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Opérations au Mali


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Je ne pense pas que donner les reines du nord au MLNA serait une bonne idée. D'abord ils ne sont pas en positions de force, et n'oublions pas que certains chez les touaregs n'ont pas hésité à s'allier à des Islamistes pour atteindre leurs buts. Difficile de faire complètement confiance a des groupes qui ont montré un très grand opportunisme toute le long de la crise.

Ensuite les Maliens n'accepterons certainement de céder le nord au MLNA, et il est hors de question de se fâcher clairement avec les Maliens. Et puis ce serait un fâcheux précédent pour les autres pays de la région, cela nous mettrait dans la posture du néocolonialiste qui choisi pour les autres. Enfin il n'est même pas évident que le MLNA est une réel légitimité sur le nord. Les touaregs ne semblent pas être majoritaire ni à Gao, ni à Tomboucto. Il n'y a que Kidal qui semble être leur véritable fief, ce qui fait un peu léger pour réclamer tout le nord du Mali.

A partir de là de toute manière ce sera les discussions entre les pays Africains , le Mali devra faire des efforts conséquents. cette mise sous tutelle du MNLA  me semblait nécessaire dans un objectif viable et l'Armée Malienne laché seul au Nord risque de "bordelisé" le conflit encore plus. Tout ce qui aménera ses gens à l'autodétermination sera une bonne solution car durable et respectueuse des grands principes.

La gestion du président Malien Actuel n'est pas meilleur que celle du MLNA de toute manière. J'ai bien l'impression que la force Africaine préfère que la France garde un regard sur l'opération de libération. sinon la force Africaine serait devant et nous derrière pour du soutient.

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A priori oui, puisque pas de traces d'explosion quelconque. Mais c'est surprenant, sachant que les véhicules ont été aéroportés, ils ont du bien révisés avant d'entrer dans l'avion. Et potentiellement ça peut se parachuter un VBL ?

"C'est un matériel largable : trois VBL peuvent être transportés dans un Hercules pour être parachutés d'urgence sur un théâtre de conflits."

D'après le site du 1er RHP oui.

http://www.rhp1.terre.defense.gouv.fr/m2_Materiel.html

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Les touaregs n'ont pas de pays mais un vaste territoire de nomadisme qui s'étend sur plusieurs pays. Je ne pense pas qu'il faille donner un territoire comme une réserve d'indiens avec un peseudo gouvernement ou créer un 2nd état d'Israël ..etc.

Il ne faut pas regarder avec nos yeux d'occidentaux, il faut essayer de comprendre ce peuple. Personnes ne peut les diriger , ils ont toujours fait des renversement d'alliance en fonction de leurs intérêts commerciaux.

Les Touaregs sont un peu comme les roms en Europe. Il faut la reconnaissance d'un peuple et peut être un passeport spécifique inter-régional : Niger, Lybie, Algerie, Malie, Mauritanie et Maroc

Il faut leur garantir des routes commerciales.

Faites les exister comme peuple nomade et vous verrez que tout redeviendra normal. Le plus dur, c'est d'obtenir l'acceptation des pays limitrophes au Sahel.

+1

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Oui mais çà plus le fait que le MNLA ait semble-t-il pris la main à Kidal ne doit pas faire oublier l'essentiel de cette guerre.

Derrière la reconquête il va falloir "reconstruire"

-un état malien

-une identité Touareg ...

Faire la bandeira contre des Mickeys en pick-up c'est bien, mettre en place une solution pérenne dans la région qui garantisse nos intérêts c'est mieux. C'est d'ailleurs pour çà qu'on fait la guerre en ce moment. Éliminer la capacité de nuisance de l'islamisme radical en zone sub-saharienne passera aussi par la mise en place de régimes fiables donc viables ... Sinon on est au Mali pour 40 ans comme au Tchad

oui
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En effet, comment nos Rafales  et nos hélicos vont faire la différence entre les membres du MNLA et les membre d'AQMI ?

