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[LPM] Loi Programmation Militaire


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Messages recommandés

J'espère qu'ils tiendront compte du rapport du HCECM !

"Le Haut Comité d’Evaluation de la Condition Militaire (HCECM) s’est particulièrement intéressé aux militaires du rang dans son dernier et copieux rapport qu’il vient de rendre public."

L'article et le rapport :  http://www.opex360.com/2012/10/23/des-militaires-du-rang-en-manque-de-reconnaissance/

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C'est le sort que s'impose une ex "grande puissance" (aussi crédible qu'un tigre en papier) bien décidée à se regarder couler, lentement mais sûrement ...

La cohérence et l'honnêteté conduirait alors à revoir effectivement nos ambitions à la baisse, à rendre notre siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, que plus rien ne justifiera dans les années qui viennent (désolé pour les adeptes du "Non, car attention nous avons 4 SNLE": argument trop facile), àse retirer des "affaires du monde" et à se contenter d'assurer la souveraineté de nos ZEE + avoir quelques moyens pour fournir une participation symbolique aux opérations en coalition internationale.

On pourrait dire "oui mais la Russie et la GB aussi n'ont plus les moyens qu'il avaient il y a 25 ans" ; mauvais argument là aussi car les britanniques ne réduisent pas leurs dépenses militaires et les russes les accroissent de plus en plus depuis 2008 ... Donc ils continuent à mériter leur siège de membre permanent au Conseil

Quand à l'Allemagne c'est en vertu de sa puissance économique qu'elle mériterait de récupérer notre siège (et pourtant je suis loin d'être un "pro-germaniste" ...)

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La cohérence et l'honnêteté conduirait alors à revoir effectivement nos ambitions à la baisse, à rendre notre siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, que plus rien ne justifiera dans les années qui viennent (désolé pour les adeptes du "Non, car attention nous avons 4 SNLE": argument trop facile), àse retirer des "affaires du monde" et à se contenter d'assurer la souveraineté de nos ZEE + avoir quelques moyens pour fournir une participation symbolique aux opérations en coalition internationale.

On pourrait dire "oui mais la Russie et la GB aussi n'ont plus les moyens qu'il avaient il y a 25 ans" ; mauvais argument là aussi car les britanniques ne réduisent pas leurs dépenses militaires et les russes les accroissent de plus en plus depuis 2008 ... Donc ils continuent à mériter leur siège de membre permanent au Conseil

Quand à l'Allemagne c'est en vertu de sa puissance économique qu'elle mériterait de récupérer notre siège (et pourtant je suis loin d'être un "pro-germaniste" ...)

C'est ridicule, le siège à l'ONU est diplomatiquement un atout indéniable. Nous avons la sécurité nucléaire grâce aux "4 misérables SNLE", nous avons un PA et les capacités de projection qui vont avec que les allemands n'ont pas. Donner ce siège à l'Allemagne serait une trahison en vers ceux qui se sont battus pour l'obtenir(je ne suis pas du tout germanophobe). Je crois que Philippe et d'autres l'ont répété plusieurs fois: "a quoi servent X PA, X nukes, X Rafale quand nous n'avons pas d'ennemis déclarés?" l'économie en soi n'est qu'un facteur de puissance.

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Surtout que dire "l'économie" ne veut pas dire grand-chose en soi en terme de puissance: il faut voir comment marche l'économie d'un pays particulier. L'Allemagne n'a aucun atout de puissance hors d'Europe, et repose sur l'exportation (et ce d'autant plus que son marché intérieur est plutôt sur le déclin, ce qui lui donne une structure de pays en développement): le succès de ses exportations repose autant sur la haute qualité d'un nombre très réduit de produits spécifiques (et des pays comme la Chine veulent et peuvent dans un avenir relativement proche se passer de ces exportations chères) que sur la faiblesse et l'absence justement de l'Allemagne en tant que puissance dans ces zones extérieures à l'Europe. Elle n'a pas vraiment de politique extérieure, pas vraiment de prises de position internationales et encore moins les moyens et la volonté d'en imposer et/ou d'en faire respecter un minimum; en cela, elle est le parfait protectorat des USA, puisqu'elle n'a pas les moyens ou l'ambition de faire respecter même les conditions par lesquelles elle peut être une puissance exportatrice (sécurité des mers, respect de règles de droit minimum des échanges, ordre et stabilité dans des zones clés de l'économie mondiale, et avant tout les points de passage....). Elle dépend de façon absolue de ceux qui paient le prix de cette capacité et qui peuvent la lui reprendre ou lui rendre plus chère cette capacité commerciale, USA en tête; elle n'a en fait quasiment aucune capacité à défendre même ses propres intérêts hors d'Europe.

