Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Opérations au Mali


Messages recommandés

il y a 3 minutes, rendbo a dit :

ça dépend si elle s'oppose toujours... :dry:

C'est exactement ce que je voulais dire, pointer un comportement d'opposition alors qu'ils ne le sont plus. La fameuse "irresponsabilité".

On a l'impression que l'actuelle classe dominante est là pour régler des comptes.

C'est aussi pour rappeler que la junte, si elle fuit une élection (dans laquelle l'actuel chef pourrait bien se présenter en échange de sa fin de vie militaire) , c'est qu'il y a bien une opposition.

Donc je continue bien de voir une opposition qui tient un pouvoir au détriment d'un système qui reste passif et silencieux par intérêt ou par crainte.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a une heure, Deres a dit :

Pour les pays du Sahel et du Magreb, cet excentration est logique car la capitale se trouve dans la partie "utile" et peuplée du pays, pas dans la partie désertique.

Tout à fait !!!

C'est aussi logique que des dynamiques "terroristes" entreprennent de contrôler les parties "désertiques" dont l'addition forme un couloir "logistique" (trafiques en tout genres très rentables et donc corruptifs) incontrôlable et incontrôlé sans la présence d'une organisation de forces du genre Barkhane.

  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 46 minutes, Jésus a dit :

Donc je continue bien de voir une opposition qui tient un pouvoir au détriment d'un système qui reste passif et silencieux par intérêt ou par crainte.

 

Le problème est qu'il n'y a pas de système: sorti de Bamako les problématiques internationales se font très secondaires, et sorti des grandes villes les problématiques politiques disparaissent souvent au profit de logiques pratiques (qui me protège? qui rend la justice? qui permet les échanges?) voire de survie (que vais-je manger aujourd'hui?)...

  • J'aime (+1) 1
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 11 heures, Shorr kan a dit :

Je suis par principe opposé à l'ingérence sans provocatios préalables dant les affaires souveraines d'un pays, même inamical ; mais je reste étonné qu'en guise de rétorsion, pour ceux dont c'est le trip, personne n'ai proposé de juste soutenir l'opposition à la junte, pour les faire chier...

Pas assez couillu peut être ?

Les sanctions de la Cédéao reviennent tacitement à soutenir l'opposition qui demande de respecter le calendrier  - pardon on dit le "chronogramme", maintenant, c'est plus chic - de la Cédéao.

Quand la junte n'aura plus assez d'argent pour payer les fonctionnaires, les fonctionnaires mécontents devraient se rallier autour de cette opposition pour faire pression contre la junte.

J'imagine que c'est ce genre de scénario qui est en jeu derrière les sanctions.

Il y a 3 heures, Jésus a dit :

C'est tout le problème dans ce pays, Bamako est trop importante, toute la richesse s'y concentré, tous les intérêts s'y concentrent et c'est l'opinion publique des bamakois qui va souffler ce qui est bien pour Kidal, pour Gao etc.

Oui mais qui est Bamakois ? Il y a des Touareg à Bamako, comme il y a des Corses et des Auvergnats à Paris (et des Tigréens à Addis-Abebba).

  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 5 heures, papsou a dit :

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/au-sahel-la-france-poussee-dehors-903252.html

"Dans plusieurs pays du Sahel, la présence française est de plus en plus vertement remise en cause, dans un contexte marqué par la recrudescence des putschs militaires. Par Thierry Vircoulon, Université de Paris."

Alors que le Mali qui est l'épicentre de la crise sécuritaire régionale sonne la fin de l'intervention militaire française, l'urgence n'est plus de reconfigurer Barkhane ou de définir des lignes rouges pour négocier avec les groupes armés islamistes, mais de sortir du bourbier sahélien avant d'être tout simplement mis à la porte.

C'est la même ligne que Merchet : 

Le 23/11/2021 à 17:08, Wallaby a dit :

https://www.lopinion.fr/international/mali-pourquoi-la-france-doit-partir (8 janvier 2021)

Jean-Dominique Merchet

00:47 Le courage politique c'est, aujourd'hui, de partir.

01:02 Il n'y a que de mauvaises solutions aujourd'hui dans cette région du monde pour la politique de la France.

01:12 La colonisation française a été très tardive dans ce qu'on appelait alors le Soudan français, qu'on appelle aujourd'hui le Mali, le Niger. Elle a commencé à la fin du XIXe siècle. La ville de Gao, par exemple qui est la grande base militaire française dans cette région, les Français n'y sont arrivés qu'en 1898-1899, à la toute fin du XIXe siècle. C'est une colonisation superficielle [1] qui a duré 70 ans à peu près. Puis, au moment de la décolonisation, dans ce qu'on appelait la Françafrique, d'une certaine manière, les États de la région ont copié le modèle français d'État jacobin, centralisé, administratif, avec des frontières bien définies, une administration...

01:58 Et puis on a vu qu'au fil des ans tout cela s'effondrait progressivement pour revenir à des schémas beaucoup plus traditionnels et qui correspondent à l'histoire et à ce que sont réellement ces pays. Il ne faut pas oublier que le Sahel est une région du monde qui a une très longue histoire politique. Depuis le Moyen Âge, il y a eu des empires : l'empire du Mali, du Ghana, l'empire Songhaï, puis des royaumes, le royaume du Macina, puis, au XIXe siècle, ce qu'on appelait des califats, c'est à dire des pouvoirs, liés à la religion, qu'on qualifierait aujourd'hui d'États islamiques, de djihadistes [2] qui dominaient toute cette région quand les Français y sont arrivés et l'on conquise par la force.

02:45 Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que cette région renoue avec ces schémas politiques traditionnels, qui ont été effacés pendant grosso modo un siècle de colonisation et de post-colonisation, avec par exemple un contrôle assez flou du territoire : c'est des États qui n'avaient pas de frontières très bien définies, mais on voyait des zones où progressivement, l'influence du pouvoir central s'effaçait des "marches" [3] comme on pourrait dire, et on voit ça réapparaître. D'ailleurs on voit bien que ce sont dans les zones dites des "frontières" que se joue l'essentiel des opérations contre-insurrectionnelles.