Ils ont tout les deux les mêmes armes et les mêmes moyens de transports : Le Pick-up avec au dessus la 12,7 mm !

Si ils veulent vraiment faire cette guerre, il va falloir qu'ils communiquent leur moindre fait et gestes et à notre état major...

Serait pas étonné que les colonnes du MNLA soient accompagnées d'éléments du Service Action...

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Serait pas étonné que les colonnes du MNLA soient accompagnées d'éléments du Service Action...

Pas impossible en effet. On a toujours conservé une certaine bienveillance à l'égard des touaregs. Maintenant si cela s'avère vrai, ça voudrait dire que l'on a déjà pris parti dans cette affaire, en dépit des alliances douteuses du MNLA dans un passé très récent....

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Pas impossible en effet. On a toujours conservé une certaine bienveillance à l'égard des touaregs. Maintenant si cela s'avère vrai, ça voudrait dire que l'on a déjà pris parti dans cette affaire, en dépit des alliances douteuses du MNLA dans un passé très récent....

+1

Et le parti pris, peut être celui de l'efficacité. En tout cas si c'est le cas , je dis Bravo aux gars qui serait arrivés à les retourner contre l'Aqmi.

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Urgent:l'armée française a pris l'aéroport de Tombouctou et a réussi à prendre le contrôle des accès

www.cridem.org/C_Info.php?article=639061

28-01-2013 06:51 - Les soldats français et maliens contrôlent les accès de Tombouctou - [Vidéos]

Les soldats français et maliens contrôlent les accès de Tombouctou - [Vidéos]

A l'issue d'une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit, des soldats français et maliens contrôlaient lundi matin les accès et l'aéroport de Tombouctou, un des grands bastions islamistes.

Des soldats français et maliens ont atteint un des leur principal objectif au Mali. Ils contrôlaient lundi matin les accès et l'aéroport de Tombouctou, à l'issue d'une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit, a annoncé le porte-parole de l'état-major des armées (EMA) à Paris.

Le colonel Thierry Burkhard a précisé que les forces françaises et africaines contrôlaient désormais la "Boucle du Niger" entre les deux bastions islamistes de Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, et Gao, à 1.200 km au nord-est de la capitale malienne.

Les soldats français et maliens n'ont rencontré "aucune résistance" des islamistes, a confirmé un officier supérieur de l'armée malienne. "Il n'y a aucun problème de sécurité en ville", a ajouté cette source.

Selon le porte-parole, la manoeuvre conjointe des forces françaises de l'opération Serval et des forces maliennes s'est déroulée avec un appui de patrouilles d'avions de chasse français. Le groupement tactique interarmes (GTIA) 21, venant de l'axe Diabali, Néré, Goundam a saisi l'aéroport de Tombouctou. Dans le même temps, un largage de parachutistes avait pour objet de bloquer les "exfiltrations ennemies" tandis qu'un groupement aéromobile (hélicoptères) était engagé en appui de ces deux forces.

Dimanche, soldats français et maliens progressaient parallèlement par voie terrestre en direction de Tombouctou. "Près d'une vingtaine" de frappes ont été menées dans les régions de Gao et Tombouctou "ces dernières 36 heures", a indiqué le ministère français de la Défense dans un communiqué dimanche.

"Une opération très compliquée qui a été très bien menée"

Au lendemain de la reconquête de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, des "éléments précurseurs" de l'armée malienne ont pu s'infiltrer dans la périphérie de Tombouctou, avait indiqué un haut gradé de l'armée malienne, qui a requis l'anonymat. "Les troupes maliennes et françaises avancent en direction de Tombouctou, sans rencontrer de résistance, aucune résistance", avait insisté cette source.

