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Economie de guerre et femmes en usine - cas particulier de l'Allemagne 39-45


Montaudran
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Bonjour,

Je me pose la question du travail des femmes en Allemagne durant la seconde guerre mondiale. En effet en Angleterre la mise en économie de guerre a entrainé très tôt l'entrée des femmes sur le marché du travail (usine, conduction de tramway,bus etc...), aux États-Unis on connait "Rosie la soudeuse", En URSS les femmes étaient dès avant la guerre dans les ateliers. Par contre il me semble qu'il n'y a pas eu ce mouvement chez les germains ? Est ce exact ? et quel impact cela a pu avoir, durant et après la guerre...

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L’Allemagne a mis très longtemps avant de passer en économie de guerre. Faut dire qu'avec les prisonniers de guerre, ceux des camps de travail, les travailleurs importer des autres pays, les pays occupés dont l'économie est à la disposition de l'armée allemande... ils avaient moins besoin de travailleurs que les autres pays.

Et puis même si l'Allemagne était en guerre, Hitler ne voulait pas que son peuple en souffre. Donc ils ont mis très longtemps avant de vouloir passer en économie de guerre.

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L'aspect culturel des 3 "K" a dû jouer mais je me demande si l'Angleterre était plus "avancée" sur la place des femmes dans le monde du travail à ce moment là mais nécessité fait loi...

Je suppose à la réflexion que l'objectif Allemand d'une guerre courte a permis dans l'esprit des dirigeants nazi de ne pas mettre la nation en économie de guerre et donc de ne pas mobiliser le travail féminin. Je pense qu'ils se sont privés d'une ressource motivée et efficace on le voit dans les pays l'ayant utilisé. Les prisonniers de guerre et autres STO devait avoir une faible productivité.

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Hitler ne voulait pas que son peuple en souffre. Donc ils ont mis très longtemps avant de vouloir passer en économie de guerre

Oui, quand on voit le temps que l'Allemagne met à passer en économie de guerre, le maintien artificiel au maximum d'une "vie normale" dans le pays (limite tout est fait pour éviter de parler de la guerre ou de la mentionner), y compris à un coût économique aberrant alors même que la guerre fait rage, cela rappelle à quel point le premier but de tout régime, et les plus hallucinants en ont encore plus besoin à plus grands frais, est de se maintenir en place; et pour ce faire, le régime nazi a grosso modo fait financer/soutenir/équiper le plus possible le plus longtemps possible la guerre par les pays occupés pour maintenir sa popularité au sein d'une population civile allemande entretenue dans son niveau de vie (autant que faire se peut évidemment) et somme toute peu mobilisée pour la guerre (au regard de la réalité de la guerre et de la mobilisation de 14-18). Bien sûr, c'est pas le grand confort non plus vu les limites de la position allemande, mais la population est, au moins jusqu'à la mi-43 (et même plus tard), "décalée" (dans sa connaissance, mais surtout dans son "ressenti" de la guerre) par rapport à la réalité de la situation.

Pour l'aspect des femmes précisément, il faut noter que le but est là avant tout idéologique: ce n'est pas dans la conception culturelle du parti nazi que de promouvoir un rôle pour les femmes analogue à celui existant en Angleterre où la nécessité, certes, impose leur emploi, mais où à la base, la mobilisation des femmes par le volontariat (ou l'incitation financière et patriotique dans le cas des jobs autres que dans l'armée) était en partie dans l'air du temps, déjà en partie incluse dans les moeurs (cf 14-18 et les mouvements d'égalité des droits dans l'entre deux guerres) et somme toute pas si mal acceptée en général. Chez les Allemands, le blocage est expressément idéologique, avec toute la force d'un régime totalitaire, somme toute assez fragile, et de toute façon profondément idéologique de nature (cad qu'il a une vision, un moule à imposer pour la société; voir les essais de colonisation à l'est par les SS, dans la gamme des délires personnels de Himmler).

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C'est peut etre aussi qu'il existe chez les strateges Allemands/Prussiens un mythe de la bataille décisive (un guerre et histoire en parle).