Elle ne peut donc peser politiquement ailleurs qu'en Europe, elle n'a pas réellement de puissance de négociation, de capital politique hors d'Europe. En revanche, en Europe même, elle pèse politiquement, et avant tout via son économie et sa position: elle pèse dans son voisinage immédiat, comme acteur incontournable. Pratique dans l'UE et avec les voisins (Russie en tête), mais ça ne donne pas de poids pour être un membre du conseil de sécurité: on ne donne pas de place aux points ou pour un niveau de PIB qui ne sont que des chiffres dans l'absolu et non nécessairement quelque chose qui se traduit en terme de puissance (qui est un terme et un domaine en soi).

a quoi servent X PA, X nukes, X Rafale quand nous n'avons pas d'ennemis déclarés

Fondamentalement, certains aspects de ces outils servent quand même à dire "je peux défendre mes trucs, soutenir mes points de vue, me mêler de vos affaires si vous faites vraiment chier ou cherchez à nuire à mes petites affaires", "quand je signe un traité d'alliance avec untel, j'envoie le message que ce n'est pas que du papier auprès des voisins d'untel".... C'est à ce titre le même principe que la dissuasion: les capacités (loin d'être limitées aux seuls outils par eux-mêmes) déterminent la crédibilité et imposent certaines barrières dans les relations internationales en augmentant le coût d'un business trop agressif. Mais pour que ce soit valable dans le monde actuel et surtout les zones clés dont la stabilité importe plus, il faut bien plus que du hardware: il faut les bases et positions (aujourd'hui lointaines) pour relayer ces capacités, le bon niveau d'implication et de présence dans ces zones (y compris de la présence économique), les bonnes doctrines d'emploi, le maintien des savoirs-faires et de la capacité à utiliser le hardware comme il faut, et plus que tout, une stratégie pertinente, assumée et affirmée haut et fort.

Le fait est qu'aussi bancal et mouvant soit-il, il y a un ordre international, et même si les acteurs régionaux autres qu'occidentaux en assument de façon croissante une partie du maintien dans leur propre zone (c'est la multipolarisation au sens militaire et politique), cet ordre dépend encore étroitement de la marge de manoeuvre ultime que sont les capacités de projection de forces et de puissance "universelles", celles qui peuvent aller partout soit intervenir par elles-mêmes, soit appuyer des acteurs locaux. Mais le poids relatif des USA dans cette capacité "centrale" d'intervention est aujourd'hui écrasant, et brits et français sont de plus en plus anecdotiques, surtout comparés à certains acteurs régionaux montants qui, dans leur zone, sont toujours plus intouchables pour les puissances européennes seules (à moins d'en arriver à des modes de conflit absolus, qui ne sont pas un outil facilement employable dans la diplomatie: guerre ouverte classique ou nucléaire ne peuvent pas être des arguments parce qu'elles impliquent alors directement d'autres logiques et d'autres acteurs).

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Hé, Hé ! Je m'attendais à cette petite "volée de bois vert" car j'ai touché cet orgueil français qui consiste à décrire d'un côté à quel point on se met à poil à force de renoncements et coupes budgétaires pour ensuite refuser avec véhémence le fait d'en assumer les conséquences : celui qui s'est mis tout seul à poil perd le droit de réclamer plus de chauffage ;)

"a quoi servent X PA, X nukes, X Rafale quand nous n'avons pas d'ennemis déclarés?" l'économie en soi n'est qu'un facteur de puissance.