"Nous regagnons une série de villes avec les maliens", a confirmé lundi sur France 2 le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, indiquant que "si les Français n'étaient pas intervenus, il n'y aurait plus de Mali". "C'est une opération très compliquée qui a été très bien menée", a-t-il ajouté.

www.cridem.org/C_Info.php?article=639061

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Urgent:l'assaut contre les islamistes imminent

www.cridem.org/C_Info.php?article=639065

28-01-2013 11:10 - 'La bataille de Tombouctou est sur le point de commencer' - [Videos]

'La bataille de Tombouctou est sur le point de commencer' - [Videos]

Embarqué auprès de l'armée française depuis quinze jours, l'envoyé spécial de France 24, Matthieu Mabin, suit la progression des forces régulières dans le nord du Mali et nous fait le récit des derniers évènements:

"Après avoir reconquis la ville de Gao, bastion islamiste situé à 1 200 km au nord-est de Bamako, la bataille de Tombouctou est sur le point de commencer. Tôt ce matin, les soldats français accompagnés de l’armée malienne se sont massés aux abords de la ville avec une somme considérable d’équipements et de blindés. Il faut rappeler que l’armée n’agit ici officiellement qu’en soutien de l’armée malienne.

Le terrain a été préparé par l’aviation française. Les mirages 2000 et les Rafale ont détruit les positions des islamistes dans ce vaste désert qui sépare les positions françaises des abords de la ville.

Les soldats n'ont jusqu'à présent rencontré aucune résistance au sol de la part des rebelles islamistes. La bataille est totalement inégale.Attaquer Tombouctou est un symbole fort pour le Mali : cette ville martyrisée depuis presqu’un an par ces groupes islamistes, dont Ansar Dine, cette ville où les mausolées ont été ravagés, cette ville dénaturée par la charia. Les rares témoignages font état d’une situation sociale absolument désastreuse.

Après la libération, l'hystérie

Quand nous traversons ces villes libérées, les habitants frôlent l’hystérie en voyant circuler les blindés de l’armée française et malienne. Ils sortent de leur maison pour brandir des drapeaux et crier "Mali". Une libération au sens littéral. Cette population retrouve le goût de la liberté après avoir vécu dans la terreur et sous la contrainte de la charia. Les témoignages sont terribles : ils parlent de sanctions des islamistes qui coupaient les mains des voleurs, des femmes contraintes de se voiler et des hommes à qui on coupait le bas de pantalon.

Ils rapportent que les combattants islamistes ont pris la fuite très rapidement en abandonnant derrière eux leurs armes et leurs véhicules. Ils se donnent pour la plupart l’apparence de civils pour se fondre dans la population, et foncer vers la frontière mauritanienne, où ils seront alors traqués par les autorités du pays."

www.cridem.org/C_Info.php?article=639065

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Encore une bonne news ! =)

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/01/28/97001-20130128FILWWW00602-mali-les-islamistes-auraient-pris-kidal.php

J'aime bien cette phrase  !

Nous assurons la sécurité de la ville de Kidal", à 1.500 km au nord-est de Bamako, a déclaré Mohamed Ag Aharib, ancien porte-parole du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), passé à un groupe dissident

Donc si ils se mettent à table , ils vont pouvoir nous divulger toute leur cachette et leur planque, leur ravitaillement etc... =)

Et en échange, on lui accorde la vie sauve ! >:(

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Serait pas étonné que les colonnes du MNLA soient accompagnées d'éléments du Service Action...

Je crois surtout que le MNLA a fait preuve de d'opportunisme comme ils l'ont fait à de nombreuse reprise déjà dans ce conflit, profitant des frappes française pour intervenir.

cette mise sous tutelle du MNLA  me semblait nécessaire dans un objectif viable et l'Armée Malienne laché seul au Nord risque de "bordelisé" le conflit encore plus

Je ne crois pas que le MLNA soit plus capable que l'était malien de tenir le Nord. D'abord il n'est pas prouvé qu'ils soient plus légitime que ça et représente l'avis de la majorité de la population du Nord, deuxièmement je rappel qu'ils n'ont pas hésité dans un premier tant de s'allier aux 3 autres mouvement islamistes, et qu'ensuite ils se sont montré incapable de leur tenir tête et se sont même fait complètement laminer par ses dernier.