05:37 Ensuite, [après l'opération Serval de 2013] il va y avoir une décision que je considère comme mauvaise, qui va être de rester dans cette région du monde, voire d'élargir le périmètre d'action à l'ensemble du Sahel, ce qu'on appelle le G5 Sahel, c'est à dire les 5 pays de la région : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger. La France n'a évidemment pas les moyens militaires, financiers, politiques, d'assumer une telle opération sur une zone aussi vaste, et on va évidemment commencer à s'enliser dans une situation qui est désormais pour tout le monde sans issue bénéfique.

06:30 D'abord, y a-t-il à partir du Sahel, une menace directe sur le territoire national français ? J'ai systématiquement depuis des années interrogé tous les responsables du renseignement français : DGSE, Conseil National du Renseignement et autres, et à chaque fois leur réponse a été la même : non nous n'avons jamais identifié de menace directe en provenance du Sahel contre le territoire national [4] ce qui crée une situation très différence de ce qu'on a pu voir par exemple en Syrie ou en Irak.

09:40 En Indochine on appelait ça la "jaunisation" des troupes. Aujourd'hui on appelle ça la "sahélisation" des troupes. En réalité ces armées ne seront jamais capables, en tout cas à horizon humain, de mener une guerre à l'occidentale sur ce terrain. Donc non, nous ne passerons pas le relai à ces troupes. Nous cherchons simplement un argument, une raison pour justifier notre départ en disant : "dès qu'ils seront à peu près capables de faire le travail on pourra partir" : ça ne marche nulle part ! L'afghanisation a échoué, l'irakisation a échoué. On part et ensuite on voit ce qui se passe, donc je ne crois pas du tout à ce discours qui est un discours qu'on entend depuis des décennies (...) comme si on n'apprenait vraiment rien de tous nos échecs passés. C'est une machine qui produit toujours le même type de réponses, et à chaque fois elles ne sont pas adaptées.

12:06 Y a-t-il une bonne solution ? Non, il n'y a que de mauvaises solutions aujourd'hui, dans cette région du monde pour la politique de la France. Ce qu'il faut c'est du courage et le courage politique c'est aujourd'hui de partir pour laisser les Africains règler entre eux leurs problèmes qui sont d'abord des problèmes africains. Évidemment cela aura un coût politique à payer, parce qu'on dira : finalement les djihadistes ont gagné. En réalité ce sera beaucoup plus compliqué que ça parce que les gouvernements négocieront et les choses se remettront en place. On verra des alliances inattendues se nouer [5] comme souvent dans cette région du monde.

12:51 Les deux principaux problèmes auxquels fait face cette région du monde notamment le Mali c'est la formidable explosion démographique, qu'elle connaît depuis une cinquantaine d'années, avec une population qui augmente de manière exponentielle, et c'est évidemment les conséquences du réchauffement climatique dans une région qui est à la limite du Sahara, donc à la limite de zones habitables [6]. C'est à ça, aujourd'hui, qu'il faut s'attacher à répondre, en partant des sociétés telles qu'elles sont et non pas telles que nous les avons construites dans un monde post-colonial [7].

[1] Oui [sur le plan culturel, voire économique peut-être] et non [au sens où cela a laissé des traces politiques durables]. Voir Charles Grémont, « Comment les Touaregs ont perdu le fleuve. Éclairage sur les pratiques et les représentations foncières dans le cercle de Gao (Mali), XIXe-XXe siècles », 2005, ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/14067-opérations-au-mali/page/194/?tab=comments#comment-635768l

[2] Comme le symbolise la surprenante remise par Édouard Philippe à Macky Sall du sabre attribué de façon incertaine à El Hadj Oumar Tall pour qui « la terreur était une arme stratégique : massacre des hommes, réduction à l’esclavage des femmes et des enfants brisaient le moral des pays menacés et amenaient certains à se rendre sans combattre » http://www.air-defense.net/forum/topic/8143-afrique-politiques-internes-et-relations-internationales/page/68/?tab=comments#comment-1263436

[3] https://www.cnrtl.fr/definition/marche

[4] Bizarrement, le son de cloche changera le 1er février 2021 (alors que Merchet s'est exprimé ci-dessus le 8 janvier) "L'objectif assumé des terroristes sahéliens est de mener des attentats en Occident, et en Europe en particulier. Le 11 septembre 2001 a été préparé dans une vallée afghane. Le 13 novembre 2015 a été conçu dans les rues de Raqqa." Bernard Emié, directeur de la DGSE à franceinfo. http://www.air-defense.net/forum/topic/18835-opération-barkhane/page/115/?tab=comments#comment-1379036

[5] Avec la Russie ?

[6] Attention aux idées reçues : le GIEC prévoit une augmentation de la pluviosité au Sahel, contrairement à la ceinture méditerranéeenne, dans la foulée du "reverdissement du Sahel" de ces dernières décennies et de l'agrandissement du lac Tchad : http://www.air-defense.net/forum/topic/18835-opération-barkhane/?do=findComment&comment=1334364

[7] Oui mais justement, à cause de la démographie elles ne seront plus jamais ce qu'elles ont été avant la colonisation. On ne s'organisera pas à 70 millions au Niger en 2050 comme on était organisé à 1 million d'habitants en 1905 https://core.ac.uk/download/pdf/39844345.pdf . Il n'existe pas un "être" immuable de ces sociétés vers lequel il suffirait de revenir.

 

  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://lavoiedelepee.blogspot.com/2021/06/le-choix-de-lembarras.html (juin 2021 - 30 janvier 2022)

Michel Goya revient loin dans le temps (intervention au Tchad en 1969) et dans la géographie (Rwanda, 1990) pour rappeler des principes simples : aider des forces faibles les rend dépendantes vis à vis de l'aide qu'on leur apporte, mais ne les renforce pas. Conclusion :

Après le succès de Serval, imaginer qu’en restant militairement au Mali, et qu’avec quelques stages de formation de type tonneau des Danaïdes prodigués par des instructeurs européens ou des centaines de millions d’euros d’aides en tout genre, on allait être relevés rapidement par une armée structurellement parmi les plus faibles et corrompues au monde, relevait de la magie. Or, la magie ne fonctionne que pour ceux qui y croient naïvement. Au bout de sept ans de Barkhane, il est peut-être temps d’ouvrir les yeux et de transformer cette opération, en commençant par se dégager du Mali.

https://lemamouth.blogspot.com/2022/02/pourquoi-il-faut-rapatrier-nos.html (2 février 2022)

La France n'a plus aucune mission au Mali, si ce n'est celle de réussir correctement et sans pertes son départ accéléré, dans les pires conditions.