D'une part ils servent "au cas où" car un ennemi peut se déclarer et s'attaquer à nous sans l'annoncer au moins 6 ans avant (temps qu'il faudrait pour construire en urgence des PA, des SNA et acquérir 70 ou 80 avions de combat en plus si on ne les a pas en permanence)

D'autre part si on considère que nous ne risquons pas d'avoir un "ennemi déclaré" dans les décennies qui viennent effectivement peut-être que les SNLE, SNA et le PA ne servent à rien d'autre que satisfaire notre orgueil et essayer de justifier le maintien de notre siège ? Dans ce cas on dépense encore beaucoup trop pour notre Défense (ouaih là je me fais à fond l'avocat du diable !)

Et ça je suis pas le seul à le dire sur le forum, cf ce qu'a dit Raoul sur cette page en partie "Marine" du forum : http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,4200.msg655983.html#new

Je crois que Philippe et d'autres l'ont répété plusieurs fois: "a quoi servent X PA, X nukes, X Rafale quand nous n'avons pas d'ennemis déclarés?" l'économie en soi n'est qu'un facteur de puissance.

Tout à fait d'accord (surtout si "philippe et d'autres l'ont dit"  =)) : l'économie en soi n'est qu'un facteur de puissance, qui est devenu plus important qu'il y a 20 ans. L'Allemagne n'a pas la puissance militaire mais affiche aujourd'hui une forte puissance économique et sa puissance diplomatique a considérablement augmenté depuis 10 ans,

et la France ? tous les facteurs de la puissance (le militaire, l'économique et même le diplomatique/culturel) de notre pays sont en baisse.

Donc pour en revenir au "Livre Blanc" lui-même il n'y aura que 2 suites valables à donner aux recommandations qu'il contiendra :

- Soit il réduit les missions de nos forces, en conseillent d'abandonner tout ou partie de nos ambitions en matière de "projection de puissance", et il sera logique de réduire le nombre de vecteurs liés (SNA, voire frégates et Rafales ...)

- Soit il affirme qu'il faut conserver voire développer nos capacités de projection lointaine, et (sauf à dire qu'on aura fait bosser des gens à le rédiger pour rien) il faudra que les politiques se démerdent pour voter des budgets de la Défense en rapport avec l'acquisition et le MCO des vecteurs concernés  

Sinon pour le reste tout à fait d'accord ce que vient de dire Tancrède juste au dessus

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Hé, Hé ! Je m'attendais à cette petite "volée de bois vert" car j'ai touché cet orgueil français qui consiste à décrire d'un côté à quel point on se met à poil à force de renoncements et coupes budgétaires pour ensuite refuser avec véhémence le fait d'en assumer les conséquences : celui qui s'est mis tout seul à poil perd le droit de réclamer plus de chauffage ;)

Je n'ai aucun orgueil vis à vis de la chose militaire...

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S'il y a un pays qui, au regard de son histoire militaire et des défaites cuisantes qu'il a pû subir, se doit de remettre régulièrement en causes ses doctrines et certitudes, c'est bien le notre, la France.

Or, il me semble que ce n'est pas vraiment le cas, tant au niveau des autorités miliitaires (ce qui était prévisible) qu'au niveau de notre beau forum (ce qui est plus étonnant)où nous n'avons pas de compte à rendre à personne et où on pourrait imaginer des nouvelles missions, concepts d'emploi...en gardant à l'esprit, bien sûr, les contraintes techno et budgétaires.

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S'il y a un pays qui, au regard de son histoire militaire et des défaites cuisantes qu'il a pû subir, se doit de remettre régulièrement en causes ses doctrines et certitudes, c'est bien le notre, la France.

Or, il me semble que ce n'est pas vraiment le cas, tant au niveau des autorités miliitaires (ce qui était prévisible) qu'au niveau de notre beau forum (ce qui est plus étonnant)où nous n'avons pas de compte à rendre à personne et où on pourrait imaginer des nouvelles missions, concepts d'emploi...en gardant à l'esprit, bien sûr, les contraintes techno et budgétaires.