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Ils sont sacrement chargé avant leur saut les para!

Pour ceux qui savent:

Que font ils de tout l’équipement une fois au sol (en condition ops comme aujourd'hui) ils laissent tout sur place, ou bien ils gardent tout ?

Normalement tu garde tout, enfin surtout la gaine d'armement, pour les pépins si ça chauffe de trop ils doivent pouvoir les laisser sur place. A voir avec un légionnaire pour leurs consignes.

C'est sur que ça pèse mais à l'entrainement tu cours avec la totale.

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Je croyais que les frappes aériennes sur le Kidal (la région et la ville) avaient été démenties hier, pas de bombardement de la maison d'Iyad Ag Ghali notamment, etc ?

Et je ne prendrais pas au pied de la lettre les déclarations du MNLA et des dissidents d'Ansar Eddine, même si c'est encourageant, le signe qu'un grand nombre de touaregs prennent leurs distances avec les islamistes de leur camp et les djihadistes d'AQMI et du MUJAO.

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Mali: rebelles touareg et islamistes dissidents affirment contrôler Kidal

BAMAKO - Des rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et des dissidents d'un groupe islamiste armé ont affirmé lundi contrôler Kidal, la dernière ville du Nord du Mali qui n'a pas encore été reprise par les soldats français et maliens.

Nous assurons ensemble la sécurité de la ville de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, a déclaré à l'AFP Mohamed Ag Aharib, ancien porte-parole du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), passé à un groupe dissident, le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA).

Actuellement à Kidal, il y a des combattants du MIA et des combattants du MNLA, qui avaient intégré les rangs d'Ansar Dine et qui sont redevenus MNLA, a-t-il souligné.

Pour sa part, le MNLA a affirmé dans un communiqué que la ville de Kidal était sous son contrôle.

Les autonomistes touareg ont assuré ne pas rechercher la confrontation avec l'armée française ni avec la force africaine d'intervention, mais vouloir protéger les populations contre les exactions de l'armée malienne.

Il y a des hommes armés en ville. Des gens du MNLA qui étaient à Kidal, mais qu'on ne voyait plus. Les combattants du MIA sont aussi en ville, a témoigné un habitant de Kidal, Cheikh Ali, joint par l'AFP.

D'après Mohamed Ag Aharib, les islamistes d'Ansar Dine restés fidèles à son chef, Iyad Ag Ghaly, et les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) contrôlent cependant toujours une bonne partie de la région de Kidal, surtout les zones montagneuses.

(©AFP / 28 janvier 2013 17h16)

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http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/28/au-mali-la-guerre-des-islamismes_1823540_3232.html

Démocratie exemplaire hier, le Mali est considéré par les Occidentaux comme un Etat failli. Comment expliquez-vous pareille descente aux enfers ?

Le Mali a la particularité d'être une ex-colonie française sans faire partie de la "Françafrique" : les intérêts économiques français y sont peu présents et le pays s'était rapproché de l'URSS lors de son indépendance en 1960.

Mais en 1991, lorsque le pays a connu sa "révolution démocratique" – fin du parti unique, élections transparentes –, il a incarné le discours de La Baule de François Mitterrand qui prétendait privilégier les régimes vertueux. Le Mali est devenu le faire-valoir d'une politique française différente en Afrique.

A l'époque, on magnifiait le rôle actif de la société civile malienne. C'était une illusion ?

La démocratie, c'est un grand mot qui masquait le libéralisme économique et l'affaiblissement de l'Etat. Sous prétexte de le désendetter, on a déchargé l'Etat qui a dû alléger ses politiques sociales. La santé, l'école, le développement ont été confiés à une "société civile" artificielle, travaillant pour des ONG financées de l'extérieur. Ce fonctionnement a nourri une nouvelle bourgeoisie déconnectée de la réalité. L'idée républicaine, avec son volontarisme national, a alors vacillé.