Tout était calculé pour une guerre courte, le faite que les femmes n'étaient pas ou peux sollicitées est un signe comme l'est le fait que les bombardiers lègers/moyens étaient privilègiés au détriment des bombardiers stratégiques, le nombre relativement faible de chasseurs, le systeme de formation des pilotes assez mauvais, etc;.etc..

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C'est peut etre aussi qu'il existe chez les strateges Allemands/Prussiens un mythe de la bataille décisive (un guerre et histoire en parle).

Tout était calculé pour une guerre courte, le faite que les femmes n'étaient pas ou peux sollicitées est un signe comme l'est le fait que les bombardiers lègers/moyens étaient privilègiés au détriment des bombardiers stratégiques, le nombre relativement faible de chasseurs, le systeme de formation des pilotes assez mauvais, etc;.etc..

Durant la deuxième guerre mondiale, les stratèges allemends et encore plus prussiens n'ont pas le droit de citer : Hitler décide de tout et au contraire de nombre de ses généraux qui raisonnent en grande partie en fonction de la recherche de la victoire par la destruction des forces ennemies, lui montre une tendance très très marquée à viser des objectifs territoriaux :

- La directive initiale du plan jaune ne vise qu'à envahir la Belgique

- la directive 41 de 1942 à s'emparer des puits de pétrole du caucase

Seule la directive Barbarossa vise à détruire l'ennemi via une campagne décisive et Hitler affaiblira de beaucoup le concept en rajoutant des objectifs territoriaux "parasites" tout au long de la planification et de la conduite de l'opération.

Le choix du bombardier moyen en lieu du bombardier lourd est avant tout technique et un programme de bombardier lourd lancé avant même le début de la guerre ( le He 177 )

Pour les femmes, Tancrède a raison : il s'agit quasi-exclusivement d'un choix idéologique maintenu même quand l'espoir d'une guerre courte aura disparu, Speer ( pour l'industrie ) et Jodl ( pour l'armée ) qui essaieront d'obtenir la mobilisation de la population feminine ( en 1942 et fin 1943 respectivement ) se casseront les dents sur l'obstination de Hitler encouragé par les pontes et idéologues du parti.............   

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Pour rappel les nazis ont edictés des règles limitant aux femmes l'accès professionnel (en interdisant certains metiers et en limitant l'accès à d'autres)

C'est aussi grâce à cela (plus les grands projets) que le chômage c'est résorbé avant guerre

La femme n'était bonne qu'à faire de bons petits aryens (voir les fermes de reproduction) et considérée comme un fardeau dans une société assez patriarcale

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je rajouterais aussi le fait que la mains-d'oeuvre qualifié récupéré dans toute l'Europe pour faire tourné les usines ,sa a bien servi ...

donc on peu au passage plus qu'égratigné le mythe de l'ouvrier allemand travaillant sous les bombes et parvenant à sortir plus de chars en 44 ...

merci les esclaves européens envoyé en Allemagne ,pour eux effectivement le travail était dur et dangereux sous les bombes de l'aviation allié ...

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Oui, quand on voit le temps que l'Allemagne met à passer en économie de guerre, le maintien artificiel au maximum d'une "vie normale" dans le pays (limite tout est fait pour éviter de parler de la guerre ou de la mentionner), y compris à un coût économique aberrant alors même que la guerre fait rage, cela rappelle à quel point le premier but de tout régime, et les plus hallucinants en ont encore plus besoin à plus grands frais, est de se maintenir en place; et pour ce faire, le régime nazi a grosso modo fait financer/soutenir/équiper le plus possible le plus longtemps possible la guerre par les pays occupés pour maintenir sa popularité au sein d'une population civile allemande entretenue dans son niveau de vie (autant que faire se peut évidemment) et somme toute peu mobilisée pour la guerre (au regard de la réalité de la guerre et de la mobilisation de 14-18). Bien sûr, c'est pas le grand confort non plus vu les limites de la position allemande, mais la population est, au moins jusqu'à la mi-43 (et même plus tard), "décalée" (dans sa connaissance, mais surtout dans son "ressenti" de la guerre) par rapport à la réalité de la situation.