Franchement, avec des déclarations comme ca, c'est sur on va avancer plus loin. Non seulement c'est très contestable historiquement parlant (ou alors on sélectionne les périodes qui nous arrangent) mais ça sous entend également que c'est un mal typiquement français, ce qui est aussi très contestable.

Réfléchir sur les doctrines et les certitudes au regard de l'évolution du monde il faut le faire. Mais de la a avoir la culpabilité et la suspicion permanente de ne pas en faire assez au regard d'une histoire tronqué, ressassé et souvent mal connue, c'est un peu fort en chocolat.

Dans ce cas on a qu’a faire plaisir aux anglo-saxon et on rebaptise l’armée « the cheese eating surrendering monkey force » et on va se coucher. Au moins on est sur que l'on ne fera pas d’erreur de doctrine puisqu’il y en aura pas.  :lol:

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Franchement, avec des déclarations comme ca, c'est sur on va avancer plus loin. Non seulement c'est très contestable historiquement parlant (ou alors on sélectionne les périodes qui nous arrangent) mais ça sous entend également que c'est un mal typiquement français, ce qui est aussi très contestable.

Réfléchir sur les doctrines et les certitudes au regard de l'évolution du monde il faut le faire. Mais de la a avoir la culpabilité et la suspicion permanente de ne pas en faire assez au regard d'une histoire tronqué, ressassé et souvent mal connue, c'est un peu fort en chocolat.

Dans ce cas on a qu’a faire plaisir aux anglo-saxon et on rebaptise l’armée « the cheese eating surrendering monkey force » et on va se coucher. Au moins on est sur que l'on ne fera pas d’erreur de doctrine puisqu’il y en aura pas.  :lol:

Les anglo-saxons n'ont rien à voir là-dedans. C'est à nous de regarder nos carences en face.

Que contestes-tu historiquement ? le fait qu'on ait subi des défaites cuisantes parceque, justement on s'était confortablement vautrés dans une doctrine figée ?

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Les anglo-saxons n'ont rien à voir là-dedans. C'est à nous de regarder nos carences en face.

Que contestes-tu historiquement ? le fait qu'on ait subi des défaites cuisantes parceque, justement on s'était confortablement vautrés dans une doctrine figée ?

La generalisation de ton propos, basé uniquement sur la periode 19-45 il me semble.

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Pour moi il y a deux défaites essentielles 1871 et 1940, qui sont toutes les deux non pas tant des défaites militaires stricto sensu que des défaites "globales" d'une société dans son ensemble.

1871 c'est la défaite d'un régime politiquement à bout de souffle, un Empire totalement hors du temps; 1940 c'est la défaite d'une classe politique et d'un système d'élites politiques et militaires hantées par 14/18 (et non tenaillées par l'esprit de revanche à la différence de 14 et à la différence de l'Allemagne nazie) et tentées par le modèle hitlérien (qui allait mettre à bas "la gueuse" à savoir la République)

Stanley Hoffman un sociologue américain écrivait dans les années 70/80 que la France n'a pas un mode d'évolution linéaire mais fonctionne par à coups violents (1789/91; 1830; 1848; 1871; 1940; 1968 ...) ces à coup violents correpondent souvent à une période militairement active et bien souvent nos défaites relèvent plus d'un phénomène social que de manquements exclusivement militaires.

Nous fonctionnons ainsi

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Pour moi il y a deux défaites essentielles 1871 et 1940, qui sont toutes les deux non pas tant des défaites militaires stricto sensu que des défaites "globales" d'une société dans son ensemble.