Les religieux semblent avoir prospéré du fait de la démocratisation...

Oui, la sphère religieuse a été la grande bénéficiaire de ce processus. Elle a pu s'autonomiser dans l'espace public à travers la création de mosquées et l'émergence de personnalités charismatiques.

Les chefs de l'islam n'ont cessé d'empiéter sur le champ politique. Quel poids représentent-ils face à l'Etat ?

L'Etat malien redistribue peu. Il gouverne par une élite composée de gens qui "savent" et dont l'action est perçue comme prédation. La société malienne vit en équilibre entre ce pouvoir de prédation de l'Etat, et un pouvoir de pondération que l'Etat organise en partie : le religieux.

Le processus démocratique a créé un espace de compétition pour les religieux car il a verrouillé le débat politique avec une idéologie consensuelle. Un "espace d'interpellation démocratique" entre la société civile et l'Etat avait été formalisé par le régime, mais il fonctionnait à huis clos. De ce fait, les débats sociétaux ont glissé vers la sphère religieuse.

Les seuls espaces d'interpellations démocratiques sont les grandes manifestations religieuses, comme le Maouloud où les prêcheurs adressent les remontrances à l'Etat devant des dizaines de milliers de fidèles. Un rassemblement organisé en janvier 2012 au grand stade de Bamako, a réuni 120 000 personnes, soit 1 % de la population du pays ! En déplaçant des foules pareilles, les religieux musulmans ont acquis un pouvoir autonome. On a abouti à une polarisation entre l'Etat et l'islam...

Alors que la Constitution malienne protège explicitement "la laïcité". Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

La démocratisation, en introduisant de la compétition dans la sphère islamique, a entraîné le transfert de la chose politique vers le religieux. C'est là que l'on discute du statut de la femme, de l'excision, de la polygamie, de la peine de mort, du chômage, de l'absence de justice. Il n'y a pas d'autre lieu où le peuple peut débattre, dans les langues nationales. N'oublions pas que 75 % des Maliens sont analphabètes et 92 % ne maîtrisent pas le français.

En 2009, le président Amadou Toumani Touré avait dû retirer sa réforme du code de la famille qui allait dans le sens de l'égalité hommes-femmes. Pourquoi cette réforme modérée a-t-elle rencontré une telle opposition ?

Parce que la norme islamique en vigueur au Mali, c'est la charia. Certes, il existe une loi civile, mais dans la réalité, on se marie, on est inhumé, on hérite selon la charia. La loi n'intervient qu'en cas de conflit. Il n'est pas question de couper des mains ou de flageller, mais la charia régule la vie sociale. Les droits nouveaux pour les femmes que prévoyait la réforme contredisent ces règles de l'islam, d'autant qu'elles sont imposées sous pression des bailleurs de fonds étrangers.

Quelles sont les composantes de l'islam malien au moment du coup d'Etat de mars 2012 ?

L'islam sunnite historique au Mali, celui auquel se réfère 80 % de la population, est malékite. Il propose une doctrine à visée universelle apte à s'adapter aux cultures locales. A partir de 1945, un réformisme sunnite, le wahhabisme, venu d'Arabie saoudite a attaqué cette tradition, en prêchant une réforme de l'éducation islamique qui vise une ré-arabisation de l'islam et, en ce sens, instaure ce que l'on appelle aujourd'hui le salafisme.

A l'indépendance, en 1960, le régime socialiste de Modibo Keita (1915-1977) a muselé les wahhabites et imposé la laïcité. Mais la dictature conservatrice de Moussa Traoré qui lui succède en 1968 a inversé la tendance en favorisant les wahhabites qui avaient soutenu son coup d'Etat. Avec l'instauration de la démocratie en 1991, la création de partis religieux est refusée et les malékites sont remis en selle.

