitants.

 

"Le gouvernement temporaire de Libye exhorte les Etats frères arabes à mener des frappes aériennes contre les positions du groupe terroriste Daech à Syrte", peut-on lire dans un communiqué diffusé par le gouvernement.

 

Les combats dans Syrte sont un symbole du chaos qui règne en Libye où deux gouvernements, l'un reconnu par la communauté internationale mais exilé dans l'est du pays, l'autre tenant la capitale, Tripoli, se disputent le pouvoir. Ni l'un ni l'autre ne contrôlent la situation à Syrte.

 

Les deux gouvernements rivaux ont mené chacun des frappes aériennes ces derniers jours sur Syrte, mais leurs moyens sont très limités.

 

(ats / 15.08.2015 22h29)

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L'épisode 2, coming soon.

 

Faisceau d'indices pour une intervention en Libye - Bref exercice de prospective http://t.co/vLA7Q6IiBU pic.twitter.com/dI2I8ctOPH

— Thomas Schumacher (@PaxAquitania)

August 14, 2015

Soupir puis #WhatDidYouExpect s'exclama @JY_LeDrian https://t.co/PKFhce0Nt8

— Philippe Top-Action (@top_force)

August 16, 2015
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L'EI semble avoir commis un véritable massacre à Syrte sur leurs rivaux salafistes mais également sur les habitants/membres de tribu s'étant également révoltés : 

 

l'#EI réprime dans le sang la révolte du quartier n° 3 à #Syrte en #Libye. Entre 150 et 200 victimes d'après l'AFP

— Agathocle deSyracuse (@deSyracuse)

August 16, 2015

 

Libye : Daech décapite et crucifie à Syrte

http://www.leparisien.fr/international/libye-daech-decapite-et-crucifie-a-syrte-15-08-2015-5012773.php?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

 

Ça risque de cimenter leur emprise sur la région.

Modifié par Barristan-Selmy
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On se retrouve donc avec AQ/FM et autre nébuleuse islamiste face a Daesh. 

 

Je crois (et crains que) "le faites que les européens ne se mettent d'accords" ne changera rien au problème lybien pr le moment. 

Ou alors si, s'allier a AQ pour lutter contre Daesh  O0

 

Tout un programme  O0

 

Quel b.....  :mellow:

 

Si une certaine condition était remplie, un cynique pourrait se contenter de conseiller de livrer des armes aux deux parties, puis de s'affaler sur le canapé avec du pop corn pour profiter du spectacle. La condition étant que la Libye n'ait pas produit jusqu'en 2011 environ 2 millions de barils quotidiens sur une production mondiale de l'ordre de 85 millions, et qu'elle ne soit pas essentielle pour compenser un peu plus longtemps l'affaiblissement des autres productions.

 

Hélas...  :(

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  • 2 weeks later...

Un chargement de 5.000 fusils et 500.000 munitions pour, a été saisi par la garde côtière grecque sur un cargo bolivien parti de Turquie et ayant comme destination, selon les grecs, la Lybie. 

Les turcs affirment que c'est pour la police soudanaise. 

 

http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/greek-coastguards-seize-huge-shipment-of-arms-and-ammo-bound-for-libya-10488719.html

Modifié par Zalmox
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  • 2 weeks later...

Un fils du colonel Kadhafi sera t-il le futur chef de l'Etat libyen ?

Le 14 septembre 2015, un coup de tonnerre a retenti dans le ciel serein des certitudes démocratiques européo centrées quand le Conseil suprême des tribus de Libye désigna Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Désormais, voilà donc un fils du défunt colonel seul habilité à parler au nom des vraies forces vives de Libye…

1) En Libye, la grande constante historique est la faiblesse du pouvoir par rapport aux tribus. Au nombre de plusieurs dizaines, si toutefois nous ne comptons que les principales, mais de plusieurs centaines si nous  prenons en compte toutes leurs subdivisions, ces tribus sont groupées en çoff(alliances ou confédérations). 

 
2) L'allégeance des tribus au pouvoir central n'est jamais acquise.

 
3) Les bases démographiques des groupes tribaux ont glissé vers les villes, mais les liens tribaux ne se sont pas distendus pour autant.
Le 12 octobre, avec son habituel sens de la clairvoyance, sa célèbre hauteur de vue et son immense connaissance du dossier, BHL expliquera certainement cette évolution de la situation libyenne aux auditeurs de l'IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense nationale) devant lesquels il doit prononcer une conférence de "géopolitique". Il est en effet bon que les plus hauts cadres civils et militaires sélectionnés pour intégrer cet institut prestigieux, puissent écouter les analyses des experts les plus qualifiés...

http://bernardlugan.blogspot.fr/2015/09/un-fils-du-colonel-kadhafi-sera-t-il-le.html 

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  • 4 weeks later...
  • 2 weeks later...
  • 3 weeks later...