1871 c'est la défaite d'un régime politiquement à bout de souffle, un Empire totalement hors du temps; 1940 c'est la défaite d'une classe politique et d'un système d'élites politiques et militaires hantées par 14/18 (et non tenaillées par l'esprit de revanche à la différence de 14 et à la différence de l'Allemagne nazie) et tentées par le modèle hitlérien (qui allait mettre à bas "la gueuse" à savoir la République)

Stanley Hoffman un sociologue américain écrivait dans les années 70/80 que la France n'a pas un mode d'évolution linéaire mais fonctionne par à coups violents (1789/91; 1830; 1848; 1871; 1940; 1968 ...) ces à coup violents correpondent souvent à une période militairement active et bien souvent nos défaites relèvent plus d'un phénomène social que de manquements exclusivement militaires.

Nous fonctionnons ainsi

Ton analyse me semble juste... mais partielle ! Tu passes totalement sous silence l'influence qu'une doctrine aussi confortable que désuète a eu sur les défaites militaires.

C'est bien ce que je tente de mettre en évidence ici (pour de pas trop dévier en H.S.). Je n'ai pas la prétention d'avoir LA solution pour rendre notre armée plus efficiente, je constate juste qu'il existe une confiance quasi aveugle dans la qualité de notre matos, dans le bien fondé des décisions d'équipement, dans nos choix doctrinaux...

C'est l'absence de remise en question, de recul, tout simplement de doute, que je déplore.

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@ Castor, je n'ai pas dit que notre histoire militaire se résumait à cette période, mais, oui, la défaite de 40 constituera encore pour un bon moment, l'Exemple type de la Branlée.

Des branlées mémorables tout le monde en prend. Pour se limiter à 39-45, Rommel en a flanqué des tonnes aux Anglais durant la Seconde guerre mondiale dans le désert lybien. La différence avec nous c'est qu'entre eux et Hitler il y avait le Channel. Les Russes ont reculé jusqu'à Moscou en 1941 et c'est pour l'essentiel l'immensité de leur pays qui les a sauvés. En distance Moscou c'est bien plus loin de la frontière russo-germanique de l'époque que ne l'était Sedan de Paris en 1940.

Et avant 1940 tout en restant au XX° siècle, il y avait eu notre remarquable résistance de 1914-1918 avec les victoires de la Marne, de Verdun, et rebelote pour la Marne en 18. Des défaillances aussi, au printemps 1918 mais rattrapées. De la part d'un pays de 40 millions d'habitants, ce fut un effort colossal que nous avons payé ensuite. La France a joué le même rôle dans la guerre en 14-18 que la Russie en 39-45, à savoir le rôle principal. Ne nous flagellons pas trop non plus, au risque de perdre confiance en nous. On n'est ni plus bêtes ni plus malins que les autres, on a des périodes fortes et des périodes faibles, et notre géographie à mi-chemin de la mer et de la terre ne nous a jamais avantagé au contraire de la Grande Bretagne et des Etats-Unis, qui sont stratégiquement à l'abri d'une surprise sur terre. Nous, on a Paris à 500 km de Strasbourg, du coup les erreurs se payent comptant...

De plus notre pensée tactique et stratégique actuelle ne me paraît pas figée comme l'était la nôtre dans les années Trente avec la croyance quasi mystique dans l'inviolabilité des fronts continus. Il faut juste que nous soyons méfiants nous Français envers la fascination qu'exerce depuis longtemps sur notre esprit cartésien les systèmes de pensée cohérents en apparence, bref les théories. Et corolaire de cela, le peu de cas que nous avons tendance à faire de la modeste démarche pragmatique. De Gaulle avait déjà pointé tout cela dans Le fil de l'épée en son temps...

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Des branlées mémorables tout le monde en prend. Pour se limiter à 39-45, Rommel en a flanqué des tonnes aux Anglais durant la Seconde guerre mondiale dans le désert lybien. La différence avec nous c'est qu'entre eux et Hitler il y avait le Channel. Les Russes ont reculé jusqu'à Moscou en 1941 et c'est pour l'essentiel l'immensité de leur pays qui les a sauvés. En distance Moscou c'est bien plus loin de la frontière russo-germanique de l'époque que ne l'était Sedan de Paris en 1940.

