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Alors, Ariane 5  a coute 8Md€, la décision de lancement a été prise en 1985 pour un premier vol en 1996, soit 11 ans.

Ariane 6 ça tourne visiblement entre 2.5 et 3.5Md€ une décision acte l'an prochain pour un lancement prévu autour de 2020/2021 ( 6 a 7ans).

Le but c'est d'assurer l’accès a l'espace. C'est a dire qu'on puisse lancer en toute indépendance nos satellites. Continuer sur Ariane 5 ça me semble pas une bonne idée. Le lanceur est pas rentable aujourd'hui et il y a visiblement plusieurs soucis du aux choix techniques, je vois pas trop comment le transformer en lanceur rentable.

Pour SpaceX je souhaite pas leur échec, simplement Grasshoper me parait plus un essai sans réel objectif opérationnel pour le moment. Ils tâtonnent et essayent. Et il misent rien dessus pour le moment.

Pour les satellites de plus petite taille, oui il il a un marche, mais pas sur du Micro mais sur des satellites de 250kg a 1t. Avec le tout électrique qui devrait arriver d'ici la fin de la décennie et permettre le développement de ce genre de marche et sur lesquels se place Vega. Les micros satellites de quelques kilos ça reste un marche a part.

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Ariane 6 ça tourne visiblement entre 2.5 et 3.5Md€ une décision acte l'an prochain pour un lancement prévu autour de 2020/2021 ( 6 a 7ans).

Le budget est plutôt de 4Md€ pour un objectif minimum à 2020 et tout ça sans prendre en compte les potentiel retard (bon vous me direz, vu le peu de risque pris, j'espère qu'on aura pas tant que ça). Je rappel que le budget d'Ariane 5 été aussi estimé au départ à 4Md€ (avant de déraper). Bref, on est sur des grandeurs d'ordre pour l'instant comparable dans les annonces (je parle bien d'annonce et non de chiffre final) alors que niveau ambition, Ariane 6 est quand même sur le papier bien moins ambitieuse techniquement. D'où ma question, mais où va tout cet argent ? Est-ce que ce chiffre est du à la prise d'expérience d'Arianespace qui évite de sous évaluer le prix comme cela avait été fait pour Ariane 5 ?

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Est-ce que vous ne sous estimez pas un peu le travail de conception nécessaire pour faire un lanceur ?

Ok, il n’y a à priori rien de révolutionnaire mais apparemment on repart quand même d’une copie blanche. Il faut tout reconcevoir même si la technologie usitée est connue.

C’est pas une twingo la …

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Le budget est plutôt de 4Md€ pour un objectif minimum à 2020 et tout ça sans prendre en compte les potentiel retard (bon vous me direz, vu le peu de risque pris, j'espère qu'on aura pas tant que ça). Je rappel que le budget d'Ariane 5 été aussi estimé au départ à 4Md€ (avant de déraper). Bref, on est sur des grandeurs d'ordre pour l'instant comparable dans les annonces (je parle bien d'annonce et non de chiffre final) alors que niveau ambition, Ariane 6 est quand même sur le papier bien moins ambitieuse techniquement. D'où ma question, mais où va tout cet argent ? Est-ce que ce chiffre est du à la prise d'expérience d'Arianespace qui évite de sous évaluer le prix comme cela avait été fait pour Ariane 5 ?

Nop la dernière annonce parle bien de 2.5 a 3.5Md€.

Après il serait en effet intéressant de voir la répartition exacte du budget. Par exemple le programme de nouveau moteur qui sera partage entre A5ME et A6 rentre il me semble dans un programme commun aux deux lanceurs.