Cela va mettre une pression importante sur les vols affrétés, déjà fort rares et coûteux. Mais aussi demander une solidarité de nos alliés anglo-saxons (C-17) et européens (A400M), au moins pour un pont aérien à cycle court (vers Abidjan), avant un retour par voie maritime.

La voie routière est maintenant trop problématique.

  • Triste 1
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le recrudescence des putschs militaires vient peut être justement de notre intervention sur le long terme. Au lieu de régler les problèmes politiques de ces pays, on injecte surtout depuis 10 ans des fonds et de l'entrainement dans les armées de ces pays souvent très pauvres. Le résultat n'est pas tant une augmentation de la puissance de ces armées qu'une augmentation de l'influence et du pouvoir des chefs de l'armée. Et ceux-ci veulent nécessairement concrétiser ce nouvelle équilibre des forces par l'acquisition effective du pouvoir.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 53 minutes, Deres a dit :

Le recrudescence des putschs militaires vient peut être justement de notre intervention sur le long terme. Au lieu de régler les problèmes politiques de ces pays, on injecte surtout depuis 10 ans des fonds et de l'entrainement dans les armées de ces pays souvent très pauvres. Le résultat n'est pas tant une augmentation de la puissance de ces armées qu'une augmentation de l'influence et du pouvoir des chefs de l'armée. Et ceux-ci veulent nécessairement concrétiser ce nouvelle équilibre des forces par l'acquisition effective du pouvoir.

Les actuels putschistes sont "au pouvoir" jusqu'au prochain coup d'état.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/02/03/la-france-et-ses-partenaires-europeens-envisagent-un-retrait-du-mali_6112158_3212.html

A moins d’un revirement des autorités de Bamako, la France et ses partenaires européens examinent l’opportunité et les modalités d’un retrait total de leurs troupes du Mali. L’hypothèse est bel et bien sur la table des consultations en cours entre Paris, les capitales européennes et africaines engagées dans ce pays dans la lutte contre les djihadistes.

« Il n’y a de sens à être engagé que quand on peut être efficace. Là où les conditions ne sont pas réunies, il ne faut pas rester, affirme une source diplomatique française. Cela dépendra de la posture de la junte. Mais pour l’instant, elle reste dans l’escalade et rien ne permet d’anticiper un changement. »

https://www.augsburger-allgemeine.de/politik/aussenpolitik-ist-der-einsatz-in-mali-gescheitert-id61663656.html (3 février 2022)

Les élections prévues pour février ont été repoussées de cinq ans, l'ambassadeur français et les soldats danois ont été expulsés, le gouvernement se complaît dans le flirt politique avec la Russie, l'Union des Etats d'Afrique de l'Ouest a imposé au Mali des sanctions drastiques qui ne font qu'accroître la pauvreté.

Le gouvernement français, ancienne puissance coloniale qui lutte depuis des années contre les djihadistes, envisage ouvertement de se retirer du pays. Le conflit entre le gouvernement militaire malien et Paris s'envenime de plus en plus et pourrait mettre en péril la lutte antiterroriste. Car la discorde entre Bamako et Paris fait également sonner toutes les sonnettes d'alarme à Berlin - le choc laissé par la débâcle afghane est encore trop profond. La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock remet déjà en question l'intervention de la Bundeswehr au Mali. Il s'agit du plus grand mandat allemand actuel. Depuis neuf ans, la Bundeswehr participe avec plus de 300 soldats à la mission de formation de l'UE EUTM et avec plus de 1100 soldats à la mission de l'ONU Minusma. Le Bundestag devrait bientôt se prononcer sur l'avenir de la participation aux deux missions.

"L'ambiance ici est mauvaise", dit Ulf Lässing. Les Français, en tant qu'anciens maîtres coloniaux, sont considérés comme des méchants, la déception face aux maigres succès militaires contre les islamistes se transforme de plus en plus en colère, le nombre d'attentats terroristes a récemment augmenté de manière vertigineuse. Des millions de personnes sont en fuite, des milliers sont mortes, sans compter la pauvreté galopante. Depuis des décennies, le Mali est sous perfusion de l'aide internationale au développement et ne parvient pourtant pas à se libérer de l'emprise de la misère. Il est de plus en plus évident que le conflit avec les djihadistes ne peut guère être résolu militairement.

Mais une deuxième guerre sans fin, comme celle que l'Allemagne a connue dans l'Hindou Kouch, est considérée à Berlin comme une véritable horreur. "Notre engagement n'est pas une fin en soi", déclare la ministre fédérale des Affaires étrangères Baerbock au Süddeutsche Zeitung. La sécurité des Maliens, la stabilité et le développement ne peuvent être assurés que par des réformes et le retour à la démocratie, comme le pays en a convenu avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cela ne signifie rien d'autre que cela : S'il n'y a pas de succès, les soldats allemands reprendront l'avion en direction de leur pays. Beaucoup ont compris qu'on ne gagne pas une guerre avec de bonnes intentions.

Mais Lässing est certain qu'un retrait rapide contribuerait à déstabiliser davantage le pays et à détériorer dramatiquement la situation sécuritaire. Les combattants islamistes pourraient conquérir d'autres régions, leur objectif étant de progresser en direction de la mer afin de pouvoir envoyer des bateaux de contrebande. Les problèmes risquent en outre de s'étendre à d'autres pays de la région, ce qui n'est déjà pas le cas. Cette situation est donc loin d'être simple. "Je pense qu'il y a une possibilité d'entamer un dialogue avec le gouvernement de transition du Mali", déclare l'expert de la KAS. "Il y a beaucoup d'arguments pour rester sur place". On ne fera jamais de cet Etat d'Afrique de l'Ouest une deuxième Suisse, mais le risque de pousser ici un pays encore plus loin vers l'abîme est grand. La France en particulier doit adopter un ton plus diplomatique dans l'intérêt d'une solution commune, en laissant de côté la campagne électorale, dans laquelle le président Emmanuel Macron veut délibérément montrer sa capacité à s'imposer.