Et avant 1940 tout en restant au XX° siècle, il y avait eu notre remarquable résistance de 1914-1918 avec les victoires de la Marne, de Verdun, et rebelote pour la Marne en 18. Des défaillances aussi, au printemps 1918 mais rattrapées. De la part d'un pays de 40 millions d'habitants, ce fut un effort colossal que nous avons payé ensuite. La France a joué le même rôle dans la guerre en 14-18 que la Russie en 39-45, à savoir le rôle principal. Ne nous flagellons pas trop non plus, au risque de perdre confiance en nous. On n'est ni plus bêtes ni plus malins que les autres, on a des périodes fortes et des périodes faibles, et notre géographie à mi-chemin de la mer et de la terre ne nous a jamais avantagé au contraire de la Grande Bretagne et des Etats-Unis, qui sont stratégiquement à l'abri d'une surprise sur terre. Nous, on a Paris à 500 km de Strasbourg, du coup les erreurs se payent comptant...

Ne caricature pas mon propos stp.

Je n'ai pas limiter notre histoire à mai 40. Mais c'est un fait que la mise KO d'un pays par un adversaire de force comparable en quelque semaine (ce n'est pas la même chose que les épisode opérationnelles que tu évoques) c'est pas courrant dans l'histoire récente. C'est même ... unique. Même les victoires israélienne de 67 et 73 ne sont pas de cette ampleur (pas d'occupation des pays vaincus, notamment). Celà n'enlève rien à notre attitude exemplaire en 14-18.

Mais, encore une fois, j'ai évoqué l'Histoire pour essayer de faire réagir par rapport à aujourd'hui. Par rapport à ce livre blanc qui continue dans la même ligne des précédents, en réduisant constamment les moyens, tout en ne révisant pas les missions ni les doctrines d'emplois, et ceci, (et c'est là que se situe mon étonnement) dans l'acquiessement presque généralisé.

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Citation du site http://www.stratisc.org/strat_053_Colson.html:

Le général de Gaulle, dans Le fil de l’épée, a souligné les faiblesses d’une pensée militaire trop teintée de rationalisme : "Il semble que l’esprit militaire français répugne à reconnaître à l’action de guerre le caractère essentiellement empirique qu’elle doit revêtir. Il s’efforce sans cesse de construire une doctrine qui lui permette, a priori, d’orienter l’action et d’en concevoir la forme, sans tenir compte des circonstances qui devraient en être la base. (...) Sans doute, l’esprit français y est-il plus particulièrement porté par son goût prononcé de l’abstraction et du système, son culte de l’absolu et du catégorique qui lui assurent de clairs avantages dans l’ordre de la spéculation, mais l’exposent à l’erreur dans l’ordre de l’action"

Pour le général de Gaulle, la première réalité historique était celle des peuples, des Etats, des nations. A plusieurs reprises, il a émis des considérations générales, justifiées par l’histoire, à propos des particularités de la France et des Français dans le domaine militaire. Il a exprimé ses inquiétudes et ses regrets au sujet de leurs vulnérabilités : "brèche terrible" de la frontière du Nord-Est, qui fait de Paris une "proie si proche, si belle et si facile", "à une étape ou deux du tour de France", fragilité de la démographie, mais aussi faiblesses propres à la nature des Français. "Il ne semble pas que l’esprit de discipline, le goût d’être liés, les capacités de série qui font la vigueur massive des hordes, nous soient impartis largement" . Charles de Gaulle a aussi stigmatisé les méfaits du dogmatisme, des "doctrines d’écoles" dans l’armée française : doctrine des positions en 1870, doctrine de l’"offensive immédiate et irraisonnée, par système" en 1914, de la "percée, entité suprême et comme divine" en 1915-1917, de la défensive en 1939.