Et ne pas oublier que les couts d’aujourd’hui ne sont pas ceux d'il y a 20ans. Aujourd'hui un lanceur complètement nouveau a la manière d'A5 serait surement plus proche de 10Md€

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Je pense comme Dino j'ai bien peur que ce programme ne serve en réalité qu'a fournir du boulot aux ingénieurs du CNES et d'Arianespace a grand coup de subvention, sans but réel d'une innovation, avec Ariane 6 on refait ce que faisait Ariane 4. J'ai un petite affinité pour Space-x (raison personnelle) et ce qu'ils sont capable de produire finalement en peut d'années, je pense que le DOD est trés intéressé par les travaux de Space-x sachant que pour Falcon 1 les miltaires ont pas mal aidés au développement. Je ne pense pas que Grasshopper soit un tatonement, bien au contraire cette semaine c'est vrai un vol controlé a 325m c'est pas grand chose mais je pense que d'ici 5 ans ils vont créer la surprise. Pour mémoire Space-x a aussi la capsule Dragon là ou pour l'instant en Europe nous n'avons pas de solution de retour de l'orbite malgrès des financements de l'union Européenne. Je pense que comme pour le reste il y a une approche téchnocratique et fonctionariale bien loin du besoin d'innovation.

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Je pense comme Dino j'ai bien peur que ce programme ne serve en réalité qu'a fournir du boulot aux ingénieurs du CNES et d'Arianespace a grand coup de subvention, sans but réel d'une innovation, avec Ariane 6 on refait ce que faisait Ariane 4. J'ai un petite affinité pour Space-x (raison personnelle) et ce qu'ils sont capable de produire finalement en peut d'années, je pense que le DOD est trés intéressé par les travaux de Space-x sachant que pour Falcon 1 les miltaires ont pas mal aidés au développement. Je ne pense pas que Grasshopper soit un tatonement, bien au contraire cette semaine c'est vrai un vol controlé a 325m c'est pas grand chose mais je pense que d'ici 5 ans ils vont créer la surprise. Pour mémoire Space-x a aussi la capsule Dragon là ou pour l'instant en Europe nous n'avons pas de solution de retour de l'orbite malgrès des financements de l'union Européenne. Je pense que comme pour le reste il y a une approche téchnocratique et fonctionariale bien loin du besoin d'innovation.

J'aime bien avec toi le deux filtres différents. Pour rappel SpaceX base justement ses développements sur des technos existantes et éprouvés. Rien de plus... Tout comme Ariane 6. Mais d'un cote c'est un coup de génie et de l'autre une solution technocratique.
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J'aime bien avec toi le deux filtres différents. Pour rappel SpaceX base justement ses développements sur des technos existantes et éprouvés. Rien de plus... Tout comme Ariane 6. Mais d'un cote c'est un coup de génie et de l'autre une solution technocratique.

Faut pas tomber non plus dans l'autre travers et dire que spaceX ne ferrait que ça ;)

Il est vrai que les fusées falcon actuels sont assez basique, mais tu ne peux pas dire que SpaceX ne s'appuie pour la suite que sur cette base éprouvée. Qu'on doute de la réussite de grasshoper, qu'on relève que la charge utile pour l'instant n'est pas à la hauteur, qu'Elon nous enfume avec ses histoires de capsule dragon pour des missions martiennes, que son projet est tellement subventionné qu'il pourrait s'apparenter à du dumping envers l’industrie spatial européenne, tout cela est vrai. Mais tu ne peux pas nier la volonté affiché de SpaceX d'essayer de révolutionner à terme le petit monde du lanceur en faisant des fusées réutilisable capable de rentrer à bon port toute seul. Qu'ils y arrivent est une autre histoire, mais en tout cas ils travaillent dessus.

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Faut pas tomber non plus dans l'autre travers et dire que spaceX ne ferrait que ça ;)

Il est vrai que les fusées falcon actuels sont assez basique, mais tu ne peux pas dire que SpaceX ne s'appuie pour la suite que sur cette base éprouvée. Qu'on doute de la réussite de grasshoper, qu'on relève que la charge utile pour l'instant n'est pas à la hauteur, qu'Elon nous enfume avec ses histoires de capsule dragon pour des missions martiennes, que son projet est tellement subventionné qu'il pourrait s'apparenter à du dumping envers l’industrie spatial européenne, tout cela est vrai. Mais tu ne peux pas nier la volonté affiché de SpaceX d'essayer de révolutionner à terme le petit monde du lanceur en faisant des fusées réutilisable capable de rentrer à bon port toute seul. Qu'ils y arrivent est une autre histoire, mais en tout cas ils travaillent dessus.