Les premiers temps, lorsque les troupes internationales sont arrivées dans le pays, ont justement montré que la situation était loin d'être désespérée. Des villes comme Kidal, Gao et Tombouctou ont été libérées, l'avancée des radicaux a été stoppée. Mais l'engagement a rarement été durable. Là où les islamistes et d'autres bandes criminelles ont été chassés, le faible État malien n'a jamais réussi à combler le vide. Le gouvernement a été renversé pour la dernière fois en 2020 et en 2021, et c'est actuellement une junte militaire installée de manière non démocratique, avec à sa tête le colonel Assimi Goita comme président de transition, qui est aux commandes. On ne sait même plus qui on soutient, dit-on à Berlin. La population se range derrière les officiers - les gens ont trop souvent vu leurs dirigeants civils penser davantage à leur propre compte qu'au bien commun. Dans un pays comme le Mali, les civils qui arrivent à la tête d'un gouvernement sont généralement issus d'une petite élite qui aime entretenir ses propres réseaux et son propre solde bancaire. L'armée apparaît alors pour beaucoup comme un moindre mal.

Mais celle-ci préfère ne pas s'attarder sur les principes de l'Etat de droit. En Occident, on craint que les dirigeants maliens ne s'appuient de plus en plus sur la Russie. Des centaines de mercenaires du groupe dit "Wagner" se trouveraient au Mali. "Quand je suis allé au bureau aujourd'hui, j'ai croisé des drapeaux russes", dit Lässing. Il est certes peu probable que Moscou se jette à corps perdu dans le conflit malien, comme en Syrie, mais c'est justement la débandade des Européens qui devrait plaire au Kremlin. "La Russie parvient à créer un maximum d'insécurité avec un minimum d'engagement", explique Ulf Lässing. Les mercenaires russes auraient trouvé une sorte de "niche de marché" car, contrairement aux Allemands par exemple, ils vont au front avec leurs collègues maliens. La Bundeswehr, en revanche, s'en tient aux patrouilles, à la logistique et à la formation.

Le Parlement doit encore décider en février si elle continuera à le faire. "Si rien ne change au Mali, il ne peut pas y avoir de simple continuation", avait déjà annoncé la ministre de la Défense Christine Lambrecht en janvier. Certes, elle ajoutait : "Nous ne céderons pas, nous ne rendrons pas les choses aussi faciles aux Russes". Mais le mot "stratégie de sortie", il gronde de plus en plus fort dans le Berlin politique.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mali-il-faut-des-maintenant-commencer-a-se-replier-estime-l-ex-ministre-herve-morin-20220203

Certes «on ne replie pas 5000 hommes du jour au lendemain» et «il faut faire ça dignement, proprement», mais l'opération «Barkhane doit être revue de fond en comble et il nous faut probablement nous replier sur le Niger, bâtir un modèle dans lequel nous sommes en capacité d'intervenir en cas d'urgence», a développé le président de la région Normandie.

«Très clairement, toutes choses égales par ailleurs -ce n'est pas le même contexte-, le schéma s'approche malheureusement chaque jour de celui qu'on a connu en Afghanistan: nous sommes arrivés pour lutter contre le djihadisme, l'idée était d'avoir un accord politique, de reconstruire un État», mais la France «aujourd'hui apparaît de plus en plus comme une force d'occupation», donc «le but de notre intervention militaire a échoué», a-t-il constaté. «L'équation» était de toute façon «impossible» selon lui, car «quels que soient tous les moyens déployés, qui sont énormes», les territoires à reconquérir sont «gigantesques». Qui plus est, «on est sur des guerres asymétriques, entre d'un côté la puissance militaire des forces occidentales, et de l'autre du terrorisme, du harcèlement, de l'attentat». L'ancien ministre a en outre estimé que le renvoi de l'ambassadeur français par la junte au pouvoir au Mali était «très clairement une rupture».

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mercredi qu'un débat serait organisé au Parlement pour évoquer l'engagement militaire de la France au Mali.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.aa.com.tr/fr/afrique/mali-une-délégation-du-csp-arrivée-à-rome-en-labsence-du-ministre-de-la-réconciliation/2489508 (30 janvier 2022)

« Sur demande des autorités de Transition du Mali, l’ONG italienne ARA PACIS a initié une réunion de médiation à Rome pour un rapprochement entre le CSP et le gouvernement, ainsi que l’autre tendance de la plate-forme qui n’est pas membre du CSP », a précisé Mohamed Elmaouloud Ramadane porte–parole de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA).

https://malijet.com/les_faits_divers_au_mali/lettres_ouvertes_mali/266500-nicolas-normand%2C-l’ancien-ambassadeur-de-la-france-”le-mali-doit.html

Après avoir invité les groupes armés pour une séance de travail sur la migration, l’Italie se met désormais sur une pente de la provocation. C’est le constat fait par l’ancien ambassadeur de la France au Mali, Nicolas Normand.

“Mais quant à l’Italie à quel titre elle invite les membres du CSP ? Elle pense que les membres des groupes armés contrôlent le flux migratoire donc qu’il faut négocier avec eux. C’est ce que la diplomatie italienne pense, mais c’est inacceptable” a estimé, Nicolas Normand. Il enfonce le clou, en disant que Bamako doit expulser l’ambassadeur d’Italie et non celui de la France.