Je crois que l'historien Gotz Aly (assez controversé parfois) a ecrit la-dessus dans "comment Hitler a acheté les allemands". Il a insisté sur le fait que lors de la plus grande partie de son règne, le régime a été populaire.
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La population a été:

- mise dans une "bulle informationnelle" (ou plutôt désinformationnelle) assez spectaculaire (à côté, la "bulle" dans laquelle se sont installés les républicains américains est de la gnognotte.... Même en comptant Glenn Beck et l'audience conservatrice qui le prend au sérieux -Romney semble du nombre, si on en croit le 3ème débat); l'une des innovations de la communication nazie, de même que la nature totalitaire du régime qui manipule chaque aspect de la perception quotidienne des citoyens, accroît démesurément l'effet. Rappelons que l'un des propres d'un régime totalitaire, contrairement à une dictature, est de réclamer non la passivité mais la participation, l'implication active, de chacun (ça va jusqu'aux photos du dirigeant sur la table de nuit, aux dénonciations au sein de la famille....), par l'éducation, par la coercition et par la création d'un "climat général" qui y incite en grande partie sans que chacun puisse s'en rendre compte (se rendre compte qu'il est "amené" dans la machine) ou tout du moins n'y prête pas une grande attention parce que beaucoup de choses demandées et/ou qui deviennent "la norme" sont des petites choses souvent anodines en apparence.

- atomisée: autre caractéristique d'un régime totalitaire, chacun est isolé, atomisé et resocialisé dans chaque aspect de sa vie. Le consommateur, l'actif, le membre de famille, l'amateur de telle ou telle chose, l'individu.... Chacun de ces aspects d'un individu est, par mille et une manières, exposé (la vie privée est de fait toujours atteignable et beaucoup est fait pour que chacun la sente fragile, regardée....), inspecté et surtout remis en place dans le "système" totalitaire (aucune association sur aucun sujet n'est hors du champ de contrôle du parti, les quartiers, les immeubles, les familles, les communautés de toutes sortes, les métiers.... Sont contrôlés politiquement) auquel rien n'échappe.

- isolée d'une certaine forme de réalité: celle de la guerre, de la pression économique.... Pour maintenir la poigne d'une telle organisation sociale en en rendant une bonne partie insensible, invisible, le régime nazi a du par ailleurs "fournir": fournir le niveau de vie, fournir l'illusion de grandeur collective, sans cesse renouvelée. Sans ce "fix" socio-économique, la poigne aurait été nettement plus sensible et une partie beaucoup plus importante de la population se serait posée plus de questions.

- terrifiée rétrospectivement: c'est la partie conjoncturelle qui a aidé le nazisme à se mettre et se maintenir au pouvoir. La crise de 29 fut une véritable terreur pour la population allemande, et s'ajoutait au souvenir de l'immédiat d'après guerre de 14, où certes le ressenti national a joué, mais où il y a eu aussi crise économique grave et surinflation, qui succédaient à 4 ans de privations. Les Allemands sous Hitler ont ces souvenirs dans leur chair: c'est pas les générations de leurs enfants qui parlent et votent, mais des gens qui, à tous âges, ont ressenti les effets d'au moins une de ces 3 périodes terribles, et pour la majorité d'entre eux, des 3. La trouille de l'instabilité et de la crise économique sont un facteur profond et puissant sur lequel les nazis ont beaucoup travaillé.

Il y a donc un moule prescriptif, auquel il faut se conformer, une pression coercitive, à laquelle rien n'échappe (disparition de la sphère privée), et plus encore un "univers" artificiel créé autour des Allemands qui étaient par ailleurs isolés individuellement. Cette atomisation est l'essence particulière du système, en ce qu'elle est beaucoup plus puissante que la coercition policière seule (qui essaie de se rendre peu visible): c'est un ressenti semi conscient d'isolement et d'impuissance, qui multiplie l'efficacité d'une police qui n'a du coup pas besoin d'être si nombreuse, visible ou présente, mais surtout qui ne tient sur la grande majorité de la population que si elle est rendue moins sensible par le niveau de vie ET l'illusion de grandeur collective savemment et constamment entretenue.