A mais je ne critique pas SpaceX sur son modèle. Je pense qu'ils ont tout ou en partie raison. Et c'est toujours bien d’avoir des acteurs qui essayent de faire bouger les choses. Ils ont plus de chances de se planter car ils prennent plus de risques, mais même si ils échouent je pensent qu'ils auront apportés quelque chose. Il faut toujours ce genre de "fou millionnaires" pour apporter son lot de changements et d’idées.

Par contre je critique sur le fait de gober la communication qui va avec. Le modèle suivit par SpaceX. ce n'est pas réinventer la roue mais profiter au maximum des effets des séries et de l'existant. Par exemple le Merlin est il me semble issue de technos existantes de la NASA. Ils ont fait la dessus le Falcon 1. Le Falcon 9 c'est un Falcon 1 avec les même moteurs Merlin a tous les niveau, la même technologie mais en plus gros. Il me semble même que le dernier étage du Falcon 9 c'est aussi un moteur Merlin mais légèrement modifié et optimisé pour la dernière séquence de vol. Falcon Heavy c'est quoi ? 2 premiers étages de Falcon 9 en booster et une Falcon 9 au millieux le tout avec moteur Merlin.

La nouvelle version de Faclon 9 V.1.1 ? La même chose que la précédente avec un Merlin amélioré et quelques raffinements du lanceur.

Grasshoper c'est un premier étage de Falcon9 avec un moteur Merlin et quatre pattes.

Après je suis content de voir ce genre d'entreprise tester des trucs. Mais pour le moment Grasshoper c'est un peu de l’expérimentation et du talonnement. Il avancent petit a petit et je pense qu'ils feront évoluer le concept en chemin. Ils ont pas, il me semble, de planning pour la mise en service et même notre ami Elon Musk s’attend a quelques ratage en chemin.

Je veux juste mettre en valeur cette contradiction entre :

- Boouuh c'est trop null Ariane réutilise l'existant. C'est la fin de tout.

et

- Ouah SpaceX réutilise l'existant innove c'est trop cool.

Voila  ^-^

Je trouve au contraire que c'est une bonne chose qu'au niveau européen on ne se réveille pas 10 ans en retard. Après la solution Ariane 6 choisie est-elle le meilleur choix ? Perso ça me semble cohérent : on reprends le premier étage de Vega qu'on améliore, on reprendre le dernier étage d'Ariane5 qu'on adapte, on modernise l’électronique et on fait un lanceur avec elements qu'on va pouvoir produire en serie. Ces améliorations seront ensuite réutilisées sur les prochaines versions de Vega.

Y'a peut être d'autre solutions mais celle ci ne me parait pas mauvaise.

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Grasshoper c'est un premier étage de Falcon9 avec un moteur Merlin et quatre pattes.

Autant je suis d'accord sur ce qui précède au sujet de merlin, autant là je trouve que c'est un peu exagérer comme présentation. Grasshoper est très loin d'être aussi simple que tu le présentes. C'est oublier tous les mécanismes pour contrôler la descente de l'appareil et qu'il ne finisse pas comme le projet morpheus.
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Autant je suis d'accord sur ce qui précède au sujet de merlin, autant là je trouve que c'est un peu exagérer comme présentation. Grasshoper est très loin d'être aussi simple que tu le présentes. C'est oublier tous les mécanismes pour contrôler la descente de l'appareil et qu'il ne finisse pas comme le projet morpheus.

Oui c'était pas le but de la phrase. C'était plus pour souligner le fait qu'au final Grasshoper c'est aussi de la réutilisation des technos niveau propulsion et et réservoir. Après c'est évident qu'il y a du boulot autour en plus pour pas que ça parte dans tout les sens et qu'elle atterrisse au même endroit qu'elle a décoller.

Globalement c'est le seul point qui me parait différent entre le choix SpaceX et Ariane. SpaceX avec ses moteurs liquide peut faire ce genre de choses qui ne sont pas possible avec du Solide. Mais je reste assez perplexe sur la possibilité de lancer et récupérer une fusée de cette manière et maintenir tout ça. On verra ce que l'avenir nous réservera :p

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Le cout suplémentaire pour rendre l'ensemble réutilisable et surtout le poid (carburant) nécessaire au retour me semble rendre la rentabilité aléatoire une tonne de carbu au décollage, c'est plusieurs tonnes de charge utile en moins à l'arrivée....