Mahmoud Dicko, chef du Haut Conseil islamique, le 12 août 2012 à Bamako.

Pourtant, le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) est dominé par un wahhabite, Mahmoud Dicko...

Oui, cet imam a conquis la présidence de cette instance en 2008 et a acquis une popularité en obtenant le retrait du nouveau code de la famille déjà voté ! En 2011, il a réussi à faire nommer un membre du HCIM à la présidence de la commission chargée d'organiser les élections. Après le coup d'Etat de 2012, son immixtion dans la sphère politique s'est accentuée avec la création d'un "ministère des affaires religieuses et du culte" confié aussi à un membre du HCIM. Ainsi, un "parti wahhabite" défendant l'idée d'une République islamique s'est constitué au Mali, avant même l'offensive des islamistes du nord.

Quelle position a adopté l'autre obédience de l'islam malien ?

L'ennemi historique des wahhabites maliens, c'est Chérif Ousmane Madani Haïdara et son mouvement Ansar Eddine qui, fin 2011, a créé sa propre organisation rassemblant les responsables malékites. Lorsqu'un mouvement rebelle combattant au nord a adopté le même nom, sans aucun lien, l'image de Chérif Haïdara a failli être brouillée.

Mais en juillet 2012, alors que Mahmoud Dicko hésitait à condamner la destruction des mausolées de Tombouctou, Chérif Haïdara l'a dénoncé fermement. Alors que Mahmoud Dicko disait vouloir discuter les modalités raisonnables d'application de la charia exigée par les rebelles, Chérif Haïdara a toujours affirmé son refus de voir la charia politique au Mali. Défendant la laïcité, il souligne que des non-musulmans vivent au Mali et qu'il faut garantir leurs droits.

Comment ces deux principaux courants de l'islam se sont-ils positionnés depuis l'intervention de la France ?

Chérif Haïdara considère qu'il faut lutter par tous les moyens contre cette charia politique ; quiconque aide à restaurer la souveraineté est bienvenu. Sa démarche est identitaire, il défend un islam afro-centré, sans complexe à l'égard des Arabes et autonome vis-à-vis de l'Etat. Mais cela ne l'empêche pas d'accueillir favorablement l'intervention française pour autant qu'elle vise à aider à rétablir l'unité du pays.

Et Mahmoud Dicko ?

Il n'a eu de cesse de vouloir négocier "entre musulmans" avec les rebelles d'Ansar Eddine, conformément à son idéal de République islamique. Mais depuis que la rébellion est passée à l'offensive, il a affirmé son soutien à l'armée malienne, avant de rallier le sentiment populaire en affirmant "soutenir sans réserve l'intervention française". Maintenant, il fustige les déclarations du président égyptien Mohamed Morsi et souligne que l'intervention française n'est pas une "guerre contre l'islam", s'inscrivant là dans le conflit occulte que se livrent l'Arabie saoudite et le Qatar sur le front des islamismes.

Existe-t-il un soutien populaire aux islamistes du nord ?

A l'égard des rebelles et de leur tentative d'envahissement du pays, non. Mais à l'égard de la refondation de l'Etat sous l'égide d'une norme islamique, peut-être. A Bamako, une grosse minorité de la population ne cache pas cette aspiration.

La guerre va-t-elle trancher une rivalité entre islam africain et islam arabe ?

Non, la question ne peut pas être posée en ces termes. Le nord comme le sud du Mali sont de tradition malékite, tandis que les deux principales entrées du wahhabisme sont Bamako, au sud, et Gao, au nord. L'enjeu est le choix entre un islam qui se vit comme ouvert sur la diversité des cultures et un autre qui le vit de façon arabisée en idéalisant "l'Age du Bonheur" des premiers temps de l'islam.