 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 17 minutes, Wallaby a dit :

https://www.aa.com.tr/fr/afrique/mali-une-délégation-du-csp-arrivée-à-rome-en-labsence-du-ministre-de-la-réconciliation/2489508 (30 janvier 2022)

« Sur demande des autorités de Transition du Mali, l’ONG italienne ARA PACIS a initié une réunion de médiation à Rome pour un rapprochement entre le CSP et le gouvernement, ainsi que l’autre tendance de la plate-forme qui n’est pas membre du CSP », a précisé Mohamed Elmaouloud Ramadane porte–parole de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA).

https://malijet.com/les_faits_divers_au_mali/lettres_ouvertes_mali/266500-nicolas-normand%2C-l’ancien-ambassadeur-de-la-france-”le-mali-doit.html

Après avoir invité les groupes armés pour une séance de travail sur la migration, l’Italie se met désormais sur une pente de la provocation. C’est le constat fait par l’ancien ambassadeur de la France au Mali, Nicolas Normand.

“Mais quant à l’Italie à quel titre elle invite les membres du CSP ? Elle pense que les membres des groupes armés contrôlent le flux migratoire donc qu’il faut négocier avec eux. C’est ce que la diplomatie italienne pense, mais c’est inacceptable” a estimé, Nicolas Normand. Il enfonce le clou, en disant que Bamako doit expulser l’ambassadeur d’Italie et non celui de la France.

 

 

Si la France a échoué qu'on laisse faire les autres. 
Si on sort du Mali, tu verras la population quelques mois plus tard entrain de pleurer en accusant la France d'être partie. 
Et encore quelques temps apres, tu verras les crises alimentaires et autres. 

Si la Russie veut jouer très bien mais elle prend les immigrés, si l'Italie veut agir pour limité l'immigration qui va suivre, je dis bravo. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, wagdoox a dit :

Si la France a échoué qu'on laisse faire les autres. 
Si on sort du Mali, tu verras la population quelques mois plus tard entrain de pleurer en accusant la France d'être partie. 
Et encore quelques temps apres, tu verras les crises alimentaires et autres. 

Si la Russie veut jouer très bien mais elle prend les immigrés, si l'Italie veut agir pour limité l'immigration qui va suivre, je dis bravo. 

non t’inquiète, les immigrés maliens , on continuera à en bénéficier .... et Merkel n'est plus là .. donc on a pas à craindre que nos amis Allemands nous volent la vedette. 

Ne faut il pas craindre  une immigration Malienne vers le Sénégal ?

Et le Tchad dans cette histoire il a évolué comment depuis l'assassinat de son ex président ? le Tchad est il toujours un ami de la France ?

Modifié par Lezard-vert
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 19 heures, Wallaby a dit :

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mali-il-faut-des-maintenant-commencer-a-se-replier-estime-l-ex-ministre-herve-morin-20220203

Certes «on ne replie pas 5000 hommes du jour au lendemain» et «il faut faire ça dignement, proprement», mais l'opération «Barkhane doit être revue de fond en comble et il nous faut probablement nous replier sur le Niger, bâtir un modèle dans lequel nous sommes en capacité d'intervenir en cas d'urgence», a développé le président de la région Normandie.

Cette vraie ou fausse bonne idée de "repli vers le Niger" est un "casse-tête" : 

Le 01/02/2022 à 21:04, Wallaby a dit :

https://www.nicematin.com/faits-de-societe/dos-au-mur-paris-se-donne-15-jours-pour-trancher-sur-l-avenir-de-sa-presence-au-mali-743492 (1er février 2022)

En outre, la relocalisation de Takuba promet d'être un casse-tête: le Niger voisin a fait savoir qu'il n'accueillerait pas cette task force. Quant au Burkina Faso, il vient de connaître un coup d'Etat.

https://www.lepoint.fr/afrique/sahel-que-se-passe-t-il-autour-de-la-task-force-takuba-27-01-2022-2462358_3826.php

Le Niger voisin a d'ores et déjà fait savoir qu'il n'accueillerait pas cette task force.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://malijet.com/la_societe_malienne_aujourdhui/actualite_de_la_nation_malienne/266503-opération-de-sauvetage-du-mali-les-fama-promettent-l’enfer-aux-t.html

Dans un communiqué datant du lundi, 31 janvier 2022, la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA) explique les exploits engrangés sur le théâtre des opérations par les FAMa.

Il ressort de ce  communiqué, que dans la poursuite de la dynamique offensive de recherche et de destruction des terroristes et leurs sanctuaires par les Forces Armées Maliennes, conformément au Plan Maliko et l’opération Kėlėtigui, les acquis opérationnels se renforcent face à des terroristes de plus en plus fébriles en débandade adoptant l’évitement et se dissipant dans la population comme mode d’action avec des capacités de nuisance reposant désormais sur la pose des engins explosifs improvisés (EEI), le sabotage des réseaux GSM et des tirs indirects.

Depuis le dernier communiqué de l’Etat-major général des Armées en date du 25 janvier 2022, en plus des activités de routine de sécurisation de foires, d’escortes, de relèves des unités, de patrouilles de sécurisation des personnes et des biens et de lutte contre la contrebande, l’exploitation des renseignements et les opérations aéroterrestres particulièrement en zones centre et sud se sont poursuivies avec les actions majeures résumées comme suit.

Dans la région de Nara, l’effort a porté sur la recherche du renseignement, particulièrement sur les terroristes se dissimulant dans la population et leurs complices, de même que la surveillance des axes de mobilité le long de la frontière avec la Mauritanie, permettant d’opérer avec précision et efficacité.

Quant aux régions de Sikasso, Bougouni et Koutiala, des reconnaissances offensives conduites dans les secteurs de Tandio, Diaraman, Goulė, Ourikela y compris le long de la frontière avec le Burkina Faso ont permis la destruction à l’artillerie et la fouille d’une base terroriste dans les collines de Tandio. Le bilan matériel est le suivant: la récupération de 2 véhicules Toyota numéro AB 3484 MD et BC 2104 MD en bon état abandonnés par les terroristes; l’interpellation d’un suspect mis à la disposition de la gendarmerie nationale.