Yep pareil. Et en plus les moteurs fusée sont pas forcement connus pour être facile a entretenir ^^ . Mais bon on verra bien ce qui va ressortir de ces test.
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Le cout suplémentaire pour rendre l'ensemble réutilisable et surtout le poid (carburant) nécessaire au retour me semble rendre la rentabilité aléatoire une tonne de carbu au décollage, c'est plusieurs tonnes de charge utile en moins à l'arrivée....

C'est un équilibre à trouver entre l'économie du lanceur et le surcoût unitaire de chaque lancement  plus les coûts de maintenance (ce dernier ayant été à l'origine en partie de l'explosion du prix du lancement de la navette américaine).

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C'est un équilibre à trouver entre l'économie du lanceur et le surcoût unitaire de chaque lancement  plus les coûts de maintenance (ce dernier ayant été à l'origine en partie de l'explosion du prix du lancement de la navette américaine).

Oui c'est un peu le Graal pour les lanceurs réutilisable. C'est vraiment pas simple. Ça va être intéressant de voir comment les choses se passent du cote de SpaceX.
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  • 2 months later...

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20130911trib000784470/ariane-6-le-patron-de-ses-pousse-un-coup-de-gueule.html

 

 
Le PDG du puissant opérateur de satellites luxembourgeois, Romain Bausch, estime qu'il n'a pas été écouté sur la définition du futur lanceur européen. Il juge qu'Ariane 6 n'est pas assez modulaire et flexible.

Pourtant très favorable au développement d'Ariane 6, le PDG de SES, l'opérateur de satellites luxembourgeois, Romain Bausch, estime que les concepteurs - l'Agence spatiale européenne (ESA) et le Centre national d'études spatiales (CNES) ne l'ont pas écouté sur la définition du futur lanceur européen. Le plus grand opérateur mondial de satellites a besoin d'un lanceur flexible et modulaire, estime-t-il. « Nous souhaitons une nouvelle approche où on nous écoute un peu plus », a-t-il souligné à l'issue d'un déjeuner de presse.

Si l'on en croit Romain Bausch, un des clients historiques d'Arianespace, Ariane 6 ne sera pas aussi flexible qu'il le souhaiterait. La faute notamment aux boosters pas assez modulaires, assure-t-il, contrairement aux lanceurs américains Atlas et à Falcon 9, qui peuvent augmenter leurs capacités avec l'ajout de boosters pour s'adapter à toutes les caractéristiques des satellites. Avec quatre boosters, cela fige la définition des satellites, estime-t-il. Il s'attend désormais à ce qu'Arianespace mette son grain de sel et fasse pression sur les agences pour remédier à ces lacunes.

La filière industrielle européenne pas assez compétitive

D'une manière générale, il estime que la filière lanceur européenne ne sera jamais aussi compétitive que la société SpaceX, créée par le milliardaire Elon Musk, en raison de l'extrême simplification du processus industriel de fabrication de ses lanceurs Falcon. Le système industriel Ariane « ne sera jamais aussi compétitif que celui de SpaceX si la ligne de fabrication des lanceurs Ariane reste telle qu'elle est aujourd'hui », estime-t-il. Il a fait état d'une automatisation du processus de fabrication chez SpaceX, grâce à l'utilisation de robots qui apportent des gains de compétitivité. Ainsi, il a cité la fabrication de quatre moteurs par semaine. Le lanceur Falcon 9 doit lancer le satellite de télécoms SES 8 le mois prochain après avoir lancé en septembre le petit satellite de l'agence spatiale canadienne Cassiope, qui effectuera le vol inaugural du nouveau Falcon 9.

Romain Bausch a rappelé que Arianespace, a contrario, doit s'accommoder d'une organisation industrielle complexe en raison des justes "retours géographiques" demandés par les pays membres de l'ESA partenaires du programme Ariane. Ce qui complexifie l'organisation industrielle en raison de la multiplicité des sites de production en Europe. Pour autant, le CNES et l'ESA comptent parvenir avec Ariane 6 à des prix de lancement autour de 70 millions d'euros (contre un peu plus de 50 millions de dollars pour un lancement Falcon 9 grâce aux subventions de la Nasa).