Quelles sont les issues institutionnelles possibles ? Une restauration du régime antérieur discrédité est peu probable et celle de la création d'une République islamique n'est plus en phase avec les événements. Reste une troisième voie : la reprise du projet de décentralisation qui passerait cette fois par une certaine autonomie des régions. Ce serait le plus souhaitable. Mais la guerre risque de désigner un vainqueur : l'armée malienne va capitaliser la victoire et, avec elle, la classe politique qui la soutient. Un risque de restauration existe. On ne va pas inventer en quelques mois une élite sociale.

Quel impact la guerre aura-t-elle sur les religieux ? Certains ne risquent-ils pas de choisir le chaos ?

Vu de Bamako, la guerre vise la reconquête du pays et sa libération. L'idée d'un retour à la distinction entre politique et religieux domine. Mais l'activisme wahhabite ne va pas disparaître du jour au lendemain. Il reste à savoir si la guerre aura sur lui un effet destructeur ou mobilisateur.

Quand les djihadistes sont entrés dans les grandes villes du nord, ils ont débarrassé les populations des exactions des Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ils ont rétabli une forme de droit, d'ordre et de justice. Mais ils ont aussi forcé les femmes à se voiler et interdit de fumer. Aujourd'hui, ces Maliens du nord vivent les événements avec un sentiment de libération. Le problème, c'est l'après. Ces populations, qui sont passées du Mali opaque d'Amadou Toumani Touré à la charia, n'accepteront peut-être pas que les choses redeviennent comme avant.

L'histoire donne-t-elle une légitimité particulière aux Français pour intervenir au Mali ?

L'accueil des soldats français a été spectaculaire, alors qu'il existait des crispations, dont celles liées à l'immigration ou au procès colonial. Des drapeaux français ont été fabriqués sur place en toute hâte. C'est un business, mais aussi une réponse à une forte demande. La réaction populaire s'explique par le sentiment des Maliens d'avoir frôlé la catastrophe. La France a réveillé des liens historiques que les deux pays s'attachaient à ne pas manifester. L'histoire s'est renouée. Quelle que soit la manière dont ce sentiment va évoluer, ce rapprochement laissera des traces.

La crise n'est-elle pas liée aux frontières tracées au XIXe siècle par les colonisateurs français ?

Non, les frontières n'expliquent pas le conflit. De nombreux pays ont des frontières artificielles, à commencer par la France. Au Mali, leur tracé a été plutôt bien fait : il correspond aux réalités sociologiques, aux alliances tribales. Le problème est ce qui se passe à l'intérieur. Il faut donner au nord la capacité économique d'exister, valoriser les cultures locales en échappant au rouleau compresseur qu'est le roman national de l'Empire du Mali.

L'Etat est pourtant multiséculaire !

Oui, l'Empire du Mali date du XIIIe siècle, et les élites considèrent qu'il aurait inventé une diplomatie internationale spécifique et des droits de l'homme bien avant l'Occident. Mais c'est une référence plus mythique qu'historique et il n'a jamais été le creuset culturel du Nord.

L'enjeu intellectuel majeur de la reconstruction du Mali est là : redéfinir un autre roman qui mêle plusieurs épopées dont les uns et les autres pourraient être fiers. Ce ne sera pas facile car le Mali s'est culturellement rétracté depuis ces dernières années et les gens ouverts sur l'extérieur sont souvent traités d'" apatrides" par des "patriotes " autoproclamés. Les jeunes, sans perspectives d'emploi, résistent à cet enfermement. Ils portent des jeans "taille basse", font du rap, naviguent sur Internet, tout en étant fiers d'être Maliens. Il faudra les écouter, les aider à émerger.

Comment la France peut-elle aider à reconstruire un Etat ?

L'intervention nous donne des responsabilités énormes et coûteuses car le Mali n'a pas les ressources pour se reconstruire. Il doit être pensé par ceux qui y ont intérêt. C'est triste mais c'est ainsi. Ce pays devra être accompagné financièrement. Pourquoi la France, qui n'y a guère d'intérêt économique, ne serait-elle pas légitime à le faire ? Au lieu d'invoquer l'histoire commune passée, imaginons le futur !