Dans les régions de Ségou et Mopti, les reconnaissances offensives avec de violents combats dans les cercles de Koro, Bankass et Niono suivies de frappes ariennes particulièrement dans la forêt de Songo ont permis de : neutraliser 4 bases terroristes, 6 plots logistiques détruits, 43 terroristes, recuperer 31 motos, 6 véhicules, 1 camion et bruler 9 motos. Armements récupérés : 18 AK 47, 2 mitrailleuses 12,7 mm, 2 mitrailleuses 14,5 mm, 6 mitrailleuses PKM, 3 lance-roquettes anti chars (LRAC), 1 pistolet artisanal, plusieurs caisses de munitions de tous calibres.

Autres matériels récupérés : 2 groupes électrogènes, 1 machine à souder, 1000 litres de carburant, 12 sacs de 100 kg d’engrais et des matériels de fabrication d’engins explosifs improvisés ; 20 tonnes de riz enlevés à la population ; des téléphones portables et des moyens de communication radio.

Dans le cercle de Tenenkou, une reconnaissance offensive à Ténéma, Dyinkel et Kora a permis d’interpeler 5 terroristes, collectant la Zakat et récupérer 10 tonnes de céréales. L’état-major général des Armées remarque que le présent bilan a évolué, comparé à celui de la semaine dernière, malgré le mode d’action de l’évitement adopté par les terroristes en débandade en zones sud et centre.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mali-groupes-armes-du-nord-et-junte-signent-un-accord-pour-dissiper-les-tensions-20220203

Des groupes armés du nord du Mali signataires d'un important accord de paix avec Bamako se sont entendus mercredi à Rome avec la junte pour dissiper les tensions qui les opposent, a indiqué jeudi 3 février un porte-parole de ces groupes.

Les groupes armés et le gouvernement ont conclu mercredi à Rome un accord qui «va faciliter les liens», a dit à l'AFP Moussa Ag Acharatoumane, porte-parole de la structure réunissant les différents groupes.

L'État «s'engage» par cet accord à des actes concrets pour la mise en œuvre de l'accord d'Alger, a dit un signataire à l'AFP sous le couvert de l'anonymat. Le texte de l'accord n'a pas été publié. Les groupes armés ont créé en mai 2021, en Italie déjà, un Cadre stratégique permanent (CSP) pour parler d'une seule voix. Les relations entre le CSP et les autorités se sont tendues en octobre quand le ministre de la Réconciliation, le colonel-major Ismaël Wagué, a demandé au corps diplomatique de ne pas reconnaître le CSP en tant qu'entité légitime.

En décembre, les groupes armés ont boycotté des consultations organisées par la junte et censées l'aider à définir la durée et le contenu d'une période de transition avant un retour des civils au pouvoir. Par l'accord conclu en Italie, l'État devient membre du CSP, dont il assurera ponctuellement la présidence tournante, a dit M. Ag Acharatoumane. Les discussions de Rome, auxquelles a participé le ministre Wagué, ont été organisées par une ONG italienne, Ara Pacis, qui n'a pu être jointe. Contactées par l'AFP, les autorités italiennes ont décliné tout commentaire.

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

On redécouvre l'eau chaude ... Tout ceci était déjà clairement dit un peu partout dès la fin de l'opération Serval puis lors du lancement de Barkhane. Pleins d'acteurs disait clairement qu'après les actions militaires devait venir les actions politiques. Mais on n'a jamais rien vu venir, juste une installation de Barkhane dans le temps puis en essayant de substituer aux troupes françaises d'abord des troupes maliennes puis suite à cet échec des troupes africaines et européennes.

Au final, le politique n'a rien obtenu sauf que dans les faits la situation est encore pire puisque la haine contre els français s'est encore accumulé car cela arrange tout le monde sauf nous. Les russes peuvent s'implanter tranquillement et nous pouvons être certains que les islamistes vont faire un jeu de dupe avec le pouvoir actuel en lui vendant un calme apparent en échange de les laisser s'implanter tranquillement à nouveau dans le nord du pays. Et dans 5 ou 10 ans, ils se sentiront assez fort pour attaquer le sud en rompant les accords. Et on se demandera si il faut qu'on intervienne pour sauver le Mali. On a seulement claqué 10 milliards d'euros plus l'usure des hommes et du matériel pour gagner 10 ans avant le retour à la case départ.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, Alexis a dit :

Il faut souhaiter aussi que d'ici là les djihadistes ne se soient pas suffisamment renforcés pour tenter une nouvelle cavalcade sur Bamako comme en janvier 2013. Alors - et à mon avis alors seulement - il me semble que la France devrait intervenir, et refaire Serval :angry:

Pourquoi ? Qu'avons nous à y gagner ?

 

Non, laissons donc les djihadises gagner. Après tout, soit les Africains seront contents de vivre sous leur joug et le pays se stabilisera, soit ils ne le seront pas et ce sera au tour des djihadistes de devoir gérer une insurrection contre leur pouvoir.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 4 heures, Teenytoon a dit :

Et sinon, les laisser se démerder tout seul avec les russes, non ?

C’est oublier qu’on est sensé être là bas :

- pour éviter la formation d’un nid à djihadiste dont il n’est pas tout à fait exclu qu’il s’en prenne à la France

- pour soutenir la démocratie africaine et éviter que toute la zone tourne au foutoir

- pour protéger nos ressortissants et nos intérêts commerciaux ou industriels 

- pour empêcher qu’un autre y aille à notre place

- parce qu’il faut bien admettre une louche et trouble fascination des français pour les légionnaires et l’odeur du sable chaud (je suis sérieux :tongue:)


Comme rien n’a été résolu, les motivations pour s’ingérer dans les histoires maliennes restent d’actualité ; et comme rien n’a été résolu, ça serait con de continuer à s’ingérer de la même manière.

Ça tourne en boucle

Je ne suis pas expert et ma petite expérience africaine est désormais ancienne, mais je tente :

 

Le régime politique d’un pays, les conflits ethniques, les conflits religieux ne nous concernent pas plus que les autres citoyens du monde. S’il y a quelque chose à faire, c’est avec l’ONU et l’Union Africaine, en évitant les leaderships qui nous expose forcément aux accusations de néocolonialisme

Mise en danger de nos concitoyens, c’est intervention ponctuelle et évacuation. Si cette mise en danger provient de l’hostilité d’un gouvernement, rien n’empêche de lui distribuer 2 ou 3 baffes au passage

Catastrophe naturelle ou humanitaire : on y va en soutien et accompagnement des ONG, simplement parce qu’on a plus de ressources et de moyens prépositionnés que d’autres

Agression étatique directe contre nos intérêts majeurs : on a une force de frappe diplomatique économique et juridique,  mais j’ai parfois l’impression qu’on dégaine nos paras avant d’avoir envoyé nos avocats.