Ariane 5 pas du tout flexible

Enfin, Romain Bausch se félicite de l'abandon d'Ariane 5, un lanceur double qui n'est pas du tout flexible, selon lui. Il rappelle qu'un de ses satellites de six tonnes, Astra 3B prêt à être lancé depuis juin, ne le sera de Kourou qu'en décembre parce qu'il doit attendre un deuxième "passager". Il se réjouit néanmoins des améliorations d'Ariane 5 (notamment de la coiffe et du moteur Vinci), un lanceur fortement soutenu par l'Allemagne. Dans le même temps, Berlin et ses industriels (le site de Brême) sont très réservés sur le développement d'Ariane 6 en raison de la mise en place d'une nouvelle organisation industrielle qui doit accompagner l'arrivée du futur lanceur européen.

 

 

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http://aerodefensenews.net/2013/09/13/jean-yves-le-gall-il-faut-tout-faire-quariane-6-arrive-le-plus-vite-possible-pour-cela-il-faut-gagner-un-ou-deux-ans-sur-le-calendrier-president-du-centre-national-d/

 

L'effet Elon Musk

 

 

Jean-Yves Le Gall (*) : «Il faut tout faire qu’Ariane 6 arrive le plus vite possible. Pour cela, il faut gagner un ou deux ans sur le calendrier» (*) Président du Centre national d’études spatiales (Cnes)
  • Comment avance le dossier Ariane 6 ?
  • Nous passons les étapes clés de façon très encourageante. Le choix est arrêté avec une configuration composée de quatre boosters identiques, je pense que c’est finalement le seul moyen d’avoir un lanceur compétitif. Si on passe à une cadence de dix tirs, cela génèrera la production de 40 boosters par an, si on passe à une cadence 15, cela en fait 60 à produire… c’est vraiment le point clé. J’insiste sur ce point, s’il n’y avait pas cette caractéristique technique d’Ariane 6, les objectifs de coûts dont on parle seraient pratiquement intenables. Cette approche technique permettra d’être compétitif face aux autres lanceurs existants et à venir. Maintenant, nous sommes dans un processus de consultation industrielle qui débouchera sur un montage industriel. D’une manière générale, je suis très favorablement impressionné par la manière dont tout cela se déroule.    
  • Côté industriels, il y a des inquiétudes, voire des critiques sur Ariane 6, elles vous semblent justifié ?
  • Elles ne sont pas justifiées mais je les comprends. Il y a des appréhensions parce que nous changeons de monde. Le débat sur la configuration d’Ariane 6 existe exactement comme celui sur le passage d’Ariane 4 et Ariane 5 voici 25 ans !
  • Nous avons eu les mêmes problématiques lorsque l’on est passé d’Ariane 4 à Ariane 5. Pourtant, l’évolution du mode d’organisation industrielle entre Ariane 5 et Ariane 6 est bien moindre qu’entre Ariane 4 et 5, le choc technologique était alors bien plus fort. Rappelez-vous qu’à l’époque nous avons entièrement changé de mode de propulsion. On avait alors des industriels qui produisaient une propulsion liquide et de manière marginale de la «cryo» et nous sommes passés à un lanceur à poudre avec ce que j’appelle de la «grosse cryo», puis au développement du moteur Vulcain. Avec Ariane 6 la transition est beaucoup plus douce puisque l’on garde la poudre. La différence est que l’on passe à de la «grosse cryo» à de la «moyenne cryo» sur la partie haute du moteur Vinci.
  •  Ariane 6 sera donc l’un des lanceurs les plus compétitifs du marché ?
  • J’insiste sur ce point, nous avons choisi de faire ce lanceur, Ariane 6, dans cette configuration technique parce que c’est le seul moyen qui nous permette de rester dans la course. Nous n’avons pas choisi la poudre pour faire plaisir aux uns ou aux autres… J’ajoute que le choix de la poudre (PPH, 1er et 2ème étage à poudre, 3ème étage liquide) n’a de sens qu’à partir du moment où il y a quatre boosters identiques, sinon cela ne marchera pas. Lorsque les industriels sont arrivés avec des configurations différentes (trois boosters à poudre différents pour la partie basse, etc.), cela n’avait pas de sens.
  • Nous considérons que si la transition est bien gérée, c’est-à-dire si nous allons vers une bonne cadence de tirs d’Ariane 6, l’augmentation des lancements compensera le fait que le moteur est plus petit. Sur une Ariane 5, aujourd’hui, vous avez le moteur Vulcain et le moteur HM7, (un gros et un petit moteur) et les industriels en font cinq par an… L’objectif est que demain nous fassions de 10 à 15 moteurs Vinci par an. Nous avons fait les calculs, à partir de dix moteurs fabriqués par an, cela se compense. Deux moteurs Vinci, c’est l’équivalent de 1 Vulcain et 1 HM7.
  • La décision qui a été prise début juillet pour Ariane 6 -on le verra après coup-, est extrêmement importante pour l’industrie spatiale européenne.   
  •  Le premier tir d’une Ariane 6 est toujours fixé pour 2021-2022 ?