Propos recueillis par Philippe Bernard

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http://www.lepoint.fr/monde/mali-quelle-est-la-suite-des-operations-28-01-2013-1621103_24.php

Et si on négociait avec le clan des sardines ?

Il ne semble plus y avoir grand monde en face, mais les forces françaises et africaines sont confrontées dans le nord du Mali à une élongation logistique (accroissement des trajets d'approvisionnement, NDLR) et à des possibilités d'actes terroristes dans les villes libérées", affirme Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Pour autant, poursuit ce spécialiste du terrorisme, les "conditions sont favorables à des négociations avec Ansar Dine, qui vient de se diviser, et d'autres mouvements touareg".

"S'appuyer sur certaines tribus touareg" (spécialiste du terrorisme)

Un nouveau groupe, le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), issu d'une scission avec le groupe islamiste armé Ansar Dine, s'est créé au Mali et a annoncé jeudi qu'il voulait "aller vers une solution pacifique"

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Le MNLA à Kidal,? "Le grand bluff" d'après Maliweb... :

http://www.maliweb.net/news/la-situation-politique-et-securitaire-au-nord/2013/01/28/article,122840.html

Les stations de radios, des médias, recommencent: le MNLA aurait pris le contrôle de Kidal. L’information est totalement fausse.

Que s’est-il passé? C’est simple. Des combattants du MNLA avaient rejoint les rangs de Ansar Dine.

Iyad désormais en difficulté, ces combattants du MNLA, changent à nouveau de veste, et s’allient  aux dissidents, ou aux supposés dissidents de Ansar Dine qui se disent désormais membres du mouvement islamique de l’Azawad (MIA) pour venir à kidal. Certains combattants du MNLA qu’on voit aujourd’hui  à Kidal étaient même à kidal habillés en haillons.

Le gouvernement malien doit réagir fermement, surtout que des associations de défense des droits de l’homme, ont affirmé que comme d’autres groupes, le MNLA s’est rendu coupable de graves violations de droits de l’homme dans le nord du Mali.

Par ailleurs, le MNLA n’existe plus sur le terrain.

La Rédaction de Maliweb.net

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Je crois surtout que le MNLA a fait preuve de d'opportunisme comme ils l'ont fait à de nombreuse reprise déjà dans ce conflit, profitant des frappes française pour intervenir.

Je ne crois pas que le MLNA soit plus capable que l'était malien de tenir le Nord. D'abord il n'est pas prouvé qu'ils soient plus légitime que ça et représente l'avis de la majorité de la population du Nord, deuxièmement je rappel qu'ils n'ont pas hésité dans un premier tant de s'allier aux 3 autres mouvement islamistes, et qu'ensuite ils se sont montré incapable de leur tenir tête et se sont même fait complètement laminer par ses dernier.

Je vous trouve très dur avec le MNLA.

Loin du confort de nos écrans et de nos claviers, ils ont entamé la "libération" de la partie Nord. Ils ont du faire des alliances de circonstance sur le terrain, pas par opportunisme mais parce qu'il faut être réalistes...

Les groupes religieux extrémistes ont donc certes aidés au début, mais surtout ils ont chassé le MNLA dès la première occasion : le MNLA ne se réclame pas du salafisme, et rien que pour cela ils n'étaient pas les bien venus (je me demande où commence 'l'infidèle' dans les doctrines en vigueur chez les salafistes).

De plus ce n'est pas le MNLA qui a commis les exactions qui nous choquent le plus (nous occidentaux)

A ce titre, je ne trouve donc pas choquant qu'on essaie de les intégrés dans le jeu politique. Il ne faut pas oublier qu'il faudra commencer par tenir le terrain, sans crainte que l'on nous tire dans le dos. De plus, avec le MNLA dans notre camps, je pense que les extrémistes perdent tout appuie dans la population, et seront donc plus facile à débusquer (et à traduire en justice)

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