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De plus notre pensée tactique et stratégique actuelle ne me paraît pas figée comme l'était la nôtre dans les années Trente avec la croyance quasi mystique dans l'inviolabilité des fronts continus. Il faut juste que nous soyons méfiants nous Français envers la fascination qu'exerce depuis longtemps sur notre esprit cartésien les systèmes de pensée cohérents en apparence, bref les théories. Et corolaire de cela, le peu de cas que nous avons tendance à faire de la modeste démarche pragmatique. De Gaulle avait déjà pointé tout cela dans Le fil de l'épée en son temps...

On n'a pas de pensée stratégique en France; pas du tout. Y'a quelques discussions théoriques, quelques avis qui se chamaillent en messes basses à l'occasion dans les milieux spécialisés, mais pas de pensée stratégique, tout simplement parce que le "niveau" où elle est censée avoir lieu (le tout haut du militaire, et surtout le politique) n'en a pas réellement et ne s'en occupe que modérément, sans faire de choix au final. Et la pensée tactique/opérative? L'une des souffrances de l'armée actuelle est justement qu'on en a peu à part continuer sur des acquis et des lieux communs de moins en moins cohérents et surtout efficaces. On a passé depuis un bail le point où on peut se contenter de dire "tout n'est pas parfait, mais y'a juste quelques trucs à revoir et c'est tout bon".

Il ne semble pas que l’esprit de discipline, le goût d’être liés, les capacités de série qui font la vigueur massive des hordes, nous soient impartis largement

Visions d'un autre temps, a prioris dogmatiques issus des lectures de l'Histoire du XIXème siècle, et totalement à côté de la plaque justement parce qu'elles sont purement théoriques et imaginaires, correspondant aux visions globalisantes et esthétisantes des "peuples", des "nations".... Rien de très sérieux sinon dans les conséquences quand les décideurs y croient.

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Mais, encore une fois, j'ai évoqué l'Histoire pour essayer de faire réagir par rapport à aujourd'hui. Par rapport à ce livre blanc qui continue dans la même ligne des précédents, en réduisant constamment les moyens, tout en ne révisant pas les missions ni les doctrines d'emplois, et ceci, (et c'est là que se situe mon étonnement) dans l'acquiessement presque généralisé.

Le petit souci c'est notre absence de vision apres guerre froide. Jusqu'en 90 on avait un seul ennemi, un seul champ de bataille, un seul mode d'affrontement ... c'était super simple de mobiliser, de qualifier et de dimensionner la force. Péril immédiat a nos frontiere donc budget "illimité". aujourd'hui on a juste plus d'ennemi, plus de champ de bataille, et bien entendu les interet sous jacent prennent le dessus. En gros le budget et la politique de dépense défense - subvention a ci, aménagement du territoire là, et autre interet assez éloigné de la guerre -.

Pour essayer de remobiliser tout ce petit monde un minimum on agite régulierement des truc. Un jour le barbu sanguinaire, le lendemain le pécheur argentins qui nous vole notre poisson, le pirate somalien qui nous vole nos colis qui viennent de chine etc. Sauf que ce genre de menace ca n'aide pas a définir des programme d'armement, a modeler notre maniere de faire la guerre etc. techniquement c'est plus la limite haute d'opération de police qu'autre chose en fait, meme si c'est souvent confié a l'armée soit parce que c'est a l'étranger, soit parce que ca nécessite des moyen que les force typé police n'ont pas - et n'auront probablement jamais -.

En gros tant qu'on aura pas un menace stabilisé sérieuse ... on ne risque pas d'avoir des investissement exotique coté investissement de "guerre", et on va continuer a rester dans un modele basé guerre froide modérément adapté, modele qu'on connais bien et qu'on continuera a optimiser lentement en fonction des ressource dispos et de la diversité des adversaires "faible".

La bonne nouvelle c'est que les adversaires potentiels - chine par exemple - a moyen long terme ne font rien de mieux ... ils copient simplement le modele guerre froide soviétique, en adaptant a peine ... et n'ont pas plus de vision radicalement différente de la guerre que nous. Donc tout va assez bien.