  • Non, il faut aller plus vite, il faut tout faire qu’Ariane 6 arrive le plus vite possible sur le marché. Je suis frappé de voir à quel point le paysage concurrentiel évolue vite. Il est encore trop tôt pour donner une date mais il faut gagner un ou deux ans sur le calendrier. Certes, la situation est compliquée industriellement mais c’est possible. Le fait qu’il y ait quatre boosters identiques rend justement la situation plus simple…
  •  Le premier tir d’une Ariane 6 en 2019, c’est un objectif ?
  • C’est un sujet qui est sur la table, ce n’est pas encore un objectif, mais c’est le point auquel il faudrait arriver, oui. 
  • L’environnement concurrentiel se complique. Space X va faire des lancements GTO. Sans avoir lancé, Space X a déjà fait du tort à Arianespace en signant des contrats qui ont entraîné une baisse des prix sur le marché des lancements. Il va y avoir un lacement Space X dans quelques jours, en cas de succès ils vont rebattre les cartes.
  • De même, après les échecs du lanceur Proton, les Russes ont baissé leurs prix parce que les taux d’assurance ont augmenté… Il s’est déroulé pendant les vacances un évènement, à mes yeux, très important c’est que le gouvernement allemand a acheté à Space X trois lancements pour ses satellites d’observation ; c’est lourd de sens, non ? Or, ces satellites auraient pu être lancés par Vega ou Soyuz. Et je suis convaincu que si nous avions pu proposer une solution de lancement dans laquelle l’industrie allemande était partie prenante ils ne seraient pas allés chez Space X.
  • Nous sommes dans un environnement où les constantes de temps sont longues. Je note à ce sujet que cette problématique de marché a été bien comprise par notre ministre Geneviève Fioraso et c’est la première fois qu’un ministre chargé de l’espace rentre autant dans le détail.
  • Les fondamentaux des systèmes de lancements de part le monde sont totalement différents. Ariane est un lanceur sûr avec une approche zéro échec, Proton connaît des échecs mais leur approche statistique est différente de la nôtre. Sea Launch est toujours là, les Chinois prennent pas mal de contrats en offrant un package satellite chinois/lancement chinois et aides diverses aux opérateurs en Afrique et en Amérique du Sud et c’est autant d’opportunités qui ne sont pas sur le marché international.  
  •  Mais si vous avancez le calendrier d’Ariane 6, il faut aussi avancer celui d’Ariane 5 ME ?
  • Nous verrons cela lors de la prochaine conférence ministérielle de 2014. Il y aura des choix à faire, c’est trop tôt pour en parler. Il y aujourd’hui deux sujets : dans un an où en sera Space X et où en sera le Proton ? Entre deux scenaris extrêmes (échec de Space X et Proton sort du marché à cause de nouveaux échecs), et, de l’autre : plein succès de Space X et le Proton renoue avec le succès. Voilà deux hypothèses qui vont transformer le marché actuel des lanceurs en profondeur.
  •  La propulsion électrique des satellites est sur le point de bouleverser le marché, cela vous semble une tendance pérenne ?
  • Ces satellites sont apparus sur le marché voici dix ans et, à l’époque, personne n’y a vraiment cru parce que, il faut le reconnaître, les résultats techniques n’ont pas été concluants. Un certain nombre de satellites électriques a d’ailleurs été lancé par Boeing mais cela s’est terminé par des échecs donc on n’en a plus parlé.
  • Boeing est revenu sur le marché voici deux ans avec beaucoup d’ambition et il propose, aujourd’hui, aux clients un package comprenant un satellite électrique lancé par Space-X. Voilà où nous en sommes.
  • Pour résumer, les satellites électriques ont une particularité, ils sont volumineux mais légers. Avec seulement une masse de 2,5 tonnes c’est l’équivalent d’un satellite classique de 6 tonnes dont vous avez enlevé le moteur chimique et les ergols. Résultat, vous gagnez en coût de lancement, le satellite coûte moins cher à construire. Toutefois, en contrepartie, la durée de mise à poste est plus longue, de l’ordre de trois à six mois, mais trois mois seulement avec un lancement Space-X. Si Boeing parvenait à réduire ce laps de temps, alors cela donnerait un coup d’accélérateur au marché des satellites électriques dont les premiers exemplaires de Boeing doivent être lancés en 2014. De mon point, de vue, je ne m’attends pas à un raz de marée de ces nouvelles plates-formes, du moins à court terme car ce sont des processus qui prennent du temps.
  •  Quelle est la réponse des Européens à cette nouvelle concurrence ?
  • C’est pour cette raison que nous avons décidé d’investir dans l’allongement de la coiffe d’Ariane 5 afin que dans la partie basse où l’on loge un petit satellite, il y ait à peu près deux mètres de plus pour placer un satellite électrique avec les antennes pliées vers le haut. C’est aussi pour cette raison que nous avons décidé de réagir lors de la conférence ministérielle de Naples où 250 millions d’euros ont été votés pour le développement des satellites de nouvelle génération NEOSAT à propulsion électrique et qui associe Thales Alenia Space et Astrium.