 

 

Sur cette base clarifiée qui il me semble ne prend pas l’Afrique de haut, il me semble que le Continent a pour nous un intérêt géostratégique majeur, question d’histoire, de culture, de langue, de proximité géographique et de brassage de populations, de polarisation américano-chinoise…

 

Je crois que ça a été un peu oublié, et qu’on en est aujourd’hui quelque part entre indifférence et exaspération réciproque. Il me semble que la France universaliste aurait un rôle à jouer pour remobiliser l’Europe sur ce sujet pour une politique coordonnée et partagée avec les Africains.

 

Déjà, le concept de fraternité, ça sonne old-school mais ça fait chaud au cœur. Mettons bienveillance, c’est plus moderne… Cette bienveillance lle serait facilitée si on réactivait le principe de la coopération, avec des coopérants sur place, à FAIRE des choses et à le montrer.
 

Le reste, c’est la vie : se trouver des intérêts communs, les négocier… L’aide au développement actuelle n’est pas formidablement convaincante : je me contenterai bien d’une action concentrée sur la démographie et l’environnement, qui sont évidemment de l’intérêt direct des africains mais presque autant du notre. Le reste : à l’économie de marché.

Et Barkhanes à la poubelle si tu veux. Mais il ne faut pas plus se désintéresser de l’Afrique que d’essayer d’en faire sa petite bonne.

Modifié par Hirondelle
  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 2 minutes, Hirondelle a dit :

Le régime politique d’un pays, les conflits ethniques, les conflits religieux ne nous concernent pas plus que les autres citoyens du monde. S’il y a quelque chose à faire, c’est avec l’ONU et l’Union Africaine, en évitant les leaderships qui nous expose forcément aux accusations de néocolonialisme

Organisations qui obtiennent encore moins de résultats que nous...

il y a 3 minutes, Hirondelle a dit :

Déjà, le concept de fraternité, ça sonne old-school mais ça fait chaud au cœur. Mettons bienveillance, c’est plus moderne… Cette bienveillance lle serait facilitée si on réactivait le principe de la coopération, avec des coopérants sur place, à FAIRE des choses et à le montrer.

Néocolonialisme évidemment (et malheureusement je n'exagère même pas).

il y a 4 minutes, Hirondelle a dit :

Le reste, c’est la vie : se trouver des intérêts communs, les négocier… L’aide au développement actuelle n’est pas formidablement convaincante : je me contenterai bien d’une action concentrée sur la démographie et l’environnement, qui sont évidemment de l’intérêt direct des africains mais presque autant du notre. Le reste : à l’économie de marché.

Aide au développement qui s'auto suffit à elle-même sans réelle finalité: entretien des institutions locales corrompues et des ONG, détournement des compétences...

Quant à l'économie de marché on sait que dans ces éco systèmes elle ne suffit certainement pas...

Et démographie comme environnement sont inentendables ou du luxe. Il y a quelques années un PM (Mali peut-être, ou Niger, je ne sais plus) titrait "mes ministres sont des imbéciles" dans une interviews car ceux-ci s'obtistaient à ne pas restreindre les naissances au vu du ratio hab/km2 comprenant le désert recouvrant une large part du pays...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 47 minutes, Hirondelle a dit :

C’est oublier qu’on est sensé être là bas :

- pour éviter la formation d’un nid à djihadiste dont il n’est pas tout à fait exclu qu’il s’en prenne à la France

C'est exclu par Merchet et ses sources : 

06:30 D'abord, y a-t-il à partir du Sahel, une menace directe sur le territoire national français ? J'ai systématiquement depuis des années interrogé tous les responsables du renseignement français : DGSE, Conseil National du Renseignement et autres, et à chaque fois leur réponse a été la même : non nous n'avons jamais identifié de menace directe en provenance du Sahel contre le territoire national [4] ce qui crée une situation très différence de ce qu'on a pu voir par exemple en Syrie ou en Irak.

Le 23/11/2021 à 17:08, Wallaby a dit :

https://www.lopinion.fr/international/mali-pourquoi-la-france-doit-partir (8 janvier 2021)

Jean-Dominique Merchet

00:47 Le courage politique c'est, aujourd'hui, de partir.

01:02 Il n'y a que de mauvaises solutions aujourd'hui dans cette région du monde pour la politique de la France.

01:12 La colonisation française a été très tardive dans ce qu'on appelait alors le Soudan français, qu'on appelle aujourd'hui le Mali, le Niger. Elle a commencé à la fin du XIXe siècle. La ville de Gao, par exemple qui est la grande base militaire française dans cette région, les Français n'y sont arrivés qu'en 1898-1899, à la toute fin du XIXe siècle. C'est une colonisation superficielle [1] qui a duré 70 ans à peu près. Puis, au moment de la décolonisation, dans ce qu'on appelait la Françafrique, d'une certaine manière, les États de la région ont copié le modèle français d'État jacobin, centralisé, administratif, avec des frontières bien définies, une administration...

01:58 Et puis on a vu qu'au fil des ans tout cela s'effondrait progressivement pour revenir à des schémas beaucoup plus traditionnels et qui correspondent à l'histoire et à ce que sont réellement ces pays. Il ne faut pas oublier que le Sahel est une région du monde qui a une très longue histoire politique. Depuis le Moyen Âge, il y a eu des empires : l'empire du Mali, du Ghana, l'empire Songhaï, puis des royaumes, le royaume du Macina, puis, au XIXe siècle, ce qu'on appelait des califats, c'est à dire des pouvoirs, liés à la religion, qu'on qualifierait aujourd'hui d'États islamiques, de djihadistes [2] qui dominaient toute cette région quand les Français y sont arrivés et l'on conquise par la force.