Le Ministre des Affaires Etrangères Lybien, Mohamed Dayri, avertit officiellement que son pays risque de devenir le nouveau sanctuaire du Daech et exhorte la coalition anti-EI à inclure la Lybie dans la lutte contre ce fléau >  http://www.lepoint.fr/monde/la-libye-risque-de-devenir-le-nouveau-sanctuaire-de-l-ei-avertit-tripoli-18-11-2015-1982637_24.php

Il semblerait que depuis l'entrée en action de la Russie la milice salafiste envoie plutôt ses nouvelles recrues en Lybie où elles ont jusqu'ici bien moins de chances de se faire butter qu'en Syrie...  

 

 

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Le Ministre des Affaires Etrangères Lybien, Mohamed Dayri, avertit officiellement que son pays risque de devenir le nouveau sanctuaire du Daech et exhorte la coalition anti-EI à inclure la Lybie dans la lutte contre ce fléau >  http://www.lepoint.fr/monde/la-libye-risque-de-devenir-le-nouveau-sanctuaire-de-l-ei-avertit-tripoli-18-11-2015-1982637_24.php

Il semblerait que depuis l'entrée en action de la Russie la milice salafiste envoie plutôt ses nouvelles recrues en Lybie où elles ont jusqu'ici bien moins de chances de se faire butter qu'en Syrie...  

 

 

moins de chance .... (si tant est que se faire buter c'est une chance lol  - remarque oui après tout  oui c'est en effet leur offrir une chance de relever la moyenne du QI sur zone que de les abattre)...

donc moins de chance je n'en suis pas sur.  En effet le contexte libyen est plus simple pour intervenir ... Ce ne sont pas les Tunisiens, les Algériesn et les Egyptiens que feront obstacle au nettoyage le jour venu - bien au contraire... ce sera un plaisir.  Les amis Turcs sont loin... les Qatari et les Saoudien encore plus , quant à fuir par le nord .. nager avec une Kalash c 'est pas évident, et vers le sud .... partir en Toyota t'as besoin d'un bon gros plein et de gourde bien remplis....  des Tchadiens remontés les attendent de l'autre côté.... et dans le désert il n'y a personne pour t'entendre crier...  reste le Soudan ... mais bof il sont déja mal en point avec la communauté internationale et la route est longue, les chance de voir tes os blanchir dans le désert sont raisonnablement élevées. Dans les montagnes au sud ouest de Tripoli on les aime pas trop non plus ces fondus.  

Je suis pas en souci pour la Libye - je dirai meme qu'il y aillent tous, qu'ils s'y rassemble en nombre, pour une dernier "rave partie" .... la Libye sera leur tombeau.  

Modifié par Lezard-vert
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  • 1 month later...
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  • 2 years later...

Macron veut copiner avec les chinois et les russes?

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/01/a-tunis-emmanuel-macron-critique-l-intervention-militaire-de-l-otan-en-libye-de-2011_5250601_3212.html

Quote

A Tunis, Macron critique l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011

Pour le président de la République, qui effectuait une visite d’Etat en Tunisie, « l’idée qu’on règle la situation d’un pays de façon unilatérale et militaire est une fausse idée ».

Au deuxième jour de sa visite d’Etat à Tunis, Emmanuel Macron s’est livré, jeudi 1er février, à une critique sans détour – la plus vive qu’il ait jusqu’alors prononcée – de l’intervention de l’OTAN en 2011 en Libye, à laquelle la France avait participé à l’initiative de Nicolas Sarkozy.

S’exprimant devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le président français a déclaré que « l’Europe, les Etats-Unis et quelques autres [avaient] une responsabilité dans la situation actuelle en Libye », déclenchant les applaudissements des députés tunisiens. « Je n’oublie pas que plusieurs ont décidé qu’il fallait en finir avec le dirigeant libyen sans qu’il y ait pour autant de projet pour la suite », a dit M. Macron, qui passait en revue les dangers sécuritaires qui pèsent sur la Tunisie.

« Quoi qu’on pense d’un dirigeant », a-t-il poursuivi, cette responsabilité a consisté à « imaginer qu’on pouvait se substituer à la souveraineté d’un peuple pour décider de son futur ». « Nous avons collectivement plongé la Libye depuis ces années dans l’anomie sans pouvoir régler la situation », a-t-il ajouté.