 

  •  
Modifié par zx
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Il s’est déroulé pendant les vacances un évènement, à mes yeux, très important c’est que le gouvernement allemand a acheté à Space X trois lancements pour ses satellites d’observation ; c’est lourd de sens, non ?

 

Je hais les allemands.

Pas ma faute c'est génétique. Avec des arrières grand parents qui ont tiré du schleu pendant la première, résisté aux doryphores pendant la seconde et de la famille, des amis, travaillant dans le tourisme, qui chaque été résistent encore et toujours aux envahisseurs venu d'outre Rhin. Puis voilà que maintenant ils nous cassent les glaouis en offrant du taff à la concurrence et viennent donner des leçons de savoir vivre et de bonne conduite aux autres...

Mais surtout, SURTOUT ! A cause d'eux les voitures en Europe roulent avec des feux blancs plutôt que jaunes...

Et la nuit, ça nique les yeux bord*l !!! :-

 

 

Ps : c'était un message à caractère humoriste (dès fois que...)

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  • 3 months later...
  • 2 weeks later...

 

 

   Une bonne idée bien que ça pourrait être pas mal d'avoir une liste des 100 entreprises qui seront impactées pour savoir lesquelles le CNES voudrait se débarrasser et les 50 sur lesquelles il voudrait se concentrer ... En espérant que c'est un scénario qui élimine en priorité des entreprises non-européennes et celles qui prenaient trop marge sur un marché quasi captif ...

 

    D'autant que ça peut permettre de faire baisser le prix de l'ensemble des pièces du lanceur chez chaque fournisseur :  Si a chaque fournisseur on lui demande 2 a 3 types de pièces différentes au lieu d'une seule dont il n'a a livrer que quelques unes par an :  Ce fournisseur sera enclin avec + de travail qui lui est fourni de baisser ses tarifs sur tout le surcroit de travail et nouvelles pièces qu'on lui demande donc le potentiel d'économie se répercute logiquement sur 100% du lanceur et chaque pièces

 

   Et qu'ils privilégieront sur leur liste des entreprises a dégager tout ce qui est de près ou de loin d'OVH et de la vision allemande qui veut faire lancer ces sats par les USA histoire de leur envoyer une belle ... quen ... Heu non, une belle andouillette xD

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   Et qu'ils privilégieront sur leur liste des entreprises a dégager tout ce qui est de près ou de loin d'OVH et de la vision allemande qui veut faire lancer ces sats par les USA histoire de leur envoyer une belle ... quen ... Heu non, une belle andouillette xD

Attention toi, pas touche à OVH...mais tu peux taper sur OHB autant que tu veux ( ou sur 1&1 si tu y tiens =D )

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Attention toi, pas touche à OVH...mais tu peux taper sur OHB autant que tu veux ( ou sur 1&1 si tu y tiens =D )

 

 

   Oups oui en effet je fais souvent cette confusion en tête entre la startup spatiale allemande et le service d'hebergement serveur bien connu du net ... Quelle idée aussi d'avoir des noms aussi proches ?