S'il faut chercher l'explication de l'inefficacité organisationnelle du régime nazi, elle est là: entretenir ce contrôle social, ce "soft power", cet Etat-Parti policier (il faut employer beaucoup, vraiment beaucoup, de "petits chefs" du parti partout dans la société et le pays) et cette illusion, coûte TRES cher, et a une priorité absolue pour maintenir un effort de guerre. C'est la condition première pour que la guerre puisse être menée, vu qu'il faut un pays calme et uni, et que le régime nazi ne peut pas obtenir ça sans un investissement de ce type, que peu d'autres pays ont à fournir. Résultat, l'Allemagne n'a pas eu d'économie de guerre avant la 2ème moitié de 43.... Parce qu'elle ne le pouvait pas.

Et dans ce "moule" imposé, ce "roman", cette "illusion" dans laquelle la population est plongée en permanence, les règles sociales sont strictes: la femme ne travaille pas, et ne peut pas travailler. D'abord parce que l'idéologie exige le conformisme et le moule social rigide (comme toutes les religions, les idéologies ne sont pas tolérantes d'aucune forme de pluralité), ensuite parce que l'irruption massive des femmes dans la main d'oeuvre déstabiliserait l'équilibre économique que le régime a établi (et ferait péter l'illusion); et au fur et à mesure de la guerre, les marges de manoeuvre du régime sont plus réduites, il peut donc encore moins se permettre de financer de telles mesures. Faut pas imaginer que ça aurait permis de mobiliser tellement plus d'hommes, vu que ces femmes auraient du être payées, et les hommes "libérés" aussi (en tant que soldats ou à d'autres jobs), ce dont le régime et l'Allemagne n'avaient pas les moyens. Résultat, la croissance de l'effort de guerre allemand ne peut passer que par une ponction sans cesse croissante sur les pays occupés, et sur la main d'oeuvre contrainte (prisonniers "intérieurs" ou "extérieurs"), corvéable à merci et dont il n'est pas important, au moins jusqu'en 42-43, qu'elle survive longtemps vu qu'il y en a toujours plus qui arrive. L'économie de guerre allemande avant 43 est celle des économies conquises, faisant de l'Allemagne en guerre une junkie très tôt dépendante d'une fuite en avant dans la conquête (parce que le "rendement" des ponctions en terrain conquis et la mise à contribution de ces économies n'est pas très efficace, d'autant moins que la main allemande est lourde).

Bref, ça a beau sembler complexe parce que c'est à l'échelle du continent et que beaucoup de monde et de situations sont dans l'équation, au final ça l'est pas tant que ça parce que la meilleure définition des patrons du régime nazi a été donnée il y a longtemps: c'étaient des aventuriers (au sens du temps jadis, qui est très péjoratif), des bandits somme toute de petite ampleur (mais qui ont été propulsés à un niveau de capacité d'action bien au-delà de leur seuil d'incompétence), des petites frappes qui appliquent des mesures simplistes et brutales qu'ils croient efficaces mais qui sont contre-productives, en Allemagne comme dans les pays occuppés. A cet égard, malgré l'horreur impliquée, les Soviets sont bien plus "professionnels" et efficaces (il faudra plus longtemps pour que les failles du système deviennent trop lourdes).

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d'ailleurs ,je me demande si les Allemandes ne le font pas payé à l'heure actuelle aux Allemands .

j'ai toujours l'impression quand je regarde des émissions sur ARTE ,on a l'impression que les femmes sont disons celle qui mène la danse je dirais (s'est la seul métaphore qui me vient à l'esprit  :P ) .

avec l'arrivé des soviétiques ,les viols en masse et une Allemagne à genoux ,les femmes ont pas eu le sentiment d'avoir était protégé par le "mâle" au vu du système  de positionnement sociale de la femme mis en place par les nazis .

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