M. Macron loue la « démocratie inédite » en Tunisie

Avant de s’envoler pour Dakar, en fin d’après-midi, M. Macron est revenu, une nouvelle fois, sur ce dossier libyen. S’il a admis que « la situation actuelle [était] d’abord due à des années de tyrannie », il a rappelé que « l’idée qu’on règle la situation d’un pays de façon unilatérale et militaire est une fausse idée ».

Temps fort de sa visite à Tunis, son intervention devant l’ARP lui a aussi fourni l’occasion de louer avec lyrisme la « démocratie inédite » en chantier en Tunisie. « Le monde arabe et toutes les rives de la Méditerranée vous regardent et ont besoin que vous réussissiez », a lancé aux députés M. Macron, ajoutant que « la page du printemps arabe et tunisien n’est pas tournée ». « Vous êtes en train de la faire vivre », a-t-il dit.

A l’heure où la transition démocratique semble marquer le pas en Tunisie, sept ans après la révolution de 2011, sous l’effet conjugué du marasme socio-économique et de velléités autoritaires de certains pans de l’appareil d’Etat, le président français a reconnu la « fragilité » et la « difficulté » du processus, tout en accordant sa confiance aux dirigeants tunisiens.

« Vous avez réussi à installer un Etat civil là où beaucoup pensaient que c’était impossible, a déclaré M. Macron. Et par cette révolution culturelle et démocratique, vous avez fait mentir ceux qui, partout dans le monde encore aujourd’hui, disent que les sociétés où l’islam est présent ne sont pas compatibles avec la démocratie. »

« La francophonie vous appartient au moins autant qu’elle appartient à la France »

La visite du chef de l’Etat à Tunis lui a également fourni l’occasion de promouvoir la francophonie. « La francophonie vous appartient au moins autant qu’elle appartient à la France », a-t-il lancé à l’adresse des députés tunisiens.

Avant de se rendre à l’Assemblée, M. Macron avait d’ailleurs inauguré l’Alliance française d’Ariana, un gouvernorat situé dans les environs de Tunis. Cinq autres antennes seront ouvertes en 2018 à travers le pays, notamment à Gabès et à Kairouan, amorçant le retour de ces structures dans le pays.

La France, premier investisseur étranger en Tunisie

L’économie était aussi au programme de la visite du président français. Devant un parterre de patrons réunis au palais des congrès de Tunis, à l’occasion du premier Forum économique Tunisie-France, M. Macron a regretté la perte de vitesse des entreprises de l’Hexagone dans le pays. Si près de 1 400 sociétés tricolores sont présentes en Tunisie, représentant quelque 140 000 emplois, la France a perdu, en 2017, sa place de premier fournisseur du pays, au profit de l’Italie. « Nous devons faire mieux et plus, a dit le chef de l’Etat, au côté du premier ministre tunisien, Youssef Chahed. J’attends la pleine mobilisation des entreprises. »

M. Macron a annoncé l’objectif d’un « doublement » du montant des investissements français dans le pays d’ici à la fin de son quinquennat. Actuellement, ce montant est d’environ 100 millions d’euros par an, ce qui place déjà la France au premier rang des investisseurs étrangers en Tunisie. Le président français était accompagné de plusieurs chefs d’entreprise, comme Stéphane Richard (Orange), Xavier Niel (vice-président du groupe Iliad et actionnaire à titre individuel du Monde) ou Alain Mérieux (BioMérieux).

Soutien à la société civile

Désireux de rencontrer des représentants de la société tunisienne, M. Macron s’est également rendu à l’Institut français de Tunis, où se déroulait une « journée franco-tunisienne de la société civile ». Le chef de l’Etat a circulé parmi les stands des associations présentes, actives pour la défense des droits civils ou pour la promotion des femmes. Il s’est notamment vu offrir l’ouvrage Etre homosexuel au Maghreb, de la sociologue Monia Lachheb. Le président français a remercié les personnes présentes pour leur « mobilisation » et pour leur « engagement ».

Avant de s’envoler pour Dakar, M. Macron s’est enfin offert une « déambulation » sous haute protection dans la médina de Tunis, accompagné de sa femme Brigitte. Il a promis aux commerçants croisés de tout faire pour que les touristes français reviennent, alors que la fréquentation touristique a connu une chute importante. Le chef de l’Etat a également visité la mosquée Zitouna, où il a plaidé pour un meilleur dialogue entre les religions.

 

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