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  • 2 weeks later...

L’ESA plaide pour un big bang de l’industrie des lanceurs

 

http://www.usinenouvelle.com/article/l-esa-plaide-pour-un-big-bang-de-l-industrie-des-lanceurs.N233243

 

L’agence européenne veut mettre en compétition les industriels pour optimiser les coûts du lanceur européen et ensuite demander aux Etats membres de financer en fonction des résultats de cette compétition industrielle. Une révolution pour l’industrie spatiale.

 

Cela s’appelle une rentrée fracassante. Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’ESA, a défini sa feuille de route pour 2014 en proposant une organisation radicalement nouvelle de l’industrie des lanceurs. Le futur lanceur européen Ariane 6, qui doit être décidé en décembre prochain à l’occasion de la réunion des ministres européens de l’Espace, a été le déclencheur de cette réflexion. "Je souhaite avoir le meilleur lanceur possible en Europe", explique-t-il. Et surtout un lanceur compétitif. La future fusée européenne ne doit pas coûter plus de 70 millions d’euros par lancement soit une économie de 30% par rapport à Ariane 5. Il s’agit en effet de faire face à la compétition grandissante de l’américain SpaceX qui a

réussi ses premières missions commerciales avec des prix pour ses clients défiant toute concurrence.

 

LA FIN DU RETOUR GÉOGRAPHIQUE

Pour atteindre son objectif, l’agence européenne plaide pour un renversement total des règles du jeu industriel. Aujourd’hui, c’est le principe du retour géographique qui prévaut : les travaux de développement et de fabrication des lanceurs sont répartis entre les pays en fonction de leur financement. Libre ensuite à chaque Etat, de répartir les lots entre ses industriels nationaux.

Dorénavant, l’ESA veut imposer le principe de juste contribution. Pour cela, elle va mettre en compétition tous les industriels du secteur sur le seul critère de l’efficacité. Avec les résultats de cette mise en concurrence, l’agence européenne se retournera vers chacun des Etats membres pour demander un financement à la hauteur du pourcentage remporté par ses industriels. 

 

QUINZE LOTS INDUSTRIELS

 

L’ESA a déjà commencé à avancer avec cette méthode. Entre juillet et septembre, elle a consulté les industriels en divisant le lanceur en 15 lots industriels. "Nous avons demandé à l’industrie de nous faire la meilleure proposition sur ces 15 éléments en leur laissant une liberté totale. Ils ont carte blanche. Ils peuvent combiner ou non ces éléments. Ils peuvent répondre à un ou plusieurs éléments. Sans contrainte de retour", explique le directeur général. La consultation a rencontré un succès inattendu avec 160 propositions reçues. "C’était au-delà de nos espérances. Nous avons même reçu des propositions d’industriels n’opérant pas dans le secteur spatial", précise Jean-Jacques Dordain.

 

Sur cette base, l’ESA a lancé en décembre un appel à propositions qui engage cette fois-ci les industriels. Les résultats seront connus mi-février. "L’objectif est de mettre sur la table des Etats membres, pour la mi-mars, les scénarios possibles entre 2015 et 2024 incluant les développements nécessaires et l’exploitation. Pour chacun des scenarios, on précisera les coûts, les sources de financement et les risques associés à chacun".

 

Pas sûr que les Etats membres accepteront ces nouvelles règles du jeu. "Le succès n’est pas garanti. Si les Etats membres ne veulent pas financer en fonction des résultats de la compétition industrielle, il faudra faire des ajustements. Et chaque ajustement commencera à dégrader la compétitivité du lanceur", prévient le patron de l’ESA. L’avertissement est lancé. 

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