02:45 Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que cette région renoue avec ces schémas politiques traditionnels, qui ont été effacés pendant grosso modo un siècle de colonisation et de post-colonisation, avec par exemple un contrôle assez flou du territoire : c'est des États qui n'avaient pas de frontières très bien définies, mais on voyait des zones où progressivement, l'influence du pouvoir central s'effaçait des "marches" [3] comme on pourrait dire, et on voit ça réapparaître. D'ailleurs on voit bien que ce sont dans les zones dites des "frontières" que se joue l'essentiel des opérations contre-insurrectionnelles.

05:37 Ensuite, [après l'opération Serval de 2013] il va y avoir une décision que je considère comme mauvaise, qui va être de rester dans cette région du monde, voire d'élargir le périmètre d'action à l'ensemble du Sahel, ce qu'on appelle le G5 Sahel, c'est à dire les 5 pays de la région : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger. La France n'a évidemment pas les moyens militaires, financiers, politiques, d'assumer une telle opération sur une zone aussi vaste, et on va évidemment commencer à s'enliser dans une situation qui est désormais pour tout le monde sans issue bénéfique.

06:30 D'abord, y a-t-il à partir du Sahel, une menace directe sur le territoire national français ? J'ai systématiquement depuis des années interrogé tous les responsables du renseignement français : DGSE, Conseil National du Renseignement et autres, et à chaque fois leur réponse a été la même : non nous n'avons jamais identifié de menace directe en provenance du Sahel contre le territoire national [4] ce qui crée une situation très différence de ce qu'on a pu voir par exemple en Syrie ou en Irak.

09:40 En Indochine on appelait ça la "jaunisation" des troupes. Aujourd'hui on appelle ça la "sahélisation" des troupes. En réalité ces armées ne seront jamais capables, en tout cas à horizon humain, de mener une guerre à l'occidentale sur ce terrain. Donc non, nous ne passerons pas le relai à ces troupes. Nous cherchons simplement un argument, une raison pour justifier notre départ en disant : "dès qu'ils seront à peu près capables de faire le travail on pourra partir" : ça ne marche nulle part ! L'afghanisation a échoué, l'irakisation a échoué. On part et ensuite on voit ce qui se passe, donc je ne crois pas du tout à ce discours qui est un discours qu'on entend depuis des décennies (...) comme si on n'apprenait vraiment rien de tous nos échecs passés. C'est une machine qui produit toujours le même type de réponses, et à chaque fois elles ne sont pas adaptées.

12:06 Y a-t-il une bonne solution ? Non, il n'y a que de mauvaises solutions aujourd'hui, dans cette région du monde pour la politique de la France. Ce qu'il faut c'est du courage et le courage politique c'est aujourd'hui de partir pour laisser les Africains règler entre eux leurs problèmes qui sont d'abord des problèmes africains. Évidemment cela aura un coût politique à payer, parce qu'on dira : finalement les djihadistes ont gagné. En réalité ce sera beaucoup plus compliqué que ça parce que les gouvernements négocieront et les choses se remettront en place. On verra des alliances inattendues se nouer [5] comme souvent dans cette région du monde.

12:51 Les deux principaux problèmes auxquels fait face cette région du monde notamment le Mali c'est la formidable explosion démographique, qu'elle connaît depuis une cinquantaine d'années, avec une population qui augmente de manière exponentielle, et c'est évidemment les conséquences du réchauffement climatique dans une région qui est à la limite du Sahara, donc à la limite de zones habitables [6]. C'est à ça, aujourd'hui, qu'il faut s'attacher à répondre, en partant des sociétés telles qu'elles sont et non pas telles que nous les avons construites dans un monde post-colonial [7].

[1] Oui [sur le plan culturel, voire économique peut-être] et non [au sens où cela a laissé des traces politiques durables]. Voir Charles Grémont, « Comment les Touaregs ont perdu le fleuve. Éclairage sur les pratiques et les représentations foncières dans le cercle de Gao (Mali), XIXe-XXe siècles », 2005, ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/14067-opérations-au-mali/page/194/?tab=comments#comment-635768l

[2] Comme le symbolise la surprenante remise par Édouard Philippe à Macky Sall du sabre attribué de façon incertaine à El Hadj Oumar Tall pour qui « la terreur était une arme stratégique : massacre des hommes, réduction à l’esclavage des femmes et des enfants brisaient le moral des pays menacés et amenaient certains à se rendre sans combattre » http://www.air-defense.net/forum/topic/8143-afrique-politiques-internes-et-relations-internationales/page/68/?tab=comments#comment-1263436

[3] https://www.cnrtl.fr/definition/marche

[4] Bizarrement, le son de cloche changera le 1er février 2021 (alors que Merchet s'est exprimé ci-dessus le 8 janvier) "L'objectif assumé des terroristes sahéliens est de mener des attentats en Occident, et en Europe en particulier. Le 11 septembre 2001 a été préparé dans une vallée afghane. Le 13 novembre 2015 a été conçu dans les rues de Raqqa." Bernard Emié, directeur de la DGSE à franceinfo. http://www.air-defense.net/forum/topic/18835-opération-barkhane/page/115/?tab=comments#comment-1379036

[5] Avec la Russie ?

[6] Attention aux idées reçues : le GIEC prévoit une augmentation de la pluviosité au Sahel, contrairement à la ceinture méditerranéeenne, dans la foulée du "reverdissement du Sahel" de ces dernières décennies et de l'agrandissement du lac Tchad : http://www.air-defense.net/forum/topic/18835-opération-barkhane/?do=findComment&comment=1334364

[7] Oui mais justement, à cause de la démographie elles ne seront plus jamais ce qu'elles ont été avant la colonisation. On ne s'organisera pas à 70 millions au Niger en 2050 comme on était organisé à 1 million d'habitants en 1905 https://core.ac.uk/download/pdf/39844345.pdf . Il n'existe pas un "être" immuable de ces sociétés vers lequel il suffirait de revenir.

 

 

  • J'aime (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Restaurer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

  • Statistiques des membres

    5 967
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Stevendes
    Membre le plus récent
    Stevendes
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...