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On n'a pas de pensée stratégique en France; pas du tout. Y'a quelques discussions théoriques, quelques avis qui se chamaillent en messes basses à l'occasion dans les milieux spécialisés, mais pas de pensée stratégique, tout simplement parce que le "niveau" où elle est censée avoir lieu (le tout haut du militaire, et surtout le politique) n'en a pas réellement et ne s'en occupe que modérément, sans faire de choix au final. Et la pensée tactique/opérative? L'une des souffrances de l'armée actuelle est justement qu'on en a peu à part continuer sur des acquis et des lieux communs de moins en moins cohérents et surtout efficaces. On a passé depuis un bail le point où on peut se contenter de dire "tout n'est pas parfait, mais y'a juste quelques trucs à revoir et c'est tout bon".

Visions d'un autre temps, a prioris dogmatiques issus des lectures de l'Histoire du XIXème siècle, et totalement à côté de la plaque justement parce qu'elles sont purement théoriques et imaginaires, correspondant aux visions globalisantes et esthétisantes des "peuples", des "nations".... Rien de très sérieux sinon dans les conséquences quand les décideurs y croient.

Si tu le dis... Toi qui désapprouves souvent ici-même les affirmations péremptoires non étayées, en voici deux très belles, non?  ;)

http://www.stratisc.org/strat_053_Colson.html

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Le petit souci c'est notre absence de vision apres guerre froide. Jusqu'en 90 on avait un seul ennemi, un seul champ de bataille, un seul mode d'affrontement ... c'était super simple de mobiliser, de qualifier et de dimensionner la force. Péril immédiat a nos frontiere donc budget "illimité". aujourd'hui on a juste plus d'ennemi, plus de champ de bataille, et bien entendu les interet sous jacent prennent le dessus. En gros le budget et la politique de dépense défense - subvention a ci, aménagement du territoire là, et autre interet assez éloigné de la guerre -.

Oui, plutôt d'accord.

Mais celà ne devrait-il pas nous forcer à nous positionner clairement par rapport aux USA ?

Je pense que c'est là une question fondamentale qui est souvent mise de côté. J'ai déjà critiqué cette posture entre 2 chaises. Notre posture de Défense est trop onéreuse (si on est dans une logique de vassalité) ou trés inadaptée (si on est dans une logique d'indépendance).

La bonne nouvelle c'est que les adversaires potentiels - chine par exemple - a moyen long terme ne font rien de mieux ... ils copient simplement le modele guerre froide soviétique, en adaptant a peine ... et n'ont pas plus de vision radicalement différente de la guerre que nous. Donc tout va assez bien.

Là aussi, globalement d'accord...sous réserve que l'on fasse les quelques petits efforts manquant pour diminuer les vulnérabilité de notre outil et de ne pas se retrouver trop rapidement face à une alternative du type : usage de l'arme atomique ou rien.

Ces vulnérabilités existent, même face à des adversaires moyens. Juste un exemple (un petit war fiction* en fait) :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Dans le but de gagner des points en politique intérieur, notre gouvernement accentue la pression sur l'Iran.

Les USA, suite àa la réélection d'Obama finissent par laisser ce pays en paix et se concentrent sur le Pacifique.

L'Iran profite de l'occasion pour répliquer militairement à nos pressions en s'appuyant sur 2 frappes à la fois courtes, simultanées et ne demandant pas énormément de préparatifs :

- Tir d'une grosse centaine de scud-like à têtes conventionnelles sur notre base aux EAU

- Tir, depuis des navires croisant dans La Manche (il y en a des centaines qui y passent chaque jour) et camouflés en porte conteneurs civils de 200 à 300 MDC à têtes conventionnelle (basés sur les missiles chinois C802/803) sur l'Ile-Longue, Landivisiau ... l'Elysées.

Le bilan de ces frappes sera énorme du point de vue symbolique et psychologique et, selon le degré de précisions de ces missiles, considérable en terme de matériels. Vu l'état de notre dipositif, si on arrive à intercepter 10% de ces missiles, on a de la chance.

Notre réplique risque de se limiter à couler les navires lanceurs de MDC... si tout se passe bien  :-X

* je précise que je n'ai rien contre les perses.

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